Archive pour la catégorie 'Patrologie'

La Passion du Christ selon Saint Augustin

7 octobre, 2021

La trahison de Judas   

 60é au 62é  traité sur « l’évangile saint Jean »  

 

Le trouble de Jésus

« Jésus  fut troublé en son esprit et leur parlant ouvertement, il dit

 En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me trahira ».(Jn 13,21)

**

Une si grande puissance peut-elle tomber dans le trouble ?

Peut-elle être ébranlée cette pierre inébranlable ?

ou plutôt n’est-ce pas notre infirmité qui éprouve en lui de l’émotion ?

**

 Sachons que  l’âme chrétienne se trouble, non sous l’effort du malheur,

 mais sous l’impression de la charité.

Qu’elle craigne de voir les hommes perdus pour Jésus-Christ ;

qu’elle s’attriste lorsque quelqu’un est perdu pour Jésus-Christ;

qu’elle désire gagner des hommes à Jésus-Christ;

qu’elle se réjouisse lorsque des hommes sont gagnés à Jésus-Christ.

qu’elle craigne pour elle-même de périr à Jésus-Christ;

qu’elle s’attriste d’être éloignée de Jésus-Christ:

qu’elle se réjouisse dans l’espérance de régner avec Jésus-Christ.

**

Les effets de son trouble

Quel grand bien ne devons-nous pas attendre et espérer de la participation à sa divinité,

 puisque son trouble fait notre calme, et sa faiblesse notre force?

il est certain et indubitable que jésus  n’a pas été troublé par une défaillance d’âme,

mais par un effet de sa puissance;

 il a été troublé pour nous empêcher de tomber dans le désespoir, quand nous sommes troublés,

 

Ce trouble est  le même trouble  que ressent l’église ..

quand, pour une cause pressante,

 elle  est obligée de retrancher les hérétiques et les schismatiques de son sein

Les gens de bien, à l’occasion de ces sortes de scandales, sont troublés non par malice, mais par charité : ils craignent qu’en séparant l’ivraie, on arrache aussi quelque épi de bon grain.

**

Le pain trempé

Ayant  trempé le pain ,il le donna à Judas (Jn 13,26_34)

Ce pain donné au traître  était la marque de la grâce, à laquelle Judas répondait par l’ingratitude

Peut-être, par ce pain ainsi trempé, voulait-il en montrer la fourberie de celui qui allait le trahir ? Car tout ce qu’on trempe, on ne le lave pas,

et parfois il suffit de tremper un objet pour lui faire perdre son éclat.

**

Puis jésus dit

« Ce que tu fais, fais-le au plus tôt

 O parole d’un homme impatient d’endurer les souffrances

ô parole qui ne demande pas le châtiment du traître,

 mais qui montre le prix de la rédemption !

Il dit : « Ce que tu fais, fais-le promptement »,

pour hâter le salut des fidèles.

Car il a été livré à cause de nos péchés ( Matth. VI, 34)

Il a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle (I Tim. V, 16.)

**

 Jésus travaillait à notre rachat:  « Ce que tu fais, fais-le au plus tôt » ;

 non parce que tu le peux, mais parce que celui qui peut tout, le désire.

Judas est sorti, et Jésus a été glorifié;

le fils de perdition est sorti, et le Fils de l’homme a été glorifié.

**

La gloire de Jésus est dans le fait qu’il est mort pour nous racheter

Sa gloire est le fait qu’il nous a aimé jusqu’au bout

La gloire de Jésus est qu’il s’est fait obéissant jusqu’à la mort

Et la mort de la croix  par amour pour nous  

 Jardin des oliviers

Dans son Traité 112 sur l’évangile de Jean

Saint Augustin est  impressinné par la réponse de Jésus aux gardes

qui viennent l’arrêter au jardin des oliviers

**

 Jésus leur dit: C’est moi,

et Judas qui le trahissait était debout au milieu d’eux.

 Aussitôt donc que Jésus leur eut dit : C’est moi,

 ils s’en allèrent à la renverse et tombèrent par terre ».

**

Une seule parole : « C’est moi », a suffi,

 sans le secours d’aucune arme, pour renverser une foule si nombreuse,

 Et maintenant, par le moyen de l’Évangile,  Jésus-Christ dit partout : « C’est moi

**,

Ils ont entendu « C’est moi ».  Pourquoi ne l’ont-ils pas saisi?

parce qu’ainsi l’a voulu Celui qui peut tout ce qu’il veut.

**

. « laissez aller ceux-ci ».

 Il parle à des ennemis, et cependant ils font ce qu’il ordonne,

 ils laissent aller ceux qu’il ne veut pas voir périr.

**

On sait que la traduction en grec de « c’est moi » est « ego eimi » ou « je suis »

Or le nom de Dieu « Yahwé » veut dire « celui qui est »

Par conséquent les grands prêtres comprennent bien  

ce que Jésus dit !

C’est moi ,  ou je suis , c’est Dieu

et Caïphe en déchirant ses vêtements dira Il blasphème  

 

 Malchus 

 Or, Simon Pierre ayant un glaive, le tira et frappa un serviteur du prince des prêtres, et lui coupa l’oreille droite. **

 Or, Malchus signifie « qui doit régner ».

cette oreille coupée pour le Seigneur et guérie par lui, signifie donc le renouvellement de l’intelligence  qui se dépouille de ses anciens errements,

afin de se trouver dans la nouveauté de l’esprit, et non plus dans l’ancienneté de la lettre 

Jésus Chez Caïphe

Traité 113 sur l’évangile de Jean

 comment le Seigneur Jésus a-t-il pu dire : « J’ai publiquement parlé au monde » ;

 et surtout : « Je n’ai rien dit en secret? »

**

Même à ses disciples  il n’ a pas tout dit

 Dans le dernier discours qu’il a adressé à ses disciples après la cène, il dit

« Je vous ai dit ces choses en paraboles;

mais voici venir l’heure où je ne vous parlerai plus en paraboles,

mais je vous parlerai ouvertement de mon Père (Jn 16,25) ? »

**

Il en disait davantage à ses disciples qu’à la foule

 

En fait par ces paroles : « Je n’ai rien dit en secret? »

 et « J’ai parlé ouvertement au monde »,

Jésus veut dire   qu’il parlait ouvertement ,

 parce que certains le comprenaient

 et il ne parlait pas ouvertement,  parce d’autres  ne comprenaient pas.

**

D’ailleurs, encore, ce qu’il disait à part à ses disciples,

 il ne le disait pas en secret.puisque il leur disait d‘enseigner sa parole

**

La gifle 

Un garde qui était là donna un soufflet à Jésus, en disant

Est-ce ainsi que tu réponds au Pontife?

Jésus lui répondit :

 Si j’ai mal parlé, rends témoignage du mal que j’ai dit ;

 mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? »

**

 Mais, dira quelqu’un : Pourquoi Jésus n’a-t-il pas fait ce qu’il avait lui-même commandé (Mtt 5,39) ? Il ne devait pas répondre ainsi à celui qui le frappait, mais lui présenter l’autre joue.

