Archive pour la catégorie 'Ecrivains africains'

Ngugi wa Thiong’o « Pétale de sang » : Liliane

17 décembre, 2018

En 1977 Ngugi wa Thiong’o  publie son roman «  pétales de sang » , traduit en français en 1985 (edt présence africaine )

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Liliane

est un personnage tout a fait  secondaire dans le roman de Ngugi  

mais  combien  révélateur  

Il nous montre un fois de plus que les africains accueillent l’évangile

toute en rejetant parfois les missionnaires qui venaient d’Europe  

ou encore l’église officielle

et en créant  des sectes qui dorénavant  pullulent  

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Les africains invitent tous les chrétiens à relire l’évangile

car manifestement ,les européens  ont rien compris

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Ce sont eux  ,les africains qui sont « la pierre angulaire »

la pierre rejetée par les  bâtisseurs est devenue pierre d’angle  

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Les pauvres, les prostitués ,les exclues ,les esclaves

ceux qui pleurent

voilà ceux qui comprennent l’évangile  

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Liliane

c’est l’évangile  

Liliane ,la prostituée

c’est Marie Madeleine  

Elle a beaucoup aimé, c’est pourquoi il lui fut beaucoup pardonné

Liliane c’était une drôle de fille .elle prétendait être encore vierge ,même après qu’il l’eut pénétré et qu’elle eut hurlé et pleuré d’extase et de volupté  en griffant son dos et en lui mordant  la main : viens seigneur ,viens en moi p379

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C’est elle  que Murina, le héros du livre , retrouve plus tard

alors qu’elle dirige un groupe de prière (p 415)

 elle était en train de prêcher et sa voix pénétra en moi .nous avons tous péché ,nous avons tous failli en Dieu. Je ne pus en croire mes yeux ; C’était Liliane  une Liliane transfigurée qui dirigeait les prières, faisait les sermons et parlait en langue ;Elle parlait d’un monde qui ne connaissait ni les classes ,ni les clans, où les pauvres et les riches étaient égaux dés le moment où ils avaient accepté la loi  éternelle de Dieu ;Pas d’église ;pas d’enseignement ;pas de positions,  pas de bonnes œuvres :Seulement l’acceptation dans la foi….il suffisait d’accepter …,accepter (p 415)

 en cette  seconde tout me fut révélé …Le sauveur renverserait les montagnes écraserait Satan et triompherait  du mal qui est en ce monde…Je pleurai de joie et de reconnaissance ;Mes années d’angoisse, de doute  et de poursuite des plaisirs terrestres étaient finies(p 416)

Ngugi wa Thiong’o« Pétale de sang »Appel au secours d’un village en détresse

16 décembre, 2018

En 1977 Ngugi wa Thiongo  publie son roman «  pétales de sang » , traduit en français en 1985 (edt présence africaine )

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Peu après l’indépendance du Kenya

le village d’Ilmorog où vivaient  des paysans heureux

connaît plusieurs années de sécheresse et la famine

et personne pour les aider…

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Comment vont donc réagir les 4 héros du livre ,

Munira et karega ,les instituteurs du village   

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Abdullah le commerçant,et  la belle Wanga devenue riche après avoir vécu longtemps dans la misère  

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Karega  propose  

à tous les villageois de partir tous… à Nairobi pour demander du secours  

Bien qu’ affamés ,ils partent en chantant un cantique religieux

pour se donner courage ,mais aussi pour se moquer   

On dit qu’il ya la famine mais on ne dit pas que la faim  

elle est seulement pour ceux

qui ont refusé de manger  le pain de Jésus (p 195)

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En ville ils furent très mal accueillis

par leur député et par la foule étonnée de voir arriver chez eux tous ces gueux  

Seul un avocat va les défendre  en faisant connaître leur situation

et grâce à lui, les citadins vont enfin  avoir pitié

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L’avocat

les murs de sa maison  étaient ornés des portraits de Che Guevara avec sa chevelure à la Jésus Christ et  ses yeux de saint .Dedan Kimathi  assis avec un air de défi calme et plein  d’assurance  (p 229)

