Dans sa deuxième homélie sur l’Hexaméron
Basile ne décrit pas tant la création
mais réfute plutôt certaines opinions des philosophes
sur la matière incréée
ou sur la puissance des ténèbres
qui serait à l’origine du mal
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La matière incréé
la terre était invisible et informe (Gen. 1,1)
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La terre est appelée invisible
parce quelle était cachée sous les eaux.
D’ailleurs , comme la lumière n’était pas encore créée,
il n’est pas étonnant que la terre étant plongée dans les ténèbres,
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Mais les falsificateurs de la vérité, disent que par ces expressions il faut entendre la matière. qui serait incréé
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La matière, suivant eux, est par elle-même invisible et informe,
dépourvue de qualités et de figures ;
mais le souverain Ouvrier l’a employée,
il l’a conformée et mise en ordre par sa grande sagesse,
et en a fait tout ce que nous voyons.
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Je vals. réfuter ces apôtres de l’erreur.
Si la matière est incréée ,
elle mérite le même honneur que Dieu , puisque sou ancienneté est la même.
Or qu’y aurait-il de plus impie que de donner à un être sans qualité, sans forme, sans figure,
les mêmes prérogatives qu’à l’Etre le plus sage , le plus puissant, le plus beau, le Créateur de l’univers ?
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L’eau inondait la surface de la terre.
C’est ce qui rendait la terre non-seulement invisible, mais informe :
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La puissance des ténèbres : le Mal
Les ténèbres, dit l’Ecriture, couvraient la face de l’abyme.
Certains hommes tournant ces paroles à leur propre sens, ont encore pris de-là occasion de débiter des fables et des fictions encore plus impies que celles que nous venons de réfuter
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Ils entendent par ténèbres une puissance mauvaise, ou plutôt le mal lui-même, qui tient l’être de soi , qui est opposé et contraire à la bonté de Dieu.
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De-là , quels dogmes pervers et impies ont été forgés
N’est-ce pas de-là que viennent les Marcion , les Valentins , et l’hérésie abominable des Manichéens
L’abyme n’était donc pas une multitude de puissances contraires, comme quelques-uns l’ont imaginé. Les ténèbres n’étaient pas non plus une puissance principale et mauvaise, opposée à l’être bon.
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Aucuns de ceux qui participent à la vie ne peuvent nier que les maux existent.
Que dirons-nous ?
Le mal n’est pas une créature vivante et animée, mais une disposition opposée à la vertu,
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N’examinez donc pas le mal hors de vous,
n’imaginez pas une nature qui soit le Principe de la perversité;
mais que chacun se reconnaisse l’auteur des vices qui sont en lui.
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Parmi ces maux prétendus, les uns viennent de la nature , les autres sont même utiles à ceux auxquels ils arrivent.
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Laissant donc pour le moment toute explication métaphorique et allégorique, prenons le mot de ténèbres dans le sens le plus naturel et le plus simple, en suivant l’esprit de l’Ecriture.
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La lumière : la beauté
Et Dieu dit : Que la lumière soit
La première parole de Dieu
a créé la lumière,
dissipé les ténèbres,
écarté la tristesse,
réjoui le monde,
répandu en un moment sur toute la terre
le spectacle le plus doux et le plus gracieux.
Le ciel, jusqu’alors enveloppé de ténèbres
, s’est découvert et a étalé toutes ces beautés
qui frappent encore à présent nos regards.
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La parole divine a tout changé en un spectacle le plus riant et le plus auguste.
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Et Dieu vit que la lumière était belle (Gen. 1. 4.). Quelles louanges dirons-nous être dignes de la lumière, lorsqu elle a porte elle le témoignage du Créateur lui-même?
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