Archive pour la catégorie 'Michel de Certeau'

Qui est Michel de Certeau ?

15 septembre, 2014

Michel de Certeau est un jésuite

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Un savant

Un érudit bien documenté 

Un chercheur qui fouille  dans les archives 

Un curieux ouvert à tous les courants de pensée 

Il lit Freud ,Lacan

Il fréquente les musées

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Enigmatique ,il nous « déconstruit »

nous provoque ,nous dérange 

comme Derrida

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Il regarde la société sans sourciller

En écrivant les textes qui furent rassemblée par la suite dans

la faiblesse de croire

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Ou le Christianisme éclaté (1974)

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Pas facile à lire

L’anthropologie du croire ! c’est quoi ! oh la! la !  

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Un Marginal ?

Michel de Certeau est resté dans l’église

mais semblait souvent s’en séparer

Il discutait librement ,allégrement

sur des sujets brûlants

sans s’inquiéter de franchir la ligne blanche

au niveau de l’orthodoxie 

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Historien ,Théologien indépendant

aussi dérangeant que Teilhard de Chardin en son temps

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Significatifs sont  le titre de ses 2 livres

« L’étranger ou l’union dans la différence » publié en 1979

« Un absent de l’histoire  publié en 1973

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 Il aime les marginaux

C’est avec délectation qu’il raconte dans « la fable mystique »

La « révolte » des jésuites spirituels du 17 e s

Ils sont à la marge 

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Un mystique ?

En tous les cas Michel de Certeau aime les mystiques 

Sa thèse de doctorat était sur le père Surin

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« la fable mystique » est sa grande œuvre  

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Il commente « la hiérarchie  céleste » du pseudo Denys

ce qui peut paraître étonnant pour quelqu’un qui  semble rester en marge des hiérarchies

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Mais voilà !

la Hiérarchie) du « pseudo » est autre chose que la nôtre  

la  Hiér-Archie  (= sacré + ancien) est le « commencement du sacré »

 Le but de la hiérarchie est donc une assimilation ou une union à Dieu

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Un homme

Michel de Certeau est aussi un homme meurtri

Au cours d’un accident de voiture

sa mère est tuée sur le coup ,

Lui même perd un œil et se fracsse la mâchoire inférieure 

Michel de Certeau et le mystique laïc

14 septembre, 2014

Michel de Certeau

dans son livre

« la fable mystique »  (p 321ss)

raconte  longuement de merveilleuses histoires des laïcs 

qui sont plus religieux que les théologiens

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Les amis de Dieu et Tauler

vers 1345 Tauler raconte

au cours d’un sermon

qu’un « Ami de Dieu » déclarait à un savant prêtre 

Le Christ m’a appris plus dans l’espace d’une petite heure

 que vous n’êtes capables de m’en apprendre ?

 vous un maître, et tous les docteurs de la terre

 jusqu’au jour du jugement

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De cette époque date l’émergence du laïc face aux clercs ,

l’apparition du témoin non prêtre

qui fait du maître un écolier

et qui sans avoir fréquenté les écoles ,

sans posséder  la science des écritures

par  le seul fait d’être illuminé

renverse les rapports hiérarchiques traditionnels

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L’idiot et Nicolas de Cues

Au cours du siècle  suivant

Nicolas de Cues

parle de l’idiot

celui qui sans faire de théologie 

découvre Dieu

avec l’aide de l’Esprit Saint

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Le jeune homme du coche et Surin

Le Pére Surin au 17è siècle

rencontre à son tour un jeune homme ignorant

Mais rayonnant de la joie de Dieu

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Comme je le pressais de me dire si quelqu’un l’avait enseigné,

 il me dit que non et qu’il y avait des âmes

à qui les créatures ne pouvaient que nuire

et que si l’évangile devait disparaître  

Dieu lui en avait assez appris pour son salut

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Il m’a parlé de la vie spirituelle avec tant de sublimité et solidité

 que tout ce que j’en ai lu ou entendu n’est rien en comparaison de ce qu’il m’en a dit

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Le sauvage du 17è s

L’illumination ,le sublime ont changé de côté

Le laïc devient « le sauvage » par qui le « cultivé » accroît sa valeur

Ces « sauvages » vont devenir de plus en plus nombreux

tel le  prophète Amos qui fut « tiré de derrière ses vaches »

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Le père Condren  dit qu’il n’avait jamais vu personne

 qui eut autant de connaissance de jésus Christ qu’une pauvre servante

qu’il avait rencontré à Compiègne et qui gardait  les vaches à la campagne

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Le père Coton en découvre un autre

