Archive pour la catégorie 'art contemporain un art pour DE-PENSER'

Murakami :le mystère de Bouddha a Versailles

2 octobre, 2010

De loin  on voit un soleil en or au milieu du jardin

A Versailles, on pense aussitôt au  roi soleil

plutôt qu’à un personnage de Manga 

En fait il s’agit de Bouddha

avec des petites jambes  des petits bras

et une grosse tête

qui de loin ressemble au soleil

bouddhademurakamiversail1.gif

Cliquez

Les japonais

ont été traumatisés

forcement

par Hiroshima et Nagasaki

Ils y font allusion

fréquemment

même dans les mangas

**

Ils ont été traumatisés aussi

par les conséquences de la déflagration

qui ont provoqués des déformations

chez les survivants et les enfants

**

D’où peut être la grosse tête du Bouddha

de Murakami

sur un petit corps et des pieds déformés

tout en étant en or

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Etrange aussi

le dos du crâne de Bouddha

Il ressemble à la mâchoire d’un monstre effrayant

munis de dents monstrueuses

ledosdebouddhademuraka.gif

cliquez 

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Bouddha le serein

Bouddha le paisible

a-t-il une double face ? 

d’un côte la paix

de l’autre la guerre

à l’origine de l’hécatombe

provoquée par les bombes atomiques

Dynastie au Palais de Tokyo :Laetitia Badout Haussman, ,Robin Meier, Vincent Ganivet,Theo Mercier

7 juillet, 2010

Evidemment si on va au palais de Tokyo

voir l’exposition « Dynastie »

il faut se préparer à être surpris

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Plusieurs fois

il faut se résoudre

tout simplement    

à ne rien voir

C’est ainsi que pendant le parcours

On entend

des notes de pianos

semblant venir des profondeurs

mais on ne voit rien

d’où vient donc cette musique ?

**

C’est Laetitia Badout Haussman

qui chatouille notre mémoire

discrètement

en catimini .  

**

Sans vouloir polémiquer 

elle nous rappelle

par des sons,

que sous l’occupation

des milliers de piano

appartenant aux juifs

avaient été remisés dans le sous sol du palais

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Laetitia a aussi planté un cèdre du Liban

dans la rue face au musée

Quel est donc  son message 

sachant qu’elle est l’artiste du souvenir ?

**

Là,

dans le temps

se trouvaient des cèdres du Liban

dans le jardin de l’ambassade de Pologne 

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Ailleurs ,Cyril Verde et Mathis Collins 

nous annoncent qu’ils vont commencer

en cet endroit même

le forage d’un nouveau puits artésien

mais en fait ,il ne se passe rien..

Chaque jour de l’exposition  

face au projet du forage

une inscription sur un  panneau change

dans le genre

« le forage aura lieu demain »

ou « les travailleurs sont en grève »  

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Etrange aussi l’installation présentée par Robin Meier

Grace à un montage  destiné à des chercheurs de laboratoire

Il nous fait entendre 

avec l’étonnement d’un enfant ravi de sa découverte

la musique engendrée par les ailes d’un moustique

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Ainsi,l’artiste est celui qui s’émerveille !

Comme  les romantiques

Comme Lamartine qui s’exclamait

« La nature est là qui t’invite et qui t’aime plonge toi dans son sein 

qu’elle t’ouvre toujours »

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A Chamarande Dominique Blais nous a appris à voir l’invisible

à « voir » l’énergie qui circule dans les câbles

Ici ,au palais de Tokyo

Vincent Ganivet 

nous fait «voir »

la tension extrême

qui soutient les clés de voûte des arcades gothiques

Là encore on ne voit rien

sinon l’accumulation de parpaings

en équilibre instable 

l’art ne s’adresse pas aux yeux (Dubuffet)

Apprenons plutôt à voir l’invisible

comme nous le rappelle Paul Klee

actuellement sur les murs

de l’orangerie des tuileries

**

Stéphanie Cherpin 

comme Daniel Spoerri

utilise les déchets de la société

et plus précisément

des gros sacs

trouvés dans les déchetteries de la ville

pour former une mâchoires colossale  

est-ce la ville qui nous dévore ?