**

Or quoi de plus vrai, de plus doux et de plus juste que cette réponse?

Il nous enseigne la patience qui triomphe du monde.

et ensuite il a fait plus que tendre l’autre joue..

il a  donné tout son corps à ceux qui devaient le clouer à la croix

**

Il nous apprend aussi  que ce geste de patience doit s’accomplir

 non seulement par l’ostentation du corps,

mais par la préparation du coeur.

Il peut se faire, en effet, qu’un homme tende extérieurement l’autre joue et garde sa colère.

 Ntre-Seigneur fait bien mieux, en répondant avec calme

  et en se préparant avec tranquillité à supporter des traitements encore plus cruels ! 

Jésus chez Pilate

Dans son Traité 114 sur l’évangile de Jean

Au nom de la loi,  les juifs ne voulait pas se souiller en entrant chez un étranger

 quand on  emmena Jésus  chez Pilate

 

. O aveuglement impie !

Ils craignaient d’être souillés par le prétoire d’un juge étranger,

 et ils ne craignaient pas de l’être par le sang de leur frère innocent !

**

Les Juifs dirent à Pilate

« Il ne nous est pas permis de mettre quelqu’un à mort »

Ne mettaient-ils pas à mort celui qu’ils livraient pour le faire mettre à mort?

La croix ne fait-elle pas mourir?

Ainsi deviennent insensés ceux qui attaquent la sagesse , au lieu de la suivre.

**

Sans doute  ils voulaient dire qu’il ne leur était pas permis de mettre quelqu’un à mort à cause de la sainteté de la fête qu’ils avaient commencé de célébrer.

Déjà, pour ce motif, ils craignaient de se souiller en entrant dans le prétoire.

 Etes-vous endurcis à ce point, ô faux israélites?

**

Votre trop grande malice vous a  fait perdre le sentiment,

 au point que vous ne vous croyiez pas souillés par le sang d’un innocent,

par cette raison que vous le faites répandre par un autre?

**

En agissant comme ils l’ont fait,

 les Juifs ont -voulu paraître étrangers à sa mort,

et ils n’ont réussi qu’à fournir la preuve,

 sinon de leur innocence, du moins de leur folie.

 Jésus ou Barrabas  

Traité 116 sur l’évangile de Jean

Pilate tergiverse …Pilate doute

Pilate pour sauver la vie de Jésus

propose de condamner à sa place

un larron dénommé Barabbas

**

 Le Choix  entre la  vie et la  mort

Les Juifs s’étaient écriés qu’ils voulaient voir Pilate leur délivrer, pour la Pâque,

non point Jésus, mais Barabbas, le larron;

 non point le Sauveur,  mais un meurtrier;

non point le distributeur de la vie,  mais celui qui l’avait enlevée à autrui.

**

« Alors Pilate saisit Jésus et le flagella »

Ainsi ce royaume de vie qui n’est pas de ce monde

triomphait du monde superbe,

 non par la force de ses armes,

mais par l’humilité de ses souffrances.

**

 Ainsi ce grain de vie  qui devait multiplier était semé

au milieu d’outrages horribles, pour fructifier au sein d’une gloire admirable.

**

 « Pilate sortit de nouveau et leur dit 

Voilà l’homme 

. Jésus sort en  portant une couronne d’épines et un vêtement de pourpre ;

 il ne brillait pas de l’éclat du pouvoir, mais il apparaissait couvert d’opprobres,.

**

 Crucifie ! Crucifie-le !

 Quand donc Pilate eut entendu cette parole, il craignit davantage

et il entra de nouveau dans le prétoire et dit à Jésus

. « D’où es-tu ? Mais Jésus ne lui donna point de réponse

Qui a le vrai pouvoir ?

N’est ce pas celui qui nous enseigne par son silence ?

 « Pilate lui dit donc : Tu ne me parles point?

 Tu ne sais donc pas que j’ai le pouvoir de te crucifier et que j’ai le pouvoir de te renvoyer ?

 jésus lui répondit : Vous n’auriez sur moi aucun pouvoir, s’il ne vous avait été donné d’en haut.

Cette fois ci Jésus répond

 mais toutes les fois qu’il ne répond pas,

 il agit non pas à la manière d’un coupable mais à la manière d’un agneau,

c’est-à-dire d’un homme simple et innocent qui n’ouvre pas la bouche.

**

Aussi, quand ne répondait pas, il se taisait comme une brebis;

et  quand il répondait, il enseignait comme un pasteur. 

A quelle heure jésus fut il crucifié ?

Saint  Augustin, comme chacun sait est obsédé  par les chiffres

Les heures 3, 6, 9 correspondent aux heures liturgiques des prières Juives   (Tierce, Sexte, None)

Les premiers chrétiens avaient pris l’habitude de méditer,

à  la 3é heure sur l’arrestation des Jésus,

à la 6é heure sur les ténèbres qui envahirent la terre quand le Messie fut  crucifié

et à la 9é heure à la mort de jésus.

 **

 Raisonnement d’Augustin

A la 3é heure fut crucifié par les langues des Juifs,

 et à la sixième (Midi) par la main des soldats.

 

 Ce n’étaient pas seulement les soldats,

qui, à la sixième heure,(Midi) l’avaient cloué au bois de la croix,

 mais c’étaient aussi les Juifs,

puisque, pour le faire crucifier, ils avaient crié vers la troisième heure.(9h du matin )

 

LA Croix

Dans son Traité 118 sur l’évangile de Jean

Qui comprendra quelle est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur de l’amour de Dieu pour nous (Eph. 3,18) ».

**

Sa largeur se trouve dans le bois transversal destiné à tenir étendus les bras du crucifié :

 elle représente l’étendue de la charité qui opère les bonnes oeuvres.

**

 Sa longueur va depuis le bois transversal jusqu’à terre:

 le dos et les pieds du Sauveur y sont attachés ;

elle est l’emblème de la persévérance pendant le temps, jusqu’à l’éternité.(entre terre et ciel)

**

 Sa hauteur consiste dans le sommet qui dépasse le bois transversal;

car tout ce qui se fait en longueur et en largeur,

selon la règle du bien et avec persévérance,

doit se faire en vue de la hauteur des récompenses divines.

**

 Sa profondeur se rencontre dans cette partie qui s’enfonce en terre ;

elle est cachée, on ne la voit pas en cet endroit:

 ainsi, toutes nos bonnes œuvres sortent  des profondeurs de la grâce divine,.

**

Saint augustin est un peu compliqué

mais son explication est sans doute

à l’origine d’un autre commentaire

beaucoup plus simple

et souvent exploité 

**

Le bras transversal de la croix représente les bras ouverts

du père miséricordieux qui accueille tous les hommes

dans un même amou

**

Le bras vertical sur lequel se trouve le corps du Chrsit

représente le lien entre la terre et le ciel

assurée par la mort de jésus

C’est la rédemption 

**

La partie inferieure représente le Fils profondément incarné

La partie supérieure représente sa divinité

**

L’inscription au dessus de la Croix : INRI

Dans son  traité 117 sur l’évangile de Jean , Augustin écrit 

**

Il était écrit en hébreu, en grec et en latin  

En hébreu, à cause des Juifs qui se glorifiaient de la loi de Dieu;

 En  grec, à cause des philosophes, des gentils;

 En  latin, à cause des Romains, qui commandaient déjà à presque tous les peuples de la terre.

