Archive pour la catégorie 'Ambroise de Milan'

La foi de St Thomas et de St Pierre selon St Jean Chrysostome et St Ambroise

8 avril, 2013

La foi de Thomas selon Jean Chrysostome

Dans son homélie 87 sur l’évangile de Jean .

Jean Chrysostome écrit à propos de l’attitude de Thomas au moment de la résurrection

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Si c’est être trop facile et trop complaisant que de croire à ta légère,

c’est aussi être bien dur et bien grossier que de vouloir curieusement tout voir et tout examiner à la rigueur.

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 Voilà de quoi on a lieu d’accuser Thomas, quand les apôtres disaient : « Nous avons vu le Seigneur » ; il ne crut point,

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Pour vous, mes chers frères, voyant ce disciple incrédule,

 pensez à la clémence du Seigneur, à la bonté avec laquelle, dans l’intérêt d’une seule âme,

 il montre les plaies qu’il a reçues, et vient au secours d’un seul disciple d’esprit plus grossier que les autres.

 Thomas voulait établir sa fol sur le témoignage du plus grossier de tous les sens,

et il ne s’en rapportait pas même à ses yeux.

 Car il n’a pas dit seulement : si je ne vois, mais encore : si je ne touche;

 de peur que ce qui paraissait ne fût qu’un fantôme et une illusion.

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Ne voyez-vous pas que Thomas doutait par incrédulité ?

Mais c’était avant que les disciples eussent reçu le Saint-Esprit;

 après, ils ne furent plus incrédules, ils furent parfaits.

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 Jésus-Christ ne reprit pas Thomas seulement par ces paroles, mais encore par les suivantes. Thomas, aussitôt qu’il eut été éclairci de ses doutes, revint, et croyant, il s’écria : « Mon Seigneur et mon Dieu (28) ! » Et Jésus lui dit : « Vous avez cru, Thomas, parce que vous avez vu : Heureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru (29) ! » C’est le propre de la foi de croire les choses mêmes que l’on n’a point vues.

« La foi est le fondement des choses a que l’on doit espérer, et une pleine conviction de celles qu’on ne voit point ». (Héb. XI, 1.) Au reste, le Sauveur ne déclare pas seulement ici les disciples heureux, mais encore ceux qui croiront dans la suite.

Cependant, direz-vous, les disciples ont vu avant de croire. — Oui, mais ils n’ont point cherché à voir et à toucher comme Thomas. Aussitôt qu’ils ont vu les linceuls et1e suaire, sur ce témoignage ils ont reçu la doctrine de la résurrection; et avant de voir Jésus-Christ ressuscité, ils ont montré une foi pleine et entière

. S’il vous vient donc dans l’esprit de dire : je voudrais avoir été en ce temps, je voudrais voir Jésus-Christ opérer des miracles, rappelez-vous alors cette parole . « Heureux ceux qui sans avoir vu ont cru ».

 

La foi de Pierre selon Saint Ambroise

Dans son traité sur l’évangile de Luc

Ambroise écrit  

 

Pierre donc a vu le Seigneur, seul.

 C’est que sa dévotion était toujours prête et disposée à croire ;

 Tantôt avec Jean, tantôt seul, partout cependant il court avec zèle ;

 partout il est soit seul, soit le premier.

Non content d’avoir vu, il revient

 Il le voit seul, il le voit avec les Onze,

 il le voit avec les soixante-dix.

 Il le voit encore lorsque Thomas a cru.

Il le voit quand il était à la pèche

 

Il n’est donc pas douteux que Pierre a cru, qu’il a cru parce qu’il aimait,

 qu’il a aimé parce qu’il croyait. 

Saint Ambroise : Traité sur l’évangile de Luc : Apparitions aux apôtres (Luc 24,33..)

