Archive pour la catégorie 'Ecrivains africains'

Miano Léonora : La paix après « Le crépuscule du tourment »?

20 janvier, 2019

 Après avoir écrit  « l’ombre  dans la maison » Miano  publie en 2016  ,le » crépuscule du tourment »

 Cliquez ICI

 

Le temps du trouble

le temps de la mélancolie

Où donc retrouver la paix ?

Ou donc retrouver le bonheur ?

chez les filles de Melchisédech

ou chez les ancêtres … ?

 

Les filles de Melchisédech

Melchisédech, grand prêtre cité dans la Bible ,était un fils de l’Egypte, un Kémet  

 C’est donc une référence idéale pour les kémites  chrétiens…..

 je dis qu’elle est dingue  ce n’est pas une injure ; Nous les sommes toutes …nous avançons dans la vie avec  trop de blessures invisibles Trop de colère ,un trop grand sentiment d’humiliations (p 88)

… Cette rage en nous .le chagrin dont elle est l’expression  Comment retrouver le chemin vers nous même …On nous a arraché des pans entiers de nous-mêmes  des morceaux de notre âme    

 la plupart des gens ont des prénoms chrétiens ou musulmans..il faut retrouver notre nom véritable celui du village

 les gens du nord nous méprisent de ne pas toujours demander à l’existence plus que ce qu’elle nous donne .Ils  appellent  cela la culture de la pauvreté …Ils ne savent  toujours rien de nous

il est impossible de fraterniser avec ceux qui se  croient supérieur .Or c’est ce qu’ils pensent  ..c’est ce qui leur a été enseigné :la suprématie blanche  

 Notre continent a bien sûr possédé des instruments de protection…Ils sont maintenant emprisonnés dans des musées nordistes …depuis des siècles , ils n’ont guère envie  de les rendre …

 Nous refusons de nous éteindre, Nous n’avons pas dit notre dernier mot (p 106)

nous n’étions  pas assez sauvage  pour affronter leur barbarie ,…leur perversité  sans limite

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La sagesse

Miao  préfère écouter son maitre de sagesse  qui habite  dans la forêt des ancêtres  

Sache néanmoins que les moyens influencent la fin  tu n’atteindras pas tes nobles objectifs  en usant  de méthodes néfastes

 Il est  indispensable que chacun reconnaissent  l’universel là où il ést : dans la diversité des modes d’expression  L’amour est ;Les manières dont il se révèle ou se prouve changent  en fonction des cultures

…elle m’ a parlé de tout ce qui permet de reconnaitre ce qu’il y a de soi chez les autres…c’est pourquoi je fais de mon mieux pour dépasser la colère (p 117)

 mais je ne suis toujours  pas prêt  à fréquenter les leucodermes … et j’ai hurlé

 « qui paiera pour la guérison de nos âmes …qui paiera pour tout ce sang versé , pour toutes ces humiliations ;pour la spoliation sans fin , pour l’injure séculaire

le maitre répondit

tu cherches la guérison,  il faut d’abord une intimité avec  la douleur ; Cohabiter avec elle ..savoir ce qu’elle enseigne  Savoir comment elle se manifeste chez  l’autre …Vous êtes  tous la même humanité (p 118)

 la conscience  de l’unité du genre humain, la compassion, le pardon…Je n’aimais que les miens ; Je n’aimais donc personne ; J’allais donc devoir me poser  Il me faudrait être patiente

peu à peu j’élimine le fiel de mon âme  

le poison de la haine   je n’ai pas encore atteint  le stade  de l’amour universel Celui où les leucodermes et nous ne faisons qu’un  … elui om il n’existe ni race ni culture  (p119)

 

Léonora Miano : La culture des ancêtres

19 janvier, 2019

A la fin de son roman « Crépuscule du tourment »  après avoir cherché une issue à son amertume Léonora Miano voit bien  que  toujours et partout ce ne sont que guerres , désastres, malheurs sur son ‘continent » 

Pour beaucoup il  n’y a plus qu’ à fuir

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Partir, Partir !

prêts à risquer la mort pour quitter le continent …parce qu’ils n’étaient pas venu au monde uniquement pour regarder vivre les autres, puisqu’ils avaient droit eux aussi à la vie,  dans des conditions de confort acceptables.. ils prennent  l’avion ,la barque ,le radeau . (p 168)

 Ceux qui restent  

étaient occupés à passer l’arme à gauche avec une inventivité  sans pareille  ,absolument inégalée…prenant les armes les uns contre les autres … Très peu d’autres populations avaient cette élégance de ne jamais se tuer qu’entre elles.. (p169) 

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Son héroïne Amandla  veut bien rechercher la sagesse des ancêtres auprès d’un devin qui habitait la fôret

mais semble t il en vain !

