Archive pour la catégorie 'Saint Bernard'

Saint Bernard (1090-1153) un ayatollah ou le chantre de l’amour divin ?

15 novembre, 2013

Saint Bernard est un homme de contraste

à la fois Ayatollah  et prédicateur de l’amour

**

Ayatollah

En 1129 au concile de Troyes

 Bernard fait reconnaître les statuts des Templiers dont il a grandement influencé la rédaction.

cliquez  ICI

**

En 1140 il fait condamner Abélard au concile de Sens  

et un peu plus tard essaye de faire condamner Gilbert de la Porrée

Cliquez ICI

**

En 1143 il écrit le Livre du Précepte et de la Dispense »

en 1145 il écrit les considérations pour le pape Eugene III

Cliquez ICI 

**

En 1145, il accompagne en Languedoc le, légat du pape Eugène III,

pour  prêcher contre les Hérétiques  

Dans la ville de Verfeuil  Bernard, aurait prononcé ces mots

: « Verfeil (= verte feuille), que Dieu te dessèche ! »

Cliquez ICI 

**

En 1146 il  prêche la croisade des rois

ce qui lui fut reproché

cliquez ICI

**

Bernard semble donc être un homme dur

prêchant un austérité extrême

cliquez ICI

**

Exigeant une architecture sobre et sans ornements dans ses monastéres  

cliquez ICI   

Est il permis, pour autant, de dire qu’il fut un ambitieux

prêchant l’humilité

ou un sectaire 

prêchant la guerre ?

**

Le prédicateur de l’amour

Bernard écrit des pages admirables sur la vierge Marie

et pendant 12 ans sans se lasser

malgré tous ses engagements

il commente « le cantique des cantiques »

qui est un chant d’amour

Cliquez ICI 

Saint Bernard et les templiers

15 novembre, 2013

En 1129 Bernard  participe au concile de Troyes

en tant que secrétaire

et fait reconnaître les statuts des templiers

Mais L’existence d’un ordre de moines appelés à manier l’épée et à verser le sang était, selon Jean Flori, une « monstruosité doctrinale »

**

En 1130

Bernard  écrit « une louange de la nouvelle milice »

La double  cuirasse 

C’est une milice d’un nouveau genre, inconnue aux siècles passés, destinée à combattre sans relâche un double combat contre la chair et le sang, et contre les esprits de malice répandus dans les airs.

**

; mais ce qui, pour moi, est aussi admirable qu’évidemment rare, c’est de voir les deux choses réunies,

Un  soldat qui revêt en même temps son âme de la cuirasse de la foi

 et son corps d’une cuirasse de fer, 

sous cette sa double armure, il ne craint ni homme ni diable.

**

Tuer est un homicide

Il n’est pas bon d’être homicide, qu’on soit vainqueur ou vaincu, mort ou vif, c’est toujours une triste victoire

 Mais les soldats du Christ  n’ont point à craindre d’offenser Dieu en tuant un ennemi

puisque c’est pour Jésus-Christ qu’ils donnent ou reçoivent le coup de la mort, et que, non seulement ils n’offensent point Dieu, mais encore, ils s’acquièrent une grande gloire :

en effet, s’ils tuent, c’est pour le Seigneur, et s’ils sont tués, le Seigneur est pour eux ;

**

Un malicide

le chevalier du Christ… Ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée ;

il est le ministre de Dieu, et il l’a reçue pour exécuter ses vengeances, en punissant ceux qui font de mauvaises actions et en récompensant ceux qui en font de bonnes.

 

Lors donc qu’il tue un malfaiteur, il n’est point homicide mais malicide, si je puis m’exprimer ainsi ;

car s’il était  absolument défendu à un chrétien de frapper de l’épée,

 d’où vient que le héraut du Sauveur disait aux militaires de se contenter de leur solde,

 et ne leur enjoignait pas plutôt de renoncer à leur profession (Lc III, 13) ?

**

Vie des soldats du Christ.

 Parmi eux, la discipline et l’obéissance sont en honneur ;

Ils vivent rigoureusement en commun dans une douce mais modeste et frugale société, sans épouses et sans enfants ; bien plus, suivant les conseils de la perfection évangélique, ils habitent sous un même toit, ne possèdent rien en propre et ne sont préoccupés que de la pensée de conserver entre eux l’union et la paix.

