Archive pour la catégorie 'Ecrivains africains'

Jean Marc Ela. Comment l’église africaine peut elle convertir l’Europe ?

13 mai, 2016

Jean Marc Ela

est décapant !

Dans son livre « repenser la théologie africaine »

il reproche l’esprit de conquête des missionnaires venus en Afrique

Cliquez ICI 

**

Il constate ensuite que L’Occident  est en panne

qu’il ne faut surtout pas le prendre pour modèle   

… Qu’apportons nous à l’Occident si nous mimons un modèle d’Eglise qui est désormais en panne ?

 Pourquoi devrions nous reproduire des formes de vie chrétienne dont plus personne ne veut en Occident ? ( p 185)

On peut se demander dans la monde actuel quel est le sens de l’évangile pour les occidentaux

Bref, à quel Dieu croient aujourd’hui les européens et les nord américains

Quel est pour eux le sens de l’évangile dans les systèmes politiques et économiques où les forces qui fabriquent des pauvres sont les mêmes qui ferment les frontières aux étrangers et, à travers les mécanismes occultes ,contribuent à la ruine d’un continent   

 

Depuis des siècles ,l’évangile a été  apporté aux pauvres par des riches et les puissants .

L’ére de la mission venue des sociétés dominantes est close ( p 188)

 

Les africains ayant redécouverts les Evangiles

dégagés de tous les scories de la civilisation occidentale

pourront alors venir en Europe

pour réveiller les vieux chrétiens  

L’un des handicaps du christianisme africain réside précisément dans le fait que le contact de l’Afrique ,s’est fait non avec les évangiles  mais avec un christianisme structuré par L-Occident  ( A Babé)

**

Donc que les africains se prennent en main

et relisent les Ecritures en fonction de leur propre culture

en se passant des missionnaires

Aprés tout !

l’église a longtemps annoncé l’évangile sans passer par la médiation des sociétés missionnaires  ( p 175)

**

JM Ela ajoute

Il est vrai que les jeunes Eglises manquent de prêtres et ont besoin de l’aide financière des pays occidentaux

mais cet argument est celui d’une église  cléricale

C’est pourquoi ,il serait temps de renoncer à ce  cléricalisme en créant des conditions qui permettent aux laïcs  de prendre davantage de responsabilités

C’est ce que le cardinal Malula préconise depuis 1972

Cliquez ICI 

Jean Marc Ela : La mission ? Une conquête ou un témoignage

11 mai, 2016

En quoi consiste  la mission ?

Voici quelques citations prises dans le livre de  Jean Marc Ela

« repenser la théologie africaine » ( p 154 ss)  

 

Conquérir ou témoigner ?

La mission pendant longtemps consistait surtout à baptiser  selon l’ordre  évangélique

«  allez baptiser toutes les nations et faites des disciples (Mtt 28,18-20)

D’où chez les missionnaires  un esprit de conquête

pour «  repousser l’hérésie protestante et barrer la route à l’Islam »

**

Or il ne s’agit pas de faire  nombre il s’agit de faire signe

il ne s’agit pas de travailler d’abord à l’expansion de l’église  mais à la venue du règne de Dieu

 Maintenant il ne s’agit pas de reconquérir un autorité perdue , il s’agit de témoigner de la mort et de la résurrection du Christ avec audace (Act 4,20)

 

Les apôtres sont d’abord des témoins privilégiés de la mort et de la résurrection du Christ

c’est par le témoignage que l’église devient signe de la présence de Dieu dans le monde (Ad gentes 15,)

 « Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre (Act 1,8)

 

Il faut témoigner de la puissance du ressuscité  comme force de transformation dans la vie et dans l’histoire   

..dans une  logique de conflit ,de rupture avec toute situation incompatibles avec les exigences  du royaume de Dieu ( p 208) 

 

Il nous faut repenser ce témoignage comme  « une activité libératrice  en vue de changer  le monde avec la puissance de l’Esprit  …apporter aux pauvres, aux faibles, aux opprimés ,la bonne nouvelle de leur libération ‘….en se rappelant que le chrétien n’est jamais aussi redoutable que lorsqu il est saisi par l’esprit et qu’il parle au nom de Dieu

**

Témoigner avec humilité

et avec le respect des traditions , conscient que Dieu est arrivé partout bien avant nous 

l’Eglise se réclame d’un Dieu  qui veut le salut de tous les hommes et qui de fait nous précède depuis toujours. Avant que les missionnaires arrivent , Dieu était déjà là

« je ne suis pas venu abolir ,mais accomplir »  

 

Risquer la rencontre c’est apprendre à se mettre à l’écoute de l’autre

Dans un monde aux visages multiples il faut renoncer de parler en maitre de vérité

Dans la perspective ouverte du concile, il faut aujourd’hui redécouvrir la présence du Verbe dans les autres spiritualités qui a leur manière apporte au christianisme ce qui manque à l’épiphanie de la catholicité

 Le Verbe de Dieu est à l’œuvre dans le monde et nous fait découvrir la foi et les vertus des païens

Jésus a dit «  Ceux  qui ne sont pas contre moi sont avec moi

 

En Afrique trop souvent le christianisme s’est attaqué au dieux païens  afin de les écraser  dans le ridicule.