7 avril, 2013

Saint Ambroise analyse les textes

les scrute

s’interroge

en scientifique

comme les exégètes modernes

Comme il l’a déjà fait pour le récit de l’apparition de Jésus à Marie Madeleine

Cliquez ICI

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 A propos de l’apparition de Jésus aux disciples à Jérusalem(Luc 24,33)

Il ouvre sa synopse

et compare les récits de Luc et de Jean

dans son traité sur l’évangile de Luc 

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Selon Jean les Apôtres ont cru, puisqu’ils se sont réjouis,

mais selon Luc ,Jésus leur reproche leur incrédulité ;

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Selon Jean  ils ont reçu l’Esprit Saint,

Selon Luc  il leur est prescrit de résider dans la ville jusqu’à ce qu’ils soient revêtus de ce don du ciel.

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Il me semble que l’un, Jean en qualité d’apôtre,

 a touché ce qu’il y a de plus grand et de plus élevé,

 l’autre  Luc  plus proche de l’humain ;

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L’un a suivi les détails de l’histoire, l’autre a résumé.

 

 Jean dit  «  les disciples se réjouirent à la vue du Seigneur.

Il leur dit de nouveau : Paix avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.

 Ayant ainsi parlé, Il souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint ; ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn, XX, 20-23).

 

 Luc, dit : « ils le reconnurent à la fraction du pain. Or, tandis qu’ils parlaient de la sorte, Il se trouva au milieu d’eux et leur dit : Paix à vous ! C’est moi, n’ayez pas peur.

 Troublés et effrayés, ils croyaient voir un esprit. »

 

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Ambroise se pose encore d’autres questions

 Pourquoi, selon Matthieu (26,32) et Marc (14, 28),

Jésus dit  aux disciples : « Je vous précéderai en Galilée : c’est là que vous me verrez » ?

 tandis que, selon Luc et Jean, il s’est également offert à leurs regards dans le Cénacle ?

 Et même Il s’est fait voir fréquemment, et « à plus de cinq cents frères » (I Cor., XV, 5-7),

 et à Pierre et à Jacques, comme nous le prouve le témoignage de l’Apôtre.

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Et Luc nous a appris, dans les Actes des Apôtres, qu’il s’est manifesté en vie aux disciples

 «en leur apparaissant après sa Passion à maintes reprises et en s’entretenant du Royaume de Dieu » (Act., I, 3).

 

Les pères de l’église ,Chrysostome Ambroise ,Augustin et les femmes

6 avril, 2013

Saint Luc  écrit dans son évangile

 que les femmes furent les premières à voir Jésus ressuscité

et que les disciples ne voulurent pas les croire

 Leurs paroles leur parut du radotage

 et ils ne croyaient pas en elles (Luc 24,10)

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Saint Jean Chrysostome  

Dans son homélie 86 sur l’évangile de Jean (Homélie 86 )

Jean Chrysostome

n’est pas tendre non plus avec les femmes

Un vrai misogyne qui considère que non seulement

Madeleine n’est pas très intelligente

Mais qu’elle avait des sentiments très grossiers  

Il déclare

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Madeleine  eut l’avantage de voir la première ce que les disciples ne virent point

Et  de voir deux anges vêtus de blanc assis au lieu où avait été le corps de Jésus,

 l’un à la tête et l’autre aux pieds;(Jn 20,11)

La seule vue de ce vêtement lui inspirait de la joie et du plaisir.

 Et comme cette femme n’avait pas l’intelligence assez élevée pour tirer des linceuls et du suaire là preuve de la résurrection, le Seigneur fit quelque chose de plus, il lui fit voir des anges assis, vêtus d’habits de fête et de réjouissance, pour la consoler et l’encourager par ce spectacle.

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Et un peu plus loin

 Au reste, il n’était pas à propos d’élever tout à coup à la sublime connaissance de la résurrection

 une femme qui avait l’esprit et des sentiments si bas et si grossiers;

 il fallait l’y amener peu à peu. 

Cette femme a une grande affection et un grand amour,

 mais elle n’a encore rien de grand dans l’esprit;

 c’est pourquoi Jésus se fait connaître à elle, non au visage, mais au son de la voix.

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Saint Ambroise

Dans son traité sur l’évangile de Luc (Luc 24,1-12)

Fiat plutôt de la théologie  

Au début la femme fut l’instigatrice du péché pour l’homme,

A présent celle qui avait goûté la première à la mort a vu la première la résurrection.

Elle compense le désastre de l’antique déchéance par l’annonce de la résurrection.