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Le dernier cri de Miano est terrible  

A qui réclamer l’héritage que nos parents prirent soin de ne pas nous transmettre ? Leur décision de ne pas en faire bénéficier leurs enfants témoigne du peu de considération qu’ils avaient pour cette culture

 Jouer à redevenir ce qu’on sait n’avoir jamais été est une absurdité à laquelle je ne me résous pas  (p 258)

 

Nous n’avons pas d’ancêtres ;

nos parents ont jeté aux ordures la culture des anciens Nous n’irons pas draguer le fond de la décharge

…je dis cela sans passion..il est le constat de l’inanité des matériaux mis à disposition …(p 259)

 

Que faire alors ? .. j’accepte l’obscénité de ce que nous sommes ,notre monstruosité ..je n’ai d’aspiration que quotidiennes, joue la vie avec les cartes qui me furent  distribuées 

 

Le panafricanisme vu par Miano Léonora

18 janvier, 2019

Léonora Miano dans ses livres parle souvent du panafricanisme

Cliquez ICI Elle cite de Marcus  Garvey  Malcome X , Angela Davis ,….

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Marcus  Garvey (1887-1940)  né en  1887 en  Jamaîque et mort en 1940 à Londres   Il est  considéré comme un prophète par les adeptes du mouvement rastafari, d’où son surnom « Moses » (Moïse) ou « The Black Moses » . Précurseur du panafricanisme, il se fait le chantre de l’union des Noirs du monde entier à travers son journal  The Negro World   il est le promoteur obstiné du retour des descendants des esclaves noirs vers l’Afrique « Back to Africa » Cliquez ICI ** Malcolm X (1925-65), assassiné en 1965  à Harlem prêcheur  musulman afro-americain ,orateur et militant des droits de l’homme  en même temps que Martin Luther King  assassiné en 1968  Né Malcolm Little, il adopte le pseudonyme de Malcolm X lors de son passage en 1952 au sein du mouvement Nation of Islam cliquez ICI

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. Il s’éloigne finalement de celui-ci en 1964, principalement en raison de désaccords sur la passivité de l’organisation dans le combat contre la ségrégation raciale. Il évolue alors, vers des positions socialistes et internationalistes. Il est assassiné en 1965 par trois militants de Nation of Islam mais une possible implication du BI est évoquée Cliquez ICI   ** Angela Davis (1944-…) Cliquez ICI Angela Yvonne Davis, est une militante  américaine des  droits de l’homme ,professeure de Philosophie elle est membre des « Black Panthers », Cliquez ICI  ** Elle fut poursuivie par la justice à la suite de la tentative d’évasion de trois prisonniers, et emprisonnée vingt-deux mois puis elle poursuivit sa carrière universitaire qui la mena au poste de directrice du département d’études féministes de l’ université de californie Elle fut à deux reprises, en 1980 et 1984, candidate à la  ice présidnec des Etas Uni pour le parti Communiste   Les  black powers en France Contemporain du Mouvement des droits civiques représenté, entre autres, par Martin Luther King et Malcom X, le concept de Black Power tend à désigner des mouvements plus radicaux, bien que le terme puisse désigner un ensemble de groupes très disparates dans leur nature, leurs objectifs et leurs moyens d’action.NAACP). Cliquez ICI ** Miano parle de tous ces personnages Mais est elle ne les suit pas Elle préfère parler d’Afro-centrisme Cliques ICI   

Leonora Miano et l’ Afro-centrisme

17 janvier, 2019

Sylvie Laurent  écrit  en 2011 un article publié dans les cahiers d’études africaines n° 204 sur ce que pense Léonora Miano du panafricanisme 