**

Mais Jésus est-il le roi des Juifs seuls?

N’est-il pas aussi le roi des Gentils ?

 Oui, il est surtout le roi des Gentils.

**

Le partage des vêtements 

 Dans son Traité 118 sur « l’évangile de Jean » Augustin écrit

La division en quatre parts des vêtements de Notre-Seigneur Jésus-Christ était la figure de celle de l’Eglise, qui se trouve disséminée dans les quatre parties du monde et partagée également, c’est-à-dire équitablement entre toutes ces parties.

 

 La tunique tirée au sort représente l’ensemble de toutes ces parties de l’Eglise,

unies les unes aux autres par les liens de la charité.

 

Il n’est donc pas étonnant que la tunique qui en était la figure ait été d’un seul tissu, depuis le haut jusqu’en bas.  Elle était sans couture, pour qu’on ne pût jamais la découdre;

elle est échue à un seul des quatre soldats car tous les chrétiens n’ont qu’un seul  coeur et qu’une âme.

Ainsi en a-t-il été pour les Apôtres:

Il ne font qu’un comme la tunique sans couture 

**LJean ajoute: « jusqu’en bas ».

Si nous nous reportons à ce que figurait cette tunique,

 nous verrons que quiconque appartient au tout, en fait partie;

**

La tunique échut à tous dans la personne d’un seul;

de la même manière la grâce de Dieu se répand sur tous,

parce qu’elle se répand sur l’ensemble; 

 

Les paroles de Jésus sur la croix

Dans son Traité 119 sur « l’évangile de Jean »

Jésus  voyant sa Mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère :

Femme, voilà ton fils. Après, il dit au disciple : Fils, voilà ta mère.

**

 Voilà bien l’heure dont Jésus parlait, quand, au moment de changer l’eau en vin,

 il disait à sa Mère :  « Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi ? mon heure n’est point encore venue »(Jn II,4).

 Il prédisait cette heure qui n’était pas encore venue, cette heure où, sur le point de mourir,

il devait  reconnaître celle qui lui avait donné la vie du corps.

**

A Cana  il  ne semblait pas connaître sa Mère .

 Sur la croix, il souffre dans son corps, et dans les sentiments d’une humaine affection,

il recommande donc  sa mére ,celle dans le sein de laquelle il s’est fait homme.

 

« Jésus, sachant que tout était consommé, afin que l’Ecriture fût accomplie, dit : J’ai soif.

Un vase plein de vinaigre était là.

Et les soldats lui présentèrent à la bouche une éponge pleine de vinaigre (Jn 19,27),

. **

 Il dit donc : « J’ai soif », ou, en d’autres termes :

Vous m’avez donné ce vinaigre; c’est trop peu : donnez-moi ce que vous êtes.

 Les Juifs, en effet, étaient du véritable vinaigre;

les Patriarches et les Prophètes étaient du vin.

Mais eux avaient dégénéré;

**

Les autres Evangélistes ont dit que  c’est à l’aide d’un roseau (Matth. XXVIII) 

qu’on a pu faire parvenir dans une éponge, jusqu’au sommet de la croix, un pareil breuvage

. Ce roseau était l’emblème de l’Ecriture, qui se trouvait accomplie par ce fait.

**

Mais comme ; il n’est guère d’usage de désigner l’Ecriture par le nom de roseau: aussi cette façon de parler n’est-elle que l’indice certain d’un grand mystère.

**

Lors donc que Jésus eut pris le vinaigre, il dit:

Tout est consommé. Et ayant incliné la tête, il rendit l’esprit ».(Jn 19,28)

Jésus est mort au moment qu’il a choisi

** 

les jambes brisées

Dans son Traité 120 sur l’évangile de Jean

Is ne lui rompirent pas les jambes,

 mais un des soldats lui ouvrit le côté d’un coup de lance;

 et aussitôt il en sortit du sang et de l’eau »(Jn 19,32)

**

Ce sang a été répandu pour la rémission des péchés ;

 cette eau  nous sert de bain et de breuvage

**

Le coup de lance 

. L’évangéliste  ne dit pas qu’on a frappé ou blessé le côté du Sauveur,

mais: « on l’a ouvert ».

 Effectivement, la porte de la, vie devait s’ouvrir à l’endroit  où ont pris naissance les Sacrements de l’Eglise  sans lesquels il est impossible d’arriver à la vie, qui est la seule véritable.

**

Dieu annonçait d’avance cet événement (Gen. VI, 16), en donnant à Noé l’ordre d’ouvrir, au flanc de l’arche, une porte par laquelle devaient entrer les animaux destinés à ne point périr sous les eaux du déluge ; ces animaux préfiguraient l’Eglise.

. Voilà encore pourquoi la première femme a été tirée du côté d’Adam, pendant qu’il dormait; Elle a reçu le nom de vie et de mère des vivants 

Le second Adam, Jésus-Christ, ayant baissé la tête, s’est endormi sur la croix, pour qu’une épouse lui fût donnée, et, pendant son sommeil, cette épouse ,l’Eglise est sortie de son côté.

**

Joseph d’Arimathie

 « Or, après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, demanda à Pilate la permission d’enlever le corps de Jésus , et Pilate le permit. Il vint donc et enleva le corps de Jésus.

« Or, au lieu où il avait été crucifié se trouvait un jardin, et, dans ce jardin, un sépulcre neuf, où personne n’avait encore été mis ».

 Comme dans le sein de la Vierge Marie,

 personne avant lui et personne après lui

 n’a été conçu,

Madeleine au Tombeau 

 121é traité sur l’évangile de jean

  Les deux anges

 Elle vit les deux anges vêtus de blanc, assis à l’endroit où le corps de Jésus avait été déposé, l’un à la tête, l’autre aux pieds ».

 ces anges ainsi placés signifiaient-ils que l’Evangile du Christ devait être annoncé, en quelque sorte, depuis la tête jusqu’aux pieds ; c’est-à-dire depuis le commencement jusqu’à la fin ?

 

Le jardinier

Que personne ne fasse à cette femme un reproche d’avoir appelé le jardinier son Seigneur,

 et Jésus son Maître.

Elle priait l’un et reconnaissait l’autre;

Elle donnait un signe de respect à l’homme à qui .elle demandait un renseignement,

et elle honorait comme docteur celui qui lui apprenait à connaître les choses divines et humaines.

**

Ne me touche pas

Or Jésus dit en apparaissant  à ses disciples, leur a dit :

 « Touchez et voyez qu’un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai ».