Dans ce sens l’histoire de l’évangélisation est l’histoire d’une conquête

 

On peut ajouter à ces propos de J.M. Ela

une citation de l’abbé Kalenga Matembele

La mission diffère sur plusieurs point de celle qui eut lieu  au début de l’Eglise naissante .. là les peuples à évangéliser étaient plus évolués que le milieu  auquel appartenait les apôtres

En Afrique au contraire les apôtres viennent de la race la plus évoluée de la terre et conscient de sa supériorité sur les autres. Là les apôtres étaient seuls .Ici les missions modernes débarquent presque partout  avec la puissance militaire  (Spiritus 1974 N °56)

John Mbiti : Religions et philosophie africaine

10 mai, 2016

John Samuel Mbiti né en 1931  est un prêtre  anglican Kenyan

Cliquez ICI 

**

Religions et Philosophie africaines

John Mbiti est surtout connu pour son livre publié en 1969  sur « les religions et  les philosophies  africaines »(edt Clé)

Il veut montrer que  les religions traditionnelles africaines non seulement ne sont pas  «démoniaques et antichrétiennes ».mais qu’elles préparent les Africains à recevoir les Paroles évangéliques 

**

Dieu

Il est notoire que les africains sont des êtres religieux .Ne pas avoir de religion signifie s’excommunier  de toute la vie de la société .Les africains ne savent  pas comment vivre sans religion (p 9)

Au commencement était Dieu

Aujourd’hui il y a Dieu

Demain il y aura Dieu

Qui peut créer une image de Dieu ?

Il n’a pas de corps

Il est comme une parole qui sort de la bouche

Cette parole ! Elle n’est plus

Elle s’est évanouie et pourtant elle vit 

Dieu est ainsi

(Hymne  Pygmée) (p 44)

 

Les Esprits dans la nature 

On dénombre des myriades d’esprits chez tous les peuples africains …(p 88)

**

Le culte des ancêtres  

John Mbiti appelle les ancêtres des «  morts vivants »

Car ils sont encore vivants auprès des hommes pendant aux moins 5 générations

Il faut leur parler, les respecter, leur faire des offrandes (p 93)

Ils apparaissent aux personnes âgées … ils sont reconnus par leur nom (p 94)

**

La création

Il est très généralement admis que c’est Dieu qui est à l’origine de l’homme

Dans beaucoup de mythes l’homme a été créé par Dieu avec de l’argile

C’est pourquoi on le nomme souvent « le potier », «Celui qui façonne », « Celui qui fabrique (p 103)

mais on ne sait pas trop pourquoi Dieu a rejeté l’homme. Mystère !

**

Liens de parenté

Les généalogies sont importantes 

Quand un africain parle de son frère

Il faut toujours lui faire préciser

si il est son frère avec « le même père et la même mère ? » (p 115 )

**

La sorcellerie

On est souvent surpris  et déçu par l’ignorance, les préjugés et les erreurs qui apparaissent sans cesse dans les livres, les journaux et les conversations traitant de  ces sujets …Tout africain  qui a grandi dans le cadre traditionnel a une certaine connaissance de ce pouvoir surnaturel (p 202)

Il faut distinguer entre la bonne et la mauvaise magie

entre les vrais  guérisseurs et les charlatans

Ne pas repousser systématiquement les phénomènes inexplicables  

Par contre il faut  réagir contre des croyances néfastes  comme le fait d’accuser facilement un oncle maternel d’être à l’origine de la mort d’un neveu ou d’une nièce décédés prématurément

**

John Mbiti aborde  encore bien des sujets sur la naissance ,les jumeaux les rites d’initiation

le mariage, la mort , l’au-delà

**

Il en conclut que Dieu était présent en Afrique bien avant l’arrivée du christianisme, et qu’il suffit pour  christianiser les traditions  de les purifier et non pas les rejeter en bloc sans discernement   

Jésus a dit

« Je ne suis pas venu  abolir mais accomplir » 

Engelbert Mveng : la priére negro-Africaine

9 mai, 2016

Mbiti ,un prêtre anglican kenyan  débute son libre « religions et Philosophie africaines »en disant  

« il est notoire que les Africains sont des hommes religieux (Mbiti )

Cliquez ICI 

**

Mais comment l’africain prie t il ?