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Le panafricanisme

En France « les fils de Kenet »  portent l’Ankh ,la croix égyptienne  dont ils ont fait leur symbole

fils de kenet ,l’heure est venue pour nous de relever la  tête  ; Pouvons nous continuer à laisser ce système inique danser sur nos cadavres

Leur livre de référence est  « la nation nègre » écrit par Cheik Anta Diop

Cliquez ICI  

Tous  ces mouvements prônent un retour en Afrique

mais tous les noirs ne cèdent pas à cette chimère ;Nombreux sont ceux qui revinrent déçus de ce voyage  surpris de n’être que des étrangers en terre d’Afrique et qui voient voler en éclats le mythe d’une identité  africaine héritée par de-là les océans (p795)

 il ya encore le fort qui  écrase le faible, le riche qui méprise le fort, comme partout  Dans cette Afrique là on ne dansait  pas en permanence  .. ;l’Afrique est encore dans les ténèbres ….Ma mère m’ a toujours conseillé quand j’étais gosse de m’en  maintenir éloigné  le plus possible

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L’Afro-centrisme

Leonora Miano se méfie donc des mouvements « panafricains »

Cette part d’illusion  dans la construction du mythe africain est dénoncé par Miano qui ne cache pas la crédulité et la naïveté  de ces personnages  qui y croient …Elle propose un approche alternative  en definitive plus  panafricaine (p 796 

Elle milite davantage pour un « afro centrisme » plus modéré et plus universel

Il faut « décentrer » l’Europe  c’est-à-dire cesser de la considérer comme une référence absolue ,le lieu unique des valeurs culturelles 

Il importe peu que nos ancêtres fussent des bambaras ou des Mossis  ou des fons.  Ce qui importe au plus haut point c’est de nous avoir rappelé les liens indissolubles… des liens de sang qui existent entre les noirs des caraïbes et ceux d’Afrique

…c’est l’affirmation des liens indissolubles entre l’auteure franco-camerounaise ,les écrivaines antillaises et les romancières afro-américaines  (p799)

 considérés comme des citoyens de seconde rang , les noirs sont renvoyés par  la France au statut de « bande ethnique » On comprend mieux alors l’empathie de Miano pour les laissez pour compte qui  parlent de l’Occident en disant « Babylone »

 mais elle n’acceptent par pour autant la radicalisation  et cite Fanon

« vouloir coller à la tradition ou réactualiser  les traditions délaissées c’est non seulement aller contre l’histoire mais aussi contre le peuple »( p 800)

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Miano propose un vision universelle de « l’identité noire »  dans laquelle les diasporas africaines seraient  aussi centrales,  voire davantage, que le continent lui même

…S’il faut opérer un recentrement ce n’est pas en faveur  de l’Afrique mais de ses arborescences par delà l’atlantique …Elle rompt avec le problème stérile  du patrimoine negro- africain  pour se placer  désormais sur le terrain de la création poétique  en tant qu’ouverture sur une expérience collective décisive et moteur  d’une culture nationale en chantier (p 801)

 Franz Fanon a écrit dans « les damnés de la terre »  

« si le mouvement de Senghor et de Césaire  est salutaire pour l’équilibre psychologique des noirs …il est voué à l’impasse politique tant qu’il idéalisera l’Afrique et croira  à la légende de  la terre bafouée

 La musique  noir (Jazz ,blues …) est chez Miano un exemple frappant de cette conversation culturelle entre les noirs d’Amérique et de l’Afrique  (p802)

 la voix noire américaine ,en particulier dans sa musique  apparaît comme la langue universelle d’une conscience noire qui s’est affranchie de l’Afrique  (p 803)

Léonora Miano, : La maison de l’ombre

16 janvier, 2019

Léonora Miano publia son roman « la maison de l’ombre » en 2013

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Un livre envoûtant

Certes les débuts sont assez pénibles et difficiles à lire

il faut s’accrocher se cramponner  persévérer

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La suite est un chef d’oeuvre   

où le réel côtoie sans cesse  le monde des esprits

le monde de l’ombre

le monde de la peur ,des superstitions, de la  soumission

mais aussi un monde solidaire

C’est l’Afrique ! 

