Archive pour la catégorie 'Clément d’Alexandrie'

Clément d’Alexandrie : Les Stromates (IV,2) : Surtout ,pas de dogmes !

16 juillet, 2018

Pourquoi l’auteur a-t-il  donné au présent livre le nom de « Stromates »

Nos commentaires, ainsi que nous l’avons déjà écrit pour les lecteurs ignorants et armés de reproches, continuent de ressembler à des tapisseries de représentations diverses, où le discours passe continuellement d’un sujet à un autre sujet, promettant une chose et concluant par une autre.

« Le mineur, dit Héraclite, qui cherche de l’or dans les entrailles de la terre, creuse beaucoup pour trouver peu. »

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Nos Stromates sont donc dans la main de l’homme,

que la raison peut guider au travers de ses recherches,

un auxiliaire pour la mémoire et pour la manifestation de la vérité.

 Mais ils ne dispensent pas le lecteur de mettre lui-même la main à l’œuvre, et d’ajouter ses réflexions aux nôtres, puisqu’au voyageur qui s’engage dans une route inconnue, il suffit de signaler la véritable route qui le conduit au terme de la course.

A lui de marcher ensuite sans guide, et de discerner le reste de son chemin par ses propres lumières.

 Toutefois, il me semble que la découverte du beau, qui est caché, n’est pas sans fatigues ni difficultés.

 « On n’arrive à la vertu que par la sueur; le sentier par lequel on monte à elle, est long et taillé à pic. L’entrée en est âpre ; mais lorsqu’on arrive sur la hauteur, il devient facile, quelque pénible qu’il ait été d’abord . »

Oui, elle est vraiment étroite et resserrée la voie du Seigneur, et le royaume de Dieu appartient à ceux qui le ravissent. Voilà pourquoi le Seigneur nous dit :

« Cherchez, et vous trouverez, »

 Il faut souvent, comme le vanneur qui a démêlé le bon grain de la paille, passer le froment au crible et le purger de ses immondices.

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livre IV 6

« Bienheureux donc les pacifiques I »

. La pacification parfaite est celle qui, parmi toutes les vicissitudes de la terre, garde une fermeté inaltérable, proclame la Providence toujours sainte, toujours admirable, assise quelle est dans la science des choses divines et des choses humaines, et découvre à sa lumière, dans les catastrophes qui troublent en apparence l’ordre de la nature, la merveilleuse harmonie de la création.

 Les pacifiques pacifient encore ceux qui sont assaillis par le péché, en leur apprenant à rentrer dans la foi et dans la paix. Mais la réunion abrégée de toute vertu, c’est notre Seigneur qui nous enseigne qu’il faut mépriser la mort, d’une manière plus parfaite encore et par amour pour Dieu.

Clément d’Alexandrie : « Les Stromates » La foi et l’amour ( livre V ch 1)

13 juillet, 2018

En lisant ce chapitre sur la foi écrit par Clément d’Alexandrie

On croirait lire d’une part les critiques violentes de Tyrell contre les théologiens à lépoque de la cris moderniste

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et d’autre part les propos du  cardinal Newman

quand il déclare que l’amour nous aide à croire

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La foi

il n’y a pas de connaissance indépendamment de la foi

la foi est l’oreille de l’âme,

 le Seigneur y fait allusion dans les mots suivants:

« Que celui qui a des oreilles pour entendre, »

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C’est par la foi qu’on peut mieux connaître Dieu

Affirmer que l’on peut connaître Dieu par l’excellence de sa propre nature, …, c’est nous vanter

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la foi est un don

 Abraham était-il alors élu, ou ne l’était-il pas ?

la preuve nous est acquise qu’il y a eu élection et salut avant l’avènement de Notre Seigneur.