**

Les lèvres de la femme avaient autrefois donné passage à la mort ;

 les lèvres d’une femme rendent la vie. 

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Saint Augustin

Dans son traité 121 sur l’évangile de Jean

Augustin parle plutôt de la  sensibilité des femmes qui comprennent plus vite avec leur cœur

qu’avec leur tête

Il écrit :

«Marie se tenait hors du sépulcre, pleurant ».

Les hommes s’en retournant chez eux,

le sexe le plus faible se trouvait comme cloué à la même place

 par un sentiment d’amour plus fort que lui.

**

Augustin selon son habitude

préfère commenter le texte d’une façon allégorique

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La femme représente  l’église

Les paroles « Ne me touche pas, car je ne suis  point encore monté vers mon Père » (Jn 20,17)

, doivent être entendues en ce sens que cette femme était la figure de l’Eglise,

 formée par les Gentils

, et qui a cru en Jésus-Christ

 seulement après son ascension;

Saint Ambroise : Apparition de Jésus à Marie Madeleine (Luc 24,1-12)

5 avril, 2013

Dans son traité sur l’évangile de Luc (Luc 24,1_12)

Ambroise s’étonne en lisant le verset suivant   

. « Le matin du sabbat les femmes vinrent  de  très bonne   heure   au   tombeau. » (Luc 24,1)
Il raisonne vraiment comme un exégète tout à fait moderne

**

Ambroise écrit :

Ce texte fait naître chez plusieurs une grande incertitude :

car si nous ne voyons pas que les évangélistes se soient contredits,

 ils ont pourtant parlé diversement.

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Luc dit que les femmes sont venus au tombeau

« le matin, de très bonne heure »,

 Marc : « De grand matin »,

 Matthieu : « Le soir du sabbat »,

Jean : « Le lendemain du sabbat, quand il faisait encore nuit »,

**

 Puis Luc   mentionne que l’on a vu deux hommes,

 Marc un jeune homme assis, vêtu de blanc,

 Matthieu un ange,

Jean deux anges assis, en vêtements blancs.

**

 Enfin, Jean écrit qu’il fut dit à Marie Madeleine :

 « Ne me touche pas,

Et  Matthieu a écrit que le Seigneur s’est présenté à Marie Madeleine et à une autre Marie, qui se sont approchés et  lui prirent les pieds et l’adorèrent.

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Les unes viennent avec des parfums le lendemain du sabbat,

les autres, sans parfums, le soir du sabbat

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Quelle est donc la solution ?

 Ne serait-ce pas de penser que les quatre évangélistes ont parlé de quatre moments divers,

 et de supposer divers personnages féminins et des apparitions diverses ?

**

Une Marie Madeleine ne sait pas, selon Jean ;

une autre Marie Madeleine sait, selon Matthieu ;

 car la même n’a pu savoir, puis ne pas savoir.

 Donc s’il y a plusieurs Marie,

 il peut y avoir aussi plusieurs Madeleine :

 le premier nom est personnel, le second de localité .

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 D’ailleurs apprenez qu’il s’agit d’une autre :

 l’une est admise à tenir les pieds du Seigneur,

 l’autre a défense de toucher le Seigneur ;

 l’une a mérité de voir l’ange,

 l’autre, venue en premier lieu, n’a vu personne :

l’une a annoncé aux disciples que le Seigneur était ressuscité,

l’autre leur apprend qu’on l’a enlevé ….

**

Ne me touches pas
Ce n’est point en effet par un contact du corps, mais par la foi, que nous touchons le Christ.

« Car, dit-Il, je ne suis pas encore monté vers mon Père »

Ainsi Marie, qui cherchait Jésus sur terre, n’a pu le toucher.

**

« Qui cherches-tu ? »

Ce n’est pas le Christ qu’elle cherche, puisqu’elle le croit enlevé.

Le Christ est là, à quoi bon le chercher ?

 C’est le méconnaître que le chercher, que ne pas le reconnaître quand on le voit.

Aussi bien elle voyait le Christ et le prenait pour un jardinier.

