Archive pour la catégorie 'Nigeria'

Wolé Soyinka , prix Nobel de littérature

5 octobre, 2016

 

Une vie tres mouvementée

Soyinka est né en 1934

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En 1957, il étudie à l’université de Leeds, en Angleterre puis retourne au Nigéria

En 1965, il publie son premier roman, «Les interprètes»,.Par la suite, il écrira surtout des pièces de théatre

De 1967 à 1969, il se retrouve en prison pour avoir soutenu les « rebelles » de la guerre du Biafra.

qui a causé plus d’un million de morts.

 «C’est un acte de génocide qui a été perpétré contre le peuple Igbo»,

Soyinka écrira 3 ouvrages sur cette guerre  «Cet homme est mort»,«Une saison d’anomie» et «Fous et spécialistes »

il doit se sauver car il est condamné à mort par le dictateur Sani ABACHA (1943-1998),

En 1976, il publie une suite d’essais sur « les Mythes, la  littérature et monde africain»

En 1994,il doit s’exiler  au Royaume-Uni et au Ghana,

en 1998 il rentre de nouveau au Nigéria,

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Le prix Nobel

En décembre 1986  Soyinka reçoit le prix Nobel pour toute son œuvre

«Dans vos écrits polyvalents, vous avez été capable de synthétiser un riche héritage de vos pays, d’anciens mythes et de vieilles traditions avec les legs littéraires et les traditions de la culture européenne (Lars Gyllensten).

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Soyinka dédit son prix de littérature à Nelson Mandela qui est encore en prison  et en profite pour insister sur son combat pour la justice , la vérité et la démocratie

«Il y a des gens qui pensent que le Prix Nobel vous rend insensible aux balles, pour ma part je ne l’ai jamais cru»,

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Il insiste sur la sagesse des africains qui savent pardonner

C’est pour le monde, une profonde leçon que la capacité des peuples noirs de pardonner, capacité qui, je le pense souvent, tient pour une grande part, aux préceptes éthiques issus de leur vision du monde et leurs religions authentiques

Mais ce pardon ne signifie pas une aptitude infinie ou naïve des peuples noirs à la patience», s’empresse t-il de préciser.

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Il critique les présidents africains

 qui  sont prêts à faire appel à l’Armée des anciennes puissances coloniales, pour garder leur pouvoir … L’’Organisation de l’Unité Africaine ,est un Club privé, mis sur pied par des dirigeants qui ont convenu de se protéger, mutuellement

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 Ses mémoires

Soyinka écrit ses mémoires en 3 volumes

«Aké, les années d’enfance»,

Il y parle longuement de sa mère «  Chrétienne sauvage » 

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le 2é volume de ses mémoires « Ibadan, les années de pagaille»,

 publié en 1989 est  une attaque en règle du néocolonialisme

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le 3é Volume «Il te faudra partir à l’aube»,

publié en 2006 ,est une suite de récit sur le Nigéria indépendant.

«À mesure que vous avancez dans la vie, le rythme s’accélère. Votre vie est plus riche en péripéties, certaines tristes, d’autres moins. J’ai réorganisé le récit plusieurs fois pour en atténuer le côté mélancolique. J’ai toujours été sensible à l’absurdité de l’existence. C’est ce qui m’a d’ailleurs permis de préserver ma santé mentale face aux événements terrifiants et traumatisants que j’ai été amené à vivre »,

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Ce que Soyinka pense des religions

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Wolé Soyinka et les religions

1 octobre, 2016

«Je suis né dans une famille chrétienne, mais c’est un environnement qui participe à la fois des religions traditionnelles, ainsi que de la religion musulmane. Même si j’ai perdu ce que la foi chrétienne a été serinée en moi comme enfant, je maintiens de très bonnes relations avec toutes les différentes religions»,

 Les citations sont prises dans le livre de Bede Ukwuije «  Trinité et inculturation » edt DDB (p 120-128)

Ogun

,Soyinka est un « fan » du dieu Ogun qui dans la mythologie Yoruba est le « Dieu de fer » le dieu des combattants de la liberté

« équipé du premier  instrument technique ,qu’il avait forgé en utilisant  le minerai  des entrailles  des montagnes ,il ouvrit la route dans la jungle primordiale,  ‘s’élança à travers l’abime et invita les autres à le suivre » ( p 120 )

Ogun est aussi le défenseur des opprimés

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Ogun est donc le dieu des combattants

et Soyinga est un combattant

qui  au niveau des religions  se bat

d’une part contre le conservatisme traditionnel africain

et d’autre part le monothéisme chrétien

Il trouve que Jésus se soumet trop sans la moindre révolte alors que Ogun ne se résigne jamais , se révoltant toujours contre le mal (P 122)

