Samuel Kobia : L’Afrique , berceau de l’humanité ?

Le pasteur méthodiste Samuel Kobia est né en 1947 au Kenya

Il est élu secrétaire  général du conseil œcuménique des églises  en 2003

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En 2006 il publie « le courage de l’espérance »

sous titré

les racines d’une vision nouvelle pour l’Eglise et sa vocation en Afrique

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Il  commence son livre 

avec emphase

à la gloire de l’Afrique  

l’Afrique est la terre natale de toute l’humanité ;Au-delà de toute  spéculation, de récentes découvertes scientifiques et  historiques ont confirmés l’origine africaine de l’existence humaine (p 25)

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Il cite les savants  qui défendent cette théorie

avec en premier évidemment 

 Cheikh Anta Diop (1923-86)

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Le mythe du jardin

le jardin qui fut la splendeur d’Eden …est évoqué au cœur même de l’Afrique par un inéluctable sentiment d’abondance de vie …la vie produit la vie ;L’univers, le ciel ,l’océan, la foret ,les collines ,les montagnes ,les animaux ,l’esprit  tout cela apparu…parce que la vie a parlé

Le jardin en arrive à symboliser la vie…Ce jardin c’est l’Afrique

L’Afrique  notre berceau commun  invite toute l’humanité à participer au sacrement de la vie (p27) 

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Les Egyptiens

Les hommes des pharaons étaient des africains qui par la suite se sont dispersés dans tout le continent    

Faire des fouilles dans le sous sol de l’ancienne Egypte  pour retrouver les origines de la civilisation africaine …c’est aussi un moyen d’affirmer que l’Europe elle même a une immense dette culturelle vis à vis de l’Afrique ( p 147)

car les sages Egyptiens ont été les maîtres des philosophe grecs

Anta Diop montre que l’Afrique  a été profondément engagée dans l’histoire universelle en transformant les cultures arriérés de l’Asie  mineure en première  civilisation hellénistique

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Misère

Puis ce fut la chute  

l’ignorance

une Afrique oubliée 

une Afrique méprisée 

une Afrique exilée

Les esclaves…le colonialisme ;

Le désespoir !

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Puis les pays sont redevenus indépendants 

et les africains se remirent à espérer

Les premiers  leaders ,Kwame Nkrumah ,… Nyerere…révèrent  (p 148)

Ils firent des tentatives pour développer un état africain qui soit à la fois une institution démocratique et éthique  et qui permettre de faire prospérer  la vie humaine  ….mais ces  rêves firent long feu à cause des intrigues de la politique mondiale

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De nouveau les puissances se sont jetés sur le continent

aidés par des chefs africains corrompus 

et c’est plus que jamais la misère !

le désespoir !

que faire ?

 

En Afrique du sud Thabo Mbeki dans son ouvrage « le temps est venu pour l’Afrique »

cherche une solution en acceptant de suivre  en partie les règles imposées par les puissances du nord

mais cette idée de renaissance prônée par Mbeki est tout ce qu’il y a de plus ambivalente (p159 )

En vain !

 

Pourtant !

de par leur origine

de par leur  culture

ce sont les africains qui seuls sont capables de vraiment comprendre les desseins de Dieu 

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Comment rendre l’espoir à ce peuple  découragé ?

le conseil œcuménique des églises n’aurait il pas un rôle important à jouer ?

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Le pasteur Samuel Kobia : Le courage de l’espérance

C’est en tant que secrétaire du conseil œcuménique que le pasteur Samuel Kobia  écrit son livre « le courage de l’espérance » sous titré les racines d’une vision nouvelle pour l’Eglise et sa vocation en Afrique

Samuel Kobia constate d’abord  

que l’Afrique, qui est pourtant le berceau de l’Humanité

 est tombée dans une profonde misère

Est ce que le conseil œcuménique dont il est le secrétaire général ne pourrait par participer à une renaissance ?

