Archive pour la catégorie 'Theologiens'

Hans Küng : Critique de l’église actuelle

28 juillet, 2012

Que de rêves pendant le concile

Que d’espoirs en une nouvelle Eglise 

une église du peuple chrétien

et de tous les fidéles responsables

et non plus seulement celles des clercs autoritaires

celle d’une curie toute puissante

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L’après concile

Mais rien ne bouge

dans les années qui suivent

malgré les combats d’évêques à l’avant-garde

 comme Le cardinal Suenes 

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Dans son livre « être chrétien »

Hans küng le dit et le redit 

rien n’ a changé

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Les dirigeants de l’église

qui pendant le concile ont abordé résolument les problèmes anciens et nouveaux …

semblent incapables dans la période postconciliaire ,d’aboutir à des résultats constructifs sur des questions aussi pressantes que

 le contrôle des naissances ,la justice et la paix dans le monde

l’élection des évêques et et la crise du ministère ecclésiastique…..

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Dans une large mesure  le pape et les évêques sont toujours  les seuls maitres dans l’église

 cumulant les fonctions législatives, exécutives et judiciaires

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On exige la liberté de l’église à l’extérieur mais on ne la garantit pas à l’intérieur

On prêche la justice et la paix dés lors qu’il ne nous en coûte rien

On se bat sur des questions secondaires

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On constate que l’église actuelle n’est pas seulement en retard sur son  temps

 mais reste aussi et surtout en deçà de sa propre mission 

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C’est pourquoi on constate de nos jours un singulier contraste

 entre l’intérêt pour jésus et le désintérêt pour l’église

Toutes les fois que l’église au lieu de servir les hommes exerce son pouvoir sur eux …

Toutes les fois que ses paroles présentent des opinions personnelles

 comme étant  des commandements de Dieu

l’église trahit sa mission, s’éloigne à la fois de Dieu et des hommes

et subit une crise

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Pourquoi donc rester dans une telle église ?

Ils restent

 car tout en voulant  s’opposer aux prétentions des autorités

dans la mesure ou elles dirigent l’église non d’après l’évangile

 mais d’après leurs propres conceptions…

   ils n’entendent pas renoncer à l’autorité morale que l’église peut exercer dans la société toute les fois qu’elle agit réellement en tant que l’Église de Jésus Christ

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Ils restent

car l’église ne doit pas être confondue avec l’appareil et ses administrateurs

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Ils restent

car il se sont trop engagés en faveur du changement..

Ils ne donneront pas en quittant l’église  cette satisfaction aux adversaires du renouveau

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En outre il n’y a pas grand-chose à attendre d’un christianisme élitaire qui se prétend meilleur que les autres

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L’église est une famille de croyants …

Cette communauté de foi en dépit  de toutes ses lacunes est capable parmi les hommes non seulement de causer des blessures mais aussi d’opérer des prodiges, là ou elle représente  vraiment en paroles et en actes la cause de Jésus Christ

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Finalement si je reste dans l’église c’est parce que je suis Chrétien

 

Hans Küng : Que faire pour rénover l’église ?

28 juillet, 2012

Que de conflits

au sein de l’église !

Que de conflits entre chrétiens

de diverses confessions !

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Mais ou donc est l’église du Christ 

l’église unie

tant rêvée le soir du jeudi saint ? 

, **

Il faut de toute urgence

se reformer

se rénover

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Hans Küng

propose des solutions

Dans son livre « être chretien » P 612ss

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Il est parfaitement possible de surmonter toute crise dans l’église

Toute opposition entre catholiques et protestants 

entre chrétiens progressistes et conservateurs

 entre catholiques  « d’avant » et « d’après » le concile

entre jeune et vieux, entre hommes et  femmes,

 et au sein de l’église catholique

 entre évêques et clergé

 entre évêques et fidèles

entre le pape et l’église

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Le seul moyen d’y parvenir

c’est une réflexion renouvelée sur ce centre et ce fondement qu’est l’évangile de Jésus Christ

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Pour l’ensemble du monde chrétien
Hans Küng  propose pour les diverses Églises chrétiennes

La reconnaissance mutuelle des ministères ecclésiastiques,

Une liturgie commune de la  Parole,

l’hospitalité eucharistique et même des eucharisties communes,

La construction et l’utilisation en commun des églises et des autres équipements
Une action commune dans les activités caritatives,

 la fusion progressive des facultés de théologie, ainsi que des enseignements religieux

des projets d’union concrets autant sur le plan national que mondial. 
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Pour l’église catholique en particulier

Que les dirigeants d’église exercent leur charge non comme des dignitaires

,mais avec compétence

Non comme des bureaucrates, mais dans un esprit de creativité 

Non comme des fonctionnaires

( tiens ! tiens !Plus tard Drewerman écrira « les fonctionnaires de Dieu » )

 mais dans le souci des hommes

Qu’ils aient le courage de s’engager plus pour les hommes que pour l’institution ….

