Archive pour la catégorie 'Eboussi Boulaga'

Fabien Eboussi Boulaga (1934 -2018 )

13 janvier, 2019

1934 Naissance à Bafia, au centre du Cameroun.

1955 Il devient jésuite après des études secondaires au petit séminaire d’Akono.

1969 Ordonné prêtre après des études de théologie, à Lyon.

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1974 Il se rend célèbre  en réclamant « la démission » des prêtres européens qui se trouvent  en Afrique  

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1977 Il publie « La Crise du Muntu » aux éditions Présence africaine.

1980 Il quitte l’ordre des jésuites et demande son retour à l’état laïc.

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1981 Il publie « le Christianisme sans fétiche » aux éditions Présence africaine.

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il  y écrit  des pages remarquables sur la prière

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1984 Il devient professeur de philosophie à l’université de Yaoundé.

 en 1993 après avoir  réclamé la démission en 1974 des prêtres européens en Afrique ,il s’attaque maintenant aux intellectuels africains dans un article publié dans « la revue politique » n°51

La fonction propre de l’intellectuel est de se désengager, de se dépêtrer de ces liens qui le tiennent captifs. I1 n’exerce son talent que s’il est libre de toute prévention, s’il n’est circonvenu par aucun intérêt….

…Seule l’intelligence désintéressée peut comprendre (p28)

mais en Afrique l’intellectuel   trop souvent recherche le pouvoir

. Son projet n’est pas la recherche de la vérité ; il ne cherche pas, non plus, à résoudre au moyen de la théorie et de l’action raisonnée les problèmes que la vie lui impose autant que les relations avec les autres. L’intellectuel veut s’intégrer dans les réseaux administratifs, entrer dans les circuits où se stockent et se redistribuent les biens rares, les honneurs et les plaisirs(.p31)

Plus grave,  l’idéologie nationale s’est substituée peu à peu à toute forme de pensée, de vie intellectuelle, de curiosité et d’amour.

 1994 Il est nommé professeur à l’Institut catholique de Yaoundé.

1997 Il publie « la Démocratie de transit au Cameroun, » éditions L’Harmattan.

2018 Il meurt à Yaoundé, à l’âge de 84 ans

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La « démission » voulue par Eboussi Boulaga .. et la réaction des évêques

9 novembre, 2016

En 1974 Eboussi  dans  un article    la démission »  dans la revue « Spiritus »  N°56 réclame le départ  des missionnaires 

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Eboussi écrit 

la mission des temps modernes est un phénomène violent. Le christianisme n’est plus folie ni scandale  Il est  religion supérieure  .. religion du  dominateur, religion dominante ..Il  coupe le monde en parties les chrétiens et les non chrétiens .Les uns sont tout Les autres sont rien

Il est urgent que les prêtres indigènes …se libèrent de l’imposition  colonial  mais ils ont peur et s’appuient  … honteusement sur les missionnaires .Si telle est la mission ,elle est infantilisante ….Que faire  ? la réponse  sera brève : Que l’Europe et l’Amérique s’évangélisent elle mêmes en priorité ..Qu’on planifie le départ en bon ordre des missionnaires d‘Afrique

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Evidemment cela fit scandale

Le pére Mejia dans un court article publié dans le deuxième numéro de la revue  « Telema » en 1975 écrit

Ce qui me semble grave  c’est que l’on construise  une « théologie de la démission » ayant comme fondement des principes louables tels que le respect des églises locales ,le risque  de continuer les mêmes erreurs du passé  ou le danger  de devenir un intrus plutôt qu’un invité dans la communauté locale (p 75)

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Certains missionnaires découragés voulurent partir

La nostalgie du passé « glorieux » ,le fait  « qu’on a plus rien à dire »  … ou que nous « n’avons plus la direction absolue de l’organisation que nous avons fondée par nos propres efforts »  sont des circonstances qui deviennent insupportables pour certains qui « secouant la poussière de leurs pieds «(Mtt10,14)  prennent leur démission pour rentrer définitivement au pays natal ..

 …on demande aux confrères étrangers  qu’ils soient prêts à devenir le grain de blé qui germe dans le silence de ce qu’on appelle « terre de mission, »  Pour quelques  uns, cela devient un doctrine rude et il en est qui ne peuvent continuer à l’écouter Jésus aussi avait demandé aux apôtres « Vous aussi voulez vous partir ? »(Jn 6,67)   

….c’est seulement  ainsi que la terre de mission pourra devenir un jour la terre de la moisson (le Père Mejia ,Telema N°2 P 75)

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Réactions des évêques

Mais les évêques africains s’affolèrent

OH ! la ! la !  Du calme !