« Car l’obéissance du patriarche lui fut imputée à justice. »

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Les théologiens

Évitez les questions vaines et inutiles, nous recommande le divin Paul ;car elles engendrent les contestations. »

Eschyle nous crie :

« Ne vous consumez pas inutilement dans de stériles labeurs. »

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Espérer que l’on comprendra tout à la manière de ce qui est palpable, c’est s’égarer loin de la vérité. Voilà pourquoi l’apôtre parle de la connaissance de Dieu dans un sens tout spirituel :

« Nous ne voyons Dieu maintenant, dit-il, que comme dans un miroir, mais un jour nous le verrons face à face. »

 Le spectacle de la vérité n’a été donné qu’à peu de mortels. C’est ce qui fait dire à Platon, dans l’Épinomide :

« Je n’oserais pas affirmer qu’il soit possible à tous les hommes d’arriver à la félicité et à la béatitude, elles ne sont le partage que d’un petit nombre. Telle sera ma croyance, tant que je serai ici bas ; mais j’ai le bon espoir qu’après ma mort je serai mis en possession de toutes choses. »

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Ces paroles de Moïse n’expriment-elles pas la même pensée ?

« Nul ne verra ma face sans mourir. »

 Il est clair, en effet, que nul, pendant le cours de cette vie mortelle, ne peut connaitre Dieu complètement.

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.« Que sont devenus les docteurs de la loi, dit l’apôtre?

Que sont devenus les esprits curieux des sciences de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu de folie la sagesse de ce monde ?»

Et ailleurs : « Je détruirai la sagesse des sages, et je rejetterai la science des savants, » c’est-à-dire, de ceux qui se croient sages, et qui se passionnent pour les disputes.

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La foi et l’Amour

seuls, ceux qui ont le cœur pur verront Dieu, »

Certes il faut chercher mais avec un cœur pur

Nous le disions, la foi ne doit point marcher isolée et oisive, mais conduite par l’esprit d’investigation. Loin de nous la pensée d’exclure toute recherche :

« Cherchez, dit le Seigneur, et vous trouverez. »

Mais il faut appliquer à la recherche la faculté clairvoyante de l’âme, écarter tous les obstacles qui pourraient gêner la découverte, et repousser loin de soi les querelles, l’envie et la dispute, un des plus redoutables fléaux de l’humanité.

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 Timon de Phliase a écrit ces paroles pleines de sens et de raison :

« Alors accourt la dispute aux paroles vides et sonores ; point de monstre plus cruel. C’est la compagne et la digne sœur de la querelle homicide. Elle s’attaque à tout, et se glisse partout ; puis, affermissant dans le mal l’esprit de l’homme, elle le précipite dans les folles espérances. »

Le poète ajoute un peu plus bas :

« Qui donc alluma leur fureur ? qui leur mit en main les armes de la cruelle dispute ? La multitude, rivale de la nymphe Echo. Irritée contre le Silence et la Réserve, elle répandit un jour une épidémie de paroles au milieu des hommes, et beaucoup en moururent. »

 Chercher à approfondir la nature de Dieu, avec le désir de se rapprocher de lui, et non dans un vain amour de dispute, est donc un exercice salutaire, car il est écrit dans David:

« Les pauvres mangeront et seront rassasiés. Vous qui cherchez le Seigneur, vous célébrerez ses louanges ; et votre cœur vivra éternellement. »

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Faudra-t-il toutefois prêter une oreille confiante à tous ceux qui parlent ou qui écrivent sans la moindre retenue? Gardons-nous en bien.

il faut aimer  « Dieu est amour; »

 Dieu  se donne à connaître à tous ceux qui l’aiment, comme aussi, « Dieu est fidèle, » il se communique aux fidèles par la voie du précepte.

II faut que nous nous confondions en lui par les liens de l’amour divin, afin de contempler la sainteté infinie à l’aide de la sainteté qui lui ressemble, ouvrant une oreille docile et sincère à la parole de la vérité, purs et simples comme les enfants qui nous obéissent. Tel était le sens mystérieux de cette inscription, quelle que soit la main qui la grava jadis à l’entrée du temple d’Epidaure.

« Il faut être pur pour entrer dans l’enceinte sacrée du temple. La pureté consiste à n’avoir que de saintes pensées. »

« Si vous ne devenez, dit le Seigneur, comme ces petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. »

En effet, le temple de Dieu repose ici-bas sur trois fondements, la Foi, l’Espérance, la Charité.