« sa conversation m’a fait davantage  de bien

que tout ce que j’ai jamais lu dans de bons livres » 

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Madame Guyon

raconte

Comme j’étais sur un pont, je vis un homme mal vêtu

Je crus que c’était un pauvre

Je me mis en devoir de lui donner l’aumône ;

Il me remercia et me dit qu’il me la demandait pas  

Et s’approchant de moi il commença son entretien par la grandeur de Dieu ,

dont il me dit des choses admirables

Il me parla ensuite de la sainte Trinité d’une manière si relevé

 que tout ce que j’en avais ouï dire jusqu’alors me parut des ombres

comparé à ce qu’il m’en dit

Continuant il me parla d saint sacrifice de la messe …du soin que l’on devait avoir de l’entendre …

Je l’écoutais avec silence et respect .. ;

Je sentais bien qu’il était éclairé de la véritable sagesse (p328)

Michel de Certeau : La conversation du père Surin avec un jeune homme dans un coche

13 septembre, 2014

Michel de Certeau

dans son livre

« la fable mystique »  (p 280-285)

commente longuement une lettre du pére Surin

qui fut très vite recopiée et divulguée dans diverses communautés

entre 1648 et 1698

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Le coche

Dans cette  lettre

qui ressemble  à un manifeste

le père Surin raconte une  conversation

 qu’il eut dans un coche

au cours d’un voyage

après son « 3é an »

avec  jeune garçon de 18 ans

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Le garçon 

Un jeune homme  simple et grossier  en sa parole ;

sans lettres aucune

mais rempli de grâce et de dons si relevés que je n’ai jamais rien vu de semblable

Il n’ a jamais été instruit par personne que de Dieu, en la vie spirituelle

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Comme j’avais découvert ce trésor je ne me séparais  plus de lui

faisant avec lui tous mes entretiens et tous mes repas

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La perfection

Il me dit que pour atteindre la perfection

il fallait se faire violence et que c’était par leur faute que les religieux n’étaient pas parfaits

Il faut persévérer à se vaincre soi même 

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Le grand malheur venait de ce que l’on endurait pas bien les souffrances et infirmités du corps , dans lesquels Dieu avait grands desseins

Dieu s’unit à l’âme par des douleurs bien plus que par des grandes délectations .

Et  le trop grand soin de la santé était un grand empêchement

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La vraie oraison ne consiste pas à recevoir de Dieu ,mais à lui donner

et après avoir reçu de lui rendre avec amour

Quand l’amour  vient  jusqu’au ravissement

,l’âme doit alors se dépouiller de tout

 à mesure que Dieu s’approche pour la ravir…

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Il m’a dit que les hommes de notre profession

qui ne combattent pas le plaisir qu’il y a à être loué du monde

ne goûteront jamais Dieu ;

Qu’ils sont des larrons ;

Que leurs ténèbres croîtront toujours  …

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Conclusion de Michel de Certeau

Cette rencontre avec l’illettré eut certainement lieu (p 317)

Il en existe plusieurs preuves

mais il est aussi probable

que le père Surin ait reçu les paroles de l’illettré

en se sentant « visé » 

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Il avait de sérieux ennuis des santé

et s’en plaignait

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On le louait sans doute après ses prédication

Et  s’en vantait peut être

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Le nouveau monde

Le père Surin découvrait le monde des petits, des humbles

celui d’un jeune homme grossier et sans lettre

mais qui lui inspirait confiance

celui des « idiots » dont parlait déjà Nicolas de Cues

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Un Surin timide?

La confiance  que lui inspire un simple

devenus  son maître  en quelques  instants

contraste avec la difficultéqu’avait le père Surin à communiquer 

avec ses pairs ou ses supérieurs  (p 319)

 

…La pauvreté de l’illuminé est mystérieusement complice de la sienne 

Michel de Certeau : les « spirituels » jésuites et Thérèse d’Avila

13 septembre, 2014

Entre 1615 et 1645 des jeunes jésuites prônent des «  dévotions extraordinaires »

qui effraient le général jésuite Vitelleschi

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L’histoire  de ces jeunes jésuites est racontée par Michel  de Certeau dan son livre

« La fable mystique » p 345ss 

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A  Limoges ils sont 3 jésuites à remuer la ville

Puis d’autres agissent à Lyon à Paris et à Bordeaux

avec en particulier  Cluniac et du Tertre

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Bordeaux

Sans doute sous l’influence de courants venant d’Espagne

Bordeaux est alors en pleine ébullition religieuse

En 20 ans les nouvelles fondations religieuses y prolifèrent

Les capucins, les ursulines …et surtout 2 couvents de carmélites  

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Les dévotions extraordinaires