Pleins de déférence les uns pour les autres, on les voit porter les fardeaux les uns des autres, et accomplir ainsi la loi du Christ. On n’entend, parmi eux, ni parole arrogante, ni éclats de rire, ni le plus léger bruit, encore moins des murmures, et on n’y voit aucune action inutile

Négligés dans leur personne et se baignant rarement, on les voit avec une barbe inculte et hérissée

Il est aussi singulier qu’étonnant de voir comment ils savent se montrer en même temps, plus doux que des agneaux et plus terribles que des lions, au point qu’on ne sait s’il faut les appeler des religieux ou des soldats, 

**

Le temple.

Il y a à Jérusalem un temple où ils habitent en commun ;

Ces soldats sont animés pour la maison de Dieu, du même zèle que leur premier Maître  qui  armant jadis sa main sacrée, non d’un glaive, mais d’un fouet entra dans le temple et  en chassa les marchands,

Cette armée dévouée jugea qu’il est bien plus intolérable encore de voir les saints lieux profanés par la présence des infidèles que par celle des marchands,

**

Merveille

. Mais ce qu’il y a de plus consolant et de plus avantageux, c’est que la plupart de ceux qu’on voit, de tous les pays, accourir chez les Templiers, étaient auparavant des scélérats et des impies, des ravisseurs et des sacrilèges, des homicides, des parjures et des adultères,

en effet pendant que, d’un côté, par leur départ, ils font la joie et le bonheur de leur propre pays, qu’ils cessent d’opprimer ; de l’autre, ils remplissent d’allégresse, par leur arrivée, ceux à qui ils courent se réunir, et les contrées qu’ils vont couvrir de leur protection.

**

Un pèlerinage

Les templiers  sont    

à Bethleem , la maison du pain, où apparut pour la première fois, quand une vierge le mit au jour, le Pain vivant descendu du ciel. 

à Nazareth

c’est-à-dire la fleur, Nazareth où l’enfant Dieu, qui naquit à Bethléem, fut nourri comme le fruit dans la fleur.

à Jérusalem

 Montons sur le mont des Oliviers et descendons ensuite dans la vallée de Josaphat, afin de tempérer la pensée des trésors de la miséricorde divine par la crainte du jugement dernier ;

le jourdain

Quelle joie pour le Jourdain qui se glorifie d’avoir été consacré par le baptême de Jésus-Christ, de recevoir les chrétiens dans ses eaux  
au Calvaire.

Allons aussi sur le Calvaire où le véritable Elisée, dont ont ri des enfants insensés (2 R II, 17), donna un rire éternel à ceux dont il a dit :  » Me voici, moi et les enfants que le Seigneur m’a donnés  » (Is VIII, 18).

Au  Sépulcre.

De tous les lieux saints, celui qui tient la première place en quelque sorte, qu’on désire le plus voir et où l’on ressent je ne sais quel redoublement de piété, c’est celui où le Christ reposa après sa mort plutôt que

 

Quel bonheur pour ces pèlerins quand, après les fatigues sans nombre d’un long voyage, et une foule de périls auxquels ils se sont vus exposés sur terre et sur mer, il leur est enfin permis de se reposer là-même où ils savent qu’a reposé le corps du Seigneur !  

Saint Bernard et le pape Eugene III

14 novembre, 2013

En 1145 un cistercien ,Eugene III (1145-1153) est nommé pape

Bernard qui le connaît bien devient son conseiller

et lui envoie

un « traité de la considération » 

**

Ce que ne doit pas être un  souverain pontife

Ecoutez donc mon refrain maintenant,

 il est peu flatteur, je l’avoue, mais il n’en est pas moins salutaire pour cela.

 Un homme insensé sur le trône n’est qu’un singe sur le haut d’un toit.

**

C’est quelque chose de monstrueux pour moi qu’une âme sans grandeur dans le rang suprême,

une vie abjecte et basse dans un poste éminent,

une langue habile à parler de grandes choses et une main paresseuse à les faire,

 des paroles sans nombre et des actions stériles,

un visage plein de gravité et une conduite légère,

une autorité souveraine et une volonté sans consistance aucune.

**

 Voilà le miroir, que tout visage difforme s’y reconnaisse;

mais vous, réjouissez-vous si vous n’y voyez point votre ressemblance.