 

Clément d’Alexandrie :Les Stromates (–livre V,12) Au Dieu inconnu

12 juillet, 2018

Clément d’Alexandrie est éblouissant quand il nous parle des philosophes grecs

Son érudition est immense

Clement est enthousiaste quand il nous parle du christ ,du pédagogue

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mais dés qu’il s’agit de faire de la théologie,

et de parler de Dieu il est plus réservé et nous dit

dans « les Stromates » (V,12)  que  Dieu ne peut être compris par l’intelligence, ni exprimé par la parole.

Platon, ce sincère ami de la vérité.dit

« Découvrir le père et le créateur de cet univers, n’est pas chose facile, et quand vous l’aurez découvert, il vous sera impossible de le révéler à tous. Car le mystère de son essence ne peut s’exprimer par des paroles, »

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.l’Écriture dit :

« Moïse entra dans la nuée où était Dieu, »

ces paroles signifient, pour qui est capable de comprendre, que Dieu ne peut être vu par les yeux, ni exprimé par la bouche de l’homme. La nuée, qu’est-ce à dire ? l’incrédulité et l’ignorance de la plupart des mortels offusquent la splendeur de la vérité.

Paul dit

« Je connais un homme en Jésus-Christ, qui fut ravi jusqu’au troisième ciel et de là, dans le paradis. Et il y entendit des paroles mystérieuses qu’il n’est pas permis à un homme de rapporter. »

 C’est pour cela que le divin apôtre s’écrie :

« O profondeur des trésors de la sagessse et de la science de Dieu ! »

 L’Évangile dit encore que 

« notre Seigneur a parlé à ses disciples en termes mystérieux. »

  le poète d Agrigente a dit :

« Levez les yeux, étendez la main tant que vous le voudrez, jamais vous ne pourrez atteindre à la Divinité

 

La foi est le grand chemin par lequel Dieu descend dans l’esprit de l’homme. »

Il est certain que la discussion présente, qui a Dieu pour objet, se hérisse de difficultés.

De quel nom appeler, en effet, celui qui n’est ni genre, ni différence, ni espèce, ni individu, ni nombre, ni accident, ni soumis à rien d’accidentel ? Direz-vous qu’il soit un tout ? L’expression demeure imparfaite, puisque un tout est une quantité mesurable, et que Dieu est le père de l’universalité des êtres.

. Il ne nous reste donc, pour nous faire comprendre le Dieu inconnu, que sa grâce et son Verbe,

 ainsi que Luc nous le montre dans les Actes des Apôtres, quand il met ces mots dans la bouche de Paul :

« Athéniens, en passant et en voyant les statues de vos Dieux, j’ai trouvé même un autel où il est écrit : Au Dieu Inconnu ; Ce Dieu donc, que vous adorez sans le connaitre, est celui que je vous annonce. »

Clément d’Alexandrie : le pédagogue (ch 1à 3) : Qu’est ce que le divin maitre

11 juillet, 2018

Clément d’Alexandrie (150-211) est  né à Athénes .Il arrive à Alexandrie en 180,fréquente l’école de Panténe puis en devient le responsable

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Le pédagogue  

Clément fait parti des premiers  pères de l’église

ébloui par la personne du Christ

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Il ne cherchera pas à dévoiler les mystères divins

Il ne parlera  pas de la Trinité comme les pères des siècles suivants

à partir du concile de Nicée

Il ne parlera pas des 2 natures du Christ

avec des mots savants 

il ne parle pas de dogmes

mais du sauveur du Verbe

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Il nous parle du pédagogue qui agit en nous depuis toujours

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Qu’est-ce que le divin Maître? (Ch 1) 

le Verbe est le chef de la religion, la pierre fondamentale de l’édifice de la foi. C’est par lui que, remplis de joie et abjurant nos vieilles erreurs, nous devenons jeunes pour le salut, chantant avec le prophète :

« Que le Dieu d’Israël est bon pour ceux dont le cœur est droit ! »

 Ce Verbe, arrache l’homme aux habitudes mondaines dans lesquelles il a été élevé,

 et le conduit à l’unique voie de salut, qui est la foi.

 

Excite-t-il dans nos cœurs des élans impétueux ? je l’appelle proprement le Verbe,

Il est dans la nature de toute religion d’exhorter les hommes; toute religion fait naître dans notre âme, qui est une émanation de Dieu, un ardent amour de la vie présente et de la vie future.

