Archive pour la catégorie 'Saint Bernard'

Saint Bernard : Du devoir de critiquer ses chefs et la richesse de l’église

10 novembre, 2013

dans le Chapitre II  du « Traité sur les Mœurs et les Devoirs de Evêques »

Bernard critique  les évêques qui s’enrichissent au dépens des pauvres

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« Ce pasteur s’indigne contre moi si j’ose seulement faire  un signe de tête et m’ordonne de me taire,

attendu que je ne suis qu’un moine

et qu’il ne m’est pas permis d’ouvrir la bouche sur le compte d’un évêque

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. Que ne me défend-il aussi d’ouvrir les yeux ?

de la sorte je ne verrais pas ce qu’il ne veut pas m’entendre blâmer.

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Mais si je gardais le silence 

est-ce que ce cri:  » N’usez pas de vêtements précieux (I Tim., II, 9),

 n’en retentira pas moins dans l’Eglise?

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Mais que diraient-ils si quelqu’un plus osé que moi venait leur exposer, non plus comme moi, les paroles de de l’Evangile,  ou tout simplement cette sentence d’un païen:

 » Dites-moi, Pontifes, que signifie cet or ?,

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 Mais enfin quand même je ne soufflerais pas mot 

 le dénuement des pauvres crierait encore assez haut.

 La rumeur publique peut bien dormir,

mais la faim ne saurait se taire :

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7. Mais ceux-là crient qui sont nus,

ceux-là crient qui meurent de faim

et ils vous demandent avec le poète:

A quoi bon, prélats, cet or qui brille sur le mors de vos chevaux?

écarte-t-il de nous le froid et la faim?

quand le froid nous glace,

quand la faim nous tourmente,

C’est à nos besoins que vous retranchez tout ce que vous accordez à la vanité

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. Le pire en tout cela, c’est que vous ne vous êtes procuré ces biens

 ni par le commerce, ni par le travail de vos mains   

Saint Bernard : De l’amour de Dieu

9 novembre, 2013

Dans son traité sur l’amour de Dieu

Bernard parle des 4 échelons de l’amour

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1) S’aimer soi-même

Mais cet amour de soi peut devenir excessif, et cela arrive souvent. Alors il ne se contente plus d’être comme une petite rivière qui ne déborde pas. 
Mais quand il commence à exiger trop de choses, voici qu’il rencontre sur son chemin un commandement qui l’arrête: 
« Tu dois aimer ton prochain comme toi–même » (Matthieu 22, 39). 
Et cela est tout à fait juste. Car le prochain partage la même nature que toi (2 Pierre 1,

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2) Aimer Dieu pour soi-même

Si nous voulons que notre amour du prochain soit tout à fait juste,

 cet amour doit prendre racine en Dieu. 
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3) Aimer Dieu pour lui-même  
Nous avons souvent besoin de crier vers Dieu pour qu’il nous aide. 

Et chaque fois que nous crions vers lui, nous nous approchons un peu plus près de lui. 
Et chaque fois que nous l’approchons, nous goûtons sa bonté et, en la goûtant, nous découvrons combien le Seigneur est doux (Psaume 33, 9). 
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4) S’aimer soi-même uniquement pour Dieu

Il est heureux, celui qui a pu arriver jusqu’au quatrième échelon de l’amour. Alors il s’aime lui-même uniquement pour Dieu. 
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Nous aimerons Dieu parfaitement quand nous boirons le vin bouveau avec le Christ dans la masion de son père

http://jesusmarie.free.fr/bernard_traite_amour_dieu.html

Saint Bernard : les gloires de la Vierge Mère

9 novembre, 2013

Saint Bernard

si dévoué à Marie

a prononcé plusieurs homélies

en l’honneur de Marie

le jour de l’annonciation

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Première homélie :La virginité  

Saint Bernard

considère que

l’humilité de Marie  est plus importante que sa virginité

et s’émerveille devant ce miracle étonnant

de la fécondité  d’une vierge

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Quelle belle alliance que celle de l’humilité avec la virginité.

 » Dieu a regardé favorablement l’humilité de sa servante (Luc., I, 48), plutôt que sa virginité.

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Deuxième homélie  les gloires de La Vierge Mére  

 

la nouvelle Eve.

. Voilà une femme qui prend la place d’une autre femme;

 mais l’une est sage et l’autre était insensée,

 l’une est humble et l’autre était orgueilleuse;

 aussi au lieu de t’offrir, ô Adam, du fruit de l’arbre de mort,

elle te donne à goûter du fruit de l’arbre de vie,

 et à la place de l’amertume d’une nourriture empoisonnée,

elle produit pour toi un fruit éternel d’une grande douceur.

