Le Pape François : Comment lire la Bible : les fake news ,
La Bible est la parole de Dieu qui ne doit pas se lire comme un livre du passé un livre d’histoire ,mais un livre qui doit être lu en tenant compte de ce que nous vivons maintenant, en notre temps
**
c’est ainsi que le pape François nous apprend à lire la Bible ,en nous parlant des « fake news » propagées par les media ,le 13 mai 2018 lors de la 52ème Journée mondiale des communications sociales
Cliquez ICI
**
Caïen et Abel
dans le dessein de Dieu, la communication humaine est un moyen essentiel de vivre la communion.
Mais l’homme, s’il suit son propre égoïsme orgueilleux, peut faire un usage déformé de la faculté de communiquer, comme l’illustrent dès l’origine les épisodes bibliques de Caïn et Abel et de la tour de Babel (cf. Gn 4,1-16; 11,1-9).
**
La logique du serpent
C’est la stratégie utilisée par le «serpent rusé», dont parle le Livre de la Genèse, celui qui, au commencement de l’humanité, est devenu l’auteur de la première “fake news” (cf. Gn 3,1-15), qui a conduit aux conséquences tragiques du péché, mises en acte ensuite dans le premier fratricide (cf. Gn 4) et dans d’autres formes innombrables du mal contre Dieu, le prochain, la société et la création.
La stratégie de cet habile « père du mensonge » (Jn 8,44) est précisément le mimétisme, une séduction rampante et dangereuse qui fait son chemin dans le cœur de l’homme avec des arguments faux et attrayants.
Dans le récit du péché originel, le tentateur, en fait, s’approche de la femme feignant d’être son ami, et commence le discours avec une affirmation vraie, mais seulement partiellement: « Alors, Dieu vous a vraiment dit : “Vous ne mangerez d’aucun arbre du jardin” ? » (Gn 3,1).
mais Dieu avait dit à Adam « l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas » (Gn 2,17)…Dieu a dit : “ Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sinon vous mourrez. ” » (Gn 3,2).
**
Puis la déconstruction du tentateur assume une apparence crédible : « Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » (v. 5).
on en vient à discréditer la recommandation paternelle de Dieu, qui visait le bien, pour suivre l’incantation séduisante de l’ennemi: « La femme vit que le fruit de l’arbre devait être savoureux, qu’il était agréable à regarder et qu’il était désirable » (v. 6).
**
Un petit mensonge
Cet épisode biblique révèle un fait essentiel
Aucune désinformation n’est inoffensive; de fait, se fier à ce qui est faux, produit des conséquences néfastes. Même une distorsion apparemment légère de la vérité peut avoir des effets dangereux.
**
Qu’est ce que la Vérité ?Jn 18, 38)
Dans la vision chrétienne, la vérité n’est pas seulement une réalité conceptuelle, qui concerne le jugement sur les choses, les définissant vraies ou fausses….
Dans la Bible, la notion porte en soi le sens de soutien, de solidité, de confiance, comme le donne à comprendre la racine ’aman, dont provient également l’Amen liturgique. La vérité est ce sur quoi l’on peut s’appuyer pour ne pas tomber.
C’est l’affirmation de Jésus: « Je suis la vérité » (Jn 14,6).
L’homme, alors, découvre et redécouvre la vérité quand il en fait l’expérience en lui-même comme fidélité et fiabilité de celui qui l’aime. C’est seulement cela qui libère l’homme : « La vérité vous rendra libres » (Jn 8,32).
Pour discerner la vérité, il est nécessaire d’examiner ce qui favorise la communion et promeut le bien et ce qui, au contraire, tend à isoler, diviser et opposer.
La vérité, par conséquent, ne s’acquiert pas vraiment quand elle est imposée comme quelque chose d’extrinsèque et d’impersonnel; elle découle au contraire de relations libres entre les personnes, de l’écoute réciproque.
En outre, on ne cesse jamais de chercher la vérité, parce que quelque chose de faux peut toujours s’insinuer, même en disant des choses vraies.
Un argument impeccable peut en fait reposer sur des faits indéniables, mais s’il est utilisé pour blesser quelqu’un et pour le discréditer aux yeux des autres, aussi juste qu’il apparaisse, il n’est pas habité par la vérité.
A partir des fruits, nous pouvons distinguer la vérité des énoncés:
s’ils suscitent la controverse, fomentent les divisions, insufflent la résignation
ou s’ils conduisent à une réflexion consciente et mûre, au dialogue constructif, à une dynamique fructueuse.
’est pourquoi, nous inspirant d’une prière franciscaine, nous pourrions ainsi nous adresser à la Vérité en personne:
**
Seigneur, fais de nous des instruments de ta paix.
Fais-nous reconnaitre le mal qui s’insinue dans une communication qui ne crée pas la communion.
Rends-nous capables d’ôter le venin de nos jugements.
Aide-nous à parler des autres comme de frères et de sœurs.
Tu es fidèle et digne de confiance; fais que nos paroles soient des semences de bien pour le monde:
Là où il y a de la rumeur, que nous pratiquions l’écoute;
Là où il y a confusion, que nous inspirions l’harmonie;
Là où il y a ambiguïté, que nous apportions la clarté;
Là où il y a exclusion, que nous apportions le partage;
Là où il y a du sensationnalisme, que nous usions de la sobriété;
Là où il y a de la superficialité, que nous posions les vraies questions;
Là où il y a des préjugés, que nous suscitions la confiance;
Là où il y a agressivité, que nous apportions le respect;
Là où il y a la fausseté, que nous apportions la vérité.
Amen.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.