Archive pour la catégorie 'Ecolatres et Theologiens'

Alain de Lille (1128-1202), Théologien, prédicateur et poéte

18 novembre, 2013

On connaît peu la vie d’Alain de Lille   

Il aurait vécu à Lille,  à Paris ,à Chartres ,à Montpellier

et aurait fini sa vie en tant que cistercien à Citeaux

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On connaît davantage ses écrits

assez singuliers

car tout en étant théologien ,il fut un grand poète

contemporain  des  troubadours

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Enseignant

Fut il écolâtre  ?

En 1165, il écrivit une « somme » de théologie

« Quoniam homines », 

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Il écrivit « De planctu naturae » (les Lamentations de la Nature)

qui inspira Jean de Meung  pour la deuxième partie du roman de la rose

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Son œuvre la plus célèbre est l’Anticlaudianus (Réplique à  Claudien)

qui est un  traité sur la morale

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La liturgie

On sait que

l’enseignement biblique et l’office liturgique absorbèrent

un moment

la plus grand partie de son activité

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Prédicateur

Non seulement Alain nous a laissé de nombreux sermons

 mais encore il a composé un traité sur l’art de prêcher

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Contre les hérétiques  

Entre 1190 et 1200 il écrit un traité contre les hérétiques

les cathares les vaudois,   

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La légende de sa mort

C’est un légende mais elle est charmante

C’est la mort d’un poète

« Alain célèbre maître parisien  se retira à Citeaux

comme frère convers et gardait les moutons »

( Marie Thérèse d’Alverny :Alain de Lille edt J.Vrin p 22)

 

Alain de Lille : l’Anticlaudianus et la reine Théologie

18 novembre, 2013

Alain de Lille Théologien et poète du 12é siècle

est surtout connu

pour avoir écrit en 1182 ‘ l’anticlaudianus’

c’est-à-dire « une Réplique à  Claudien » 

C’est un traité sur la morale,

 présenté sous forme d’allégorie

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Alain de Lille avertit que dans son œuvre  il ya toujours 3 niveaux

le  sens littéral ,le sens morale ,le sens allégorique.

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Il fait l’éloge des vertus

de la philosophie

et enfin chante à la gloire de la « reine théologie »

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La Prudence

a le visage calme ,et les gestes mesurés …

Sa chevelure  d’or flotte sur ses épaules …

Ses yeux éclatants égalent les étoiles …

Sur ses lèvres fleurissent les couleurs de la vie …

Parfaitement  mesurée ,sa taille n’est pas limitée ni soumise à une régle fixe ;

Tantôt se haussant jusqu’au ciel elle le touche du front …

Tantôt elle se soumet à nos contraintes  

elle teint en sa main droite une balance qui lui sert à tout évaluer …

Mais elle ne sait pas tout

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La raison

est la sœur de la prudence

plus âgée  en apparence

mais qui lui ressemble trait pour trait

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Pour la raison tout est lumineux et évident

Elle est le soleil de l’esprit ,

la source de la justice ,

la règle des vertus …

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Elle tient un triple miroir

le miroir naturel où elle voit le monde de la réalité

un miroir aux reflets d’argent où elle contemple les formes abstraites

un miroir au reflet d’or où elle admire l’origine des choses ,

la création du monde  et comment l’idée divine engendre la forme terrestre

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La philosophie

 est aussi la sœur de la raison

elle n’a ni diadème, ni spectre mais elle est la maitresse des 7arts

Ces 7  belles jeunes filles sont  comblées des dons de la sagesse

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Elles conduisent le char pour le voyage vers la connaissance

la grammaire est le timon

la logique forme  l’essieu

la rhétorique les orne

les science du quadrivium fabriquent les roues

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Les 5 chevaux sont les 5 Sens

que  la raison dompte et  dirige

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Cependant aux abords du palais les chevaux effrayés refusent d’avancer

 et échappent  au contrôle de la raison

La philosophie comprend alors s qu’elle ne peut plus  continuer sa route sans guide

