Archive pour la catégorie 'Waberi Abdourahman'

A .Waberi : Cris de femmes dans les cahiers nomades

4 mars, 2019

Dans son petit fascicule  intitulé « cahier nomade » publié en 1994   Abdourahman A.Waberi fait entendre  le cri terrible des femmes en détresse   (p53 ss)

 

Elle s’était esclaffée  de rire  en disant  « le feu aux fesses et de la poudre aux yeux ,c’est risquer de sauter de joie »

oh mais

…l’âme en compote ,le cœur en câle  sèche, ,

j’appris à ne pas pleurer sur mon sort d’esclave ;

Le monde était plein des femmes malheureuses qui avaient caressé un temps le rêve du mariage heureux..

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il ne nous reste plus que la voix, ,les youyous et le voile (ou la croix)à porter….Rien d’autre que les couleurs de la douleur ,la palette de l’angoisse

 Mères malmenées, épouses répudiées ,veuves  esseulées ,désirs refoulées, plaisirs ajournés, toute une gueusaille accablée par la marmaille .Ames silencieuses face aux cœurs fanatiques,  terre de femmes occultées ,abusées, contrôlées et excisées …… ;

 Deux équipes féminines m’écartent les cuisses ,je perçois dans les yeux de la matrone l’éclat de la lame ; je chavire ;On me vide de mon sang ; Lame ,sueur , épines et lait de cactus ;Je reviens lentement à l a vie ;Trop timide, je marche d’un pas mal assuré ..j’ai peur de me déchirer  l’entrejambe … 

 

A. Waberi : le « Transit » d’un historien

18 février, 2019

Abdourahman A .Waberi  ,nous donne  comme en pointillé, sans trop insister ,sans nous ennuyer… des bribes de l’histoire sanglante de Djibouti  depuis 1960

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En 1895, la ville comptait  5 000 habitants

 Entre 1897 et 1917 la ville devient la porte maritime de l’Ethiopie après la construction, du chemin de fer entre Djibouti et  Addis –Abeba

, le port se développe et la ville se bâtit peu à peu. Des  yéménites, somalis, pakistanais, viennent de pus en plus nombreux pour y travailler  

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Puis vient le temps de la résistance ,et la lutte de Mahmoud Harbi qui réclame l’indépendance  

Mahmoud Harbi 

Il y a plus de 2 décennies mon pays venait au monde langé dans un drapeau dessiné par Marmoud Harbi ,bleu vert ,blanc et une étoile  rouge (p 17)

il y avait chez nous, une photo de Mahmoud  p 62

Il est mort en 1960  par accident !!!

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Le  26 Aout 1966

Waberi fait  une trés , très courte allusion à l’émeute  du 26 aout 1966 (p 90)

 vraiment très courte ;

Il n’a pas pu s’en empêcher d’en parler

C’est la honte pour les français

qui n’en ont jamais entendu parlé

et il ne veut pas les  offenser  

Ce jour là une émeute eut lieu contre De Gaulle, de passage  à Djibouti

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Le barrage de Balabala

Cette manifestation ,en août  1966, fut  suivis par des conflits sociaux, Un barrage est donc érigé autour de la ville, officiellement pour contenir les migrations.

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Ce barrage était un mur de Berlin en miniature ; Les nomades de l’intérieur et les allogènes devaient  passer obligatoirement par ce barrage

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 Ali Aref et les enfant otages de Loyada

une Française mariée avec un homme  de Djibouti  arrive en 1973  mais n’est  pas accepté  par les autochtones

Même  si le président du conseil territorial Ali Aref   s’est dégoté une française ,nîmoise et  simplette à ce qu’on dit, avec l’aide de Jacques Foccart ,l’homme qui distribue les destins dans les pays francophones

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« enseignante  je restai  murée dans le silence avec mes collègues  ,presque tous français ……Parce que  j’étais française j’étais une honte sur patte (p 86)

Elle se méfie

 avec raison !