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Que la nomination des évêques ne se fassent pas dans le secret

Que le pape lui même soit élu par un organisme composé d’évêques et de laïcs

plus représentatif de toute l’église qu’un collège de cardinaux …

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Que les prêtres décident d’eux mêmes ,

conformément à la liberté de l’évangile

de se marier ou non 

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Que les laïcs soient coresponsables

Que les  femmes (notamment sur le plan de l’accès au sacrement de l’ordre)

aient la possibilité de faire des études de théologie et d’être ordonnées

Que dans les questions de morale

,la liberté et la conscience ne soient pas de nouveau remplacées

par une  loi qui restaurerait un nouvel esclavage de type ecclésiastique

Que la question  du contrôle des naissances soient laissée à la conscience du couple

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Voir les 22  propositions proposées dans le site suivant 

Cliquez ICI

 

 

Hans Kung : Une morale pour les chrétiens ?

27 juillet, 2012

Peut on parler strictement

d’une morale spécifiquement Chrétienne ?

Voici ce qu’en dit

Hans Küng dans son livre « être chrétien » p 634ss

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Les Lois  

Dans l’Ancien testament

On trouve le décalogue

les commandements de Dieu

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Dans le nouveau Testament

Paul puise largement ses exhortations, sa parénèse

dans la tradition hellénistique et surtout dans la tradition juive

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Suivre Jésus

 Paul à la suite de Jésus  

proclame que ce n’est pas la loi qui sauve mais la foi

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C’est le fait de suivre une personne qui distingue  les chrétiens

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…Pour les chrétiens, il s’agit d’une référence ultime à la personne de Jésus

 non pas seulement à sa doctrine

,mais aussi à sa vie et à sa mort

On ne peut comprendre le vrai sens des évangiles

Le vrai sens  de la doctrine du message de Jésus

 qu’à la lumière de sa vie

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Il nous appelle à le suivre

Suivre Jésus  c’est s’en remettre à lui et à sa voie

  et aller son propre chemin d’après ses directives

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Ce qui importe c’est cette conformité de vie

Il est hors de doute que le message chrétien dans son entier

 vise non pas seulement des décisions des actions

 …mais une conception entièrement nouvelle de la vie

 un état d’esprit modifié du tout au tout

une attitude  fondamentalement  neuve

une autre échelle des valeurs

 une transformation radicale de la pensée et du comportement de l’homme tout entier

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Seule une personne vivante

et non un principe peut être « attirante » au sens le plus profond du terme

Jésus est bien plus qu’un modèle lumineux 

Il est la vraie lumière du monde

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En tant que personne historique concrète

Jésus bénéficie d’une force de persuasion

 face à laquelle les idées, les principes, les normes et les systèmes semblent muets

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Suivre Jésus Christ  conduit essentiellement  à se laisser provoquer par sa personne

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Jésus se signale par sa puissance expressive, sa force de persuasion ,l’exemplarité de son œuvre

…Même dans les évangiles,Jésus n’est jamais caractérisé par des qualificatifs de vertus

il est décrit dans ses actions et ses relations

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Suivre le Christ n’implique pas seulement une formation

 mais un changement de cœur

Il s’agit de la formation d’un homme nouveau

Jésus propose loin de tout légalisme et de toute casuistique ,

des exemples des actes significatifs, des règles d’orientation,  des cas exemplaires 

 

Benoit XVI ,Saint Cyrille et Hans Küng

26 juillet, 2012

Benoît XVI et les pères de l’église

 Hans Küng dans ses « mémoires 2 » P 27

déclare que Benoît XVI fait davantage référence

dans ses travaux

 aux  pères de l’église qu’aux évangiles

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A ses yeux ,une fois purifiée par la critique,l’héritage grec constitue une partie essentielle de la foi chrétienne Devenu pape il l’ affirmera en 2006 lors de sa conférence à Ratisbonne

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Ce n’est pas l’église du nouveau testament qui l’intéresse au premier chef

 ,mais celle des pères

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Son souci théologique ne porte pas sur le jésus de l’histoire ,son livre Jésus de Nazareth le prouve surabondamment ….il porte avant tout sur le Christ  des conciles hellénistiques et c’est à partir d’eux qu’il ne cesse d’interpréter  les écrits néotestamentaires (H Künh  Memoire 2 p 27)

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Benoît XVI semble lui donner raison  lors d’une audience  générale le 3 octobre 2007

en parlant de saint Cyrille

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, Cyrille fut défini dans l’Orient grec comme « gardien de l’exactitude », ce qui doit être compris comme « gardien de la vraie foi », et même comme « symbole des Pères ».

