Archive pour la catégorie 'Ecrivains africains'

Achille Mbembe : L’ exil

31 décembre, 2018

A la fin de ses études au cameroun ,Achille Mbemebe  rédigea  un mémoire sur Um Nyobe , un résistant qui avait été tué par  les colons mais qui par la suite avait été  volontairement « oublié » par les nouveaux responsables du pays,

Ceux ci le harcelèrent et Achille Mbembe  a  dû fuir  et partir en exil

En 1993  ,il raconte dans le numéro 51 de » la revue « politique africaine «  quel fut alors son désarroi

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Oh irais-je ? On me dit, non sans raison : dans cette contrée d’Afrique appelée, récemment, le « Cameroun ». Mais, qu’est ce que le «  Cameroun » , le «  Gabon », la «  Guinée », le « «  Congo « « , le Ghana,, le «  Kenya » ou la «  Côte-d’Ivoire » »), sinon des conséquences obscures de l’imbécillité conjuguée des Blancs et des Nègres ? (p 84)

 Qu’est-ce donc que le  «  Cameroun «  cette contrée d‘où je viens et qui ne m’indiffère  point – sinon une lourde figure d‘os,…, pendant que 1’ « autorité » ou ce qui en tient lieu arrache leur gagne-pain aux bouchers et à la foule des vendeurs à la criée, ferme les journaux et persécute les écrivains, bloque la circulation, abat un chauffeur de taxi et tue un proche parent, saisit les biens meubles et incendie les marchés, casse les machines et altère les monnaies, écrase les gens d’impôts, ’extorque leurs biens et les force à accepter ce qui est mauvais et douloureux alors même que c’est évitable,les empêche de gagner leur vie licitement, de s’assurer le pain journalier par des moyens honnêtes, de se protéger contre les abus de la vie, les laisse moisir dans les cachots, leur défonce et leur vide les reins, leur écrase les testicules, leur tord joyeusement le pénis, la bouche gonflée de vent, et la chair ivre de corruption  ? (p86)

Ne demandez pas  à moi – ou à Mudimbe, ou à Appiah, ou à qui que ce soit d’autre pour la circonstance, Mongo Beti, Ngugi w’a Thiongo et les autres Pourquoi nous partons….car  je suis  parti en ’France  en 1984  (p 87)

La France

 Dès mon arrivée en France, j’avais collaboré,, à l’hebdomadaire de la gauche catholique, Témoignage chrétien. J’avais aussi, presque aussitôt, publié dans Le Monde diplomatique.

…je m’intéressais sérieusement, plus tard, aux travaux de deux Africains, V.Y. Mudimbe et Mamadou Diouf, tous les deux engagés, chacun à sa façon, dans un « monologue » sur l’Afrique et son séjour dans la nuit du monde, (p 92)

et à sauver Um Nyobe de l’oubli, à le ramener à la vie, à le «  ressusciter » (p93)

 

Les Etats Unis 

Puis je suis parti aux Etat Unis…

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Nyobe encore !

 un jour de février, c’était en 1991, on m’a demandé de présenter mes travaux à l’université de Pennsylvanie à Philadelphie. Ce soir-là, je me suis efforcé, pour la première fois en public, de rendre lisible la mort de Um, et d’interpréter cet objet historiographique comme lieu où le pouvoir colonial et sa négation par l’indigène placèrent, tous les deux, leurs langages. J’ai raconté comment la mort de Um et l’apparent silence qui le frappèrent étaient un lieu d’excès, dans le double sens où le colonialisme venait s’y évanouir, en dépit de sa victoire formelle; et où, par sa médiation, 1’État postcolonial venait brimer quelqu’un qui ne pouvait plus être là pour dire : « Je suis mort ».