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La sagesse

Alors apparaît la sagesse 

éclatante de lumière

Elle tient un livre  dans sa main droite

et un spectre dans la gauche

Elle est revêtue d’un manteau brodée d’or

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Là sont brodées les arcanes de Dieu

Là l’invisible est offert à nos regards

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Cette sagesse est la théologie

(Marie thérese d’Alverny  « mélange offert au pére de Lubac edt. Aubier  p119ss)

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Alain compose alors  un poème célèbre

où il décrit la stupéfaction des 7 arts libéraux

étonnés

face aux mystères de l’incarnation

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Quand Alain écrivit  ce poème il faisait parti de « la milice de la reine théologie »

qu’il célèbre avec l’ardeur d’un loyal chevalier

et dont il défend les secrets sublimes contre les profanes et les ignorants

( Marie Thérèse d’Alverny :Alain de Lille  p37)

Alain de Lille : Un prédicateur du 12é siècle

18 novembre, 2013

Alain de Lille (1128-1202)

écrivit  un traité

sur la prédication

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L’art de prêcher

Dans sa préface, Alain parle de l’échelle de Jacob

qui symbolise l’ascension du chrétien

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Le chrétien  monte peu à peu

Le premier échelon c’est la foi 

puis la  conversion 

ensuite l’étude des écritures  

et finalement il atteint la perfection

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Alain examine les divers sujets que le prédicateur doit traiter

et comment il convient de s’adapter aux auditeurs

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Ensuite il donne en exemple une série de sermons

avec le style d’un poète et la ferveur d’un mystique

qui sait se mettre au niveau des ses auditeurs

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Sermon pour l’épiphanie

Il compare les présents des 3 mages aux trois sens de l’écriture

L’âme  se dirige vers la lumière divine en méditant sur les écritures  

Le sens littéral de l’écriture  a la saveur amère de la  myrrhe

Le sens moral  dégage   de bonnes odeurs (l’encens)

Le sens spirituel se penche sur les choses célestes  (l’or)

(Marie Thérèse d’Alverny :Alain de Lille edt J.Vrin p 141)

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Sermon pour le dimanche des rameux   

Le jour de la passion

Jésus livre un combat singulier contre le diable   

Sa tunique militaire est la robe de pourpre

Il entre en lice armée de solerets (souliers des armures)

de clous à ses pieds et sur ses mains

Il est armé d’une lance (le roseau) et d’un glaive ,

Son bouclier est la croix

sa cuirasse est le sang qui coule sur son corps

son casque est la couronne d’épine

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Le diable avait pour bouclier l’infidélité

 comme casque la superbe ,

comme lance les tentations mauvaises ,…

comme cuirasse la multitude des infideles

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Celui dont les mains ne portaient pas d’armes ,

mais qui étaient clouées

a vaincu le fort

lui a enlevé son butin

et à libéré les captifs( Marie Thérèse d’Alverny p142)

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Il est vrai que Alain avait pour auditoire

les chevaliers partis en croisade   

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Sermon du dimanche des rameaux

Ce sermon  est justement destiné aux croisés qui partaient  reconquérir la terre sainte et les reliques de la croix  

Alain en profite pour attaquer avec véhémence la société de son temps

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Nous avons perdu le signe de notre triomphe et de notre rédemption 

le signe de la croix

le rempart de la croix

Voici que le Christ  avec ses instruments de la passion s’est comme écarté de nous

Ce n’est pas surprenant !

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Les renard ont des tanières et ,les oiseaux du ciel ont leur nid

mais le fils de l’homme n’ a pas où reposer la tête  

Il ne peut trouver asile chez les prélats ,qui hébergent la simonie

ni chez les chevaliers qui hébergent la rapine ,

ni chez les bourgeois riches chez qui l’usure a établi sa demeure ,

ni chez les marchands dont la maison est gouvernée par le mensonge

 ni chez le peuple où le vol s’est installé

 

Où donc le Christ trouvera t il asile ?