 Le mouvement œcuménique devrait se sentir pousser à contribuer à la recherche de nouvelles pédagogies de formation des leaders africains …il a manqué à nos leaders un ingrédient  vital :la dimension éthique (p 143)

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Samuel Kobia propose donc quelques pistes de réflexion

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Les ethnies 

Ce qu’on appelle l’ordre nouveau mondial est édifié avec un esprit de compétition et de désordre …

Il faut remettre en question, l’idée qu’on se fait de la tribu

il faut déconstruire l’ethnicité afin qu’elle ne soit plus considérée comme une sources de conflits ,mais qu’elle puisse devenir une source de consensus

Comment permettre à chacun d’affirmer la diversité de leur identité en la considérant  comme un don ,le don de la variété qui est complémentaire plutôt que conflictuel (p 146ss)

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Dans la philosophie africaine l’individu n’existe qu’en relation avec les autres .Sans ces relations l’individu  quelque soit sa richesse est rien…cet aspect communautaire  est défini par l’esprit de famille

Dans une économie  capitaliste être c’est avoir de l’argent   En Afrique  être c’est avoir de bonnes relations humaines  ….

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La véritable démocratie

C’est laisser la parole au peuple…aux petits

L’invention du chef  en tant  que personnage « au-dessus » du peuple fut un invention coloniale imposée à l »Afrique ( p 153)

Il faut que la démocratie prenne en considération la souffrance du peuple  

En Afrique l’église  a une responsabilité sociale majeure dans ce processus de démocratisation qui devrait déboucher sur une

distribution équitable des ressources  

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C’est ainsi que le comprennent les communautés villageoises

Les connaissances et les compétences qui ont été acquises par les biens de la communauté doivent être librement mis au  service de  toute la communauté …L’ africain ordinaire d’une communauté rurale a donc  du mal à comprendre qu’il faut dépenser  tant d’argent pour payer des consultations  ….le fait de rendre service aux gens étant  normalement  ce qui structure la réciprocité (p 161)

 La tâche du mouvement œcuménique consiste à aider les gens à retrouver ce sens de la solidarité …et de la justice sociale

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Les relations  humaines 

En dépit des progrès astronomiques que les êtres humains ont réussi  dans les domaines de la science et de la technologie  des progrès correspondants dans l’art des relations humaines en restent encore au stade du rêve .On ne sait  pas vire les uns avec les autres …se connaître l’un l’autre..  se sentir concerné par le poids de nos problèmes et de nos besoins naturels p166

 Samuel Kobia donne à cette occasion une citation remarquable de Gandhi

« Avoir le sentiment que nous sommes quelqu’un  c’est mettre un barrière entre Dieu et nous :Penser que nous sommes quelqu’un revient à nous identifier avec Dieu .Une goutte d’eau dans l’océan participe de la grandeur de celui qui l’a engendrée bien qu’elle n’en soit pas consciente ;mais elle se dessèche aussitôt qu’elle commence une existence indépendante de l’océan. Nous n’exagérons en rien lorsque nous disons que la vie n’est qu’une simple bulle de savon (p 216)

Colloque du SCEAM à Rome en 2014

En Avril 2014 s’est tenu à Rome un colloque organisé par le SCEAM

(symposium des conférences épiscopales d’ Afrique et de Madagascar )

sur «  l’Eglise en Afrique de Vatican 2 au 3é millénaire » 

Le père Bede Ukwuije nous en donne un aperçu dans la revue « Spiritus » N°216 de septembre 2014

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 Les laïcs

il a été rappelé que de nombreux laïcs ont joué un rôle considérable dans le développement de l’église en Afrique  comme Alioune Diop qui a conçu l’idée d’un  concile africain  …d’autre laïcs ,tel  Julius Nyerere ont tenu ensemble engagement politique et chemin de sainteté ,menant le combat pour une société plus juste

Le SCEAM suggère donc de créer avec l’intelligentsia africaine et les élites une « union des laïcs » à l’instar de la « société africaine de culture d’Alioune Diop

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Les missionnaires

Le devoir de mémoire exige de se défaire de l’idée  que les missionnaires ont détruit les cultures africaines

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Les 2 synodes

En 1994 le premier  synode invitait  les Africains et toute l’église à réfléchir sur l’image de l’église comme famille de Dieu ..15 ans après ,la discrimination ethnique hante toujours l’église 

Le pére Ukwuije de conclure

Comment l’idée de la filiation divine de tous les êtres humains peut elle nous aider à promouvoir la réconciliation en Afrique et dans le monde ?  …Cela nous engage à nous laisser guider par l’Esprit

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Cela a poussé le pape jean Paul II à convoquer en 2009 un 2é synode sur la réconciliation

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Le 2é synode Africain en 2009

ce 2é synode a eu pour thème :L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation ,de la justice et de la paix  « vous êtes le sel de la terre ..Vous êtes  la lumière du monde (Mtt 5,13)

le symbole du sel invite l’église , la famille de Dieu en Afrique à accepter de se «dissoudre» pour la vie du continent et de son peuple (Cardinal Turkson )

 

L’Eglise : Famille de Dieu

l’Eglise est elle la famille de Dieu ?