On a besoin des missionnaires 

et pas seulement pour l’argent !

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Les évêques  réagissent  et s’adressent aux missionnaires  (Telema 2 p77)  

Même si on dispose du personnel local nécessaire pour évangéliser une région …nous ne dirons pas pour cette raison  que les missionnaires ne sont pas désirés .L’évangélisation doit toujours être une activité inter-ecclésiale .Ne commettons pas l’erreur de confondre auto suffisance et isolement  (Mgr Kalilombe au Malawi )

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La seule différence  que voient les évêques  entre l’ére missionnaire  révolue et la nouvelle est celle-ci : Il faut que les missionnaires d’aujourd’hui prennent en considération l’aspiration des jeunes églises à plus d’autonomie et de responsabilité …

Les évêques du Zaïre ajoutent 

 Nous vous invitons à rester fidèles à votre engagement   Vous continuerez à travailler avec une ardeur ,un zèle  et un témoignage nouveaux

 il ya bien sur une période d’ensemencement qui d’une certaine façon  doit cesser afin que germe la semence et que  croisse la plante jusqu’à fructifier toute seule par sa propre sève  et devenir semence à son tour !…Jésus consacra 3 an seulement à sa misssion d’évangélisation. Il fit place ensuite à l’Esprit ; « si je ne m’en vais , l’Esprit ne viendra pas (Jn 16,7) ….     

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Mgr Sanon réagit aussi 

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Mgr Sanon et la « démission » : Tous missionnaires !

8 novembre, 2016

La démission des missionnaires  est dans l’air du temps en 1975 depuis que Eboussi Boulaga a écrit son article : « la démission »

 

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Mgr Sanon ,pas encore évêque,  ne répond pas  à Eboussi ,mais complète la réflexion sur la mission 

dans le premier numéro de « Téléma » en 1975

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La mission… terminée ? Allons donc !

la mission des instituts missionnaires peut être dite terminée ,comme celle de Moïse  qui opéra le passage de la mer rouge pour conduire son peuple aux portes de la terre promise sans y entrer ….mais que les membres des instituts missionnaires ne s’y trompent :Les Josué auxquels, ils confient le peuple évangélisé  par eux  ce n’est pas le clergé local ..mais l’évêque et ses communautés naissant et grandissant dans la foi au fur et à mesure qu’elles deviennent missionnaires …

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La nouvelle mission

C’est celle de tous les chrétiens

Tous missionnaires !

C’est une mission nouvelle

C’est l’évangélisation seconde

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La première évangélisation était incendiaire

le premier message missionnaire a retenti  comme le souffle prophétique dont parle Ezéchiel (37,1-14) sur des ossements desséchés et dispersés dans les plaines  ..c’est grâce aux hérauts  de la foi .Bénis soient  leurs noms à jamais

mais levant les yeux  nous regardons

une vie nouvelle s’annonce

des valeurs de vie émergent

des communautés se forment

Les églises fondatrices ,à la manière des grands parents africains ,heureux d’avoir des petits fils ,devraient communier  au grand bonheur de constater que les « terres de mission » sont devenues des « terres de la mission »

 C’est pourquoi, la priorité des priorités élémentaires revient à l’éveil ;de la conscience missionnaire dans nos communautés chrétiennes

 oui ! l’évangélisation dépend de toi que tu sois laïc ,simple ou engagé ,toi religieuse en voile ou sans voile ….prend le ton de Jésus Christ missionnaire   

Eboussi Boulaga :Christianisme sans fétiche

19 octobre, 2016

Le livre de Eboussi Boulaga  «  Christianisme sans fétiche » est sous titré « révélation et domination »

Que de certitudes ,que de dogmes chez  les missionnaires Chrétiens qui sont venus en Afrique en conquérants, avec un regard de mépris pour les fétiches !    

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Les dogmes

Il existe plusieurs christianismes 

mais, tous ont en commun, la certitude d’être les seuls à proclamer la vérité

Chacun est sûr de son fait et ne peut admettre qu’il ait pu se tromper p(p 11)

Le dogme ou le rite sont inaltérables  parce qu’ils expriment l’autorité divine (p 13)

Ainsi les croyants sont ils enfermés dans les limites de ce discours auquel ils adhérent

..Les énoncés dogmatiques  ne se contentent pas  de constater ou d’informer ;Ils sont impératifs

Il n’y a pas à discuter !