 

elle a été choisie  depuis le commencement des siècles,

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Annoncée par les prophètes

Que signifiait cet antique buisson de Moïse qui lançait des flammes, mais sans se consumer (Exod., III, 2),

sinon Marie enfantant sans douleur?

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Qu’est-ce encore que cette verge d’Aaron qui fleurit sans avoir été arrosée (Rom., XVII, 8)?

N’est-ce point Marie qui a conçu sans le concours de l’homme ?

 

C’est de cette grande merveille qu’Isaïe prédit le mystère plus grand encore, quand il dit:

  » Il sortira un rejeton de la tige de Jessé et une fleur naîtra de sa racine (Isa., XI, 1);  »

le rejeton pour lui c’était la Vierge, et la fleur, son enfantement.

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Que signifie la toison de Gédéon (Jud., VI, 37) ?

Elle est détachée de la peau de l’agneau, mais la peau elle-même demeure intacte,

elle est étendue sur le sable, et tantôt c’est elle, tantôt c’est le sable qui reçoit toute la rosée du Ciel;

qu’est-ce autre chose que la chair qui naquit de la Vierge sans porter atteinte à sa virginité?

 N’est-ce pas dans son sein que descendit la plénitude de la divinité, quand les Cieux la laissèrent descendre comme une rosée sur la terre?

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et le prophète Isaïe dit

 Voici,, qu’une vierge concevra et enfantera un fils (Isa., VII, 14.)  »

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Etoile de la mer

Le verset de l’évangéliste se termine ainsi :  » Et le nom de la vierge était Marie. « 

ce nom de Marie, signifie  l’étoile de la mer:

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de même que l’astre émet le rayon de son sein sans en éprouver aucune altération,

ainsi la vierge a enfanté un fils sans dommage pour sa virginité.

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Elle est  la noble étoile de Jacob

qui brille dans les cieux,

rayonne dans les enfers,

illumine le monde,

échauffe les âmes bien plus que les corps,

 consume les vices et enflamme les vertus.

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. O vous qui flottez sur les eaux agitées de la vaste mer,

et qui allez à la dérive plutôt que vous n’avancez au milieu des orages et des tempêtes,

regardez cette étoile,

fixez vos yeux sur elle,

et vous ne serez point engloutis par les flots.

 

 Quand les fureurs de la tentation se déchaîneront contre vous, quand vous serez assaillis par les tribulations et poussés vers les écueils, regardez Marie, invoquez Marie. Quand vous gémirez dans la tourmente de l’orgueil, de l’ambition, de la médisance, et de l’envie, levez les yeux vers l’étoile, invoquez Marie. …

Saint Bernard et la multiplication des pains

9 novembre, 2013

Le sermon prononcé par saint Bernard

le 6è dimanche  après la pentecôte

nous dévoile le procédé favori employé par Bernard

pour nous aider à retenir son enseignement

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Il va nous parler des 3 jours et des 7 pains

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Ailleurs ,en commentant « le cantique »

il parlera des 3 parfums de l’épouse et des 4 parfums de l’époux

Cliquez ICI 

Cette méthode mnémotechnique sera largement reprise

 par les maitres du siècle suivant 

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La multiplication des pains

«  J’ai compassion de cette foule, car il y a déjà trois jours qu’ils sont avec moi,

 et ils n’ont rien à manger (Marc. VIII, 2).

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Il faut donc que vous marchiez trois jours entiers dans le désert,

 si vous voulez offrir un sacrifice agréable à votre Dieu;

 et il faut que vous suiviez Jésus, le Sauveur, aussi pendant trois jours,

si vous voulez vous rassasier avec les pains du miracle.

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Le premier jour

C’ est un jour de crainte, qui porte la lumière dans vos ténèbres et les dissipe,

je veux parler des ténèbres de l’âme,

C’est un jour, qui fasse luire à vos yeux les horribles supplices de,la géhenne,

où règnent les ténèbres extérieures.

C’est ordinairement par ces sortes de pensées que commence notre conversion.

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Le second jour

C’est le jour de la piété, par ce que nous respirons à la lumière des miséricordes de Dieu.