Chez les seuls pauvres 

 

Pierre le vénérable et Abélard

2 novembre, 2013

Saint Bernard avait fait condamner Abélard au concile de Sens et de Paris

Pierre par contre était en admiration devant Abélard

qu’il accueille comme moine dans son abbaye

Il le dit

il le répète

et l’écrit  à Héloise  qu’il avait connu jeune fille

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Souvenir 

Ma Chère Héloïse

. Je voulais te montrer quelle place j’avais réservée dans mon cœur à la tendresse que je te porte en Jésus‑Christ.

 Ce n’est certes pas d’aujourd’hui que date mon affection;

 elle remonte fort loin dans le temps.

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Je n’avais pas franchi les bornes de l’adolescence, je n’étais pas entré dans les années de la jeunesse que déjà ton nom parvint à mes oreilles ;

 ce n’était pas encore ta profession religieuse, mais ton goût si honorable et si louable pour les études qui faisait ta renommée.

J’entendais dire alors qu’une femme, retenue encore par les liens du siècle, se consacrait à la science des lettres et ‑ ce qui est très rare ‑s’adonnait à l’étude de la sagesse.

Ni les plaisirs du monde ni ses frivolités ni ses délices ne pouvaient la détourner de son propos : l’étude des arts.

Quand le monde entier donne le spectacle d’une véritable apathie pour ce genre d’exercices,

 quand la sagesse ne sait plus où poser son pied,

je ne dirai pas chez le sexe féminin d’où elle est entièrement bannie,

 mais dans l’esprit même des hommes,

tu t’es élevée par l’éclatant niveau de tes études au-dessus de toutes les femmes et tu as dépassé presque tous les hommes.

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Mais, plus tard, …, tu as remplacé La Logique par 1′Evangile, la Physique par l’Apôtre, Platon par le Christ, l’Académie par le Cloître.

 Miracle vraiment unique et qu’il faut mettre au-dessus des œuvres les plus merveilleuses :

. Ton combat a apporté au créateur la gloire la plus grande ; il a plongé le séducteur dans la confusion la plus profonde

 

Eloge d’Abélard

Il serait doux pour moi de poursuivre avec toi un semblable entretien. Ta célèbre érudition m’enchante et les éloges que bien des gens m’ont faits de ta piété m’attirent plus encore. Plût à Dieu que notre abbaye de Cluny t’eût possédée

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. Toutefois, si la providence divine, dispensatrice de toutes choses, nous a refusé les fruits de ta présence,

 elle nous a du moins accordé celle de l’homme qui t’appartient,

de cet homme célèbre qu’il faut toujours et avec respect appeler le serviteur et le véritable philosophe du Christ, de Maître Pierre (Abélard).

 Cette même divine providence a bien voulu nous l’envoyer à Cluny dans les dernières années de sa vie et nous pouvons dire qu’en sa personne elle nous a fait un don mille fois plus précieux que l’or et les perles.

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La vie édifiante, pleine d’humilité et de dévotion qu’il a menée : tout le monde à Cluny peut en témoigner.

…. Dans le grand troupeau de nos frères, où je le forçais à occuper le premier rang,

 il paraissait le dernier par la misère de son vêtement.

Souvent lorsque dans les processions, il marchait devant moi, selon l’ordre cérémonial,

je m’étonnais et ne revenais point de voir un homme d’un si grand renom se ravaler et se rabaisser à ce point….;

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 Il était modeste dans ses vêtements et ne demandait rien d’autre que la robe la plus simple.

 Il apportait le même esprit de privation pour la nourriture, pour la boisson, pour tous les soins du corps.

 Tout ce qui est superflu, il le condamnait par la parole et par l’exemple, pour lui comme pour les autres.

 Sa lecture était incessante, sa prière assidue, son silence continuel à moins qu’une conversation familière avec des frères ou une conférence générale sur les choses divines ne le forçassent de parler.