Il déclare

Ceux   qui ont montré à l’Afrique  et au monde la voie de la dignité de l’homme et de la rédemption des noirs que  vont il faire de la bête qui a pris  le pouvoir  ?….Eux qui ont lavé leur lance dans le sang du profiteur blanc  ,dans le sang de tous ceux qui les avait mis sous le joug pour servir le monstre d’or et d’argent  quelle danse  vont ils danser à leur tour dans l’aréne ? Nous aurions pu alors tout faire parce que notre peuple est  derrière vous ; Mais nous leurs chefs ,nous avons préféré batifoler avec de veau d’or ,ce monstre sourd et aveugle qui est notre plaie depuis des siècles p 231

et ce qui me fait mal ,c’est que les exclus   ce sont eux qui nourrissent de leur sueur ,les catéchistes ,les bedeaux ,les diacres, les pasteurs ,les évêques  , ,toute le hiérarchie  232

Combien de Kimathi  doivent encore mourir ,Combien d’enfants  sans mère doivent encore pleurer ?

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Beaucoup plus tard, Murima  en prison

écrira à propos de ce voyage   

Nous sommes allés à la capitale pour sauver notre village  de la sécheresse physique . A la place  nous avons ramené la sécheresse spirituelle (p 274)

Les gens de la ville ,une fois prodiguées leurs charités et leurs promesses repartirent …

il devait vite découvrir   et de manière brutale  l’existence d’hommes qui attendaient  dans les coins ,prêts à étouffer toute croissance de leur haleine fétide,  du pet et de la merde de leur hypocrisie et de leur duplicité religieuse (p277)  

car les riches kenyans

les politiciens

accaparent les terres

installent des usines

Les touristes viennent en masse

des belles maisons sont construites

 mais au dépens des  paysans qui n’ont plus rien  

et qui sont destinés a vivre désormais dans des taudis

 

Ngugi wa Thiongo « Pétales de sang » Abdullah et Wanja

15 décembre, 2018

En 1977 Ngugi wa Thiongo  publie son roman «  pétales de sang » , traduit en français en 1985 (edt présence africaine )

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Abdullah et Wanja ,sont mal dans leur peau

Ils ont quitté la ville et se sont réfugiés dans un village perdu isolé

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Abdulla

Cet ancien mau mau  avait  combattu avec  le frère de karega , Nding’uri  qui fut trahi et  pendu  ( p310 )

au cours de ces combats ,le vieil homme avait perdu une jambe

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Quand il se souvenait de son passé 

il lui arrivait de mentionner des noms qui lui était doux  à l’oreille Chaka ..Toussaint …Arap Moi …Dessaline …N’Krumah , Cabral ….il racontait son passé chez les mau mau de Dedan Kimathi….(p 197)

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Certains d’entre nous n’avaient  jamais vu Dedan Kimathi …mais le certitude de représenter réellement notre peuple nous poussait à, persévérer (p 202) …je voulais voir cet homme …un pouvoir noir dont même notre ennemi reconnaissait le génie  militaire ..il avait combattu et vaincu des généraux  …Nous parlions de lui  avec révérence et les lieux qu’il fréquentait étaient  devenus pour nous des sanctuaires …(p 203)

 En voyant les turpitudes des hommes qui ont pris le pouvoir en rejetant ceux qui avaient lutté pour l’indépendance ,il  reprend le chant des Mau Mau   

Vous les traitres noirs porteurs de lance

où allez vous fuir quand les braves  de ce pays seront de retour

pour sonner l’appel de notre gloire et notre triomphe

Nous n‘avons pas craint  la pluie

nous n’avons pas craint  la mort

…car nous savions que le Kenya est la patrie des noirs (p 356)

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Wanga

Elle avait quitté ses parents car son père ne songeait qu’à gagner de l’argent

sans se soucier des autres et de son pays

Il avait servi les blancs

en allant en Birmanie ,  en Inde , au Japon …très très loin …soldat au service du roi (p 322)

il disait  

 le vrai secret de la puissance du blanc c’est l’argent  .L’argent mène le monde ,l’argent c’est le temps, l’argent c’est la beauté ,l’argent c’est le  pouvoir ..l’argent c’est la liberté …Au lieu de ces discours  suicides ..sur l’union des noirs pour chasser le blancs ,nous devrions apprendre d’eux comment gagner de l’argent ..P 324

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Plus tard,  après avoir longuement vécu dans la misère ,Wanga  fit à son tour comme son père

au grand dam de son ami Karega 

tu peux me critiquer  ..Je ne demande ni pitié ,ni pardon ,ni circonstances atténuantes … Ce Monde, ce Kenya …cette Afrique  ne connaissent   qu’une seule  loi :  manger ou être mangé ,écraser ou être écrasé (p 404)

