Archive pour la catégorie 'Alain de Lille'

Alain de Lille (1128-1202), Théologien, prédicateur et poéte

18 novembre, 2013

On connaît peu la vie d’Alain de Lille   

Il aurait vécu à Lille,  à Paris ,à Chartres ,à Montpellier

et aurait fini sa vie en tant que cistercien à Citeaux

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On connaît davantage ses écrits

assez singuliers

car tout en étant théologien ,il fut un grand poète

contemporain  des  troubadours

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Enseignant

Fut il écolâtre  ?

En 1165, il écrivit une « somme » de théologie

« Quoniam homines », 

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Il écrivit « De planctu naturae » (les Lamentations de la Nature)

qui inspira Jean de Meung  pour la deuxième partie du roman de la rose

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Son œuvre la plus célèbre est l’Anticlaudianus (Réplique à  Claudien)

qui est un  traité sur la morale

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La liturgie

On sait que

l’enseignement biblique et l’office liturgique absorbèrent

un moment

la plus grand partie de son activité

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Prédicateur

Non seulement Alain nous a laissé de nombreux sermons

 mais encore il a composé un traité sur l’art de prêcher

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Contre les hérétiques  

Entre 1190 et 1200 il écrit un traité contre les hérétiques

les cathares les vaudois,   

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La légende de sa mort

C’est un légende mais elle est charmante

C’est la mort d’un poète

« Alain célèbre maître parisien  se retira à Citeaux

comme frère convers et gardait les moutons »

( Marie Thérèse d’Alverny :Alain de Lille edt J.Vrin p 22)

 

Alain de Lille : l’Anticlaudianus et la reine Théologie

18 novembre, 2013

Alain de Lille Théologien et poète du 12é siècle

est surtout connu

pour avoir écrit en 1182 ‘ l’anticlaudianus’

c’est-à-dire « une Réplique à  Claudien » 

C’est un traité sur la morale,

 présenté sous forme d’allégorie

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Alain de Lille avertit que dans son œuvre  il ya toujours 3 niveaux

le  sens littéral ,le sens morale ,le sens allégorique.

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Il fait l’éloge des vertus

de la philosophie

et enfin chante à la gloire de la « reine théologie »

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La Prudence

a le visage calme ,et les gestes mesurés …

Sa chevelure  d’or flotte sur ses épaules …

Ses yeux éclatants égalent les étoiles …

Sur ses lèvres fleurissent les couleurs de la vie …

Parfaitement  mesurée ,sa taille n’est pas limitée ni soumise à une régle fixe ;

Tantôt se haussant jusqu’au ciel elle le touche du front …

Tantôt elle se soumet à nos contraintes  

elle teint en sa main droite une balance qui lui sert à tout évaluer …

Mais elle ne sait pas tout

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La raison

est la sœur de la prudence

plus âgée  en apparence

mais qui lui ressemble trait pour trait

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Pour la raison tout est lumineux et évident

Elle est le soleil de l’esprit ,

la source de la justice ,

la règle des vertus …

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Elle tient un triple miroir

le miroir naturel où elle voit le monde de la réalité

un miroir aux reflets d’argent où elle contemple les formes abstraites

un miroir au reflet d’or où elle admire l’origine des choses ,

la création du monde  et comment l’idée divine engendre la forme terrestre

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La philosophie

 est aussi la sœur de la raison

elle n’a ni diadème, ni spectre mais elle est la maitresse des 7arts

Ces 7  belles jeunes filles sont  comblées des dons de la sagesse

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Elles conduisent le char pour le voyage vers la connaissance

la grammaire est le timon

la logique forme  l’essieu

la rhétorique les orne

les science du quadrivium fabriquent les roues

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Les 5 chevaux sont les 5 Sens

que  la raison dompte et  dirige

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Cependant aux abords du palais les chevaux effrayés refusent d’avancer

 et échappent  au contrôle de la raison

La philosophie comprend alors s qu’elle ne peut plus  continuer sa route sans guide