…Que dirai‑je de plus? Son esprit, sa bouche, sa conduite se consacraient en permanence à la méditation, à l’enseignement, à la démonstration des choses divines, philosophiques et savantes.

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Quand Pierre Abélard mourut

Pierre le vénérable écrivit l’épitaphe suivant

.

Le Socrate de la France, le Platon sublime de l’Occident, notre Aristote, l’égal ou le maître de tous les logiciens passés et présents; le prince reconnu de la science, dans tout l’univers :

 génie varié, subtil, pénétrant ;

vainqueur de tous les obstacles par la force de sa raison et la grâce de sa parole : tel était Abailard.

   Mais il a remporté sa plus grande victoire lorsque, revêtant l’habit religieux de Cluny et les moeurs monastiques, il passa, dans le camp du Christ, à la véritable philosophie; c’est là qu’il a dignement terminé sa longue carrière, le onzième jour des calendes de mai, et qu’il nous a laissé l’espérance de voir son nom figurer un jour parmi ceux des philosophes chrétiens

 

http://www.pierre-abelard.com/table-traductions.htm

 

Benoit XVI :Confrontation entre saint Bernard et Abélard

1 novembre, 2013

Lors de son audience du 4 nov 2009  Benoit XVI compara

l’enseignement de 2 adversaires célèbres

Saint Bernard et Abélard

 http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20091104_fr.html   

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Abélard et la    »théologie de la raison ».

Saint  Bernard a des difficultés à être d’accord avec Abélard,

 et plus généralement avec ceux qui soumettaient les vérités de la foi

 à l’examen critique de la raison;

car cette examen comportait, à son avis, un grave danger,

c’est-à-dire l’intellectualisme, la relativisation de la vérité,

la remise en question des vérités mêmes de la foi.

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Dans cette façon de procéder,

 Bernard voyait un élan audacieux poussé jusqu’à l’absence de scrupules,

 fruit de l’orgueil de l’intelligence humaine,

 qui prétend « capturer » le mystère de Dieu.

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Dans l’une de ses lettres, empli de douleur, il écrit:

  « L’esprit humain s’empare de tout, et ne laisse plus rien à la foi.

 Il affronte ce qui est au-dessus de lui,

il scrute ce qui lui est supérieur,

 fait irruption dans le monde de Dieu,

altère les mystères de la foi, au lieu de les illuminer;

il n’ouvre pas ce qui est fermé et scellé, mais le déracine,

et ce qu’il considère impossible à parcourir par lui-même,

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Abélard, qui est par ailleurs celui qui a introduit le terme de « théologie »

 au sens où nous l’entendons aujourd’hui,

se place donc dans une perspective qui est différente de celle de Bernard .

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Saint Bernard et la  « théologie du cœur »

Pour Bernard, la  théologie  ne peut que se nourrir de la prière contemplative,

 en d’autres termes

de l’union affective du cœur

 et de l’esprit avec Dieu.

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. L’abbé de Clairvaux contestait, comme nous l’avons rappelé, la méthode trop intellectualiste d’Abélard, qui, à ses yeux, réduisait la foi à une simple opinion détachée de la vérité révélée.

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 En effet, un recours excessif à la philosophie rendit dangereusement fragile la doctrine trinitaire d’Abélard, et par conséquent, son idée de Dieu.

 Dans le domaine moral, son enseignement n’était pas dépourvu d’ambiguïtés: 

il insistait pour considérer l’intention du sujet comme l’unique source pour décrire la bonté ou la méchanceté des actes moraux, en négligeant ainsi la signification et la valeur morale objectives des actions:  un subjectivisme dangereux

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 Quoi qu’il en soit, il ne faut pas non plus oublier les grands mérites d’Abélard, qui eut de nombreux disciples et contribua de manière décisive au développement de la théologie scolastique, destinée à s’exprimer de manière plus mûre et féconde au siècle suivant.