 La nuit

 c’est la nuit-du-monde-africain-postcolonial. C’est elle qui nous condamne à nous brouiller avec tout le monde, notre famille notre pays, notre société, notre culture, ses élites, sa piétaille, nous-mêmes. C’est elle qui nous oblige à abandonner le village à l’ombre duquel nous avons grandi, avec ses gens, ses tombes, ses histoires, les cousins, la Vierge, le crucifix et tout le reste. C’est elle qui nous oblige à partir du village  à l’ombre duquel nous avons grandi, avec ses gens, ses tombes, ses histoires, les cousins, la Vierge, le crucifix, et tout le reste. C’est elle qui nous force à «  partir , loin, très loin, au-delà des mers et des océans, pour enfin pouvoir raconter, dans nos propres mots, l’histoire d’un mort, ( p 96)

 I1 m’arrive alors, en ces moments d’incertitude, d‘écouter le chant qui sourd de l’Afrique, l’immense envie de vivre, de ne pas périr que charrie la musique, le corps qui danse et qui rentre en transe, le masque qui se déploie dans la répétition, le tragi-poétique du quotidien, ses ratés, sa prolixité, sa descente dans l’hilarité,… (p 97).

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La déception 

Quel dégoût

à en vomir

en lisant tous les fantasmes,et les horreurs racontés par les historiens ,les philosophes ,,les anthropologues, les psychologues …  sur la culture des africains

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Afrique du sud

Achille Mbembe continue son récit

 en 2010 dans  son livre  «  Sortir de la grande nuit »

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Mamadou Diouf,(1951…) Historien camerounais

30 décembre, 2018

Mamadou Diouf   est un historien sénégalais  qui sait avoir un regard sans complaisance sur les sociétés contemporaines en Afrique

Il a évidemment réagi , en tant qu’historien lors du discours de Dakar de Nicolas Sarkozy en  2007

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 Docteur de l’Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne, en 1981. Professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (département d’histoire), au Sénégal,
Le 07 décembre 2006, Mamadou Diouf a été nommé directeur de l’Institut d’études africaines,  de l’Université de Columbia (USA)

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Il est proche  de Souleymane Bachir Diagne avec qui il a ensigné à Dakar  

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Un historien prophète

Quand il analyse les  manifestations des jeunes au Sénégal

il semble annoncer la venue des gilets jaunes ?

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Un historien du présent  

Plus simplement, peut-on être intellectuel et africain ?

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Mamadou Diouf : Les intellectuels africains en 1993

29 décembre, 2018

En 1993 Mamadou Diouf  écrit dans « la revue politique africaine (N°51)un article sur les intellectuels africains face à l’emprise démocratique

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Les réflexions de V,Y. Mudimbe et, d’A. Mbembe et les débats .qu’elles on: provoqués, nous dispensent de- .revenir sur les questions ontologiques de l’écrire et du penser .africains, en relation-avec le passé (colonial) et le présent (occidental, libéral et démocratique) (p36 )

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 L’intellectuel  africain . est toujours défini par rapport  à un, référent…..i1 fait partie d’une structure ‘de parenté qui. le -distribue ‘comme un cadet -attendant ‘toujours- qu’attestation (p37)

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Constamment ballotté entre deux pôles, entre  l’.insurrectionnel (la, subversion des techniques des savoirs ).et le révisionnisme  l’intellectuel- africain. est .sommé  d’ être  militant….

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La prise en main de la société

Les intellectuels africains se sont en effet très. tôt arrogés le .monopole de l’interprétation idéologique du  devenir des sociétés africaines.(p39)

 

. En. s’aménageant un. espace dans  ’la société coloniale, les. instituteurs, .médecins. africains, agents, administratifs ., , s’attribuent ainsi un rôle pédagogique vis-à vis de leur propre. société:. ,Ils  sont largement influencés par le pouvoir’ des clercs des II ‘et- IVe Républiques-françaises .En entretenant un rapport très équivoque – soumission et hostilité – avec Ie pouvoir, colonial et la société civile

 Ainsi, la ,nouvelle  culture citadine  qui s’instaure, dédaigne les cultures populaires (p 41)

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Dès lors, trois modèles vont s’imposer. et structurer l’espace idéologique africain

lé modèle de la modernisation,

le- modèle culturel nationaliste

le modèle- marxiste (p 41)

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L’emprise de l’Etat

Peu à peu  l’’Etat devient ainsi une réalité incontournable. L’histoire post-coloniale démontre en effet que 1′Etat dans son extension a réussi à dominer la société civile et non à la servir (p 42)

 La réduction de l’activité intellectuelle à la seule prise de parole politique permit ainsi à la nouvelle classe dirigeante de délimiter un  ghetto surprotégé pour les enseignants, les universitaires et les chercheurs, secteurs dans lesquels se recrutait la dissidence.

