Archive pour la catégorie 'Ecrivains africains'

Souleymane Bachir Diagne :Revisiter la philosophie bantoue

10 janvier, 2019

 Dans la revue  « politique africaine »  n° 77 publié en 2000 ,Souleymane Diagne  revisite le célèbre livre du Père Placide Tempels  sur la « la philosophie bantoue »

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Les langues

les langues ont elles de l’influence dans la philosophie des peuples  ?

Est-ce que chaque langue  nous enferme dans un système de pensée irréductible ( p 44)

Le père  Tempels  cite un auteur qui avait déclaré a propos des africains    

« leur langue n’est pas  comme la nôtre ; Ils parlent d’une manière tellement concrète ,en des mots qui se rapportent immédiatement aux choses mêmes Ces peuples parlent ‘ontologiquement »

A ce propos Cheick Anta Diop  a cru devoir apporter la preuve que l’on pouvait traduire en langue wolof aussi bien de la physique théorique   que la marseillaise

on s’avisera utilement  que chaque langue a son génie propre  (p 50)

Souleynane Diagne  avait placé en exergue au début se son article une citation de Nietzsche

«  L’étrange air de famille  qu’ont entre elles toutes les philosophes hindoues ,grecques, allemandes s’explique assez simplement .Dès qu’il ya parenté linguistique ,en effet ,il est inévitable qu’en vertu d’une commune philosophie grammaticale ,les mêmes fonctions grammaticales  exercent dans l’inconscient leur empire et leur direction » (Nietzsche) 

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L’Ethnophilosophie 

Soulaymane remarque

la démarche du père Tempels est apparue comme le paradigme même d’une démarche ethnophilosophique  et critique au nom de ce qu’on appelle la philosophie

 Le « muntu » ,l’être humain , est vivant et fort de ses liens  à la divinité ,à son clan ,à sa famille, à ses descendants  comme il est fort et vivant de son patrimoine  et de sa terre ,de ce qu’elle porte …  de « la force vitale » qu’elle constitue

 Pour un africain , son « nom » est très important car ce nom définit sa personne  et il est le seul à connaître ce nom  ,(comme d’ailleurs pour les hébreux de l’ancien testament)    

Souleymane Bachir Diagne : le pluralisme

9 janvier, 2019

En Janvier 2008 eut lieu à Paris des journées de réflexion ,organisées et publiées par l’Unesco sur  le thème  « Rencontre des traditions religieuses de l’Afrique avec le Christianisme, l’Islam et la laïcite

 

Souleymane Diagne en fut un des animateurs

et prit plusieurs fois la parole en développant son thème préféré sur le pluralisme

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Le pluralisme

 Comment le dialogue entre religions est il possible ; être à la fois persuadé totalement de la vérité  de sa propre foi et pouvoir avoir l’ouverture nécessaire pour voir la vérité de la foi de quelqu’un d’autre  ? Ce n’est pas simple Ce qui pourrait nous le permettre c’est quelque chose comme le pluralisme

Le pluralisme n’est pas du relativisme ;Il n’est pas non plus un universalisme abstrait et réducteur 

Le pluralisme ,c’est la possibilité qu’il y ait une Une Vérité Une, mais qu’elle se réfracte de manière plurielle  en présentant  différents  visages de la condition humaine   

les religions se rencontrent dans le pluralisme par leur dimension mystique plus que par leur dimension institutionnelle  et organisée ; C’est pourquoi le soufisme est tolérant  

 Qu’est ce à dire  Tout  âme est naturellement à la recherche de cette vérité  qui est inscrite dans ce moment où elle a consenti à l’amour de Dieu

Qu’on aille chercher Dieu dans le temple ,la synagogue, la mosquée,  tous cherchent véritablement le même Dieu,

Celui qui va chercher Dieu derrière  son fétiche   obéit, à son insu peut être au même moteur qui est son consentement à Dieu (p160)

 

Le rôle de l’éducation (p182 )

C’est en creusant le particulier qu’on atteint l’universel ,mais pour ce faire  il faut éduquer

et cela peut prendre un génération ,25 ans .