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Remarques personnelles

Au cours de cette audience

Benoit XVI parle donc

du relativisme et de subjectivisme

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Ce sont les dadas et la hantise de Benoit XVI

il y revient tout le temps

et compare cette fois ci

les dires d’Abélard avec l’esprit de notre époque

« . C’est là – nous le savons bien – un aspect très actuel pour notre époque,

où la culture apparaît souvent marquée par une tendance croissante au relativisme éthique: 

 seul le moi décide ce qui serait bon pour moi »

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Théologie de la raison et théologie du cœur

William Black ,un mystique  et un artiste disait

« l’imagination fait de nous des dieux et la raison des esclaves »

Ne rejoint il pas les théologiens du cœur ,comme les victoriens

« la foi et l’amour font de nous des dieux »

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L’amour d’Abélard, l’amour courtois, et l’amour divin selon Saint Bernard au 12é siècle ?

1 novembre, 2013

Le 12é siècle c’est le siècle d’Héloïse et d’Abélard

le siècle des troubadours

et le siècle de saint Bernard

selon Etienne Gilson

dans son livre  « La théologie mystique de saint Bernard »edt Paris  J Vrin  

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Abélard et Héloïse

Abélard lui  même nous rapporte les raisons pour lesquelles Héloïse ne voulut pas l’épouser

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Héloïse  ne voulait pas ruiner la carrière et le génie d’un homme ,

en le compromettant pour toujours dans ce qui n’avait été  pour lui qu’une aventure …

S’il épousait Héloïse ,son génie philosophique sombrerait

enlisé dans la routine quotidienne de la vie domestique …

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Abélard  aimait Héloïse pour son plaisir

Héloïse aimait Abélard  pour lui même 

Elle se sacrifie donc par amour sans chercher aucune récompense

Voilà le véritable amour selon Héloïse

Abélard était un égoïste  

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Amour courtois des troubadours

L’amour courtois serait un amour purement platonique

oh que non !

Les troubadours sont parfois très crus et très charnels 

mais enfin bon !

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Dans l’idéal

l’amour courtois serait l’amour ressenti par un soupirant

qui ne peut atteindre la personne qu’il aime

et qui en souffre  

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C’est la souffrance de ne pas être aimé

C’est le désir d’un amour impossible

qui fait gémir le troubadour  

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L’amour divin

Pour saint Bernard et Guillaume de st Thierry

qui sont les chantres de l’amour divin

l’amour de Dieu est évidemment un amour spirituel

par opposition à l’amour charnel

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Dieu le premier nous a aimé

nous devons répondre à son amour

Notre amour pour Dieu  ne sera jamais déçu

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On peut attendre une réponse

ou une récompense pour nos actes d’amour

tout en étant désintéressé  

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Un amour non payé de retour  n’est pas concevable selon Bernard

l’amour est de l’ordre de l’amitié

 et l’amitié implique par essence bienveillance mutuelle

tout amour est réciproque par définition

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le mystique peut souffrir  non parce qu’il n’est pas aimé ,

ni parce qu’il aime

mais  parce qu’il ne rend pas assez amour  pour amour

 

 

Pierre Abélard (1079-1142)

31 octobre, 2013

Sa vie

En 1100. Il  est étudiant

et  suit l’enseignement de Guillaume de Champeaux à Notre Dame de Paris

il doute

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En 1110, Il prend ses distances vis-à-vis de Guillaume de Champeaux

et enseigne la rhétorique et la philosophie sur  la montagne sainte Geneviève

C’est comme l’amorce  de l’esprit frondeur du quartier latin

face à l’orthodoxie de notre Dame

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Il a du succès

puisque son école fut fréquentée par Jean de Salisbury ,Pierre Lombard ,Gilebert de la Porrée 

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En1112/1113 il se rend

auprès d’ Anselme de Laon,

mais là encore il entre en opposition

trouvant lamentable l’enseignement du maître

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En 1117-1118 se déroule sa fameuse aventure amoureuse avec Héloise.