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 En février 1976, a lieu  la dramatique  prise en otage d’un car scolaire à Loyada

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Les sbires d’Ali Aref maintenait la petite colonie dans un etat de terreur permanant …

la ville basse était intenable tant bien même que les légionnaires tenaient les axes et les carrefours ; Sur l’échelle  de Richter de la peur ,notre monde avait basculé dans la panique éruptive ,  tellurique,…  un monde couleur de viande et de sang( p88)

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tout se calmait momentanément puis reprenait de plus belle ,sans tambour ni trompette

 En juillet 1976, Ali Aref, lié aux réseaux gaullistes, démissionne de la présidence du Conseil de gouvernement

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Le 8 mai 1977, la population, consultée pour la troisième fois (après 1958 et 1967) choisit enfin  l’indépendance c’est la naissance de la République de Djibouti. Son premier président est  Hassan Gouled Aptidon,

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La guerre civile 

a  partir de 1991,le «  Front pour la restauration de l’unité et la démocratie (FRUD), dirigé par Ahmed Dini,s’oppose ua gouvernement c’est la guerre civile !

en 1994. un traité est signé entre une partie du FRUD et le gouvernement djiboutien.

mais une partie plus radicale (le FRUD armé) n’intègre le processus de paix qu’en 2001.(p 43 et 76)

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Avec humour  Waberi parle de Scud 1 puis de Scud 2  

(les scud  étaient  des missiles balistiques à courte portée développée à partir de 1950 par l’Union soviétique).

Scud2  a gagné du terrain après  la signature  de paix avec leur anciens copains de Scud 1.mais le président lui est très farouché.  Scud 2 est plus fort que Scud 1. Ils conduisent  des pick-up Toyota  chargés  de batteries anti missiles et beaucoup d’armes lourdes

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L’Erythrée   

faut pas jouer la provocation avec l’Erythrée   parce que  l’Erythrée  c’est plus fort Zidane à la guerre. c’est Ronaldo le brésilien ;Y z’on niqué Mengistou et tous les éthiopiens  quarante fois plus fournis qu’eux  (p22)

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La Somalie

Siyad Barre un vrai sanguinaire celui là .Saloperie de sa mère ! Siyad il était plus pire que notre président qui a arrêté la guerre (p38)

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A .Waberi : Un bon guide pour visiter Djibouti

16 février, 2019

Dans son roman « Transit »  A.Waberi nous donne un aperçu sur  la ville de Djibouti et de ses environs 

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Le quartier de Balbala

le bidonville du coin !

 le pinceau lumineux du phare  de Balbala vous montrera la route  pendant la nuit ..

..vous vous engouffrerez dans votre concession ..,il y aura certainement  des quantités de gens qui dorment  déjà    gigotant sur des nattes étroites  … enroulés sur eux mêmes comme des labradors… vous vous étendrez  sur votre lit   …un lit réduit qui a des ressorts usés et qui  tient davantage du hamac que du tatami, un sommier épais  comme un feuille  de cigarette….votre volonté déclinera comme une chandelle ,muscles en déssaroi, échine en bouillie p 106

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La place Rimbaud

les tireurs de chariot qu’on peut voir place Rimbaud …On dit qu’ils font tout pour ne pas nous écrabouiller comme des coquilles d’œufs ,a moins de les surprendre par malchance ,mais là ,ils se contentent  de vous gifler  ce qui risque de vous rendre illico dans l’autre monde  (p111)

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La place Menelik et le palmier de zinc

le palmier de la ville offre un peu d’ombre aux uniformes blancs qui titubent place Menelik à midi p 101

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Le théâtre  des salines

ce théâtre avec ses travées ,sa scène presque carrée ,son gradin qui donne sur le port ,son allure d’amphithéâtre   ..on y projetait des fils de Laurel et Hardy ,les aventures de Charlie  Chaplin …On y éduquait aussi les enfants  du peuple délaissés par la république  (p 82)

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Le lac Abbé

Les nomades nous évitent les cours boueux ,..,les eaux putrides comme celles du lac Abbé, ce lac au couleurs de sulfate de cuivre

Apres les fortes pluies le sol autour du lac se ramollissait  et livrait des animaux  (petits crocodiles ,oiseaux  poissons ) parfaitement conservés depuis plus de 8000 ans dans la saumure de la vase

 Vous aurez  une petite idée  des sortilèges que recèle cette contrée où l’homme n’est pas né d’Adam mais de la petite Lucy…   .Ces paysage oasiens provoquent toujours chez nous de longues heures méditatives que n’aurait pas renié Charles de Foucault  …Ces pierres disent le destin (p 115)