Les idées justes en terme d’entente humaine, …cela prend du temps

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Du temps pour nous accommoder…

Toute vie humaine est une vie bricolée

nous passons par des états de misère  qui nous font faire des tas de choses qui sont en contradiction avec  ce que nous croyonsfondamentalement (183)

tout être humain bricole sa vie avec des croyances qui ne sont pas forcement compatibles

 

L’intolérable (p 196)

la tolérance présuppose que tous nous devons être d’accord sur l’intolérable…il est intolérable qu’un enfant soit sacrifiés pour quelque raison que ce soit..

 l’ humanité  a progressé dans sa totalité  vers quelque chose qu’on appelle les droits humains

une des conditions du dialogue c’est l’entente sur la signification de l’humain

 le contenu positif à donner au dialogue représente  une autre difficulté considérable …Faut il parler de syncrétisme.. de juxtaposition de croyance …

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Au sein même de l’Islam

Il y a de grandes différences ;L’islam africain n’est pas le même que celui de l’Asie ou celui des arabes …(p 200)

 

Souleymane Bachir Diagne : Les manuscrits de Tombouctou

8 janvier, 2019

En  2012  JM Djian a publié un livre magnifique sur « les manuscrits de  Tombouctou

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Souleymane Bachir Diagne  dans une courte postface écrit  

Dans son célèbre poème « prière pour la paix » Léopold Sédar Senghor écrit 

Les chrétiens ,abjurant Ta lumière et la mansuétude de ton cœur

ont éclairés leurs bivouacs avec mes parchemins

torturés mes talibés déportés , mes docteurs et mes maitres de science

(Senghor)

 

Il est faux que l’Afrique soit tout naturellement  comme par essence une civilisation de l’oralité  

Il ne faut pas oublier que l’arrivée de l’Islam sur le continent noir, dès les premiers siècles de l’hégire,  a signifié l’introduction du Coran dans ces régions …

Bien entendu l’écriture se fera  d’abord en langue arabe ..

plus tard, progressivement  se développera aussi  une littérature en langues africaines endogènes ,parfois profane ,écrite en caractères arabes  

 

En introduction du livre ,il est écrit  

on trouve à Tombouctou 100.000 manuscrits

Dans la  région de Tombouctou ont  en trouve plus de 300000 

des milliers de  famille détiennent chez elles,  depuis plusieurs générations,  quantités de manuscrits dans des cantines rouillées entreposées dans leur grenier  

Dans un périmètre plus large qui couvre  une parti du Niger et qui s’étend de Walata à Gao en passant par Djenné et Segou ,des historiens  maliens évaluent à près de 900.000 le nombre de ces manuscrits  écrits et recopiés depuis le XIII   

 

Parmi les vieux  livres d’histoire de Tombouctou citons   

le Tarik el  soudan

et le Tarik el Fettach du 17é siècle sur l’histoire de l’empire Songhaï

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Mudimbe V.Y écrivain philosophe congolais né en 1941

7 janvier, 2019

 

Avant tout philosophe

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Mudimbe  a écrit aussi des romans

 en 1973  « entre les eaux »

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en 1976  « le bel immonde »

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puis il s’investit davantage  en portant des jugements sur l’Afrique 

en 1979  « l’écart » 

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sur la religion

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Voici ce qu’en dit en l’an 2000 Justin Kalulu  Bisanswa,  dans les « cahiers d’études africaine N° 160

   Le public lettré ne se prive pas d’adjectifs (rebelle, juste, novateur, insaisissable, abscons, etc.) pour dire son propre malaise à porter jugement et valeur sur l’œuvre de Mudimbe, laquelle a toujours suscité deux attitudes de lecture extrêmes :

d’une part, un engouement sans bornes ; de l’autre, un rejet sans appel.

Il n’est pas de ces écrivains qui inspirent un intérêt moyen :

 on l’idolâtre jalousement comme son écrivain fétiche,

ou on démissionne devant l’exigence du flux de son verbe et de la rigueur de son épistémologie.