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Il doit se faire moine à saint Demis

En 1120 il entreprend l’étude de la théologie

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Il retourne à Sainte Geneviéve  

mais son enseignement ne plait pas à Saint Bernard et à Guillaume de Saint Thierry

qui le condamnent pendant le concile de Sens

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Il est encore condamné par Rome

et se refugie à Cluny chez Pierre le vénérable

un véritable  ami qui l’admire

 

Abélard  meurt en 1142.

 

Pierre Abélard :Son enseignement

31 octobre, 2013

Pierre Abélard pratique le doute méthodique  :

comme Descartes « il doute »

comme Derrida il « dé-pense »

en somme ,c’est un homme de notre temps

à l’avant garde de plusieurs siécles 

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Il ne pouvait que s’opposer « aux hommes de foi »

qui le comparent à « un rhinocéros indompté »

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En Philosophie

Il s’oppose à Guillaume de Champeaux au niveau des universaux 

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Les universaux sont des termes qui peuvent  être attribués à plusieurs.

tout en étant fondé dans la réalité.

Ainsi un homme particulier appartient à l’espèce « homme »,

 car il tire son origine de l’idée d’homme (universaux) 

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En Théologie

Il s’oppose  à  Guillaume de saint Thierry

qui  le fait condamner au concile de Sens en 1140

, à cause de sa Theologia Scholarium.

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Il s’oppose à  Saint Bernard

qui le fait condamner au concile de Soissons en 1121 

à cause de sa Theologia Summi Boni

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Au sujet de la Trinité

il avait préféré parler de « Puissance, Sagesse et Bonté »

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Selon lui aussi

l’incarnation et la mort du Christ n’auraient servi qu’à donner aux hommes un exemple moral à suivre

 L’incarnation  c’est le sommet de l’amour.

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Cette thèse, fut condamnée au concile de Sens en 1140,

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Musique

Abélard fut également un compositeur apprécié de son temps.

Les chansons d’amour composées pour Héloïse connurent un grand succès,

si l’on en croit les lettres de celle-ci.

Ces chansons toutefois n’ont jamais été retrouvé

Héloïse et Abélard : Faut il les réhabiliter ?

30 octobre, 2013

C’est honteux !

Abélard (1079-1142) est un monstre !

Heloïse (1100- 1164) aussi !

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On épilogue sur leur amour interdit

sur leur enfant dénommé Astrobale

sur leur mariage en cachette

pour ne pas nuire à la réputation d’Abélard

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Ils ont fauté oui !

Ils l’ont regretté !  Sans doute

Ils en ont souffert ! Certainement

car il se sont vraiment aimés

preuve en est leurs nombreuses lettres

et le récit d’Abelard

sur « l’histoire de mes malheurs »  

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Ils n’ont eu de cesse ensuite de rechercher

à être tout à la fois

dévoué à à Dieu

et à être fidele aux engagements de leur amour 

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Abélard  et le Paraclet  

En 1122 Abélard se fait moine à Saint Denis .

mais la communauté se révolte contre lui

car il n’admet pas la légende de saint Denis

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Il  demande donc à Suger l’autorisation de vivre à l’écart 

et s’installe prés de Troyes

à Nogent sur Seine 

où il construit une  chapelle dédiée au Saint-Esprit Paraclet.

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De 1125 à 1133,il est nommé abbé à l’abbaye de  Saint Gildas de Rhuis

dans le Morbihan

ce qui veut dire qu’il a retrouvé une certaine légitimité

 **

Héloïse prieure au Paraclet

Héloïse s’est retirée dans le couvent d’Argenteuil

où elle avait fait ses études, et en devient prieure.

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Mais en 1129, les sœurs  sont expulsées par l’abbé Suger

qui revendique la possession de ce domaine.

Sans doute un alibi !

Cela devait le démanger… le brave Suger

que la femme d’Abélard soit devenue prieure

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Abélard propose aussitôt à Héloïse 

de  s’installer sur les terres du « Paraclet » restées vacantes

et rédige une règle plus adaptée aux sœurs que celle des bénédictins 

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En 1131, le Pape Innocent II confirme la création du Paraclet.