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 Ces expressions anciennes expriment bien une donnée concrète qui est caractéristique de Cyrille :

la référence constante de l’évêque d’Alexandrie aux auteurs ecclésiastiques qui l’ont précédé (parmi lesquels, en premier lieu, Athanase), cela dans le but de montrer la continuité de sa théologie avec la tradition.

 Il s’insère résolument et explicitement dans la tradition de l’Église, dans laquelle il trouve la garantie de continuité avec les Apôtres et avec le Christ lui-même.

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Pourtant Cyrille n’ a pas tellement bonne  presse parmi les historiens

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Benoit le sait puisqu’il fait allusion au synode du chéne

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Cyrille participa au synode dit « du Chêne » qui déposa l’évêque de la ville, Jean, appelé plus tard « Chrysostome », scellant par là le triomphe du siège alexandrin sur le siège traditionnellement rival qu’était celui de Constantinople, où résidait l’empereur

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Le concile d’Ephese

Grace à Cyrille, le Concile œcuménique,fut  réuni à Éphèse en 431.

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 L’assemblée, qui se déroulait dans le tumulte avec des résultats divers, se termina par le premier grand triomphe de la dévotion à Marie

 et par l’exil de l’évêque de Constantinople qui ne voulait pas reconnaître à la Vierge le titre de « Mère de Dieu »,

 Cyrille sut pourtant, en 433, arriver à une formule théologique de compromis et de réconciliation avec les Antiochiens. Et cela aussi est significatif :

 d’un côté il y a la clarté de la doctrine de la foi, mais de l’autre la recherche intense de l’unité et de la réconciliation.

 

Comme Cyrille Benoit XVI s’en refére aux « Pères »

Comme Cyrille il veut de la clarté dans  la doctrine

et une intense unité avec les autres   

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 Marie mère de Dieu

Le pape  dit encore  au cours de cette audience  

nous croyons que celui qui est avant tous les temps est aussi celui qui est, selon la chair, né d’une femme ».

. Cela est important : Dieu est éternel, il est né d’une femme,

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Evidemment de tels propos n’ont pas du plaire à Hans Küng

Qui écrit quant à lui

La formule « mère de Dieu »

 ,comme d’autres expressions de Cyrille et du concile de Ephese

…donne à entendre que Dieu pourrait naître et  perdre de vue qu’en Jésus c’est un homme qui est né

H Küng)

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la filiation divine de jésus ne dépend pas de sa naissance virginale(H Küng)

Il est fils de Dieu non parce que dans sa génération Dieu est intervenu à la place d’un homme ( etre chretien p 533)

Hans Küng a vertement critiqué Benoit 16 .Qu’en pense le cardinal Ruini ou le cardinal Bertone ?

25 mai, 2010

Dans une lettre ouverte adressée aux évêques catholiques .

Hans Küng   avait longuement critiqué les actes de Benoit 16 

Il serait intéressant d’avoir l’opinion d’un proche du pape  

à savoir le cardinal  Ruini  vicaire général émérite du pape pour le diocèse de Rome,

Le cardinal Ruini 

Lors d’une interview donnée au journal italien « la republica » le 15 avril 2010

le cardinal Ruini déclare

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 « Pour le pape, la priorité est de rendre Dieu présent en ce monde

 et d’ouvrir aux hommes l’accès à Dieu,

 en mettant ainsi en lumière le nœud décisif de l’évangélisation aujourd’hui,

 dans le contexte culturel de l’Occident, mais toujours plus au niveau mondial.

**

Donc, la première caractéristique de son pontificat

 est cette priorité donnée à Dieu.

Mais il ne s’agit pas seulement d’annoncer et de témoigner de Dieu

comme notre Créateur et Sauveur.

Il s’agit, avant encore, de lui faire confiance,

et de se remettre entre ses mains,

et donc de prier et de donner de l’espace à lui,

à sa présence, à sa grâce, dans toute notre vie.

C’est l’origine de la grande insistance de Benoît XVI sur la liturgie ».