Le père Mveng qui lui même est à la fois un africain camerounais et  un Jésuite qui prie

nous l’explique dans le livre collectif  « personnalité Africaine et catholicisme »edité aux présence africaine)  

**

La prière

« La prière négro-africaine est un « appel direct » à Dieu  à l’occasion des événements graves de la vie

Cette prière se présente comme un drame à 3 personnages

Dieu ,l’homme et l’adversaire

L’homme s’adresse à Dieu . Il l’appelle au secours contre l’adversaire

**

Cet adversaire de l’homme est tout ce qui affaiblit l’homme

L’adversaire de l’homme ,c’est la mort

Le drame de l’homme apparait ainsi comme une véritable lutte pour la vie

et c’est à l’intérieur de cette lutte que se situe la prière ,

 quand l’homme en péril cherche son salut dans sa source première 

**

La prière est un ressourcement. Elle rétablit le contact avec la vie tout court

Elle est Verbe créateur

**

Quand on a fait appel à la science des savants ,à la force des fétiches, aux recettes de la médecine  …l’homme en Afrique finit toujours par se tourner vers la Force suprême

«  Nous l’avons demandé aux Hommes sans rien obtenir

Nous le demandons à Toi ,à Toi seul ,ô Dieu ! »

**

C’est davantage Dieu qui descend que l’homme qui monte .

D’ailleurs qui n’a entendu parler de la fameuse passivité du monde noir ?

Qu’est elle en réalité ,sinon l’aveu de l’impuissance de l’homme

à remonter à lui seul  l’échelle de l’absolu …?

Par là,la religion négro-africaine reste ouverte au surnaturel et à la révélation

**

Le symbolique des couleurs en Afrique

Le passage de la mort à la vie en permanence est bien l’essentiel  

et se retouve dans la symbolique des couleurs

**

Le blanc est la couleur de la mort

Les veuves sont habillées en blanc et se couvrent le visage avec de l’argile blanche

Le noir ,couleur de la nuit est  la couleur de l’épreuve 

Le rouge ,couleur du sang est la couleur de la vie

 

Mveng

Dans le chemin de croix représenté  par le père  Mveng

le noir et le rouge dominent 

l’épreuve du chemin de croix nous procure le vie et le pardon

**

Les rites d’initiation

Le jeune initié doit mourir pour « renaître » et devenir  adulte

c’est pourquoi au début de son initiation il se couvre aussi le visage avec de l’argile blanche

**

La vie et la mort dans l’art africain

Cliquez ICI  la mère des vivants  en côte d’ivoire 

Cliquez ICI   ceremonie au Gabon 

Ngoïe-Ngalla : L’inculturation et la liturgie

8 mai, 2016

Beaucoup s’émerveillent devant les liturgies grandioses et joyeuses

des catholiques en Afrique 

**

Le pape Jean Paul II fut beaucoup moins enthousiaste 

Cliquez ICI

Même des africains catholiques n’approuvent pas toujours les nouvelles liturgies 

**

Au nom de l’inculturation 

les liturgies africaines sont joyeuses    

on chante ,on danse

on joue du tam-tam  

Ok !

mais trop souvent avec le rythme du Ndombolo (ce qui veut dire : le jeté des fesses )

**

Ainsi Dominique Ngoïe-Ngalla , historien et professeur à l’Université de Brazzaville,

déclare  au cours d’un colloque sur le cardinal Biayenda 

la messe n’est plus le déroulement pathétique d’un drame ,mais un moment  festif pendant  lequel il n’est pas interdit de s’abandonner aux ondulations de la danse 

**

Est ce cela l’inculturation ?

C’est faire injure à l’africain que de le penser 

Devant Dieu ,devant le sacré, l’africain tremble

Il vénère Dieu.

Il ne danse pas

Au nom de l’inculturation on a fini par désacraliser la maison de Dieu

**

Ngoïe-Ngalla ajoute

Les africains ne sont pas incapables de piété recueillie …

En revanche c’est vrai de l’église  africaine postcoloniale , fortement marquée par ce siècle qui fait l’apologie de la frivolité corrélativement à l’évaporation du sens du mystère

La courte vie du cardinal  Biayenda fut elle autre chose que silence travail et prière ? Parce qu’il avait compris ,lui qui manqua de peu d’être féticheur ,que le Dieu de Jésus Christ  ,c’est une affaire grave avec laquelle on ne plaisante pas

L’inculturation bien comprise ,l’inculturation décomplexée devrait être un élan et un mouvement de pensée ordonnée à donner aux fidèles la joie grave venue de la prise de conscience de l’évangile comme unique réponse au tragique  de la condition humaine dont une certaine inculturation exaltée et tapageuse veut nous détourner  …  

(Le cardinal Biayenda et le Congo Brazzaville P 171 )

