Archive pour la catégorie 'Bede Ukwuije'

Bede Ukwuije : Les religions traditionnelles Africaines et le Christianisme

13 octobre, 2016

Dans son livre «  Trinité et inculturation » Bede Ukwuije compare les religions traditionnelles au Christianisme

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L’Etre suprême ?

Certains théologiens africains dont Bolaji Idowu et John Mbiti  affirment que les  Africains sont monothéistes

et croient en un seul Dieu « l’être suprême »

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Ce n’est pas ce que pensent  Chinua Achebe ou  Soyinka

qui laissent la place à la pluralité des conceptions de Dieu et à l’imaginaire cosmique profondément polythéiste des africains ….Cette  position franchement anti monothéiste de Soyinka a aussi pour objectif d’empêcher la domination de la vie sociale et politique par des « dictateurs »( p 346)  

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Les chrétiens qui parlent d’un « être suprême » vénéré par les Africains le font dans un but apologétique

Ils veulent montrer que les africains sont prêts à honorer le Dieu des chrétiens

mais « le christianisme n’accomplit pas forcement les religions traditionnelles africaines Par contre on peut mettre en relief ce que le christianisme peut apprendre de ces religions » (p 347) 

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Ces religions ont aussi des choses à apprendre aux chrétiens

Une reprise critique des interprétations de Dieu peut  provoquer les chrétiens  à respecter les religions traditionnelles,  leurs complexités et leurs diversités

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Le fétichisme des chrétiens

Eboussi Boulaga

dan son livre « christianisme sans fétiche »

 accuse les chrétiens d’être eux même  des fétichistes

quand ils imaginent  un Dieu qui n’a rien à voir avec ce qu’il peut être

(Eboussi était jésuite .Il se souvient sans doute des exercices de saint Ignace qui consistaient souvent à « imaginer »)

 Dieu est au-delà de toute représentation

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 Eboussi interprète aussi le révélation trinitaire négativement en disant  qu’elle ne divulgue pas le mystère de Dieu.Autrement dit la trinité ne dit pas ce que Dieu est mais ce qu’il n’est pas p 350

Dieu n’est ni un ,ni multiple ,ni 1 , ni 3

Il est mystère  

Il est relation

Il est vie

vouloir sortir de ce mystère c’est du fétichisme

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Rôle des théologiens  chrétiens  

Une approche non apologétique qui ne recherche pas à fonder les discours chrétiens au sujet de Dieu sur l’hypothèse d’un monothéisme africain mais au contraire parle de humanité de Dieu permet au mieux d’accomplir le projet de la théologie africaine : Dire le dieu de la foi chrétienne tout en respectant les conceptions de Dieu dans les religions traditionnelles africaines ( p 362)

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Plus que le souci de réaliser une synthèse entre traditions africaines et tradition chrétienne ,plus que le souci de parler de Dieu de manière à ce qu’il soit recevable par les Africains ,la théologie est amenée à se demander comment parler correctement de Dieu de sorte que le discours se porte sur le Dieu de Jésus Christ (p 363)

Bede Ukwuije : La conscience de la race noire et la conscience de la grâce .

11 octobre, 2016

Dans son livre «  Trinité et inculturation » Bede Ukwuije  nous parle de « la conscience noire » ,terme utilisé par le théologien Ernest Baartman en Afrique du sud

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La conscience noire

L’abbé Barthélémy Adokounou, qui a été un moment Secrétaire général de la CERAO.( La Conférence Episcopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest Francophone) nous donne une définition de la « conscience noire » 

La conscience noire est la conscience d’un  groupe humain qui a été l’objet d’une discrimination et d’un traitement historique complétement débile  …Elle  a ainsi développée..  un double complexe ,celui de l’infériorité du Noir et celui  de la  supériorité du blanc( Trinité et inculturation  P 370)

Adokounou  demande donc au noir de se réconcilier avec sa race et de cesser de vivre avec une race d’emprunt qui l’entraine  à  mépriser la culture africaine et à  préférer une  culture étrangère(p 372)

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Au temps de la traite des esclaves ,les noirs ont aussi été profondément perturbés 

La traite des noirs  est une blessure commune des africains  et des occidentaux comme péché  contre l’humanité. Il est nécessaire de reconnaître nos blessures communes

