Archive pour la catégorie 'Miano Léonora'

Léonora Miano ; De la grande littérature

23 janvier, 2019

 

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Une vraie créatrice

L’écriture de Léonora Miano est vraiment un exemple « d’écriture créative »

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Cette écriture tant prônée par la nigérianne Buch Emecheta

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dans le style des romans dit « nouveau »

de Robbe Grillet et compagnie

une construction  littéraire étonnante, sophistiquée , recherchée ,savante

mais qui nous laisse en haleine

On a envie de savoir la suite…

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Léonora est une philosophe …une militante

Elle veut avant  tout faire passer des messages

En fait l’histoire  dans ces romans est secondaire

on peut oublier les épisodes.. ; « les héros »

on oublie pas les cris

on oublie pas  les revendications

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On va et vient

dans le passé ,vers l’avenir

Parfois on ne sait plus trop qui est qui

mais peu importe

on entend ce que l’auteure veut nous dire

Il en est ainsi dans « la  maison de l’ombre » 

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Il en est ainsi « le crépuscule du tourment « 

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ou dans le garçon noir 

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Audacieuse

Elle ose dire ce que d’autres ne veulent pas entendre

Les blancs ,des leucodermes c’est l’horreur

mais pas toujours

les noirs c’est pas mieux

Il faudrait qu’ils bougent un peu !

 

Elle a osé vanter l’homosexualité

dans un pays où le sujet est tabou

Elle a osé parler de la pornographie

avec des termes crus et des expressions très subjectives

 

En même temps elle cherche la paix

l’amitié ,le respect entre tous les hommes

quelque soit leur race et leur  culture

Arrêtons la haine

nous sommes tous frères

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Leonora Miano d’après Sylvie Laurent

22 janvier, 2019

 D’après un article de Sylvie Laurent publié dans les « cahiers d’études africaines n° 204 en 2011

Léonora Miano est très marquée  par la littérature américaine

 sa formation universitaire est anglophone  …elle connaît mieux les textes des auteurs américains   que les auteurs francophones à part Fanon ou Aimé Césaire   

mais pour elle le français est quand même  la langue des noirs

Miano revendique pour ses personnages comme pour elle même le recours au français comme langue maternelle, affirmant quelle est la la seule langue vernaculaire  permettant d’unir les différentes populations d’Afrique ( CEA P 798 )

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elle n’écrit  pas pour les noirs  d’Afrique mais pour tous les noirs du monde

les afro- américains ,les émigres

Si tu as honte .comme tous les africains ,comme tous les noirs qui ne savent  plus se  regarder qu’avec les yeux des autres ; Tu te dis que c’est vrai ,ce qu’ils ont dit de nous ,que nous sommes des bêtes ,que nous n’avons pas d’âme …les indiens d’Amérique  ne savaient ni lie ,ni écrire ! Cependant  ils ont préféré mourir plutôt que de se soumettre (p776)

les blancs ne sont pas à blâmer chez Miano ,ce sont les noirs qui ,jouant aux africains renvoient le continent aux âges obscurs  (p 778)

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Les femmes

Le sort des femmes

l’excision est la torture infligée aux filles pour qu’elle ne soient jamais autre chose  qu’un corps raturé 

 En Afrique comme aux Antilles ,la cellule familiale  est centrée sur la mère …tandis que le foyer nucléaire incarne le modèle par excellence chez les blancs (p 782)

N’ empêche !

 la folie des femmes, fréquente chez Miao,  nait de n’être que des mères et non des femmes amoureuses , d’être des individus et non les membres indistincts de la communauté 

 des dissidentes

les femmes de Léonora ne sont pas des révolutionnaires mais elles mettent les africains avec leurs contradictions et à leurs ellipses …c’est le son vrai qui exprime  sans fard la réalité (p 786)

 maintenant il suffit ,je le dis et redis ; Suffit de faire semblant  de toujours accuser les autres …Confessons la faute ! Prenons en notre part .je le dis et le redis ! Il est temps de reconnaitre que nous avons participé à notre propre saignée (p 787 )