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Le troisième jour

C’est  le jour de la raison, le jour où la vérité se montre à nous,

 de telle sorte que la créature se soumet à son créateur, le serviteur à son rédempteur, sans difficulté aucune

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Faites les asseoir

 Quand nous en sommes arrivés là,

 on nous ordonne de nous asseoir pour régler la charité dans nos âmes;

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Les 7 pains

Le premier pain c’est  la parole de Dieu qui est la vie de l’homme, (Luc. IV, 4).

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Le second est celui de l’obéissance, car jésus dit

  » Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé (Joan. IV, 34).

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 » Le troisième pain, est la sainte méditation,

Le quatrième pain, c’est le don des larmes unies à la piété.

Le cinquième, c’est le travail de la pénitence.

je donne le  nom de pain au travail et aux larmes, car le Prophète a dit :

Seigneur, vous nous nourrissez d’un pain de larmes (Psal. LXXIX, 6) : « 

Le sixième pain est la douce union qui fait de nous un seul corps;

 c’est, en effet, un pain fait de grains nombreux, et dont la grâce de Dieu a été le levain.

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 Quant au septième pain, c’est le pain Eucharistique, car le Seigneur a dit:

 » Le pain que je vous donnerai, c’est ma propre chair que je dois livrer pour la vie du monde (Joan. VI, 52).

Saint Bernard :Le cantique des cantiques

9 novembre, 2013

En 1135 ,c’est un  chartreux

un dénommé Bernard Desportes

qui demande à  Saint Bernard

un commentaire  sur le « cantique des cantique »

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Bernard lui répond peu de temps après

« Je vous envoie, ainsi que je vous l’avais promis, mes sermons sur les premiers chapitres du Cantique des cantiques; lisez-les, et veuillez me dire, aussitôt que vous le pourrez, si je dois les continuer ou non (Lettre CLIV).

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12 ans durant ,Bernard va donc prêcher

régulièrement

quand il aura le temps

surtout les jours de fête

sur « le cantique des cantiques » 

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Il  priait

méditait

savourait

: « Ce n’est pas sans peine que je vais tous les jours puiser dans les ruisseaux,

 de l’Écriture pour donner à chacun selon ses besoins. »

mais  aussi il improvisait

déversant le trop plein de sa foi 

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en 1136 ,un an plus tard il avait  ecrit 24 sermons

en 1148 il prononca son  quatre-vingtième sermon au concile de  Reims

 sous la présidence du pape Eugène, quand  Gilbert de la Porrée, évêque de Poitiers,fut jugé

.**

L’a t il voulu ?

Est ce un hasard ?

avant de mourir

il termine son commentaire avec le verset

Sur ma couche la nuit, j’ai cherché (poéme 2 -3,1)

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Exégèse ,Morale ou une méditation ?

sans doute tous les 3 à la fois  

« Dans les sermons sur le Cantique des cantiques,

 il se montre aussi magnifique investigateur du sens mystique

 que remarquable édificateur du sens moral. »( Geoffroy :Vie de saint Bernard )

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Bernard fait il de l’exégèse ? Pas trop !

de la morale ? certainement !

comme saint Grégoire dans « sa morale de Job »

cliquez ICI

ou Raban Maur dans le livre de Ruth

Cliquez ICI

 

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Puis il parle d’amour de Dieu

de baisers ,de parfums

Cliquez ICI

**I

l parle aussi un peu de tout 

des évêques (sermon 25)

de la mort de son frére  Girard (sermon 26)

des belles lettres (36)

Cliquez ICI

des hérétiques  (64-65-66)

Cliquez ICI

des erreurs de Gilbert de la Porrée (80)

en fonction des préoccupations du moment 

Saint Bernard : Les 3 baisers de l’épouse ( Ct des Ct)

8 novembre, 2013

Saint Bernard pour nous aider

à mieux retenir ses homélies

et aussi par amour pour la poésie 

distingue souvent les diverses parties  de son exposé

en employant des images suggestives

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il parle des 3 parfums de l’épouse

cliquez ICI

 des deux pieds de l’époux

Cliquez ICI

des 4 parfums de l’époux

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Dans le Sermon 3 du cantique des cantiques

L’épouse dit

:  » Qu’il me baise d’un baiser de sa bouche. »

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. Néanmoins, qu’elle n’ait pas la témérité de s’élever jusqu’à la bouche de ce divin Époux  

: mais que, d’abord , saisie d’une sainte frayeur,

elle se tienne prosternée à ses pieds en disant

. «  Filles de Jérusalem, je suis noire, mais je suis belle (Cant. I, 4)