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Cette ville où règne la violence (Guillaume Bresson et Mohammed Bourouissa )

Cette ville où, d’un étage à l’autre

dans les « tours »

on retrouve les mêmes objets, les mêmes télévisions,

les mêmes livres,  les  mêmes luminaires  (Jorges pedro Nunez )

cette ville où la poussière

 s’accumule autour du temps (Yuhsin U Chang)

**

Au centre de tout cela

Theo Mercier expose 5 totems 

Les 5 sens de l’homme

qui en son être charnel, voit, entend ,goûte, respire  

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Et comme la cerise sur le gâteau   

Florian Pugnaire et David Raffini

nous présentent une vidéo à la fois grave et hilarante

intitulée « casse pipe »

sur la vanité des guerres

et le ridicule dans l’acte

de se taper dessus  

à coup de mitraille

au point que nous en éclaterions de rire

si il n’y avait pas cette immense tristesse

en voyant les ruines qui en découlent.

si il n’y avait pas cette solitude du guerrier

qui lui même a provoqué de telles destructions

   

Artistes ou les nouveaux alchimistes, les nouveaux prêtres

7 juillet, 2010

  

Les plus grands scientifiques

à la recherche de l’infiniment petit ou de l’infiniment grand

s’interrogent sur l’existence de Dieu

Le monde est trop grand, trop beau, trop calculé

mais aussi le mal qui y règne est trop écrasant

Mystère !

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Qu’en est-il des philosophes ou des artistes ?

**

Corbin ,le plus mystique veut nous apprendre

à voir au-delà des apparences ce qu’il appelle l’imaginal

Derrida veut nous apprendre à penser autrement   

Duchamp veut nous apprendre à regarder autrement

Klee au-delà du visible veut nous montrer l’invisible

Les artistes parlent d’art conceptuel

**

N’étais ce pas déjà la démarche des alchimistes

qui voulait transformer le plomb en or ?

Les artistes actuels veulent rendre visible l’au-delà de la matière

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Malevitch et puis plus tard Klein veulent voir l’infini

Beuys avec son piano malade enveloppé de feutre

ne manifeste t il pas cette tristesse

ressentie devant un monde sans âme ?

Un monde ou l’on entend plus cette musique intérieure

que seuls, savent encore saisir les poètes et  les contemplatifs de tout bord  

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L’an dernier une belle exposition

au centre Pompidou

montrait bien cette « trace du sacré »

dans l’art actuel 

**

 Mondrian écrivait

« L’être humain recherche la beauté dans la vie matérielle 

,mais selon moi l’artiste ne devrait pas le faire 

…sa création doit se situer à un niveau immatériel 

 :celui de l’intellect » 

 

 

L’exposition « living rooms » au château de Chamarande

23 juin, 2010

Bien souvent après la visite

d’une exposition au château de Chamarande

on sort dépité

perplexe !

un peu honteux d’avoir rien compris

**

C’est fort !

C’est compliqué

C’est un art pour intello

un art pour des branchés

un art pour des bobos

**

Mais comme bien souvent

après une nuit de réflexion

- Et c’est ce qui fait le charme d’une telle visite

- Et c’est pourquoi on y retourne

On se sent saisi 

Car l’art se révèle

***

Le spectateur doit participer autant que l’auteur

pour créer l’œuvre

Est- ce cela l’art conceptuel ?

**

Les penseurs nous disent

Il n’y a rien à voir

Ne soyez pas comme des voyeurs

qui se contentent  de regarder 

Soyez des voyants

Qui participent  à l’œuvre

**

Si on se contente de ce qu’on voit

on ne peut évidemment n’être que déçu

Mais si on imagine

Si on participe

Alors !

On voit l’invisible

Et c’est un régal

**

N’est ce pas du reste le but de l’art contemporain

Les œuvres d’art aujourd’hui sont des idées (Joseph Kosuth)

L’art ne reproduit pas le visible , il rend visible (Paul Klee)

**

Il faut même parfois en montrer le moins possible

« car la matérialité de la chose même

et son épaisseur s’oppose à la transparence de la représentation » (Louis Marin) 

 

 voir le site du domaine de Chamarande

 

Les “living rooms” du château de Chamarande et les bottes de Delphine Reist

23 juin, 2010

Le titre de l’exposition “living rooms”

Du château de Chamarande

est mal approprié

Les organisateurs l’ont choisi en mettant

dans la salle de billards

des couffins en forme de boules de billard

dans la salle de musique

 des baffes démesurées

ou dans l’ancien salon,

 un canapé en porcelaine

**

En fait  cette exposition

qui par ailleurs est passionnante

est idéale pour initier

les non spécialistes

à  un courant de l’art contemporain

« une véritable initiation à un certain art conceptuel »  

**

Ce n’est plus l’œuvre qui compte mais l’idée

Ainsi Delphine Reist

a éparpillé des bottes

dans le premier vestibule du château

C’est tout !

Ce ne sont pas les bottes qui sont importantes   

Au contraire elles étonnent  les non « initiés »

et les dégoutent  à jamais de l’art contemporain .