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A .Waberi : « Transit » Les hommes de Djibouti

15 février, 2019

Dans son roman « Transit »  A.Waberi,avec son humour habituel, nous parle des hommes de son pays

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Le président

.cet homme là, c’est comme une vieille batterie vide  pas capable de démarrer le pays (p26)

Si j’étais  président  du pays je changerais  mon nom .Je m’appellerais Moi  comme le président du Kenya là. Moi c’est le plus beau nom de président  que je connais (p 21)  

Les marins

l’islam a toujours considéré les marins  comme des marginaux, des rebus , des rebelles …mais alors comment s’expliquer  la puissance d Oman  et l’avènement de la civilisation swahili  depuis la mer rouge jusqu’au canal du Mozambique

..Ces marins ces pécheurs remarquables ont généré une véritable puissance maritime dans l’océan indien p 56

Les nomades

Les errants, les apatrides que sont les véritables créateurs ,comme les nomades du désert.  Ils ne servent qu’à une chose en ce bas monde .Il sont nos guides …qui nous montrent les piste à prendre pour la traversée de l’existence …

Pousseurs  de vaches  ou de dromadaires ,passeurs de confins ,ils ne possèdent rien de concret ou si peu

ils nous offrent des cordes majeurs qui relient l’homme à l’humanité    (p 58)

Les  politiciens  

la politique c’est trop crétin..politiciens  c’est tocard qui ne savent pas exercer un métier ,ils savent pas faire meccano ,cuistot ,maître  des enfants  ..Ils savent même pas faire planton( p60)

 Les soldats

Nous les jeunes mobilisés tu peux plus pêcher  la pitié pour personne,  Tu ramasses les filles des rebelles pour faire esclaves chéries dans campement militaire ..même certaines filles, elles viennent exprès , elles sortent de la montagne ;Elles ont trop faim  p 64

Tu brûles  campements .C’est rigolo chameau goinfré de balles qui tombe ,relève longues longues jambes , tombe , relève , tombe relève.. Toi tu arrives pan pan pan ,salaama et bye bye ’ 

 

A .Waberi :Aux Etat Unis d’Afrique

11 février, 2019

Regrets  en   pensant au passé glorieux de l’Afrique

une histoire méconnue

et même celle  des contemporains  méprisés

Mamadou Diouf ,Thomas Sankara …n’ont jamais eu les faveurs des grands turbans de ce monde (p 16)

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Souvenirs

Se souvenir en écrivant ses souvenirs dans des carnets de moleskine  comme Aimé Césaire ,Chéri Samba ,Jean Michel Basquiat…Tu  couches tes impressions tes souvenirs ,tes coups de gueules, de griffes ou de blues (p 21)

L’histoire de Lucy ,l’ancêtre commun conservé au musée d’Addis-Abeba (p23)

L’épopée de Chaka zulu ….

la roue tourne ..que restera t il des temps anciens (p 24)

L’empereur Kankan Moussa

Tombouctou

Les obélisques d’Aksoum  ,vieilles de plus de 1700 ans , édifiées sous le règne du roi Ezana

« la flute de Dieu » tant aimée par les Éthiopiens  (p56)

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Les rêves de papa

Il rêve le papa

il rêve à des états Unis d’Afrique qui dominerait le monde  

un monde renversé

où les derniers seront les premiers

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Dans ce monde nouveau

l’ homme d’ Afrique  s’est senti très vite sûr de lui. Il s’est vu sur cette terre comme un être supérieur  inégalable car séparé des autres peuples et des autres races par une vastitude sans bornes. Il a mis sur pied une échelle de valeurs ou sont trône est au sommet ,les autres ,les indignes, les barbares ,les primitifs  ,les païens, presque toujours blancs sont ravalés au rang des parias  (p52)

il se moque évidemment

On croirait lire Sami Tchak

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Tandis qu’en Occident tout n’est que misère

les normands en guerre avec les bretons  Tout était bon  pour déterrer la hache du guerre , le statut du mont saint Michel ,le partage des puits et des zones de pâturage ,la concurrence des clochers ou la bataille de la sardine …  (p90)