 Jésus dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? »

Car ce ne sont pas des larmes que Dieu réclame, mais la foi ;

**

Il lui est donc interdit de le toucher, parce qu’elle n’avait pas encore appris avec Paul que la plénitude de la divinité habite dans le corps du Christ ;

elle n’avait pas encore dépouillé l’incertitude du siècle, les doutes de la chair ;

 elle n’avait pas encore vécu la vie du Christ

.**

L’autre Marie

 Aussi bien elle n’adore pas le Seigneur et ne lui prend pas les pieds, comme l’autre Marie :

 chez cette dernière, ce n’est pas tant l’hommage corporel

 que le mouvement d’une foi plénière qui se traduit :

 elle croit le Christ homme et Dieu tout ensemble ;

car c’est Dieu qu’on adore,

l’homme que l’on étreint.

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Une nouvelle Eve

Au début la femme fut l’instigatrice du péché pour l’homme,

A présent celle qui avait goûté la première à la mort a vu la première la résurrection.

Elle compense le désastre de l’antique déchéance par l’annonce de la résurrection.

Les lèvres de la femme avaient autrefois donné passage à la mort ;

 les lèvres d’une femme rendent la vie.  

Saint Ambroise :Traité sur l’évangile de Luc : Joseph d’Arimathie et le tombeau de Jésus (Luc,XXIII, 50-56)

30 mars, 2013

Dans son traité sur l’évangile de Luc (Luc 23,50)

Ambroise écrit : 

 Le Christ est enseveli non par les Apôtres, mais par Joseph et Nicodème 

L’un était juste et constant ;

en l’autre il n’y avait pas de fraude

**

 Luc qualifie ce Joseph de juste,

Matthieu le qualifie de riche

 et c’est le cas de l’appeler riche, en ce moment où il a reçu le corps du Christ : car il n’a pas connu l’indigence de la foi.

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Et ils le déposèrent dans un jardin :

Ce jardin est l’Église

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Le tombeau ; 

au sens mystique,

on peut dire qu’il existe un tombeau,

dans l’intime de l’homme,

que le Juste s’est creusé par la pénétration de la parole

Ce tombeau est poli par le travail de la foi et de la doctrine,

**

 Et il est bon qu’on y ait mis une pierre, pour qu’il ne fût pas béant ;

car lorsqu’on a bien enseveli le Christ chez soi, il faut le garder avec soin, pour ne pas le perdre, et pour ne pas laisser entrer la fausse foi.

**

Vous voyez en effet que Pierre et Jean ont mérité d’entrer les premiers ; et d’ailleurs Jean lui-même n’est pas entré avant d’avoir cru (Jn, XX, 6, 8). 

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Et l’on dit bien qu’il était taillé dans le roc, c’est-à-dire dans la fermeté de la foi).

Saint Ambroise et les préparatifs de la Cène : « L’Homme à la cruche » Luc, XXII, 7-13

26 mars, 2013

Dans son « traité sur l’évangile de Luc »

Saint Ambroise   commente le verset suivant

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Les disciples demandèrent à Jésus

 ou veux tu que nous préparions le repas de Pâque ?

et Jésus leur dit

 « Voici qu’à votre entrée dans la ville se présentera un homme portant une amphore d’eau. Suivez le  »(Luc 22,10)

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Saint Ambroise remarque que dans l’évangile de Matthieu ,Jésus dit
« Allez en ville chez un tel» (Matth., XXVI, 18).

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Remarquez la  majesté divine de Jésus

: Il parle avec ses disciples, et sait déjà ce qui va se passer

 Puis voyez sa condescendance :

Il ne choisit pas un personnage riche ou puissant, mais il Lui faut un pauvre ;

«Allez, dit-Il, chez quelqu’un.»

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Vous saviez, Seigneur, son nom, puisque vous saviez sa serviabilité ;

Mais vous le désignez sans le nommer, pour qu’on juge qu’il n’est pas notable.

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il porte une cruche d’eau »

Voilà donc celui que les apôtres ont ordre de suivre.

C’est un « père de famille ».On nous fait connaître  la dignité de sa vie, non sa richesse.