Cardinal Emile Biayenda , archevêque de Brazzaville (1927-1977)

6 mai, 2016

Sa vie

En 1958 Emile Biayenda est ordonné prêtre

En 1963 l’abbé Fulbert Youlou ,le premier président est renversé 

Le Congo est dorénavant gouverné par régime marxiste qui limite les libertés des citoyens

et qui est hostile à l’église 

Emile  Biayenda prend des risques en défendant  l’église et les droits de l’homme

En 1965 il est emprisonné avec l’abbé Badila et subit des tortures  

Une fois libéré, il est envoyé en France  et fait des études universitaires à Lyon pendant 4 ans

En 1968 Marien Ngouabi prend le pouvoir 

**

Evêque

En 1970 Emile Biayenda devient coajuteur  de Brazzaville

En 1971 archevêque  titulaire 

La même année il participe au premier synode des évêques réunis à Rome 

Biayenda y  rencontre des évêques de tous les pays .Il en revient comme illuminé

Il est profondément ému par l’ambiance chaleureuse et fervente  d’une église vraiment « universelle »

**

En 1973  Paul VI le nomme cardinal 

Le cardinal Malula de Kinshasa était présent lors de son investiture

** 

En 1977 il est assassiné en même temps que Marien Ngouabi 

En  vrai pasteur

se sachant menacé

il avait déclaré à un ami

« il n’est pas question que je quitte Brazzaville quelque soit le danger qui menace ma vie « 

**

Le culte des ancêtres

A. Miékoumoutima, le biographe du cardinal raconte  

« Lorsque les chasseurs de son village partait à la chasse, le trés jeune enfant Biayenda    se rendait dans la case  des ancêtres ,sortait  les statuettes et les alignait dehors en disant :les chasseurs sont partis en brousse .il faut qu’ils débusquent  et tuent le gibier .Pas d’accident surtout ,sinon vous aurez votre place au feu »

**

Ainsi Emile Biayenda est profondément marqué par sa culture

Il  garde enraciné en lui ce qu’il a reçu de ses parents 

an commençant par le culte des ancêtres

et l’habitude de communiquer avec le « surnaturel »

**

Preuve en est que la religion des ancêtres est déjà une sorte de « protévangile »

Preuve aussi que l’église africaine peut réveiller les chrétiens d’Occidentaux

qui pour la plupart font fi de l’au-delà 

**

La famille

La famille  aussi

Cà compte en Afrique  

Ce sont des familles vastes ,larges, étendues…des clans 

C’’est dans cette  ambiance familiale que l’enfant de developpait en se rendant régulierement dans « la case des palabres » (Les Mbongui)

**

Le cardinal lui même raconte

« depuis notre plus petite enfance nous restons marqués par ce que nous avons appris, découvert ,vu ,écouté au Mbongui où nos parents se rassemblaient.. ; et où arrivaient et étaient discutées toutes les nouvelles de la famille , de la ville et même du monde .Le Mbongui c’était l’âme du village et c’est là que l’enfant recevait la plus grande part de son éducation

La tentation est grande  ou bien de tout rejeter de ce qui a fait notre passé ,notre civilisation ,nos coutumes ;ou bien au contraire de tout conserver sans rien changer …je pense que nous devons être  à la fois fidele au passé et recrée ce mbongui de nos ancetres  et en même temps préparer l’avenir par une grande ouverture d’esprit

Jean Paul II :En Afrique la conversion des coeur est plus importante que l’inculturation

5 mai, 2016

Ecclesia in africa 

En 1995 Jean Paul II  ecrit une exhortation  ecclesia in africa  

 après la clôture du premier synode africain qui eut lieu à Rome en 1994

 Cliquez ICI 

**

Ce 1er  synode Africain fut convoqué par Jean Paul II

pour faire suite à la demande des africains qui voulaient organiser un concile pour les africains en Afrique 

**

Une église universelle

Jean Paul 2 veut que ce synode  ait lieu à Rome et non en Afrique pour rappeler que l’église est universelle

et aussi par peur des théologiens de «l’inculturation »  qui veulent avant tout « une église africaine » 

sous l’influence du cardinal  Malula mort en 1989 dont l’influence est toujours grande

Cliquez ICI 

**

17 Lorsque j’ai participé, pour la première fois sur le sol africain, à une réunion du Conseil du Synode, je n’ai pas manqué de souligner ma conviction qu’une Assemblée synodale ne peut se réduire à une consultation sur des sujets pratiques. Sa vraie raison d’être tient au fait que l’Église ne peut avancer qu’en renforçant la communion entre ses membres, à commencer par ses pasteurs.

19. Dès le début de la préparation de l’Assemblée spéciale, je désirais ardemment, en union avec le Conseil du Secrétariat général, que ce Synode soit authentiquement africain, sans équivoque. Et en même temps il était essentiel que l’Assemblée spéciale soit célébrée en pleine communion avec l’Église universelle.