 

 le Verbe est tout à la fois médecin et précepteur,

Il  anime eeux qu’il a convertis et leur promet la guérison des blessures de leurs âmes,

il me paraît convenable de réunir tous ses titres dans un seul et de l’appeler le Pédagogue.

 

Le Pédagogue veut la pratique et non la théorie.

 Son but est d’orner les âmes de vertu et non de science. Il exige qu’on soit sage et non savant.

 

C’est ainsi que le Pédagogue fortifie nos âmes, en y faisant couler comme un baume adoucissant,

…ceux qui sont malades du corps ont besoin d’un médecin, ainsi ceux dont l’âme est malade ont besoin du Pédagogue pour guérir leurs passions.

 Ce n’est que plus tard qu’ils auront besoin des leçons d’un maître pour les initier aux secrets de la science et achever de meubler leur âme, capable dès lors de recevoir les révélations du Verbe.

 

Vous voyez donc que le Verbe s’étudie à nous mener à la plus haute perfection par une gradation aussi salutaire que raisonnable; vous voyez, dis-je, que ce Verbe, si plein d’amour pour l’homme, use d’une admirable économie, d’abord en nous exhortant, ensuite en nous dirigeant, enfin en nous instruisant.

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Un Dieu revêtu de la figure humaine (Ch.2.)

 Notre Pédagogue, mes chers enfants, est semblable à Dieu le père, dont il est le fils impeccable, irrépréhensible. 4 Son âme n’est pas l’esclave des passions. C’est un Dieu revêtu de la figure humaine, qui n’est tâché d’aucune souillure, soumis sans réserve à la volonté paternelle; Verbe-Dieu qui est dans le Père, qui est à la droite du Père, qui est Dieu avec un corps.

  C’est une image pure et sans tâche, à la ressemblance de laquelle doivent tendre tous nos efforts.

 Il est entièrement affranchi de toutes les passions humaines ; il est le seul qui nous juge, parce qu’il est le seul qui ne pèche point.

 L’ancienne loi procédait à notre instruction par la menace ;

 notre Pédagogue guérit les maladies de notre âme par les exhortations.

 Le Verbe, issu du Père, est le seul médecin des infirmités humaines ; il guérit par un saint enchantement les maladies de l’âme.

  notre Pédagogue, qui est la sagesse même, qui est le Verbe du Père, qui a créé l’homme, a soin de toutes ses créatures. Il guérit tout à la fois le corps et l’âme, et suffit à nos besoins comme médecin et comme sauveur.

 Non-seulement il guérit le corps, mais il guérit l’âme par ses préceptes et ses grâces.

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Bon ,juste , aimant (ch 3).

De la bonté du divin Maître et de son amour pour les hommes.

Le Seigneur nous est utile et nous aide en toutes choses comme homme et comme Dieu :

 nous remettant nos péchés, comme Dieu;

 nous enseignant de ne pas pécher, comme homme.

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C’est avec justice que l’homme est aimé de Dieu, puisqu’il est sa créature.

 ses mains ont pétri l’homme ;

par un souffle, il lui a communiqué quelque chose qui n’est propre qu’à lui.

…Ce Dieu, la bonté même, a aimé en nous ce qui est bon ;

car il y a effectivement dans l’homme quelque chose d’aimable, et c’est ce qui provient du souffle de Dieu.

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Il nous aime donc ; et comment ne nous aimerait-il pas, puisque, de son sein paternel, il envoie vers nous son fils unique, cette source inépuisable d’amour et de foi ? Le Seigneur lui-même avoue cet amour, lorsqu’il dit en s’adressant à nous :

« Mon père vous aime parce que vous m’avez aimé. »

Il l’avoue encore lorsque, s’adressant à son père, il lui dit :

« Vous les avez aimés comme vous m’avez aimé. »

 

Il est clair encore que ce Verbe divin exerce en votre faveur un autre office dont le but est de vous instruire dans les choses cachées, spirituelles et mystérieuses.

 Nous errons, en effet, dans cette vie comme dans des ténèbres profondes et nous n’y saurions marcher sans l’appui d’un guide qui ne se trompe point, d’un guide sûr et fidèle. Ce guide par excellence est le Pédagogue.

 Il est  le Verbe dont la vue perçante pénètre les plus secrets replis de notre cœur.