Karega lui répondit

c’était donc cela la société  qu’ils avaient construite depuis l’indépendance  ,une société dans laquelle quelques noirs  allées aux intérêts de l’Europe, continuaient  la pratique coloniale en spoliant la masse des fruits de sa sueur,  en lui refusant le droit de faire éclore les fleurs dans la lumière et le soleil  (p408)

 

Ngugi « Pétales de sang » .Munira et Karega , 2 instituteurs contestataires

14 décembre, 2018

En 1977 Ngugi wa Thiongo  publie son roman «  pétales de sang » , traduit en français en 1985 (edt présence africaine )

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Munira et Karega sont  2 instituteurs  arrivés  dans un petit village perdu ,oublié

ils ont fui la ville 

car dégoûtés et écœurés par les changements qui ont lieu au Kenya depuis l’avènement de l’indépendance

l’accaparement des richesses par les uns et le rejet des pauvres

 

Munira est arrivé le premier  

il a rouverte l’école abandonnée 

Un peu plus tard il fait appel à Karega

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Munira

 est  le fils d’un pasteur évangélique ,mais il est  en conflit contre son père « hypocrite » et ne peut accepter la religion officielle qui fait parti du « système »  

les sbires du gouvernement sont condamnés à l’échec parce qu’ils avaient rejetés le plus essentielle des fraternités, celle de la foi  , celle des frères  en Dieu tout puissant  ,celle de ceux qui sont nés de nouveau en lui ,Seigneur du royaume éternel (p 68)

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il rêve d’un monde nouveau

Un monde qui ne connaissait ni les classes ,ni les clans, où les pauvres et les riches étaient égaux dés le moment où ils avaient accepté la loi  éternelle de Dieu ;Pas d’église ;pas d’enseignement ;pas de positions,  pas de bonnes œuvres :Seulement l’acceptation dans la foi….il suffisait d’accepter …,’accepter p 415)

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Il croit en Dieu

nous sommes tous soumis à la loi ..la loi de Dieu…nous le comprendrons quand nous cesserons de   voir les choses comme à travers un miroir obscur ( (p 71 )

Nous cherchons tous un havre ,..sous le regard de Dieu . ;pour nous abriter un instant des vents perfides…..

cette force qu’il cherchait  ,il ne pouvait la trouver que dans le sang de l’agneau (p 74)

De quoi avais je peur ? de devenir  témoin à mon corps défendant  de la lutte d’un autre avec Dieu ..la lutte de jacob qui reset seul à lutter  (p 84)

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Il connaît la bible  

ainsi ,plus tard , quand ,il sera mis en prion  

Il entendit  le déclic de la serrure . et pensa à saint Pierre et à saint Paul  ,en prison entendant la voix du Seigneur  (p 69)

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Cependant  Munira critiquait Karega qui approuvait la lutte de ouvriers contre les patrons

C’est  le péché d’orgueil ..  le péché  de croire que lui et ses ouvriers pouvaient supprimer le mal..    changer le monde ….sans recevoir l’aide de Dieu par l’intermédiaire du Christ   changer le monde et  le rendre meilleur (p 417)

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Finalement , c’est Munira  qui mettra le feu à la maison de Wanga et provoquera la mort de 3 patrons ;Il ne voulait pas les tuer .il voulait seulement purifier l’âme de Wanga  

Ah ! les romanciers ! je te dis pas !   

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Karega

Karega se pose des questions

c’est un « communiste »

un syndicaliste

il cherche à en savoir davantage et demande des livres à un avocat ami 

 La même hantise ne cessait de l’obséder…Un groupe tout entier, toute une région  pouvait être condamnée à n’être toujours que ceux qui donnent .Une fois leurs ressources épuisées à o force de philanthropie  envers  les citadins et les classes oisives ,ou a cause de l’appauvrissement des sols …ils restaient  dans le dénuement ,sans personne vers qui se tourner.  