**

Ce qui compte ce sont les pensées suggérées

par  ces bottes placées à l’entrée

bottes de jardinier pacifiques

bottes de gentilshommes 

bottes de fascistes

bottes de guerriers

l’imagination se laisse alors entrainer

pour rêver et méditer

**

Selon Sol Lewit

« une œuvre d’art peut être considéré 

 comme un conducteur de la pensée 

de l’artiste 

 à celle du spectateur » 

 

L’art ne se trouve pas dans  les bottes 

L’art est dans le concept

Les bottes on s’en fout

on peut les jeter

Le concept  reste

d’où aussi la difficulté pour monnayer ce genre d’œuvre

Seul le concept est monnayable

mais pas avec les mêmes bottes

la matière ne compte plus

La cage des frères Chapuisat dans la cage d’escalier du château de Chamarande

23 juin, 2010

Les frères Chapuisat ont construit une cage en bois

au sein même de l’escalier du château

en obstruant le passage

**

Voilà encore une œuvre  

qui tout d’abord nous surprend

Que fait donc cette cage dans l’escalier ?

Etrange !

Mais ne serais ce pas justement un jeu de mot

sur la cage d’escalier

**

Cette cage dans l’escalier est éphémère

Elle n’est pas destinée à rester

Elles sera détruite

**

A mon avis

les organisateurs de l’exposition nous mettent

volontairement ou non

sur une fausse route

en suggérant un rapport entre les bois de la cage

et les poutres du château

ou encore avec les arbres du parc

**

Il me semble pour ma part que l’intérêt de ce montage

est dans le « montrage » comme dirait JJ Lebel 

Il s’agit d’une réflexion sur l’expression « la cage d’escalier »

**

L’important est le concept  

La suggestion

La cage qui nous enferme

La cage à poule qui nous conduit vers les clapiers à lapin des HLM

L’art est dans cette suggestion 

 « les œuvres d’art aujourd’hui sont des idées (Joseph Kosuth)

La flamme de Beaurin au château de Chamarande

23 juin, 2010

Sur l’autel

de la petite chapelle du château de Chamarande

une flamme légère s’élève

Au-dessus d’une sphère colorée

beaurinchamarande.gif agrandir 

 

C’est simple c’est beau

C’est « class »

C’est design

**

Et puis en y regardant de plus prés

On devine que cette fine flamme

Est le corps galbé d’une femme

**

Femme qui tend les bras vers le ciel

Femme tendue vers la lumière

dans une chapelle

Que d’interprétations possibles !

**

C’est tout simplement beau

Mais pourquoi en polystyrène  

Pourquoi pas en marbre ?

La réponse vient de Dubuffet

qui travailla tant le polystyrène

Le polystyrène tend à abolir …la notion de poids Et « la blancheur de ce matériau  porte l’esprit à un sentiment d’immatérialité  » 

N’est-ce pas le cas pour cette œuvre de Beaurin  

**

Le sol de la chapelle est  couvert de carrelages noirs et blancs

comme dans bien des salles du château de Versailles

Le roi soleil

à l’école des alchimistes  

voyait dans l’alliance entre le noir et le blanc  

la passage des ténèbres à la lumière

L’imaginal de Corbin et l’invisible de Dominique Blais

23 juin, 2010

Voir l’au-delà

l’essentiel

l’invisible

c’était l’ambition des mystiques de Corbin

qui parle dans ce cas de « l’imaginal »

Imaginer ce qui existe

Au-delà de ce qu’on perçoit

et qui est pourtant essentiel

**

Voir l’âme des choses

L’âme du monde

L’âme des hommes

**

Dominique Blais ambitionne de nous montrer l’invisible

Non plus l’invisible spirituel des mystiques

Mais l’invisible dans la matière elle même  

**

Il répand sur le sol du chateau de Chamarnade

des câbles qui ressemblent à des cordes

Mais certaines sections de ces câbles sont lumineuses

dominiqueblaislescordes.jpg

**

Nous sommes envahis par les câbles

Ils sont partout

entre les poteaux

sur les murs

dans les caves

dans les greniers

**

Ce ne sont que des câbles

On ne voit que des cordes

Et pourtant que d’énergie y circule

Puissante

Indispensable

sur nos murs

au  plafond

dans les caves

**

Mais on ne la voit pas

Dominique Blais nous la rend visible

Il rend visible l’invisible

**

Déjà

En 2009

A la galerie Xippas de Paris

Dominique Blais

avait perçu non plus l’énergie qui circule dans les « cordes »

