Archive pour la catégorie 'Basile de Césarée'

Basile de Césarée :L’Hexaméron(9) . Les animaux terrestres

4 janvier, 2012

Dans sa 9é homélie sur l’Hexaméron

ou sur « la création du monde en 6 jours »

Basile parle des animaux

avec autant de passion que Buffon au 18és

qui s’est peut être bien inspiré de Basile

**

Evidemment

en plus de Buffon

il en profite

pour donner des leçons de morale

en prenant les animaux pour modèles

**

Il s’empresse dés le départ de son exposé

à dire  que l’homme n’est pas un animal

**

 Quelle est la position des quadrupèdes?

leur tête est penchée vers la terre;

ils regardent leur ventre ,

et recherchent de toutes les manières ce qui peut le contenter.

**

 Votre tête, ô homme, est tournée vers le ciel,

 vos yeux regardent les choses d’en haut.

Si donc vous vous déshonorez vous-même par des affections charnelles,

 asservi au ventre et à toutes les voluptés brutales,

vous vous rapprochez des bêtes qui n’ont point de raison,

et vous leur devenez semblable (Ps. 48. 13. ).

**

1) Caractères des animaux

. L’âme des bêtes est uniforme ;

 un seul trait la caractérise,

 le défaut de raison:

mais chaque animal est distingué par quelque trait caractéristique

**

 Le boeuf est constant, l’âne tardif, le cheval ardent pour courir après la femelle,

le loup inapprivoisable, le renard rusé, le cerf timide, la fourmi laborieuse,

le chien reconnaissant et sensible à l’amitié.

**

 Chaque être, au moment de sa création, a reçu le caractère qui lui est propre et qui le distingue.

A l’instant qu’il a été créé, la fierté a été donnée au lion, cette inclination à vivre seul, à fuir toute société avec les autres animaux. Comme s’il était leur prince et leur monarque, son orgueil naturel ne lui permet point de souffrir d’égal.

 La nature lui a donné une voix si terrible, que beaucoup d’animaux qui l’emportent sur lui par la vitesse, sont souvent pris par son seul rugissement.

**

 La panthère est prompte et violente dans ses désirs;

 L’ours est tardif de sa nature; il a un caractère à part; il est profondément caché et dissimulé.

 Le corps dont il est revêtu convient parfaitement à ces dispositions : lourd, compact, mal formé, il est fait véritablement pour un animal froid et vivant dans un repaire.

**

2) Comportement des animaux 

Les prévoyances que les bêtes surpassent-elles pas toute intelligence raisonnable ?

Lorsque l’hiver approche, la brebis dévore sa pâture avidement,

 comme si elle se remplissait pour le besoin à venir.

**

 Les boeufs qui, durant l’hiver, ont été longtemps enfermés, connaissent, par un sentiment naturel, lorsque le printemps approche, le changement de saison; du fond de leurs étables, ils regardent la sortie des champs , et tournent leur tête de ce côté tous ensemble comme à un même signal.

**

3) La loi naturelle

Des lois existent dans la nature

Les animaux suivent ces lois

d’une façon instinctive

Cette loi naturelle  existe aussi en nous  

**

La loi de la nature, n’a pas besoin d’être apprise

Elle, nous porte à choisir ce qui nous est avantageux.

 Savez-vous quel bien nous pourrez faire à votre prochain?

c’est celui que vous voulez qu’un autre vous fasse.

Savez-vous quel est le mal?

 c’est ce que vous ne voudriez pas souffrir d’un autre.

**

Il existe en nous des qualités innées

, avec lesquelles notre âme a des rapports qui viennent,

non de l’instruction ,

 mais de la nature

.**

 Ainsi, sans étude, l’âme est portée à fuir le vice.

Tout le monde loue la tempérance, approuve la justice, admire le courage, recherche la prudence;

 La nature ne le dit-elle pas ?

