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Benoit XVI . « Africae Munus » : La vision Africaine de la vie

1 mai, 2016

Dans son exhortation « Africae Munus »

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Benoit XVI  ne parle plus d’inculturation comme PaulVI  ou Jean Paul II

ce n’est plus de mise !

Il préfère parler d’abord de réconciliation

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Puis il constate que la culture africaine pourrait aussi aider les africains à mieux comprendre l’évangile 

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La culture des ancêtres 

68 Dans la vision africaine du monde, la vie est perçue comme une réalité qui englobe et inclut les ancêtres, les vivants et les enfants à naître, toute la création et tous les êtres : ceux qui parlent et ceux qui sont muets, ceux qui pensent et ceux qui n’ont point de pensée.

L’univers visible et invisible y est considéré comme un espace de vie des hommes, mais aussi comme un espace de communion où des générations passées côtoient invisiblement les générations présentes, elles-mêmes mères des générations à venir.

 Cette ample ouverture du cœur et de l’esprit de la tradition africaine vous prédispose, chers frères et sœurs, à entendre et à recevoir le message du Christ et comprendre le mystère de l’Église pour donner toute sa valeur à la vie humaine et aux conditions de son promouvoir sa dignité par l’éducation.

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Les Anciens 

81 Les chefs traditionnels peuvent contribuer de manière très positive à la bonne gouvernance. L’Église, pour sa part, s’engage à promouvoir en son sein et dans la société une culture soucieuse de la primauté du droit.

 92.L’Église vit chaque jour avec les adeptes des religions traditionnelles africaines. Ces religions qui se réfèrent aux ancêtres et à une forme de médiation entre l’homme et l’Immanence, sont le terreau culturel et spirituel d’où viennent la plupart des chrétiens convertis, et avec lequel ils gardent un contact quotidien.

Parmi les convertis, il convient de discerner des personnes biens informées pour qu’elles deviennent pour l’Église des guides dans la connaissance toujours plus profonde et précise des traditions, de la culture et des religions traditionnelles. Le repérage des véritables points de rupture en deviendra plus aisé.

 Afin que les trésors de la vie sacramentelle et de la spiritualité de l’Église puissent être découverts dans toute leur profondeur et mieux transmis dans la catéchèse, l’Église pourrait examiner, dans une étude théologique, certains éléments des cultures traditionnelles africaines qui sont conformes à l’enseignement du Christ.

 93. S’appuyant sur les religions traditionnelles, la sorcellerie connaît actuellement une certaine recrudescence. Des peurs renaissent et créent des liens de sujétion paralysants. Les préoccupations concernant la santé, le bien-être, les enfants, le climat, la protection contre les esprits mauvais, conduisent de temps à autre à recourir à des pratiques des religions traditionnelles africaines qui sont en désaccord avec l’enseignement chrétien.

Le problème de la « double appartenance », au christianisme et aux religions traditionnelles africaines demeure un défi.

.98. Nous connaissons bien l’épisode de l’homme paralysé que l’on porte à Jésus pour qu’il le guérisse (cf. Mc 2, 1-12). Pour nous aujourd’hui, cet homme symbolise tous nos frères et sœurs d’Afrique et d’ailleurs, paralysés de diverses manières, et hélas, souvent dans une profonde détresse.

 Face aux défis que j’ai esquissés fort brièvement à la suite des communications des Pères synodaux, méditons sur l’attitude des porteurs du paralysé. Ce dernier n’a pu accéder à Jésus qu’avec l’aide de ces quatre personnes de foi, qui ont bravé l’obstacle physique de la foule en faisant preuve de solidarité et de confiance absolue en Jésus. Le Christ « voit leur foi ». Il ôte alors l’obstacle spirituel en disant au paralysé : « Tes péchés te sont pardonnés ».

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Vie  spirituelle et intellectuelle 

119. L’Afrique est le berceau de la vie contemplative chrétienne. Toujours présente en Afrique du Nord et particulièrement en Égypte et en Éthiopie, elle a pris racine en Afrique subsaharienne au siècle dernier

 137. : « Ce siècle permettra peut-être, avec la grâce de Dieu, la renaissance, sur votre continent, mais certainement sous une forme différente et nouvelle, de la prestigieuse École d’Alexandrie. Pourquoi ne pas espérer qu’elle puisse fournir aux Africains d’aujourd’hui et à l’Église universelle de grands théologiens et des maîtres spirituels qui contribueraient à la sanctification des habitants de ce continent et de l’Église entière ?

 I15. Une Afrique qui avance, joyeuse et vivante, manifeste la louange de Dieu. « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant » comme le faisait remarquer saint Irénée, mais il continue : « La vie de l’homme, c’est la vision de Dieu ». 

Benoit XVI . « Africae Munus » : La vie de l’église en Afrique

30 avril, 2016

Dans son exhortation

Africa Munus 

après avoir parlé de la réconciliation

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puis de la vision africaine de la vie

Benoit XVI  parle de la vie de l’église

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Il s’adresse aux évêques et au séminaristes

102. Soyez unis au Successeur de Pierre avec vos prêtres et l’ensemble de vos fidèles. Ne gaspillez pas vos énergies humaines et pastorales dans la recherche vaine de réponses à des questions qui ne sont pas de votre compétence directe, ou dans les méandres d’un nationalisme qui peut aveugler. Suivre cette idole, tout comme celle de l’absolutisation de la culture africaine, est plus facile que de suivre les exigences du Christ. Ces idoles sont des leurres. Bien plus elles sont une tentation, celle de croire que, par les seules forces humaines, on peut faire advenir le Royaume du bonheur éternel sur la terre !