La croisade de ces jeunes est celle de l’oraison

Ils ont lu la vie de sainte Thérèse 

et veulent tout quitter pour Dieu

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Claude Bernier

Le parcours de ce jeune  natif d’ Orléans est typique  

Il a lu  la vie de saint Thérèse d’Avila à 13 ans et écrit

« Je m’affectionnais grandement à l’oraison …

et je me plu tellement à la lecture de cette vie

qu’il me semblait que j’y trouvais tout ce que je cherchais ,

Je l’avais toujours en mes pensées ,paroles et œuvres »

La vie de Thérèse est sa bible comme chez ses confrères spirituels 

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 Le même écrit

Au noviciat,  j’eus de grandes peines en voyant agir mes confrères …

mais quelques années plus tard, je compris l’esprit de la compagnie et de saint Ignace

et qu’il était bien différent de celui qui étai présenté  par des personnes qui se disaient savantes

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Vitelleschi ,le général des jésuites les rappelle à l’ordre

au nom du vœu de l’obéissance

« L’obéissance est le seul moyen d’éviter le total et lamentable naufrage 

auquel conduisent le sens propre et la volonté propre  » 

« perinde ac cadaver »

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Réactions 

Les responsables  jésuites se méfient donc

et sanctionnent  

Ainsi

Ils interdissent dans les maisons de formation

d’accorder un culte nouveau et inaccoutumé

à saint Joseph

qui depuis Thérèse d’Avila

est devenu le drapeau de la mystique

et d’après le père Surin

« le patron de quasi toutes les grandes âmes de ce siècle »

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car le père Surin a aussi lu Thérèse d’Avila

et sera,lui aussi, suspecté par ses supérieurs

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et pourtant  

Le père Coton qui sera provincial en 1525

ne pensait il pas dés 1606

comme ces jeunes illuminés ?

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On retrouve  l’ esprit de ces jeunes chez  Louis Lallemant

qui est « le spirituel jésuite le plus célèbre du 17 é siècle »

 instructeur du 3é an en 1629

et ami intime de Claude Bernier  

Michel de Certeau : Faut il réformer les jésuites ?

13 septembre, 2014

Michel de Certeau

dans son livre

« la fable mystique » (p 336 ss )

raconte qu’au début du 17è siècle

les jésuites furent submergés par une vague

de jeunes pères « mystiques »

qui critiquaient l’activisme de leurs confrères

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Les jésuites étaient ils fidèles à l’esprit de leur fondateur ?

Cette question taraudait

le général des jésuites, Claude Aquaviva

qui demande dés 1605 aux diverses  provinces de sa compagnie

d’envoyer un rapport sur la situation spirituelle de leur communauté

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Le rapport d’Aquitaine

Dans le rapport d’Aquitaine qui est le plus long

Il est écrit que : 

« Les supérieurs s’intéressent trop peu à la formation spirituelle de leurs sujets

et pratiquent un autoritarisme tout extérieur et très dommageable

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Les jésuites  n’accordent pas à l’oraison et à la lecture spirituelle

le temps prévu par les règles et les tiennent souvent pour une occupation de novices

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Les religieux apparaissent trop enclins à exceller dans les sciences

et sont  préoccupés davantage par les travaux intellectuels que par la pratique des vertus

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Expliqué par l’urgence des tâches et par la pénurie des ouvriers

la véritable racine des déficits au sein de la compagnie 

vient du fait que la loi du travail l’emporte sur celle de la contemplation 

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Le Père Coton

Un autre rapport important est celui du pére Coton

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Son texte amorce la longue tradition spirituelle des pères Lallemant et Surin

 jusqu’ à Caussade et Grou

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Le père Coton écrit

« Il  faut d’abord des bons supérieurs

Ensuite et surtout

il faut se connaître en toute humilité

lire assidument des livres spirituels

s’unir à Dieu,

marcher en sa présence 

être fidèle aux motions du cœur ,

avoir une vie tendue vers Dieu seul ,l’unique nécessaire

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Il faut donner la primauté à « l’affectus » sur « l’effectus »

C’est-à-dire que les mouvements intérieurs de l’esprit

passent avant l’intérêt objectif que présentent les activités sociales

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Obéir non pas à l’appel de l’action

mais a l’appel de Dieu

C’est l’inversion d’une stratégie qui fixerait les tâches de chacun d’après un intérêt public

L’important n’est pas des changer les tâches

mais de changer les cœurs

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Formules chocs du père Coton

Vouloir Dieu selon Dieu  

Goûter Dieu (Deo frui)

 au lieu d’utiliser Dieu ( (Deo uti)

quitter Dieu pour Dieu 

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L’esprit mercenaire tire profit de la référence divine à des fins de promotion personnelles

