Karim Baouz : Plongée au cœur de la fabrique Djihadiste
Karim Baouz est originaire d’une cité de la banlieue sud de Paris où il a grandi.Il est aujourd’hui réalisateur et chef opérateur pour la télévision. Journaliste de presse écrite et audiovisuelle, il n’hésite pas à sillonner le bitume des banlieues afin de réaliser des reportages inédits
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Les gamins paumés de la république (p28)
Plus qu’une impérieuse nécessité , il est de mon devoir de vous informer qu’à une trentaine de kilomètres de Pairs ,le feu couve en banlieue.. c’est de ces territoires oubliés de la république que les frères Kouachi sont venus (p 41)
Pour un jeune de la cité l’image qui symbolise le mieux sa vie dans le « ghetto français » est incontestablement la Marianne guerrière sculptée par François Rude sur l’ arc de triomphe
la Marianne a les yeux exorbités de la haine ,elle a la bouche grand ouverte ..sa colère est sincère et authentique ..
elle représente l’univers violent et impitoyable dans lequel j’ai grandi (p 42)
De nombreux jeunes des cités aiment secrètement ce pays parfois sans le savoir…Il leur suffit de rester plus de deux semaines à l’étranger pour savoir qu’ils ont déjà le mal de leur pays (p43)
mais on les a oubliés dans la banlieue ,où si tu n’as pas des grands frères et un père pour te protéger ,tu seras le souffre douleur du quartier (p46)
Le 19é arrondissement
cet arrondissement a toujours été une terre promise pour les diverses vagues d’immigration qui s’y sont succédés ..les polonais ,les Italiens… les juifs ..les maghrébins…
Le 19é arrondissement était historiquement un quartier ouvrier avec des ateliers , des usines des entrepôts …le port de la Villette …les abattoirs ….les buttes Chaumont (p54)
A partir de 1975 ce ne sont plus les balades dans le parc des buttes Chaumont .. mais l’augmentation des squats et des logements insalubres occupés majoritairement par des populations noires et arabes….
Des nouveaux immeubles dont les constructions s’échelonneront de 1970 à 1980 vont profondément transformé l’arrondissement ( p85)
En 1990 le quartier se transforme en supermarché de la drogue
la 19e est comme le parent pauvre de Paris (p 57)
les jeunes noirs et arabes vivent une crise identitaire ;
Ils ne sentent ni français ,ni étrangers dan un monde devenu violent
La vie en cité use l’âme.
L’homme n’est pas fait pour vivre en permanence dans la violence et la haine (p 6o)
Il arrive un moment où il faut donner un sens à sa vie
Je comprends alors parfaitement que ces jeunes exclus de la société française choisissent plutôt les chemins des mosquées que celui des prisons…Ce chemin spirituel a d’ailleurs été grandement facilité par l’immobilise de l’état français
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La marche des Beurs
en 1983 les jeunes Beurs rêvent de devenir français à part entière
Lors de la marche des Beurs, plus de 100000 français marchérent pacifiquement avec des fleurs dans les cheveux
Les Leaders de la marche sont mêmes reçus en grande pompe par François Mitterrand (p 61)
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Cette jeunesse désirait l’égalité républicaine
Elle a eu droit à l’indifférence (p 61)
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En 1980 les mosquées de banlieue se comptent sur les doigts de la main.
Elles sont pratiquement désertes (p62)
A partir de 1984 le mouvement Tabligh part à la conquête de la banlieue
Son arme favorite est la prédication
On les appelle souvent « les témoins de Jéhovah » de l’Islam (p63)
ils vont remettre les jeunes sur le bon chemin
Les autorités françaises verront d’un très bon œil le travail effectué par les tabligh
mais le mouvement va s’essouffler
La mouvance salafiste va prendre le relais(p 66)
La grande majorité du mouvement salafiste en France est quiétiste …ils s’ opposent radicalement aux djihadistes qui prônent eux la violence ;
Les djihadistes et les salafiste ne se supportent pas (p187)
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