Toute  une communauté de producteurs ,réduite à la mendicité , à la sous alimentation à la mort sur sa propre terre. Ou était  donc maintenant la solidarité et l’union de tous les peuples noirs   ?(p 278)

Comment expliquer  que les parasites qui ne font  aucun travail utile ,vivaient dans le confort et  que ceux qui travaillaient 24 heures sur 24 étaient nus et affamés ?( p 279)

Pour les historiens ,l’histoire du Kenya avant la colonisation n’était que l’histoire de peuplades nomades guerroyant entre elles sans motif reel… 279

…Tout cela s’appuyait  sur des citations tirées de livres et d’articles dont les références étaient soigneusement données en note (p 280)

ah ! je te dis pas

L’érudition des professeurs d’ université qui ne savent que citer …

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karega racontait autrement ’histoire des noirs à ses élèves

Au commencement Monsieur le Noir  possédait la terre ,son esprit et son âme .Le 2é jour on lui a pris son corps en échange de quelques pièces d’argent  

Le 3é jour ,voyant qu’il résistait  on a  amené des prêtres et des éducateurs pour asservir son âme et son esprit … Ensuite ….il y a eu Chaka  contre l’envahisseur étranger , Louverture dédaignant  le confort  et la fausse sécurité de l’esclave …et le même cri de millions d’Africains  (p 328)

…Ils se sont servi de la bible pour voler leur âme aux africains …tandis que les grosses société s’activent à ramasser l’or (p 330)

 Il savait  que la religion n’importe quelle religion  est une arme contre les ouvriers (p ,425)

il ne croit pas en la violence

je ne crois pas en l’élimination  des individus Ce sont les produits d’un système ,tout comme les ouvriers sont les produits d’un système…c’est le système qu’il  faut changer  …et seuls les ouvriers  et les paysans du Kenya peuvent  le faire (p 429)

Ngugi wa Thiongo « Pétales de sang » les thèmes abordés

13 décembre, 2018

En 1977 Ngugi wa Thiongo  publie son roman «  pétales de sang » , traduit en français en 1985 (edt présence africaine )

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Il parle de tous les problèmes qui affligent le Kenya et toute l’Afrique depuis l’avènement des indépendances

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L’écologie

Ngugi le  prophète

En 1977 ,il y a 50 ans il milite déjà pour le respect  de la nature

comme du reste tous les ancêtres des africains  

ces « Blancs » sont étranges ;ils n’ont peur de rien ,même pas de Dieu. Ils ne respectent  rien. Ils détruisent  tout sur la terre et maintenant ils vont déranger Dieu dans son royaume (en allant sur la lune) .Ce n’est pas étonnant si Dieu  se fâche et qu’il retient le pluie (p 121)

 le pays était couvert de foret et les forets appellent la pluie  Elles donnent aussi leur ombrage à la terre ;mais la foret a été dévorée par le chemin de fer. On venait chercher le bois jusqu’ici pour nourrir la bête de fer  (p123)

l’indigène craignait encore la nature  et il respectait la vie de l’homme autant que la nature (p 131)

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L’émigration

Ngugi de nouveau, prophétise

en disant , il y a 50 ans 

aujourd’hui  .. mes fils .. je ne sais même pas où il sont …et ils ne reviennent presque jamais  …comment les blamer ? Il ne reste plus de terre où s’installer les colons ont tout pris (p 122)

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La religion

le  père de Munira avait été un des premiers  convertis à la foi chrétienne …

le missionnaire avait  traversé les mers et les forets..   Il portait la bible .le soldat avait le fusil ,l’administrateur et les colons  l’argent ; 

 Christianisme, commerce civilisation… 

,la bible, l’argent ,le fusil :La sainte Trinité (p131)

 

Sa femme aussi était chrétienne

il aurait  pu tout lui pardonner ,sauf ses prières silencieuses avant de faire l’amour.. avant  et après (p 134)

Ah ! ‘humour amère des africains

Que de tristesse parfois dans son rire tonitruant  !

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Un monde qui s’effondre  

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Je n’y comprends rien à tout cela.. tout état si clair   au début…a la fin tout est si  confus   un flot d’amertume, de récrimination, de désir de vengeance aveugle et cruelle. Mort des espérances,  des rêves et de la beauté…  Les commencements  lumineux …la fin amère  (p 151)

La charité.. la charité, nous sommes un nation qui croit en la charité .J’en avais marre de la charité (p153)

…l’énorme  duperie infligée à tout un peuple par la poignée de politicien qui avait la main basse sur le pays, souvent  avec l’aide de complices étrangers (p 156)

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L’histoire africaine

Oui Sarko !