N’a-t-il pas dit encore au disciple Thomas :

« Porte ici ton doigt et regarde mes a mains; approche ta main et mets-la dans mon côté? »

**

Pourquoi donc a-t-il dit à Madeleine :ne me touches pas ?

II y a évidemment, dans ces paroles, un sens caché

**

La foi de Marie-Madeleine pouvait se borner à croire en lui, tout en le reconnaissant comme inférieur au Père;

Jésus lui en fait le reproche par ces paroles: « Ne me touche pas »: Car c’était lui dire :

 Ne crois pas en moi, d’après les idées que tu nourris encore en toi; ne te borne pas à voir en moi un homme , sans élever tes pensées jusqu’à cette nature supérieure qui est  en moi

**

Car elle croyait encore d’une manière charnelle en Jésus, puisqu’elle le pleurait comme homme?

« Car », dit-il, « je ne suis pas encore monté vers mon Père ». Tu me toucheras dès lors que tu reconnaîtras en moi un Dieu parfaitement égal au Père. 

L’école d’ Alexandrie et les premiers conciles

17 juillet, 2018

Avant Nicée en 325, avant l’édit de Constantin en 317  ce fut le temps de martyrs, ce fut aussi le temps des premiers pères de l’eglise des « témoins » qui ont proclamé leur foi en Jésus Christ

comme saint Paul qui écrit

Je considère tout désormais comme désavantageux aux prix du gain suréminent qu’est la connaissance du Christ   (Philippiens3,8)

**

L’école d’Alexandrie

elle fut fondée vers 180 par Pantène  

Cliquez ICI

**

Clément d’Alexandrie

Pantène eut pour disciple Clément d’Alexandrie  (150-215)

qui devint à son tour , à la mort de son maître  vers 200 le responsable de l’école

Son érudition était prodigieuse

 c’est en abondance qu’il cite les auteurs anciens

Cliquez ICI 

Il eut pour élève Origène

**

Origène (185-253)

Celui-ci fut en fait le véritable  fondateur qui donna à l’école toute sa renommée

Le plus savant et le plus intelligent des anciens pères (Döllinger)

Clqiuez ICI

**

Origène eut pour disciple Grégoire le thaumaturge (274-270)

Cliquez ICI

**

Grégoire  de Nysse (335-395)

Bien après le concile de Nicée

Origène fut aussi  vénéré par Grégoire de Nysse

Celui-ci encore s’intéresse à tout

il aime tout ,la philosophie, les sciences

Il devient une véritable encyclopédie

Cliquez ICI  

**

Des hommes cultivés

Ce sont tous des  savants cultivés ,ouverts au monde, philosophes, sages

ils connaissaient tous Philon

Cliquez ICI

**

L’évangile et la Bible…. avant tout !  

Origène publie  les  « Hexaples » contenant sur 6 colonnes parallèles

5 textes différents de la bible

auquel s’ajoute de  nombreux commentaires e la bible

Cliquez ICI

Clément écrit « le pédagogue »

Cliquez ICI

Gregoire de Nysse écrit « la vie de Moïse »

cliquez ICI

**

Pas de dogmes 

ils restent humbles et n’essayent pas de déchirer le voile qui nous cache le mystère du Christ

et refusent les dogmes

pas question de trinité ni des 2 natures

**

Origène ,souvent  termine ses textes  par une mise en garde  

Tout cela n’est pas présenté par nous comme des dogmes ,mais discuté par manière d’études et de recherche (Les principes 2,8,4) 

Cliquez ICI 

Clément déclare dans les « Stromates V,1 »

Faudra-t-il toutefois prêter une oreille confiante à tous ceux qui parlent ou qui écrivent sans la moindre retenue? Gardons-nous en bien.

Cliquez  ICI 

**

Après le concile de Nicée

Tout changea en 325 

Avant Nicée ,les pères regardaient le Christ ,le pédagogue ,le sauveur ,le crucifié

Après Nicée ce fut la Trinité et les 2 natures du Christ

de la théologie !

**

ce fut l’époque d’Athanase ,Cyrile d’Alexandrie… 

des  dogmes abscons

de la Trinité , de la mère de Dieu

des guerres et des divisions

des Ariens,  et des Nestoriens , ….

Cliquez ICI 

  

 

Clément d’Alexandrie : Les Stromates (IV,2) : Surtout ,pas de dogmes !

16 juillet, 2018

Pourquoi l’auteur a-t-il  donné au présent livre le nom de « Stromates »

Nos commentaires, ainsi que nous l’avons déjà écrit pour les lecteurs ignorants et armés de reproches, continuent de ressembler à des tapisseries de représentations diverses, où le discours passe continuellement d’un sujet à un autre sujet, promettant une chose et concluant par une autre.

« Le mineur, dit Héraclite, qui cherche de l’or dans les entrailles de la terre, creuse beaucoup pour trouver peu. »

**

Nos Stromates sont donc dans la main de l’homme,

que la raison peut guider au travers de ses recherches,

un auxiliaire pour la mémoire et pour la manifestation de la vérité.

 Mais ils ne dispensent pas le lecteur de mettre lui-même la main à l’œuvre, et d’ajouter ses réflexions aux nôtres, puisqu’au voyageur qui s’engage dans une route inconnue, il suffit de signaler la véritable route qui le conduit au terme de la course.

A lui de marcher ensuite sans guide, et de discerner le reste de son chemin par ses propres lumières.

 Toutefois, il me semble que la découverte du beau, qui est caché, n’est pas sans fatigues ni difficultés.

 « On n’arrive à la vertu que par la sueur; le sentier par lequel on monte à elle, est long et taillé à pic. L’entrée en est âpre ; mais lorsqu’on arrive sur la hauteur, il devient facile, quelque pénible qu’il ait été d’abord . »

Oui, elle est vraiment étroite et resserrée la voie du Seigneur, et le royaume de Dieu appartient à ceux qui le ravissent. Voilà pourquoi le Seigneur nous dit :

« Cherchez, et vous trouverez, »

 Il faut souvent, comme le vanneur qui a démêlé le bon grain de la paille, passer le froment au crible et le purger de ses immondices.

**

livre IV 6

« Bienheureux donc les pacifiques I »

. La pacification parfaite est celle qui, parmi toutes les vicissitudes de la terre, garde une fermeté inaltérable, proclame la Providence toujours sainte, toujours admirable, assise quelle est dans la science des choses divines et des choses humaines, et découvre à sa lumière, dans les catastrophes qui troublent en apparence l’ordre de la nature, la merveilleuse harmonie de la création.

 Les pacifiques pacifient encore ceux qui sont assaillis par le péché, en leur apprenant à rentrer dans la foi et dans la paix. Mais la réunion abrégée de toute vertu, c’est notre Seigneur qui nous enseigne qu’il faut mépriser la mort, d’une manière plus parfaite encore et par amour pour Dieu.