 121. Les séminaristes doivent développer en eux une juste compréhension de leurs cultures sans s’enfermer dans leurs limites ethniques et culturelles. Ils devront également s’enraciner dans les valeurs évangéliques pour fortifier leur engagement, dans la fidélité et la loyauté envers le Christ. La fécondité de leur future mission dépendra beaucoup de leur profonde union au Christ

,

64 Appuyez-vous sur le Christ,

 prenez-le pour modèle,

écoutez sa Parole en la méditant régulièrement.

« Celui qui fait entrer le Christ dans sa vie, ,

ne perd rien- rien –

absolument rien de ce qui rend la vie libre, belle et grande.

Dans cette amitié seulement

 s’ouvrent largement les portes de la vie.

 Dans cette amitié seulement,

se libèrent réellement les grandes potentialités de la condition humaine.

[…] Chers jeunes : n’ayez pas peur du Christ !

Il n’enlève rien, et il donne tout.

Celui qui se donne à lui, reçoit le centuple.

 Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ –

et vous trouverez la vraie vie ».

 

Puis Benoit XVI

comme  le Cardinal Malula bien avant lui

insiste sur le rôle des catéchistes et des  communautés de quartier 

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125. Les catéchistes sont de précieux agents pastoraux dans la mission d’évangélisation. Leur rôle a été très important dans la première évangélisation, l’accompagnement catéchuménal, l’animation et le soutien des communautés

. Ce sont les catéchistes qui ont permis que la ‘lumière brille devant les hommes’ (Mt 5, 16), car en voyant le bien qu’ils font, des populations entières ont pu rendre gloire à Notre Père qui est aux cieux. Ce sont des Africains qui ont évangélisé des Africains ».Ce rôle important dans le passé, reste essentiel pour le présent et le futur de l’Église. Je les remercie pour leur amour de l’Église.

 131. Il peut être utile de vous organiser en associations pour continuer à former votre conscience chrétienne et vous soutenir mutuellement dans la lutte pour la justice et la paix. Les Communautés Ecclésiales Vivantes (CEV) sont des cadres porteurs pour entretenir la flamme vivante de votre Baptême.

 L’Hospitalité était remarquable en Afrique ,mais que de tristesses maintenant à cause de la mondialisation

84. Des millions de migrants, déplacés ou réfugiés, cherchent une patrie et une terre de paix en Afrique ou sur d’autres continents. Les dimensions de cet exode, qui touche tous les pays, révèlent l’ampleur cachée des diverses pauvretés souvent engendrées par des défaillances dans la gestion publique.

85. L’Église se souvient que l’Afrique fut une terre de refuge pour la Sainte Famille qui fuyait le pouvoir politique sanguinaire d’Hérode en quête d’une terre qui leur promettait la sécurité et la paix. L’Église continuera de faire entendre sa voix et de s’investir pour défendre toutes les personnes

 133. L’Église est « dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain ».

Cette réalité devient manifeste dans l’Église universelle, diocésaine, paroissiale, dans les CEV  dans les mouvements et les associations, jusque dans la famille chrétienne, « appelée à être ‘une Église domestique’, un lieu de foi, de prière et de souci affectueux pour le bien véritable et durable de chacun de ses membres »,

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Une église qui rend l’espérance 

« Lève toi ,prends ton grabat et marche »  (Jn 5, 8)

 149. Comme l’apôtre Pierre l’a déclaré dans les Actes des Apôtres (3, 6), je redis que ce n’est ni d’or, ni d’argent que l’Afrique a d’abord besoin ;

elle désire se mettre debout comme l’homme de la piscine de Bethesda ;

 elle désire avoir confiance en elle-même, en sa dignité de peuple aimé par son Dieu.

C’est donc cette rencontre avec Jésus que l’Église doit offrir aux cœurs meurtris et blessés, en mal de réconciliation et de paix, assoiffés de justice. Nous devons offrir et annoncer la Parole du Christ qui guérit, libère et réconcilie.

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Rencontrer le Christ

. La nouvelle évangélisation est une rencontre  personnelle avec le Christ

165., la nouvelle évangélisation doit intégrera l’expérience vive de la rencontre avec Jésus-Christ présent et agissant dans la communauté ecclésiale.

  Car à l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée,

mais la rencontre avec un événement, avec une Personne,

 qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive.

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 La catéchèse doit donc intégrer la partie théorique, constituée de notions apprises par cœur,

à celle pratique, vécue au niveau liturgique, spirituel, ecclésial, culturel et caritatif,

afin que la semence de la Parole de Dieu, tombée sur une terre fertile, laisse de profondes racines et puisse grandir et parvenir à maturité. 

166. il faut toujours se rappeler qu’aucun moyen ne peut ni ne doit se substituer au contact personnel, à l’annonce verbale, ainsi qu’au témoignage d’une vie chrétienne authentique.

Ce contact personnel et cette annonce verbale doivent exprimer la foi vive qui engage et transforme l’existence, et l’amour de Dieu qui touche et rejoint chacun tel qu’il est.

 167. L’Église qui chemine en Afrique est appelée à contribuer à la nouvelle évangélisation également dans les pays sécularisés, d’où provenaient auparavant de nombreux missionnaires et qui aujourd’hui manquent malheureusement de vocations sacerdotales et à la vie consacrée.

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 Aie confiance !Lève toi ,il t’appelle» (Mc 10, 49)

173. Je le redis à nouveau : « Lève-toi, Église en Afrique […] parce que le Père céleste t’appelle, Lui que tes ancêtres invoquaient comme Créateur, avant d’en connaître la proximité miséricordieuse, révélée dans son Fils unique, Jésus-Christ. Entreprends le chemin d’une nouvelle évangélisation avec le courage qui te vient de l’Esprit Saint

 176. Chers frères et sœurs, par la deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques, le Seigneur, bon et miséricordieux, vous rappelle de façon pressante que « vous êtes le sel de la terre… la lumière du monde » (Mt 5, 13-14).