Ce sont des rêves

Ce ne sont pas des « caucassiens »qui doivent se réfugier en Afrique mais bien des Africains qui échouent sur les plages européennes

on a retrouvé dans la poche d’un mort une lettre

Ce devait être un fin lettré,  poète ou philosophe à mille lieues du stéréotype de l’immigrant nu, féroce et sauvage (p 94)

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C’est un rêve  maintenant  ta  Maman (l’Afrique ) est mourante (p 45)

Elle n’attend plus rien ni remède ni miracles  .Des hôpitaux, elle a tout connue ,les perfusion  de sang la viande bouillie ,les murs blancs..La médecine est incapable d’alimenter les braise du désir de vivre ,les projections de soi, les flèches de l’imagination au travail.. .les milles et une façon d’être un humain parmi les siens (p 68)

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Oubliées nos femmes à la peau ébènes ,acajou , amande ,chocolat ou terre de sienne  reniées la houle des hanches ,la poitrine généreuse ,les cuisses rembourrées, les cambrures affolantes(p 69..)

oubliées les fameuses  amazones qui se pavanaient à la cour de Behanzin (p 70)

et maintenant à Tadjourah des fans fervents  illuminés à la vue des stars anorexiques (p 72)

 Ta mère  une femme d’âge mûre, aux hanches larges ,amatrice de musique classique et de philologie somali ..

l’inévitable déchéance..

 Ton père ,ce petit vieux qui relit les mêmes auteurs ( Nuruddin Farah, Chinua Acheb ou Emmanuel Dongala (p87)

 

Le blues

ta mère n’était pas ta mère ,et toi pas encore toi.  Tu n’étais même pas un  caillot de sang ,même pas une goutte de sperme …Tu n’étais rien ;Que dalle. Nada.  Nothing (p 84)

Qu’est ce qui a présidé à ta naissance ?Pourquoi toi ? Comment ?Qui ? Quoi ?, Tu déroules le même chapelet d’angoisse  (p 118)

Toi qui pense que la vie est un courant d’air..Toi qui soutient que la vraie vie  c’est un filet d’eau entre les rives matricielle et mortuaire   

Allons éveille  toi au lieu de te regarder le nombril…tu te vois comme une huitre creuse, invisible

 

A .Waberi : L’art aux « Etats unis d’Afrique

10 février, 2019

Dans la 2é partie de son livre :  « Aux Etats-Unis d’Afrique » Abdourahman A .Waberi nous fait part de ses réflexions sur l’art africain

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Un art  qui n’a rien à voir avec l’art parfois obscène de l’Occident 

On a pu admirer pendant quelques  semaines »,l’origine du monde » racheté à pris d’or et protégé par une épaisse vitre  au musée Mongo Beti de Massawa p 100

….. ;Tes sculptures ne ressemblent à rien de connu chez nous  p 104

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L’Art en Afrique  c’est chaleureux 

que ce soit en peinture ou en musique …

je suis le fils de la braise ,fils de la cendre chaude  comme un cœur humain

et que dire de mon souffle  mon chant dans le vent indolent ,les mélopées de mon gosier, la danse de mes perles ,..la plume d’aigle qui me ceint le jour de parade ! et que dore de mes couleurs ! 108

que ce soit la sculpture

sidération des forces contenues ,des muscles bandés des membres  imposants  comme chez notre immense sculpteur Ousmane Sow p 112

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l’Art en Afrique c’est la vie

nul désir de s’insérer dans le réseau de l’art contemporain  La vie avant la carrière p 116

eux ,Ils parlent de « ligne claire , de vide existentiel … de catalepsie de l’art africain et  tu te demandes où ils vont chercher tout cela p 115

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L’art et la littérature   

la peur du pauvre est exacerbée par l’ignorance profonde que nous avons d’eux (p148)

Même avec les moyens de communisation moderne ,on ne peut pas se rendre compte de la réalité  désastreuse de leur condition …

Aucune analyse politique  aussi juste soit elle, ne peut rendre compte du millième de ce que vivent  ces individus

et si les gouvernements  veulent aider ces pays ,ils peuvent faire plus et mieux  que d’entrer dans les jeux diplomatiques ,multiplier les réunions stériles,  cajoler les dictateurs , tenir des grands discours et leur vendre des armes  (p150)