 

La fiction et la réalité sont comme confondues. Même le fait d’avoir enlevé l’habit de moine, tout en continuant à réagir, dans ses réflexes, jusque dans sa coiffure même, comme bénédictin — selon ce qu’il dit lui-même dans son autobiographie –, participe de cette fable, ressassée à l’envi par lui-même et par des analystes qui se limitent à constater son occidentalisation.

 

Je récapitule : une enfance esseulée et passée tôt dans des couvents,

 une vocation sacerdotale et monacale avortée,

 une brillante carrière professionnelle dans un nouveau monde,

un admirateur infatigable de l’Antiquité classique,

et donc, dit-on, un Africain aliéné,

 et, pour couronner le tout, une œuvre diversifiée qui rend l’auteur inclassable et qui captive pour ses promesses.

 

C’est, avec d’autres termes, le scénario que l’on entend et lit sur lui au gré des rencontres scientifiques et des lectures. La légende est à ce prix, et il faut avouer que Mudimbe ne réussit pas mal. Mais sur quel Mudimbe s’arrête-t-on : le philologue, l’écrivain, le sociologue, le philosophe, l’anthropologue, l’apprenti peintre ? (Justin Kalulu  Bisanswa, cahier d’etudes africaine N° 160

 

 

Felwine Sarr né en 1972

6 janvier, 2019

Felwine Sarr

né en 1972 ,il  est un écrivain économiste universitaire et musicien sénégalais.

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Ecrivain

En  2009 il publie son  livre « Dahij »  considéré comme  un OVNI littéraire selon la critique, un « djihad intérieur » selon lui-même.

Puis en 2012  les  « Méditations africaines » (Mémoire d’encrier, 2012),

et « Afrotopia »

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Musicien

il a publié 3 albums de musique

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Libraire  et éditeur

Avec Boubacar Boris Diop et Nafissatou Dia Diouf, il a repris la  Librairie Athéna située dans le centre-ville de Dakar. 

Ils comptent  publier  des œuvres de littérature africaine anglophone ou lusophone, et  rééditer des ouvrages d’auteurs sénégalais. «Nous voulons enrichir le stock et le réorienter afin que toute la littérature africaine et sénégalaise soit disponible dans cette librairie. Nous venons d’ailleurs de nouer un partenariat avec ‘‘Présence Africaine’’.

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Cette librairie a-t-elle de l’avenir ?

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Les ateliers de la pensée

Felwine Sarr est Professeur à l’université Gaston-Berger où il dirige le Laboratoire de recherche en économie de Saint-Louis (LARES), et y organise les Ateliers de la pensée

 Il organise en 2016  avec le philosophe camerounais Achille Mbembe la première édition annuelle des Ateliers de la pensée (28-31 octobre) à Dakar et Saint-Louis (au Sénégal).

L’objectif : faire le point sur l’état de la réflexion en Afrique, avec une vingtaine de chercheurs et d’écrivains d’expression française parmi lesquels Léonora Miano, Souleymane Bachir Diagne, Mamadou Diouf, Nadia Yala Kisukidi, Boubacar Boris Diop, Romuald Fonkoua, Alain Mabanckou, Abdourahman Waberi et Sami Tchak.

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Penser l’Afrique en tant qu’africain

Dans un article du « Monde »,publié en 2015

Il tente de répondre à la question

Comment penser l’Afrique et se penser en tant qu’Africain autrement ?

« Pour penser l’Afrique autrement, j’évoque une « rupture radicale » dans nos postures, nos paradigmes, nos façons de nous lire à travers les yeux de l’autre.

…nos intellectuels s défendent l’islam comme socle de leur identité fondamentale, et non la culture négro-africaine. Ils oublient qu’ils sont pris en tenaille entre deux aliénations, avec un pied en occident et un pied en orient, sans savoir où est leur tête.

Cette situation est assez symptomatique d’une forme de schizophrénie que nous vivons sous nos latitudes.