 

Benoit XVI. « Africae Munus » :La réconciliation

29 avril, 2016

En 1995  après le premier synode des evêques Africains à Rome Jean Paul II avait écrit l’exhortation 

« Ecclésia in Africa » sur «  l’Église-Famille de Dieu » »

En 2011 ,après  de la  deuxième Assemblée du Synode des Évêques Africains  qui s’est déroulée à Rome  en octobre 2009, Benoit XVI  donne l’exhortation « Africae munus » en assistant  plutôt sur la  réconciliation

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Il écrit :

. Les trois concepts principaux du thème synodal,  sont la réconciliation, la justice et la paix (17)

 

La réconciliation

Laissez vous réconcilier avec Dieu  (2 Co 5, 20b)

 

19 Les membres du Synode se sont engagés en vue de cette purification intérieure de l’homme qui constitue la condition préliminaire essentielle à l’édification de la justice et de la paix. Mais cette purification et cette maturation intérieure vers une véritable humanité ne peuvent exister sans Dieu ».

20. En effet, c’est la grâce de Dieu qui nous donne un cœur nouveau et qui nous réconcilie avec lui Des témoignages émouvants de fidèles d’Afrique, nous montrent la puissance de l’Esprit qui transforme les cœurs des victimes et de leurs bourreaux pour rétablir la fraternité.

21 « La réconciliation surmonte les crises, restaure la dignité des personnes et ouvre la voie au développement et à la paix durable entre les peuples à tous les niveaux »,

Pour devenir effective, cette réconciliation devra être accompagnée par un acte courageux et honnête : la recherche des responsables de ces conflits, de ceux qui ont commandité les crimes et qui se livrent à toutes sortes de trafics, et la détermination de leur responsabilité. Les victimes ont droit à la vérité et à la justice. Il est important actuellement et pour l’avenir de purifier la mémoire afin de construire une société meilleure où de telles tragédies ne se répètent plus.

26… Le Christ ne propose pas une révolution de type social ou politique, mais celle de l’amour, réalisée dans le don total de sa personne par sa mort sur la Croix et sa Résurrection.

 27. Selon la logique des Béatitudes, une attention préférentielle doit être portée au pauvre, à l’affamé, au malade

  Cette conversion n’est possible qu’en s’appuyant sur des convictions de foi consolidées par une catéchèse authentique. Il convient donc de « maintenir un lien vivant entre le catéchisme mémorisé et la catéchèse vécue,

 117…..Les personnes consacrées  peuvent être  des modèles en matière de réconciliation, de justice et de paix, même dans des circonstances de fortes tensions. La vie communautaire montre qu’il est possible de vivre fraternellement et d’être unis, même là où les origines ethniques ou raciales sont différentes (cf. Ps 133,1).

 Elle peut et doit donner à voir et à croire qu’aujourd’hui en Afrique, ceux et celles qui suivent le Christ Jésus trouvent en Lui le secret de la joie du vivre ensemble : l’amour mutuel et la communion fraternelle, quotidiennement consolidés par l’Eucharistie et la Liturgie des Heures.

 174. Le visage de l’évangélisation prend aujourd’hui le nom de réconciliation, « condition indispensable pour instaurer en Afrique des rapports de justice entre les hommes

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Le sacrement de la réconciliation

Les membres du Synode ont, en outre, souligné qu’un grand nombre de chrétiens en Afrique adoptent une attitude ambiguë face à la célébration du Sacrement de la Réconciliation, alors que ces mêmes chrétiens sont souvent très scrupuleux dans l’application des rites traditionnels de réconciliation.

 155.Ce Sacrement renoue les liens rompus entre la personne humaine et Dieu et restaure les liens dans la société. Il éduque aussi nos cœurs et nos esprits pour que nous apprenions à vivre « en esprit d’union, dans la compassion, l’amour fraternel, la miséricorde, l’esprit d’humilité »,

 37. Cependant, il ne faut pas oublier que l’Esprit Saint est l’authentique protagoniste de l’inculturation,

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Apprendre à vivre ensemble 

 

43. La famille est bien le lieu propice pour l’apprentissage et la pratique de la culture du pardon, de la paix et de la réconciliation. « Dans une saine vie familiale, on fait l’expérience de certaines composantes fondamentales de la paix : la justice et l’amour entre frères et sœurs, la fonction d’autorité manifestée par les parents, le service affectueux envers les membres les plus faibles parce que petits, malades ou âgés, l’aide mutuelle devant les nécessités de la vie, la disponibilité à accueillir l’autre et, si nécessaire, à lui pardonner. C’est pourquoi, la famille est la première et irremplaçable éducatrice à la paix ».

 45. Par ailleurs, donner en famille toute sa place à la prière, personnelle et communautaire, signifie respecter un principe essentiel de la vision chrétienne de la vie : le primat de la grâce

 . Le dialogue avec Dieu ouvre le cœur au flot de la grâce et permet à la Parole du Christ de passer à travers nous avec toute sa force ! Pour cela, l’écoute assidue et la lecture attentive de l’Écriture Sainte au sein des familles sont nécessaires.

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47. En Afrique, les personnes âgées sont entourées d’une vénération particulière. Elles ne sont pas bannies des familles ou marginalisées comme dans d’autres cultures. Au contraire, elles sont estimées

Cette belle réalité africaine devrait inspirer les sociétés occidentales afin qu’elles accueillent la vieillesse avec plus de dignité.

 49. Très souvent encore en Afrique, la stabilité et l’ordre social sont confiés à un conseil d’anciens ou à des Chefs traditionnels Les personnes âgées pourront ainsi participer à la réconciliation des personnes et des communautés par leur sagesse et leur expérience.