Clément d’Alexandrie , Le pédagogue (ch 7) ; Jésus le «pasteur » des patriarches et des prophètes

8 juillet, 2018

Dans son livre « le pédagogue « Clément d’Alexandrie écrit le nom de notre Pédagogue. est Jésus; mais lui-même se donne souvent le nom de pasteur : 

« Je suis, dit-il, le bon pasteur. »

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Notre Pédagogue est Jésus, Dieu saint, le Verbe, chef suprême de l’humanité tout entière, plein de douceur et de clémence.

Il avoue lui-même qu’il est effectivement notre Pédagogue, lorsqu’il dit de sa propre bouche :

« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai tiré de la terre d’Égypte. »

Qui donc a le pouvoir de faire entrer et de faire sortir ? n’est-ce point le Pédagogue ?

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Il apparut à Abraham et lui dit :

« Je suis le Seigneur ton Dieu, sois agréable à mes yeux. »

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Je trouve en l’histoire de Jacob une frappante image du Pédagogue.

On dit que Dieu en effet lutta avec Jacob

« Il demeura seul, et voilà qu’un homme lutta avec lui jusqu’au matin. »

Cet homme était le Pédagogue qui agissait et souffrait, qui instruisait son élève, l’exerçant à soutenir et à repousser les attaques de l’esprit malin. Les paroles suivantes font assez connaître que c’était le Verbe, le Pédagogue du genre humain, qui était alors l’adversaire de Jacob :

« Jacob l’interrogea, et il lui dit : Dis moi quel est ton nom ? et il lui répondit : pourquoi me demandes-tu mon nom ? »

Dieu, qui ne s’était pas encore fait Homme n’avait pas encore de nom.

C’est encore le Verbe qui est avec lui et qui lui dit longtemps après : « Ne crains pas d’aller en Egypte ».

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C’est encore lui qui instruit Moïse à bien remplir le ministère de Pédagogue. Le Seigneur dit, en effet :

« toi, va, conduis ce peuple où je t’ai dit. »

Le Seigneur était, dans la personne de Moïse, le Pédagogue de l’ancien peuple ; mais il est par lui-même celui du nouveau, et se montre à lui face à face.

…le Seigneur dit à Moïse : Mon ange marchera devant toi. »

Cet ange représente sa puissance évangélique comme Verbe, son autorité et sa dignité comme Dieu.

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«  le Seigneur, dit  à Jérémie,

Avant que je vous eusse formé dans le sein de votre mère, je vous ai connu ; avant que vous en fussiez sorti, je vous ai sanctifié. »

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 « Le Seigneur, disait David, m’a chatié avec sévérité, mais il ne m’a pas laissé en proie à la mort. »

Être chatié par le Seigneur, c’est être instruit par le Pédagogue, c’est être délivré de la mort.

C’est la même pensée qui agite l’apôtre lorsqu’il dit aux Corinthiens :

« Lequel aimez-vous mieux, » que je vous aille voir, le reproche à la bouche ou avec charité et dans un esprit de douceur? Le Seigneur, dit David, va faire sortir de Sion le sceptre de votre autorité. »

Le même prophète dit ailleurs :

« Votre houlette me fortifie, votre verge me console. »

La puissance du Pédagogue est donc, vous le voyez, une puissance grave, vénérable., consolante et salutaire

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le pédagogue  le Verbe a agit en tout temps

il est notre pasteur !

C’est lui qui nous conduit  

Clément d’Alexandrie : Le pédagogue ( Ch. 9) Les méthodes du Verbe

7 juillet, 2018

Dans son livre « le pédagogue « Clément d’Alexandrie écrit

Notre pédagogue , notre Verbe divin, emploie toute sa sagesse pour nous conserver.

 Il avertit, il réprimande, il blâme, il accuse, il menace, il guérit, il promet, il donne,

ne négligeant rien pour enchaîner et détruire le désordre de nos désirs.

Le Seigneur agit envers nous comme nous agissons nous-mêmes envers nos enfants,

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Le Seigneur ne nous désire point la volupté de la terre, qui passe si vite, mais la béatitude du ciel, qui ne passe point.