mais les sons entre un tourne disque et les baffes

voir le site de Xippas

**

Cet artiste est un visionnaire

il voit

Il perçoit

toutes les ondes qui nous entourent

toutes ces ondes qui nous envahissent

**

Il n’a pas  besoin de drogues pour arriver aux « portes de la perception »

comme Morisson ou Huxley

Blais applique à la lettre le conseil de  Klee 

L’art ne reproduit pas le visible, Il rend visible 

Le canapé en céramique de Liz Craft à Chamarande

23 juin, 2010

Ce canapé en céramique 

Dans le salon de Chamarande

surprend évidemment

C’est du kitch

et du reste l’artiste ne s’en cache pas

Sur les cousins en céramique

sont gravées des feuilles et des fleurs  

allusion selon les organisateurs au passé du château

occupé un moment par des squatters  hippies

**

Mais surtout c’est un retour vers le passé

de la vie culturelle en Californie

au temps des hippies et  des Hell’s angels

Litz Craft a du reste fait une moto en bronze  

conduite par un squelette

qu’on peut voir sur le site de art.net

**

C’est la redécouverte de toute une flopée d’artistes

pour nous souvent inconnus

C’est un regard  sur un art américain qui n’est pas forcement à notre goût

Je préfère pour ma part l’art design de Beaurin exposé dans la chapelle

**

Litz Craft n’a sans doute pas prétendu faire de l’art conceptuel  

Que fait donc ici son canapé ,prés de Dominique Blais

prés de la cage d’escalier des Chapuisat  

sinon qu’il existe un rapport avec le titre « Living rooms »

de l’exposition ?

 

 

Les Vanités du musée Maillol

15 juin, 2010

« Vanité des vanités, tout n’est que vanité  

dit l’ecclésiaste »

Dans
la Bible  

**

Décidemment cette saison artistique de 2010,à Paris

est trés philosophique 

Nous avons plongé dans le charnel avec les peintures de Lucien Freud au centre Pompidou  

Nous avons été éblouis par la lumière de Turner au grand palais

Et depuis février on nous rappelle

au Musée Maillol

Que tout n’est que vanité

**

En fait cette exposition  de Maillol

A bien y réfléchir

 n’ a rien à voir avec ce qu’on appelait les vanités au 16és et 17és  

**

Car pendant le siècle de Louis 14

le « siècle des saints » selon Daniel Rops

les vanités

Cranes, squelettes, objets mortuaires

nous incitaient surtout

à méditer sur la mort

Au même titre que les danses macabres des siècles précédents

**

Au Musée Maillol

on montre bien

Madeleine à genoux devant un crâne

ou l’extase de Saint François d’Assisse

Mais c’est pour donner le change

et justifier le titre de l’exposition

**

Cette exposition

n’est pas une méditation spirituelle

Elle est un défi de matérialiste

On rit de la mort

On s’en moque

**

La mort

est devenue un décor  

pour Niki de Saint Phalle  

 

La  mort est devenue

un beau bijou

depuis le 18és

si frivole

avec les bagues, colliers et autre colifichets

œuvrés par les « Codognato » , orfèvres à Venise

et toujours portés par nos « people »

vaniteux et sans âmes

**

La mort est devenue 

une bague provocante pour les Hell’s angels

ou un amas de bijou pour Damien Hirst

**

C’est le temps de kamikazes

La vie ne compte pas

La mort on s’en fout

**

En attendant

Il faut profiter de la vie

Le fameux « carpe diem »

est écrit en grandes et lumineuses lettres

« Jouissons du présent »

car après il n’y a plus que les vers

qui rongent le crane des Chapman 

**

Quand même !

Certains ricanent moins

Pour Marina Abramovic

La mort est quand même un lourd fardeau

Pour Serena  Carone

Le crâne « gauloise » n’est pas anodin

Et on sait combien Boltanski est obsédé

 par ces morts entassés

dans les camps de concentration  

**

 Non !

Tout ceux là ne rigolent pas

**

 

Le titre d’ une installation d’Erik Dietman

« 
La Sainte famille à poil»

se veut provoquant

mais ne l’est pas

car n’ a rien à voir avec la sainte famille

 

dietmanlasaintefamille.gif

Cliquez pour agrandir 

 

Le crâne de la mère est celui d’un singe

Le crâne de l’homme est celui d’un homme

Entre les 2 se trouvent 2 os en croix

D’où la question éternelle des gnostiques

D’où venons-nous ?

Sommes-nous des descendants du singe ?

L’homme à  t il une âme ?

Ou allons-nous ?

Sommes-nous destinés à ne plus être qu’un tas d’os  

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