**

Si la lionne chérit ses petits, si le loup combat pour les siens, que dira l’homme qui désobéit au précepte, et qui altère en lui la nature, lorsqu’un enfant déshonore la vieillesse de son père, ou qu’un père, volant à un second mariage, oublie ses premiers enfants? On voit dans les bêtes l’amour le plus fort entre les pères et les enfants, parce que Dieu qui les a créées à compensé en elles le défaut de raison par la vivacité du sentiment

**

Le chien n’a pas la raison en partage , mais il a un sentiment qui tient lieu de la raison. Ce que les sages du siècle ont trouvé avec peine et après de longues études , je veux dire les détours du raisonnement, le chien l’a appris de la nature

Basile de Césarée :L’Hexaméron (9) : La fourmi

4 janvier, 2012

Basile est tellement émerveillé

par la création

qu’il ne se lasse pas de la décrire

encore et encore

**

Dans sa 9é homélie sur l’hexaméron

après avoir parlé du caractère des animaux et de  leur comportement

il ne peut s’arrêter

reprend son discours 

et s’attarde sur le cas de la fourmi

**

La  fourmi 

Elle amasse l’été sa subsistance pour l’hiver ;

 et parce que les rigueurs de cette dernière saison ne se font pas encore sentir,

elle ne se livre pas à l’oisiveté,

 mais elle s’excite au travail avec un zèle infatigable,

 jusqu’à ce qu’elle ait déposé dans ses magasins une provision suffisante.

**

 Voyez quelle est sa prudence et son activité,

comme elle emploie  tous les moyens que peut lui fournir une sagesse intelligente pour conserver ses grains le plus longtemps qu’il est possible.

Elle les coupe par le milieu avec ses petites serres,

de peur que venant à germer, ils ne soient inutiles pour sa nourriture:

 lorsqu’elle les voit mouillés, elle les fait sécher ait soleil;

 et elle ne les expose pas en tout temps,

 mais quand elle s’aperçoit que l’air annonce une suite de plusieurs beaux jours.

**

Mais c’est pas fini

Basile a encore quelque chose à dire  

 Les animaux les plus faciles à prendre sont les plus féconds.

 C’est pour cela que les lièvres et les chèvres sauvages enfantent plusieurs petits ,

 que les moutons sauvages en ont toujours deux, d

e peur que , consumée par les carnivores , l’espèce ne vienne à manquer.

 Les animaux qui détruisent les autres sont peu féconds.

De-là, la lionne ne devient mère qu’avec peine d’un seul lionceau

Basile de Césarée et Libanius

2 janvier, 2012

 Basile

au 4é siècle après J.C

entretint des relations très cordiales

avec le célèbre rhéteur Libanius

**

C’est ainsi que devenu évêque de Césarée

Basile aimait envoyer à son ami

des jeunes garçons de sa region

**

Il s’ensuivit un échange de lettres  

qui prouvent  leur grande estime mutuelle

**

Basile écrit à Libanius  

J’ai honte de vous envoyer les Cappadociens les uns après les autres

 de ne pouvoir persuader tous nos jeunes gens à la fois de s’appliquer à l’étude de l’éloquence et des lettres,

 et de se mettre sous votre discipline pour profiter de vos instructions.

**

Libanius lui répond

vraiment amicalement  

**

Lorsque vous fûtes retourné dans votre patrie, je me disais à moi-même :

 Que fait maintenant Basile ?

Quel genre de vie a-t-il embrassé ?

Suit-il le barreau à l’exemple des anciens orateurs ?

ou enseigne-t-il l’éloquence aux enfants des premières familles?

 On m’apprit que vous étiez entré dans une bien plus excellente route ,

 que vous songiez à plaire à Dieu sans penser à amasser des richesses

**

Plus tard Basile envoie un autre élève   

Voici un autre Cappadocien que je vous envoie

Il est de bonne famille, et m’est également cher.

Je me flatte que vous le traiterez aussi bien que les deux autres,

quoiqu’il soit beaucoup moins riche.

**

Libanius  répond

 Pour moi, si je rencontre quelqu’un qui est pauvre,

 mais passionné pour l’éloquence,

 je le préfère aux riches..