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L’histoire

La France c’était seulement des missionnaires blanches qui avaient créé un dispensaire .. ; les premières écoles du pays  étaient dirigées par les mêmes missionnaires qui prêchaient la foi…et cette France là avait pris possession des terres (p788)

 ce messianisme  des blancs continue 

les américains sont les nouveaux maitres à penser dans certaines villes de l’Ouest  africain  …ces congrégations vident les âmes des fidèles Ces derniers sont prêts à tout croire  y compris que c’est leur culture  et que c’est la faute des autres que nous sommes sous développés,……. ce que les colons ont laissé  de pire est sans doute cette certitude que leur salut passe par l’occidentalité  (p 789)

 il faut revenir à l’Afrique

revenir à l’Afrique  est donc le seul salut envisageable  qu’il s’agisse d’un retour symbolique  (par les pratiques culturelles) ou d’un retour géographique

Ce fut une des propositions de   WEB Du Bois

  2 formes  de propagande afro centriste coexistent Celui des jeunes idéalistes en   France

et celle tragique  dans laquelle au nom de la révolution afro-centriste  on mène le continent africain à la barbarie et à la mort(p 790)

Ils chantent la gloire de l’Afrique en faisant couler le sang (p 792)

…Le propre des enfants soldats sera de commettre des crimes (p793)

Miano léonora: La rage d’une femme blessée, écorchée ! : Crépuscule du tourment

21 janvier, 2019

Le roman de Leonora Miano : « Crépuscule du tourment,» a  été publié en août 2016

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Miano est en rage

et le dit en racontant l’histoire de 4 femmes 

On a beau écouter… on entend que ce qui au fond de soi (p9)

Nos chagrins véritables ne s’exposent pas ,ne s’énoncent pas .les femmes  qui ouvrent leur cœur s’en mordent les doigts(p 10)

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La  rage

contre les colons qui ont jeté les fétiches  

On a mis de l’ardeur à faire preuve de renoncement à l’idolâtrie …cette barbarie … on feignit de ne pas voir  dans les icones ,statues  ou reliques de saints , des fétiches comme les autres (p 16)

mais  à son tour Miano comprend t elle vraiment les cultes chrétiens quand elle se moque de la Vierge Marie  

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la rage contre les beaux parleurs africains 

la jeunesse cherche des mentors ..elles ne trouve que des beaux parleurs .Ils ne laissèrent que des beaux discours  ce qui fit croire  à beaucoup que parler c’était agir (p 21)   

 la rage contre les historiens africains

Les grandes pyramides nous font un belle jambe ,les restes du grand Zimbabwe aussi …je parle  d’un antan de loin postérieur aux âges antiques ,mais dont nous ne savons rien … que se passait il dans l’entre soi du continent ,dans l’intimité  de ces peuples  qui aiment se dire  frères depuis que la même épreuve leur ayant été infligés…Tous , nous tous , voici le  trouble (p 22)

Contre les jeunes africains  qui reprochent maintenant à leur grands parents d’avoir servi les colons, car si , eux-mêmes, vivent dans l’opulence  c’est grâce à eux

le grand père n’avait su que travailler, tenter de se rendre utile …(p25)

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Blessée

par les donneurs de leçon

Miano  ne veut pas voir

elle ne veut pas comprendre

ce qui parfois la blesse profondément

telle cette femme blanche

cette « leucoderme »

qui fait la vaisselle

une personne  qui se met en tête  de devenir  l’amie de la bonne (p33)

 

Miano n’y voit que  le travail des femmes noirs esclaves

elle ne veut pas redevenir une esclave  

elle veut être la  maitresse

Cette femme n’a rien compris ..elle veut toucher du doigt le pays authentique…

Ici chacun sait que l’égalité n’est pas dans notre nature .Autrement les doigts de ta main auraient  tous la  même taille (p 35)

avoir des domestiques est aussi une obligation morale pour les nantis (p 41)

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Le crépuscule

Les anciennes valeurs périclitent , les liens familiaux se distendent,la communauté  d’antan n’est plus,  celle qui voyait en chaque enfant celui de tous (p83)

le Nord amorce sa chute …les nôtres ne sont pas faits pour un système ainsi dépourvu de spiritualités

 mais où donc aller pour retrouver le jour ?

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Miano Léonora : La paix après « Le crépuscule du tourment »?