L’Afrique a une histoire

l’Egypte l’Ethiopie, le Zimbabwe, Tombouctou ,le Ghana ,le Mali  (p 160)

ces grandes civilisations dont l’aire s’étend de Malindi à Tripoli .On dit que le premier homme ,le père de tous les hommes de cette terre est né au Kenya (p163))

Nous voulions qu’on nous enseigne  la littérature africaine …l’histoire africaine ..Pourquoi devions nous chercher le reflet de nous-mêmes dans des tableaux  de neige blanche …Nous voulons un directeur  africain , des maitres africains (p241)

 

Chigozie Obioma :Les pêcheurs

9 décembre, 2018

 

Chigozie Obioma   

 né au Nigeria en 1986

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Les pêcheurs

c’est son premier roman 

Brillant !

On  l’a comparé  au livre de Chinua Achebe

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C’est l’histoire d’une famille Nigériane  

un père qui  travaille dans une banque ,loin de chez lui ,donc souvent absent

une mère qui est une bonne chrétienne mais qui croient aux esprits malins qui rodent dans les bois et au bord des rivières  

Ils ont 6 enfants

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Le fou

les 4 ainés vont à la pêche

et rencontre, un soir  au bord de la rivière

un fou qui maudit le frère ainé

 

A partir de là

à partir de cette malédiction

cette belle famille

cette élite du Nigéria

promis à un bel avenir s’effondre

 

Fou , fou, fou !

tout le monde devient fou

tout le monde  commence à déraisonner

les fils, puis la mère puis le père …

 

Fou ,fou, fou !

tout s’effondre  

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Une allégorie ?

Peut on y voir une allégorie sur l’histoire du Nigeria ?

le fou seraient les colons qui ont détruit la culture des africains et qui les a rendu fou

c’était  lui  qui nous avait enlevé nos  frères

c’était lui qui avait instillé le poison mortel dans le sang bouillant de notre fratrie

c’était  lui qui a privé notre père de notre emploi

c’était lui qui  nous avait fait manquer un trimestre de classe à Obembe ett à moi

c’était lui qui avait poussé notre mère au bord de la folie….(p 209)

 

NB

Le récit coule comme de l’eau de source

La construction est savante  

Rien de linaire

des retours en arrière

des souvenirs, de l’ambition

de la grandeur , de la religion

 

Un exemple de littérature dite « créative » !

 

Chigozie Obioma : la famille des pêcheurs

8 décembre, 2018

 

Chigozie Obioma  

écrit son premier roman ; « les pêcheurs »

pas seulement pour raconter l’histoire  d’une famille éprouvée

ou pour nous donner une allégorie

sur une Afrique qui a été défiguré  par des colons « fous »  

Il veut être un vrai créateur  

faire de la littérature créative  

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une littérature ,belle et  originale 

un chef d’œuvre d’écriture !

destinée à profondément nous toucher

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La famille des pêcheurs

une famille menacée par un fou

 

Abulu le fou

Son cerveau ,s’était liquéfié et dissous dans le sang. ; il se nourrissait essentiellement d’ordures ,ramassées dans les décharges (p 219)

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Le père :L’aigle

Il vise les hauteurs

Après avoir châtié ses enfants à coup de fouet il leur dit  

Ecoutez moi bien ! Je veux que vous soyez des pêcheurs..  pas de ceux qui pêchent dans des eaux fétides mais des pêcheurs de l’intellect…. Des fonceurs, des battants , des enfants qui plongent  la main dans les fleuves ,les mers ,les océans de cette vie pour accéder à la réussite : pour devenir médecin ,pilote, professeur ,avocat ; Hein ? p 45

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Ikenna :le fils ainé ,un python

après avoir entendu un fou qui lui avait jeté un mauvais sort  

 chaque jour qui passait Ikenna s’éloignait de nous … Parfois, je l’apercevais alors qu’il sortait ……il se tenait à l’écart  assis à la table de séjour ,muet comme un cerf ( p 64)

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La mère : une fauconnière

notre mère était une fauconnière, celle qui veillait ,postée sur les collines pour repousser tous les maux qui semblait  menacer ses enfants (p103)

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Elle devient folle à son tour  

Elle reste à la maison  ,assisse silencieuse ,fixant le vague d’un regard fou ..Quand elle était  agitée ,les mots sortaient de sa bouche comme des tigres  et coulait comme une fuite d’un robinet cassé quand elle était calme  (p 182)

… elle était devenue si frêle  et si pâle que je faillis pousser un cri en la voyant  (p190)

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Boja le 2é fils : un parasite   

A douze an il faisait encore pipi au lit. Notre mère craignait qu’on le lui ai jeté un  sort ; Aprés l’avoir emmené à des séances de prière , elle se mit à induire les  coins de son lit avec de l’eau bénite  (p 159)