Blancs et noirs ,les 2 sont coupables

Mais plus que la culpabilité ,la reconnaissance de cette vérité  devrait conduire à un accueil mutuel et une recherche de réponses communes aux défis communs de l’humanité (p 373)

Adokounou lui même affirme  que si la traite des noirs est une trahison de la part des  chrétiens européens qui avaient bénéficiés de la grâce de la révélation, l’homme noir n’en est pas justifié pour autant .Le fait d’avoir traiter ainsi son frère de race est contraire aux  cultures africaines qui  ne sont pas dépourvues de valeurs…et  qui auraient dû pousser les noirs à refuser de vendre leur frères  (p 374)

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C’est cette conscience du péché qui a conduit les évêques d’Afrique et de Madagascar à organiser une liturgie de demande de pardon à Gorée

Les évêques reconnaissent la culpabilité des africains

« connaissant leurs frères de race ,ils ne les ont pas reconnus comme de la même humanité » (p 375)

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Malheureusement , blancs et noirs sont toujours aussi coupables

Les uns comme les autres ne cessent de trahir l’évangile et l’humanité ,

Ce fut le cas lors de la révolution industrielle et de l’expansion coloniale

C’est toujours le cas avec  l’exploitation des plus faibles et le pillage des terres africaines    

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Les africains ne font guère mieux

Que de génocides au Rwanda ,Soudan,RDC !

Que d’abus de pouvoir et d’injustices au profit des plus forts 

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La conscience de la Grâce

Bede Ukwuije  après cette triste  constatation écrit    

Je propose de substituer la conscience de la grâce offerte à tous à la conscience de la race toujours particulière  et exclusive (p 385)

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La mémoire de la grâce libère les mémoires ( p 393)

C’est pourquoi Eboussi Boulaga demande aux africains de s’approprier le modèle christique 

c’est quand l’être  humain  se comprend comme un être nouveau à la lumière de l’être nouveau Jésus Christ  …qu’il est libéré  pour envisager une vie nouvelle (p 385)

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La mémoire  du Christ tant prôné par Bujo rend possible la mémoire  des ancêtres

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Il ne s’agit pas de gagner en Jésus, un ancêtre plus efficace que ceux des africains

Il  ne s’agit pas d’une pédagogie qui amènent les africains à accueillir Jésus Christ sans perdre ses ancêtres

Il s’agit de « personnes en détresse » qui se croyaient oubliés par leurs ancêtres et qui  découvrent dans le récit de la passion de Jésus ,Dieu fait homme , que ces  ancêtres sont justifiés

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L’expérience de la foi

Cette  expérience met fin à l’expérience passée et du coup libére la possibilité de faire de nouvelles expériences;La foi est l’assurance du salut accordé par Dieu…la foi est l’assurance d’être enfant de Dieu (p397)

Les croyants  découvrent leur véritable  identité

Grâce aux yeux de la foi ils ont une nouvelle compréhension d’eux mêmes et  se comprennent  désormais  à la lumière de Dieu   

Bede Ukwuije : Quelle est la mission de l’église ?

10 octobre, 2016

Dans son livre «  Trinité et inculturation » Bede Ukwuije se demande quelle est la mission de l’église dans le monde (p 423-430)

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Le dialogue interreligieux

Comment les chrétiens peuvent ils entrer dans un dialogue interreligieux sans nier l’affirmation centrale du christianisme ,le salut en Jésus Christ  et sans mépriser les prétentions à la vérité des autres religions

…ce qui fait du christianisme la religion supérieure ,la religion la plus accomplie p 423

Qui sommes nous pour affirmer que les croyants des autres religions ne seront pas  sauvés ?

Cette question nous égare 

Ce n’est pas à nous de juger

Dieu seul juge   

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Le message Chrétien

Mais alors que dire ?