20 janvier, 2019

 Après avoir écrit  « l’ombre  dans la maison » Miano  publie en 2016  ,le » crépuscule du tourment »

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Le temps du trouble

le temps de la mélancolie

Où donc retrouver la paix ?

Ou donc retrouver le bonheur ?

chez les filles de Melchisédech

ou chez les ancêtres … ?

 

Les filles de Melchisédech

Melchisédech, grand prêtre cité dans la Bible ,était un fils de l’Egypte, un Kémet  

 C’est donc une référence idéale pour les kémites  chrétiens…..

 je dis qu’elle est dingue  ce n’est pas une injure ; Nous les sommes toutes …nous avançons dans la vie avec  trop de blessures invisibles Trop de colère ,un trop grand sentiment d’humiliations (p 88)

… Cette rage en nous .le chagrin dont elle est l’expression  Comment retrouver le chemin vers nous même …On nous a arraché des pans entiers de nous-mêmes  des morceaux de notre âme    

 la plupart des gens ont des prénoms chrétiens ou musulmans..il faut retrouver notre nom véritable celui du village

 les gens du nord nous méprisent de ne pas toujours demander à l’existence plus que ce qu’elle nous donne .Ils  appellent  cela la culture de la pauvreté …Ils ne savent  toujours rien de nous

il est impossible de fraterniser avec ceux qui se  croient supérieur .Or c’est ce qu’ils pensent  ..c’est ce qui leur a été enseigné :la suprématie blanche  

 Notre continent a bien sûr possédé des instruments de protection…Ils sont maintenant emprisonnés dans des musées nordistes …depuis des siècles , ils n’ont guère envie  de les rendre …

 Nous refusons de nous éteindre, Nous n’avons pas dit notre dernier mot (p 106)

nous n’étions  pas assez sauvage  pour affronter leur barbarie ,…leur perversité  sans limite

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La sagesse

Miao  préfère écouter son maitre de sagesse  qui habite  dans la forêt des ancêtres  

Sache néanmoins que les moyens influencent la fin  tu n’atteindras pas tes nobles objectifs  en usant  de méthodes néfastes

 Il est  indispensable que chacun reconnaissent  l’universel là où il ést : dans la diversité des modes d’expression  L’amour est ;Les manières dont il se révèle ou se prouve changent  en fonction des cultures

…elle m’ a parlé de tout ce qui permet de reconnaitre ce qu’il y a de soi chez les autres…c’est pourquoi je fais de mon mieux pour dépasser la colère (p 117)

 mais je ne suis toujours  pas prêt  à fréquenter les leucodermes … et j’ai hurlé

 « qui paiera pour la guérison de nos âmes …qui paiera pour tout ce sang versé , pour toutes ces humiliations ;pour la spoliation sans fin , pour l’injure séculaire

le maitre répondit

tu cherches la guérison,  il faut d’abord une intimité avec  la douleur ; Cohabiter avec elle ..savoir ce qu’elle enseigne  Savoir comment elle se manifeste chez  l’autre …Vous êtes  tous la même humanité (p 118)

 la conscience  de l’unité du genre humain, la compassion, le pardon…Je n’aimais que les miens ; Je n’aimais donc personne ; J’allais donc devoir me poser  Il me faudrait être patiente

peu à peu j’élimine le fiel de mon âme  

le poison de la haine   je n’ai pas encore atteint  le stade  de l’amour universel Celui où les leucodermes et nous ne faisons qu’un  … elui om il n’existe ni race ni culture  (p119)

 

Léonora Miano : La culture des ancêtres

19 janvier, 2019

A la fin de son roman « Crépuscule du tourment »  après avoir cherché une issue à son amertume Léonora Miano voit bien  que  toujours et partout ce ne sont que guerres , désastres, malheurs sur son ‘continent » 

Pour beaucoup il  n’y a plus qu’ à fuir

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Partir, Partir !

prêts à risquer la mort pour quitter le continent …parce qu’ils n’étaient pas venu au monde uniquement pour regarder vivre les autres, puisqu’ils avaient droit eux aussi à la vie,  dans des conditions de confort acceptables.. ils prennent  l’avion ,la barque ,le radeau . (p 168)

 Ceux qui restent  

étaient occupés à passer l’arme à gauche avec une inventivité  sans pareille  ,absolument inégalée…prenant les armes les uns contre les autres … Très peu d’autres populations avaient cette élégance de ne jamais se tuer qu’entre elles.. (p169) 

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Son héroïne Amandla  veut bien rechercher la sagesse des ancêtres auprès d’un devin qui habitait la fôret

mais semble t il en vain !