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Vincent Mulago

faisait déjà  allusion  à cette « famille de Dieu » en parlant de l’importance des tribus en Afrique

mais ce rapprochement se révélera par la suite très dangereux 

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Mgr Sanon

L’expression, « famille de Dieu »est ensuite employé par Mgr Sanon au Burkina Fasso 

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Le synode des évêques  en 1994

L’expression est surtout relancée par les évêques Africains réunis à Rome en 1994

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Lette du SECAM en 2001

La conception d’une église famille

est malheureusement remise en cause par les conflits qui ne cessent de se propager en Afrique

en 2001 le SECAM (symposium des conférences épiscopales de l’Afrique et de Madagascar) publie une lettre intitulée

Christ est notre paix (Ep 2,14) Eglise famille de Dieu : Lieu et sacrement de pardon ,de réconciliation et de paix en Afriaue

(Voir Francis Appiah-Kubi : L’église famille de Dieu p 221 ss)

Les évêques cherchent les raisons de ces dissensions

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La  conférence de Berlin

En Afrique  ce sont les haines et les conflits ethniques qui prédominent

En effet pour le continent noir le concept de tribu et d’ethnie s’impose comme l’harmonie sociale ,tout en servant de critère d’identification de l’individu …or la carte de l’Afrique issue de la conférences de Berlin (1884) n’avait tenu compte ni des facteurs historiques ni…des frontières ethnique

En 1964 L’OUA prend pour principe  l’intangibilité des frontières issues de la colonisation …. réalisant  ce paradoxe d’être  une organisation de l’unité qui maintient l’une des causes  de la division du continent(p 223)  

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Les divisions entre chrétiens

Les missionnaires eux mêmes étaient divisés

 arrivés divisés en confessions religieuses dogmatiquement armées les unes contre les autres ,le christianisme qui s’est imposé en Afrique n’ a jamais su se défaire de sa propension à diviser les chrétiens (p 224)

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Les armes vendues par des chrétiens du Nord

ce qui a déjà été condamné avec fermeté par les évêques lors du synode Africain à Rome en 1994 

Les institutions internationales

Nous faisons un constat  regrettable …les dirigeants ,les responsables politiques ,qui sont enfants du pays et frères de l’Eglise famille ,sont contraints de satisfaire les besoins des institutions internationales du Nord comme la banque mondiale ,le FMI etc au détriment de nos populations déjà appauvries … p 228

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mais évidemment les africains eux mêmes sont grandement coupables et responsables de leurs propres maux 

 

La fraternité

Au cours du synode africain en 1994 ,Mgr Obiefuna ,evoque d’Awka (Nigeria ) constata à propos de l’église famille

« il est vrai que le chrétien africain donnant trop d’importance à l’ethnie trouve qu’il est difficile d’accepter …que le chrétien de l’Inde reste plus un frère et une sœur pour lui qu’un frère ou une sœur non chrétien de sa tribu

 il ajoute

en recourant à un adage africain selon lequel « le sang est plus épais que de l’eau  c’est à dire que l’appartenance ethnique prévaut sur le concept chrétien de l’église en tant que famille et par « eau »on peut entendre l’eau du baptême

 …Thiandoum en même temps que lui met engarde contre le danger du tribalisme et de l’ethnocentrisme   (F Appiah-Kubi p 104)

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Le théologien Ngondala  préfère  parler de « l’église fraternité » plutôt que de « famille de Dieu » 

car il se méfie d’un théologie pyramidale et patriarcale   

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Pour réaliser une union vraiment fraternelle 

rien de tel  que la communion

le sacrement de l’Eucharistie

pierre de fondation de l’esprit de famille    

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F Appiah-Kubi :La famille de Dieu et l’Eucharistie

Depuis le synode des évêques Africains qui eut lieu à Rome en 1994

Beaucoup de théologiens africains préfèrent parler

d’une église  « famille de Dieu »

plutôt qu’une église «  peuple de Dieu » 

mais de la famille de Dieu

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Est-ce vraiment possible de vivre comme des frères ?

