Qu’est ce que la grâce
selon Pélage
d’après les écrits de Jérôme et d’Augustin ?
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1) Jérôme
dans « son traité contre Pélage »
nous donne un résumé de la doctrine du libre arbitre des pélagiens
mais donne il la vraie doctrine de Pélage ?
Il y a tant de divergences entre les disciples de Pélage eux mêmes
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Par le mot de grâce, ils n’entendent pas un secours particulier de Dieu qui nous conduit et nous soutient dans chaque action.
Ils veulent que cette grâce ne soit rien autre chose que le libre arbitre et les commandements de la loi,
et qu’ainsi nous devons seulement remercier Dieu de nous avoir créés avec le libre arbitre avec lequel nous pouvons également et nous porter au bien et éviter le mal.
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Ces philosophes suppriment ainsi l’exercice de la prière et se flattent d’être par leur libre arbitre, non-seulement maîtres de leur propre volonté,
mais encore égaux à Dieu même qui n’a besoin de personne pour faire ce qu’il veut.
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Le chef de la secte déclare
« Si je ne puis agir sans le secours de Dieu,
ce ne sont donc point mes actes, mais le secours de Dieu qu’on doit couronner en moi.
….. En vain m’aurait-il doué du libre arbitre,
si je ne puis m’en servir qu’avec le secours continuel de sa grâce.
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A-t-on prononcé jamais un plus horrible blasphème,
et jamais hérésie a-t-elle renfermé un poison plus dangereux et plus subtil?
Ils prétendent que, quand une fois on a reçu le libre arbitre,
on n’a plus besoin du secours de Dieu,
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2) Augustin
Saint Augustin
dans son « traité sur les hérésies ( 88 )
donne la même explication que Jérôme
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. Les Pélagiens se montrent à tel point ennemis de cette grâce,
qu’à les entendre, l’homme peut, sans elle, observer tous les commandements de Dieu.
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Réprimandé par les frères de ce qu’il ne laissait rien à l’action delà grâce dans l’observation des commandements,
Pélage céda à leurs remontrances, et admit cette grâce:
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Cette grâce de Dieu, sans laquelle nous ne pouvons rien faire de bon, n’est autre que le libre arbitre :
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le Seigneur nous l’a donnée d’une manière toute gratuite, et, par sa loi comme par sa doctrine, il nous aide seulement à apprendre ce que nous devons faire et espérer :
mais il ne nous aide aucunement, par le don de son Esprit, à faire ce que nous avons appris
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Quand les évêques d’Orient
réhabilitèrent Pélage
Augustin écrivit au pape (lettre 177)
en insistant sur la notion de grâce
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Si des évêques en Orient ont proclamé que Pélage était catholique,
c’est qu’il a déclaré reconnaître la grâce de Dieu et qu’il n’a pas nié le secours de cette grâce
…Mais ,il ne s’agit pas seulement de Pélage qui, peut-être, s’est amendé, et plaise à Dieu que cela soit !
il s’agit de beaucoup d’autres dont les discours entraînent et enchaînent en quelque sorte les âmes faibles et ignorantes et fatiguent celles qui demeurent fermes dans la foi .
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Il faut que votre Sainteté mande Pélage à Rome,
l’interroge avec soin sur ce qu’il appelle la grâce,
lui demande de quelle grâce les hommes ont besoin pour ne pas pécher et bien vivre
Ss’il répond sur la grâce conformément à la doctrine de l’Eglise et à la vérité apostolique,
alors on l’absoudra sans scrupule et sans équivoque, alors on devra se réjouir de sa justification.
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S’il se bornait à dire que la grâce est le libre arbitre,
ou la rémission des péchés, ou bien la loi elle-même,
ce ne serait pas reconnaître ce qui nous aide à vaincre les passions et les tentations ,
grâce à l’Esprit-Saint abondamment répandu sur nous
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La prière
Puisque on a pas besoin de la grâce il est donc inutile de prier selon Augustin
Les Pélagiens nient aussi la nécessité de la prière
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Augustin répond :
celui qui prie et dit : « Ne nous induisez pas en tentation ,
Il prie donc pour ne pas pécher, c’est-à-dire pour ne rien faire de mal;
c’est ce que l’apôtre saint Paul demande pour les Corinthiens lorsqu’il dit : « Mais nous prions le Seigneur pour que vous ne fassiez rien de mal »
D’où il résulte clairement que, pour ne pas pécher,
quoique, sans aucun doute, nous ayons le libre arbitre,
notre faiblesse a besoin d’être aidée