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Le dernier cri de Miano est terrible  

A qui réclamer l’héritage que nos parents prirent soin de ne pas nous transmettre ? Leur décision de ne pas en faire bénéficier leurs enfants témoigne du peu de considération qu’ils avaient pour cette culture

 Jouer à redevenir ce qu’on sait n’avoir jamais été est une absurdité à laquelle je ne me résous pas  (p 258)

 

Nous n’avons pas d’ancêtres ;

nos parents ont jeté aux ordures la culture des anciens Nous n’irons pas draguer le fond de la décharge

…je dis cela sans passion..il est le constat de l’inanité des matériaux mis à disposition …(p 259)

 

Que faire alors ? .. j’accepte l’obscénité de ce que nous sommes ,notre monstruosité ..je n’ai d’aspiration que quotidiennes, joue la vie avec les cartes qui me furent  distribuées 

 

Le panafricanisme vu par Miano Léonora

18 janvier, 2019

Léonora Miano dans ses livres parle souvent du panafricanisme

Cliquez ICI Elle cite de Marcus  Garvey  Malcome X , Angela Davis ,….

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Marcus  Garvey (1887-1940)  né en  1887 en  Jamaîque et mort en 1940 à Londres   Il est  considéré comme un prophète par les adeptes du mouvement rastafari, d’où son surnom « Moses » (Moïse) ou « The Black Moses » . Précurseur du panafricanisme, il se fait le chantre de l’union des Noirs du monde entier à travers son journal  The Negro World   il est le promoteur obstiné du retour des descendants des esclaves noirs vers l’Afrique « Back to Africa » Cliquez ICI ** Malcolm X (1925-65), assassiné en 1965  à Harlem prêcheur  musulman afro-americain ,orateur et militant des droits de l’homme  en même temps que Martin Luther King  assassiné en 1968  Né Malcolm Little, il adopte le pseudonyme de Malcolm X lors de son passage en 1952 au sein du mouvement Nation of Islam cliquez ICI

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. Il s’éloigne finalement de celui-ci en 1964, principalement en raison de désaccords sur la passivité de l’organisation dans le combat contre la ségrégation raciale. Il évolue alors, vers des positions socialistes et internationalistes. Il est assassiné en 1965 par trois militants de Nation of Islam mais une possible implication du BI est évoquée Cliquez ICI   ** Angela Davis (1944-…) Cliquez ICI Angela Yvonne Davis, est une militante  américaine des  droits de l’homme ,professeure de Philosophie elle est membre des « Black Panthers », Cliquez ICI  ** Elle fut poursuivie par la justice à la suite de la tentative d’évasion de trois prisonniers, et emprisonnée vingt-deux mois puis elle poursuivit sa carrière universitaire qui la mena au poste de directrice du département d’études féministes de l’ université de californie Elle fut à deux reprises, en 1980 et 1984, candidate à la  ice présidnec des Etas Uni pour le parti Communiste   Les  black powers en France Contemporain du Mouvement des droits civiques représenté, entre autres, par Martin Luther King et Malcom X, le concept de Black Power tend à désigner des mouvements plus radicaux, bien que le terme puisse désigner un ensemble de groupes très disparates dans leur nature, leurs objectifs et leurs moyens d’action.NAACP). Cliquez ICI ** Miano parle de tous ces personnages Mais est elle ne les suit pas Elle préfère parler d’Afro-centrisme Cliques ICI   

Leonora Miano et l’ Afro-centrisme

17 janvier, 2019

Sylvie Laurent  écrit  en 2011 un article publié dans les cahiers d’études africaines n° 204 sur ce que pense Léonora Miano du panafricanisme 

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Le panafricanisme

En France « les fils de Kenet »  portent l’Ankh ,la croix égyptienne  dont ils ont fait leur symbole

fils de kenet ,l’heure est venue pour nous de relever la  tête  ; Pouvons nous continuer à laisser ce système inique danser sur nos cadavres

