Pius Ngandu Nkashama : La mort fait homme
11 novembre, 2018Pius Ngandu nKashama, né en 1946 à Mbuji Mayi en RDC est un poète et critique littéraire congolais
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Il est philosophe
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Il est critique littéraire
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Il est romancier
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La mort fait homme
C’est ainsi que Pius Ngandu écrit son livre « La mort fait homme »(edt l’Harmattan) qui est plutôt une lamentation qu’un roman
Pius Ngandu est profondément marqué par les manifestations des étudiants qui furent durement réprimées le l4juin 1969
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« Nous, les enfants de la guerre totale, les enfants de la misère – de la miséricorde et de la souffrance. Les enfants de la mort, dans les cachots sombres des services de sécurité, sur les avenues des truandages et des rapines verticale. La mort a ponctué tous nos rêves, elle a traversé notre vie toute entière. Non, elle s’est installée en nous. A Mérode, à Mbjumayi. Puis à Kinshasa, à Lovanium. Cette aube saccagée du Quatre Juin. Nous étions sortis comme pour une marche joyeuse, aux limites d’un défilé d’anniversaire. Nous en étions revenus, la violence au cœur. Toutes les rues avaient été inondées de notre sang. Un ami qui vous tenait par la main le matin, un copain qui avait fait un beau rêve, qui avait partagé avec vous un morceau de pain, …
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Il se lit comme un livre de prière
Un étudiant en prison pour 15 ans se lamente
c’est bien long un mois ,quand il faut compter les heures qui s’allongent qui s’étirent ( la mort fait Homme p23)
surtout pour un jeune qui aimait
L’amour a été le cordon ombilical qui m’a nourri de sa vie…L’amour était devenu l’acte de mon existence ; Nous sommes condamnés à aimer…Le bonheur c’est d’aimer aimer éperdument (p 33)
l’amour est une vie qui ne meurt pas mais qui se vit intensément ….. La religion a eu son temps et ses martyrs ; il faut à notre époque des héros d’indépendance ,des martyrs de la liberté
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et maintenant
ma vie est repliée dans un coin perdu de l’humanité ..claustré dans un cachot de pourriture … Quinze ans…me débiliter ainsi atrophier ma jeunesse dans les complaintes de la nuit…Mon cachot qui me prive de l’éternité ..j’ai tout perdu .. néant, je crie ,je hurle, je me tords (p48)
Emmitouflés dans nos blousons de kaki déteints nous voici devenus des forçats, des bagnards, d’aveugles bagnards numérotés au dos immatriculés ,émasculés catalogués …faut il avoir les yeux rouges de haine à 25 ans ?
L’humidité ,les respirations bruyantes sur les pailles effilochées, où se jette la carcasse éreintée, dans le coffrage de béton de sel.Et je mange les mites qui poissent de ma tête de termitière (p70)
je n’ai plus la prière pieuse ,la prière fervente … plus de prière de la ,miséricorde
Dis leur.. dis leur que je me soumets …je voudrais tant de la sérénité de la lune savonnée de nuages
je suis a bout …j’endosserais la tenue ,l’uniforme kaki et le treillis je défendrai l’ordre …leur ordre (74)
..j’étais séduit par les merveilles d’un monde à construire différent du leur, d’un monde qui ne soit pas déchiré ! Quelle mystification !maintenant j’acquiesce à ma honte (p75)
les mêmes chaines ,les mêmes boulets aux pieds, la même impavide chicotte ; Et le même esclavage …Pour un sourire déplacé, la traite millénaire continue Quinze ans (p 91)
On ne pense plus au ciel quand on a été condamné à perpétuité.. A l’éternité comment penser encore aux félicités de la vie éternelle ( p 95)
Est ce une allusion à la mort de Lumumba dont le corps fut jeté ,selon certains, dans de l’acide , quand il écrit
il avait décidé de fonder une nation , un peuple libre ; Eh bien ! Il fondera ou sinon c’est lui qui fondra comme dans le soufre et l’acide (p 96)
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