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51. De par leur rôle d’époux et de père, les pères  exercent la noble responsabilité de donner à la société les valeurs dont elle a besoin à travers la relation conjugale et l’éducation des enfants.

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55. Les femmes en Afrique apportent une grande contribution à la famille, à la société et à l’Église avec leurs nombreux talents et leurs dons irremplaçables Malheureuse, trop nombreuses sont encore les pratiques qui humilient les femmes, les avilissent au nom de la tradition ancestrale.

57. Lorsque je me suis rendu en terre africaine, j’ai rappelé fortement qu’il « faut reconnaître, affirmer et défendre l’égale dignité de l’homme et de la femme : d’entre vous.

Chères filles de l’Eglise , nous  comptons e sur vous pour créer une « écologie humaine » par l’amour et la tendresse, l’accueil et la délicatesse, et enfin la miséricorde, valeurs que vous savez inculquer aux enfants et dont le monde a tant besoin. Ainsi, par la richesse de vos dons proprement féminins, vous favoriserez la réconciliation des hommes et des communautés.

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60. Les jeunes constituent en Afrique la majorité de la population.

: « C’est durant la période de la jeunesse qu’émergent de façon irrépressible et sincère les questions sur le sens de la vie personnelle et sur l’orientation à donner à sa propre existence. Seul Dieu sait apporter une véritable réponse à ces questions.

63. Chers jeunes, , l’avenir est entre vos mains, car les dons que le Seigneur a déposés en chacun de vous, façonnés par la rencontre avec le Christ, peuvent apporter une espérance authentique au monde

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67. Comment alors ne pas déplorer et dénoncer avec force les traitements intolérables infligés en Afrique à tant d’enfants ?

Cardinal Joseph Albert Malula (1917-1989)

28 avril, 2016

 

En 1917 Joseph Albert Malula est né à Léopoldville

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 En 1946  Il est ordonné prêtre

De 1946 à 1954  Il est vicaire dans  diverses paroisses de Léopoldville

En 1951 il crée un groupe « La conscience africaine » et publie un petit  périodique  qui devient mensuel en 1953

« C’est une petite équipe jeune ,dynamique, entièrement formée aux idées de Malula sur l’Africanisation de l’église Africaine »

Malula compose déjà beaucoup de textes en lingala et des chants liturgiques pour la messe

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En 1953 Malula se rend à Rome .Il rencontre Pie XII qui est alors âgé de 80 ans « un auguste Vieillard à la figure diaphane »

Puis il visite la Belgique où il est très impressionné par la solidité des familles chrétiennes et par le dynamisme de

« l’action catholique » 

« j’estime qu’au Congo c’est une pareille élite qui nous manque »  

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En 1955 à l’occasion d’un congrès à Rome

13 prêtres Africains  et Haitiens  publient un ouvrage intitulé « des prêtres noirs s’interrogent » 

On a longtemps pensé nos problèmes pour nous ,sans nous, et malgré nous

Parmi ces prêtres le congolais Vincent Mulago écrit

Il faut aller à l’essentiel, creuser, fouiller, déblayer avec patience le terrain rocailleux des superstitions ,entreprendre un laborieux pèlerinage aux sources de la pensée nègre pour y trouver les valeurs pré-chretiennes( p 47)

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A cette époque Mgr Lefebvre soutenait les initiatives  de ces prêtres noirs

mais le père blanc Guy Mosmans y était farouchement  opposé

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En 1959 Malula publie un  texte sur l’âme de l’Afrique

Le noir bantou ,se débattant dans le monde des esprits invisibles ,garde son sens inné de Dieu et l’attitude qui convient à toute créatures, sa dépendance à l’égard de l’Etre suprême .Ce sens de Dieu est une des valeurs africaines dont nous sommes fiers et jaloux ; une de ces valeurs que l’occident peut épouser  ,car il semble l’avoir perdue au milieu des œuvres de son hyper-civilisation et de sa sur-culture

Le noir bantou rejette comme un poison mortel toute idéologie qui s’oppose à ses aspirations profondément religieuses

Personne au monde n’a le droit de tuer dans l’âme bantoue les sentiments religieux que le céeateur  y a déposés

La croyance à la survie de l’âme et à la rétribution finale offrait des perspectives d’épanouissement sans fin

Par sa conception clanique de la famille , sa vie communautaire ,sa grande hospitalité ,le noir bantou était préparé à la charité universelle qui est la quintessence du Christianisme

(« le cardinal Malula et Jean Paul II par Jean Mpisi (edt l’harmattan p62)

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En 1959 il devient évêque

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en 1962 l’église critique la politique de « l’authenticité » selon  Mobutu

et Malula est exilé

Il  reste 6 mois à Rome  (p176)

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1962

Mgr Malula se rend au concile

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1966 Mgr Malula est nommé archevêque de Kisnhasa

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1969 cardinal

Il a d’excellentes relations avec Paul Vi

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Malheureusement ses relations avec Jean Paul II  ne seront pas aussi cordiales

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Le cardinal Malula meurt le 14 Juin 1989   

Mgr Joseph Malula : Evêque auxiliaire de Léopoldville

27 avril, 2016

En 1959 Malula est nommé par Jean XXIII évêque auxiliaire à Léopoldville  Il devient ainsi le 3é évêque congolais   

Puissions nous assister  au Congo à l’avènement d’une église congolaise dans un état congolais …En érigeant la hiérarchie épiscopale ,le souverain pontife affirme que l’Eglise est définitivement implantée dans ce pays ;qu’il y a atteint le stade de la maturité

L’église  du Congo est devenue adulte et prend résolument sa place  aux côtés  des diocèses de la  vieille chrétienté ...Que leurs églises soient considérées et reconnues par les églises d’Occident comme leurs  sœurs et non comme leurs filles