Leur livre de référence est  « la nation nègre » écrit par Cheik Anta Diop

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Tous  ces mouvements prônent un retour en Afrique

mais tous les noirs ne cèdent pas à cette chimère ;Nombreux sont ceux qui revinrent déçus de ce voyage  surpris de n’être que des étrangers en terre d’Afrique et qui voient voler en éclats le mythe d’une identité  africaine héritée par de-là les océans (p795)

 il ya encore le fort qui  écrase le faible, le riche qui méprise le fort, comme partout  Dans cette Afrique là on ne dansait  pas en permanence  .. ;l’Afrique est encore dans les ténèbres ….Ma mère m’ a toujours conseillé quand j’étais gosse de m’en  maintenir éloigné  le plus possible

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L’Afro-centrisme

Leonora Miano se méfie donc des mouvements « panafricains »

Cette part d’illusion  dans la construction du mythe africain est dénoncé par Miano qui ne cache pas la crédulité et la naïveté  de ces personnages  qui y croient …Elle propose un approche alternative  en definitive plus  panafricaine (p 796 

Elle milite davantage pour un « afro centrisme » plus modéré et plus universel

Il faut « décentrer » l’Europe  c’est-à-dire cesser de la considérer comme une référence absolue ,le lieu unique des valeurs culturelles 

Il importe peu que nos ancêtres fussent des bambaras ou des Mossis  ou des fons.  Ce qui importe au plus haut point c’est de nous avoir rappelé les liens indissolubles… des liens de sang qui existent entre les noirs des caraïbes et ceux d’Afrique

…c’est l’affirmation des liens indissolubles entre l’auteure franco-camerounaise ,les écrivaines antillaises et les romancières afro-américaines  (p799)

 considérés comme des citoyens de seconde rang , les noirs sont renvoyés par  la France au statut de « bande ethnique » On comprend mieux alors l’empathie de Miano pour les laissez pour compte qui  parlent de l’Occident en disant « Babylone »

 mais elle n’acceptent par pour autant la radicalisation  et cite Fanon

« vouloir coller à la tradition ou réactualiser  les traditions délaissées c’est non seulement aller contre l’histoire mais aussi contre le peuple »( p 800)

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Miano propose un vision universelle de « l’identité noire »  dans laquelle les diasporas africaines seraient  aussi centrales,  voire davantage, que le continent lui même

…S’il faut opérer un recentrement ce n’est pas en faveur  de l’Afrique mais de ses arborescences par delà l’atlantique …Elle rompt avec le problème stérile  du patrimoine negro- africain  pour se placer  désormais sur le terrain de la création poétique  en tant qu’ouverture sur une expérience collective décisive et moteur  d’une culture nationale en chantier (p 801)

 Franz Fanon a écrit dans « les damnés de la terre »  

« si le mouvement de Senghor et de Césaire  est salutaire pour l’équilibre psychologique des noirs …il est voué à l’impasse politique tant qu’il idéalisera l’Afrique et croira  à la légende de  la terre bafouée

 La musique  noir (Jazz ,blues …) est chez Miano un exemple frappant de cette conversation culturelle entre les noirs d’Amérique et de l’Afrique  (p802)

 la voix noire américaine ,en particulier dans sa musique  apparaît comme la langue universelle d’une conscience noire qui s’est affranchie de l’Afrique  (p 803)

Léonora Miano, : La maison de l’ombre

16 janvier, 2019

Léonora Miano publia son roman « la maison de l’ombre » en 2013

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Un livre envoûtant

Certes les débuts sont assez pénibles et difficiles à lire

il faut s’accrocher se cramponner  persévérer

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La suite est un chef d’oeuvre   

où le réel côtoie sans cesse  le monde des esprits

le monde de l’ombre

le monde de la peur ,des superstitions, de la  soumission

mais aussi un monde solidaire

C’est l’Afrique ! 

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Dans un village suite à un incendie  des hommes ont disparu

« Si leurs fils ne sont jamais retrouvés, si le ngambi ne révèle pas ce qui leur est arrivé, on ne racontera pas le chagrin de ces mères. La communauté oubliera les dix jeunes initiés, les deux hommes d’âge mûr, évaporés dans l’air au cours du grand incendie. Du feu lui-même, on ne dira plus rien. Qui goûte le souvenir des défaites ? »

 

Qui  est coupable ?

les femmes qui ont perdus leurs enfants seraient elle coupables ?

