Ahmad Yasavi. (1093-1166) : Le diwan i hikmat

Ahmed Yasavi , né dans l’actuel kazakhstan, mort à  Yasi dans , l’actuelle Turkestan est un   un saint soufi qui a sa place dans le panthéon de tous les peuples de l’Asie centrale sans exception 

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Il écrit  en turc , la langue des nomades et des classes non éduquées  .. une belle langue, que les Turcs aimaient, et aiment toujours, lire, déclamer, et surtout chanter.

Il est le fondateur de l’ yasaviyya , lequel a joué un rôle très important dans la vie spirituelle de l’Asie centrale 

 

Le diwan i hikmat. 

les hikmât constituent un ensemble de textes religieux, fournissant un manuel de sagesse pratique fortement didactique

Sa poésie révèle un homme profondément respectueux des commandements de l’islam, mais de nombreux poèmes reflètent une doctrine imprégnée de croyances et de pratiques préislamiques, inspirée du chamanisme

 Ces contradictions peuvent s’expliquer par le fait,  que les hikmât ne sont pas l’œuvre d’un, mais de plusieurs, auteurs, tous disciples de Yasavi ou liés à son école

  les thèmes abordés par les hikmāt, on peut retenir : l’amour de Dieu, l’unité avec Dieu, l’amour du Prophète, l’attachement à la tradition (sunna) du Prophète, l’incitation à la pratique religieuse, les privations et l’ascèse, l’amour de l’humanité

 Sur le plan social, Ahmad Yasavī, à travers sa poésie, s’est insurgé contre l’injustice, se faisant le défenseurs des pauvres gens contre les oppresseurs de toute espèce ;

 

Critiques

cette doctrine fut fortement  critiquée par les républiques socialistes soviétiques du Turkménistan et d’Ouzbékistan 

mais.… Le folklore centrasiatique reste encore marqué par le souvenir d’Ahmad Yasavi. Faute de pouvoir recourir au texte des hikmât qui était interdit, les poésies du saint ont été transmises de mémoire, comme par le passé, et lues ou chantées dans des assemblées, une tradition maintenue jusqu’à aujourd’hui presque essentiellement par les femmes

Yasavi parlait trop du renoncement ,de l’anéantissement de soi … du fana des soufis  

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Sa réhabilitation

 En 1994 ,Les républiques turques obtinrent également de l’UNESCO que l’année 1994 soit déclarée « année Yasavi » au plan international.

 La Turquie s’associe très activement au processus de réappropriation identitaire d’Ahmad Yasavi en Asie centrale, pour au moins deux raisons :

la première est  politique  ..pour avoir des projets communs avec les nouvelles républiques turcophones de l’ex-URSS ;

la seconde est culturelle,

car Ahmad Yasavi appartient aussi au patrimoine religieux des Turcs de Turquie.

 Ainsi la Turquie participe, avec le Kazakhstan, au financement de la restauration du mausolée d’Ahmad Yasavi à Turkistan

Ahmad Yasavi joue un rôle de pont culturel

Il est   « la principale source de notre résurrection nationale et spirituelle » 

 L’objectif des États centrasiatiques semble être aussi de proposer un modèle de conduite religieuse modérée, loin des dérives fondamentalistes.

 

 Le mythe Yasavi devient le mythe de l’islam progressiste et les hikmët, un code de bonne conduite religieuse 

 mais une nouvelle exégèse de ces textes est nécessaire avant de présenter le poète comme un modèle de conduite pour les générations présentes et futures….Il faut  chercher le sens des hikmët, derrière leur « écorce poétique »

 Ce qui est essentiel aujourd’hui est de faire de Yasavi un homme de son temps, ouvert aux changements et à l’évolution que connaissent les nouvelles républiques.

 l’ensemble des exégètes modernes de sa pensée, à la suite du jadid ‘Abd al-Ra’ûf Fitrat, mettent aussi en avant son profond souci de la justice qui l’a conduit à prendre la protection des faibles contre les puissants.

 Respectueux également du pays dans lequel il est né, Ahmad Yasavī est présenté comme un patriote. En somme, il représente le modèle du citoyen parfait.

 Son islam n’est pas excessif et la plupart des centrasiatiques se reconnaissent en lui.

 Son islam n’est pas politique non plus, ce qui ne peut que satisfaire les républiques qui suivent avec inquiétude le développement de courants fondamentalistes sur leurs territoires (l’Ouzbékistan en particulier).

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 Le mausolée

Le pèlerinage au tombeau du saint à Turkistan, au Kazakhstan, est toujours très fréquenté

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