« le cardinal Malula et jean Paul II par Jean Mpisi (edt l’harmattan p 73)

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L’église à l’aube de l’indépendance

En 1961 est  l’année de l’indépendance du Zaïre 

Les évêques du Congo  rassemblés en assemblée plénière

constate alors qu’à l’aube de l’indépendance 

les congolais ont du mal à assimiler le Christianisme

ils n’ont pas encore réalisé une synthèse vivante de leurs convictions religieuses et de leurs aspirations d’Africains ( p 86)

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L’individu éprouvent des difficultés quasi insurmontables pour abandonner ses mythes et ses croyances lorsque la collectivité y demeure attachée. Il risque d’être considéré  en étranger  sinon en traite

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Malula est convaincu de la nécessité d’incarner le christianisme dans les valeurs propres de chaque civilisation

et plus tard en faisant allusion à cette incarnation Mgr Kimbondo évêque de Kisantu déclarera  

Je voudrais citer des cas concrets  de rites sacramentels …qui pourraient être inspirés de nos coutumes

Ainsi le catéchuménat pourrait être revalorisée par  des éléments  repris à l’initiation bantoue …C’était une rude école, un entrainement exigeant  ,un noviciat  avant la lettre .. ;d’où les jeunes partaient formés à la vie …

Dans la célébration du mariage ou dans les cérémonies  de l’enterrement ,on trouve des éléments qui sont essentiels à notre conception de la vie( p 92)

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En 1960 Mgr Malula fait  parti de la commission préparatoire qui préparait  pour le concile le texte sur  la liturgie 

Mgr Joseph Malula au concile de Vatican II

26 avril, 2016

Le concile  commence le 11octobre 1962

 

La panafricaine épiscopale  

Les africains qui sont en minorité au concile

organisent un secrétariat  général de l’épiscopat africain 

pour avoir plus de poids lors des interventions à l’assemblée générale 

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Leur porte parole était le seul  cardinal africain : Son excellence Ruganbwa de Tanzanie

Pour  les francophones ,il sera assisté par Mgr Zoa du Cameroun , «  un vrai entraineur » ,une forte personnalité

Ce secrétariat organisera des conférences, décidera des interventions à faire en commun et des contacts à prendre avec les autres épiscopats

  ( le cardinal Malula et Jean Paul II par Jean Mpisi ,edt l’harmattanp 109)  

Il est vrai que les africains n’aimaient pas intervenir à la tribune  y compris Malula qui pourtant n’avait pas froid aux yeux ,mais il avait été  plusieurs fois  échaudé par des cardinaux peu affables (p 120)

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Malula et le texte sur la liturgie

Malula est membre de la commission de liturgie

qu’il bouscule 

car selon lui ,dans cette commission

 on baratine

et on progresse guère

« Il rage » selon certains 

mais grâce à lui on avance

Il marque ainsi  profondément de son empreinte le texte de cette constitution  

qui non seulement fut le premier texte publié ,mais encore celui qui a la plus causé  de changemant dans l’église.

Pensez donc !

La messe en langue vulgaire ?

 impensable !

la majorité des évêques africains est favorable à l’emploi de la langue vulgaire dans la liturgie …cependant ils ont affirmé ,de commun accord que le canon de la messe doit être récité entièrement en latin ,désireux qu’ils sont de manifester ainsi l’unité de l’Eglise ( p 110)

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Or c’est pendant les  liturgies que les mentalités vont évoluer

Malula en est convaincu

« il ne suffit pas d’accueillir le christianisme d’une façon passive  il faut  le re-agir ,c’est à dire  l’exprimer par son cœur et par son corps ,pour que ,par le Christ ,avec e le Christ et dans le Christ ,on soit des adorateurs du père en esprit et en vérité  (p 123s)

Cette expression du divin par notre africanité donnera naissance dans l’église à un christianisme typiquement africain

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Malula et Gaudium et Spes 

Malula intervient aussi lors de la discussion sur le texte de  « Gaudium et Spes »

en Novembre 1964 dernier jour du débat

il prononce un discours sur  les 3 problèmes qui rongent l’Afrique

Ce sont le racisme ,le tribalisme et le sexisme

La dignité de la personne humaine doit être reconnue à tout homme ,partout ,toujours et par tous

..Au flanc de l’Afrique ,une plaie sanglante :une forme amoindrie du racisme ,le tribalisme Les chrétiens eux mêmes n’y échappent  pas toujours et pourtant le tribalisme n’engendre que haine, terreur ,violence ,vengeance .Il faut  le considérer sans doute  comme le plus grand obstacle de la charité chrétienne …

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Dans l’Afrique d’aujourd’hui ,il s’en faut de beaucoup que la femme jouisse de la même dignité que l’homme …il serait heureux que le concile rappelle à tous ,sur ce point ,l’intention du créateur  (p 126)

Le concile du Vatican est clôturé le 8 décembre 1965

 

Mgr Malula archevêque

25 avril, 2016

 

Le concile du Vatican se termine le 8 décembre 1965

En 1966 Mgr Malula entre donc à Léopoldville dont il est devenu l’archevêque en titre  

et entreprend aussitôt de multiples changements 

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1966 c’est aussi l’année de la prise du pouvoir au Congo par Mobutu

qui lui aussi, comme Malula veut à sa façon « africaniser » son pays

et se libérer des scories de la colonisation

Léopoldville  devient Kinshasa !

Mobutu et Malula sont dorénavant les 2 Têtes du pays ! 