Pour que vraiment nous sachions vivre en frère  

pour que vraiment nous formions une famille unie

il faut se mettre à table

ensemble

nous réunir autour de la table du repas eucharistique

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Le repas  eucharistique

L’Eucharistie  c’est central  !

c’est le repas  de la famille de Dieu

c’est un repas qui réunit

le repas des « co-pains »

qui mangent le même pain

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Si nous mangeons de ce pain

et que nous ne sommes pas co-pains

nous sommes des menteurs !

Ce pain doit nous aider a vivre ensemble 

sinon nous sommes des menteurs

ou nous avons rien compris à ce sacrement

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F Appiah-Kubi dans son livre « Eglise famille de Dieu écrit

L’eucharistie est un sacrement au service des frères 

L’amour célébré ,c’est celui qui est vécu dans la rencontre avec autrui. L’Evangile de Jean le fait entendre de la façon la plus forte qui soit. La consécration du pain et du vin c’est le lavement des pieds( p 235) 

Tout le monde devrait y être convoqué pour l’union ,

même et surtout les plus grands pécheurs

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…communier avec le Christ c’est accepter  et vouloir tout être humain comme des frères(p 236)

C’est retrouver ensemble l’esprit de famille

C’est ce que n’ont pas compris les meurtriers du Rwanda

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Une source de joie

l’eucharistie est source de joie dans la mesure où elle est ,dans la justice ,l’anticipation  du royaume de Dieu

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Le repas de la libération

L’eucharistie est aussi un repas de la libération 

en souvenir de la sortie d’Egypte

La libération essentielle consiste à être soustrait à la domination de l’égoïsme ,de l’ethnocentrisme ,du racisme,,de l’orgueil  et à pouvoir aimer en toute vérité ,Dieu les frères et le prochain (p 240)

c’est alors qu’on devient Libre 

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L’église famille se construit sur 3 axes fondamentaux ,filiation ,fraternité, solidarité  car la liberté est un aspect de la condition filiale et c’est l’Eucharistie  qui contribue à opérer cette libération de la manière la plus actuelle

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Selon B Bujo,l’eucharistie doit être vue comme un repas proto-ancestrale de et avec Jésus christ .. ;un élément vital pour la construction de la véritable Eglise africaine …..La théologie de l’Eucharistie n’est pas seulement une célébration d’un repas proto ancestral qui vivifie l’Eglise ,mais  également une ecclésiologie qui correspond au monde de la pensée africaine(p 243)  »

 

D’où les problèmes soulevés par Appiah-Kubi

prêtre  né en 1962 au Ghana

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Peux ton laisser des communautés sans partager ce repas parce qu’au fond de la brousse ,il n’y a pas de prêtres ? Est il normal de priver de ce repas les gens qui ont la même foi et qui ne sont pas mariés Etc … ?( P255 ss )

Pour cette raison beaucoup de catholiques  préfèrent désormais rejoindre  les églises indépendantes 

Le synode africain en 1994

En 1969 lors de son voyage à Kampala Paul VI invite les chrétiens à se prendre en main

..Vous, Africains, vous êtes désormais vos propres missionnaires. ..

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Vers 1972 Alioune Diop conçoit l’idée d’une rencontre de tous les évêques africains

en 1977  Eboussi Boulaga  réclama à  Abidjan un concile

« je propose qu’un concile de l’Eglise catholique en Afrique soit convoqué.

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En 1980 les évêques africains demandent la réunion d’un concile africain lors du passage de J.Paul II à Kinshasa

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En 1989 le pape convoque enfin les évêques africains

non pour un concile mais pour un synode

La différence n’est pas négligeable 

car lors d’un conciles les évêques ont tous les droits pour légiférer 

mais lors des synodes les évêques ne peuvent que donner leur s avis

c’est ensuite le pape qui conclut

Malheureusement « A de rares exceptions près ,le synode a superbement ignoré les théologiens africains qui ont maintenant une autorité internationale » (Luneau)

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Le 10 avril 1994 le synode débute à Rome

3 jours après le commencement des tueries massives au Rwanda

ce qui n’est pas anodin !