Une Afrique en crise

Ce synode eut lieu au cours du génocide au Rwanda

ce fut un choc pour le pape et les évêques

Quelle déception !

 « Une situation commune est, sans aucun doute, le fait que l’Afrique est saturée de problèmes : dans presque toutes nos nations, il y a une misère épouvantable, une mauvaise administration des rares ressources disponibles, une instabilité politique et une désorientation sociale. Le résultat est sous nos yeux : misère, guerres, désespoir.

**

La conversion

Il y avait donc  un problème beaucoup plus urgent

 en Afrique que celui de l’inculturation ,

Il fallait avant tout convertir les cœurs

et aider les chrétiens à rencontrer vraiment le Seigneur  dans la prière et une profonde vie intérieure     

57 Il est  nécessaire « que la nouvelle évangélisation soit centrée sur la rencontre avec la personne vivante du Christ ».« La première annonce doit viser à faire faire cette expérience bouleversante et enthousiasmante de Jésus Christ qui appelle et entraîne à sa suite pour une aventure de foi ». Cette tâche sera d’autant plus facile que « l’Africain croit en Dieu le Créateur à partir de sa vie et de sa religion traditionnelle. Il est donc aussi ouvert à la pleine et définitive révélation de Dieu en Jésus Christ, Dieu avec nous, Verbe fait chair. Jésus, la Bonne Nouvelle, c’est Dieu qui sauve l’Africain [...] de l’oppression et de l’esclavage ».]

**

Cette conversion a lieu en s’imprégnant de la parole de Dieu 

Pour que la Parole de Dieu soit connue, aimée, contemplée et conservée dans le cœur des fidèles (cf. Lc 2, 19.51), il faut intensifier les efforts pour faciliter l’accès à l’Écriture sainte, notamment par des traductions intégrales ou partielles de la Bible, 

**

73 La première urgence est naturellement l’évangélisation elle-même.

« L’annonce de la Parole de Dieu est ordonnée à la conversion chrétienne, c’est-à-dire à l’adhésion pleine et sincère au Christ et à son Évangile par la foi ».

 Le Baptême,  nous fait naître à la vie d’enfants de Dieu ; il nous unit à Jésus Christ ; il nous confère l’onction dans l’Esprit Saint. Le Baptême n’est pas seulement le sceau de la conversion, un signe extérieur qui la fait voir et l’atteste ; c’est le sacrement qui signifie et opère cette nouvelle naissance dans l’Esprit, crée des liens réels et indissolubles avec la Trinité, rend membre du Corps du Christ qui est l’Église »

 76 Aujourd’hui en Afrique, « la formation à la foi [...] est trop souvent restée au stade élémentaire, et les sectes mettent facilement à profit cette ignorance ».

L’approfondissement de la foi est urgent « en ce sens que l’évolution rapide de la société fait surgir des défis nouveaux,  avec notamment les phénomènes de déracinement familial, d’urbanisation, de désœuvrement, et avec les séductions matérialistes de toute sorte, une certaine sécularisation et un ébranlement intellectuel accentué par l’avalanche d’idées insuffisamment critiquées et par l’influence des médias]

 **

Église Famille de Dieu

C’était le   moment de rappeler que  l’église est une famille

 63. Non seulement le Synode a parlé de l’inculturation, mais il l’a appliquée en prenant, pour l’évangélisation de l’Afrique, l’idée-force de l’Église Famille de Dieu. Les Pères y ont vu une expression particulièrement appropriée de la nature de l’Église pour l’Afrique. L’image, en effet, met l’accent sur l’attention à l’autre, la solidarité, la chaleur des relations, l’accueil, le dialogue et la confiance.

 La nouvelle évangélisation visera donc à édifier l’Église Famille, en excluant tout ethnocentrisme et tout particularisme excessif, en prônant la réconciliation et une vraie communion entre les différentes ethnies, en favorisant la solidarité et le partage en ce qui concerne le personnel et les ressources entre Églises particulières, sans considérations indues d’ordre ethnique.« Il est vivement souhaité que les théologiens élaborent la théologie de l’Église Famille avec toute la richesse de son concept, en dégageant sa complémentarité avec d’autres images de l’Église »

79 L‘Église en Afrique éprouve la nécessité de devenir pour tous un lieu d’une authentique réconciliation, grâce au témoignage rendu par ses fils et ses filles. Ainsi, pardonnés et réconciliés, ceux-ci pourront apporter au monde le pardon et la réconciliation que le Christ, qui est notre Paix (cf. Ep 2, 14), offre à l’humanité par son Église. Faute de quoi, le monde ressemblera toujours davantage à un champ de bataille, où ne comptent que les intérêts égoïstes et où règne la loi de la force qui éloigne l’humanité de lacivilisation de l’Amour espérée.