Qu’aucun pauvre n’hésite donc à venir ici,

 pourvu qu’il possède l’envie et la facilité du travail.

**

Basile ne va pas en rester là

Il va quand même dire à son ami

combien est grande sa foi dans les Ecritures saintes

tout en reconnaissant qu’elles sont barbares

**

Pour nous, nous n’avons de commerce qu’avec Moïse, Elie, et d’autres saints hommes,

 qui nous présentent leur doctrine dans un langage barbare.

 Nous prêchons leurs maximes,

dont le sens est aussi admirable que les expressions en sont grossières. 

**

Libanius

. Continuez de lire ces livres dont le sens, dites-vous, est aussi admirable que la diction en est grossière ;

Personne ne vous en empêche:

 mais les traces de nos livres, qui étaient autrefois les vôtres,

 sont encore et seront toujours gravées dans votre mémoire, tant que vous vivrez;

 et quoique vous en négligiez l’étude,

 le temps ne pourra jamais les effacer de votre esprit.

 

Vraiment très « classe » Libanius ajoute  

Nuls ruisseaux ne sont comparables aux fleuves d’éloquence

 qui coulent naturellement de votre bouche

Basile de Césarée :Un fin lettré et grand orateur

2 janvier, 2012

 Basile de Césarée

père de l’église du 4é siècle après  Jésus Christ  

est connu

pour ses homélies

et  ses écrits théologiques  

**

C’est pas n’importe qui !

C’est un  évêque

C’est un père de l’église

**

Il était moine

un enseignant très intentionné

un éducateur hors norme

un militant  au service des pauvres

le fondateur de la « Basiliade »

une cité au service des pauvres

**

il était aussi un fin lettré et un grand orateur

preuve en est

un échange de lettres entre lui et le célèbre rhéteur de l’époque

l’illustre sage païen d’Antioche

Libanios

**

Dans ces lettres

Basile et Libanios se congratulent mutuellement

et s’envoient des fleurs

à propos de discours que l’un et l’autre ont  prononcé

**

Basile  écrit

Quel est donc le sujet du discours qui a attiré tant de monde ,

 qui a réuni une assemblée si brillante?

On m’a rapporté que vous aviez fait le portrait du fâcheux

 Envoyez-moi, je vous conjure, un chef-d’œuvre qui a été si applaudi, afin que j’y applaudisse moi-même.

**

Libanius  répond

Comment n’éprouverais-je pas une extrême inquiétude en soumettant mon ouvrage à la critique d’un homme 

qui, par ses talents rares pour l’éloquence,

 est capable d’effacer l’abondance de Platon et la force de Démosthène

**

Basile  

J’ai lu, ô le plus habile des hommes! la harangue que vous m’avez envoyée,

 et je l’ai admirée au-delà de tout ce que je saurais dire.

Il n’y a que Libanius sur la terre qui ait le talent de composer un discours plein d’âme et de chaleur , qui puisse animer et vivifier la parole.

**

Libanius demande à son tour l’homélie de Basile sur l’ivrognerie

Je désire fort de voir votre discours contre l’ivrognerie.

 Je ne prétends pas en faire un grand éloge d’avance;

je dis seulement que, quand je le verrai, il m’apprendra l’art d’écrire.

**

Après avoir lu l’homélie de Basile

 Libanius écrit 

je suis frappé par la beauté et la nouveauté de vos expressions

Basile de Césarée : Un enseignant

1 janvier, 2012

 Basile

évêque de  Césarée

au cours du 4é siècle après JC

non seulement organise la « Basiliade »

qui est un grand centre

au service des plus démunis

mais il se souci aussi de la formation des jeunes

**

Dans « un discours adressé aux jeunes »

en véritable enseignant

il ne se contente pas de donner des connaissances

mais encourage aussi les jeunes  à tout lire

pour affuter leur sens critique  

**

Le sens critique

Je me contenterai de vous rappeler les vers de  Hésiode  dans lesquels il dit,

que le premier mérite est de voir par soi-même ce qu’il y a de mieux à faire

 ; le second, de pouvoir suivre les avis utiles qu’un autre vous donne ;