Déconnectés de la société aussi bien au niveau du langage, de la pratique politique que du mode de vie, ils offraient au pouvoir politique la possibilité de ne pas s’occuper de la mise en place d‘une censure codifiée et systématique. L’autocensure et l’opportunisme firent le reste.

  C’est ainsi que, très vite, l’université ne fonctionna plus comme lieu d’une autonomie intellectuelle. La fonction universitaire va précipiter les enseignants et chercheurs vers des stratégies individuelles d‘ascension sociale et d’accumulation financière au service de la bureaucratie ou du secteur public.

 Pour les paroles dissidentes, ce furent la prison, l’exil et parfois l’assassinat.

. L’intervention des militaires sur les campus universitaires de Lubumbashi … et la présence, massive des universitaires dans les gouvernements, les palais’ présidentiels et les partis politiques, sont des indices,.. de l’enjeu que constituent  aujourd’hui ‘encore les ,universités,, la recherche: et, la création, dans la’ mise » en ‘ordre .politique africaine (p 43)

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La crise

La technocratisation de la. gestion- gouvernementale consacre  l’obsolescence du regard intellectuel nationaliste porteur d’un projet politique. Au contraire, la politique devient. une affaire ‘de professionnels.

  l’émiettement  de l’espace politique par  le ,multipartisme ,et la profonde désagrégation des institutions’ éducatives  ont eu comme conséquence, la  » réapparition’ ,de logiques ,ethnique, confessionnelle, régionales, etc-.

~L’échec politique des, porteurs de la modernisation. a .poussé une partie de la ,société vers un retour aux  intégrismes  religieux (musulman, et chrétien) et à  la, ,revendication ethnique.

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La, confrontation entre le « terroir » et « le territoire.national » amène une .partie- de l’intelligentsia africaine. à un repli corporatiste.

Avec » le déshabillage de l’Etat,. .¡es intellectuels ,perdent .leur: place privilégiée dans le système socioéconomique ,,.et,, avec. elle, leur. fonction tribunicienne.

,Les, nouvelles, figures idéologiques. (indigènes et religieuses) s’inscrivent dans, ,les, « terroirs », plutôt que dans les territoires. L’informel et la technocratie se partagent le champ du discours et de la pratique politiques et économiques.

La notion de réseau intellectuel ., et -de recherche qui se, généralise, achève de banaliser l’intelligence ‘africaine;

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NB

C’est ainsi que beaucoup d’intellectuels partirent pour aller enseigner  dans les universités américaines où ils étaient mieux accueillis qu’en France   …y compris  Mamadou diouf

 

 

Les « gilets jaunes » et l’historien sénégalais Mamadou Diouf

27 décembre, 2018

Le mouvement Set /Setal à Dakar

Pouvons nous comparer les « gilets  jaunes » qui manifestent en  France, en cette fin d’année 2018 ,avec les jeunes  Sénégalais qui ont manifesté à Dakar entre le mois de  Février 1988 au mois d’avril 1989.)