 **

conversion et inculturation

87  L’entrée dans le Royaume de Dieu demande une transformation de mentalité (metanoia) et de comportement et une vie de témoignage en paroles et en actes, nourrie au sein de l’Église par la réception des sacrements, particulièrement l’Eucharistie, le sacrement du salut »]

L’inculturation par laquelle la foi pénètre la vie des personnes et de leurs communautés d’origine est aussi une voie vers la sainteté. D’une manière analogue à l’Incarnation où le Christ a assumé l’humanité à l’exception du péché, par l’inculturation le message chrétien assimile les valeurs de la société à laquelle il est annoncé, écartant ce qui est marqué par le péché. Si une communauté ecclésiale sait intégrer les valeurs positives d’une culture déterminée, elle sera l’instrument de leur ouverture à la sainteté chrétienne. Une inculturation conduite avec sagesse purifie et élève les cultures des différents peuples.

De ce point de vue, la liturgie est appelée à jouer un rôle important. En tant que manière efficace de proclamer et de vivre les mystères du salut, elle peut réellement contribuer à élever et à enrichir les manifestations spécifiques de la culture d’un peuple déterminé. Suivant des modèles artistiques de valeur, il reviendra donc à l’autorité compétente de veiller à l’inculturation des éléments liturgiques qui, à la lumière des normes en vigueur, peuvent être modifiés.

Jean Paul II décrit les valeurs positives de la culture africaine

4 mai, 2016

Paul VI avait déclaré à Kampala en 1969 

Vous, Africains, vous êtes désormais vos propres missionnaires. ..c’est dire que vous, Africains, vous devez poursuivre la construction de l’Eglise sur ce continent

Cliquez ICI 

c’est connu !

le père Arrupe supérieur des jésuites a parlé alors le premier de « l’inculturation »

**

Jean Paul II 

est plus prudent et moins enthousiaste 

mais dans son exhortation donnée en 1995  aprés le synode Afriacin qui eut lieu à Rome

ll dégage les valeurs postives de la culture Africaine 

  42.Les Pères synodaux ont souligné quelques-unes de ces valeurs culturelles qui constituent, à coup sûr, une préparation providentielle à la transmission de l’Évangile …

**

Le sens du religieux

Les Africains ont un profond sens religieux, le sens du sacré, le sens de l’existence de Dieu Créateur et d’un monde spirituel. La réalité du péché, sous ses formes individuelles et sociales, est très présente dans la conscience de ces peuples, comme le sont également les rites de purification et d’expiation.

 La famille

43. Dans la culture et la tradition africaines, le rôle de la famille est universellement considéré comme fondamental. Ouvert à ce sens de la famille, de l’amour et du respect de la vie, l’Africain aime les enfants, qui sont accueillis joyeusement comme un don de Dieu. « Les fils et les filles de l’Afrique aiment la vie. 

 De cet amour de la vie découle leur grande vénération pour leurs ancêtres.

 Ils croient instinctivement que les morts ont une autre vie, et leur désir est de rester en communication avec eux. Ne serait-ce pas, en quelque sorte, une préparation à la foi dans la communion des saints ?

 Les Africains respectent la vie qui est conçue et qui naît. Ils apprécient la vie et rejettent l’idée qu’elle puisse être supprimée, même quand de soi-disant civilisations progressistes veulent les conduire dans cette voie.

  Des pratiques contraires à la vie leur sont toutefois imposées par le biais de systèmes économiques qui ne servent que l’égoïsme des riches Les Africains manifestent leur respect pour la vie jusqu’à son terme naturel et, au sein de la famille, ils gardent une place aux anciens et aux parents.

 Les cultures africaines ont un sens aigu de la solidarité et de la vie communautaire. On ne conçoit pas en Afrique une fête sans partage avec tout le village. De fait, la vie communautaire dans les sociétés africaines est une expression de la famille élargie. C’est avec un ardent désir que je prie et demande des prières pour que l’Afrique préserve toujours ce précieux héritage culturel et pour qu’elle ne succombe jamais à la tentation de l’individualisme, si étranger à ses meilleures traditions.

 À cet égard je note avec satisfaction que l’Église en Afrique, conformément à sa vocation, se situe résolument du côté des opprimés, des peuples sans voix et marginalisés. Je l’encourage fermement à continuer à porter ce témoignage. L’option préférentielle pour les pauvres est « une forme spéciale de priorité dans la pratique de la charité chrétienne dont témoigne toute la tradition de l’Église.