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Les premières réformes

Son obsession, son leitmotiv ,c’est :

« une église africaine pour des africains »  

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Malula cherche d’abord à promouvoir une catéchèse africaine

puis il introduit dans le liturgie le tam-tam

et remplace le chant grégorien par des chants en langue nationale avec l’aide de l’abbé Celestin Kinzanza  

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Les religieuses

En 1964 il fonde une congrégation de religieuse « authentiquement africaine »

« la maison sainte Thérèse de l’enfant Jésus » à Kinshasa

«Mon projet se  résume en 3 mots  : Former des filles qui soient pleinement femmes ,authentiquement africaines et authentiquement religieuses  ….Elles seront habillées en pagnes comme toutes les autres femmes

Le jour de leur consécration elles feront avec le seigneur un

« pacte de sang en déposant une goutte de sang sur un linge blanc  posé à côté de la pierre d’autel »

( le cardinal Malula et jean Paul II par Jean Mpisi ,edt l’harmattan p 145)

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La religieuse zaïroise n’est  plus à l’écart de ses  frères … présence plus exigeante mais plus évangélique au milieu de leurs frères …mêlées à leur peuple du milieu duquel  elles ont été tirée … non plus dans des énormes couvents ou elle se perd dans l’anonymat  

Rome rechigne !

Elle met du temps à accepter cette nouvelle congrégation

Elle le sera qu’en 1967

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La responsabilité  aux laïcs

L’église ne cesse de croitre

les Chrétiens affluent 

mais il n’y a pas assez de prêtres 

Mgr Malula  est donc un des premiers évêques à suivre les consignes du concile et à donner des responsabilités aux laïcs 

il faut que les laïcs soient de vrais responsables dans l’église.  Dans notre église du Congo les responsabilités appartiennent trop exclusivement aux clercs ( p 154)

Malula va donc nommer des responsables

les Bakambi

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Malula  encourage aussi les prêtres africains  à former  « une théologie africaine »

mais à ce niveau il rencontre de fortes oppositions de la part du père Alfred Vanneste  initiateur de la fameuse faculté de Kinshasa et  qui en  est toujours à l’époque le doyen

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en tout cela il est soutenu par le pape Paul VI

c’est à vous qu’il revient de rendre vivante et efficace la rencontre du christianisme avec l’antique tradition chrétienne …l’église considère avec un grand respect les valeurs morales et religieuse s  de la tradition africaine (Paul VI )  

Le cardinal Malula et Paul VI

24 avril, 2016

Joseph Malula estime Paul VI

et le pape le nomme cardinal

en Avril 1969 en même temps que le malgache Jérome Rakotomalala

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Paul VI à Kampala

Cet estime réciproque se comprend

car ils ont les mêmes regards sur l’église Africaine

et le même désir de voir surgir une église vraiment africaine   

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Paul VI le dit quand il se rend  à Kampala en Juillet 1969  pour  la clôture du Symposium des évêques d’Afrique 

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Paul VI dit alors

Un sentiment, Frères et Fils, est maintenant dans notre cœur: celui de respect, pour vos personnes, pour votre terre, pour votre culture. Nous sommes plein d’admiration et de dévotion pour vos Martyrs, que Nous sommes venu honorer et invoquer. Nous n’avons d’autre désir que de promouvoir ce que vous êtes: chrétiens et africains.

 ..Vous, Africains, vous êtes désormais vos propres missionnaires. ..

c’est dire que vous, Africains, vous devez poursuivre la construction de l’Eglise sur ce continent…. L’Eglise, par sa nature, demeure toujours missionnaire. Mais le jour viendra où Nous n’appellerons plus « missionnaire » au sens technique, votre apostolat, mais natif, indigène, vraiment vôtre.

 Une question qui demeure très vive et suscite beaucoup de discussions se présente à votre œuvre évangélisatrice, celle de l’adaptation de l’Evangile, de l’Eglise, à la culture africaine. L’Eglise doit-elle être européenne, latine, orientale … ou bien doit-elle être africaine? Le problème paraît difficile, et en pratique il peut l’être en effet. Mais la solution est prête, avec deux réponses. Votre Eglise doit être avant tout catholique.

Autrement dit, elle doit être entièrement fondée sur le patrimoine identique, essentiel, constitutionnel de la même doctrine du Christ, professée par la tradition authentique et autorisée de l’unique et véritable Eglise. C’est là une exigence fondamentale et indiscutable.

Vous savez à quel point l’Eglise est par-dessus tout tenace, disons conservatrice, sous ce rapport.

Mais cette première réponse étant donnée, il Nous faut passer à la seconde: l’expression, c’est-à-dire le langage, la façon de manifester l’unique foi peut être multiple et par conséquent originale, conforme à la langue, au style, au tempérament, au génie, à la culture de qui professe cette unique foi. Sous cet aspect, un pluralisme est légitime, même souhaitable. Une adaptation de la vie chrétienne dans les domaines pastoral, rituel, didactique et aussi spirituel, est non seulement possible, mais est favorisée par l’Eglise. C’est ce qu’exprime, par exemple, la réforme liturgique. En ce sens, vous pouvez et vous devez avoir un christianisme africain.

L’Eglise africaine a devant elle une tâche immense et originale à réaliser: elle doit s’adresser comme « mère et éducatrice »

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De retour à Rome, Paul VI ne peut s’empêcher  de dire sa joie en parlant de l’Eglise d’Afrique

lors de son  audience générale du  6 aout 1969

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Paul VI dit alors

Ici jaillit l’idée qui Nous est venue au cours de cette brève mais impressionnante expérience africaine

le Christianisme…, est universel.

 Il est pour tous. Il n’a ni limites géographiques, ni limites ethniques, ni limites culturelles

. Il est unique, rigoureusement unique dans son contenu essentiel  mais organique, c’est-à-dire différencié, dans sa composition communautaire.

 Il peut être adapté et s’exprimer dans toute forme de culture humaine saine.