Ce fut à la suite de la réélection controversée du président Abdou Diouf, en février 1988.  La jeunesse dakaroise participa activement à ces mouvements contestataires, alors qu’elle avait été précédemment exclue du débat politique et de la vie démocratique. en instituant leur mouvement Set/Setal (= rendre propre)

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On est en effet très surpris par l’analyse faite sur ce mouvement en Juin 1992 par l’historien sénégalais Mamadou Diouf  dans la revue « politique africaine »

C’est une véritable prophétie sur ce qui se passe ne ce moment en France

voici ce qu’en dit Mamadou Diouf 

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Un mouvement inattendu 

  La jeunesse sénégalaise fait irruption au pas de charge sur la scène politique. Personne ne l’attendait mais elle n’en a cure. La peur de l’avenir s’exprime par une formidable rage de détruire. Entre deux jets de pierre un lycéen de 17 ans lâche : “NOUS allons tout casser pour mieux  reconstruire.(p 42)

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La désertification des campagnes

le désengagement de 1’Etat s’effectue dans de très nombreux cas dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’assainissement. La fonction publique, les institutions publiques et parapubliques « dégraissent » et la paupérisation s’installe. C’est aussi le moment choisi par 1’Etat pour accélérer la mise en application de la réforme de l’administration locale et territoriale lancée en 1972.(p 43)

 .., toutes ces pratiques dans la ville, nous a conduits à interroger les enjeux politiques actuels de la gestion urbaine, ceux du monde du travail, des loisirs … toutes choses allant de pair avec le désengagement de I’Etat, la sollicitation des identités ethniques, religieuses,et  régionales  (p 45)

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La morgue

bien plus que la motivation politique, la stylistique du pouvoir, ses signes de force incontestable, sa morgue( p46)…et l’ascension de la technocratie(47)sont à la source du mouvement

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Les écarts de salaire

ses signes symboles ( l’embonpoint, l’or, la générosité, les puissantes voitures …) ont été décisifs dans la mobilisation des jeunes, dans- leur assaut contre la classe dirigeante et les représentations de 1’Etat (p 46).

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Les ronds points ou l’arbre à palabre

Les populations semblent s’être données les moyens de remplir le vide que 1’État a créé faute de moyens financiers. Espaces propres, ils deviennent des lieux de rencontres, de débats et certainement d’évaluation des politiques mises en œuvre. L’appropriation de l’espace s’accompagne d‘une prise de parole, d‘une récréation de la palabre, non plus sous l’arbre à palabres  mais face à un baobab stylisé (le rond point) qui serait .le symbole du dialogue, de la concertation et du travail.p 51

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Les représentants légitimes  

Mais un groupe ne peut exister socialement que s’il est parvenu à se faire accréditer, à émerger sur la scène publique par l’intermédiaire de porte parole ou de mandataires et à créer ainsi son propre espace public

 

Les revendications

 Un recensement plus ou moins exhaustif et un classement des thématiques  est indispensable (p51)

 

Les graffitis et fresques murales

Les jeunes sénégalais  s’ étaient aussi exprimés  en faisant des fresques murales  et des graffitis 

Les fresques murales,  sont l’expression d’une mobilisation de nouveaux idiomes pour rendre compte de situations inédites. On peut soutenir l’hypothèse que le mouvement du Set/SetaZ et les ,signes annexes qui l’accompagnent, sont les indices d’un dynamisme qu’on avait cru étouffé par l’autocratisme politique et la médiocrité ambiante d’une démocratie inachevée de lettrés incapables de gérer les crises économiques et sociales (.p 50)

Les revendications sociales et politiques demeurent aujourd’hui au cœur des festivals de graffitis et de street art qui se multiplient à Dakar depuis les années 2000.

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NB

 Tous ces jeunes sénégalais avaient en tête le souvenir de l’intifada ou les émeutes à Soweto

En serions nous  là en France ? 

 

 

Aimé Césaire et Roger Caillois

25 décembre, 2018

Dans Le « Discours sur le colonialisme »  Aimé Césaire, n’est pas tendre  avec Roger Caillois

 Il écrit

 

J’allais oublier M. Roger Caillois . 
….qui vient d’éprouver une grande colère. …car l’ethnographie occidentale, depuis quelque temps, .. s’ingénie à mettre en doute la supériorité omni latérale de la civilisation occidentale sur les civilisations exotiques.