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Il avertit d’abord, et ses premiers avertisssements sont comme mêlés d’un tendre blâme,

Écoutez-le lui-même dans l’Évangile :

« Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui sont envoyés vers toi, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants,  comme une poule rassemble ses petits sous ses ailes, et lu ne l’as pas voulu ! »

C’est ici une des plus grandes preuves de la bonté de Dieu, qui, connaissant toute l’insolence du peuple révolté contre lui et contre sa loi, ne laisse pas d’en avoir pitié et de l’exhorter à la pénitence par la bouche d’Ézéchiel:

« Fils de l’homme, tu habites an milieu des scorpions, parle-leur cependant, peut-être t’écouteront-ils. »

Écoutez-le dire à Moïse :

« Va, et dis à Pharaon de laisser mon peuple  

 Ne se lassant jamais d’avertir, il dit à son peuple, par la bouche d’Isaïe :

« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son coeur est loin de moi. »

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II fait suivre ses avertissements répétés d’un blâme accusateur :

En voici un exemple dans Jérémie:

« Ils sont devenus comme des chevaux qui courent et qui hennissent après les cavales : chacun d’eux a poursuivi la femme de son voisin. »

Il joint aux reproches un motif de crainte, parce que la crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse.

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La plainte

Le Pédagogue l’emploie dans ce passage d’Isaïe:

« J’ai nourri des enfants, je les ai élevés, et ils se sont révoltés contre moi. Le taureau connaît son maître; l’âne, son étable; Israël m’a méconnu. »

Après plusieurs plaintes semblables, il ajoute, par la bouche de Jérémie :

« ils m’ont abandonné, dit le Seigneur. »

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Le blâme se change ensuite en une accusation véhémente.

Ainsi  dans ce passage d’Isaïe :

« Malheur aux enfants déserteurs :…… Vous avez, vez abandonné le Seigneur et excité l’indignation du Saint d’Israël. »

« Leur crime, dit Jérémie a rempli le ciel de stupeur et frappé la terre d’épouvante.

 Mon peuple m’a abandonné, moi, source d’eau vive, pour se creuser des citernes, fosses entr’ouvertes, qui ne peuvent retenir l’eau.

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Lorsque l’image de leur crime a rempli d’horreur les coupables, le Pédagogue les console et les encourage comme il le fait dans les paroles de Salomon, où brille sa tendresse pour ses enfants :

« Combien de temps crierai-je sans être écouté ? Il n’y a plus d’obéissance dans mon peuple, il n’y a plus de foi dans mes fils. »

Il attend encore cependant, il attend leur retour.

Quelle admirable patience !

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 Mais enfin il se montre, et sa parole devient plus forte et plus incisive.

« Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui sont envoyés vers toi. »

…« A cause de vos crimes, leur dit-il, votre maison deviendra déserte. Je vous dis : Vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Si, en effet, vous n’êtes point touchés de ma bonté ; si vous ne la reconnaissez point, vous reconnaîtrez mon pouvoir. »

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La malédiction est un discours énergique et un remède violent.

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…Pour tout dire,  en un mot, ces divers artifices qu’il emploie pour nous effrayer, sont comme une source et une fontaine de salut. Comme sa nature est d’être bon, sa volonté est de nous sauver.

Sa miséricorde s’étend sur toute chair. Il nous menace, il nous châtie pour nous conduire, comme un bon pasteur son troupeau

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Le medecin 

Ne sommes-nous pas malades, n’avons-nous pas besoin d’un médecin ? Ce médecin, c’est le Sauveur.

 Les remèdes qu’il nous donne ne sont pas toujours doux et agréables, ils sont quelque fois acres et violents

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Malades donc, nous avons besoin de ses secours pour guérir ;

 égarés, nous avons besoin  de sa main pour nous diriger;

 aveugles, nous avons besoin de sa lumière pour voir;

 il désaltère ceux qui ont soif, et leur donne à boire des eaux d’une fontaine vivifiante, qui apaisent d’avance toute soif à venir. Il donne la vie à ceux qui sont morts ; il est le pasteur des brebis ; il est le maître des enfants.

