Saint Bernard : Tirez moi … que je cours (Sermon 21 du « Cantique »)
7 novembre, 2013Au cours du sermon 21 sur le « cantique des cantique » ,Saint Bernard commente le verset
« Tirez-moi après vous; nous courrons dans l’odeur de vos parfums (1,4)
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Car l’épouse a principalement besoin de secours,
pour renoncer à soi-même, porter sa croix, et suivre Jésus-Christ.
L’Épouse a besoin, d’être tirée, et elle ne peut l’être que par celui qui dit:
«Vous ne pouvez rien faire sans moi (Joan. XV, 5). »
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Elle prie qu’on la tire, « parce que personne ne vient à vous, si votre Père ne le tire (Joan. IX, 44).
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Lors donc que vous vous sentez tombé dans l’engourdissement,
la tiédeur ou l’ennui, n’entrez pas pour cela en défiance,
et ne quittez pas vos exercices spirituels;
mais cherchez la main de celui qui peut vous assister,
conjurez-le, à l’exemple de l’Épouse, de vous tirer après lui,
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le Fils unique de Dieu a dit lui-même,
«que s’il était élevé de la terre, il tirerait tout à soi (Joan. XII, 32), »
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Je puis donc, moi aussi, dire hardiment, que si je suis élevé de la terre, je tirerai tout à moi.
Car il n’y a pas de témérité, mes frères, à me servir des paroles de celui dont j’ai l’honneur de porter la ressemblance.
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Lorsqu’elle prie qu’on la tire, l’épouse fait voir qu’elle manque de la force
; et d’un autre côté, elle montre que si elle se sent faible
elle ne perd pas pour cela toute espérance.
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Faut-il s’étonner, qu’elle ait besoin d’être tirée,
quand elle court après un géant,
et tâche d’atteindre celui qui saute dans les montagnes, et passe par dessus les collines?
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Tirez Moi
Je suis lasse, dit-elle, je tombe en défaillance, ne m’abandonnez point,
Tirez-moi après vous,
de peur que je ne commence à aller après d’autres amants comme une vagabonde,
Tirez-moi après vous,
parce qu’il vaut mieux que vous me fassiez une sorte de violence en m’effrayant par des menaces.
Tirez-moi en quelque sorte malgré moi,
afin qu’ensuite je vous suive volontairement.
Tirez moi .
Je suis engourdie, faites-moi courir.
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Courrons
Il arrivera un temps où je n’aurai plus besoin que personne me tire,
parce que nous courrons vite et de nous-mêmes.
Je ne courrai pas seule, quoique je demande seule à être tirée.
Les jeunes filles courront aussi avec moi.
Nous courrons également,
nous courrons ensemble;
moi excitée par l’odeur de vos parfums,
et elles par mon exemple et mes exhortations;
ainsi nous courrons toutes dans l’odeur de vos parfums.
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Bernard se demande alors
Pourquoi donc l’épouse a d’abord prié pour elle seule
en disant « tirez moi »
et qu’ensuite elle a parlé au pluriel en disant
« Nous courrons? »
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C’est sans doute parce que l’épouse n’est pas une âme
comme on aurait pu le penser quand il a dit
quand il dit « ne quittez pas vos exercices spirituels »
mais l’épouse est l’église
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Nous courrons, nous courrons,, mais ce sera dans l’odeur de vos parfums,
non pas dans la confiance de nos propres mérites.
Nous n’avons pas la présomption de croire que nous courrons dans la grandeur de nos forces,
mais dans le nombre infini de vos miséricordes.
Que cette miséricorde se retourne vers nous, et nous courrons.
nous ne courrons jamais, si nous ne sentons l’odeur de vos parfums :