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En nous parlant ainsi de « l’homme à la cruche »

Saint Ambroise  nous donne envie d’en savoir plus

sur ce mystérieux personnage  

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Or en fouillant en scrutant les sites internet

J’ai trouvé un sermon remarquable à ce sujet

non seulement sur l’homme à la cruche

 mais aussi sur les 2 disciples anonymes qui l’ont suivi

 et sur le propriétaire de la maison  

cliquez ICI

 

St Ambroise : La fête des rameaux

21 mars, 2013

Dans son traité sur l’évangile de saint Luc

Saint Ambroise commente la fête des rameaux (Luc, XIX, 28-38.)

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«Et il advint qu’approchant de Bethphagé et de Béthanie, du mont qu’on appelle des Oliviers, il envoya deux disciples, en disant : Allez au village qui est devant vous ; en y entrant vous trouverez le petit d’une ânesse, attaché, qui n’a pas été monté. » 

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L’âne et l’ânon

Il y avait dans le bourg un ânon, et il était lié avec l’ânesse ;

Il ne pouvait être détaché que par l’ordre du Seigneur ;

la main des Apôtres le détache.

Voilà la vie, voilà la grâce ;

Soyez cela, vous aussi, afin de pouvoir délier les captifs .

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L’ânesse figurait Eve, mère d’erreur

Le petit représentait l’ensemble du peuple des Gentils ;

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C’est le petit de l’ânesse qui sert de monture

Et vraiment, «personne ne l’a monté »,

 car personne avant le Christ n’avait appelé à l’Eglise les peuples des nations

« Que nul homme encore n’a monté. » (Mc, XI,2).

 Or il était tenu captif par les liens de l’incrédulité,

livré au maître méchant à qui son égarement l’avait asservi,

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 Il était « lié devant la porte » (Mc, XI, 4) :

car quiconque n’est pas dans le Christ est dehors, dans la rue ;

 mais qui est dans le Christ n’est pas au-dehors.

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En détachant l’ânon, ces envoyés ont dit ce que leur avait dit Jésus,

 pour vous faire reconnaître que ce n’est point par leurs discours, mais par la parole de Dieu,

qu’ils ont répandu la foi parmi les peuples de la Gentilité ;

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Porteur du christ (Christophe)

les Apôtres étendirent sous les pas du Christ leurs propres vêtements,

car souvent dans les divines Écritures

les vêtements sont les vertus

ils mirent aussi un vêtement sur l’ânon

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Le Maître du monde n’a pas mis son plaisir à faire porter son corps visible sur l’échiné d’une ânesse ;

 mais Il voulait, par un mystérieux secret, sceller l’intime de notre âme,s’installer au fond des coeurs, s’y asseoir, cavalier mystique, y prendre place et habituer le peuple des Gentils à cette aimante direction afin de discipliner ses sentiments

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Ne méprisez pas cet ânon  

car sous le vêtement du corps, qui nous est commun avec les animaux,

 vit l’âme que Dieu remplit.

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Heureux ceux qui ont accueilli sur le dos de leur âme un tel cavalier !

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Apprenez à porter le Christ, puisque Lui vous a porté le premier, quand, pasteur, II ramenait la brebis égarée (Lc, XV, 6)

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La bride

Heureux vraiment ceux dont la bouche, a été retenue par la bride du Verbe céleste !

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Quelle est cette bride ?

C’est le verbe qui est notre  bride,

Il nous apprend  à ouvrir notre cœur, à endurer l’aiguillon, à porter le joug

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Le verbe nous apprend aussi à supporter le frein de la langue :

car plus rare est la vertu du silence que celle de la parole.

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 Oui, ! il nous l’apprend, celui qui, comme muet, n’a pas ouvert la bouche contre l’imposture

 et qui n’ a pas refusé les coups, pour être une docile monture à Dieu.

