Bimwenyi Kweshi : Les religions africaines et le Christianisme
14 novembre, 2016En 1978 ,lors du colloque international de Kinshasa sur « les religions africaines et le christianisme »
organisé par le centre d’études des religions africaines (CERA)
le professeur Bimwenyi commente des chapitres de son livre intitulé « discours théologique negro –Africain
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Bimwenyi est éloquent
il est passionné
engagé
rageur dans son élocution
sans doute captivant
ne laissant pas indifférent
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C’est un prophète !
Il emploie des mots qui choquent
des mots révolutionnaires
avec l’audace du vrai croyant
qui déplace des montagnes
« Il vomit les tièdes »
une certaine théologie, repue, adipeuse ,courtoise et proprette ,ornement des palais ,n’a aucune chance de pertinence chez ceux qui ont à retrouver l’élan , à enjamber la clôture ,les barbelés des « réserves ..,et des parkings de l’histoire dans lesquels une incroyable volonté de puissance s’est toujours ingénié de les renfermer( p 164)
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Une foi qui s’engage
« La foi n’est pas un vaccin contre « les joies et les espoirs ,les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps » (Gaudium et Spes ) Elle n’est ni démobilisatrice ni un alibi pour une évasion ou dérobade quelconque hors du monde concret pour la lutte intégrale de l’ homme .Elle ne promet pas aux chrétiens une citée de rêves ,construite sans eux ;mais par le dynamisme de son espérance et la créativité de sa charité ,elle leur confère un enthousiasme nouveau(p 164)
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Pourquoi la mission ?
Pourquoi donc les missionnaires sont ils venus en Afrique
pour annoncer l’évangile ?
Pourquoi sont ils venus ébranler les religions traditionnelles
et bouleverser la culture des africains ?
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La mission pour « sauver les âmes »
Sauver les âmes
Ce fut l’obsession de François Xavier
Ce fut l’obsession de Pierre Claver
Sauver, sauver les âmes avant tout
Ils étaient aveugles devant les injustices ,et l’esclavage
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Seule un fausse conception de l’eschatologie chrétienne a pu faire oublier la mission du christianisme pour la justice dans le monde ( p 165)
Notre espérance n’est pas un espérance après la mort ,mais une espérance contre la mort ,en lutte contre les forces de la mort qui sont dans le monde (Mgr Kabanga de Lubumbashi)
...On peut objecter qu’en évangélisant , on a chercher à apporter les bienfaits de la civilisation, à améliorer les conditions de vie des » peuples sauvages …tirés de l’âgé de la pierre taillée ???
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La Mission pour l’implanter l’église
c’est ce que disait encore Pie XII
« Il faut établir solidement l’église en terre nouvelle (Pie XII) »
Eboussi Boulaga dit alors « les jeunes églises sont nées vieilles ,pareilles aux châteaux médiévaux que de riches américains transportent ,pierre par pierre ,sur les bords du Potomac (p 168)
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Or il ne s’agit pas de transplanter mais de semer
Il ne s’agit pas de fixer en Afrique ou en Asie les diversités des » Eglises mères » mais de laisser la parole de Dieu y faire surgir ,y faire advenir sous la mouvance de l’Esprit, des communautés diverses selon les dons ou charismes propres des diverses nations diverses
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Une théologie d’adaptation ?
Cette terminologie pour « africaniser des préfabriqués et badigeonner à l’africaine des « prêts-à-porter » venus d’ailleurs ..D’où le rejet de la théologie d’adaptation et une option pour une théologie de l’incarnation pourvu que ce qui s’incarne ne soit pas déjà une incarnation précédente (p 174)
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M…ais tout en voulant s’incarner les évêques africains réaffirment la nécessite d’intensifier durant tout leur cheminement, les liens de communion avec les autres églises et avec le siège apostolique
..La nature même de l’église , corps du Christ ,commande une telle attitude
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Une théologie de la « pierre d’attente »
En 1951 Pie XII, écrivait dans son encyclique « Evangelii praecones »
« l’Eglise ne se conduit pas comme celui qui sans rien respecter abat une foret luxuriante ,la saccage et la ruine ,mais elle imite plutôt le jardinier qui greffe une tige de qualité sur des sauvageons pour leur faire produire un jours des fruits plus savoureux et plus doux (p 178)
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et pourtant la théorie des « pierres d’attente » semble complètement inattentive au caractère global de la culture d’un peuple ….Elle aboutit en réalité à laisser entre les mains des fidèles africains quelques éléments épars de leur univers culturel et religieux évanoui ! Tristes trophées de déracinés ,d’exilés culturels ! Pour cette double raison ,le théologien africain ne peut séjourner plus longtemps sur ces rivages non dépourvu de charmes (p 181)
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Toutes ces théologies diverses ce sont ,chacune à sa manière des formes plus ou moins subtils du discours des « judaïsant » de tous les temps
Là c’était la confusion entre « judaïsme et christianisme »; Ici c’est une confusion semblable mais entre » Christianisme et civilisation occidentale »ou « civilation Chretienne p 182)