…Des « intellectuels européens » qui, « par une déception et une rancœur exceptionnellement aiguës », s’acharnent depuis une cinquantaine d’années « à renier les divers idéaux de leur culture » et qui, de ce fait, entretiennent, « notamment en Europe, un malaise tenace ».

 

La doctrine  de Mr Caillois  a le mérite d’être simple. 

la science

l’Occident a inventé la science.

Seul l’Occident sait penser ;

Aux limites du monde occidental commence le ténébreux royaume de la pensée primitive, laquelle, dominée par la notion de participation, incapable de logique, est le type même de la fausse pensée.

 

Là-dessus on sursaute. On objecte…

Peine perdue !

Il reste, bien sûr, quelques menus faits qui résistent.

 Savoir l’invention de l’arithmétique et de la géométrie par les Egyptiens.

Savoir la découverte de l’astronomie par les Assyriens.

Savoir la naissance de la chimie chez les Arabes.

 Savoir l’apparition du rationalisme ou sein de l’Islam à une époque où la pensée occidentale avait l’allure furieusement prélogique.

 

la morale 

Après avoir annexé la science, le voilà qui revendique la morale.

Pensez donc ! M. Caillois n’a jamais mangé personne ! M. Caillois n’a jamais songé à achever un infirme !….

Eh bien, la voilà, la supériorité de l’Occident : « Cette discipline de vie qui s’efforce d’obtenir que la personne humaine soit suffisamment respectée pour qu’on ne trouve pas normal de supprimer les vieillards et les infirmes. »

La conclusion s’impose face aux anthropophages, aux dépeceurs et autres comprachicos, l’Europe, l’Occident incarnent le respect de la dignité humaine.

 

 la religion 

Pressons : M. Caillois n’est pas encore au bout de son palmarès. Après la supériorité scientifique et la supériorité morale, la supériorité religieuse.

Ici, M. Caillois n’a garde de se laisser abuser par le vain prestige de l’Orient. L’Asie, mère des dieux peut-être. En tout cas, l’Europe, maîtresse des rites. Et voyez la merveille : d’un côté hors d’Europe, des cérémonies type vaudou avec tout ce qu’elles comportent « de mascarade burlesque, de frénésie collective, d’alcoolisme débraillé, d’exploitation grossière d’une naïve ferveur », et de l’autre – côté Europe -, ces valeurs authentiques que célébrait déjà Chateaubriand dans le Génie du Christianisme : « les dogmes et les mystères de la religion catholique, sa liturgie, le symbolisme de ses sculpteurs et la gloire du plain-chant ».

 

Enfin, ultime motif de satisfaction.

Gobineau disait : « Il n’est d’histoire que blanche ». M. Caillois, à son tour, constate : « Il n’est d’ethnographie que blanche ». C’est l’Occident qui fait l’ethnographie des autres, non les autres qui font l’ethnographie de l’Occident. 

 

Uwem Akpan ; Dis que tu es des leurs

23 décembre, 2018

Dans son livre « Dis que tu es des leurs»  Uwem  Akpan raconte 5 histoires

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Noel dans un bidonville

Stupéfiant !

dans un  bidonville

à Nairobi 

c’est la misère extrême ,la famine totale

la pluie le froid ,les moustiques ,les rats

Une gamine de 12 ans veut  aider sa famille , ses parents ,ses petits frères et  sœurs

et  se prostitue pour pouvoir offrir des cadeaux le jour de Noel

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Grâce à elle, sa famille fête Noel et rend gloire à Dieu

en rendant grâce

tout simplement

 

Cette nouvelle écrit par un prêtre

mélange ce qu’il a  de plus hideux , de plus ignoble ,la prostitution d’une gamine

à ce qu’il a de plus beau ,le don de soi par un enfant

 

Comment pouvons nous juger, condamner   ?

Comment ne pas  s‘émerveiller devant la générosité des pauvres

Pourquoi ce prêtre à t il voulu nous raconter  une telle histoire , ?