**

 mais que celui-là n’est bon à rien

, qui ne sait ni agir par soi-même,

ni profiter des conseils d’autrui

**

.. Je viens vous avertir de ne pas suivre aveuglément des docteurs profanes,

de ne pas vous livrer à eux sans réserve, mais de prendre chez eux ce qu’il y a de bon et de savoir ce qu’il faut rejeter

**

Les Sciences sacrées 

. Les saintes Ecritures nous apprennent ces vérités, en nous instruisant par des dogmes mystérieux.

Mais comme votre jeunesse ne vous permet pas encore de pénétrer dans leur profondeur,

 nous exerçons les yeux de votre esprit a regarder dans des livres qui ne leur sont pas opposés,

 comme dans des ombres et dans des miroirs

**

Il faut  nous occuper de la lecture des poètes, des orateurs ,

de  tous les écrivains qui peuvent nous servir à nous  perfectionner.

**

, Nous devons nous initier dans les sciences profanes,

 avant que de vouloir entrer dans les secrets des sciences sacrées.

Par-là, nous nous accoutumerons à ces vives lumières,

 comme on s’accoutume à regarder le soleil en voyant son image dans l’eau.

**

On dit que Moïse, dont la sagesse est si vantée, s’était exercé dans les sciences des Egyptiens ( Act. 7. 22. ) , lesquelles lui servirent

**

 On dit aussi que, dans les siècles suivants, Daniel fut instruit dans la sagesse des Chaldéens, avant que de s’appliquer aux sciences sacrées ( Dan. 1. 4.).

**

Que lire ?

Je vous ai montré suffisamment que les sciences profanes ne sont pas inutiles ;

 il faut maintenant vous apprendre dans quelles sources vous devez les puiser. Pour commencer par les poètes dont les discours sont plus variés, nous ne devons pas nous attacher à tout ce qu’ils disent.

On s’accoutume aux mauvaises actions, en écoutant de mauvais discours

. Nous devons  garder soigneusement notre âme, de peur que

 nous n’avalions le poison avec le miel.

**

. Nous étudierons ceux de leurs écrits où ils ont loué la vertu et blâmé le vice.

Dans les fleurs, on se contente d’en regarder la couleur et d’en respirer l’odeur ;

 mais les abeilles en expriment. un suc dont elles composent leur miel.

**

. Et comme en cueillant les roses nous évitons les épines, ainsi en lisant les livres profanes, nous recueillerons ce qu’ils ont de bon, avec autant de soin que nous éviterons ce qui serait capable de nuire.

**

 , Hésiode ne s’est proposé autre chose que de nous exhorter tous et de nous inviter à être vertueux, et à ne pas nous laisser décourager par la peine avant que d’être arrivés au but.

 Exemples chez les paiens

 . Par exemple, un misérable accablait Périclès d’injures, sans que celui-ci fit aucune attention. Ils persistèrent tout le jour, l’un à recommencer sans relâche ses invectives, l’autre à n’y paraître aucunement sensible. L’insolent se retirant enfin sur le soir, Périclès le fit reconduire avec. un flambeau pour que rien ne manquât à sa vertu.

**

Mais voyons de nouveaux exemples d’actions vertueuses

. Un homme frappait violemment et à plusieurs reprises sur le visage, Socrate,

 Celui-ci, loin de faire résistance, laissa ce furieux assouvir sa colère,

jusqu’à ce qu’il sortît de ses mains le visage enflé et meurtri de coups. Quand l’homme eut cessé de frapper, Socrate se contenta d’écrire sur son front ; un tel m’a traité de la sorte (1) , ainsi qu’un sculpteur qui met son nom sur sa statue.

 

Comme ces actes de patience s’accordent avec nos maximes, il est bon d’imiter ceux qui nous en donnent l’exemple.