Aucune de celles dont les fils n’ont pas été  retrouvé, ne s’est rendu coupables d’une quelconque  forfaiture (p33)

 voici le temps de nous remémorer les principes qui nous gouvernent depuis toujours , de veiller les uns sur les autres  au lieu de rechercher parmi nous les coupables du drame (p 34)

 le ministre des cultes qui interroge les ancêtres est perplexe  

Nyambe seul est le maitre de ces choses ;Moi je n’ai aucun pouvoir…Que les ancêtres te guident ,eux qui connaissent tous tes noms ,tous tes visages (P 38)

tout ce que je peux faire ,c’est m’adresser aux ancêtres ,afin qu’ils les protègent (p 40)

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Suite à l’incendie ,il faut réagir

Les uns après les autres certaines femmes , puis les chefs  quittent le village et émigrent

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Tandis que les croyances , les coutumes

la vie religieuse et sociale s’effritent

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Léonora Miano : Les migrants de « la maison de l’ombre »

15 janvier, 2019

 

Dans son roman  « la maison de l’ombre »

Léonora  Miano

nous parle de « la traite des  noirs »

mais  aussi  indirectement  

de  tous les migrants

de tous les temps  

ceux d’hier et ceux aujourd’hui

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Ils ont marché ,marché ,marché…Ils ont marché, je vous dis, jusqu’à ce que la plante de leurs pieds épouse la terre ; Jusqu’à ce qu’il soit devenus impossible de faire un pas de plus (p 43)

Quelle est l’histoire de leur migration ? Où s’arrête leur territoire qu’ont dit tellement vaste ?  

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Tandis qu’au village les mères se lamentent   

Je pleure mon filsles disparus ne sont pas des inconnus . Surtout pour les femmes du clan  qui gardent les enfants .Chacune confie sa progéniture à une autre, quand elle est occupée ; Souvent un fils mal aimé de celle qui l’a enfanté trouve, au sein de la communauté, une mère de substitution Celles ..qui on été privées des joies de l’enfantement ,s’attachent aux petits d’une autre (p 65)

 

La devise des mulongo est :Je suis parce que nous sommes  (p 89)

L’amour des mères pour leurs fils n’ a que faire des astres pour trouver son chemin. Il est lui même l’étoile  (p 111)

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Les ethnies  de la côte au temps de la traite

 Depuis qu’ils  ont rencontré les étrangers venus par les eaux ,ils se croient t les égaux du divin …ils leur donnent des armes, des bijoux…(p75)  

Les côtiers commercent depuis longtemps avec ces étrangers  venu de pongo (le nord)  par l’océan .Jadis ils leur procuraient de l’huile et des défenses d’éléphants désormais, ils donnent des gens ,mêmes des enfants,  en échange de marchandises. Les côtiers possèdent  maintenant un roseau qui crache la foudre ,lance des projectiles mortels … (p 125)

Cette arme  fournie par les hommes aux pieds  de poule ,leur permet de soumettre aisément leurs captifs 

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Les blancs

Ce sont les hommes au pieds de poule….Ils se couvrent de la tête aux pieds .Sur les jambes,ils portent un habit qui leur confère des allures de poulets

Leur embarcation ,une immense pirogue bardée d’étoffes destinées à emprisonner le souffle du vent, mouille au large du pays côtier  (p 76)

 Si nous nous en référons leur complexion ,ils ne peut s’agir que d’esprits, sans doute des revenants ,et pas les nôtres (p91)

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Les camps de réfugiés

Ceux qui sont ici ont des ancêtres  multiples  des langues différentes .Pourtant ils ne font qu’un. Ils ont fui la fureur et le fracas .Ils ont jailli du chaos ,refuser de se laisser entrainer dans une existence dont ils ne maitrisaient pas le sens … ce faisant  et sans en avoir conscience ,ils ont  fait advenir un monde ….il engendreront des générations  (p 131)