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Enfants esclaves

C’est L’histoire 2 enfants innocents  dont l’ainé n’ a que 10 ans

Ils font confiance en ceux là même  qui veulent les vendre comme esclaves  

Ils font confiance à leur oncle Fofo qui rêve d’avoir une moto

à leur maitre d’école  Abraham

à des responsables d’une  ONG

qui tous ne pensent qu’à l’argent

 

Tous sont complices

pour commettre l’ignominie

Vendre des enfants  !

 

Le pasteur d’une église évangélique veut aussi de l’argent pour construire son église

Il n’a pas vu l’ignoble trafique qui a lieu auprès de chez lui

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Guerre de religion en Ethiopie  

malgré les combats entre chrétiens et musulmans 2 gamines restent et se font de loin des signes d’amitié

lentement Sélam a levé une main et t’as saluée …tus as répondu en la saluant lentement de la même manière .. elle a ouvert la bouche pour faire une mimique ;tu as répondu par une autre mimique .. elle a agité ses 2 mains et tu as agité les tiennes ….Elle t’a envoyé un baiser  (p 200)

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Corbillards de luxe

Un jeune musulman fuit son propre pays où il est soupçonné  d’être chrétien et est abattu par des chrétiens qui savent qu’il est musulman

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Que d’enfants  sont  encore et encore obligés de fuir leur pays

et cela depuis si longtemps

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Uwem Akpan : Corbillard de luxe

22 décembre, 2018

Dans son livre « Dis que tu es des leurs»  Uwem  Akpan raconte 5 histoires dont  celle des « corbillards de luxe »

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Corbillards de luxe

Jubril   vivait dans le nord du Nigeria  avec sa mère qui était musulmane

et qui avait été mariée avec un homme du sud qui était Chrétien 

Jubril a été  baptisé tout petit  dans le sud

puis élevé par sa mère musulmane dans le nord  

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Il était devenu musulman convaincu

prêt lui même à tuer les chrétiens 

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Au cours d’une émeute dans le nord

il est poursuivi aussi bien par les uns que par les autres

aussi bien par les musulmans que par les chrétiens  

mais il est sauvé par un musulman tolérant  qui lui recommande de fuir dans le sud

et lui donne l’argent pour voyager dans un bus de luxe

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En ces périodes troubles, beaucoup de Chrétiens  du nord

partent avec leurs morts pour les enterrer dans le sud

et beaucoup de musulmans du sud  transportent les leurs pour les enterrer dans le nord

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Dans le bus qui part vers le sud ,il y a  surtout des chrétiens

Quand ils aperçoivent  que Jubril est musulman ,il le trucident 

malgré la protection d’un vieux chef de village païen et d’un ancien officier qui veut la paix

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Quelle  histoire !

Un  réquisitoire en  faveur de la paix 

une invitation à mieux se connaître

à se respecter

Nous voulons tous honorer Dieu

Chacun à sa manière !

chacun selon sa foi !

 

Dans chaque camp

il y des tolérants 

da hommes bons

des pacifiques 

autant chez les musulmans que chez les chrétiens

Serrons nous la main !

 

Livre à lire et  à relire !

pas seulement par les militants de l’œcuménisme

mais par tous

par tous   !

 

Tous nous sommes des enfants de Dieu

Respectons nous

 

l

 

Efoui Kossi (né en 1962) : L’ombre des choses à venir

21 décembre, 2018

Né en 1962… Sa participation au mouvement étudiant des années 1980, durement réprimé par le régime, l’a conduit à se réfugier en France où il vit et travaille depuis 1990.