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« Tout pape, ajoute le cardinal , et tout disciple du Christ qui veut être fidèle doit affronter aujourd’hui comme hier le fait de ne pas être « commode » » et alors « la tentation la plus dangereuse » c’est de « renoncer », mais chez Benoît XVI « il n’y a pas d’espace pour cela ».

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Sur le dialogue interreligieux   

Pour ce qui est de l’accusation contre le pape d’avoir nui au dialogue interreligieux par son discours de Ratisbonne ou par la déclaration de Pie XII comme « vénérable », le cardinal Ruini est tout aussi clair :

 

« En réalité le pape actuel est en train d’apporter une forte contribution au dialogue entre les religions,

 en évitant de s’échouer dans les différences impossibles à éliminer

et en poussant au contraire l’attention sur les grandes tâches

qu’elles peuvent partager au service du genre humain.

Le discours de Ratisbonne, justement, a été le point de départ d’un dialogue plus fécond avec l’islam. 

 Les vertus héroïques de Pie XII ne sont pas un défi lancé à qui que ce soit,

mais sont seulement la reconnaissance de quelque chose que tous percevaient

- que nous percevions –

lorsque Pie XII était vivant comme un point lumineux

qui avait aidé à traverser des années ténébreuses ».

 

Le dialogue avec les Lefebristes 

« Benoît XVI lui-même a dit du cas Williamson, le 10 mars 2009 :

 « cela a été pour moi une mésaventure imprévisible »

qui s’est surajoutée à la rémission de l’excommunication des évêques lefebvriste.

Il a aussi reconnu que le Saint-Siège devait accorder plus d’attention aux nouvelles qui circulent,

 y compris sur Internet.

 Surtout, il a précisé que la révocation de l’excommunication ne signifie pas la réadmission dans l’Eglise, ce qui nécessite la pleine acceptation du concile.

Je ne vois pas ce qu’il faudrait ajouter ».

 

Le cardinal Ruini conclut  

 Il est clair, que Benoît XVI est un pape théologien, un très grand théologien,

 qui est aussi extraordinaire dans ses homélies et sa catéchèse.

Et personnellement, j’attends avec un peu d’impatience

le second volume de son Jésus de Nazareth.

 Mais c’est une erreur de penser qu’il néglige le gouvernement de l’Eglise ».

Voir aussi ce qu’en pense le cardinal Bertone dans un interview donné sur KTO 

 http://  www.ktotv.com/videos…/les…ktobertone/

Réflexions sur la lettre ouverte adressée par Hans Küng aux évêques catholiques .

27 avril, 2010

Le pape  est certainement un homme sincère

C’est un homme zélé    

Il veut le bien de l’église

Il veut le rapprochement de tous

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Donc pas d’attaque contre sa personne

Il n’est pas question de l’enfoncer davantage

il doit déjà être terriblement affecté

par toutes les attaques

devenues presque journalières

**

Il ne s’agit pas de sa personne dans la lettre de Hans Kung

que nous citons en partie et en italique   

« Il a sans aucun doute rempli quotidiennement et consciencieusement les devoirs de sa charge

et nous a également gratifiés de trois précieuses encycliques sur la foi, l’espérance et l’amour »

Il s’agit de ses actes

 

        les actes du pape

 Son pontificat se présente de plus en plus comme celui des occasions manquées et non des occasions saisies : 

Manqué le rapprochement avec les Églises protestantes :

Manqué l‘accord durable avec les juifs :

 le pape  a réintégré dans l’Eglise des prélats schismatiques notoirement antisémites ; il pousse à la béatification de Pie XII

et traite le judaïsme en simple racine du christianisme et non comme une communauté de croyance à part entière, qui suit sa propre voie vers le salut.

…..Manqué le dialogue ouvert avec les musulmans : symptomatique a été le discours de Ratisbonne, dans lequel, mal conseillé, le pape a caricaturé l’islam en religion violente et inhumaine …..

….. Manquée la réconciliation avec les peuples autochtones colonisés d’Amérique latine : le pape prétend avec le plus grand sérieux que ceux-ci auraient ardemment désiré adhérer à la religion de leurs conquérants.  ……

 Manquée l’opportunité de venir en aide aux peuples africains dans leur lutte contre la surpopulation par la contraception et par l’autorisation des préservatifs pour lutter contre le sida. …….

.Manquée l’occasion de faire la paix avec la science moderne .... par une tolérance nuancée pour les nouveaux domaines de recherche, par exemple sur les cellules-souches. ……..Manquée enfin la chance de faire enfin de l’esprit de Vatican II la boussole de l’Église catholique et de faire avancer sa réforme.   

Oui !

Toutes ces occasions ont été manquées

On ne peut le nier

Mais pire !