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Obembe le 3é fils :  un limier  

le chien qui exhumait  les choses ,les examinait, les identifiait  .Il mûrissait  perpétuellement de nouvelles idées …(p 197)

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Ben le 4é fils : le narrateur 

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Les 2 derniers : Des aigrettes

des bébés

des aigrettes..ces oiseaux d’un  blanc laiteux qui apparaissent en vol groupé après un orage ,aux ailes immaculées ,à l’existence intacte

 

Buchi Emecheta (1944-2017): Le double joug

5 décembre, 2018

Le double joug

est la 6é roman écrit par la nigériane Buchi Emecheta

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Quelle différence avec les livres francophones

Ici pas question de négritude

très peu de politique

L’université de Calabar et Oxford …ont des airs de ressemblance

et pendant que le chef de famille mangeait seul selon les traditions

les jeunes étudiants se réunissaient en suprise-partie et dansaient en couple

très british !

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Cependant  quelques passages abordés avec ironie nous rappellent la réalité

On est pas à Oxford mais au Nigeria

il y des pannes  d’électricité , des motos taxis  des carrefours inaccessibles pour les piétons  

«Un agent de police occupant une position éminente en plein milieu du carrefour  réglait  la circulation…

Il se balançait  de coté et d’autre  Il étendait un bras ,courbait l’autre tandis que ses doigts battaient l’air ..un vrai chef d’orchestre ..p 49

et pendant ce temps

Eta kamba se demandait  comment il allait pouvoir passer de l’autre côté

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Buch Emecheta qui dans sa vie a été une femme battue

et qui en même temps a réussi à passer un doctorat

se moque de la prétention des professeurs d’université au Nigeria

Il était toujours préférable ,pour les gens occupant des postes  élevés d’avoir l’air d’être presque inaccessible (p120)

D’où  l’étonnement des non-Nigérians devant cette soif de titres des Nigérians (121)

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NKO

Buchi Emecheta s’interroge sur les difficultés d’une jeune étudiante Nko qui a du mal à trouver un bon équilibre entre les traditions de son pays et la femme moderne

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Nko doit porter  2 jougs

Soit  être un fille soumise selon la tradition  

Soit accepter les lois et les  mœurs libres des britanniques pour pouvoir continuer des études  

le joug ancien du mariage et de la maternité et nouveau  joug de la vie universitaire (p133)

 

 la mère de Nko lui disait  

tu peux nous appeler des ignorantes ,mais nous étions heureuse et satisfaites dans notre ignorance ( P 129)

et son professeur tout en étant « prophète du renouveau religieux » veut la posséder

« si c’était  le pays à payer pour obtenir sa licence ..elle allait prendre les risques

tandis que son petit ami étudiant Ete  Kamba quelle aime réellement

la rejette car elle n’est plus vierge

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NB :la littérature créative 

C’est  cocasse !

Le récit commence par l’arrivée d’une nouvelle enseignante

qui demande à Ete Kamba de rédiger un texte pour apprendre à composer  de la littérature créative

 

Tous les étudiants de ce département  devraient savoir comment écrire de façon créative ( p 14)

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Ce texte , en fait ,est le roman que Buchi Emecheta  écrit  

Buchi a l’air très satisfaite d’elle même

car  à la fin du livre elle félicite  Eta Kamba

qui soit disant  l’aurait rédigé  

Est-ce de l’humour anglais

ou de l’humour africain ?

Marrant !

 

V.Y.Mudimbe : L’écart

3 décembre, 2018

En 1973 Mudimbe écrit  « entre les eaux » Il raconte l’histoire d’un prê tre congolais qui vit avec les rebelles dans le maquis 

comme Cesbron avait raconté les déboires  des prêtres ouvriers dans « les saints vont en enfer »  

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L’écart

En 1979 Mudimbe  publie « l’écart »

en se référant cette fois ci à Cioran

qu’il cite plusieurs fois

la neurasthénie …notre essence (p 52),

nous avons bourré l’univers de tristesse..(p75)

une civilisation commence à décroitre  (p99)

La  solitude

la détresse intérieure ..

le désarroi de certains noirs qui sont mal dans leur peau

c’est morbide

angoissant

insoutenable

noir !

et pour cause, Cioran écrivait qu’il fallait mieux se suicider

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et Ahmad Nara ,le héros de « l’écart » se suicide