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Dans un village suite à un incendie  des hommes ont disparu

« Si leurs fils ne sont jamais retrouvés, si le ngambi ne révèle pas ce qui leur est arrivé, on ne racontera pas le chagrin de ces mères. La communauté oubliera les dix jeunes initiés, les deux hommes d’âge mûr, évaporés dans l’air au cours du grand incendie. Du feu lui-même, on ne dira plus rien. Qui goûte le souvenir des défaites ? »

 

Qui  est coupable ?

les femmes qui ont perdus leurs enfants seraient elle coupables ?

Aucune de celles dont les fils n’ont pas été  retrouvé, ne s’est rendu coupables d’une quelconque  forfaiture (p33)

 voici le temps de nous remémorer les principes qui nous gouvernent depuis toujours , de veiller les uns sur les autres  au lieu de rechercher parmi nous les coupables du drame (p 34)

 le ministre des cultes qui interroge les ancêtres est perplexe  

Nyambe seul est le maitre de ces choses ;Moi je n’ai aucun pouvoir…Que les ancêtres te guident ,eux qui connaissent tous tes noms ,tous tes visages (P 38)

tout ce que je peux faire ,c’est m’adresser aux ancêtres ,afin qu’ils les protègent (p 40)

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Suite à l’incendie ,il faut réagir

Les uns après les autres certaines femmes , puis les chefs  quittent le village et émigrent

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Tandis que les croyances , les coutumes

la vie religieuse et sociale s’effritent

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Léonora Miano : Les migrants de « la maison de l’ombre »

15 janvier, 2019

 

Dans son roman  « la maison de l’ombre »

Léonora  Miano

nous parle de « la traite des  noirs »

mais  aussi  indirectement  

de  tous les migrants

de tous les temps  

ceux d’hier et ceux aujourd’hui

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Ils ont marché ,marché ,marché…Ils ont marché, je vous dis, jusqu’à ce que la plante de leurs pieds épouse la terre ; Jusqu’à ce qu’il soit devenus impossible de faire un pas de plus (p 43)

Quelle est l’histoire de leur migration ? Où s’arrête leur territoire qu’ont dit tellement vaste ?  

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Tandis qu’au village les mères se lamentent   

Je pleure mon filsles disparus ne sont pas des inconnus . Surtout pour les femmes du clan  qui gardent les enfants .Chacune confie sa progéniture à une autre, quand elle est occupée ; Souvent un fils mal aimé de celle qui l’a enfanté trouve, au sein de la communauté, une mère de substitution Celles ..qui on été privées des joies de l’enfantement ,s’attachent aux petits d’une autre (p 65)

 

La devise des mulongo est :Je suis parce que nous sommes  (p 89)

L’amour des mères pour leurs fils n’ a que faire des astres pour trouver son chemin. Il est lui même l’étoile  (p 111)

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Les ethnies  de la côte au temps de la traite

 Depuis qu’ils  ont rencontré les étrangers venus par les eaux ,ils se croient t les égaux du divin …ils leur donnent des armes, des bijoux…(p75)  

Les côtiers commercent depuis longtemps avec ces étrangers  venu de pongo (le nord)  par l’océan .Jadis ils leur procuraient de l’huile et des défenses d’éléphants désormais, ils donnent des gens ,mêmes des enfants,  en échange de marchandises. Les côtiers possèdent  maintenant un roseau qui crache la foudre ,lance des projectiles mortels … (p 125)

Cette arme  fournie par les hommes aux pieds  de poule ,leur permet de soumettre aisément leurs captifs 

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Les blancs

Ce sont les hommes au pieds de poule….Ils se couvrent de la tête aux pieds .Sur les jambes,ils portent un habit qui leur confère des allures de poulets

Leur embarcation ,une immense pirogue bardée d’étoffes destinées à emprisonner le souffle du vent, mouille au large du pays côtier  (p 76)

 Si nous nous en référons leur complexion ,ils ne peut s’agir que d’esprits, sans doute des revenants ,et pas les nôtres (p91)