C’est un fait !

c’est du fétichisme

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L’idée de «révélation » repose sur la prémisse selon laquelle   il ya des réalités  empiriquement observables qui sont substantiellement  sacrées  donnant un accès direct à Dieu, qu’il existe des symboles exprimant la nature de Dieu, des symboles de Dieu (p 16)

Je ne vois pas en quoi une telle prémisse diffère de celle du fétichisme  qui localise le sacré ou le divin

On n’évitera le fétichisme de la révélation que si l’ on avoue le caractère métaphorique de la notion de « révélation » …Quand on dit que Dieu appelle, choisit ,écoute ,parle  il faut bien admettre qu’on use de métaphores

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Le fétichisme de la révélation

Pourquoi pense t on échapper au fétichisme de la révélation  en fixant  la manifestation de Dieu  non dans un morceau de bois ,mais dans une tranche de temps ..de 2000 ans

Est il vrai que l’histoire raconte la gloire de Dieu plus que les cieux ?

Que le langage sur Dieu ne soit et ne puisse être que métaphorique est aussi un antique héritage de la pensée réfléchie…mais les religions missionnaires l’ont occultés  ayant fait du positivisme de la révélation le fondement de leur revendication d’hégémonie

Nous ne pouvions exempter de l’examen ni l’évangile ni la conception de Dieu sous peine d’entériner la certitude .et la prétention de l’universel qui font corps avec les discours , les pratiques  et les modes de vie d’une civilisation impérialiste p19  

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Le début du livre d’Eboussi  contre le discours des missionnaires  semble agressif

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Mais Eboussi Boulaga ne rejette pas pour autant le Christianisme

La suite de son livre est lumineuse

Sa critique n’est plus agressive

Elle est positive 

et ne peut que réjouir les croyants

La foi n’est pas une certitude 

la foi c’est faire confiance en Jésus Christ  

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Ses textes sur les mythes et la prière ne  peuvent que nous réjouir 

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Eboussi Boulaga et le discours missionnaire

18 octobre, 2016

Eboussi Boulaga s’est fait connaître en 1974 par un article retentissant  intitulé « la démission» dans le revue « Spiritus » N°56

Il demandait à tous les missionnaires européens de partir

Il est urgent que les prêtres indigènes …se libèrent de l’imposition  colonial  mais ils ont peur et s’appuient  … honteusement sur les missionnaires  Que l’Europe et l’Amérique s’évangélisent elle mêmes en priorité ..Qu’on planifie le départ en bon ordre des missionnaires d‘Afrique  

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Plus tard en 1981 il provoque encore l’église en publiant son livre « christianisme sans fétiche

où il attaque avec la hargne d’un homme blessé dans ses convictions, le discours des missionnaires 

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La domination

Le missionnaire brisera les statues ,renversera les autels ;et les dieux se tairont. Ainsi la raillerie ,l’invective et l’action directe se conjugueront pour constituer le langage de la dérision  p 37

Une telle violence équivaut à une désorientation,  à un désarroi qui livre les indigènes à la croyance aliénée et ,à la soumission globale à ceux qui ont le pouvoir p47

La preuve par la force établissait l’inanité des dieux par leur impuissance à signifier leur courroux devant le sacrilège  p48 

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La raison

En soi le contenu du christianisme n’est pas plus rationnel que celui d’une autre religion. C’est sa mise en forme qui l’est

Il est ironique d’observer que le christianisme a repris contre les religions indigènes les explications démystifiantes et réductrices de ses ennemis les « philosophes ».Le mot de sottise est typiquement voltairien

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Réaction

On voit que celui qui a subi l’assaut critique  du christianisme à l’encontre de ses propres contradictions ne saurait  se contenter de demi mesure

Il se doit d’avoir l’esprit critique

Un christianisme dont l’africain puisse répondre en « son âme et conscience ne naitra que des cendres du « christianisme bourgeois » des misssioanires p 59

 

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Le christianisme bourgeois

Sans vraiment le vouloir le missionnaire    est plus proche du colon ,même mécréant, que de ses ouailles indigènes …les « mystères chrétiens » sont souvent pour lui des « légendes » ce qu’il faut dire et professer  ..mais l’éthique qu’il  propose ne diffère en rien de l’éthique bourgeoise 

il n’est pas avisé d’abandonner le soin des morts ,les traditions ancestrales …mais ce que demande jésus c’est autre chose . Ce qui arrive c’est la royaume de Dieu mais non la diffusion d’une chrétienté ou la reproduction d’églises  nationales