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Ahmed Nara prépare une  thèse sur l’ethnie des koubas

j’aimerais repartir de zéro ,reconstruire de tout au tout, l’univers de ce peuple,  décoloniser les connaissances établies  sur eux , remettre à jour des généalogies nouvelles plus crédibles

……  sans le passé isolent que s’accorde l’Occident 

…Vous pensez  que cela  changera quelque chose …ils on été étudiés en profondeur …ah oui !par un noir (p27)

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A la bibliothèque de la ville , Nara  se lie d’amitié avec l’archiviste

et une amie chez qui il va habiter

car il n’ a pas où se loger

Il vit au milieu des rats

dans un taudis non climatisé  

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Il rencontre aussi des amis avec qui il discute

puis écrit ce qu’il a vécu , entendu et ressenti au cours de ces conversations 

et se suicide !

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V.Y.Mudimbe : « L’ écart » entre le rêve et la réalité

2 décembre, 2018

L’écart

Tel est le titre donné par V.Y. Mudimbe dans un écrit publié en 1979

9 ans après les indépendances, que se passe t il en Afrique ?

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L’histoire africaine

L’histoire de l’Afrique  racontée par des Européens est à vomir !

Il n’y a qu’en histoire africaine que l’on peut considérer l’exercice  du silence et l’art de l’allusion comme témoignage de prudence .. ;

Sur l’Africain , sur l’Afrique ,,toute est possible ,tout est pertinent. Et sans appel  (p 65)

…Laisse aux toubabs leurs mensonges  ..écris notre histoire

 ….la tradition orale …la vilaine qualification !  Comme s’il y avait une seule culture qui ne fut soutenue souterrainement par la parole..Comme si le concept d’archive … J’aimerais  être un historien  nègre  (p67)

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Les expositions sur l’ Afrique

Ce genre d’exploit entretenu par l’Europe mercantile est le plus belle exemple de souillure .la vie que l’on met en vitrine  (p 49)

 

La négritude

Depuis  une trentaine d’années, l’on essaie de nous divertir ;On nous clame la richesse de notre culture …la belle affaire ! Quand la plupart des nôtres n’ont pas un repas correct par jour …On nous a appris avec la négritude , à nous gratter…Ne nous fallait il pas accepter le passé ? Et comment le dire ce passé ,si nous ne pouvons  pas le remonter patiemment de couche en couche ?(p 45)

La négritude par exemple, de la merde   ..c’est le mot qu’il faut : la merde …et il nous faut ramper dedans ,tu parles (p78) 

L’avenir

Des petits enfants, torses nus jouaient sur un bout de ruelle transformé en terrain de football…une jeune et belle humanité …Penses tu ,que ce quartier, dans 50 ans pourrait  avoir un autre visage  (p 54)

 Les femmes

’est pire que des animaux dans ces foutus pays, des objets exploités, de la chair à vendre. Et depuis des millénaires placées sous le signe de l’humilité, de la soumission ….et puis il y a la lune .Elle éclaire le chemin aux femmes ,qui , cette nuit encore, monteront à l’usine de filature  (p 77)

 Rouler en Mercedes et ne pas savoir écrire …ne pas comprendre un mot de français …Comme la femme du vice président de l’assemblée …,c’est un scandale  je vous dit  (p 106)

 La politique

La politique ..la foire des inaugurations ,l’exercice de la violence au nom de la démocratie, des syndicats pourris ,la  malhonnêteté  instaurée en vertu (p90 )

En 10 ans d’indépendance  le taux de scolarisation est tombé de 37 points …le nombre de chômeurs a augmenté de 2 millions …(p 92)

 Tristesse

Je découvre un Africain heureux  ,bon Dieu !…mais quelle gueule ! Il lit l’encycolpédie universelle (P 104)

Pourquoi la musique africaine est si différente ? (p53)

 profonde tristesse !

la neurasthénie de Cioran

las ! las ! une lourdeur extrêmes dans les jambes , des remords au cœur ;A mon âge ,une crise de larme (p58)

 Le feu

Une boite allumette ,le  feu …

une de ses petites tiges et c’est le brasier..

Une flamme immense ..

 Cette maison ,la ville entière ,la savane ,la forêt ,tout ce pays pourri …la purification  par le feu (p 96)

..Que flambent les rancœurs ,les injustices ,l’anxiété grimpante …

une ronde d’allégresse autour d’un palais en feu (p 98)

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