Aucun futur n’est envisageable si les Africains ne pensent pas par eux-mêmes et pour eux-mêmes leur présent et leur devenir

La liberté doit être une passion africaine désormais, parce que le continent en a été privé deux fois, ces cinq derniers siècles, avec la traite et la colonisation. On ne peut pas continuer d’être à la remorque des rêves des autres.

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Il invite les penseurs Africains  à  repenser des notions africaines comme le jom (« dignité »),  teranga (« hospitalité »), le ngor(« sens de l’honneur »)… en délaissant les chemins tracés d’avance et les idées toutes faites

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D’autres engagements .

En Février 2018 il fait parti des signataires d’une lettre qui réclame la liberté de Tariq Ramadan

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En fin 2018 il est chargé par le gouvernement du président Macron de superviser la restitution des œuvres d’art aux Africains

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Felwine Sarr : Dahij

5 janvier, 2019

 

Qui donc est  Feldwine Sarr  ?

Un musulman  ?

un soufi peut être ?

en tous les cas, un croyant ouvert au pluralisme

comme son ami Souleymane Diagne ,lui aussi Sénégalais 

ou comme Eboussi Boulaga ou Mudimbe

anciens séminaristes catholiques 

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Centre d’étude des religions  

Feldwine Sarr a créé un Centre d’études des religions, à la faculté des sciences humaines de son université.

. La religion est censée éclairer, libérer les âmes. Est-ce qu’elle le fait? Est-ce que les propositions qui nous sont faites ne sont pas des propositions d’asservissements, d’obscurcissement?

  L’art de bien vivre se conjugue à l’art de bien disparaître. Ainsi, on se pose la question du sens de son existence, de ses actions et de la valeur que l’on donne aux choses. Il ne s’agit pas d’une forme de goût pour la mort. Je dirais plutôt que ces interrogations ont, chez moi, pour but de fonder une éthique immanente née de ma propre expérience et de tenter de traverser le temps qui nous est imparti, et dont on ne connaît pas la durée, de la meilleure façon qui soit.

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Il aborde les problèmes religieux dans 2 livres

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Dahij 

publié en 2009

Ce livre est préfacé par  Souleymane Bachir Diagne,

 «Ce livre est un jihad. Une guerre intérieure. Un jihad pour sortir de soi-même, de ma race, de mon sexe, de ma religion, de mes déterminations. Un jihad pour aller vers moi-même. C’est un désir de naissance, donc de mort. Exister par ma volonté de vie,

 Ce livre, c’est le mot qui déborde. Celui que je ne contiens plus. Celui que n’étouffent pas mes préoccupations quotidiennes. Ce mot qui résiste au trajet du tram, à la journée de travail, à la prose quotidienne, aux vicissitudes quotidiennes. Écrire comme par débordement, comme par excès. Ce mot qui survit. Ce qui résiste à l’assignation au temps social, à la confiscation du présent, à la dilapidation du temps, à la résignation, à la fatigue, à l’abdication, à la mort lente.

 . Ce n’est pas non plus une confession, car il n’y a rien à avouer. C’est un combat spirituel. Pas celui que mènent les anachorètes ni les ascètes. Il ne vise pas à libérer l’âme du corps, l’esprit de la chair. Il est tentative de « posséder la vérité dans une âme et un corps ».

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Les méditations

publié en 2012

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Felwine Sarr :Les Méditations

4 janvier, 2019

Les « méditations » de Feldwine Sarr furent publiées en 2012

« C’est un livre d’érudit. Un ‘‘compagnon de route’’ à qui l’on peut demander conseil. Un livre qui laisse des traces.»( Boubacar Boris Diop)

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 Dieu

« Mon Dieu personnel :c’est  mon aspiration à la vérité, dans tout acte, toute pensée, tout sentiment ».
…Mon Dieu je t’aurai aimé au-delà des paroles et des formes que les hommes t’auront prêtées ».