**

 Qu’importe que vous soyez souverain Pontife?

 En êtes-vous pour cela le premier des hommes?

D’ailleurs comment pourriez-vous faire des progrès si vous étiez satisfait de vous? (traité de la Considération livre 2 ,ch 7)

 

L’exemple des anciens papes

Quand il écrit aux chapitre 9 qu’il faut s’éloigner peu à peu des exemples des derniers papes pour se rapprocher de ceux des anciens ,Bernard pense t il aux papes du 10é siécle

cliquez ICI

Vous ne sauriez non plus sur-le-champ corriger toutes les erreurs de vos prédécesseurs, ni réparer toutes leurs fautes à la fois; mais avec le temps, et avec la sagesse que Dieu vous a donnée, vous pourrez profiter des occasions favorables pour vous y appliquer peu à peu;

il donne comme exemple  saint gregoire le pape si vénéré au Moyen âge

Dans un moment où Rome était sur le point d’être assiégée, et que l’épée des barbares était déjà comme suspendue sur la tête de ses citoyens, on n’en vit pas moins le pape saint Grégoire travailler en paix à ses doctes écrits; car ce fut précisément à cette époque, comme on le voit par la préface de son livre, qu’il commenta avec autant de talent que de soin la dernière partie et la plus ardue des prophéties d’Ezéchiel.
**

Le pouvoir judiciaire

Pour que la pape ne soit pas trop surchargé par des problèmes trop « terre à terre » 

Bernard  écrit au chapitre 6 de ses « considérations »  

que  le pouvoir judiciaire appartient plutôt aux princes de la terre qu’à ceux de l’Église. 

Jésus dit dans l’évangile : « O hommes, qui donc m’a établi votre juge (Luc., XII, 14) ? Vous trouverez-vous déshonoré, vous, son serviteur et son disciple, de ne point juger tout le monde?

 Je trouve bien dans l’Ecriture que les apôtres comparurent devant des juges, mais je ne vois nulle part qu’ils aient été juges eux-mêmes; 

C’est donc sur les fautes des hommes, et non sur leurs possessions terrestres, que vous devez exercer votre pouvoir de juger; c’est en effet uniquement en vue des premières et non pas des secondes que vous avez reçu les clefs du royaume des cieux pour en fermer la porte aux pécheurs, non pas aux propriétaires.

 . Ces intérêts temporels et vulgaires ont leurs juges spéciaux, ce sont les princes et les rois de ce monde De quel droit empiétez-vous donc sur leurs droits

**

2 Remarques  sur ces considérations

on pourrait penser en lisant ces textes  à la « querelle des investitures »

qui n’était pas encore terminée en ce temps là

en fait il s’agit ici des procès ordinaires  

concernant l’église et non les gouvernants  

**

le  pape François lors  de son voyage à Rio

avait répondu à la question des journalistes sur les homosexuels

« qui m’a établi pour juger »

 ** 

Bernard  suggère à Eugene  la création de l’auditorium, ancêtre du tribunal de la rote

qui  permet au pape de se dégager des procès de plus en plus nombreux que la papauté devait régler

Suivant les conseils de Bernard  il crée l’auditorium, ancêtre du tribunal de la rote

 Cette institution permet au pape de se dégager des procès de plus en plus nombreux que la papauté devait régler.

Saint Bernard et les arts

14 novembre, 2013

Dans le chapitre 12 de son « apologie » adressé à Guillaume de Saint Thierry

saint Bernard blâme

 **

Le luxe

le luxe déployé dans les églises et dans les oratoires,

 « Sans parler de l’immense élévation de vos oratoires,

 de  leur longueur démesurée,

de leur somptueuse décoration

et de leurs curieuses peintures,

 dont l’effet est de détourner sur elles l’attention des fidèles et de diminuer le recueillement,

**

Les reliques

Ce que nous nous proposons avec les reliques

 ce n’est point d’en tirer un avantage spirituel,

 mais de faire venir les dons chez nous, par ce moyen.

**

Quand les yeux se sont ouverts d’admiration

 pour contempler les reliques des saints enchâssées dans l’or,

les bourses s’ouvrent à leur tour pour laisser couler l’or.