 Voyez-le expliquant aux prêtres, par la bouche d’Ézéchiel, la tendre sollicitude dont il est animé pour son troupeau ; sollicitude admirable qu’ils doivent prendre pour modèle :

« Je ferai paître mes brebis moi-même, je chercherai celles qui étaient perdues, je relèverai celles qui étaient tombées,

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Vos bontés, Seigneur, ont été plus rapides que mon espérance.

« Ils marcheront, dit le Seigneur, et ils ne tomberont point. »

Nous ne tomberons point parce que, pour arriver là où la chute n’est plus possible, il nous prête l’appui de son bras. Telle est sa bonté infinie.

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 Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir.

Aussi l’Évangile nous le montre accablé de fatigue, ne reculant devant aucune des souffrances qu’il s’est imposées pour notre salut, et promettant de donner son sang pour la rédemption de plusieurs.

 N’est-ce pas le véritable caractère du bon pasteur ?

N’est-ce pas une libéralité magnifique, donner sa vie pour son troupeau ?

Le Verbe de Clément d’Alexandrie et celui de Tertullien

13 septembre, 2011

Qui est Jésus ?

Qui est le Verbe ?

C’est pas très clair!

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Pour Clément dans « le pédagogue »(1,8)

et pour Tertullien dans son « traité sur la trinité »(14)

tous les deux contemporains

le Verbe est
la Sagesse qui  existait depuis toujours

et qui se montrait aux prophètes

Rien à voir avec Jésus homme

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Tertullien  écrit

..Parmi les patriarches, Abraham et Jacob; parmi les prophètes, Ezéchiel et Isaïe virent Dieu, ….il est écrit: «Le Seigneur parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami;»   et que Jacob dit également: «J’ai vu le Seigneur face à face.» …. Et quel autre Dieu a pu converser ici-bas avec les hommes  que le Verbe 

(traité de la Trinité 14)

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Clément écrit

Notre Pédagogue est Jésus, Dieu saint, le Verbe, 

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Donc Jésus est le Verbe 

et ce Verbe comme celui de Tertullien apparut aux prophètes

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Il apparut à Abraham ….  Un  homme lutta avec Jacob  jusqu’au matin. » Cet homme était le Pédagogue..C’était  le Verbe ….Jacob lui demanda son nom …mais 

Dieu, qui ne s’était pas encore fait Homme n’avait pas encore de nom.

** 

Ce Verbe est avant tout pour Clément un pédagogue  qui nous apporte la gnose, la connaissance le Verbe est l’enseignement du Christ ** Voici ses nouveaux ordres :   Ne péchez plus comme autrefois,   accoutumez-vous à bien faire,  fuyez le mal, faites-le bien, brûlez d’amour pour la justice et d’horreur pour l’iniquité.  

La bonté de Dieu selon Clément d’Alexandrie, Marcion et Tertullien

13 septembre, 2011

Dieu est il Bon ? 

Qu’en pensent les théologiens  du 2é siècle 

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 1) Clément d’Alexandrie    

Dans le « pédagogue » (1,8) il écrit 

 Il est des hommes qui s’élèvent ici contre nous, prétendant que Dieu n’est pas bon parce qu’il effraie, menace et châtie. ….

Comment donc accuser notre bon et divin Pédagogue de ne pas nous aimer, lui qui, par un excès de clémence et d’amour, souffre pour ainsi dire dans les souffrances de chacun de nous ?  Dieu est appelé bon parce qu’il est la bonté même. 

** 

Dieu est Bon   Dieu est un père  

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C’est aussi la conviction des disciples Egyptiens d’Hermès le sage 

que Clément connaissait  certainement 

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 Mais, disent nos adversaires, si Dieu est bon et aime les hommes, d’où vient  qu’il s’irrite contre eux et les punit ? 