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Un poète

un beau sourire

beaucoup d’humour

mais aussi de mélancolie   

et des phrases sublimes  

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Lors d’un interview à TV 5 en 2017

il ouvre son âme  

« les 2 événements  révolutionnaire du 20 é siècle ont  été les indépendances en Afrique et l’avènement du rock en roll…autrement dit le salut des corps»

ou encore

la voix d’un homme c’est  la signature de l’âme personnelle , aussi  personnelle que  les empreinte des doigts …C’est la forme  la plus corporelle de l’esprit de l’homme

ou

la littérature c’est la poésie … 

L’’afrique ce n’est pas celle d’aujourd’hui…l’ Afriaue sera celle de demain …ouverte au monde

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L’ombre des choses à venir

Kossi Efoui dénonce le régime tyrannique  des Eyadema  dans ce roman publié en 2011

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Son père  et bien d’autres  ont été « momentanément éloigné »

 dans les camps de « La Plantation »

et ceux qui ont eu la chance d’en revenir  étaient en de triste état

comme des êtres glébeux qui semblaient être sortis de terre pour de vrai  ,sans être  passés par le ventre d’aucune mère , sans avoir connu dans le ventre d’une mère la cuisson et le raffinage  de la boue dont nous sommes faits  p 31

un père sans voix  

 et lui mon père ,pas un mot ,pas un son ,revenu taiseux  aussi taiseux que ces enfants ….dont on sait déjà, dès la naissance ,qu’ils ne parleront pas ,qu’ils ne diront rien de ce qu’ils ont vu au monde  arrivés blessés avant d’être assez grand pour se battre (p 36)

mon attention était occupée à traquer les souvenir de sa voix (p39)

un père réduit à parler avec des oiseaux

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Ses frères tentaient de passer les frontières

Ces populations n’arrêtaient leur vagabondage dans la foret que pour confectionner à la va vite des villages éphémères en feuilles de bananiers et nervures de palmiers, cuire des aliments avant de se confondre plus loin avec les lianes ( p95)

comme beaucoup disparaissaient on ne pouvait pas les appeler « les martyrs de la libération ou les martyrs de la renaissance ,cà faisait mort-né on finit par parler des « martyrs de l’esprit  moderne » p96)

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Des « hommes crocodiles » aidaient les fuyards

 rien n’ a jamais découragé la volonté et les ruses dont ces hommes s’étaient armés pour délivrer d’autres hommes dont ils ne savaent rien sauf qu’ils étaient dans le tourment  p 111  

 les femmes se cachaient

moi qui lisait  depuis mon plus jeune âge les pensées dans le moindre pli du visage je voyais leur tristesse (p  89 et 109)

 Elle faisait partie de femmes qui avaient dû s’enfuir dans les semaines qui ont suivi les feux de joie « de la libération » …un autre style de célébration : des scènes de Golgotha sur la place publique, où l’on traînait  quelqu’un accroché non  pas à une croix …mais au filin d’une grue… « le jour de la rectification » … ces personnes étaient suspendues et frappées pour ce qu’il appelaient des « fréquentations inappropriées » durant le temps de l’Annexion (120)

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 En pensant à « La plantation » le narrateur s’écrit  

je crois  que je vais  crier …je crois que je vais vomir … vomir (p 127)

Pourquoi le silence de Dieu  (p 128)

Chez nous on fait la fête quand quelqu’un meurt .On dit qu’il est libéré des pollutions de la souffrance…Chez  nous la question n’est pas de vivre comme si on allait mourir demain ,mais vivre comme si on était déjà mort (p 131)

 Si quelqu’un tue ta mère, ne le tue pas ,,envoie le ici ( p140)

 je pense à ces hommes qu’on m’a appris à vénérer…qui n’ont qu’un chose en commun ,cette qualité de confiance  qu’il faut pour se laisser tuer.    Socrate ? un homme qui s’est laissé tuer      .Giordano Bruno ?un homme qui s’est laissé tuer ; Gandhi ? un homme qui s’est laissé tuer…  et que dire de la fascination du mythe du Golgotha ?  Que dire  de l’efficacité de la propagande chrétienne   façonnée avec  la figure d’un homme qui n’ a fait en vérité ,qu’un autre miracle sur terre que celui de se laisser tuer ? 

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Kossi Efoui est il un auteur africain ?

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des mots non pour dénoncer mais pour inviter

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Moussa Konate (1951 -2013 )

19 décembre, 2018

Moussa Konate est un écrivain malien. 