**

 On expose la statue d’un saint ou d’une sainte

 et on la croit d’autant plus sainte qu’elle est plus chargée de couleurs. Alors on fait foule pour la  

**

Les murs de l’église sont étincelants de richesse

et les pauvres sont dans le dénuement;

ses pierres sont couvertes de dorures et ses enfants sont privés de. vêtements;

**

Les chapiteaux

Que signifient dans vos cloîtres, là où les religieux font leurs lectures,

 ces monstres ridicules, ces horribles beautés et ces belles horreurs?

A quoi bon, dans ces endroits, ces singes immondes, ces lions féroces,

ces centaures chimériques, ces monstres demi-hommes, ces tigres bariolés,

ces soldats qui combattent et ces chasseurs qui donnent du cor?

**

Ici on y voit une seule tête pour plusieurs corps ou un seul corps pour plusieurs têtes :

 là c’est un quadrupède ayant une queue de serpent et plus loin c’est un poisson avec une tête de quadrupède.

Tantôt on voit un monstre qui est cheval par devant et chèvre par derrière, ou qui a la tête d’un animal à cornes et le derrière d’un cheval.

**

Enfin le nombre de ces représentations est si grand et la diversité si charmante et si variée qu’on préfère regarder ces marbres que lire dans des manuscrits, et passer le jour à les admirer qu’à méditer la loi de Dieu.

Saint Bernard et Cluny

13 novembre, 2013

Les relations entre Cluny et Clairvaux furent parfois très tendues

bien que Saint Bernard et Pierre le vénérable

s’admiraient mutuellement

tout en étant bien différents

Cliquez ICI

**

Dans son « apologie »  adressée à Guillaume de Saint Thierry

saint Bernard  se défend d’avoir blâmé Cluny  et en  fait l’éloge  
 **

Qui m’a jamais ouï parler mal de cet ordre, soit en public soit en particulier?

 Est-il un seul membre de cet ordre que je n’aie vu avec joie, reçu avec honneur, entretenu avec déférence et exhorté au bien avec humilité?

J’ai toujours dit, et je le répète, que c’est un ordre saint et honorable qui ne se recommande pas moins par une pureté insigne que par sa grande distinction. (Apologie ch 2)

**

et pourtant dans cette même apologie chapitre 8 .

 Saint Bernard s’élève avec véhémence contre des vices des religieux de Cluny

Je me demande avec étonnement d’où a pu venir chez ces religieux une si grande intempérance dans le boire et le manger, tant de recherche dans les vêtements, le coucher, les montures et le logement

En effet, on y traite l’économie d’avarice, la sobriété d’austérité et le silence de tristesse,

tandis qu’on appelle le relâchement discrétion, la profusion libéralité, la loquacité affabilité, la dissipation et les rires gaieté, la délicatesse des vêtements et le luxe des chevaux dignité, le soin excessif du coucher propreté, et c’est faire preuve de charité que d’entrer dans cette voie.

 Mais cette charité-là est destructive de toute charité.

Saint Bernard et son engagement dans l’église

12 novembre, 2013

 Le schisme d’Anaclet

En 1130 lors du  synode d’Etampes

au moment du schisme, Bernard se déclare en faveur d’Innocent II,

car il le juge plus saint, donc plus apte,

 

Lutte contre Abélard

En 1140 au concile de Sens, Bernard  combat d’ Abélard

cliquez ICI

Bérenger de Poitiers ,mécontent écrit alors à Bernard

« Tu as pris Abélard comme cible de ta flèche pour vomir contre lui le venin de ton aigreur,

 pour le rayer de la terre des vivants,

 pour le mettre au rang des morts.

 Tu étais enflammé contre Abélard non du zèle de la correction,

 mais du désir de ta propre vengeance

**

Les Albigeois

. En 1145, il accompagne le légat du pape Eugene III à Albi

 afin de prêcher contre la nouvelle hérésie du  moine Henri

**

Dans le Toulousain, un certain Henri, autrefois moine…

se déclarait manifestement l’ennemi de l’Eglise, et attaquait avec une égale irrévérence et ses sacremens et ses ministres

…Bernard  prêcha  pendant quelques jours dans la cité de Toulouse et quelques autres endroits que ce misérable hérétique avait fréquentés davantage et plus cruellement infectés de sa doctrine;(vie de Bernard par Geoffroi chapitre 6)