**

Les richesses des traditions africaines

48 Visitant le Malawi en 1989, je disais : « Je vous lance un défi aujourd’hui, un défi qui consiste à rejeter un mode de vie qui ne correspond pas au meilleur de vos traditions locales et de votre foi chrétienne. Beaucoup de personnes en Afrique portent leur regard, au-delà de l’Afrique, vers la soi-disant liberté du mode de vie moderne. Aujourd’hui je vous recommande vivement de regarder en vous-mêmes. Regardez les richesses de vos propres traditions, regardez la foi que nous célébrons dans cette assemblée. Vous trouverez ici la véri- table liberté, vous trouverez ici le Christ qui vous conduira à la vérité ». 

Jean Paul II « Ecclesia in Africa » : L’inculturation

3 mai, 2016

 

Lors de son premier voyage au Zaïre 

Jean Paul II a été un peu affolé par les problèmes soulevés par les africains au sujet de l’inculturation Apparemment il n’avait guère apprécié les audaces du cardinal Malula  qui voulait construire « une église vraiment Africaine

Cliquez ICI  

**

En 1995 JP II convoque donc le  premier synode Africain à Rome

avant tout pour parler de l’inculturation

**

L’inculturation

Le synode  souhaite que les conférences épiscopales, de concert avec les universités et instituts catholiques, créent des commissions d’études, notamment pour ce qui est du mariage,de la vénération des ancêtres  et du monde des esprits,

67. En ce qui concerne la religion traditionnelle africaine, un dialogue serein et prudent pourra, d’une part préserver d’influences négatives qui affectent la manière de vivre de nombreux catholiques,

 et, d’autre part, permettre l’assimilation de valeurs positives, telles que la croyance en un Être Suprême, Éternel, Créateur, Providence et juste Juge, qui s’harmonisent avec le contenu de la foi

 Ces valeurs peuvent être considérées comme une préparation évangélique, 

**

Un Développement humain intégral

68. Le développement humain intégral se situe au cœur même de l’évangélisation. « Entre évangélisation et promotion humaine  — développement, libération —il y a des liens profonds

La libération que l’évangélisation annonce « ne peut pas se cantonner dans la simple et restreinte dimension économique, politique, sociale ou culturelle, mais elle doit viser l’homme tout entier, dans toutes ses dimensions, jusques et y compris dans son ouverture vers l’absolu, même l’Absolu de Dieu. 

**

78 Inculturer la foi

 Une foi qui ne devient pas culture est une foi qui n’est pas pleinement accueillie, entièrement pensée et fidèlement vécue

L’‘inculturation est une priorité et une urgence dans la vie des Églises particulières en Afrique : c’est surtout par là que l’Évangile pourra s’enraciner solidement dans les communautés chrétiennes du continent.

L’inculturation est un processus qui embrasse toute l’étendue de la vie chrétienne — théologie, liturgie, coutumes et structures

Le défi de l’inculturation en Afrique consiste à faire en sorte que les disciples du Christ puissent assimiler toujours mieux le message évangélique, restant cependant fidèles à toutes les valeurs africaines authentiques.

Inculturer la foi dans tous les domaines de la vie chrétienne et humaine constitue donc une tâche difficile, qu’on ne peut accomplir qu’avec l’assistance de l’Esprit du Seigneur qui conduit l’Église dans la vérité tout entière (cf. Jn 16, 13).

**

Les défis de l’inculturation

- le respect de la femme

 En créant l’être humain « homme et femme », Dieu donne la dignité personnelle d’une manière égale à l’homme et à la femme,

Le Synode a déploré des coutumes et des pratiques africaines « qui privent les femmes de leurs droits et du respect qui leur est dû et a demandé que l’Église en Afrique s’efforce de promouvoir la sauvegarde de ces droits

**.

Sauver la famille africaine

84. Un grand nombre d’interventions dans la salle du Synode ont fait état des menaces qui pèsent sur la famille africaine aujourd’hui. Les inquiétudes des Pères synodaux étaient d’autant plus justifiées que le document préparatoire d’une conférence des Nations Unies, qui devait se tenir au mois de septembre au Caire, en terre africaine, semblait de toute évidence vouloir adopter des résolutions qui contrediraient de nombreuses valeurs familiales africaines.

Ils lancèrent un pressant appel, pour que soit sauvée la famille africaine : « Ne laissez pas bafouer la famille africaine sur sa propre terre ! Ne laissez pas l’Année internationale de la famille devenir l’année de la destruction de la famille ! »

**,

Les agents de l’inculturation

Le synode reprend malgré tout des idées importantes  préconisées par le cardinal Malula 

telle que la création de petites Communautés ecclésiales vivantes

dans les quartiers des grandes paroisses

89. Les Pères ont reconnu d’emblée que l’Église Famille ne pourra donner sa pleine mesure d’Église que si elle se ramifie en communautés suffisamment petites pour permettre des relations humaines étroites

L’importance du rôle des  laïcs ,des catéchistes et des Bakombi de Malula

Cliquez ICI

91. « Le rôle des catéchistes a été et demeure déterminant dans l’implantation et l’expansion de l’Église en Afrique. Le Synode recommande que les catéchistes non seulement bénéficient d’une parfaite formation initiale

**

Importance de la famille

 Le Synode a lancé explicitement un appel pour que chaque famille chrétienne africaine devienne « un lieu privilégié de témoignage évangélique » une véritable « Église domestique », une communauté qui croit et qui évangélise, une communauté en dialogue avec Dieu

**

La création des instituts religieux

Serais ce une critique du cardinal Malula  qui a créé des « religieuses africaines » ?