 On parle beaucoup aujourd’hui de ce pluralisme dans l’expression de l’Evangile Il ne s’agit pas de fractionner l’Eglise, de dissocier sa communion intime, de libérer les Eglises locales de l’harmonie avec les Eglises sœurs et de la collégialité qui oblige les Pasteurs de l’Eglise à une solidarité fraternelle et hiérarchique.

Il s’agit d’admettre dans le concert des voix de la même unité la catholicité des voix différentes, différentes comme les a faites le Seigneur (1 Co 12, 16-21), la marque de la race, l’histoire locale, la nature particulière, la tradition culturelle.

Il est merveilleux de constater comme notre religion catholique est catholique, c’est-à-dire universelle…. Tous, hommes et peuples, peuvent être catholiques, sans renier les talents qu’ils ont reçus, mais en les développant, et en les portant à un degré supérieur de plénitude d’expression et de beauté humaine.

 Au contact de la jeune Eglise africaine nous avions vu  son humanité.

 Nous avons vu un Peuple.

 Et dans la lumière de son christianisme, un Peuple bon, un Peuple ouvert à la vision difficile et sublime de la paix;… Humanité très belle, simple, vivante, africaine et chrétienne.

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Cet amour du pape  pour l’Afrique et son estime pour Malula ne va jamais faiblir quand le cardinal  va entreprendre toutes les réformes nécessaires pour « africaniser son diocèse » en instituant les Bakambi ,les communautés de base ou la liturgie Zaïroise

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Le cardinal Malula donne le pouvoir aux bakambi

23 avril, 2016

Le motu proprio sur les ministères

En Aout 1972

Paul VI  avait supprimé les ordres mineurs pour ne plus garder que le diaconat

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Le pape envisage aussi pour l’avenir d’autres ministères non ordonnés

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La 8e semaine théologique de Kinshasa

En Juillet 1973 , la  semaine théologique de Kinshasa  a pour thème 

Les ministères  laïcs dans l’Eglise

Le cardinal Malula ,conforté par le motu proprio de Paul VI déclare

dans l’œuvre de l’évangélisation du monde que le Christ a confié à son église, nous devons travailler avec les laïcs dans une réelle coresponsabilité  

En 1974 au cours du  synode romain sur l’évangélisation Malula lui-même  rappelle que  

le concile vatican II a beaucoup insisté sur le rôle de plus en plus actif des laïcs  dans la vie de l’église

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Le Mokambi

En Mai 1975 ,Malula n’hésite plus .

Il fait le saut !

Malgré les oppositions de certains missionnaires

malgré les réticences de certains laïcs

il place à la tête des paroisses des bakambi  (guides de communauté) qui ne sont pas ordonnés

Beaucoup de choses que faisait le prêtre  ,c’est maintenant le mokambi qui le fera pour vous  …C’est lui votre premier  guide au nom de l’évêque .Le prêtre sera à côte de lui pour l’aider ,le soutenir et pour vous donner  les sacrements      (le cardinal Malula et Jean Paul II par Jean Mpisi edt l’harmattan p 198)

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Exhortation de Paul VI

en décembre 1975 Paul VI semble  approuver l’institution de tels ministères non ordonnés  dans son exhortation sur l’‘évangélisation dans le monde moderne »

De tels ministères, nouveaux en apparence mais très liés à des expériences vécues par l’Eglise tout au long de son existence   — par exemple ceux de catéchètes, d’animateurs de la prière et du chant, des chrétiens voués au service de la Parole de Dieu ou à l’assistance des frères dans le besoin, ceux enfin des chefs de petites communautés, des responsables de mouvements apostoliques ou autres responsables —, sont précieux pour l’implantation, la vie et la croissance de l’Eglise et pour sa capacité d’irradier autour d’elle et vers ceux qui sont au loin. Nous devons aussi notre estime particulière à tous les laïcs qui acceptent de consacrer une partie de leur temps, de leurs énergies, et parfois leur vie entière, au service des missions.

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Difficultés rencontrées

L’installation des mokambi ne fut pas toujours facile et le cardinal doit souvent intervenir pour calmer les esprits  

« il faut un étroite collaboration entre le mokambi et le prêtre animateur  chacun respectant le rôle spécifique de l’autre … Les abbés doivent apprendre à collaborer avec les laïcs ..ce qui exige de la part des prêtres une véritable conversion des mentalités excluant tout complexe de supériorité …une charité sans hypocrisie …une confiance qui accepte les risques …Nous croyons en la présence de  l’esprit saint dans ce peuple animant  et le clergé et les laïcs

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Les communautés ecclésiales  de base

C’est pas fini !

en 1977 le cardinal réorganise toutes les paroisses

L’unité de base n’est plus la paroisse, mais les quartiers

Dans chaque  quartier les chrétiens se rencontrent régulièrement

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Le centre paroissial  reste le centre culturel et notamment le lieu de l’eucharistie

les jeunes sont invités à devenir des « bilenge wa minda » c’est-à-dire des jeunes de la lumière

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Les liturgies en rite Zaïrois  s’organisent

La danse est  l’expression souveraine de l’art africain …Par l’intermédiaire de la chorale ,le peuple est associé étroitement à l’action du prêtre  

 Ainsi  en 1976 l’église  « au visage africain » est pour l’essentiel édifiée

et Malula en fait le bilan dans un petit livre

l’eglise de Dieu qui est à Kinshasa vous parle  

Le pape Paul VI et la théologie Africaine

22 avril, 2016

Adapter la liturgie en Afrique

c’est bien !

organiser la pastorale et créer des bakambi

c’est bien !

L’inculturation

c’est bien !

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Mais toucher à la théologie

parler d’une « théologie africaine »

c’est autre chose !