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Soyinka critique peu la religion musulmane 

C’est envers le christianisme qu’il a été le plus sévère dans œuvres théâtrales

il rejette le monothéisme chrétien car trop accroché à des dogmes fixistes et exclusifs

Il soutient que la religion chrétienne présente un Dieu pur et céleste ,un Dieu jaloux qui s’oppose aux autres dieux du monde

Il ridiculise le mythe de « la mission civilisatrice occidentale »  des missionnaires qui n’ont rien compris aux coutumes des africains    

Il reproche aussi aux chrétiens d’avoir fourni une justification Théologique à l’apartheid

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Il note qu’en Afrique ,s’il a y eu des guerres, ce fut seulement pour des raisons économiques et politiques et jamais pour des raisons religieuses ( p 125)

Il constate avec amertume que maintenant les hommes politiques se servent souvent de la religion pour conforter leur pouvoir

Il prône un universalisme qui reconnait à un culture la possibilité d’emprunter les éléments d’autres cultures ( p 128)

pour Soyinka « l’homme vivant est l’incarnation d’Ogun .Ce sont les petits,…les maltraités qui pensent les questions pertinentes ,la question de la vérité ,  là ou les puissants choisissent la compromission

Les parents de Wolé Soyinka

26 septembre, 2016

Sa Mère

Soyinka parle de sa mére  surtout dans le premier livre de ses mémoires qu’il a intitulé «  Aké les années d’enfance »

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Sa mère surnommée « Chrétienne sauvage »  était une forte femme qui ne supportait pas les injustices

Elle se retrouve à la tête des femmes du village pour réclamer l’annulation des impôts qui écrasaient les plus pauvres 

et crie sa colère

« les femmes en ont assez…elles meurent de faim,…Leurs enfants meurent de faim, ils sont malades ,ils n’ont aucun espoir de pouvoir faire des études et d’avoir un, avenir meilleur et pourtant leurs mères sont de plus en plus accablés de fardeaux  Maintenant ces femmes disent: « Assez »……Supprimez les impôts… tous les impôts ; A partir d’aujourd’hui nous refusons toutes les formes d’impôts  (Aké p 284)

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mais « Chrétienne sauvage » n’aime pas la violence

elle avait l’air inquiète. Depuis le commencement du mouvement des femmes je ne l’avais jamais vu aussi déprimée et c’est alors seulement que je fis une incroyable découverte :Chrétienne sauvage abhorrait la violence ! Tout  son tempérament ,ses terribles colères contre nos malheureuses personnes m’avaient amener à supposer qu’elle se trouverait mal  à l’aise au milieu du tumulte (p 292)

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A l’occasion Soyinka ne ménage pas les blancs

il ne mâche pas ses mots et n’a pas une langue de bois  

en parlant de la bombe atomique lancée sur Hiroshima

Vous auriez pu lancer sur une de leurs montagnes ,ou même dans la mer ,partout où ils auraient pu voir ce qui leur arriverait s’ils continuaient la guerre ;mais vous avez voulu la lancer sur des villes peuplées ; Je connais votre mentalité à vous les blancs :Japonais, Chinois, Africains ,nous sommes tous des sous hommes (p 304)

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L’homme blanc est raciste …Pour lui le noir n’est qu’une bête de somme ,un âne à faire trimer .Quant aux Asiatiques et cela comprend les Indiens, les Chinois, les Japonais et le reste ,ils sont seulement un peu au-dessus de nous Alors lancer cette terrible  bombe, expérimenter cette horrible chose sur des êtres humains ,pourvu que ce ne soient pas des blancs ,c’est pour eux la même chose qu’expérimenter sur du bétail (p 308)

 dans les écoles ,ils  essaient de détruire la force de caractère de nos enfants (p 309)

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Son pére

Soyinka parlera de son père qui était  directeur d’une école primaire dans son village natal, avant la Seconde guerre mondiale. dans un récit intitulé « Isara »,publié en 1990

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Il le fait du reste avec beaucoup d’humour

Ainsi son père qu’il appelle Akinyode disait de sa mère

Elle est têtue ,aussi têtue que le jour où elle m’a mis au monde..Ce jour là ,elle a tenu à aller au marché alors que j’étais déjà à moitié sorti de son ventre (p 59)

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Il rit bien en racontant les déboires de son père qui se rend à un mariage au bord d’un camion   

« Sur la piste, son magnifique complet flambant neuf avec gilet doublé soie choisi sur catalogue, maintenant endeuillé par la poussière du voyage qui n’avait cessé de s’infiltrer par les fentes du plancher et des tôles mal soudées …Le véhicule obstiné avait naturellement choisi le tronçon le plus aride de la piste  pour se rebeller…(p 93)