Comment faire connaître la grâce qui dépasse infiniment tout ce qu’on peut imaginer

Le dialogue avec les autres religions pourrait alors  porter sur le sens et le but de l’histoire humaine et sur la  contribution des chrétiens dans cette histoire

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L’église doit témoigner de l’humanité de Dieu

de Dieu qui se fait homme ,de Dieu qui est crucifié, de l’incarnation et de la croix 

Cette annonce est unique .Elle est propre au christianisme

C’est la mission comme témoignage rendu à l’humanité de Dieu qui définit l’église   L’église ne se maintient qu’en maintenant  ce récit

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Il ne va pas de soi de donner un tel message à nos contemporains  

et de faire comprendre que ce qui peut garantir la paix dans le monde c’est l’Amour (p 428)

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Les résistances  au message chrétien

En occident  le message évangélique  n’est plus adapté à l’Esprit des temps modernes, rationnel et scientifique ( p 429)

En Afrique ,les africains résistent  à l’évangile car il a été annoncé par des colons venus d’Occident 

La question ne sera plus : comment devenir chrétien et rester africain ou européen ou américain ou asiatique ,mais comment les chrétiens peuvent ils aider leurs contemporains à devenir plus humains en s’ouvrant à l’œuvre de la grâce dont nous parle l’évangile (p 429) 

Bolaji Idowu et John Mbiti : « Le Dieu suprême » des religions africaines

9 octobre, 2016

Pour beaucoup de theologiens Africains,  le Dieu des Africains est « un être suprême » .Il est unique …mais il n’est pas le même que  celui qui a été  imposé par des missionnaires colonisateurs

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Les théologiens africains  francophones ,

Le congolais Oscar  Bimwenyi-Kweshi

soutient que la mission chrétienne aurait commencé avec un projet humanitaire ,civilisateur et aurait dégénéré en une théologie de la malédiction…  et plus encore la mission chrétienne aurait conduit à la paupérisation de l’être humain africain  (p 138)

(Les citations sont prises dans le livre de Bede Ukwuije «  Trinité et inculturation » edt DDB p 138-154)

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Même Ka Mana  théologien protestant parle à propos de l’entreprise missionnaire d’un

« Christianisme de la catastrophe :  Un principe de mort au cœur de l’histoire africaine

Le plus virulent est Fabien Eboussi Boulaga dans son livre « Christianisme sans fétiche , Révélation et domination

Ce christianisme a inculqué l’angoisse du salut…au détriment de la spiritualité  africaine qui est fondée sur les principes de relation et d’expérience

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Chez les anglophones

Le nigérian Bolaji Idowu

le kenyan John Mbiti

sont anglophones et de tradition protestante

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Bolaji Idowu    

Il pense  que le Dieu des missionnaires n’est pas celui des africains  mais il y met des nuances

Le Dieu unique a parlé aux africains avant l’arrivée des missionnaires 

Dieu n’ a jamais accepté de rester sans témoins où que ce soit dans son monde

Il s’est révélé à tous les peuples

Pas forcement à des théologiens et des philosophes

mais à tous ceux qui ont « une expérience pratique de lui »

à ceux qui rencontrent Dieu

à ceux qui comprennent les signes de Dieu dans leur vie

…Idowu précise que dans les religions traditionnelles  africaines

ce Dieu unique est vraiment le Dieu créateur 

et par conséquent un Dieu proche de celui des  chrétiens

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Idowu reconnait  que chez les yoruba il y a parfois plusieurs  divinités

mais il affirme que cette diversité est le lot seulement des petites gens

 

John Mbiti

 arrive à la même  conclusion que Idowu

Le Christianisme n’a pas révélé Dieu à l’Afrique

je maintiens que le sol africain est suffisamment riche pour faire pousser sa propre perception religieuse …Il y a suffisamment d’éléments de croyance qui nous permettent de discuter les concepts  africains  de Dieu comme unité et à l’échelle du continent  ( p 149)

Dieu est un être  suprême

Mbiti  reconnaît  aussi que des divinités peuplent les religions traditionnelles  africaines 

mais il dit  que ces « êtres spirituels » sont des personnifications des activités de Dieu

… l’équivalent de nos anges

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Selon Mbiti, le théologien doit démontrer que le christianisme  et la religion la plus apte à permettre  aux humains d’accéder à un était  adulte en humanité  

 

Kwame Bediako

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Bediako critique cette vision de voir de Idowu et de Mbiti 

Il trouve que ces 2 auteurs n’ont pas su rendre compte de la richesse et de la complexité du Dieu africain

la pratique réelle des religions traditionnelles et la multiplicité des espits et des  dieux échappe, à cette théologie (p 153)

cela explique aussi l’absence de christologie dans leurs discours

 Charles Nyamiti et Bénezet Bujo vont y remédier

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Charles Nyamiti et Bénezet Bujo : Le Christ ancêtre :