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Les camps de réfugiés

Ceux qui sont ici ont des ancêtres  multiples  des langues différentes .Pourtant ils ne font qu’un. Ils ont fui la fureur et le fracas .Ils ont jailli du chaos ,refuser de se laisser entrainer dans une existence dont ils ne maitrisaient pas le sens … ce faisant  et sans en avoir conscience ,ils ont  fait advenir un monde ….il engendreront des générations  (p 131)

 Ils ont certes été parfois bien accueilli

Mais s’ils se présentaient en nombre,ceux qui les accueillent ne seront peut être pas aussi amicaux qu’ils l’avaient été avec une femme seule épuisée par des journées de marche (p132)

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L’ombre

l’ombre est sur le monde …l’ombre pousse les communautés à s’affronter , à fuir leur terre natale

on dira à leurs enfants

la déraison s’était emparée du monde ,mais certains ont refusé d’habiter les ténèbres .Vous êtes la descendance de ceux qui disent non à l’ombre  (p­136)

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La  détresse  

je ne pourrais plus vivre avec vous …peu importe ce qu’il me faudra encore subir en demeurant  ici

Ne m’appelle plus par mon nom .. ce nom était  le mien dans un autre monde Dans celui ci je ne suis ni un fils ,ni un frère. La solitude est mon logis , mon seul horizon (p 191)

Léonora Miano : La théologienne ?

14 janvier, 2019

 

Dans son roman  « la maison de l’ombre »

Léonora  Miano

nous parle des croyances de son pays

tout simplement

sans mots savants 

mieux que n’importe quel autre théologien

mieux que Tempels qui a écrit en 1945 « la philosophie Bantoue »

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mieux que son compatriote  Eboussi Boulaga 

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mieux que Souleymane Bachir Diagne

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Dieu

Ce qui vit abrite un esprit .Tout ce qui vit manifeste la divinité (p 112)

 Nyambe est le créateur de toute chose ; C’est en scindant sa propre force ,en la dispersant qu’il a enfanté le monde

Il est la totalité au sein de laquelle tout se rassemble  

Puisque les humains ne peuvent supporter de le voir  ni même de l’imaginer ,il a choisi  de se montrer à eux à travers les divinités secondaires appelées maloba .Chaque loba représente une  partie de l’énergie  vitale  

En lingala  « loba »  c’est la parole …Le Verbe

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Dikoma est la demeure de Nyambe  Sodibenga où résident les malobas et les défunts honorables. Wase où vivent  les hommes .. Sisi, que le soleil traverse la nuit, avant de reparaître à l’aube ,est l’habitat des ancêtres ordinaires et des génies  (p 157)

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Les sanctuaires des reliquaires  

Les reliques sont sacrés !

Elles sont l’âme du peuple

la force du peuple

et les ennemis qui envahissent un village commencent d’abord  par les détruire 

 A-t-on pensé à détruire leurs sanctuaires…  Allez mettre le feu aux reliquaires  …Il ne fallut pas beaucoup de temps  pour réduire en cendres l’me ,et la mémoire du peuple

(p 176)

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La prière et les Esprits

Pour  contacter les esprits 

l’homme se concentre pour que son esprit  qui ne peut être entravé, s’échappe ,observe ;L’œil de l’esprit voit tout, entend tout

Il faut s’abstraire pour l’écouter 

Quitter son corps peut demander du temps

L’homme récite les paroles qui permettent à l’esprit de se détacher du corps 

Nul autre que lui alors ne l’entend

C’est une  conscience qui parle à la sienne (p 85)

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Les rêves sont importants pour dialoguer avec les esprits ,les ancêtres

et comprendre les événements et trouver la bonne route

dans ses rêves la voix de son fils, lui parle du pays de l’eau 

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Le  culte

Pour éloigner le mal qui règne dans le village

les  pleureuses ont crié et dansé

Les villageois se sont soumis à 3 jours et 3 nuits de rituel visant  à écarter le mal  …

les tambours ont tonné pendant  3 jours

la parole a circulé,  incantatoire, plaintive ,porteuse d’espérance  

On a dansé  pour expulser de soi les énergies. On a dansé pour se dire des choses que les mots sont impuissants  à véhiculer  (p 140)