Clément d’Alexandrie : « Les Stromates » La foi et l’amour ( livre V ch 1)

13 juillet, 2018

En lisant ce chapitre sur la foi écrit par Clément d’Alexandrie

On croirait lire d’une part les critiques violentes de Tyrell contre les théologiens à lépoque de la cris moderniste

Cliquez ICI  

et d’autre part les propos du  cardinal Newman

quand il déclare que l’amour nous aide à croire

Cliquez ICI

** 

La foi

il n’y a pas de connaissance indépendamment de la foi

la foi est l’oreille de l’âme,

 le Seigneur y fait allusion dans les mots suivants:

« Que celui qui a des oreilles pour entendre, »

**

C’est par la foi qu’on peut mieux connaître Dieu

Affirmer que l’on peut connaître Dieu par l’excellence de sa propre nature, …, c’est nous vanter

**

la foi est un don

 Abraham était-il alors élu, ou ne l’était-il pas ?

la preuve nous est acquise qu’il y a eu élection et salut avant l’avènement de Notre Seigneur.

« Car l’obéissance du patriarche lui fut imputée à justice. »

**

Les théologiens

Évitez les questions vaines et inutiles, nous recommande le divin Paul ;car elles engendrent les contestations. »

Eschyle nous crie :

« Ne vous consumez pas inutilement dans de stériles labeurs. »

**

Espérer que l’on comprendra tout à la manière de ce qui est palpable, c’est s’égarer loin de la vérité. Voilà pourquoi l’apôtre parle de la connaissance de Dieu dans un sens tout spirituel :

« Nous ne voyons Dieu maintenant, dit-il, que comme dans un miroir, mais un jour nous le verrons face à face. »

 Le spectacle de la vérité n’a été donné qu’à peu de mortels. C’est ce qui fait dire à Platon, dans l’Épinomide :

« Je n’oserais pas affirmer qu’il soit possible à tous les hommes d’arriver à la félicité et à la béatitude, elles ne sont le partage que d’un petit nombre. Telle sera ma croyance, tant que je serai ici bas ; mais j’ai le bon espoir qu’après ma mort je serai mis en possession de toutes choses. »

 **

Ces paroles de Moïse n’expriment-elles pas la même pensée ?

« Nul ne verra ma face sans mourir. »

 Il est clair, en effet, que nul, pendant le cours de cette vie mortelle, ne peut connaitre Dieu complètement.

**

.« Que sont devenus les docteurs de la loi, dit l’apôtre?

Que sont devenus les esprits curieux des sciences de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse de ce monde ?»

Et ailleurs : « Je détruirai la sagesse des sages, et je rejetterai la science des savants, » c’est-à-dire, de ceux qui se croient sages, et qui se passionnent pour les disputes.

**

La foi et l’Amour

seuls, ceux qui ont le cœur pur verront Dieu, »

Certes il faut chercher mais avec un cœur pur

Nous le disions, la foi ne doit point marcher isolée et oisive, mais conduite par l’esprit d’investigation. Loin de nous la pensée d’exclure toute recherche :

« Cherchez, dit le Seigneur, et vous trouverez. »

Mais il faut appliquer à la recherche la faculté clairvoyante de l’âme, écarter tous les obstacles qui pourraient gêner la découverte, et repousser loin de soi les querelles, l’envie et la dispute, un des plus redoutables fléaux de l’humanité.

** 

 Timon de Phliase a écrit ces paroles pleines de sens et de raison :

« Alors accourt la dispute aux paroles vides et sonores ; point de monstre plus cruel. C’est la compagne et la digne sœur de la querelle homicide. Elle s’attaque à tout, et se glisse partout ; puis, affermissant dans le mal l’esprit de l’homme, elle le précipite dans les folles espérances. »

Le poète ajoute un peu plus bas :

« Qui donc alluma leur fureur ? qui leur mit en main les armes de la cruelle dispute ? La multitude, rivale de la nymphe Echo. Irritée contre le Silence et la Réserve, elle répandit un jour une épidémie de paroles au milieu des hommes, et beaucoup en moururent. »

 Chercher à approfondir la nature de Dieu, avec le désir de se rapprocher de lui, et non dans un vain amour de dispute, est donc un exercice salutaire, car il est écrit dans David:

« Les pauvres mangeront et seront rassasiés. Vous qui cherchez le Seigneur, vous célébrerez ses louanges ; et votre cœur vivra éternellement. »

**

Faudra-t-il toutefois prêter une oreille confiante à tous ceux qui parlent ou qui écrivent sans la moindre retenue? Gardons-nous en bien.

il faut aimer  « Dieu est amour; »

 Dieu  se donne à connaître à tous ceux qui l’aiment, comme aussi, « Dieu est fidèle, » il se communique aux fidèles par la voie du précepte.

II faut que nous nous confondions en lui par les liens de l’amour divin, afin de contempler la sainteté infinie à l’aide de la sainteté qui lui ressemble, ouvrant une oreille docile et sincère à la parole de la vérité, purs et simples comme les enfants qui nous obéissent. Tel était le sens mystérieux de cette inscription, quelle que soit la main qui la grava jadis à l’entrée du temple d’Epidaure.

« Il faut être pur pour entrer dans l’enceinte sacrée du temple. La pureté consiste à n’avoir que de saintes pensées. »

« Si vous ne devenez, dit le Seigneur, comme ces petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. »

En effet, le temple de Dieu repose ici-bas sur trois fondements, la Foi, l’Espérance, la Charité.

 

Clément d’Alexandrie :Les Stromates (–livre V,12) Au Dieu inconnu

12 juillet, 2018

Clément d’Alexandrie est éblouissant quand il nous parle des philosophes grecs

Son érudition est immense

Clement est enthousiaste quand il nous parle du christ ,du pédagogue

Cliquez ICI 

**

mais dés qu’il s’agit de faire de la théologie,

et de parler de Dieu il est plus réservé et nous dit

dans « les Stromates » (V,12)  que  Dieu ne peut être compris par l’intelligence, ni exprimé par la parole.

Platon, ce sincère ami de la vérité.dit

« Découvrir le père et le créateur de cet univers, n’est pas chose facile, et quand vous l’aurez découvert, il vous sera impossible de le révéler à tous. Car le mystère de son essence ne peut s’exprimer par des paroles, »

**

.l’Écriture dit :

« Moïse entra dans la nuée où était Dieu, »

ces paroles signifient, pour qui est capable de comprendre, que Dieu ne peut être vu par les yeux, ni exprimé par la bouche de l’homme. La nuée, qu’est-ce à dire ? l’incrédulité et l’ignorance de la plupart des mortels offusquent la splendeur de la vérité.

Paul dit

« Je connais un homme en Jésus-Christ, qui fut ravi jusqu’au troisième ciel et de là, dans le paradis. Et il y entendit des paroles mystérieuses qu’il n’est pas permis à un homme de rapporter. »

 C’est pour cela que le divin apôtre s’écrie :

« O profondeur des trésors de la sagessse et de la science de Dieu ! »

 L’Évangile dit encore que 

« notre Seigneur a parlé à ses disciples en termes mystérieux. »

  le poète d Agrigente a dit :

« Levez les yeux, étendez la main tant que vous le voudrez, jamais vous ne pourrez atteindre à la Divinité

 

La foi est le grand chemin par lequel Dieu descend dans l’esprit de l’homme. »

Il est certain que la discussion présente, qui a Dieu pour objet, se hérisse de difficultés.