Se préserver de l’esprit de luxure qui détourne l’amour de Dieu en amour de soi  

Michel de Certeau : Quitter Dieu pour Dieu

13 septembre, 2014

Voici une formule « choc »

« Quitter Dieu pour Dieu » 

 Michel de Certeau

en parle longuement 

dans son livre «La fable mystique » p 354

car elle est souvent employée au cours du 17è siécle

soit par des actifs comme Vincent de Paul

soit par les  « spirituels » jesuites

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Cette formule est  peut être une allusion à la vocation d’Abraham

Quitte ton pays ta famille  et la maison de ton père

et va vers le pays que je t’indiquerai (Gen ; 12,1)

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Vincent de Paul

 Au cours d’un entretien avec les filles de la charité saint Vincent disait

Servant les pauvres on sert Jésus christ

Oh mes filles que cela est vrai !

Vous servez jésus christ en la personne des pauvres

Une sœur ira dix fois le jour voir des malades et dix fois par jour elle y trouvera Dieu

Allez voir les pauvres forçats à la chaine et vous y verrez Dieu 

Servez les petits enfants, vous trouverez Dieu…

Les pauvres sont nos maitres, ce sont nos rois …

parce que notre Seigneur est dans les pauvres

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Il est ainsi parfois nécessaire 

d’abandonner le Dieu qu’on trouve à l’oraison

pour le Dieu qu’on sert dans l’action

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Les Jésuites « spirituels »  

Certains « spirituels » jésuites

dont le père Surin et le père Lallemant

ont préféré l’interprétation suivante de Thérèse d’Avila

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Quitter Dieu  c’est accepter  le désert ,l’aridité ,

et le vide parfois ressenti au cours des oraisons 

Quitter Dieu devient l’indice d’une aridité spirituelle

et d’une désappropriation parfaite

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Il faut quitter les consolations pour chercher Dieu purement sans profit

Accepter  d’être privé de Dieu par amour de Dieu

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Les Jésuites « actifs »

Pour d’autres jésuites 

au lieu de chercher Dieu

il faut  chercher la gloire de  Dieu

ce qui les a conduit

à sortir  de leur intérieur

pour des tâches extérieures  

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Faute de pouvoir s’entretenir avec Dieu

les actifs s‘investissent davantage dans les taches institutionnelles

 et supposent que par leur service

 ils quittent Dieu pour Dieu 

Michel de Certeau et l’exégèse

12 septembre, 2014

La crise du biblisme ,c’est une chance  

En 1973

au cours d’un colloque

sur la crise du biblisme

Michel de Certeau intervint plusieurs fois et déclara

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L’exégèse

Au moment de la crise du « modernisme »

Au début du 20e siècle

L’exégèse ,en brisant le carcan d’une certaine théologie

fut une vraie libération

Mais cette libération avait aussi quelque chose de dangereux

Car

1 ) Le rôle accordé aux exégètes  est à l’origine d’un nouveau modernisme 

L’exégète est le savant

Il est le nouveau clerc, le spécialiste 

et l’évangile devient la propriété d’une élite

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2) La vérité est dans le texte du passé 

Elle ne se trouve dans la vie présente du lecteur 

Le texte doit « parler » à moi ,maintenant

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3) L’exégète occulte la question sur Dieu

car ce qui intéresse l’exégète ,c’est un objet historique ,

la vie de Jésus à travers celle des premières  communautés

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On retrouve donc chez Certeau,  cette grande peur de toute autorité qui s’impose

Ainsi s’explique sa sympathie  à l’égard du mouvement américain  people   

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Le texte accessible à Tous

Certeau ajoute

Le texte  nous dit des choses sans qu’il soit besoin d’interprètes

Ce que les réformés ont déjà maintes fois affirmé

L’ignorance religieuse elle même  rend à ce texte sa capacité d’être tout à coup,

sous le mode de la surprise ,

ce qui dit quelque chose à quelqu’un

Ce choc biblique se rencontre chez quantité de gens

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Ces études exégétiques ont rendu la bible étouffante pour un chrétien

Le déploiement de la méthode exégétique et historique

a exercé un véritable terrorisme

*

Le texte renvoie à quelque chose d’autre non saisissable qui me déloge et m’interroge

Ce texte qui me parle  provoque un  exil ou une ex-stase 

 (Michel de Certeau ou la différence Chrétienne edt cerf p78ss)  