Le christianisme est une célébration de la vie victorieuse de la mort

 Le facteur religieux déterminant  de la désaffection africaine vis-à-vis des églises missionnaires et du christianisme bourgeois est le vide d’amour découvert en leur cœur. Nombreux s’en détachent pour constituer des églises  qui soient  des communions

Les églises dissidentes veulent être des endroits où l’on est bien  chez soi

La foi se dégrade tandis que la  morale bourgeoise  est canonisée ( p68)

Eboussi Boulaga : Citations prises dans « Christianisme sans fétiche

16 octobre, 2016

Eboussi Boulaga

Au début de son livre « christianisme sans fétiche » semble agressif .

Il est blessé,   mais il n’est est pas pour autant un ennemi du christianisme

Au contraire il veut un christianisme libéré des préjugés « Bourgeois»

Il veut l’évangile

Il suffit de citer des passages de son livre pour en être convaincu 

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L’Eschatologie

Ce sont des paroles sur la fin du monde

il n’y a pas de temps à perdre ! C’est urgent( p 105)

La parousie  est proche  (c’est-à-dire la présence , la venue ,le retour de Jésus )

L’activité eschatologique est une période de déconstruction . Il faut  relativiser toute chose

l’écart entre la vie et la mort est si minime.  Les morts sont parmi les vivants  qui seront bientôt morts ; Elie, Jean  Baptiste et puis Jésus lui même seront à nouveau là

la distance est courte entre la promesse et l’accomplissement

Le principe eschatologique signifie qu’il n’y a plus d’intermédiaires. Dieu est présent  et renvoie à son propre mystère( p 107)

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La paternité de Dieu

On ne nait  pas enfant de Dieu, on le devient…la filiation de l’homme nouveau ne se situe pas en arrière de lui ,mais au devant de lui  (p 108)

L’homme n’est plus prédéterminé par « sa nature originaire »  sa généalogie ,l’appartenance chanceuse à un peuple élu . L’être  qu’il  acquiert pour toujours est celui qu’il aura développé ,et exercé durant le «temps du salut » 

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La conversion 

la conversion se marque au changement de mentalité qui dispose à accepter de divines surprises ,le renversement de la table  des valeurs les plus surs  quand Dieu se fait proche ,quand s’inaugure une nouvelle création ,l’homme nouveau ( p 111)

l’homme a l’obligation de se libérer de la dictature de la chair et de celle du « monde »

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Se convertir pour vivre vraiment comme des frères  

L’amitié ne peut s’établir qu’entre des égaux ,libres de toute obligation l’un vis à vis de l’autre Elle se fonde sur la gratuité ,libérée  du besoin,  de la dépendance et  de la peur .Qu’un tel programme paraisse utopique pourrait seulement indiquer le degré « d’aliénation » de celui qui le juge tel ..p 113)

La foi qui soulève des montagnes compte sur l’improbable    

Le combat ne se livre pas seulement contre les êtres de sang ,mais contre les monstres froids que sont les principautés et les  puissances …L’horizon eschatologique  inclut  l’épreuve  

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Le miracle p 118ss)

Ce ne sont pas les miracles qui suscitent la foi mais la foi qui fait des miracles 

Un prophète fait des miracles parce qu’il est prophète…mais les miracles ne prouvent pas qu’il est prophétes

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L’objet des miracles 

Le miracle attesté est un témoignage de foi des témoins d’autrefois et un objet de science  pour l’homme contemporain…Il n’a plus  force d’interpellation…Il ne survit que comme objet d’analyse ..il est fable du passé …Il ne survit que comme objet d’analyse (p122)

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Les miracles sont destinés aux  communautés croyantes  …

Le croyant est le malade que Jésus guérit ,le mort qui ressuscite     .La multiplication des pains c’est le pain eucharistique

L’objet des miracles  c’est l’église… .mais elle aussi  le sujet  C’est elle qui rompt les pain

Ainsi le miracle  revient il à sa terre natale comme « réalité spirituelle »  comme expression de la vie profonde et secrète de la communauté   

La parole sur le miracle pourrait être protégée par la » loi de l’arcane » et…. réciproquement  par le rire de ceux qui reniassent à une enfance seconde au  terme d’une longue mort dogmatique et critique  P123 

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Les mythes

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La prière

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Eboussi Boulaga :Les récits de l’enfance et le rôle des mythes

15 octobre, 2016

Eboussi  dans son livre « Christianisme sans fétiches » consacre tout un chapitre aux  récits de l’enfance de Jésus et sur les généalogies  selon  Luc et Matthieu

 

est ce sous l’influence du culte des ancêtres ?