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La sagesse

Alors apparaît la sagesse 

éclatante de lumière

Elle tient un livre  dans sa main droite

et un spectre dans la gauche

Elle est revêtue d’un manteau brodée d’or

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Là sont brodées les arcanes de Dieu

Là l’invisible est offert à nos regards

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Cette sagesse est la théologie

(Marie thérese d’Alverny  « mélange offert au pére de Lubac edt. Aubier  p119ss)

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Alain compose alors  un poème célèbre

où il décrit la stupéfaction des 7 arts libéraux

étonnés

face aux mystères de l’incarnation

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Quand Alain écrivit  ce poème il faisait parti de « la milice de la reine théologie »

qu’il célèbre avec l’ardeur d’un loyal chevalier

et dont il défend les secrets sublimes contre les profanes et les ignorants

( Marie Thérèse d’Alverny :Alain de Lille  p37)

Alain de Lille : Un prédicateur du 12é siècle

18 novembre, 2013

Alain de Lille (1128-1202)

écrivit  un traité

sur la prédication

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L’art de prêcher

Dans sa préface, Alain parle de l’échelle de Jacob

qui symbolise l’ascension du chrétien

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Le chrétien  monte peu à peu

Le premier échelon c’est la foi 

puis la  conversion 

ensuite l’étude des écritures  

et finalement il atteint la perfection

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Alain examine les divers sujets que le prédicateur doit traiter

et comment il convient de s’adapter aux auditeurs

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Ensuite il donne en exemple une série de sermons

avec le style d’un poète et la ferveur d’un mystique

qui sait se mettre au niveau des ses auditeurs

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Sermon pour l’épiphanie

Il compare les présents des 3 mages aux trois sens de l’écriture

L’âme  se dirige vers la lumière divine en méditant sur les écritures  

Le sens littéral de l’écriture  a la saveur amère de la  myrrhe

Le sens moral  dégage   de bonnes odeurs (l’encens)

Le sens spirituel se penche sur les choses célestes  (l’or)

(Marie Thérèse d’Alverny :Alain de Lille edt J.Vrin p 141)

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Sermon pour le dimanche des rameux   

Le jour de la passion

Jésus livre un combat singulier contre le diable   

Sa tunique militaire est la robe de pourpre

Il entre en lice armée de solerets (souliers des armures)

de clous à ses pieds et sur ses mains

Il est armé d’une lance (le roseau) et d’un glaive ,

Son bouclier est la croix

sa cuirasse est le sang qui coule sur son corps

son casque est la couronne d’épine

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Le diable avait pour bouclier l’infidélité

 comme casque la superbe ,

comme lance les tentations mauvaises ,…

comme cuirasse la multitude des infideles

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Celui dont les mains ne portaient pas d’armes ,

mais qui étaient clouées

a vaincu le fort

lui a enlevé son butin

et à libéré les captifs( Marie Thérèse d’Alverny p142)

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Il est vrai que Alain avait pour auditoire

les chevaliers partis en croisade   

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Sermon du dimanche des rameaux

Ce sermon  est justement destiné aux croisés qui partaient  reconquérir la terre sainte et les reliques de la croix  

Alain en profite pour attaquer avec véhémence la société de son temps

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Nous avons perdu le signe de notre triomphe et de notre rédemption 

le signe de la croix

le rempart de la croix

Voici que le Christ  avec ses instruments de la passion s’est comme écarté de nous

Ce n’est pas surprenant !

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Les renard ont des tanières et ,les oiseaux du ciel ont leur nid

mais le fils de l’homme n’ a pas où reposer la tête  

Il ne peut trouver asile chez les prélats ,qui hébergent la simonie

ni chez les chevaliers qui hébergent la rapine ,

ni chez les bourgeois riches chez qui l’usure a établi sa demeure ,

ni chez les marchands dont la maison est gouvernée par le mensonge

 ni chez le peuple où le vol s’est installé

 

Où donc le Christ trouvera t il asile ?

Chez les seuls pauvres