De quel nom appeler, en effet, celui qui n’est ni genre, ni différence, ni espèce, ni individu, ni nombre, ni accident, ni soumis à rien d’accidentel ? Direz-vous qu’il soit un tout ? L’expression demeure imparfaite, puisque un tout est une quantité mesurable, et que Dieu est le père de l’universalité des êtres.

. Il ne nous reste donc, pour nous faire comprendre le Dieu inconnu, que sa grâce et son Verbe,

 ainsi que Luc nous le montre dans les Actes des Apôtres, quand il met ces mots dans la bouche de Paul :

« Athéniens, en passant et en voyant les statues de vos Dieux, j’ai trouvé même un autel où il est écrit : Au Dieu Inconnu ; Ce Dieu donc, que vous adorez sans le connaitre, est celui que je vous annonce. »

Clément d’Alexandrie : le pédagogue (ch 1à 3) : Qu’est ce que le divin maitre

11 juillet, 2018

Clément d’Alexandrie (150-211) est  né à Athénes .Il arrive à Alexandrie en 180,fréquente l’école de Panténe puis en devient le responsable

**

Le pédagogue  

Clément fait parti des premiers  pères de l’église

ébloui par la personne du Christ

**

Il ne cherchera pas à dévoiler les mystères divins

Il ne parlera  pas de la Trinité comme les pères des siècles suivants

à partir du concile de Nicée

Il ne parlera pas des 2 natures du Christ

avec des mots savants 

il ne parle pas de dogmes

mais du sauveur du Verbe

**

Il nous parle du pédagogue qui agit en nous depuis toujours

Cliquez ICI

**

Qu’est-ce que le divin Maître? (Ch 1) 

le Verbe est le chef de la religion, la pierre fondamentale de l’édifice de la foi. C’est par lui que, remplis de joie et abjurant nos vieilles erreurs, nous devenons jeunes pour le salut, chantant avec le prophète :

« Que le Dieu d’Israël est bon pour ceux dont le cœur est droit ! »

 Ce Verbe, arrache l’homme aux habitudes mondaines dans lesquelles il a été élevé,

 et le conduit à l’unique voie de salut, qui est la foi.

 

Excite-t-il dans nos cœurs des élans impétueux ? je l’appelle proprement le Verbe,

Il est dans la nature de toute religion d’exhorter les hommes; toute religion fait naître dans notre âme, qui est une émanation de Dieu, un ardent amour de la vie présente et de la vie future.

 

 le Verbe est tout à la fois médecin et précepteur,

Il  anime eeux qu’il a convertis et leur promet la guérison des blessures de leurs âmes,

il me paraît convenable de réunir tous ses titres dans un seul et de l’appeler le Pédagogue.

 

Le Pédagogue veut la pratique et non la théorie.

 Son but est d’orner les âmes de vertu et non de science. Il exige qu’on soit sage et non savant.

 

C’est ainsi que le Pédagogue fortifie nos âmes, en y faisant couler comme un baume adoucissant,

…ceux qui sont malades du corps ont besoin d’un médecin, ainsi ceux dont l’âme est malade ont besoin du Pédagogue pour guérir leurs passions.

 Ce n’est que plus tard qu’ils auront besoin des leçons d’un maître pour les initier aux secrets de la science et achever de meubler leur âme, capable dès lors de recevoir les révélations du Verbe.

 

Vous voyez donc que le Verbe s’étudie à nous mener à la plus haute perfection par une gradation aussi salutaire que raisonnable; vous voyez, dis-je, que ce Verbe, si plein d’amour pour l’homme, use d’une admirable économie, d’abord en nous exhortant, ensuite en nous dirigeant, enfin en nous instruisant.

**

Un Dieu revêtu de la figure humaine (Ch.2.)

 Notre Pédagogue, mes chers enfants, est semblable à Dieu le père, dont il est le fils impeccable, irrépréhensible. 4 Son âme n’est pas l’esclave des passions. C’est un Dieu revêtu de la figure humaine, qui n’est tâché d’aucune souillure, soumis sans réserve à la volonté paternelle; Verbe-Dieu qui est dans le Père, qui est à la droite du Père, qui est Dieu avec un corps.

  C’est une image pure et sans tâche, à la ressemblance de laquelle doivent tendre tous nos efforts.

 Il est entièrement affranchi de toutes les passions humaines ; il est le seul qui nous juge, parce qu’il est le seul qui ne pèche point.

 L’ancienne loi procédait à notre instruction par la menace ;

 notre Pédagogue guérit les maladies de notre âme par les exhortations.

 Le Verbe, issu du Père, est le seul médecin des infirmités humaines ; il guérit par un saint enchantement les maladies de l’âme.

  notre Pédagogue, qui est la sagesse même, qui est le Verbe du Père, qui a créé l’homme, a soin de toutes ses créatures. Il guérit tout à la fois le corps et l’âme, et suffit à nos besoins comme médecin et comme sauveur.

 Non-seulement il guérit le corps, mais il guérit l’âme par ses préceptes et ses grâces.

 **

Bon ,juste , aimant (ch 3).

De la bonté du divin Maître et de son amour pour les hommes.

Le Seigneur nous est utile et nous aide en toutes choses comme homme et comme Dieu :

 nous remettant nos péchés, comme Dieu;

 nous enseignant de ne pas pécher, comme homme.

**

C’est avec justice que l’homme est aimé de Dieu, puisqu’il est sa créature.

 ses mains ont pétri l’homme ;

par un souffle, il lui a communiqué quelque chose qui n’est propre qu’à lui.

…Ce Dieu, la bonté même, a aimé en nous ce qui est bon ;

car il y a effectivement dans l’homme quelque chose d’aimable, et c’est ce qui provient du souffle de Dieu.

 **

Il nous aime donc ; et comment ne nous aimerait-il pas, puisque, de son sein paternel, il envoie vers nous son fils unique, cette source inépuisable d’amour et de foi ? Le Seigneur lui-même avoue cet amour, lorsqu’il dit en s’adressant à nous :

« Mon père vous aime parce que vous m’avez aimé. »

Il l’avoue encore lorsque, s’adressant à son père, il lui dit :

« Vous les avez aimés comme vous m’avez aimé. »

 

Il est clair encore que ce Verbe divin exerce en votre faveur un autre office dont le but est de vous instruire dans les choses cachées, spirituelles et mystérieuses.

 Nous errons, en effet, dans cette vie comme dans des ténèbres profondes et nous n’y saurions marcher sans l’appui d’un guide qui ne se trompe point, d’un guide sûr et fidèle. Ce guide par excellence est le Pédagogue.

 Il est  le Verbe dont la vue perçante pénètre les plus secrets replis de notre cœur.