L’amour des autres

La relation à autrui est le lieu de la quête de Dieu… et de l’accomplissement de cette quête ».
Il faut rechercher « la proximité compassionnelle avec tous les êtres »

 «L’amour est  une blessure. Son goût tient de l’aigre-doux du maad, ce fruit de Casamance, mâtiné de sucre roux. Il est un possible jamais complètement réalisé. Un deuil, dès sa naissance

  « Mes frères sénégalais ont un égo très fort »,.. s’affirmer pour exister est la règle ;

Pour cette entreprise, de tous les bois,ils font feu :généalogies ,héritages ,forces et fiertés sont convoqués  

 

Le silence .

: « Je rêve de la paix silencieuse des neiges du Kilimandjaro ».

Malheureusement « comme l’univers, après avoir été chaud, nous refroidissons au cours du temps ».

.L’éveil

 « Prendre une voie d’éveil. P eu importe qu’elle soit celle des africains, des grecs anciens, du Bouddha, du Tao, du hassidisme, du Christ, de l’Islam,

  Le sens  

:En éclairant un monde, même affreux, on le domine ».

 l’union avec le Cosmos, la fusion de l’homme avec le Tout, avec la Réalité qui est une. Certains l’appelle Fana, d’autre Tao d’autre Maha Yoga ».   

Felwine Sarr ; L’ Afrotopia

3 janvier, 2019

L’Afrotopia  d’après un article donné par Amzat Boukari Yabara  dans la revue africaine en 2016

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 l’Afrotopia  est « une utopie active qui se donne pour tâche de débusquer dans le réel africain

 les vastes espaces du possible et les féconder ».

…Felwine Sarr invite les Africains à penser « contre la marée ».

…et rappelle « l’exigence d’une absolue souveraineté intellectuelle »

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Sarr  essaie de  construire une pensée africaine autonome,

Il évite les polémiques sur  les relations néocoloniales, et ignore les réactions nationalistes des régimes africains.

 

L’économie

Le développement de l Afrique est à la merci des  multinationales prédatrices

Les africains doivent  trouver un équilibre,  démographique et politique et imaginer

« des dispositifs institutionnels qui délèguent la gestion des ressources naturelles des nations à des institutions indépendantes du cycle électoral et des régimes en place ».

En privilégiant la quantification, l’économie favorise des modes de régulation fondés sur la prédation et l’accumulation, plutôt que sur l’intégration de l’humain dans un cadre social et solidaire

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Psychologie

l’Afrique doit « se guérir, se nommer »

se libérer  du  complexe d’infériorité envers la « science du Blanc » à l’exemple de Frantz Fanon et Cheikh Anta Diop

  Sarr  lui même musicien ,à l’écoute des rappeurs entend ’indignation croissante des jeunes africains

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Ces jeunes  chantent aussi une Afrique imprégnée de cette « philosophie de l’ubuntu  menée par Nelson Mandela en Afrique du Sud

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Philosophie  

Felwine Sarr,  avec   Valentin Mudimbe, estime que « les chercheurs africains doivent prendre la responsabilité d’une pensée qui porte sur leur destin

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Politique

Felwine Sarr relance l’appel à « prendre le large »…« Oser réinventer l’avenir » avec une  référence évidente au titre d’un recueil de discours de Thomas Sankara

 

L’Afrique doit se guérir, se régénérer par des greffes provenant de son propre tissu

L’Afrique  « n’a personne à rattraper »,

l’ Afrique « doit quitter cet âge immature où les nations ne se posent que l’unique question de la quantité de richesse produite ou prélevée par prédation »,

L’Afrique est celle qui, de par sa jeunesse et son essor démographique, doit incarner une « montée en humanité ».

l’Afrique, n’a plus d’autre choix que d’arrêter de confier son destin aux autres et de construire ses propres alternatives.

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Gakaara wa Wanjaũ (1921- 2001) :Ecrivain kenyan

2 janvier, 2019

Un auteur prolifique ,Gikuyu, historien, rédacteur en chef et éditeur du Kenya.

