Archive pour la catégorie 'Père Lufuluabo'

François Marie Lufuluabo Mizeka (1926-1998) : Un Franciscain congolais

27 mai, 2016

 Francois M Lufuluabo est né dans le Kasaï Oriental en RDC

En 1954 il prononce ses vœux chez les franciscains

1960 il est ordonné prêtre

1961 il passa son doctorat en philosophie à Rome

en présentant une thèse « vers une théodicée Bantoue »

1962 il entre au Congo Kinshasa  et enseigne dans des grands séminaires 

1989 il fonde avec 2 autres pères la congrégation des « Trinitaires »

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Super doué ,il parle au moins 6 langues vivantes  en plus du grec et du latin

Surprenant ,il apprécie la musique classique européenne

Je passerai des heures .. à écouter la musique symphonique d’un Beethoven ou d’un Haendel  faite de gravité majestueuse ou encore la musique aérienne de Mozart … et pourtant combien de fois n’ai je pas constaté qu’une mélodie très simple mais évocatrice de la sensibilité africaine me pénètre davantage ?

(B Buzot et Juvenal Ilunga Théologie africaine du XXIe siècle  p 49)

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Preuve en est

qu’il faut revenir à son propre vécu ,à sa propre culture,

pour mieux comprendre Dieu

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En 1994 il abandonne les « trinitaires » et fonde une autre congrégation franciscaine ,’les Franci-trinitaires’

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Un mystique

Dans son livre « l’anti-sorcier face à la science » il écrit 

« quand j’ai vu opéré  les mediums  avec une puissance vitale que je n’avais encore jamais soupçonné chez un être humain ,j’ai senti combien Dieu est sublime et j’ai mieux compris la profondeur des aspirations africaines à la force vitale (p  51)

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La théologie africaine est « mystico vital » (p 51)

Au cœur de la conception africaine du monde et de l’homme se trouve la notion de VIE

L’homme africain veut la vie

et la veut en abondance  ,

mais il veut la vivre avec exaltation

au niveau où elle devient sublime ,

déjà en ce monde

C’est à ce niveau que l’homme rejoint Dieu

de la manière la plus exaltante

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La mystique c’est le caractère de ce qui est mystérieux et secret qui par nature  porte à la religion  et inspire un sens religieux à l’esprit (p 60 )

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L’homme Muntu voit l’univers comme un grand mystère

Les éléments les plus variés de la nature élèvent l’âme africaine vers Dieu .Il est des lors compréhensible qu’il n’existe pas chez les Africains de pensée profane  qui ne soit imprégnée de pensée religieuse(p 62)

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La présence de Dieu

Dans son livre « Orientation préchrétienne de la conception bantoue »

Lufuluabo explique que chez les bantous, la religion est une relation filiale avec Dieu 

De cette relation jaillit un style de vie d’où  jaillit de l’émerveillement  et de l’action de grâce

Les offrandes offertes par les bantous sont destinées aux ancêtres pour qu’ils ne viennent pas troubler les vivants 

Dieu n’a pas besoin de nos offrandes

Il réclame  notre amour

l’acte d’adoration est l’acte de religion par excellence  

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L’Etre dans la conception bantoue

est celui qui est là .

Cet « étant là » est essentiellement une présence (p 59)

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Dieu est là

comme nous sommes nous mêmes ,…toujours ..avec nous

On est jamais seul

On est toujours avec nous

En lingala quand on part

on dit « na ke na ngai »

c’est-à-dire « je pars avec moi » 

(Théologie africaine au XXIe s  par Bénezet Bujo et Juvénal Ilung Muya  p 46ss)

Le père Lufuluabo et la congrégation des Franci-Trinitaire

26 mai, 2016

Selon le Pére François Lufulubao

les africains sont bien persuadés

que Dieu est un père

Dans les clans ,le chef est un père

qui protège et qui aime

(Théologie africaine au XXIe s  par Bénezet Bujo et Juvénal Ilung Muya  p 46ss)

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En outre

chez les baluba

Dieu est nommé « l’être suprême ,la libéralité même »

En lui sont unis l’amour et la liberté

Dieu est le « tout aimant »

Dieu est « le tout aimable »

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Dieu aime vraiment ,

il donne donc la liberté  à l’être qu’il aime

et aucun mal ne peut venir de Dieu lui-même (p 64)

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La Trinité

Le christianisme ne s’oppose donc pas aux traditions africaines

au contraire il peut les assumer en les sublimant

Jésus nous présente aussi Dieu comme son père

un père dont l’amour est l’essence même 

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Le mystère de la Trinité

était donc déjà perçu par les africains

bien que non définie

Dieu est Trinité ,Dieu est Vie , Dieu est Amour

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Les Franci-Trinitaires

En 1994 Le père Lufuluabo

fonde une congrégation « les Franci-trinitaires’

Lufuluabo est donc un des premiers fondateurs d’une congrégation religieuse en RDC

avec le cardinal Malula  qui avait fondé une congrégation de sœurs en 1964

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Il fonde cette congrégation 

pour diffuser la dévotion à la sainte Trinité au Congo et dans le monde

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En même temps  il reste attaché à Saint François

et insiste sur la dimension contemplative

et la pauvreté de saint François d’Assisse

 « ..habitat simple, déplacement à pied, véritable pauvreté… »

 

F.Lufuluabo Mizeka :L’anti sorcier face à la science

25 mai, 2016

L’anti sorcier face à la Science

Ce livre écrit en 1977 par le père franciscain François Lufuluabo  fut préfacé par Mgr Malula qui encourageait les recherches sur les religions traditionnelles en Afrique 

Le père Lufuluabo  étudie  les  activités  des sorciers  sans préjugés et en dehors de toute condamnation .Il est en effet persuadé ,culturellement, que certains hommes ont des dons paranormaux

C’est ainsi qu’il rencontre une femme appelée Nzeba qui avait le don de clairvoyance et qui utilisait ce don pour faire le bien 

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il écrit

« Je n’avais jamais entendu parler d’elle … Quand on a recours à elle on la trouve disponible et elle prend tellement cœur la cause qu’on lui soumet qu’elle n’a de cesse qu’elle n’ait apporté le soulagement ou la guérison  qu’on lui demande ;Autant le sorcier s’acharne à nuire aux autres ,autant elle s’acharne à faire du bien aux autres ; c’est un véritable anti sorcier

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Nzeba était  pauvre, souffrante,  malheureuse

mais un homme la secourt et lui révèle le secret d’une plante qui donne le don de clairvoyance 

(on trouve une histoire analogue au Gabon)

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Dés qu’elle eut absorbé cette plante , Nzeba est guérie de ses infirmités et obtient  aussitôt le don de connaitre les choses cachées

Consciente que ce don lui est donné par Dieu elle change de nom et se fait appeler

la « makena wa  Nzambe »  ce qui signifie la  « pauvre souffrante de Dieu »

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Ce don est très  exigeant 

car elle ne doit s’en servir que pour faire bien

et jamais le mal

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Quand on vient la consulter

« la pauvre de Dieu »  manipule un chapelet en le regardant dans un miroir

ce qui la différencie des devins ordinaires. Non seulement elle ne pose aucune question au consultant ,mais pendant  qu’elle cherche sur quoi on va la consulter ,elle ne regarde pas le consultant pour essayer de lire sur sa figure .C’est ainsi qu’elle inspire confiance dés le début  

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Le père Lufuluabo assiste à plusieurs séances

recherche d’éventuelles supercheries qu’il ne trouve pas

et  n’en tire pas de conclusion

(voir le Cahier des religions africaines  N° 30)