Sans aucun doute !

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Des mythes

Les textes de l’enfance sont certes des « mythes » mais qui ont été écrit à la lumière de la résurrection 

Ceux qui le contestent au nom de leur foi se trompent, mais les exégètes et les scientifiques eux-mêmes ne sont pas toujours exacts   

 l’ appel à l’autorité scientifique des historiens et des exégètes les plus modernes et les plus réputés ,quand il n’est pas une supercherie ,pèche par confusion des plans (p 122)

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C’est parce que le croyant a la foi, qu’il raconte la naissance de Jésus comme il le fait

révélant ainsi  la vraie identité de celui qui est né  pauvre, Homme et Dieu

Le récit est un « mythe » c’est à dire un récit non  historique mais profondément vrai

C’est vrai ! Jésus est né « inconnu »

C’est vrai ! Il est Homme

C’est vrai pour le croyant !. Il est Dieu 

Notre thèse est que Jésus christ n’est pas venu abolir le mythe ,mais l’accomplir( p 128)

ces récits ne sont pas de la simple fiction même si les faits ont été « stylisés »

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Les généalogies

Ces listes d’ancêtres redonnent de la valeur  à nos racines ,à nos origines

D’ou les généalogies de Jésus ,fils d’Adam ,fils d’Abraham ,fils de David roi

l’histoire est une successions de générations ;  Chacune hérite des bénédictions et des promesses accordées aux ancêtres  de même  que des grâces et des fautes de la précédente  ….L’homme reçoit, il doit aussi transmettre ..les fils deviennent  père à leur tour (p 129)

la  généalogie  nous montre comment la personne porte le destin de son peuple

Les récits  de la naissance virginale  de Jésus reprennent à la lumière de la résurrection ,le mystère de la vie qui sort de la mort (p 131)

 

Une vie ..  non une doctrine  

Ici comme pour la résurrection

il ne s’agit pas de croyance ,mais de foi

non de doctrine, mais de l’agir créateur divin

 suscitant des être autonomes et libres à sa ressemblance (p 132)

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L’évangile est vie. Il est initiation ,non doctrine

il faut exister  comme Jésus selon le modèle christique (p 140)

il faut mourir pour porter des fruits

il faut mourir pour ressusciter

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Le cri « Christ est mort ,Christ est ressuscité, Christ est vivant » n’est pas une proclamation doctrinale ,mais l’acclamation des initiés qui éprouvent en leur existence ,l’émergence de la forme Christique (p 141)

 Le christianisme meurt sous le poids des certitudes sur la nature ,les desseins et « la volonté de Dieu » que chacun multiplie à sa convenance Le christianisme se transforme en secte intolérante en croyant posséder la vérité enclose dans les bornes de la vie terrestre de Jésus (p 142)

 Le refus bourgeois du « mythe » se solde par la privatisation de la foi (143)

 

et de nouveau Eboussi affirme

Jésus n’est pas venu abolir mais accomplir .Cette sentence vaut  éminemment  pour le mythe et la condition humaine .Accomplir ne veut pas dire conserver  ni restaurer mais porter plus haut ,plus loin et autrement  

Eboussi Boulaga : la prière

14 octobre, 2016

Eboussi Boulaga est un ancien jésuite ,Cependant on trouve dans le livre « Christianisme sans fétiches »  des pages extraordinaires sur la prière (p 172ss)

Ce sont des pages écrites  par un croyant

et peut être même un mystique

à l’image de Michel de Certeau qui lui aussi était un jésuite qui avait l’esprit critique   

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Les serviteurs de la présence

Les hommes qui prient nous révèlent la présence incompréhensible de Dieu ,

le culte est une « création « représentative » 

la prière fait parler le silence et rend l’absence présente

Entrer en prière et dans des espaces cultuel c’est pénétrer dans le silence et le mystère de Dieu

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Les attitudes de la prière

Le culte commande des attitudes qui présupposent que la présence de Dieu affecte notre sensibilité ..On crie de joie ,on s’exclame, on se prosterne, on adore, on commande

La présence  de Dieu frappe aussi notre intelligence qui professe sa foi et raconte les merveilles de Dieu mais les affects religieux ne sont pas causés par des stimuli « surnaturels »