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Le 11 avril le cardinal Thiandoum  dans un discours d’introduction

donne le ton :

le thème général du synode est celui de l’évangélisation

et plus précisément

L’Eglise en Afrique et sa dimension évangélisatrice vers l’an 2000 :vous serez mes témoins

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Les jours suivants, les interventions des évêques  furent nombreuses 

40 sur la justice ,35 sur l’inculturation, 30 sur les laïcs Ics  27 sur les communautés ecclésiales vivantes (CCV) et 18 sur le dialogue

(Le synode africain par M Cheza  p 23 )

Telles étaient  donc les préoccupations des évêques au début du synode

au début du synode

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Les jours suivants, les massacres du Rwanda stupéfient l’assemblée

et peu à peu renait le concept lancée par Mgr Sanon de « l’église famille de Dieu » 

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Le synode est clôturé en mai 94

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En septembre 1995 Jean Paul II  se sert des conclusions du synode pour écrire son exhortation  « Ecclésia in africa »

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Message final du synode des évêques d’Afrique en 1994

A la fin du  synode africain qui eut lieu à Rome en 1994

tandis qu’a lieu le génocide au Rwanda

les évêques envoyèrent  un message aux africains

en insistant  particulièrement sur l’église famille de Dieu

 

La famille de Dieu

le synode amis en lumière que vous êtes la famille de dieu

L’envie ,la jalousie et le mensonge du diable ont poussé la famille humaine au racisme au particularisme ethnique et à la violence occulte sous toutes ses formes …Elles ont poussé à la guerre … pour conquérir  le pouvoir ,pour s’y maintenir ,pour s’enrichir par le meurtre du frère  Mais le Christ est venu restaurer  un monde unifié ,une famille humaine à l’image de la famille Trinitaire

Nous sommes de la famille Dieu ;

Voilà la bonne nouvelle !

Un même sang circule dans nos artères et c’est le sang du Christ ,

un même esprit nous anime et c’est l’esprit saint ,

fécondité infinie de l’amour divin

(Le synode africain  Cheza P 224)

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Puis les évêques s’adressent aux prêtres 

Pour réaliser cette église, il faut des prêtres qui vivent à fond leur sacerdoce   …L’Afrique qui aime la famille vénère la figure du père .Ne les décevez pas

L’église famille de Dieu suppose la création de petites communautés à taille humaine ….chacun y est motivé à construire la famille de Dieu ,famille entièrement ouverte sur le monde est qui n’exclus absolument personne  Ces Eglises-familles ont le devoir de travailler à transformer la cité humaine (p 226)

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Augustin Ramazani  Bishwende  dans son livre « Eglise famille de Dieu » ajoute  

Cette famille de Dieu  doit nécessairement s’appuyer sur les familles chrétiennes africaines qui constituent le socle anthropologique sur lequel repose son  édifice( p52)

Cette église famille de Dieu  trouve son essence dans la communion trinitaire et peut se comprendre à partir de la communion ,la solidarité ,l’entraide portée par la famille africaine p (54)

 

Appel à nos frères du Nord

Nous nous tournons vers nos frères chrétiens et vers tous les hommes de bonne volonté de l’hémisphère nord et  nous leur demandons d’interpeller les responsables politiques … il faut obtenir l’arrêt des ventes d’armes aux groupe adverses qui s’affrontent en Afrique

 Nous demandons avec le saint père et le conseil pontifical justice et paix la remise  sinon totale du moins substantielle de la dette…nous exigeons ..l’avènement d’un ordre économique international plus juste …

Notre continent souffre de la dégradation continue des termes de l’échange ,de l’utilisation de l’Afrique comme dépotoir des sociétés sur-industrialisées ,de l’imposition à partir de l’extérieur ,à nos sociétés, de mesures économiques et sociales,  des styles de vie contraire à la dignité de l’homme africain

C’est la condition pour que puisse se construire un avenir pour la famille planétaire que le créateur nous invite à former (Cheza p 230)