 L’action de Socrate a beaucoup de rapport avec le précepte qui , loin de nous permettre de nous venger lorsqu’on nous frappe à la joue, nous ordonne de présenter l’autre.

 L’action de Périclès est conforme aux  principes de l’Evangile, où il nous est ordonné de supporter ceux qui nous persécutent, de souffrir avec douceur leur colère, de souhaiter du bien à nos ennemis,

 

Je ne passerai point sous silence la modération d’Alexandre,

 qui ne voulut pas même voir les filles de Darius, ses captives

, quoiqu’elles eussent la réputation d’être les plus belles princesses du monde.

 Il aurait cru déshonorer sa victoire, en cédant aux attraits des femmes après avoir triomphé des hommes

 **

Pour obtenir cette sagesse il faut lutter

 Parlons des athlètes

 C’est après s’être épuisés dans les gymnases, de peines , de travaux, de fatigues pour augmenter leurs forces; après avoir reçu bien des coups dans des combats particuliers ; après s’être laissé imposer le régime le plus sévère; , c’est après avoir mené une vie qui est une longue préparation pour les combats, que les athlètes entrent en lice,

**

N’est-il pas plus vrai de dire avec Pittacus, que les biens ne viennent pas sans peine?

Basile de Césarée : Un éducateur

1 janvier, 2012

 Dans la première partie de son « discours adressé aux jeunes »

Basile se comporte comme un vrai enseignant  

qui ne veut pas donner seulement des connaissances

en proposant des auteurs à étudier

mais qui veut aussi  

donner  à ses élèves un esprit critique

**

Dans la  2é partie du même discours

Basile se comporte davantage en éducateur

Il rappelle aux jeunes

qu’il ne suffit pas d’être un savant  

mais qu’il faut être avant tout un honnête homme

qui sait vivre en société

et plus est 

un chrétien qui pratique la charité 

et qui pense d’abord à son âme  

**

L’ âme avant le corps   

 Il faut négliger tout le reste pour avoir soin de notre âme.

 Il ne faut s’embarrasser du corps qu’autant que la nécessité le demande.

 L’âme doit être la mieux partagée.

 elle est renfermée dans le corps comme dans une prison;

la philosophie doit l’en délivrer autant qu’il est possible

**

  Qu’importe à un homme de sens

d’être revêtu d’habits somptueux ou de n’avoir qu’un vêtement simple,

 pourvu que ce dernier puisse le garantir du froid et du chaud ?

 Il faut donc éviter dans tout le reste le superflu,

 et ne travailler pour le corps qu’autant que c’est le bien de l’âme.

**

C’est le sentiment de Platon, conforme à celui de saint Paul,

 qui nous avertit de ne point flatter notre corps, dans la crainte d’allumer en nous de mauvais désirs ( Rom. 13. 14.).

**

La Richesse

Un fois de plus Basile s’attaque aux riches

Peu importe la richesse  

Quel besoin aurons-nous des richesses , si nous dédaignons les plaisirs corporels

**

Le riche ,plus il amasse, plus il veut amasser encore pour satisfaire ses désirs

, suivant cette sentence de Solon :

 Les mortels ne mettent aucunes bornes au désir des richesses.

…Je ne puis me lasser d’admirer le mépris que faisait Diogène de toutes les prospérités humaines.

Il prétendait être plus riche que le grand roi,

 parce qu’il avait besoin pour vivre de moins de choses que lui

**

La vanité

Ce n’est point assez de mépriser les richesses  si nous recherchons la flatterie et les fausses louanges,

**

Un homme sage ne doit rien tant éviter que la vaine gloire et le désir de plaire au peuple.

 Prenant en tout la raison pour guide, il faut qu’il aille droit au but jugé le meilleur, sans être détourné par les contradictions des hommes, par les affronts et par les périls.

**.

Tout ce que je viens de dire, nous l’apprendrons plus parfaitement dans nos livres ;

 mais aidons-nous des instructions profanes pour tracer au moins une première ébauche de vertu.

Basile de Césarée « Une assistante sociale ?»