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La foule joyeuse

 les foules qui louaient Dieu vinrent à sa rencontre au pied de la montagne, pour l’acclamer roi,

 « Hosanna au Fils de David »,

 En d’autres termes pour déclarer que le Rédempteur attendu de la maison de David est venu,

 et qu’il est aussi fils de David par la chair  

 

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Saint Ambroise : Introduction à la Passion de Jésus

18 mars, 2013

Dans son traité sur l’évangile de Luc (tome 2)

Ambroise médite longuement sur la passion de Jésus

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Ambroise est avant tout

un pasteur

un contemplatif

un homme d’humanité

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Certes ! C’est un théologien

Et ce n’est pas rien 

Certes ! Il parle de la Trinité 

Certes ! Il attaque les ariens

C’était dans l’air du temps

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Mais en méditant sur la passion

Il ne fait pas de la théologie

Il médite 

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Il parle de la tristesse de Jésus 

Et des larmes de Pierre

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Il parle aussi du « Verbe »

Mais pour rappeler uniquement la divinité du Christ  

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Et c’est sans doute à cause du « Verbe »

Qu’il parle longuement des vêtements de Jésus

qui seront tirés au sort par les 4 soldats

représentant les 4 évangélistes

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Saint Ambroise : L’agonie au Jardin des oliviers et le reniement de Pierre .

18 mars, 2013

C’est avec des accents de tendresse et une profonde dévotion

que Saint Ambroise commente

dans son traité sur l’évangile de Luc (tome 2)

l’agonie de Jésus et le reniement de pierre (Luc, XXII, 39-53).

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« Père, s’il est possible, éloignez de moi ce calice. » 

Nulle part je n’admire davantage sa tendresse et sa majesté :

C’est donc pour moi qu’il s’est affligé,

n’ayant pour Lui nul sujet d’affliction ;

Il a pris ma tristesse, pour me prodiguer sa joie ;

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C’est qu’il n’a pas pris de l’incarnation l’apparence, mais la réalité ;

« Homme de douleurs, est-il dit, et sachant porter les souffrances » (Is., LIII, 3

**

 « Mon âme est triste »,

 triste Il paraissait, et triste Il était,

 non de sa souffrance, mais de notre dispersion ;

 triste de nous laisser si petits.

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 Par ailleurs  l’Écriture nous dit avec quel courage iI s’offre à la mort,

 allant au-devant de ceux qui le cherchent,

 raffermissant les troublés, excitant les tremblants,

daignant accepter le baiser du traître.

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L’oreille de Malchus

Pierre  coupe l’oreille à celui qui écoute mal ;

Car c’est lui qui a reçu les clefs du Royaume des cieux.

Il condamne, comme il absout,

parce qu’il a reçu le pouvoir de lier comme celui de délier.

**

 Le Seigneur, qui est bon, a remis l’oreille pour montrer,

selon la parole du Prophète (Is,, VI, 10), que la guérison est possible, pour ceux qui se convertissent

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Ils l’enchainèrent

 C’est l’enchaîner que voir dans le Christ uniquement un homme ;

c’est l’enchaîner que ne pas croire à sa prescience,

que ne pas reconnaître sa toute-puissance.

**

Pierre suivait de loin.(Luc, 22, 54-62)

 Il est bien vrai qu’il le suivait de loin, étant déjà si près de le renier :

car il n’aurait pu le renier s’il s’était  attaché étroitement au Christ.

Mais peut-être devons-nous avoir pour lui la plus grande admiration,

 du fait même qu’il n’a pas abandonné son Seigneur, tout en ayant peur :

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La crainte est naturelle, 

craindre n’est pas son fait, ne pas s’enfuir est bien de lui.

 Il suit : c’est dévouement;

il renie, c’est surprise.

Sa chute est le sort commun ;

son repentir vient de sa foi.
**

Il y avait chez le prince des prêtres un feu allumé :

 Pierre approcha pour se chauffer, parce que, le Seigneur étant prisonnier,

 la chaleur de l’âme s’était aussi refroidie en lui. 

C’est une servante qui le dénonce

**

C’est un malheur qu’Eve ait persuadé Adam,

un malheur qu’une femme ait introduit Pierre.

Mais ce fut une femme qui fut la première dépositaire du mystère de la Ré-surrection

**

 Pierre renie.

  Il avait considéré son dévouement, il n’avait pas pris garde à sa condition ;

il a été puni pour avoir dit qu’il donnerait sa vie,

 ce qui n’appartient pas à la faiblesse humaine, mais à la puissance divine .