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Il a écrit  plusieurs romans policiers

ce qui est pour lui, un moyen de faire connaitre son pays

son commissaire  Habib est  bien connu de ses lecteurs

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Il a aussi écrit des romans émouvants

où il n’est plus question  ni de négritude

ni de colonialisme

ni de politique

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Dans son roman « une aube incertaine » 

il essaie de comprendre les gens

en particulier les pauvres ,les marginaux ,les exclus 

avec un cœur généreux ,tolérant, respectueux

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Moussa konate est certainement  un homme bon

non violent ,chaleureux

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Le festival « Etonnants  voyageurs »

Ce festival  avait été créé à saint Malo  en 1990 par Michel Le Bris et attire toujours tous les ans autour de 60000 visiteurs

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Moussa Konaté  a  animé  ce festival  au Mali avec  Michel Le Bris,

car depuis 2000, le festival s’exporte à Bamako. La manifestation est devenue une biennale depuis 2006, en alternance avec le festival du même nom en Haïti

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En 2006  à Bamako ,lors de ce festival  a été proclamé le manifeste « Pour une littérature monde en français

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Moussa konate : Une aube incertaine

18 décembre, 2018

Moussa Konaté à publié son roman « Une aube incertaine » en  1985 (edt  présence africaine)

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Le récit  

Faran  est un polygame musulman qui règne en chef dans son village ; Ainsi ll marie d’office Wally à Bata qui tous les  deux sont traités comme des esclaves  ..le couple se sauve et se réfugie dans une mission catholique où Ils sont bien reçus,. Ils sont ,baptisés ,et s’appellent  désormais joseph et Antoinette …mais là ,ils sont exploités par un responsable chrétien Felix

Décu ,Joseph en devient fou  et s’alcoolise ; Quant à Antoinette elle est violée par Felix qui  a simultanément   2 fils

L’un avec sa femme légitime  est Pierre qui deviendra l’abbé Thiam

L’autre est Georges  ,dont la mère est Antoinette .

Georges et Antoinette sont  méprisés et rejetés de tous

Georges le mendiant  et  Pierre le prêtre sont donc demi frère , sans le savoir

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Avenir des religions  

Peu importe l’histoire très émouvante

et triste à en  mourir

ce récit permet à l’auteur l’occasion  de comparer les 2 grandes religions musulmanes et catholiques

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On est surpris de lire des pages comme celle ci

C’est la foi seule qui sauve ..la foi seule   ;Sans elle  tu ne trouveras jamais  le chemin qui mène à la lumière, à la paix de l’âme

Si tous les hommes se disaient  qu’il ya un être au-dessus d’eux ,que c’est Lui qui les a créés ,non pour le mal ,mais pour le bien ,ils ne connaitraient plus ces passions qui dévorent  les âmes ,ces jalousies , ces mesquineries ….Al ors  tu  comprendras et le monde te paraitra  plus clair et tu entreverras son aube radieuse  quand tous les hommes auront compris, enfin, que l’ Amour seul les sauvera et que cet Amour se trouve en Dieu  (p 115)

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Est ce le propre d’un catholique de chasser son semblable ,même si ce dernier est les symbole de la perdition ? Est-ce le propre d’un chrétien de terroriser des misérables qui ne sauraient  vivre si ce n’est de crédits  (p 117)

 

et quelle  tristesse..quel pessimisme …

quand Moussa Konate écrit

« quand les blancs sont partis … l’impôt ne disparut pas ,il se multiplia, les hopitaux  ne se multiplièrent pas ,ils disparurent ,le paysan n’eut pas son tracteur, il devint serf ….. (p 199)

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L’abbé vit que les musulmans se sont établis en  nombre auprès  de la mission  ,qu’on ne dédaigne plus les plaisirs  qu’on considérait  dans son enfance comme honteux … que les prostitués  étaient  nombreuses,  que les débits de boisson ont proliféré, que d’honorables père de famille musulmanes  vont s’enivrer après la prière du crépuscule, que les catholiques désabusés désertent la chapelle.. ;( p200)

 

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