7 octobre, 2016

Charles Nyamiti né en 1931 est un prêtre catholique  Tanzanien et Anglophone

Bujo né en 1940 est un prêtre  congolais et francophone

Pour eux le Christ ancêtre  doit être le centre de toute théologie africaine

Le Christ ancêtre correspond en effet avec les  inspiration les plus profondes de l’Africain .Il est pour eux un modèle

(Les citations sont prises dans le livre de Bede Ukwuije «  Trinité et inculturation » edt DDB (p 159- 167)

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Charles Nyamiti :L’incarnation   

Nyamiti parle du frère ancêtre

qui a le même sang

qui appartient au même clan ,à la même tribu

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Or le Christ s’est incarné

il fait dorénavant parti de notre tribu, de notre clan

il a le même sang

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Comme les africains il a connus le mépris, la souffrance, le rejet

c’est vraiment un frère !

et  la résurrection ne sera  vraiment accomplie qu’avec le Christ

qui par sa présence nous sanctifie et nous sauve

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Le bonheur, la prospérité ne peuvent venir que si nous sommes fréres

de la même famille

On sait qu’en Afrique l’église est une famille avant d’être un peuple

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Bénézet Bujo : La passion

Le Christ est le proto ancêtre

 Contrairement à Nyamiti ,  Bujo n’entend pas « proto ancêtre » dans le sens d’une simple génération biologique mais d’une génération de la vie et surnaturelle( p164)

Bujo écrit

L’originalité du christianisme n’est pas d’avoir apporté le monothéisme ,car nos pères en Afrique  connaissaient déjà l’être suprême .La spécificité du christianisme insiste plutôt en ce qu’il a révélé  à l’africain  ce même Dieu « être suprême » sans danger d’erreur  d’une manière parfaite  qui est celle là même dont Dieu veut être connu aimé et servi ,le Dieu un et trine (p 170)

Ce Dieu là est plus proche que « l’être suprême »

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Nyamiti  insistait sur l’incarnation

Bujo dit aussi

la rencontre de Dieu et de l’humanité dans le mystère de l’incarnation est le degré le plus élevé de l’identité  de l’être humain (p166)

Bujo  présente  le Christ comme le proto ancêtre de tous ceux qui mettent leur foi en lui et qui mettent la parole du père en pratique

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La mémoire des ancêtres est remplacée par la mémoire de la passion et de la résurrection

L’Africain si souvent opprimé se retrouve dans les récit de la passion .

le Christ devient  pour lui un  modèle de réussite et d’humanisation

Si le Christ est le proto ancêtre il reste à l’africain de célébrer  la mémoire de la passion (p 167)

en particulier au cours des eucharisties

 

Oscar Bimwenyi- Kweshi et Fabien Eboussi Boulaga : La révélation

6 octobre, 2016

 Oscar  Bimwenyi- Kweshi  est né en 1939  en RDC 

Son « discours théologique negro africain problème des fondements » est une œuvre incontournable dans la théologie africaine 

il a été  secrétaire de la conférence épiscopale du Congo (1981-84 ) puis est devenu moine en 1986

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(Les citations sont prises dans le livre de Bede Ukwuije «  Trinité et inculturation » edt DDB p 181-201)

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La révélation

Le Dieu des Africains n’est pas « l’être suprême » impassible et immuable

Pour les africains  le dieu auquel vont leurs prières ,leurs offrandes  n’est nullement un moteur immobile un être suprême  devant lequel on ne peut ni chanter, ni danser …p (181)

Il est le Dieu qui nous parle

Le dieu que  l’on rencontre

C’est parce que l’homme est  capacité d’écoute qu’il peut un jour entendre un parole  venant d’ailleurs ..C’est parce qu’il connaît déjà Dieu  au moins vaguement quil peut un jour le reconnaître

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Alors !