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Sagesse

Les anciens sont souvent de bons conseils, car ils ne sont plus aveuglés par des vanités 

Les honneurs ,les plaisirs  de ce monde ne disent  plus grand chose à celui qui a déjà un pied dans la tombe … (p 173)

Le jour  de sa mort

lorsqu’une âme s’apprête  à se défaire de la chair ,elle voit , sait  ce que les autres ne peuvent percevoir  (p150)

il faut lutter ,sans être certain de voir soi-même le jour du triomphe (p154) 

Fabien Eboussi Boulaga (1934 -2018 )

13 janvier, 2019

1934 Naissance à Bafia, au centre du Cameroun.

1955 Il devient jésuite après des études secondaires au petit séminaire d’Akono.

1969 Ordonné prêtre après des études de théologie, à Lyon.

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1974 Il se rend célèbre  en réclamant « la démission » des prêtres européens qui se trouvent  en Afrique  

 Cliquez ICI

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1977 Il publie « La Crise du Muntu » aux éditions Présence africaine.

1980 Il quitte l’ordre des jésuites et demande son retour à l’état laïc.

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1981 Il publie « le Christianisme sans fétiche » aux éditions Présence africaine.

Cliquez ICI  http://eglise1piege.unblog.fr/2016/10/19/eboussi-boulaga-christianisme-sans-fetiche/

il  y écrit  des pages remarquables sur la prière

Cliquez ICI 

1984 Il devient professeur de philosophie à l’université de Yaoundé.

 en 1993 après avoir  réclamé la démission en 1974 des prêtres européens en Afrique ,il s’attaque maintenant aux intellectuels africains dans un article publié dans « la revue politique » n°51

La fonction propre de l’intellectuel est de se désengager, de se dépêtrer de ces liens qui le tiennent captifs. I1 n’exerce son talent que s’il est libre de toute prévention, s’il n’est circonvenu par aucun intérêt….

…Seule l’intelligence désintéressée peut comprendre (p28)

mais en Afrique l’intellectuel   trop souvent recherche le pouvoir

. Son projet n’est pas la recherche de la vérité ; il ne cherche pas, non plus, à résoudre au moyen de la théorie et de l’action raisonnée les problèmes que la vie lui impose autant que les relations avec les autres. L’intellectuel veut s’intégrer dans les réseaux administratifs, entrer dans les circuits où se stockent et se redistribuent les biens rares, les honneurs et les plaisirs(.p31)

Plus grave,  l’idéologie nationale s’est substituée peu à peu à toute forme de pensée, de vie intellectuelle, de curiosité et d’amour.

 1994 Il est nommé professeur à l’Institut catholique de Yaoundé.

1997 Il publie « la Démocratie de transit au Cameroun, » éditions L’Harmattan.

2018 Il meurt à Yaoundé, à l’âge de 84 ans

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Souleymane Bachir Diagne (né en 1955 )

12 janvier, 2019

Sa biographie

Né à Saint-Louis en 1955, formé à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, spécialiste de l’algèbre de Boole et de logique, Souleymane Bachir Diagne  est professeur à l’université Columbia de New York

En 2004, un dossier du Nouvel Observateur le retient dans sa sélection des « 25 grands penseurs du monde entier ».
En 2007, il figure parmi « les 100 personnalités qui font l’Afrique », selon l’hebdomadaire « jeune afrique ».

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La philosophie Bantoue

en 2000 il écrit un article dans la revue politique africaien n  77  

« Revisiter la philosophie bantoue » à partir du livre de Tempels

 Clqiuez ICI e/

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Comment philosopher en Islam ?

Souleymane Bachir Diagne est l’un des penseurs africains les plus éminents de l’islam et de ses Lumières.

en 2008  il explique dans son ouvrage « Comment  Philosopher en islam »« ( éd. Jimsaan,)  que le débat pour un islam ouvert et philosophique a toujours existé.

 Il est même plus que jamais « vital que la pensée en islam mette en avant  un esprit critique et le pluralisme ».

