Evidemment si on va au palais de Tokyo
voir l’exposition « Dynastie »
il faut se préparer à être surpris
**
Plusieurs fois
il faut se résoudre
tout simplement
à ne rien voir
C’est ainsi que pendant le parcours
On entend
des notes de pianos
semblant venir des profondeurs
mais on ne voit rien
d’où vient donc cette musique ?
**
C’est Laetitia Badout Haussman
qui chatouille notre mémoire
discrètement
en catimini .
**
Sans vouloir polémiquer
elle nous rappelle
par des sons,
que sous l’occupation
des milliers de piano
appartenant aux juifs
avaient été remisés dans le sous sol du palais
**
Laetitia a aussi planté un cèdre du Liban
dans la rue face au musée
Quel est donc son message
sachant qu’elle est l’artiste du souvenir ?
**
Là,
dans le temps
se trouvaient des cèdres du Liban
dans le jardin de l’ambassade de Pologne
**
Ailleurs ,Cyril Verde et Mathis Collins
nous annoncent qu’ils vont commencer
en cet endroit même
le forage d’un nouveau puits artésien
mais en fait ,il ne se passe rien..
Chaque jour de l’exposition
face au projet du forage
une inscription sur un panneau change
dans le genre
« le forage aura lieu demain »
ou « les travailleurs sont en grève »
**
Etrange aussi l’installation présentée par Robin Meier
Grace à un montage destiné à des chercheurs de laboratoire
Il nous fait entendre
avec l’étonnement d’un enfant ravi de sa découverte
la musique engendrée par les ailes d’un moustique
**
Ainsi,l’artiste est celui qui s’émerveille !
Comme les romantiques
Comme Lamartine qui s’exclamait
« La nature est là qui t’invite et qui t’aime plonge toi dans son sein
qu’elle t’ouvre toujours »
**
A Chamarande Dominique Blais nous a appris à voir l’invisible
à « voir » l’énergie qui circule dans les câbles
Ici ,au palais de Tokyo
Vincent Ganivet
nous fait «voir »
la tension extrême
qui soutient les clés de voûte des arcades gothiques
Là encore on ne voit rien
sinon l’accumulation de parpaings
en équilibre instable
l’art ne s’adresse pas aux yeux (Dubuffet)
Apprenons plutôt à voir l’invisible
comme nous le rappelle Paul Klee
actuellement sur les murs
de l’orangerie des tuileries
**
Stéphanie Cherpin
comme Daniel Spoerri
utilise les déchets de la société
et plus précisément
des gros sacs
trouvés dans les déchetteries de la ville
pour former une mâchoires colossale
est-ce la ville qui nous dévore ?
**
Cette ville où règne la violence (Guillaume Bresson et Mohammed Bourouissa )
Cette ville où, d’un étage à l’autre
dans les « tours »
on retrouve les mêmes objets, les mêmes télévisions,
les mêmes livres, les mêmes luminaires (Jorges pedro Nunez )
cette ville où la poussière
s’accumule autour du temps (Yuhsin U Chang)
**
Au centre de tout cela
Theo Mercier expose 5 totems
Les 5 sens de l’homme
qui en son être charnel, voit, entend ,goûte, respire
**
Et comme la cerise sur le gâteau
Florian Pugnaire et David Raffini
nous présentent une vidéo à la fois grave et hilarante
intitulée « casse pipe »
sur la vanité des guerres
et le ridicule dans l’acte
de se taper dessus
à coup de mitraille
au point que nous en éclaterions de rire
si il n’y avait pas cette immense tristesse
en voyant les ruines qui en découlent.
si il n’y avait pas cette solitude du guerrier
qui lui même a provoqué de telles destructions