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La vente d’armes est un scandale puisqu’elle sème la mort .Ce synode en appelle à tous les pays qui vendent des armes à l’Afriaue pour qu’ils cessent de le fiare .Il supplie aussi les gouvernments afriacaisn de mettre un terme à ces enormes dépesne militaires et de donner aux prioité à l’education  à la sante et au bien être de leur peuple p 263

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Cet appel est un peu plus  virulent que l’exhortation du pape qui suivra

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Bediako Kwame (1945 -2008)

Kwame Bediako

originaire du Ghana

a fait des études de français à Bordeaux

où il obtient un doctorat en littérature francophone africaine

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Après avoir quelques temps abandonné l’église presbytérienne auquel il appartient

il y revient et entreprend des études en théologie       

En 1973 il se marie avec une anglaise Mary Gillian

et  se rend avec elle à  Aberddeen en Ecosse 

pour préparer tous les deux leur doctorat en théologie

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Sa thése  de doctorat  

En 1983 ,sous la direction du professeur Andrew Walls , Kwame Bédiako présente sa thèse de doctorat intitulée 

« impact de la culture sur la pensée chrétienne au 2é siècle et dans l’Afrique moderne 

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Il  compare les africains aux grecs de la primitive église

Qu’avait fait l’église primitive quand elle s’est retrouvée face à de telles questions? Comment les théologiens du monde gréco-romain avaient-ils résolu les questions qui venaient de la culture helléniste, et qu’avaient-ils pensé de leurs ancêtres culturels, et de leur héritage intellectuel, littéraire et religieux pré chrétien? Jusqu’à quel point était-il possible d’être à la fois grec et chrétien?

Comment les théologiens du deuxième siècle avaient-ils abordé les questions posées aux chrétiens par le passé gréco-romain, et comment les théologiens africains du vingtième siècle avaient-ils abordé le passé africain? Les questions se ressemblaient tellement que c’était frappant – au cœur des deux processus on trouvait la question de la conscience de l’identité.

 

Les religions primitives

Kwame Bediako  s‘intéresse donc aux religions dites « primitives »

Ces religions étaient primitives car elles devançaient les grandes religions ‘ monothéistes »

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Selon Kwame les religions africaines  étaient les mieux préparées à recevoir le christianisme

Zeus le Dieu des Grecs ,ou Bacchus  n’ont rien de commun avec le Dieu des Chréiens 

par contre le Dieu unique créateur de  la nature

préparait bien les africains à acceullir le pére de Jésus Christ

avec l’aide de l’Esprit Saint

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Le Centre Akrofi-Christaller 

Toutes ces questions théologiques en Afrique devraient être revues et  discutées entre africains

si possible dans leurs langues maternelles

Bediako  insistait sur l’importance de l’expression théologique dans la langue maternelle,

 et sur  la capacité des langues africaines d’éclairer les concepts bibliques

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En 1987 Kwame  crée donc le centre Akrofi Christaller

ainsi appelé en l’ honneur de  Christaller, un missionnaire allemand qui s’était voué à la langue Akan et à leurs coutumes

traditionnelles, et d’Akrofi qui editait la bible en  ghanéen de la Bible

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Cette institut était une vraie  communauté chrétienne;

Tout le personnel tous les étudiants  participaient à la priére quotidienne

 L’établissement et le développement de cette institution a occupé Bediako pour le reste de sa vie.  

Kwame Bédiako : Les africains sont devenus chrétiens par « l’opération du Saint Esprit »

Comment se fait il que l’évangile fut si bien accueilli en Afrique

alors que les missionnaires sont venus

en conquérants 

en humiliant les noirs

et en se moquant de leurs traditions ?

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C’est une des questions que se pose Kwame Bediako en écrivant sa thése de doctorat publiée en 1992 et intitulé

 « impact de la culture sur la pensée chrétienne au 2é siècle et dans l’Afrique moderne »  

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La culture africaine

Les africains ont accueilli les évangiles

car ils s’y sont reconnus

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L’évangile était déjà inscrit  dans leurs cœurs

dans leurs traditions

dans leurs croyances

Ils  croyaient déjà en un Dieu qui les protégeait

ils croyaient en la vie au-delà ,

dans le pays  des ancêtres   

ils croyaient en la vie communautaire

 

 John Mbiti écrivait déjà en 1976

Les  religions Africaines  ont été un facteur d’importance cruciale dans la montée rapide du christianisme chez les peuples africains ….Elles ont été une préparation essentielle pour l’évangile