…la langue se sauve de la supercherie par le silence ….le culte enveloppe les paroles  de silence …

…malgré la proximité de la présence supposée à portée de voix, le murmure silencieux du cœur ne lui échappe pas. Aussi une langue morte totalement incompréhensible peut elle évoquer les « sentiments » les plus forts

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La fécondité de la prière en église

La réalité  de la présence divine dans le culte s’impose par sa fécondité .Elle donne naissance… à des règles de conduite pour les membres de la communauté ….et à « des œuvres de miséricordes» à faire .Ainsi se développent de multiples diaconies en représentation de la présence incompréhensible de Dieu   

Les rancœurs du jeune clergé africain face à l’arrogance de certains missionnaires

15 mai, 2016

En 1951 Pie XII dans son encyclique Evangeleii Praecones

avait  mis les missionnaires  en garde  contre l’arrogance  

Lorsque l’église convie les peuples à s’élever sous la conduite de la religion chrétienne  à une forme supérieure humanité et de culture elle ne se conduit pas comme celui qui sans rien respecter ,abat une forêt  luxuriante  ,la saccage et la ruine ,mais elle imite le jardinier  qui greffe une tige de qualité sur des sauvageons pour leur faire produire  un jour des fruits plu savoureux et plus doux    

Fut il entendu ?

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Des prêtres noirs s’interrogent »

En 1956   des prêtres noirs publient ce livre  pour exprimer leur malaise et leur désarroi

Ils le font avec beaucoup de respect et de sagesse .

On ne peut qu’en être émerveillé

Cette modération est du reste confirmée par la préface  de Mgr Lefebvre  qui est pourtant  connu surtout pour être traditionaliste

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Seul l’abbé R Sastre est très amer en étalant les mensonges véhiculés en Europe sur la culture Africaine par la presse  .  les « nègres » seraient des sauvages , des sorciers , des grands enfants… »

Les missionnaires  ont à ce niveau une grande part de responsabilité

  presse ,conférences ,expositions .. Loin d’être mince ,cette responsabilité des missionnaires  est semble t il de beaucoup la plus lourde »   

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En 1963

l’abbé Nokia écrivait à son  tour à propos des missionnaires

ils menèrent une guerre à outrance à l’organisation clanique ,cellule de base de toutes société africaine ,sans beaucoup de succès d’ailleurs. Ils s‘attaquèrent à l’autorité du chef de clan .Ils convertirent des individus isolés au lieu  de convertir la famille et la société

ils jetèrent un discrédit général sur les devins ,les guérisseurs, les féticheurs .Alors qu’il y avait lieu  de distinguer les devins des pratiquants des arts médicaux, les guérisseurs  et les féticheurs et chez ces derniers  ,les sentiments religieux véritables et les inévitables déviations due à l’ignorance (personnalité africaine et catholique, présence africaine   …p 226) 

 

En 1974 Eboussi  dans  un article    la démission »  dans la revue « Spiritus »  N°56

réclame le départ  des missionnaires 

la mission des temps modernes est un phénomène violent. Le christianisme n’est plus folie ni scandale  Il est  religion supérieure  .. religion du  dominateur, religion dominante ..Il  coupe le monde en parties les chrétiens et les non chrétiens .Les uns sont tout Les autres sont rien

Il est urgent que les prêtres indigènes …se libèrent de l’imposition  colonial  mais ils ont peur et s’appuient  … honteusement sur les missionnaires .Si telle est la mission ,elle est infantilisante ….Que faire  ? la réponse  sera brève : Que l’Europe et l’Amérique s’évangélisent elle mêmes en priorité ..Qu’on planifie le départ en bon ordre des missionnaires d‘Afrique  

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en 1974 Kalenga Matembele (1920-2008)

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Il écrit 

La mission diffère sur plusieurs point de celle qui eut lieu  au début de l’Eglise naissante .. là les peuples à évangéliser étaient plus évolués que le milieu  auquel appartenait les apôtres

En Afrique au contraire les apôtres viennent de la race la plus évoluée de la terre et conscient de sa supériorité sur les autres. Là les apôtres étaient seuls .Ici les missions modernes débarquent presque partout  avec la puissance militaire  (Spiritus 1974 N °56)

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Jean Marc Ela demandera aussi aux missionnaires d’être  plus humbles

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Les papes Paul VI et Jean Paul II ont aussi  remis les choses au point  

Jean Paul II

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plus prés de nous Benoit XVI nous invite  à changer notre regard sur les Africains 

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