Un Balzac 

Ou mieux un Eugene Sue qui a tant écrit de feuilletons sur les « mystères de Paris » 

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Gakaara écrit 

pour le peuple

sur le peuple

dans la langue du peuple

en  Gikuyu

Il n’écrit pas pour être  connu dans le monde

il écrit pour son peuple

 

Une écrivain

connu chez lui par les petits

peu par les élites  

Militant ,fils de pasteur  

sans diplôme

Admirablement  sotie de l’ombre grâce à  G Pugliese

qui écrit sur lui ,en 1993 un article  dans la revue « politique africaine  ( n 51)

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Les premiers écrits

 En 1946 il fonde la première  association d’écrivains du Kenya et peut-être la première de toute l’Afrique subsaharienne .

En 1948 il écrit  son premier pamphlet en swahili (L’Esprit d’énergie et de persévérance à l’usage des Africains), qu’il va réécrire et traduire  en novembre 1952 en gikuyu

Après l’accueil enthousiaste réservé à son premier pamphlet politique (5 O00 exemplaires vendus au Kenya), Gakaara décide de créer sa propre maison d‘édition à Nairobi où il devient un militant politique engagé dans la presse africaine et un écrivain professionnel…(p 100)

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La prison  (1952-1961)

En 1952, l’auteur lance sa revue nationaliste en gikuyu, « Quelles sont les nouvelles ? 

Suite à ses écrits politique il est mis en prison par l’administration coloniale

Il est libéré en 1961 et fonde des 1962 une nouvelle imprimerie

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Les atiriri Séries

En décembre 1966 il lance les atiriri  Serie

…des petites histoires …des articles sur des sujets d’ordre général, comme la santé, l’activité économique et même la psychologie. … Elles sont écrites surtout sous forme de dialogues,

Pour enseigner les bons comportements et les coutumes gikuyu (p 101)

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Des écrits de 20 pages en moyenne

vendus dans les lieux publics ,au marché , dans les villes et les villages comme en Europe dans les kiosques de gare… pas chers

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Un magazine

en 1976 il lance une nouvelle revue  qui contient sous forme de feuilleton les aventures de Kiwai wa Nduuta qui voyage beaucoup et décrit parfaitement la vie au Kenya    

Le Kenya décrit dans les nouvelles du cycle wa Nduuta est un pays où chômage, délinquance, prostitution, violence et corruption sont devenus des éléments dominants, notamment de la vie en milieu urbain   (p 103)

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Sa rencontre avec Ngugi wa Thiong’o

. En dépit du fait que les remarquables travaux littéraires de Gakaara n’aient pas attiré l’attention des spécialistes au Kenya et à l’étranger, ils n’en éveillèrent pas moins, au début des années 80, la curiosité de Ngugi wa Thiong’o, l’intellectuel gikuyu par excellence, dont le centre d‘intérêt était devenu l’usage du gikuyu.

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C’est alors que Ngugi wa Thiong’o prend connaissance du journal écrit en prison par Gakaara 

Il le fait traduire en Anglais 

   Le journal de Gakaara fut publié en gikuyu en 1983 et, en anglais, en 1988. Les universitaires gikuyu qui firent la promotion du livre permirent à Gakaara de remporter en 1984 le prix Noma pour l’édition en Afrique

…Ces universitaires gikuyu  présentèrent ce journal comme

« un journal de prison d’un résistant … le document historique le plus important de toute la littérature kenyane de la résistance (p 106)

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Ses déboires

Dans ce « journal »  Gakaara dit beaucoup de bien de Kenyatta qu’il admire

Cela ne plait guère aux écrivains kenyans qui sont en exil et qui suppriment au moment de la traduction du livre les éloges faits à Kenyatta en les remplaçant  par des critiques acerbes  

Ce fut un nouvelle source d’ennui pour  Gakaara ,qui fut mis de nouveau  en prison

Il arrive à se disculper mais depuis il a du mal à ,se faire lire et se trouve  confronté à de sérieuses difficultés pour écrire ( p 109)

 

 

Achille Mbembe :un homme déchiré . Qui est il vraiment ?