Clément d’Alexandrie , Le pédagogue (ch 7) ; Jésus le «pasteur » des patriarches et des prophètes

8 juillet, 2018

Dans son livre « le pédagogue « Clément d’Alexandrie écrit le nom de notre Pédagogue. est Jésus; mais lui-même se donne souvent le nom de pasteur : 

« Je suis, dit-il, le bon pasteur. »

**

Notre Pédagogue est Jésus, Dieu saint, le Verbe, chef suprême de l’humanité tout entière, plein de douceur et de clémence.

Il avoue lui-même qu’il est effectivement notre Pédagogue, lorsqu’il dit de sa propre bouche :

« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai tiré de la terre d’Égypte. »

Qui donc a le pouvoir de faire entrer et de faire sortir ? n’est-ce point le Pédagogue ?

**

Il apparut à Abraham et lui dit :

« Je suis le Seigneur ton Dieu, sois agréable à mes yeux. »

**

Je trouve en l’histoire de Jacob une frappante image du Pédagogue.

On dit que Dieu en effet lutta avec Jacob

« Il demeura seul, et voilà qu’un homme lutta avec lui jusqu’au matin. »

Cet homme était le Pédagogue qui agissait et souffrait, qui instruisait son élève, l’exerçant à soutenir et à repousser les attaques de l’esprit malin. Les paroles suivantes font assez connaître que c’était le Verbe, le Pédagogue du genre humain, qui était alors l’adversaire de Jacob :

« Jacob l’interrogea, et il lui dit : Dis moi quel est ton nom ? et il lui répondit : pourquoi me demandes-tu mon nom ? »

Dieu, qui ne s’était pas encore fait Homme n’avait pas encore de nom.

C’est encore le Verbe qui est avec lui et qui lui dit longtemps après : « Ne crains pas d’aller en Egypte ».

**

C’est encore lui qui instruit Moïse à bien remplir le ministère de Pédagogue. Le Seigneur dit, en effet :

« toi, va, conduis ce peuple où je t’ai dit. »

Le Seigneur était, dans la personne de Moïse, le Pédagogue de l’ancien peuple ; mais il est par lui-même celui du nouveau, et se montre à lui face à face.

…le Seigneur dit à Moïse : Mon ange marchera devant toi. »

Cet ange représente sa puissance évangélique comme Verbe, son autorité et sa dignité comme Dieu.

**

«  le Seigneur, dit  à Jérémie,

Avant que je vous eusse formé dans le sein de votre mère, je vous ai connu ; avant que vous en fussiez sorti, je vous ai sanctifié. »

**

 « Le Seigneur, disait David, m’a chatié avec sévérité, mais il ne m’a pas laissé en proie à la mort. »

Être chatié par le Seigneur, c’est être instruit par le Pédagogue, c’est être délivré de la mort.

C’est la même pensée qui agite l’apôtre lorsqu’il dit aux Corinthiens :

« Lequel aimez-vous mieux, » que je vous aille voir, le reproche à la bouche ou avec charité et dans un esprit de douceur? Le Seigneur, dit David, va faire sortir de Sion le sceptre de votre autorité. »

Le même prophète dit ailleurs :

« Votre houlette me fortifie, votre verge me console. »

La puissance du Pédagogue est donc, vous le voyez, une puissance grave, vénérable., consolante et salutaire

.**

le pédagogue  le Verbe a agit en tout temps

il est notre pasteur !

C’est lui qui nous conduit  

Clément d’Alexandrie : Le pédagogue ( Ch. 9) Les méthodes du Verbe

7 juillet, 2018

Dans son livre « le pédagogue « Clément d’Alexandrie écrit

Notre pédagogue , notre Verbe divin, emploie toute sa sagesse pour nous conserver.

 Il avertit, il réprimande, il blâme, il accuse, il menace, il guérit, il promet, il donne,

ne négligeant rien pour enchaîner et détruire le désordre de nos désirs.

Le Seigneur agit envers nous comme nous agissons nous-mêmes envers nos enfants,

**

Le Seigneur ne nous désire point la volupté de la terre, qui passe si vite, mais la béatitude du ciel, qui ne passe point.

**

Il avertit d’abord, et ses premiers avertisssements sont comme mêlés d’un tendre blâme,

Écoutez-le lui-même dans l’Évangile :

« Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui sont envoyés vers toi, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants,  comme une poule rassemble ses petits sous ses ailes, et lu ne l’as pas voulu ! »

C’est ici une des plus grandes preuves de la bonté de Dieu, qui, connaissant toute l’insolence du peuple révolté contre lui et contre sa loi, ne laisse pas d’en avoir pitié et de l’exhorter à la pénitence par la bouche d’Ézéchiel:

« Fils de l’homme, tu habites an milieu des scorpions, parle-leur cependant, peut-être t’écouteront-ils. »

Écoutez-le dire à Moïse :

« Va, et dis à Pharaon de laisser mon peuple  

 Ne se lassant jamais d’avertir, il dit à son peuple, par la bouche d’Isaïe :

« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son coeur est loin de moi. »

**

II fait suivre ses avertissements répétés d’un blâme accusateur :

En voici un exemple dans Jérémie:

« Ils sont devenus comme des chevaux qui courent et qui hennissent après les cavales : chacun d’eux a poursuivi la femme de son voisin. »

Il joint aux reproches un motif de crainte, parce que la crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse.

**

La plainte

Le Pédagogue l’emploie dans ce passage d’Isaïe:

« J’ai nourri des enfants, je les ai élevés, et ils se sont révoltés contre moi. Le taureau connaît son maître; l’âne, son étable; Israël m’a méconnu. »

Après plusieurs plaintes semblables, il ajoute, par la bouche de Jérémie :

« ils m’ont abandonné, dit le Seigneur. »

**

Le blâme se change ensuite en une accusation véhémente.

Ainsi  dans ce passage d’Isaïe :

« Malheur aux enfants déserteurs :…… Vous avez, vez abandonné le Seigneur et excité l’indignation du Saint d’Israël. »

« Leur crime, dit Jérémie a rempli le ciel de stupeur et frappé la terre d’épouvante.

 Mon peuple m’a abandonné, moi, source d’eau vive, pour se creuser des citernes, fosses entr’ouvertes, qui ne peuvent retenir l’eau.

**

Lorsque l’image de leur crime a rempli d’horreur les coupables, le Pédagogue les console et les encourage comme il le fait dans les paroles de Salomon, où brille sa tendresse pour ses enfants :

« Combien de temps crierai-je sans être écouté ? Il n’y a plus d’obéissance dans mon peuple, il n’y a plus de foi dans mes fils. »

Il attend encore cependant, il attend leur retour.

Quelle admirable patience !

**

 Mais enfin il se montre, et sa parole devient plus forte et plus incisive.

« Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui sont envoyés vers toi. »

…« A cause de vos crimes, leur dit-il, votre maison deviendra déserte. Je vous dis : Vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Si, en effet, vous n’êtes point touchés de ma bonté ; si vous ne la reconnaissez point, vous reconnaîtrez mon pouvoir. »

**

La malédiction est un discours énergique et un remède violent.