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en 2008 conférence au collège de France

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 En 2012 la postface pour un luvre sur Tombouctou 

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L’encre des savants

en 2013

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certes l’oralité en Afrique est primordial

et le rôle des griots est important  

mais il  existe aussi des écrits…à Tombouctou …et ailleurs

On reproche au langues africaines d’ignorer les idées abstraites

et pourtant les sculptures africaines sont bien souvent « abstraites »

Quant à la démocratie   ..n’y avait il pas la culture des palabres ….

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en 2014 il est interviewé par  Nadia Kisikidi

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2018 il publie « en quête d’afrique »  

batisoosns un monde qui ne soit plus centré sur l’Europe

Clqiuez ICI 

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Conférence à Montréal sur la Tidjaniya 

Souleymane  fait parti de la confrérie « La Tidjaniya » qui a été fondée à la fin du xviii e siècle à Fez  par Ahmed al-Tijani (1737-1815)

c’est à ce titre qu’il a été invite  à la conférence de Montreal

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En septembre 2018

lors d’une conférence  sur « le comment vivre ensemble » et l’universalité qui eut lieu à Montreal

Souleymane parle  de nouveau du pluralisme

le pluralisme c’est la reconnaissance de l’autre..

… ce pluralisme existe dans la religion de l’islam

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Souleymane Bachir Diagne : Bergson postcolonial

11 janvier, 2019

Dans ce petit fascicule  sous titré « l’élan vital dans la pensée de Léopold Senghor et de Mohammed Iqbal »publié aux éditions du  CNRS  Souleymane Bachir Diagne publie les conférences qu’il a faites en 2016 au collège de France  

 « Iqbal et Senghor  ,contemporain de Bergson ,ont tous les deux trouvé dans le bergsonisme de quoi soutenir leur philosophie ; celle d’une reconstruction de la pensée religieuse de l’islam pour le premier ,d’une désaliénation du devenir africain pour le second

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Bergson

le philosophe de l’élan vital et de l’évolution créatrice

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 Iqbal  

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Iqbal mesura  à quels point les sciences  modernes obligent à penser autrement le temps ; Là se situe l’importance qu’a eue pour lui  la philosophie  Bergsonienne de la poussée vitale et de la durée  quand il s’est agi de comprendre autrement la cosmologie coranique  comme émergence continue et donc exigence de renouvellement permanent pour être en accord avec le mouvement de la vie .contre l’obsession des juristes à juger du caractère blâmable de toute « innovation » ,il s’agit justement de dire que la vie est  innovation  que vivre est être continuellement en changement (p 71 )

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Mobiliser veut dire ici « remettre en mouvement

dans le coran il est écrit

Dieu ajoute à sa création ce qu’il veut (55,1)

ne voient  ils pas comment Dieu commence la création et la défait ? Cela est facile pour Dieu.  Parcourez la terre et voyez comment Dieu a commencé la création puis il lui  a donné une nouvelle naissance (29,19)

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Senghor

L’émotion c’est aussi un mouvement

Un nom ,dont l’étymologie (é-motion) souligne l’idée d’une primauté  du mouvement dans l’acte de connaître par opposition à l’idée qu’il faut immobiliser pour véritablement appréhender  et il insistera  sur le fait qu’il ne s’agit nullement d’un simple sentiment mais d’un véritable mouvement cognitif  (p 22 )

C’est avec ce sens que Senghor a écrit

 l’émotion est négre comme la raison hellène p 25

 ce qui lui a été maintes fois reproché car mal compris

On comprend des lors le jeu de mots  que fait souvent Senghor lorsqu’il parle de penser  l’objet comme un manière de le danser p21

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Bergson aprés avoir écrit que l’émotion est mouvement nous parle de l’intelligence 

l’intelligence est caractérisée par une incompréhension naturelle  de la vie   

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En 2013 Achille Mbembe avait publié son livre « critique de la raison nègre » en lui donnant un titre qui fait référence à la  critique de la raison pure » de Kant ,

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L’expression « raison nègre » fait signe à l’ensemble  des délibérations concernant la distinction  entre impulsion de l’animal et la ratio de l’homme -le nègre étant le témoin de l’impossibilité d’un telle séparation

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