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Les missionnaires ont fait connaître l’évangile

et l’Esprit Saint a fait le reste 

C’est l’Esprit Saint qui a converti les Africains 

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Les Africains ont écouté 

Ils ont compris

ils ont pleinement adhéré

et interprété la parole de Dieu

avec leurs propres traditions

comme les Grecs de la primitive église 

ont eux même commenté les évangiles

à l’aide des concepts de leurs philosophes 

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Les africains ont vu aussi que les occidentaux

qui leur ont, grâce à Dieu ,transmis l’évangile 

avaient, de leur côté, mal compris cette bonne nouvelle

qui exalte l’amour ,l’humilité ,la confiance, la joie ,la paix

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Surprise !

L’Esprit Saint s’est aussi servi des petites églises

souvent méprisée rejetée

des églsies dites indepe,fates

pour propager l’evangile en Afriaue  

clqiuez ICI  

Kwame Bediako : Annoncer l’évangile dans la langue maternelle des fidéles

Dans son livre « Jésus en Afrique »publié en 2000 Kwame  Bediako insiste sur le fait qu’il faut annoncer l’évangile dans la langue des fideles

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Ce ne sont pas des grands savants

ni de grands théologiens qui ,en Afrique ,ont su parler aux petits   

ce sont des humbles ,des croyants  modestes et  fervents qui parlaient les langues locales  

Vers  les premières décennies du siècle ,le mouvement missionnaire avait lancé des forces qui devaient réaliser une grande percée dans tout le  continent  …Cette percée avait été  posée par des humbles aux origines modestes ( Jésus en Afrique p 28)

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Robert Moffat  (1795-1883)

Robert est un écossais d’origine modeste  

« Je n’ai jamais été à l’école  aucune société missionnaire ne voudra de moi »

et pourtant en Afrique du sud il traduit en entier la Bible en Langue Tswana

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 Johannes Chritaller

Johannes est un allemand fils d’un tailleur et d’une mère boulangère

qui devient missionnaire au Ghana   

Lui aussi traduisit les textes bibliques dans les langues locales (p29)

« L’œuvre de Christaller a accompli trois choses : elle a élevé la langue Twi jusqu’au niveau littéraire et a posé le fondement de tout travail conséquent par rapport au Twi; pour la première fois, on a pu connaître avec perspicacité les idées religieuses, sociales et morales des Akans ; et finalement, l’expression de la louange chrétienne akane a été rattachée de manière définitive à la langue indigène

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La bible fut ainsi  traduite dans presque toutes les langues africaines par des missionnaires catholiques ,presbytériens luthériens ou évangéliques  

Les fidèles ont alors compris et commenté l’évangile avec leur propre mot

et leurs commentaires ne fut plus celui des pères Grecs

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Une  surprise

Les Eglises dites « indépendantes »

dégagées de toutes contraintes dogmatiques se sont vite débarrassées

des carcans de la théologie occidentale imprégnée par la culture des grecs

et  célébrèrent le culte dans les langues locales  

le résultat  fut surprenant !

 Un  évêque suédois et luthérien Bengt Sundkler  fut surpris en constant que les sectes syncrétiques ont servi  de pont entre l’évangile et la culture africaine  (p 33)

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Andrew Wallas le  professeur de thèse de Kwame Bediako  à Aberdeen avait déjà constaté   

La première église d’Afrique tropicale des temps modernes n’était pas du tout une création missionnaire .C’était une église spontanée, un groupe de personnes africaines de naissance ou de descendants africains qui  se sont converti à la loi du Christ pendant qu’ils étaient esclaves dans les plantations  ou des soldats britanniques pendant la guerre de l’indépendance américaine …(p 32)

C’est ce que Bediako appelle de la « théologie spontanée » ou de la théologie orale

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Christina Afua Kuma (1900-1987)

Bediako donne encore en exemple Afua Kuma

une femme  née à l’est du Ghana

analphabète et chrétienne

qui  était sage femme  (p 35)

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Baptisé dans l’église presbytérienne ,elle rejoint plus tard les pentecôtistes

Poète ,elle a su composer des poèmes, des prières  pour louer le Seigneur

avec des mots de sa propre culture