Le pape François :Qu’est ce que l’unité ?

Discours du pape le 10 novembre 2016 à Rome lors  de l’assemblée plénière du conseil pontifical pour la promotion  de l’unité des chrétiens

L’unité est un don

Tout d’abord, l’unité n’est pas le fruit de nos efforts humains ou le produit construit par des diplomaties ecclésiastiques, mais elle est un don qui vient d’en-haut. Nous, les hommes, ne sommes pas en mesure de faire l’unité tout seuls, et nous ne pouvons pas non plus en décider les formes et les temps.

 Quel est alors notre rôle? Que devons-nous faire pour promouvoir l’unité des chrétiens?

 j’aime répéter que l’unité se fait en marchant, pour rappeler que quand nous marchons ensemble, c’est-à-dire quand nous nous rencontrons comme des frères,

Quand  nous prions ensemble,

 nous collaborons ensemble dans l’annonce de l’Évangile et dans le service aux derniers, nous sommes déjà unis.

 Toutes les divergences théologiques et ecclésiologiques qui divisent encore les chrétiens ne seront dépassées que le long de ce chemin, sans que nous sachions aujourd’hui comment et quand, mais cela aura lieu selon ce que l’Esprit Saint voudra suggérer pour le bien de l’Église.

 

L’unité n’est pas l’uniformité.

Les différentes traditions théologiques, liturgiques, spirituelles et canoniques, qui se sont développées dans le monde chrétien, quand elles sont authentiquement enracinées dans la tradition apostolique, sont une richesse et non une menace pour l’unité de l’Église. Chercher à supprimer ces diversités signifie aller contre l’Esprit Saint, qui agit en enrichissant la communauté des croyants par une variété de dons.

  Au cours de l’histoire, il y a eu des tentatives de ce genre, avec des conséquences qui font parfois souffrir encore aujourd’hui. Si, en revanche, nous nous laissons guider par l’Esprit, la richesse, la variété, la diversité ne deviennent jamais un conflit, parce qu’Il nous pousse à vivre la variété dans la communion de l’Église.

 

L’unité n’est pas une assimilation.

 L’unité des chrétiens ne comporte pas un œcuménisme « en marche arrière », en raison duquel certains devraient renier leur propre histoire de foi ; et elle ne tolère pas non plus le prosélytisme, qui est d’ailleurs un poison pour le chemin œcuménique.

  Avant de voir ce qui nous sépare, il faut percevoir également de manières existentielle la richesse de ce qui nous rassemble, comme l’Ecriture Sainte

et les grandes professions de foi des premiers Conciles œcuméniques. En agissant ainsi, nous chrétiens pouvons nous reconnaître comme des frères et sœurs qui croient dans l’unique Seigneur et Sauveur Jésus Christ, engagés ensemble à rechercher la manière d’obéir aujourd’hui à la Parole de Dieu qui veut que nous soyons unis.

  L’œcuménisme est véritable quand on est capable de déplacer l’attention de soi-même, de ses propres argumentations et formulations, vers la Parole de Dieu qui exige d’être écoutée et témoignée dans le monde.

 C’est pourquoi les diverses communautés chrétiennes sont appelées à ne pas « se faire de la concurrence », mais à collaborer

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