…et il arrive trop tard  

tout était terminé :la cérémonie religieuse ,la séance de photosp97

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Il raconte les déboires de son meilleur ami ,un homme d’affaires nigérian analphabète mais qui devient riche en demandant l’aide des esprits

  ne vois tu pas que si tu t’engages sans invoquer cet esprit ,nous risquons de perdre la totalité du capital ( p 105)

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Mais ce maître d’école n’a pas froid aux yeux

  « le bureau colonial avait l’œil sur lui à cause de ses idées radicales et subversives .il avait déclaré que le premier devoir de l’enseignant nigérian était de substituer à « l’esprit colonie »,« l’esprit cultive » (p 66)

Soyinka  par ailleurs déclare

« Quand une œuvre n’est pas le résultat d’une culture profondément enracinée qui vise aussi une reconnaissance universelle, elle sonne

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Avec de tels parents ,il n’est pas étonnant que Soyinka soit devenu ce qu’il est devenu ,un militant tout en étant plein  d’humour   

«Je suis né dans une famille chrétienne, mais c’est un environnement qui participe à la fois des religions traditionnelles, ainsi que de la religion musulmane. Même si j’ai perdu ce que la foi chrétienne a été serinée en moi comme enfant, je maintiens de très bonnes relations avec toutes les différentes religions», 

Chinua Achebe :Le monde s’effondre

13 septembre, 2016

Okonkwo ,est le héros du «  monde s’effondre »

écrit par Chinua Achebe en 1958

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Okonkwo est un homme estimé par tous les gens de son village

Il est courageux ,travailleur

Il respecte les ancêtres

il défend son clan et les coutumes

même quand l’oracle du village lui demande de tuer Ikemefuma un jeune garçon qu’il a accueilli dans sa maison

et qui était devenu le grand ami de son fils ainé  Okoye

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et voici que le blancs arrivent

Okoye devient chrétien à la grande fureur de Okonkwo

Une furie soudaine se leva en lui et il éprouva un violent désir de saisir sa machette ,d’aller à l’église et de balayer toute cette méprisable bande de mécréant … comment pouvait il avoir donné naissance à un fils tel que Nwoye ,dégénéré et efféminé (p 178)

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Okoye n’est pas le seul à devenir chrétien

de plus en plus  de gens du village se convertissent

tandis que les blancs emprisonnent et  humilient les récalcitrants 

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Okonkwo désemparé se suicide

Que reste t il de ses croyances de la tradition

de sa culture ?

le chi ,Chukwu …le culte des ancêtres ,la force du clan 

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Le chi   

est le double de chaque individu

un Dieu personnel

mais ce chi n’est pas toujours bienveillant

Ainsi

Unoka était marqué par un destin mauvais  .Son Chi ou dieu personnel était mauvais et la mauvaise fortune le suivit jusqu’à la tombe …(p 28)

ce n’est pas le cas de Iplus  

Iplus on pouvait dire que son « chi » ou  dieu personnel  était bon (p 38)

Okonkwo pensait  avoir un bon « Chi » mais il eut tant de déboire qu’il finit par en douter et se suicider

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Chukwu

Les Igbo croient ils en un seul Dieu ?

Chinua Achebe  nous donne un dialogue très révélateur entre un ancien du village et le père Brown ,un missionnaire

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L’ancien dit

Vous dites qu’il y a un Dieu suprême  unique qui a fait le ciel et la terre  «  Nous croyons aussi en lui et nous l’appelons Chukwu ..il a fait le monde entier  et les autres dieux …

Le père répondit

il n’y a pas d’autre Dieu ..  Vous sculptez des morceaux  de bois et vous l’appelez Dieu

l’ancien dit

 Oui  c’est un morceaux de bois .L’arbre dont il provient a été créé par Chukwu de même en effet que tous les dieux inferieurs Mia il est créé pour être ce messager….( p209)

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Le culte des ancêtres

parmi ces messagers du Dieu suprême ,unique se trouvent les ancêtres qu’il faut respecter

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Le clan

Chinua Achebe insiste aussi  sur la force du clan 

Lors d’une assemblée du village, un vieux s’adresse aux jeunes qui veulent quitter père et mère pour suivre le Christ

J’ai peur pour vous les jeunes parce que vous ne comprenez pas quelles force ont les liens de famille .Vous ne savez pas ce qu’est que de parler d’une seule  voix  et quel est ce résultat ? Une religion abominable s’est installée parmi vous …un homme peut maintenant abandonner son père et ses frères…Il peut maudire le dieux de ses pères et ses ancêtres …j’ai peur pour vous… j’ai peur pour le clan ( p 194)

 « Le monde s’effondre » par Chinua Achebe edt présence africaine 1966

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