Michel de Certeau et la théologie : Autrement ! l’Autre, les Autres

12 septembre, 2014

L’historien

Michel  de Certeau est avant tout un historien

L’historien des mystiques ,

des Autres qui vivent autrement  

mais il est aussi le témoin de son temps

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Il voit bien que depuis Vatican 2 et Mai 68

les théologiens se cherchent , se différencient,

et ne répondent plus au besoin du monde

L’Eglise  s’exile de l’histoire »

en dehors du monde

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L’histoire

L’Histoire se réalise dans le monde du travail ,

dans le monde des pauvres des opprimés

et non plus dans le corps institutionnel de l’Eglise

C’est pourquoi dans « le christianisme éclaté »(1974)

Michel de Certeau écrit

Des chrétiens de plus en plus nombreux

sont d’autant moins pratiquants

qu’ils sont plus croyants

et que les militants des grands mouvements chrétiens

quittent les institutions chrétiennes

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Que l’église ne soit plus le corps du sens

Que les chrétiens soient les veufs de l’institution ecclésiale,

telle est la question de fond 

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Mais pour reprendre un mot du Père Surin

cet effacement historique du christianisme

est un heureux naufrage

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Cependant Michel de Certeau est persuadé que le christianisme est « pensable »

dans notre monde post-chrétien

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L’Autre et les autres, autrement

Le christianisme est un expérience de l’altérité

Le christianisme prononce des paroles « autre »

et il nous parle de l’Autre

et nous pousse vers les autres

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Le discours théologique

La théologie doit renoncer à énoncer des vérités substantielles

sur Dieu ,le monde et l’homme

Elle doit témoigner de cet Autre que nous nommons Dieu

Et présenter le christianisme comme une religion de l’altérité 

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La théologie donne un sens à l’histoire et devient parole

Car l’histoire est une écriture et non une parole

l’écriture c’est du passé

la parole  s’inscrit dans le présent

et se découvre dans l’interprétation des récits écrits

 

( Michel de Certeau ou la différence chrétienne  centre Thomas More edt. du cerf )

Michel de Certeau : La faiblesse de croire

12 septembre, 2014

Le soixante-huitard

En 1968, Michel de Certeau a pris au sérieux

la révolte des étudiants  

Il  essaie de comprendre « l’insolence des faits »

dans son livre sur le christianisme éclaté publié en 1974

et dans un ensemble de textes  que Luce Giard a rassemblé en 1987

dans un recueil intitulé

la faiblesse de croire

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Certeau regarde sans concession

 la  désintégration de la société de son temps

et la faiblesse de l’église 

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Le christianisme éclaté

L’église se morcelle entre traditionalistes, courant Vatican II

nouvelles communautés

L’écart grandit entre les croyances individuelles et les doctrines officielles

entre la foi et la pratique 

Les institutions refusent de s’ouvrir

La hiérarchie et le clergé monopolise la parole et le savoir

On accepte le divorce entre le croire et le faire

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Comment être chrétien ?

Un chrétien n’est jamais seul

Les chrétiens forment un corps

Tout en ayant des opinions différentes

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Qu’est ce alors que d’être chrétien  si il n’y a plus de solidarité dans les institutions

et comment réaliser l’union dans la différence ?

La crise des autorités met en cause

la nature de la vérité chrétienne et celle de la société ecclésiale    

Comment donc trouver une unité ?

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L’Eglise ne serait elle que l’assemblée de ceux qui vont à la messe

ou l’ensemble des baptisés

ou quoi encore ?

Il faut absolument un lien qui rattache les membres de cette église

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Michel de Certeau parle de naviguer à découvert

sans la protection d’une idéologie garantie par une institution,

C’est le nouveau risque à prendre

le risque d’être chrétien à contre-pied de l’institution

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( Michel de Certeau ou la différence chrétienne edt. du cerf p 134ss )

Michel de Certeau : La fable mystique

12 septembre, 2014

« La fable mystique »(edt Gallimard) de Michel de Certeau

c’est vraiment mystique !

il faut s’accrocher  pour comprendre !

Enfin bon !

Il y a parfois du bon

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Les mystiques

Selon Michel de Certeau 

les mystiques vivent des nouvelles expériences

Ils se doivent donc d’inventer un nouveau langage pour se faire comprendre

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Les expressions employées par Jean de la Croix peuvent servir d’exemple

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Parmi les expressions étranges employées par les mystiques

il y a les tropes

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L’art du 16é siècle

Ce langage mystérieux n’est pas unique au cours du 16è siècle

on trouve de telle étrangeté dans l’art

avec

les maniéristes espagnoles tel que El Greco qui déforme les corps pour suggérer un autre manière d’être 

ou les bêtes hybrides de Bosch avec des corps demi-vache, demi-oiseau

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