**

Considérons encore en quel état il renie : « Il faisait froid. »

Etant donnée la saison, il ne pouvait faire froid ;

mais il faisait froid en ce lieu où Jésus n’était pas reconnu,

Il faisait donc froid pour l’âme, non pour le corps ;

aussi bien Pierre se tenait près des charbons, parce qu’il avait le coeur transi.

 Mauvais feu des Juifs ! Il brûle, il ne chauffe pas.

 Mauvais foyer, qui répand la suie de l’erreur jusque sur l’âme des saints !

**

il a pleuré.

Parce qu’il a péché par surprise.

Pierre a souffert et pleuré, parce qu’il a erré comme un homme.

Je lis qu’il a pleuré, je ne lis pas qu’il ait fait des excuses ;

mais ce qui ne peut se défendre peut se laver ;

**

C’est aux larmes de laver le manquement qu’on rougit d’avouer de vive voix.

 Les pleurs pourvoient au pardon, et à la honte.

 Les larmes disent la faute sans trembler ;

 les larmes avouent le crime sans gêne pour la pudeur ;

les larmes ne demandent pas le pardon, et l’obtiennent.

 

 Pierre a gardé le silence  pour ne pas ajouter à l’offense en demandant si vite son pardon ;

il faut pleurer d’abord, et alors prier.

 Bonnes larmes, qui lavent la faute !

Aussi bien ceux-là pleurent que Jésus regarde.

Pierre a renié une première fois et n’a pas pleuré, parce que le Seigneur ne l’avait pas regardé.

 Il a renié une seconde fois, il n’a pas pleuré, parce que le Seigneur ne l’avait pas encore regardé.

Il a renié une troisième fois ; Jésus l’a regardé, et il a pleuré bien amèrement.


Saint Ambroise : Le jugement de Jésus par Hérode et Pilate suivi du chemin de croix .

18 mars, 2013

Dans son traité sur l’évangile de Luc (tome 2)

Ambroise commente les versets de l’évangile de Luc (33,66 à-33, 25)

.sur le jugement de Jésus par Hérode et Pilate 

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Le Seigneur est accusé, et Il se tait.

  Il a raison de se taire, n’ayant pas besoin de se défendre

 Et il ne  désire pas  se  sauver

Il sacrifie son salut pour acquérir celui de tous.

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 Alors qu’Hérode souhaitait voir de Lui quelques merveilles,

  Il s’est tu et n’en a rien fait

Hérode est-il la figure et l’emblème de tous les impies ?

S’ils n’ont pas cru à la Loi et aux Prophètes,

ils ne  peuvent pas  davantage voir les  œuvres admirables du Christ dans l’Evangile.

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Pilate s’est bien lavé les mains

mais  ne s’est pas  abstenu d’une sentence sacrilège. 
Nous avons en lui, le modèle de tous les juges qui allaient condamner ceux qu’ils jugeraient innocents.

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 D’autre part, l’épouse de  Pilate montre que les Gentils

sont plus pardonnables que les Juifs,

et peuvent plus facilement être amenés à la foi

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Le chemin de croix

Ce n’est pas un Juif qui porte la croix,

avec Jésus

 mais un étranger de passage.

Simon de Cyrène

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Le partage des vêtements 

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Les 3 larrons

 Jésus est crucifié comme un larron

Car au sens mystique, c’est un vrai larron :

II a joué le démon (cf. Matth., XII, 29).

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Par ailleurs les deux larrons symbolisent  les deux peuples pécheurs,

qui par le baptême seront crucifiés avec le Christ.

Leur désaccord marque également la variété des croyants :

aussi bien l’un était à gauche, l’autre à droite.

Leurs reproches révèlent aussi que le scandale de la Croix (Gal,5,11) existera même parmi les croyants. 
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Le vinaigre.

Il boit le vinaigre :

C’est-à-dire  le vice de l’immortalité gâtée par Adam est soustrait du roseau

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 Enfin, ayant bu le vinaigre,

Il dit  « tout est consommé ,et sur ces mots, il rendit l’âme. »

 Il est bien vrai qu’il la rendit,

 car Il ne la perdit pas contre son gré ;

 aussi bien Matthieu dit : « Il remit son esprit » :

 remettre est volontaire,

perdre est contrainte.

 

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