1 janvier, 2012

Les pères de l’église

du 4é siècle après J.C

écrivent beaucoup surla Trinitéou la divinité de Jésus

D’autres s’attaquent avec frénésie

aux hérésies

et défendent le dogme

mais rares

sont ceux qui abordent autant que Basile de Césarée

les problèmes sociaux

**

Basile ne se contente pas d’écrire contre les riches

et de constater la misère de son temps

Il bâtit une petite cité

qu’on nommera plus tard la « Basiliade »

On y  trouvait une  école pour orphelins

une école d’apprentissage

un hôpital 

une  maison pour les personnes âgées

**

Il a écrit certes sur le saint Esprit

et des commentaires bibliques

il faut ce qu’il faut !

il est l’évêque de Césarée

Faut pas l’oublier !

**

Mais surtout

il écrit contre les riches

cliquez ICI

et  décrit la  misère qu’il côtoie tous les jours

Cliquez ICI

**

Il connaît les hommes

il vit avec eux 

Il n’est pas un de ces évêques

avides de richesses

comme tant

 en son temps

**

Il n’est pas un de ces personnages hautains

qui fréquentaient les palais 

et courtisaient l’empereur 

comme Eusèbe de Nicomédie.

et s’attaque plutôt à leur style de vie

dans une série d’homélie

sur les vices des hommes

que ce soit l’ivrognerie  la colère ou autres..

 

Basile de Césarée : le changement climatique et la Finance

29 décembre, 2011

 Au cours d’une grande famine 

Basile

évêque de Césarée

au 4é s après J.C.

s’attaque au riches en prononçant

une homélie « pour un temps de famine et de sécheresse »

**

Cette homélie est d’une étrange actualité

le monde décrit

est celui d’aujourd’hui

**

1) Le changement climatique 

Le ciel est sans eaux et sans nuages

la terre est horrible et affreuse de sécheresse , sans fruits et sans moissons ;

 fendue et entrecoupée, elle reçoit jusque dans ses entrailles les rayons ardents qui la brûlent.

 Les fontaines les plus vives et les plus abondantes sont taries ;

La plupart de nous manquent d’eau et des choses les plus nécessaires à la vie.

**

Ce sont nos crimes (production de CO2 ?) qui ont changé la nature des saisons et qui ont altéré leur utile température.

L’hiver n’a pas été , selon sa coutume , sec à la fois et humide ;

Le printemps ne nous a montré que la moitié de la température qui lui est propre ,

de la chaleur sans humidité.

 Le chaud et le froid ont passé les bornes que la nature semblait leur avoir prescrites

**

Quelle est la cause de ce désordre et de cette triste confusion ?

 pourquoi les saisons ont-elles changé à notre préjudice ?

**

2) Société de consommation

 Nous sommes comblés biens; et nous n’en faisons point part aux autres.

 Nous louons la bienfaisance; et nous ne soulageons point l’indigent.

…On nous fournit une nourriture abondante ;

et nous laissons périr le pauvre de faim.

 Nos magasins regorgent, trop étroits pour contenir toutes nos provisions ;

. **

3) Société matérialiste

Les hommes, passent tout leur temps livrés au négoce;

les femmes  ne sont occupées qu’à amasser de l’argent.

**

 4) Le tiers monde

Les enfants à la mamelle étaient arrachés des bras de celles qui leur avaient donné le jour.

Pressés par la faim et par la soif ,

 ils se tourmentaient et criaient jusqu’à perdre haleine.

 **

5) Le monde de la finance   

Détruisez ces contrats qui enfantent de funestes usures

C’est parce que l’or et l’airain, stériles par leur nature ,

 deviennent féconds entre vos mains,

que la terre, naturellement féconde ,

 est condamnée à la stérilité

Basile de Césarée : Une doctrine sociale

29 décembre, 2011

 Dans son « homélie contre les riches »

Basile de Césarée

au cours du 4é siècle après J.C

donne déjà un embryon de la doctrine sociale de l’église

que l’on retrouvera dans la célèbre encyclique de Léon XIII

« rerum novarum » publié en 1891

**

La terre est à tous  

Que chacun ait ce qui est nécessaire, pour que tous les hommes partagent également les biens de la terre et puissent fournir à leurs besoins.