Cliquez ICI

**

La croisade

en 1146 il prêche la croisade des rois

sera entreprise en grande partie à l’initiative du roi de France Louis VII

Cliquez ICI

 

Jugement de Gilbert de la Porrée

En 1148 ,au concile de Reims, il veut condamner Gilbert de la Porrée

Cliquez ICI

Saint Bernard et la croisade

11 novembre, 2013

Saint Bernard aurait prêché à Vézelay  pour la croisade des rois

ce qui n’est pas sûr

car il n’en reste aucune preuve

**

Toujours est il

qu’il prêcha plus tard pour encourager

les nobles à se croiser

 à la demande expresse  du roi Louis VI

**

Le moine Geoffroi dans « sa vie de saint Bernard »  écrit

 Nous pouvons affirmer que Bernard  ne fut pas le premier moteur des croisades

 Le bruit du fâcheux état où se trouvait Jérusalem avait déjà remué fortement l’âme d’une foule de gens;

Déjà aussi l’homme de Dieu avait été sollicité par le roi des Français,

 non pas une seule fois seulement, mais plusieurs,

et pressé par des lettres apostoliques, de se mêler de la chose.

**

 Il ne consentit cependant à parler et à donner son avis sur un tel sujet,

 que lorsqu’enfin le souverain pontife lui eut prescrit,

 par une épître adressée à tous les fidèles,

 comme l’interprète naturel de l’Eglise romaine,

 d’exposer aux peuples et aux princes la nécessité de la croisade.

**

 La teneur de cette lettre était que les uns et les autres devaient, par pénitence et pour la rémission de leurs péchés, aller à Jérusalem, soit pour délivrer leurs frères, soit pour sacrifier leur vie pour eux.

  L’Eglise d’Orient n’obtint pas, il est vrai, le bonheur d’être délivrée par l’expédition dont il s’agit;

 mais au moins l’Eglise céleste se remplit d’ames pieuses, et put se réjouir.

 Que si, dans cette occasion, il a plu au Seigneur d’arracher non pas le corps de beaucoup d’orientaux aux païens,

 mais l’âme de plusieurs occidentaux au péché, qui osera lui dire :

« Pourquoi, Seigneur, en as-tu agi ainsi?»

**

Geoffroi ajoute :

Plus tard  à cause du mauvais succès de la croisade  des murmures s’élevèrent  contre Bernard

**

 « Nous ne devons pas taire que Bernard ayant excité par ses prédications à marcher pour la délivrance de Jérusalem certains hommes, soit par ignorance, soit par malignité, s’élevèrent contre lui en criant au scandale, vu que cette expédition eut une issue malheureuse.

(Vie de saint Bernard par  Geoffroi moine de Clairvaux)

http://remacle.org/bloodwolf/historiens/geoffroi/bernard3.htm#V 

Saint Bernard, Abélard et Gilbert de La Porrée,

11 novembre, 2013

Dans « la vie de saint Bernard »

le moine Geoffroi raconte comment saint Bernard

se comporta avec Abélard et Gilbert de Porrée

**

Abélard

Comme les écrits d’ Abélard,remplis des plus grands blasphèmes commençaient à se répandre de toutes parts, des personnages érudits et fidèles rapportèrent à l’homme de Dieu les nouveautés profanes qu’ils renfermaient, tant dans leurs expressions que dans leur sens.

Bernard qui, avec sa bonté et sa bénignité ordinaires, désirait redresser l’erreur d’Abélard  mais non le couvrir de confusion, lui adressa secrètement de sages avertissements

Mais Abélard  accusa l’abbé de Clairvaux d’attaquer ses livres en secret, ajoute qu’il est prêt à défendre ses ouvrages à la face de tout le monde,et prie que, si le susdit abbé a quelque chose contre lui, il soit appelé à ce concile.

….Ce concile renvoya cet homme libre, mais sévit contre son abominable erreur, Il s’abstint de toucher à sa personne, mais condamna ses dogmes dépravés.

**

Gilbert de la Porrée

Il en arriva de même de Gilbert, surnommé de La Porée, évêque de Poitiers,

 homme fort exercé dans les lettres sacrées,

 mais qui osa scruter des mystères trop sublimes pour sa faible intelligence.