**

…Pour tout dire,  en un mot, ces divers artifices qu’il emploie pour nous effrayer, sont comme une source et une fontaine de salut. Comme sa nature est d’être bon, sa volonté est de nous sauver.

Sa miséricorde s’étend sur toute chair. Il nous menace, il nous châtie pour nous conduire, comme un bon pasteur son troupeau

**

Le medecin 

Ne sommes-nous pas malades, n’avons-nous pas besoin d’un médecin ? Ce médecin, c’est le Sauveur.

 Les remèdes qu’il nous donne ne sont pas toujours doux et agréables, ils sont quelque fois acres et violents

**

Malades donc, nous avons besoin de ses secours pour guérir ;

 égarés, nous avons besoin  de sa main pour nous diriger;

 aveugles, nous avons besoin de sa lumière pour voir;

 il désaltère ceux qui ont soif, et leur donne à boire des eaux d’une fontaine vivifiante, qui apaisent d’avance toute soif à venir. Il donne la vie à ceux qui sont morts ; il est le pasteur des brebis ; il est le maître des enfants.

 Voyez-le expliquant aux prêtres, par la bouche d’Ézéchiel, la tendre sollicitude dont il est animé pour son troupeau ; sollicitude admirable qu’ils doivent prendre pour modèle :

« Je ferai paître mes brebis moi-même, je chercherai celles qui étaient perdues, je relèverai celles qui étaient tombées,

**

Vos bontés, Seigneur, ont été plus rapides que mon espérance.

« Ils marcheront, dit le Seigneur, et ils ne tomberont point. »

Nous ne tomberons point parce que, pour arriver là où la chute n’est plus possible, il nous prête l’appui de son bras. Telle est sa bonté infinie.

**

 Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir.

Aussi l’Évangile nous le montre accablé de fatigue, ne reculant devant aucune des souffrances qu’il s’est imposées pour notre salut, et promettant de donner son sang pour la rédemption de plusieurs.

 N’est-ce pas le véritable caractère du bon pasteur ?

N’est-ce pas une libéralité magnifique, donner sa vie pour son troupeau ?

De Philon à Grégoire de Nysse : La vie de Moïse

6 juillet, 2018

 

Philon  (-20-+45)

 juif né à Alexandrie ,Philon  est un contemporain de Jésus

mais ne l’a pas connu

Cliquez ICI

Par contre, lui même est bien connu par les penseurs son temps 

**

Origène qui réside à Alexandrie avant d’aller à Césarée possède de nombreux livres de  Philon qu’il cite au moins trois cents fois dans ses œuvres

Grégoire de Nysse qui fut le disciple d’ Origène en témoigne et cite Philon  à son tour    

**

« La vie de Moïse » par Philon

Philon écrit cette vie de Moïse  pour le présenter aux grecs , en tant que le législateur des juifs   

Cliquez  ICI  

**

Cette vie est donc une biographie

et ressemble plus à « un roman historique » qu’à un commentaire spirituel  

ce qui est étonnant car d’habitude

ce qui intéresse Philon

quand il parle des personnages bibliques  

ce  n’est pas l’histoire

mais leur itinéraire spirituel

Il en est ainsi quand il écrit  sur Cain , Abraham ou sur Joseph

**

« Homélie sur l’exode » par Origene

Origène fit plusieurs homélies sur l’Exode et parle donc de Moïse

Il s’intéresse peu à l histoire

et comme Philon ,dans la plupart de ses écrits

s’intéresse davantage à « l’itinéraire spirituel des âmes vers Dieu »

**

« La vie de Moïse » par Gregoire de Nysse

Comme son maître Origène , Grégoire ne cherche pas à faire de l’histoire mais à édifier

Cliquez ICI

**

L ’épectase

Grégoire parle du progrès des âmes

de leur ascension vers Dieu

de la marche en avant de Moîse vers la terre promise

de son ascension en haut du Sinaï 

Cette ascencion vers le ciel est ce qu’on appellera désormais  une « épectase »

Cliquez ICI  

**

« La Vie de Moïse et la « Vie de Jésus »

Daniélou dans son introduction à la « vie de Moïse »selon Grégoire  remarque :

Dans l’évangile de Jean  tous les grands épisodes de l’exode sont repris et appliqués  à Jésus ; Ainsi  le serpent d’airain ,la manne ,l’agneau pascal la colonne lumineuse ,la source jaillissante …Mais c’est surtout chez saint Paul que cette exégèse apparait  (p XVI)

ainsi Paul écrit aux Corinthiens  

je ne veux pas vous laisser  ignorer que nos pères ont tous été baptisés en Moise dans la nuée et dans la mer,  qu’ils ont tous mangé le même  aliment spirituel et qu’ils ont tous bu à un même breuvage spirituel ,car il buvait  à un rocher spirituel qui les accompagnait et ce rocher était le Christ (1 cor X,1-6)

Grégoire de Nysse : Introduction à la « Vie de Moîse »

5 juillet, 2018

Grégoire de Nysse  n’est pas un historien

En racontant « la vie de Moïse »

il ne cherche pas à faire de l’histoire 

ni même à édifier

la vie des grands hommes est proposée à leurs descendants comme un modèle de vertus mais il n’est pas possible à ceux qui ambitionnent de leur ressembler de passer par les mêmes événements matériels …. ainsi il faut passer du sens historique au sens spirituel ( Vie de Moïse 48)

**

Grégoire commence donc  par nous donner un aperçu sur les principaux événements de la vie de Moïse dans un première partie assez courte ,puis il en vient au sens spirituel 

**

Il veut à l’exemple d’Origène

dont il est un lointain disciple

nous apprendre à lire la bible

dans le « livre des principes » Origène dit en effet  

« Le sens purement  littéral  est pour les âmes puériles qui n’ont pas encore mérité d’avoir Dieu pour père (les hyliques)

le 2é sens  pour les âmes qui sont déjà sortis de la lettre…qui ont commencé à sortir des préoccupations corporelles et des désirs charnels (les psychiques)…Le 3é sens est pour les âmes  qui apprennent par l’Esprit Saint ,et non seulement avec des écrits ou avec un livre (4,2,4) (les pneumatiques)

Cliquez ICI 

**

Dans la bible « le Verbe » nous parle

à nous, maintenant  

Apprenons à l’écouter

**

Peu importe l’histoire !

Que me dit le Saint Esprit dans ces versets écrits il ya des siècles

d’autant plus que parfois ces récits choquent  notre raison

par leur violence

Ne pensons pas  encore une fois  en nous tenant à la lettre de l’histoire  ,que Dieu soit cause des souffrances de ceux qui les ont méritées  mais chacun est à lui même cause des malheurs qui lui arrivent ;86

**

Que nous dit donc l’Esprit saint

à travers « la vie de Moïse »

à moi ,un croyant du XXIés

Cliquez ICI  

**

Dieu nous parle

et agit en nous depuis toujours

Cette action existe  dés notre naissance  mais nous en prenons conscience que lorsque nous sommes suffisamment  familiarisés avec la vie d’en haut (44)

12345...52