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les artistes et les écrivains  ne pourraient ils pas nous aider à mieux nous connaître

La circulation des œuvres , des idées et des livres que tu appelles de tes vœux  manquent cruellement

le dialogue privé et silencieux de la lecture sera bien la pierre de touche ,le prélude à des millions de dialogues à voix haute et en plein jour. C’est ainsi  que la paix viendra au monde

mais pourquoi cette assurance  hautaine de nos intellectuels africains qui ne nourrissent que sarcasme et rancœur contre leur patrie ?  p 151)

 

A Waberi : Le passage des larmes

2 février, 2019

Abdourahman Ali Waberi, né en  1965 à Djibouti, est un écrivain franco-djiboutien  Il vit entre la France et les États-Unis.

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Waberi est un rêveur ,un poète

Avec lui on plane

on se déplace dans l’imaginaire 

avec lui on reçoit des messages qui viennent d’ailleurs

on ne sait pas trop qui nous les donne

et d’où ils viennent

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Ces messages viennent de Ben  ou Walter Benjamin ,un historien juif allemand

qui  s’est suicidé  pour échapper aux nazis   

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D’autres messages viennent  d’un musulman qui cite sans cesse le Coran  

un djihadistes de Djibouti

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Walter Benjamin disait  a propos de l’histoire

Il existe un tableau de Paul Klee qui s’intitule angelus novus ; On y voit un ange qui a l’air de s’éloigner de quelque chose qui fixe du regard … ses ailes sont déployées .. ;c’est à cela que doit ressembler l’ange de l’histoire

Son visage est tourné  vers le passé …il voudrait bien réveiller les morts …mais le paradis souffle un tempête   qui le pousse irrésistiblement  vers l’avenir auquel il tourne le dos …  cette tempête est ce qu’on appelle le progrés  (p 75)

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Les larmes

de celui qui regarde  le passé d’une civilisation qui a eu son moment de grandeur

des douze villes de la contrée, seule la ville de Djibouti guigne pour l’instant les infidéles  et s’offre au touristes .Elle tourne en rond dans sa propre nuit

ces villes ont  perdu le sens de leur appartenance  à notre civilisation qui a conquis le monde et apporté partout les deux balances de la justice  ,l’enseignement du Coran et la fraicheur de nos oasis (p 80)

 Notre message et notre puissance s’étendirent sur les sept mers et les cinq continents  apportant la paix et le progrès à mille tribus qui ne connaissaient que les razzias et les ruines  p121

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 Les larmes des habitants  envahis par des étrangers qui menacent leurs coutumes      

Des grands esprits tel Hassan el Banna et Sayyid Qutb nous ont donné en leur temps des pages lumineuses sur la décadence de l’Egypte ….et celle de Flaubert brulant de fièvre pour cause de syphilis avancée Ils t’apprendraient  que nos brillants écrivains ou artistes ,lancés sur la voie de Joseph  Kessel ou d’André Gide  n’auront eu finalement d’autre choix  que l’asile ou la bouteille

…ce ne sont pas des êtres doués d’amour pour le Clément,  de la compassion pour leurs prochains, de générosité envers les plus pauvres ;Ils dédaignent nos valeurs et nos manières p 104

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Mais qui pense ainsi ?

Waberi lui même ,l’historien  qui regarde le passé avec douleur 

ou le djihadiste  qui donne en exemple les frères musulmans egyptiens ?

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Waberi est énigmatique  

Si c’est lui qui verse les larmes !

on ne lui donne pas tort

mais  s’il  défend les djihadistes 

qu’en penser ?

on  reste  parfois perplexe en le lisant

 

 

A Waberi : Mamadou Konté ,un émigré à Paris en 1965

1 février, 2019

A Waberi a écrit en 2010 un article intitulé des immigrés aux artistes africains parisiensdans les « cahiers d’études africaines »N° 198..p 1155ss)  sur Mamadou Konté

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Mamadou Konté (1945-2007)

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émigré , ouvrier sénégalais arrivé en France en 1965

ne connaissant  pas l’alphabet latin  

Mamadou Konté a un parcours étonnant

Il apprend tant bien que mal  à lire le français dans les tracts révolutionnaires qui fleurissent dans Paris et la banlieue

et il habite  dans un foyer à Pierrefite  en Seine saint Denis

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en mai 1968

mal logé dans un foyer insalubre, il commence avec ses amis à manifester   

il mobilise d’abord les habitants de son foyer  puis s’allient les voix importantes   dans les groupes d’immigrés  ( les ainés ,les marabouts ,les griots )  puis au sein de la frange progressive de la population française