 Ne comprenant pas avec un esprit simple l’unité de la sainte Trinité et la simplicité de la divinité, et n’écrivant pas avec foi, il distribuait à ses disciples un pain caché, leur versait une eau secrète, et n’avouait pas facilement aux hommes de quelque poids ce qu’il admettait ou rejetait.

 Gilbert fut cité devant une assemblée du clergé, et reçut l’ordre de représenter l’ouvrage dans lequel il avait vomi des blasphêmes, certes très-graves, mais enveloppés sous des paroles qui en déguisaient l’horreur.

Dans le concile donc que tint le vénérable pape Eugène à Rheims avec la plus grande solennité, Bernard, le plus remarquable champion qu’eut dans son temps la sainte Eglise, combattit corps à corps ce Gilbert.

 L’évêque Gilbert, interrogé s’il se soumettait à cette même condamnation, la reconnut, désavoua publiquement ce qu’il avait écrit et annoncé précédemment

, et obtint par là qu’on usât d’indulgence envers lui.

Ce qui détermina surtout à en agir ainsi, c’est que, dès le principe, il avait eu la précaution de ne s’engager dans cette discussion qu’en promettant de se soumettre sans aucune obstination au jugement de  l’Eglise, et de réformer librement et de lui-même ses opinions.

http://remacle.org/bloodwolf/historiens/geoffroi/bernard3.htm#V 

 

Saint Bernard : L’austérité de Bernard

10 novembre, 2013

La vérité si je mens

 

Austérité de Saint Bernard ?

On a beaucoup parlé de l’austérité de Bernard 

est ce vrai ?

était il si intransigeant qu’on le dit

Son premier  biographe guillaume de saint Thierry écrit  

**

Sa nourriture se composait de lait avec du pain et de l’eau de décoction de légumes, ou de la bouillie telle qu’on a coutume d’en faire pour les enfants.

Ou sa faiblesse ne supportait pas d’autres mets, ou il les refusait par tempérance.

S’il prenait quelquefois du vin, c’était rarement et en très-petite quantité, et il affirmait que l’eau convenait mieux à sa santé et lui plaisait davantage.

Ainsi, épuisé et languissant, à peine souffrait-il quelquefois qu’on le dispensât du commun travail des frères pendant le jour et la nuit, ou des occupations et des travaux de son ministère.

Des médecins le voyaient et admiraient sa façon de vivre, disant qu’il imposait à la nature des efforts pareils à ceux d’un agneau qu’on attellerait à une charrue pour le forcer de labourer.

 

Pourtant voici ce qu’écrit Bernard dans son apologie à Thierry  (Chapitre  VI.de l’apologie)

Saint Bernard blâme ceux qui ont la témérité de juger les Clunistes et de condamner leur manière de vivre. 

Lorsque vous condamnez vos frères pour des observances extérieures, vous laissez de côté ce qu’il y a de plus important dans la règle, son côté spirituel.

…le ventre plein de fèves, et l’esprit gonflé d’orgueil,

 nous jetons la pierre à ceux qui se nourrissent de mets plus succulents!

Ne vaut-il donc pas mieux manger d’un bon plat, juste ce qu’il faut pour se nourrir,

que d’absorber des haricots au point d’en être incommodé?

Surtout quand on songe que ce n’est point un plat de viande, mais de lentilles qui perdit Esaü ?

 

Ne vaut-il pas mieux boire un peu de vin par raison de santé ( I Tim., V, 23), que d’avaler une quantité d’eau par avidité?

Quant au travail des mains, pourquoi vous en glorifiez-vous tant,

 quand vous voyez Marthe reprise de son empressement au travail et Marie louée de son repos (Luc., X, 41), 

au chapitre 7 de la même apologie Bernard écrit à ses moines

Vous accablez votre corps par de rudes et nombreux travaux, et vous mortifiez vos membres, j’entends vos membres charnels, par toutes les austérités que la règle prescrit, c’est bien;

mais que direz-vous si celui qui , tout en étant moins austère que vous,

possède à un plus haut degré que vous cette piété qui est utile à tout?

 Quel est le meilleur de vous ou de lui,?

 Est-ce celui qui s’est donné le plus de mal

ou celui qui a le plus d’humilité?

Celui qui a appris du Seigneur à être doux et humble de cœur ( Matth., XI, 29) n’est-il pas aussi celui qui, avec Marie, a choisi la meilleure part, la part qui ne lui sera point ôtée (Luc., X, 41) ?