 Ils ont certes été parfois bien accueilli

Mais s’ils se présentaient en nombre,ceux qui les accueillent ne seront peut être pas aussi amicaux qu’ils l’avaient été avec une femme seule épuisée par des journées de marche (p132)

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L’ombre

l’ombre est sur le monde …l’ombre pousse les communautés à s’affronter , à fuir leur terre natale

on dira à leurs enfants

la déraison s’était emparée du monde ,mais certains ont refusé d’habiter les ténèbres .Vous êtes la descendance de ceux qui disent non à l’ombre  (p­136)

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La  détresse  

je ne pourrais plus vivre avec vous …peu importe ce qu’il me faudra encore subir en demeurant  ici

Ne m’appelle plus par mon nom .. ce nom était  le mien dans un autre monde Dans celui ci je ne suis ni un fils ,ni un frère. La solitude est mon logis , mon seul horizon (p 191)

Léonora Miano : La théologienne ?

14 janvier, 2019

 

Dans son roman  « la maison de l’ombre »

Léonora  Miano

nous parle des croyances de son pays

tout simplement

sans mots savants 

mieux que n’importe quel autre théologien

mieux que Tempels qui a écrit en 1945 « la philosophie Bantoue »

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mieux que son compatriote  Eboussi Boulaga 

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mieux que Souleymane Bachir Diagne

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Dieu

Ce qui vit abrite un esprit .Tout ce qui vit manifeste la divinité (p 112)

 Nyambe est le créateur de toute chose ; C’est en scindant sa propre force ,en la dispersant qu’il a enfanté le monde

Il est la totalité au sein de laquelle tout se rassemble  

Puisque les humains ne peuvent supporter de le voir  ni même de l’imaginer ,il a choisi  de se montrer à eux à travers les divinités secondaires appelées maloba .Chaque loba représente une  partie de l’énergie  vitale  

En lingala  « loba »  c’est la parole …Le Verbe

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Dikoma est la demeure de Nyambe  Sodibenga où résident les malobas et les défunts honorables. Wase où vivent  les hommes .. Sisi, que le soleil traverse la nuit, avant de reparaître à l’aube ,est l’habitat des ancêtres ordinaires et des génies  (p 157)

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Les sanctuaires des reliquaires  

Les reliques sont sacrés !

Elles sont l’âme du peuple

la force du peuple

et les ennemis qui envahissent un village commencent d’abord  par les détruire 

 A-t-on pensé à détruire leurs sanctuaires…  Allez mettre le feu aux reliquaires  …Il ne fallut pas beaucoup de temps  pour réduire en cendres l’me ,et la mémoire du peuple

(p 176)

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La prière et les Esprits

Pour  contacter les esprits 

l’homme se concentre pour que son esprit  qui ne peut être entravé, s’échappe ,observe ;L’œil de l’esprit voit tout, entend tout

Il faut s’abstraire pour l’écouter 

Quitter son corps peut demander du temps

L’homme récite les paroles qui permettent à l’esprit de se détacher du corps 

Nul autre que lui alors ne l’entend

C’est une  conscience qui parle à la sienne (p 85)

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Les rêves sont importants pour dialoguer avec les esprits ,les ancêtres

et comprendre les événements et trouver la bonne route

dans ses rêves la voix de son fils, lui parle du pays de l’eau 

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Le  culte

Pour éloigner le mal qui règne dans le village

les  pleureuses ont crié et dansé

Les villageois se sont soumis à 3 jours et 3 nuits de rituel visant  à écarter le mal  …

les tambours ont tonné pendant  3 jours

la parole a circulé,  incantatoire, plaintive ,porteuse d’espérance  

On a dansé  pour expulser de soi les énergies. On a dansé pour se dire des choses que les mots sont impuissants  à véhiculer  (p 140)

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Sagesse

Les anciens sont souvent de bons conseils, car ils ne sont plus aveuglés par des vanités 

Les honneurs ,les plaisirs  de ce monde ne disent  plus grand chose à celui qui a déjà un pied dans la tombe … (p 173)

Le jour  de sa mort

lorsqu’une âme s’apprête  à se défaire de la chair ,elle voit , sait  ce que les autres ne peuvent percevoir  (p150)

il faut lutter ,sans être certain de voir soi-même le jour du triomphe (p154)