Le  Verbe, ce maître de tout l’univers Il s’efforce de ramener à lui, par des exemples menaçants, ceux que leurs passions en éloignent Comme il persuade, exhorte et console, il loue, il blâme, il reproche…. ces reproches sont une marque de bienveillance en soient,  Au moment de punir il s’arrête, il exhorte encore

** 

Homme cultivé, subtil, beaucoup plus raffiné que son contemporain Tertullien 

souvent grossier et vulgaire   il cite Platon : 

« C’est être bon envers les coupables que de les châtier,  car le châtiment les corrige et les rend meilleurs 

**2) Marcion et Tertullien 

Tertullien dans son « traité contre Marcion »

tiendra les mêmes raisonnements que Clément

 en s’adressant à Marcion

Ton dieu se nomme le dieu de la mansuétude, parce qu’il ne juge, ni ne s’irrite. ( Contre Marcion 4,19)

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Il faut avouer que « le père des miséricordes », sera celui qui est nommé dans la loi ancienne « le miséricordieux, le compatissant, le dieu riche en miséricordes. »  (contre Marcion . livre 5 ,11) 

les œuvres du Créateur sont bonnes  elles attestent sa bonté. (livre 2, V)

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Mais si ce Dieu est Bon

il doit aussi être  juste

ce que prouve aussi Tertullien

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Nous avons établi précédemment qu’il y a dans le Créateur un double attribut, la justice et la bonté 

Clément d’Alexandrie, Denys d’Alexandrie et Origène : Il faut s’instruire dans tous les domaines

13 septembre, 2011

1) Clément d’Alexandrie

écrit dans Les stromates (6,10)

 Il faut s’instruire dans les sciences humaines, .

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La chose vraiment essentielle pour le Gnostique, c’est la connaissance …Les  sciences qui sont une préparation à la connaissance, A chacune, il emprunte des armes pour la défense de la vérité. 

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Les sciences expérimentales   La musique lui enseigne l’harmonie par le rythme mesuré de ses accords. L’arithmétique, …lui explique que la plupart des choses sont soumises à des proportions numériques . Avec l’astronomie, il monte en esprit au-dessus de la terre, plane dans les régions célestes, suit les astres dans leurs révolutions, les yeux de l’intelligence toujours attachés sur les merveilles divines, sur l’harmonie qui règne parmi elles.** 

On croirait lire Cicéron qui ecrit  « Regardons premièrement la terre…revêtues de fleurs, d’herbes ,d’arbres de grains; le tout dans une incroyable quantité, diversifiés selon toutes sortes de goûts. Considérons les fontaines toujours coulantes et fraîches, les eaux transparentes des rivières, la verdure de leur bords, la profondeur des cavernes ,l’âpreté‚ des rochers, la hauteur des monts escarpés, l’immense étendue des plaines »… 
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la Philosophie 

  Il en est un bon nombre qui redoutent la philosophie grecque comme les enfants ont peur des fantômes. Nous craignons qu’elle ne nous égare, s’écrient-ils. … N’est-ce pas après avoir comparé la bonne pourpre avec la mauvaise, que nous déterminons notre choix en faveur de la première  comment cet homme inhabile pourra-t-il s’asseoir au comptoir du banquier, s’il est incapable d’éprouver les pièces qu’on lui présente et de discerner la bonne d’avec la fausse monnaie? ** 

Peu importe ce qu’en pensent les autres  

Que lui font les vaines calomnies et les fausses opinions qui circulent sur son compte? 

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. Le véritable Gnostique, au lieu de regarder comme des puissances directes, les sciences nombreuses qu’il acquerra, n’y verra que des forces auxiliaires, qui l’aideront à s’élever jusqu’à la vérité,   Et quelle audace !   distinguez les mots, séparez les choses, , même sur l’étude des saintes Écritures. 

2) Origène

écrit dans les « principes »

parce que les hommes  avant d’apprendre, croient savoir,  ils s’ensuit qu’il ne commencent jamais à savoir Peut être celui qui aura chercher trouvera 

ce qu’il lui est possible de trouver ( Principes 4,2,3)

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Tout ce que nous disons n’est pas présenté par nous comme des dogmes 

,mais discuté par maniere d’études et de recherche (Les principes 2,8,4)

3) Denys d’Alexandrie selon Eusèbe

,un  ami avait  mit Denys  en garde contre les mauvaises lectures

 Un frère qui était du nombre des prêtres m’en détournait ; il avait peur que je fusse sali par le bourbier de leur méchanceté … Une vision envoyée par Dieu survint qui me fortifia, et une parole se fit entendre à moi  « Prends tout ce qui te tombera sous la main,  car tu es capable de redresser et d’examiner chaque chose, 

 et cela a été dès le commencement la cause de la foi. » (Eusebe HE VII,7)