 

 

 

Saint Bernard :L’obéissance aux Supérieurs

10 novembre, 2013

Vers 1143 ,saint Bernard envoie 

le « Livre du Précepte et de la Dispense »

à l’abbé de la Coulombs, 

une dépendance de l’abbaye saint Pierre de Chartres

**

Le Chapitre  9 de ce livre est intitulé

« On doit obéir à son supérieur comme à Dieu même. »
**

Oh la! la ! C’est grave 

Rien que ce titre nous fait  peur

Bernard est il un affreux tyran ?

**

Eh bien non !

au contraire on est surpris par sa modération

**

Il écrit

Il faut obéir à moins que votre supérieur  vous ordonne quelque chose de contraire à la loi de Dieu ;

 en pareil cas il n’y a évidemment, selon moi, qu’une chose à faire,

 c’est de se ranger à l’avis de l’apôtre Pierre qui a dit:

 « Il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes (Act., V, 19); »

**

car si on ne veut point faire cette réponse avec les Apôtres,

on est sûr de s’entendre dire, comme autrefois aux Pharisiens: «

Pourquoi, violez-vous le commandement de Dieu pour suivre vos traditions humaines (Matth., XV, 3) ? »

**

Si donc il m’arrivait d’être placé dans la dure alternative d’offenser ou Dieu ou un homme,

je préférerais certainement ne point offenser Dieu ;

C’’est évidemment le parti le plus juste et le plus sûr;

**

Sinon il faut  obéir 

: « Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous méprise me méprise (Luc., X, 16)? »

 Notre règle ne tient pas un autre langage, car elle enseigne que « Obéir aux supérieurs, c’est obéir à Dieu même (S. Bened., Reg., cap. XV). »

 Par conséquent, dès qu’un homme qui tient la place de Dieu, nous prescrit quelque chose qui n’est point évidemment contraire à la loi de Dieu, nous devons lui obéir comme nous obéirions à Dieu même;

** 

 Vous me direz peut-être, que les hommes peuvent se tromper sur la volonté de Dieu dans les choses douteuses, et commander à tort.

Que vous importe à vous?

 Vous n’avez point de reproches à vous faire en ce cas,

 Nous devons donc écouter, comme nous écouterions Dieu même,

 dans tout ce qui n’est pas ouvertement contre Dieu,

 celui qui tient la place de Dieu auprès de nous.

 

au Chapitre 12 Bernard ajoute .

Il faut admettre que parmi les préceptes de nos supérieurs il s’en trouve quelquefois de moins importants les uns que les autres; et d’après la règle elle-même, la transgression est aussi moins coupable,

ce qui n’empêche pas qu’on ne peut désobéir à son père abbé sans désobéir à Dieu même.

**

 Il est certain, puisque c’est Dieu lui-même qui le dit, que ses commandements ne sont pas tous d’une égale importance et ne réclament pas tous le même zèle dans la pratique;

 évidemment on doit observer celui qu’il nous présente

 « comme étant le premier et le plus grand commandement (Matth., XXII, 38), »

 

Au Chapitre 13 . Saint Bernard rapporte une objection

. «Quand il est déjà si  difficile au religieux, à cause de la faiblesse humaine,

 d’éviter ce qui est mal et de pratiquer ce qui est bien en soi,

 il lui faut de plus apporter un soin plus grand encore pour faire ou ne point faire

 ce qu’il plait à son supérieur de lui prescrire  ou de lui défendre. »

**

Bernard répond

Je trouve que ceux qui sont dans ces sentiments, n’ont pas encore goûté combien le Seigneur est doux; ils gémissent toujours sous le poids de la loi et ils ne respirent pas encore à l’air libre de la grâce ; ils n’ont point éprouvé combien le joug du Seigneur est agréable; on peut dire avec certitude qu’ils sont toujours dans les défaillances de la chair parce que l’Esprit n’est point encore venu au secours de leur faiblesse (Rom., VIII, 26).

 

on constate donc que  la doctrine de saint Bernard

est pleine de sagesse et de modération

rien à voir avec les ordres d’un ayatollah

**

En tous les cas il faut savoir s’attaquer aux chefs qui s’enrichissent au profit des pauvres

cliquez ICI

 

123