1 janvier, 2019

 Achille Mbembe nous donne  en 1993 dans le numéro 51 de la revue « Politique Africaine »un aperçu de ce qu’ il a  vécu au Cameroun avant de quitter son pays  

Il parle rapidement de son  enfance dans son village d’origine puis de son premier contact avec les colons

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Elève de dominicains

Avec eux, peu à peu il s’éloigne de ses croyances  africaines

J’avais donc beaucoup fréquenté les milieux cléricaux. Comme beaucoup d‘autres africains, on me fit lire, très tôt, la Bible . L’Eglise catholique romaine m’inculqua, tôt, le sens de la culpabilité, de la mortification et du repentir. On m’incita à mépriser le «  monde » et ses tentations : les plaisirs impudiques du lit, de la ripaille et de l’ivrognerie, le luxe et tout ce qui avait trait à la richesse, les passions et les appétits ; bref, « tout ce qui passe » et n’est pas, par conséquent, appelé à durer. Sur cette route de la vie, il fallait tendre à l’essentiel : l’obsession de l’ éternité , les mots pour dire l’infini, bref, comment passer la douane céleste. De toute la gent cléricale, les dominicains avaient été les plus accueillants. C’est à leur contact que j’appris à penser ouvertement, et à réfléchir sérieusement sur un type de conduite de vie qui fit un choix à la fois moral, éthique et politique. (p 75)

Mais Achille n’eut jamais vraiment la foi

Cependant il reconnaît avoir beaucoup reçu des dominicains

Chez eux il fis connaissance de Guitteres ,le théologien de la libération

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La JEC

Chez eux il entendit parler de la JEC  et de son journal « Au Large »

Très vite, je m’étais retrouvé au secrétariat national, en charge du journal du mouvement, Au Large. On y publia, pendant trois ans, $es textes vigoureux, qui mettaient explicitement en cause 1’Eglise et 1’Etat , et qui irritèrent particulièrement l’archevêque de Yaoundé, au point qu’en 1980, il nous transmit une correspondance dans laquelle il désavouait les responsables du mouvement et se lavait pratiquement les mains de tout ce qui pouvait nous arriver à titre individuel (p 78)

Achille se senti alors rejeté par l’église officielle

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Il  rencontre  Jean Marc Ela

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Avec la JEC  naquit l’idée des « camps-paysans ». Ils étaient destinés aux étudiants,

..et c’est à ce titre que je me rendis à Dar es-Salam en septembre 1980. Voyage décisif puisque je, rencontrais, pour la première fois, mon compatriote Jean-Marc Ela dont j ’avais lu, quelques semaines auparavant, « Le cri de l’homme africain, » ce livre fanonien à certains égards, qui ne marqua pas seulement la fin de mon adolescence et le début de mon « ex-patriation », mais que je traîne partout avec moi et relis chaque fois que je suis tenté d’oublier d’où je viens (p 79)

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Eboussi Boulaga  

Il découvrit Fabien Eboussi Boulaga  qui avait déjà  écrit «  Christianismes suns fétiche

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C’est alors,  je découvris, progressivement, dans le murmure des jours, que je pouvais, sans drame, vivre aussi bien sans les superstitions chrétiennes que sans les fétiches des religions païennes.( P 83)

Ainsi s’envolait, comme en fumée, une part de tout ce que j’ai été, de ce que j’ai voulu être à un moment donné, de ce que je suis devenu, du moins en attendant les autres tournants. Tout d’un coup, ce fut comme si rien, ou presque, ne valait plus la peine : comme si, au détour du chemin, je pouvais être happé moi aussi, comme ça, éteint comme un son qui meurt, par la mort  (p 84),

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Um Nyobe

En 1981 il écrit un mémoire sur le héros du Cameroun qui lutta contre les colons mais qui fut volontairement oublié par  les nouveaux gouvernants du pays  .Il doit partir 

Mais où aller ?

Que penser ?

Qui croire ?

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