Celui donc qui aime son prochain comme lui-même,

ne doit rien avoir plus que son prochain :

**.

c’est un devoir de vêtir celui qui est nu, de donner du pain à celui qui a faim, d’ouvrir votre maison aux étrangers; d’être le père des orphelins,d’avoir compassion de tous les misérables,

Des hommes s’approprient et retiennent dans leur sein ce qui est commun ;

ils prétendent posséder seuls ce qui appartient à un grand nombre.(homélie en temps de famine)

**

La justice

 Quoi ! vous revêtez des murailles , et vous n’habillez pas un homme ?

 vous décorez des chevaux, et vous ne vous embarrassez pas que votre frère soit couvert de baillons ?

 vous laissez pourrir votre blé, et vous ne nourrissez pas des malheureux qui périssent de faim ?

**

Le jugement

. Vous n’avez pas eu compassion des autres ; on n’aura point compassion de vous

. Vous avez refusé du pain; vous n’obtiendrez pas la vie éternelle.

**

Le nécessaire et non le superflu  

L’argent vous a été donné pour subvenir aux besoins de votre vie,

 et non pour vous porter au crime;

A quoi vous sert, je vous le demande ,

 de montrer votre main, parce qu’un beau diamant y brille ?

Basile de Césarée Pourquoi vouloir être riche ?

28 décembre, 2011

Basile

au cours du 4é siècle après J.C

avant d’être évêque de Césarée

était un  moine

et a toujours vécu pauvrement

**

dans son « homélie contre les riches »

il s’étonne devant la cupidité des riches

mais pourquoi donc une telle soif de la richesse ?

**

Les riches veulent toujours plus

Ils sont insatiables

C’est une vraie maladie

celle de l’avare de Molière 

avide

livide

la langue pendante 

**

Vous êtes attachés à ces biens comme à une partie de vous-même,il est agréable de posséder des richesses, quand bien on n’en tirerait aucun avantage.Outre que tout le monde conviendra qu’il y a de la folie à aimer un argent inutile, Vous avez tant d’arpents de terre propres au labour, tant d’autres plantés d’arbres : vous avez des collines , des plaines, des prés , des fontaines , des fleuves

**

Pourquoi être riche ? 

Ce n’est, dit-on, ni pour se nourrir plus délicatement,ni pour se vêtir plus superbement, que la plupart souhaitent d’être riches

Alors ? Pourquoi ?

On ne sait !

le diable  emploie mille artifices pour leur persuader que les choses inutiles et superflues sont absolument nécessaires, et que leur fortune n’est jamais suffisante

**

Certains se justifient

 Ils destinent leurs biens aux besoins présents et à venir :  ils en réservent une partie pour eux et une partie pour leurs enfants. Il faut, dites-vous, que je conserve mes biens pour mes enfants. Tel est le prétexte spécieux de la cupidité. Et que deviendra la figure de ce Monde, si tous les hommes vendent leurs biens et les abandonnent ?

**

 La vanité

 Leur esprit est déchiré par mille inquiétudes, parce qu’ils sont jaloux de surpasser toujours ce qui est au-dessus d’eux.Ils se désespèrent d’être moins riches que deux ou trois personnes. Quand ils sont parvenus à atteindre un homme qui était plus riche, ils font aussitôt de nouveaux efforts pour égaler la fortune d’un autre qui les surpasse

c’est pour les richesses que les déserts sont remplis d’assassins, les mers couvertes de pirates , les villes pleines de calomniateurs.

** 

Pourquoi ne pas partager ?

Votre porte est assiégée de misérables qui réclament votre pitié du ton le plus pathétique.Vous les re-butez, vous dites que votre bien ne pourrait suffire à ceux qui vous demandent :

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