Le pape semble renier le concile

Dans l’espoir de ramener à lui

 ceux qui l’on refusé 

 

          Le pape et le concile 

 Ce pape-là ne cesse de relativiser la portée des documents du concile et les interprète, dans un sens rétrograde opposé à l’inspiration de ses initiateurs. Il agit même ouvertement contre le concile œcuménique, lequel, selon le droit canon, constitue la plus haute autorité de l’Église catholique, ainsi   

……..Il a réintégré sans conditions dans l’Église des évêques intégristes de
la Fraternité Saint Pie X ordonnés illégalement

…… Il encourage par tous les moyens le retour à la messe tridentine et célèbre à l’occasion lui-même l’eucharistie en latin, le dos tourné à l’assemblée.

 ….. il cherche à débaucher le clergé anglican, quitte à renoncer à l’obligation du célibat pour attirer celui-ci dans le giron de l’Église catholique. 

……En nommant à la tête de son administration des adversaires du concile (le secrétaire d’État,la Congrégation pour le culte divin) et des évêques réactionnaires dans le monde entier, il a renforcé la tendance anti conciliaire à l’intérieur même de l’Église….. 

         Comment les évêques devraient réagir ?

 Mais ce sont bien les évêques, qui sont le plus à plaindre…….  Le clergé actuel est partagé entre résignation et frustration, et le phénomène atteint désormais les couches les plus militantes. ……..Et voilà qu’à tous ces facteurs de crise s’ajoute désormais le scandale des abus sexuel 

C’est aux évêques qu’il revient de poser la question de ce qui doit advenir de leurs diocèses et de notre Église

….. Je voudrais seulement avancer six propositions

1. En finir avec la loi du silence : en choisissant le silence, les évêques se rendent complices de dérives bien graves et nombreuses. ….. Pas d’adresses de dévouement à Rome, mais des exigences de réforme ! 

2. Prendre les réformes en main : ils sont nombreux dans l’Église et dans l’épiscopat à se plaindre de Rome sans rien faire eux-mêmes ….. Évêque, prêtre ou laïc, que chacun dans sa sphère d’influence, grande ou petite, apporte sa pierre à la revitalisation de l’Eglise. 

3. Aller de l’avant collégialement : le concile, après de vifs débats et en dépit de l’opposition constante de
la Curie, a décrété la collégialité du pape et des évêques, décision qui allait dans le sens de l’histoire apostolique, où Pierre ne faisait rien sans consulter le Collège des apôtres. Mais les papes et
la Curie ont, dans la période post-conciliaire, fait fi cette décision essentielle du concile. 
 …..Jusqu’à présent, en matière de liturgie, le pape agit en monarque absolu, et les évêques dont il aime à s’entourer sont comme des figurants, sans droit ni voix.

……..  4. La soumission totale n’est due qu’à Dieu seul lors de leur intronisation, les évêques font vœu d’obéissance absolue au pape. Mais une obéissance totale n’est jamais due à une autorité humaine, mais à Dieu seul. Ces vœux ne doivent donc pas interdire de dire la vérité sur la crise que traverse l’Eglise, les diocèses, les territoires. Les évêques ne feront que suivre l’exemple de l’apôtre Paul qui résista à Pierre « en face, parce qu’il s’était donné tort » (Galates 2, 11) !  Une pression sur la hiérarchie romaine exercée dans un esprit fraternel et chrétien peut s’avérer légitime, dès lors que cette hiérarchie s’écarte de l’esprit évangélique et de sa mission. 5. Résoudre les problèmes au niveau local …….. Changer les choses contre la volonté de Rome semble presque impossible. C’est pourquoi :

 6. Il faut exiger un concile de même qu’il a fallu convoquer un concile pour réformer la liturgie et promouvoir la tolérance, l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, de même le caractère désormais urgent du problème de la réforme en requiert un autre. Le concile de Constance, un siècle avantla Réforme, s’était prononcé pour une convocation quinquennale des conciles, ce que la Curie romaine s’est empressé de mettre sous le boisseau. Nul doute que celle-ci fera aujourd’hui encore tout son possible pour empêcher un nouveau concile qui pourrait avoir pour effet de limiter son pouvoir. C’est donc la responsabilité des évêques d’en imposer la réunion, ou du moins de celle d’une assemblée épiscopale représentative.  Face à la crise que vit l’Église, j’adjure les évêques de mettre dans la balance le poids de leur autorité épiscopale réévaluée par le concile.

 Le texte de Hans Küng est traduit par Nicolas Weill et fut publié dans le monde.fr  

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