Arkoum :Commentaire du verset coranique du sabre ( Q 9, 5 )

« Lectures du Coran » par M Arkoum edt Albin Michel  p 392 ss

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Le verset du sabre

  Tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent, accomplissent la Salat et acquittent la Zakat, alors laissez-leur la voie libre, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux

La violence  est désignée  par les verbes tuer ,capturer , embusquer

et plus loin  dans la même  sourate il est écrit  

29. Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu’à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, après s’être humilies.

30. Les Juifs disent: ‹Uzayr est fils d’Allah› et les Chrétiens disent: ‹Le Christ est fils d’Allah›. Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu’Allah les anéantisse! Comment s’écartent-ils (de la vérité) ?(Q9, 29)

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D’où les interprétations sauvages des talibans d’Afghanistan ou des assassins des moines de Tibhirine en Algérie ( p388)

Arkoum écrit   

«  On comprend pourquoi ce verset nourrit le zèle irréfléchi des croyants littéralistes et gêne au contraire, ceux qui sont gagnés par les notions modernes des droits de l’homme , de liberté» religieuse , de tolérance …

Les uns et les autres projettent sur le coran ,des passions politiques propres à l’histoire actuelle  (p 390)

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La tache de l’herméneutique réflexive n’est pas de souligner l’historicité du récit pour suspendre leur applications dans le contexte moderne …

 La recherche devrait nous conduire à la reconnaissance d’un statut cognitif plus élargi … 

par delà les libérations que chaque religion particulière peut opérer sous les pressions de l’histoire  (p393»)

..car toute époque de la pensée est marquée par les limites  du pensable autorisé

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Ainsi  le pape Jean Paul II a prononcé à Rome en l’an 2000 un » mea culpa » public portant sur toutes les violences commises par les chrétiens durant toute l’histoire  de l’église (p392)

 On  ne s’attarde plus alors en parlant de djihad spirituel   prôné par les mystiques  

mais on tiendra compte des enseignements de l’histoire au cours des siècles   

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