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Le baiser des pieds

prosternez-vous en terre, embrassez ses pieds,  arrosez-les de vos larmes,

 non pour les laver,

 mais pour vous laver vous-même

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Le baiser de la main

Il faut ensuite que vous baisiez sa main,

 qu’elle essuie vos impuretés,

 et qu’elle vous relève

 Malheur à moi,

s’il vient  à retirer la main dont il me soutenait,

lui sans qui je ne puis rien faire :

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dans le sermon 21 saint Bernard nous parle davantage

de cette main qui nous attire vers lui

Cliquez ICI

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Le baiser sur la bouche

. Enfin, après avoir obtenu ces deux premières grâces

avec beaucoup de prières et de larmes,

nous nous hasardons à nous élever

 jusqu’à cette bouche pleine de gloire et de majesté,

. Et par ce saint baiser nous nous unissons étroitement à lui,

 et nous devenons, par un effet de sa bonté infinie,

un même esprit avec lui.

Saint Bernard : Les deux pieds de l’époux (Sermon 6 du « Cantique »)

8 novembre, 2013

Au cours du Sermon 6.sur le  « Cantique des Cantiques » 

Bernard nous parle des deux pieds de l’époux

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Les deux pieds 

sont la miséricorde et le jugement.

 » Voyez comment la pécheresse prosternée aux pieds de Jésus ,

 dans un vif repentir,

s’entend dire :

«  Vos péchés vous sont remis (Matth. IX, 2)

**

Il fallait que la pécheresse se prosternât corporellement à ses pieds corporels

 les baisât de ses lèvres de chair,

 et qu’elle reçût ainsi le pardon de ses fautes,

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.Voyez comme Jésus marche avec ses pieds sur les eaux,

c’est-à-dire qu’il foule aux pieds, les cœurs altiers des superbes,

Il réprime les désirs déréglés des hommes charnels,

rend justes les impies, et humilie les orgueilleux

**

. Mais il faut que je m’arrête un peu sur ces pieds spirituels de Dieu, que le pénitent doit baiser,

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je crois qu’on peut donner un nom à ses pieds

L’un est la miséricorde, et l’autre la justice 

**

Peut-être bien sont-ce là les jambes de l’Époux,

dont l’Épouse parle en termes si magnifiques dans la suite,

 en les comparant, si je ne me trompe,

à des colonnes de marbre posées sur des bases d’or

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Ayez soin de n’être privé de l’un ni de l’autre pied.

 Si vous êtes vivement touché de vos péchés,

et de la crainte du jugement de Dieu,

vous avez imprimé vos lèvres sur les pas de la vérité et du jugement

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 Si vous tempérez cette crainte et cette douleur, par la vue de la divine bonté,

et par l’espérance d’en obtenir le pardon,

sachez que vous embrassez alors le pied de la miséricorde.

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 Mais il n’est pas bon de baiser l’un sans l’autre :

 parce que le souvenir du seul jugement précipite dans l’abîme du désespoir

et la pensée de la miséricorde engendre une confiance très-pernicieuse.

 

Saint Bernard : Le baiser de l’épouse et le chant des moines (Sermon 7 du « Cantique »)

8 novembre, 2013

A Cluny

Pierre le vénérable

soignait le chant  des  offices

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Bernard  au cours de son 7è sermon sur le « cantique des cantiques » écrit

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  » Qu’il me baise, dit-elle, du baiser de sa bouche

Ce baiser : c’est le chant des hymnes 

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 Psalmodiez avec goût

. De même que c’est la bouche qui savoure les viandes,

 ainsi c’est le cœur qui savoure les Psaumes.

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Mais il faut que l’âme fidèle et prudente ait soin de les broyer sous la dent de l’intelligence,

 de peur que si elle les mange par morceaux entiers,

elle ne se prive du plaisir qu’il y a à les goûter,

 plaisir si agréable, qu’il surpasse en douceur, le miel et le rayon de miel le plus doux.

  » Mon esprit est plus doux que le miel (Eccle. XXIV, 27). « 

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6. C‘est ainsi que votre âme sera dans l’abondance et les délices,

et que votre holocauste sera gras et parfait.

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Dans son premier sermon sur le « cantique des cantiques  

Bernard écrivait

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« La parole de Dieu est un breuvage fort, actif, qui pénètre les coeurs et les reins (Psal. VII, 10).

  elle est vive et efficace;

elle est plus perçante qu’une épée à deux tranchants;

elle va jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit,

 jusqu’à la moelle des os, et elle sonde les plus secrètes pensées (Heb. IV, 12).

