Pierre Kalck dans son livre « Un explorateur du centre de l’Afrique ,Paul Crampel » (l’Harmattan)raconte la première expédition de Paul Crampel au nord du Gabonpuis entreprend le récit de sa deuxième expédition vers le Tchad
**
Bangui
Le grand rêve de Paul Crampel était en effet d’atteindre le lac Tchad
en longeant le « Chari »
Il avait choisi Bangui comme camp de base
et y arrive 25 septembre 1890
**
Or il trouva à Bangui un petit poste sans cesse harcelé par les indigènes
il était désormais impossible à Crampel d’abandonner Bangui dans cette situation critique…
…,il restait certain que Crampel avait bel et bien sauvé ce poste de Bangui et qu’en agissant ainsi il avait rendu possible un Oubangui français ;L’histoire doit lui en tenir acte (p 84)
**
Dar el Kouti
Enfin il part vers le nord le 1 janvier 1891
les 500 kms environ qui séparaient l’Oubangui de la capitale d’alors du Dar el kouti n’avaient jamais été parcourus encore par un européen (p 97 )
**
Crampel avait choisit pour le seconder le jeune Albert Nebout (né en 1862) qu’il avait rencontré lors de son passage au Sénégal .Nebout ,fut alors très impressionné par Crampel .Il écrit
« dans son regard ,on lit un vie intense ,une intelligence remarquable et sa voix ,un peu net un peu dure accuse beaucoup de décision et d’énergie (p 61)
Nebout survivra à l’expédition et rédigera un rapport officiel .(p 100)
**
Il lui fallait 150 porteurs
Il ne les avait pas
Crampel décide alors de constituer 3 campements entre lesquels il ferait monter les bagages de proche en proche ;Il comptait partir en avant avec un petite escorte à partir du 3é campement (p106)
**
Il était arrivé le 13 février à Cha qui était la capitale de Senoussi sultan de Dar el Kouti ,vassale du Ouadaï et porté au pouvoir de dar el Kuti par Rabah (p 115)
..Dés son arrivée Senoussi avoua à Crampel qu’il n’était pas tout a fait le maitre des lieux
**
Les porteurs et les sénégalais ont peur du marchand d’esclaves et se sauvent
D’autres sont malades… et c’est la débandade !
**
Crampel est aussi malade mais il tient bon
Il écrit à Nebout resté au 3é campement
Pour moi ,loin d’être découragé ,j’ai plus que jamais confiance ,car mon contact est pris avec les musulmans Si tout notre personnel abandonnait ,je marcherais quand même avec les quelques fideles …Je reste ici avec 5 hommes c’est raide (p122)
**
Mort de Paul Crampel
Ensuite tout devient flou !
Que s’était il donc passé à El Kouti
Entre le 25 février date de la première lettre de Crampel à Nebout et de la désertion des 4 tirailleurs et le 26 mars date du 2é courrier adressé à Nebout et de l’exécution d’un déserteur bassa repris ( p 125)
On sait par ailleurs que Crampel était trés malade et qu’il avait la fièvre 3 jours sur 4 (p 126)
**
Dans un lettre adressée à Nebout le 3 avril ,Crampel écrit
Je pars chez un grand sultan à 200 kms d’ici (p 130)
Ce fut sa dernière lettre
**
Plus tard dans un rapport officiel, Nebout écrit
Peu de temps après avoir écrit cette lettre .. ; notre chef fut appelé par Senoussi dans un village .IL s’y rend accompagné de Ben Said …Frappés traîtreusement à coups de crosse ,,ils sont achevés à coup de fusils puis dépouillés de leurs vêtements ,le corps entièrement ouvert ,ils sont trainés dans la brousse et abandonnés par leurs assassins (p 135)
**
Nebout décide alors d’abandonner l’exploration
Il écrit dans son journal le 20 mai
Dans 6 jours nous aurons atteint l’Oubangui …J’ai hâte ,moi aussi d’arriver .rien ne m’intéresse plus .J’ai l’âme désespérée ( p 137)
Le 13 juillet il rencontrait Mgr Augouard sur le bas Oubangui (p 137)
**
Qui a tué Crampel ?
En fait on ne sait pas !
En 1897 Senoussi jure à Pierre Prins qu’il n’y est pour rien
Cliquez ICI
En 1901 Senoussi de nouveau jura 7 fois sur le coran qu’il n’était pas coupable (p 148)
**
Ce qui est sûr c’est que lors de la chute de Rabah
on retrouva 30 fusils de la mission Crampel (p158)
Cliquez ICI
Une part du butin et des armes pris à Crampel est retrouvée chez Rabah (p 187)
En outre
Rabah faisait des 15 sénégalais de la mission Crampel, qu’il avait fait chercher au Kouti ,ses gardes personnels( p 188)