Il n’est pas question de toucher aux dogmes

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Paul  VI, qui jusque là acceptait avec joie les réformes du cardinal Malula à Kinshasa

commence à douter   

Faut il une théologie africaine ?

Malula et les théologiens de Kinshasa ne vont-ils pas trop loin ? 

Inculturer c’est insérer le message chrétien dans une culture ..L’Africain chrétien doit pouvoir se mettre à l’écoute de l’appel de Dieu en étant  fidele aux aspirations légitimes de sa tradition … Il le sera dans la mesure où il vivra l’évangile en harmonie avec la religion des ancêtres (Abbé Penoukou )

Voir  (le cardinal Malula et Jean Paul II par Jean Mpisi (edt l’harmattan p  252)

En 1974 ,Paul VI doute ,hésite ,met en garde contre « les théologies diversifiées selon les continents »

 

1975 :Message adressé à la SCEAM

En 1975 de nouveau, Paul VI encourage les évêques lors du symposium des évêques d’Afrique et da Madagascar (SCEAM)et leur dit

Certes, c’est une lourde responsabilité que vous avez reçue, vous, les membres de l’Episcopat africain, qui constituez pour la plupart la première génération de Pasteurs issus de vos peuples et de qui dépend pour une grande part la voie sur laquelle vont s’engager les générations futures.

C’est bien pour cela que, depuis des années et plus particulièrement pendant ce Symposium, vous vous posez de graves interrogations tandis que nous-mêmes nous vous encourageons vivement et avec sympathie dans cette entreprise.

Comment rendre accessibles et persuasives pour les peuples d’Afrique et de Madagascar la Parole de Dieu, la doctrine de l’Eglise, les exigences de la Foi?

 L’Eglise qui est en Afrique n’est-elle pas tributaire d’une forme de christianisme importée qui la rend comme étrangère à ses propres populations?

 N’y a-t-il pas à chercher des voies nouvelles et plus adaptées, dans le domaine théologique comme dans le domaine pastoral, pour intégrer en les perfectionnant les valeurs culturelles traditionnelles de vos peuples, avec prudence cependant et avec sagesse?

Ces graves interrogations, nous les avons comprises, nous les avons bien saisies, et nous y avons déjà répondu en partie lors du Symposium tenu à Kampala.

Tout d’abord, il ne doit y avoir sur ce point aucune hésitation ni aucune crainte. Le fait même que la foi implantée dans ces pays ait pu en quelques décades faire surgir un épiscopat autochtone, éveiller de nombreuses vocations sacerdotales, susciter des communautés de fidèles fervents et généreux, donner naissance à des vocations admirables de catéchistes et porter même jusqu’au témoignage du martyre d’humbles chrétiens, tout cela n’est-il pas la marque d’un christianisme authentique?

La voie n’en reste pas moins ouverte à l’approfondissement de la recherche en ce domaine, pourvu que soient sauvegardées toutes les garanties essentielles toucha

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1977 : Discours adressé aux évêque du Rwanda

Le 25 avril 77 Paul VI  dit aux évêques du Rwanda venus à Rome  ( p 264)

 Nous savons que votre tâche, pour implanter toujours davantage en terre d’Afrique le message de l’Evangile dans toute sa pureté, n’est pas une mission facile. Mais vous devez savoir aussi que non seulement le Saint-Siège, mais – on peut le dire – toute la communauté ecclésiale a le regard tourné vers les jeunes églises d’Afrique avec une immense espérance. On attend de vous la preuve qu’il est possible d’insérer profondément chez vous le message chrétien authentique, en respectant les lignes essentielles de la culture africaine: en d’autres termes, de donner un visage africain à l’éternel et immuable message de l’Evangile.

 Cela suppose un effort en deux directions qui, au premier abord, semblent presque impossibles à faire converger: l’adaptation et la fidélité. Il faut adapter, c’est indubitable: qu’il s’agisse de la présentation des vérités, de l’expression liturgique, etc.

 Mais le message à adapter est unique et ne peut être déguisé ni trahi: il n’y a qu’une seule Foi et qu’une seule Eglise!

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L’A.O.T.A

En Décembre 1977 des théologiens catholiques et protestants se réunissent à Accra, fonde « l’association œcuménique des théologiens d’Afrique et choisissent comme secrétaire le père  Mveng 

Ensemble ,ils cherchent une théologie africaine qui ne soit ni catholique, ni protestante ,mais qui convienne à la fois aux catholiques et aux protestants ( p 268)

Non plus un théologie de « l’oppression “ mais une théologie de la charité  

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Les théologiens citent à peine les pères de l’église qui se  nourrissent  des philosophies païennes grecques et non exclusivement des Ecritures

« Ce christianisme là fait parti de l’histoire occidentale et n’ a rien à voir avec les évangiles

la Théologie africaine préfère se tourner vers les religions traditionnelles qui sont comme une préparation à l’évangile

 Nous ne sommes plus à nous demander si une  théologie africaine est possible, nous sommes désormais  sur le chantier de cette théologie

La théologie pour nous en Afrique ,n’est pas un exercice scolaire ,à grand renfort de mots pédants et de formules énigmatiques .Pour nous la théologie appartient à la totalité de notre expérience religieuse ,à la globalité de notre vie  (père Mveng p 271)

La théologie  africaine à eu un « accouchement difficile ,mais l’enfant est nègre (Malula) 

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En Janvier 1978  le cardinal Malula déclare  lors d’un colloque qui a lieu au  Cera (centre d’études des religions Africaines)  fondé en 1966 par l’abbé Vincent Mulago )

Le CERA est appelé à jouer un rôle important….. .

Par son incarnation ,le Verbe est venu habité parmi nous ,peuples africains ,non pour détruire la religion de nos ancêtres  mais pour la porter à sa plénitude et sa perfection ( p 273)

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Paul VI meurt en aout 78

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