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Révolution Afrique

en 1972 il lance un bulletin stéréotypé ;Ce bulletin est frappé d’une silhouette de l’Afrique tassée sur elle-même qui prend la forme d’un poing dressé ;Le bulletin est baptise Révolution Afrique

 La mouvance » revo afriaue » autour de Mamadou Konté va tisser des liens avec de jeunes français éducateurs et des musiciens .C’est ainsi qu’au cours des années, ce bulletin va créer avant la lettre  un réseau reliant le champ politique  et le champ artistique

 En 1973 « revo Afrique » devient un vrai journal imprimé

en 1976 le mouvement tient son premier congrès en tant qu’organisation  des communistes africains (OCA)…mais le ministre de l’intérieur Poniatowski décrète la nullité de cette organisation comme étant une organisation étrangère

La riposte s’organiste ; René Dumont célèbre écologiste  et auteur de ‘l’Afrique est mal partie »(1962) les soutient  ainsi que des artistes comme le chanteur Francois Berenger

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AARXTA

En 1978  commence la crise économique et le chômage de masse fait son apparition

A l’Elysée l’émigration a été déclaré officiellement arrêté   et commence  dans la foulée les premières luttes contre les sans papiers .Le gouvernement de Giscard d’Estaing lance un programme d’aide au retour

 Mamadou Konté aussitôt met sur pied ‘ l’association d’aide au retour créateur des travailleurs africains AARCTA) qui est ouverte à tous les projets du retour et en particulier aux musiciens

…Pour faire connaître ses revendications est ses projets pour le retour, il organise en  France  un festival « africa fête”

 

ce fut un tournant dans le vie de Mamadou

Africa Fete  va devenir par la suite  un important  festival de musique   mettant en valeur des artistes musicaux africains

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A.Waberi : L’africa fête

31 janvier, 2019

A. Waberi a écrit en 2010 un article intitulé « des immigrés aux artistes africains parisiens » dans les « cahiers d’études africaines »N0 198..p 1155ss) 

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il raconte comment Amadou Konté , un immigré arrivé en France  sans savoir lire organisa au bout de quelques  années un festival qui perdure toujours

 Les plus lettrés des français n’ont pas oubliés que le « sang neuf » africain avait servi de ferment générateur à l’usage de toutes les avant-gardes artistiques et notamment picturales des décennies précédentes (Picasso ,les cubistes Michel Leiris, André Gide jean Rouch …

 

Africa Fête

va devenir un important festival de musique internationale  mettant en valeur des artistes musicaux africains

A l’automne 1978 Mamadou konté, coiffé de son légendaire chapeau, officie en maitre de cérémonies la première soirée qui rassemble quelques milliers de personnes sous un chapiteau de la porte de Pantin (p1155)

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A cette occasion François Berenger écrit  la chanson

Mamadou m’ a dit

Mamadou m’adit

On a pressé le citron

on peut jeter la peau

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les colons sont partis

ils ont mis à leur place

une nouvelle élite de noirs  bien  blanchis

le monde blanc rigole

les nouveaux  c’est bizarre

 sont pires que les anciens

c’est surement un hasard

 

Par la suite la constellation  Mamadou Konté élargit le champ  de ses activités  dont l’épine dorsale demeura la promotion, des musiques africaines

…Manu Dibango .

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.il fit venir  Youssou n’dour

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 papa Wamba .

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.Salif keita

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en 1998 Christ Blackwell, le mythique producteur britannique  né en Jamaïque organise  avec Mamadou  une « Africa fete » à New York au central Park

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En France, Mamadou  projette d’ouvrir une succursale dans la quartier de Barbes  au cinéma luxor

Mamadou a laissé des marques indélébiles dans la culture populaire , dans la musique, dans les manières conviviales de vivre et de penser  tant en France  qu’en Afrique

Ses petits fils sont les rappeurs  français d’origine africaine… MC Solar …

 

Mamadou est mort en 2007