Dieu peut se révéler 

La révélation serait déterminée par l’attente humaine

Non certes qu’elle soit suscitée par cette  attente et mesurée par elle ,mais parce que sans cette attente, inscrite dans la créature par le créateur  la révélation n’éveillerait l’attention de personne ( p 184 )

La recherche du sens apparait ici comme la condition du langage religieux

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Les africains étaient déjà préparés à recevoir cette révélation par leur propre expérience religieuse

Dans leur  langage ,les mythes les proverbes ,les chants  il y avait déjà l’émerveillement de l’être humain devant la vie comme don de Dieu (p185)

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Fabien Eboussi-Boulaga 

né en 1934  Fabien est un camerounais  jésuite ordonné prêtre  en 1969

.Il a quitté le sacerdoce en 1977

il écrit une œuvre fondamentale

christianisme sans fétiche ;Révélation et domination

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La paternité  de Dieu

On ne nait pas enfant de Dieu.On le devient

la filiation de L’homme nouveau ne se situe pas en arrière de lui ,mais au devant de lui  (p 191)

l’être humain devient vraiment en homme en se convertissant

la vie est une épreuve

« le principe eschatologique » inclut l’épreuve

L’ amour doit être capable d’affronter la mort ,le déchainement des forces et des jouissances contraires

la foi n’est pas euphorique ,mais elle vit d’espérance  

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La Bible invite les hommes à devenir des « personnes »

Au cours des siècles  depuis la création

de génération en génération

le Père engendre « des fils de Dieu »

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La personne prend vie arrive dans une histoire

Chaque génération hérite des bénédictions et des promesses accordées aux ancêtres ,de même que des grâces et des fautes de la précédente

ainsi Jésus fils de David, fils d’Abraham assume l’histoire de son peuple et la reçoit pour l’accomplir et former des hommes nouveaux

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Dieu ne cesse de se révéler pour que l’homme ne cesse de progresser  pour devenir fils de Dieu

 

 

Wolé Soyinka et les religions

1 octobre, 2016

«Je suis né dans une famille chrétienne, mais c’est un environnement qui participe à la fois des religions traditionnelles, ainsi que de la religion musulmane. Même si j’ai perdu ce que la foi chrétienne a été serinée en moi comme enfant, je maintiens de très bonnes relations avec toutes les différentes religions»,

 Les citations sont prises dans le livre de Bede Ukwuije «  Trinité et inculturation » edt DDB (p 120-128)

Ogun

,Soyinka est un « fan » du dieu Ogun qui dans la mythologie Yoruba est le « Dieu de fer » le dieu des combattants de la liberté

« équipé du premier  instrument technique ,qu’il avait forgé en utilisant  le minerai  des entrailles  des montagnes ,il ouvrit la route dans la jungle primordiale,  ‘s’élança à travers l’abime et invita les autres à le suivre » ( p 120 )

Ogun est aussi le défenseur des opprimés

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Ogun est donc le dieu des combattants

et Soyinga est un combattant

qui  au niveau des religions  se bat

d’une part contre le conservatisme traditionnel africain

et d’autre part le monothéisme chrétien

Il trouve que Jésus se soumet trop sans la moindre révolte alors que Ogun ne se résigne jamais , se révoltant toujours contre le mal (P 122)

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Soyinka critique peu la religion musulmane 

C’est envers le christianisme qu’il a été le plus sévère dans œuvres théâtrales

il rejette le monothéisme chrétien car trop accroché à des dogmes fixistes et exclusifs

Il soutient que la religion chrétienne présente un Dieu pur et céleste ,un Dieu jaloux qui s’oppose aux autres dieux du monde

Il ridiculise le mythe de « la mission civilisatrice occidentale »  des missionnaires qui n’ont rien compris aux coutumes des africains    

Il reproche aussi aux chrétiens d’avoir fourni une justification Théologique à l’apartheid

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Il note qu’en Afrique ,s’il a y eu des guerres, ce fut seulement pour des raisons économiques et politiques et jamais pour des raisons religieuses ( p 125)

Il constate avec amertume que maintenant les hommes politiques se servent souvent de la religion pour conforter leur pouvoir

Il prône un universalisme qui reconnait à un culture la possibilité d’emprunter les éléments d’autres cultures ( p 128)

pour Soyinka « l’homme vivant est l’incarnation d’Ogun .Ce sont les petits,…les maltraités qui pensent les questions pertinentes ,la question de la vérité ,  là ou les puissants choisissent la compromission