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Césaire d’Arles donnait le même enseignement

la parole de Dieu est une nourriture , qu’il fut mâcher   

Cliquez ICI

 

 

 

Saint Bernard : Le Saint-Esprit est le baiser de Dieu (sermon 8 du « Cantique »)

8 novembre, 2013

 le baiser de Dieu

a souvent fait jaser

surtout depuis l’évangile apocryphe de saint Philippe 

qui parle du baiser donné à Marie Madeleine

cliquez ICI

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Au cours de  son huitième sermon du « cantique des cantiques » 

Saint Bernard nous donne une explication rassurante

il écrit

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Quand Saint Jean dit « Il souffla sur eux » (Joan. XX, 22), « 

Il parle de Jésus qui souffla sur les apôtres,

en disant «  Recevez le Saint-Esprit »

Ce fut le baiser du Saint Esprit 

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L’épouse ne suit pas les faibles raisonnements de la curiosité humaine,

et quand elle demande un baiser, elle  invoque le Saint-Esprit

afin que, par son moyen,

elle reçoive en même temps et le goût de la science,

et l’assaisonnement de la grâce.

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La science qui enfle, étant sans amour,

n’atteint pas la vraie connaissance

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(c’est l’enseignement des moines de saint Victor 

en opposition à l’enseignement d’Abélard )  

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Par contre le Saint Esprit comme l’abeille qui forme la cire et le miel,

a en lui-même de quoi allumer le flambeau de la science

et de quoi répandre le goût et les douceurs de la grâce. 

Saint Bernard : Les 3 parfums de l’épouse (sermon 10 et 12 du Cantique des Ct)

7 novembre, 2013

Au cours du Sermon 10  sur le Cantique des cantiques

Saint Bernard  nous parle des 3 parfums de l’Épouse

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 Il y a le parfum de la contrition

 le parfum de la dévotion 

et le parfum de  la piété.

 Le premier pique et cause une douleur.

 Le second la tempère et l’adoucit.

 la piété guérit et chasse la maladie..

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Le parfum de la contrition

 C’est le parfum de la pécheresse  qui oignit les pieds de Jésus-Christ,

 » Toute la maison, dit l’Évangéliste, fut embaumée de ce parfum (Matt. XXVI, et Joan. VII). « 

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Le parfum de la dévotion

Ce parfum n’est point un produit de notre terre

C’est un don excellent et parfait  qui  nous est communiqué par le père des lumières.

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Ce parfum est composé des bienfaits que la bonté divine a départis au genre humain.

 Heureux celui qui a soin de les recueillir, et de  rendre grâce

car le souvenir des bienfaits nous pousse à louer le bienfaiteur.

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Le  parfum de la contrition se verse sur les pieds,

le parfum de la dévotion se verse sur la tête.

C’est évidemment parfumer la tête, que de lui rendre des actions de grâces,

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Ainsi se termine le sermon 10

et c’est seulement au cours du sermon 12

que Bernard nous parle du parfum le plus odorant

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Le parfum de la piété 

est le plus excellent de tous.

car bienheureux sont ceux qui font miséricorde, parce qu’ils recevront miséricorde (Matth. V,

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.Heureux l’homme

 qui compatit volontiers aux maux des autres,

 qui est prompt à les secourir,

 qui met plutôt son bonheur à donner qu’à recevoir,

 qui pardonne facilement

et qui en toutes choses regarde les nécessités de son prochain, comme les siennes propres ?

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ce parfum de la piété

et qui se répand partout dans le corps de Jésus-Christ 

surpasse infiniment les deux premier parfum

 » Je demande la miséricorde, non des sacrifices (Matth. IX, 13). « 

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Seule l’Eglise  peut exhaler de tels parfums

« Vos mamelles sont meilleures que le vin, et elles exhalent un parfum très-délicieux (Cant. I, 1)

Qui est celui d’entre nous qui soit capable d’enivrer et d’embaumer ?

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Seul l’Église

peut trouver parmi le grand nombre de ses enfants,

de quoi enivrer,

et de quoi embaumer.

 **

Car ce qui manque en l’un,

elle le trouve en l’autre,

selon la mesure que Dieu lui a départie,

 et le bon plaisir, de l’Esprit-Saint qui distribue ses dons à chacun,

ainsi que bon lui semble.

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 L’Eglise enivre par les ministres de la parole,

qui épanchent sur la terre le vin d’une joie spirituelle,

Elle se nomme elle-même Épouse avec hardiesse et confiance,

parce qu’elle a vraiment les mamelles meilleures que le vin

qui exhalent l’odeur des parfums les plus précieux.

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