 Pour la fondation de nouveaux Instituts religieux, on procédera avec une grande prudence et un discernement attentif, en se référant aux critères indiqués par le Concile Vatican II et aux normes canoniques en vigueur

**.

Moyens matériels

Il est évident aussi qu’une église sera vraiment africaine que lorsqu’elle ne dépendra plus matériellement des églises plus anciennes

104. Dans cette perspective, les Pères synodaux ont souligné qu’il est nécessaire que toute communauté chrétienne soit en mesure de pourvoir par elle-même, autant que possible, à ses propres besoins.

Jean Paul II .Ecclesia in africa : Les Urgences en Afrique

2 mai, 2016

En 1995 Jean Paul II  parle  dans son exhortation  ecclesia in africa  

des problemes urgents auxquels se trouve confronter l ’église d’Afrique

 

Justice et paix  

106 « L’Église doit continuer à jouer son rôle prophétique et à être la voix des sans-voix ».

Conscient de ce que de flagrantes violations de la dignité et des droits de l’homme sont perpétrées dans de nombreux pays d’Afrique, je demande aux conférences épiscopales d’instituer, là où elles n’existent pas, des commissions ‘Justice et Paix’ aux différents niveaux. Elles sensibiliseront les communautés chrétiennes à leurs responsabilités évangéliques en ce qui concerne la défense des droits humains.

**

Les urgences

Il faut réveiller les consciences. Beaucoup de problèmes du continent sont la conséquence d’une manière de gouverner souvent entachée de corruption.,

Dépasser des animosités ethniques anciennes et s’intégrer dans un ordre mondial,

Réagir contre les régimes autoritaires et oppressifs qui dénient à leurs membres la liberté personnelle et les droits humains fondamentaux …ce qui entraine ..des tensions qui dégénèrent souvent en conflits armés et en guerres civiles, avec de graves conséquences, comme des famines, des épidémies, des destructions, sans oublier les massacres et la tragédie scandaleuse des réfugiés.

 Etablir une démocratie authentique, dans le respect du pluralisme,

Les gouvernements ont, en particulier, le devoir imprescriptible de protéger le patrimoine commun contre toutes les formes de gaspillage et de détournement réalisés par des citoyens dépourvus de sens civique et des étrangers sans scrupules.

 

Les fleaux

 L’Afrique est depuis plusieurs décennies le théâtre de guerres fratricides qui déciment les populations et détruisent leurs richesses naturelles et culturelles ».

 En dehors des causes étrangères à l’Afrique, ce douloureux phénomène a aussi des causes internes, telles que « le tribalisme, le népotisme, le racisme, l’intolérance religieuse, la soif du pouvoir, renforcée par des régimes totalitaires qui bafouent impunément les droits et la dignité de l’homme. Les populations brimées et réduites au silence subissent en victimes innocentes et résignées toutes ces situations d’injustice ».

Le commerce des armes qui sème la mort est un scandale », … « ‘arrêter de le faire »

Le triste phénomène des réfugiés et des personnes déplacées,qui a atteint des proportions tragiques.

 Il faut s’assurer que les médias propagent le bien, le vrai et le beau… et  je mets en garde contre l’envahissement des nations pauvres par la pornographie et la violence.

 le Synode déplore grandement la présentation très négative que les médias font de l’Africain et il demande que cela cesse immédiatement

**

Les africains à leur tour doivent aussi devenir missionnaires et propager la bonne nouvelle dans le monde entier

128.  l’Église en Afrique n’est pas appelée à témoigner du Christ seulement sur son continent; elle aussi reçoit la parole du Seigneur Ressuscité : « Vous serez mes témoins [...] jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8).

 129.: « Aucune Église particulière, même la plus pauvre, ne saurait être dispensée de l’obligation de partager ses ressources spirituelles, temporelles et en personnel, avec d’autres Églises particulières et avec l’Église universelle (cf. Ac 2, 44-45) »

: « La phrase prophétique de Paul VI — « Vous, Africains, vous êtes vos propres missionnaires » — s’entend ainsi : « missionnaires pour le monde entier ».  

1...2324252627