En 1147, le pape Innocent III érige le prieur au rang d’abbaye

et Héloïse en devient la première abbesse

ce qui prouve qu’Héloïse aussi retrouve une certaine légitimité 

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Retour d’Abélard au paraclet

En 1132  Abélard s’enfuit de l’abbaye de St-Gildas,

 chassé par les moines qui en voulaient à sa vie !

Il se réfugia au monastère du Paraclet, dirigé par sa femme Héloïse.

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Oh !la ! la !

ça plait pas !

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Abélard y prêche souvent,

et écrit même une centaine d’hymnes pour les moniales.

mais en 1136 ,à la  suite au scandale de sa présence auprès de sa femme

Abélard reprend son enseignement sur la montagne ste-Geneviève …

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Abélard et Pierre le vénérable

En 1140, il est à nouveau accusé d’hérésie par St-Bernard

mais , Abélard est accueilli par Pierre le Vénérable, abbé de Cluny,

 qui l’installe au prieuré clunisien de Saint-Marcel,

 près de Chalon sur Saône

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Abélard  meurt en 1142.

et à la demande d’Héloïse, Pierre le Vénérable autorise

 le transfert de son corps au Paraclet

,En 1164, Héloïse, fut enterrée à ses côtés.

Pierre le Vénérable  aurait il  été aussi bienveillant pour des « malfrats » ?

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Evidemment toute cette histoire n’est pas banale

Abélard et Héloïse n’ont il pas essayé d’être sincère avec eux mêmes

n’ont il pas été à la recherche de la vérité

tout en se trouvant dans une situation plus qu’instable  ?

Peux t on les juger ?

Jean de Salisbury (1115-1180) l’humaniste du 12é

29 octobre, 2013

Etudes (1136 -1148)

Jean est né à Salisbury en 1115

il arrive en France en 1136

et devient successivement élève  d’Abélard

de Robert de Melun ,de Guillaume de conches à Chartres

de Gilbert de la Porrée  …et de bien d’autres

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Ayant ainsi suivis  plusieurs maîtres

il revint en Angleterre  

avec un esprit critique et largement ouvert 

Pas seulement philosophe ou théologien

il est un humaniste cultivé et poète

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Un homme de relations

Au concile de Sens  

lors du jugement de Gilbert de la Porrée

Il sympathise avec Saint Bernard et le pape Eugene 3

avec qui il part en Italie

Plus tard il aura des relations très amicales  avec le pape Adrien IV

puis il rencontrera le pape Alexandre 3

C’est  du beau monde tout cela !

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Secrétaire à Cantorbéry ( 1150-1164)

En 1150 il retourne en Angleterre avec une lettre de recommandation de saint Bernard

 et devient secrétaire de l’évêque Theobald de Cantorbéry

la ville administrative du roi Henri II

ce qui ne l’empêchera  pas de continuer à voyager

et de se rendre une  dizaine de fois en Italie

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En 1156  Jean écrit le « policraticus » 

et donnent de leçons aux gouvernants 

ce qui n’a pas forcément plu à tout le monde

cliquez  ICI

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En 1159 le roi d’Angleterre Henri II

 lui reproche de pousser le clergé à réclamer des droits

Jean s’exile alors en France

et va séjourner quelques  temps

à l’abbaye de saint Rémy de Reims

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Thomas Becket

En 1162 Thomas Becket est sacré évêque de Cantorbéry

mais il est exilé à son tour

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En 1170 ,tout semble s’arranger pour Jean et pour Thomas Becket

qui tous les deux rentrent en Angleterre

mais cette même année Thomas Becket

est assassiné par les sbires du roi

Jean s’était  il caché à ce moment là ?

on ne sait pas !

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En 1176 Jean devient evêque de Chartres

mais pour peu de temps puisqu’il meurt en 1180

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voir l’audience du pape benoit XVI le 16 /12/2009

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20091216_fr.html

 

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