Ludolphe le chartreux :Ne pas juger (Mtt 7,1-6)

En commentant le sermon sur la montagne (Mtt 7,1-6)

dans « la grande vie de Jésus Christ » 

Ludolphe le chartreux écrit

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 Ne jugez pas votre prochain .

Car  ne voyant que l’acte extérieur,

 nous ne pouvons pas toujours juger d’une manière certaine

 si l’acte accompli par votre prochain

 est fait avec une intention pure ou dans un but coupable.

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On peut  juger le prochain de différentes manières :

d’après l’évidence même du fait, 

ou  d’après des marques incertaines, des indications douteuses,

Dans ce dernier cas  si vous infligez une punition

au coupable supposé, comme si la faute était certaine

vous êtes gravement coupable

 parce que vous blessez tout à la fois la charité et la justice.

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Les méchants interprètent en mal presque tout ce qu’ils voient ou entendent,

 tandis que les bons le prennent en bien et profitent de tout,

parce qu’ils voient en toutes choses

l’action salutaire ou la juste permission de Dieu.

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Il faut éviter les jugements téméraires :

parce que nous ne connaissons pasdans quelle intention a été faite la chose

 qui nous paraît blâmable (St Augustin)

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« Nous ne devons jamais censurer trop sévèrement les fautes des autres,

 ni les en reprendre avec aigreur,

mais plutôt les traiter avec bonté,

 en les aidant par nos conseils à n’en plus commettre à l’avenir.(St Chrysostome)

Et plus loin, le même saint Docteur ajoute :

 Quand bien même nous n’aurions commis aucun autre péché,

 celui de jugement téméraire suffirait seul pour nous rendre dignes des peines éternelles.

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Pourquoi apercevez-vous dans l’œil de votre frère,

 c’est-à-dire dans son intention et dans sa conscience,

 une paille, c’est-à-dire le péché même le plus léger,

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Apprenez à mieux vous connaître quede connaître les autres

Quand vous aurez ainsi purifié votre œil, c’est-à-dire votre conscience,

 vous y verrez mieux pour arracher la paille qui est dans l’œil de votre frère,

 

« Flatter ses propres défauts et blâmer ceux du prochain,

 c’est là un vice dont peu de Chrétiens sont exempts. »(Saint Hilaire)

Ludolphe le chartreux : Ne vous faites pas de trésor sur la terre (Mtt 6,19)

En commentant le sermon sur la montagne (Mtt 6,19-34)

dans « la grande vie de Jésus Christ » 

Ludolphe le chartreux écrit

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L’or et l’argent ça rouille

Les vers et les mites dévorent

les voleurs volent

Comment mettre sa confiance en de tels biens ?

qui pourrissent et qui rouillent

c’est vain !

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Le meilleur moyen de thésauriser consiste donc

 à employer les biens temporels et passagers en bonnes œuvres,

 afin de les changer ainsi en biens spirituels et éternels

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Pèlerins ou esclaves

Les justes, dit saint Grégoire (lib. 12 Moral)

s’inquiètent peu de bâtir et de thésauriser en ce monde

parce qu’ils sont ici comme des voyageurs et des étrangers ;

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« Celui qui met son trésor

en ce monde, dit saint Chrysostôme (Hom. 15, oper. imp.),

n’a rien à espérer dans le ciel; pourquoi donc élèverait-il ses regards vers ke haut

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Là où est ton trésor ,

là est ton cœur   

Votre cœur attaché aux choses inférieures

sera réduit à une servitude dégradante ;

votre état sera même pire que celui d’un prisonnier ;

de libre que vous étiez, vous deviendrez esclave

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Lorsque les païens  voient des Chrétiens se construire de magnifiques habitations,

 se procurer des bains et des jardins agréables,

 ils ne peuvent s’imaginer que de tels hommes

 espèrent une vie meilleure

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La banque des pauvres

la meilleure façon de garder son trésor

consiste à le donner aux pauvres

Ils sauront bien transporter

votre argent en un lieu sûr, où il vous sera conservé intact.

en forme de mérite dans le ciel

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 Amassez-vous ainsi dans le ciel un trésor qui ne s’épuise jamais,

car l’aumône produit et augmente dans le ciel le trésor de nos mérites  

Ludolphe le chartreux : Ne Vous faites pas tant de soucis (Mtt 6,24 )

En commentant le sermon sur la montagne (Mtt 6,24)

dans « la grande vie de Jésus Christ » 

Ludolphe le chartreux écrit

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Jésus nous dit

: Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie,

 au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements

Il ne dit pas: Vous ne travaillerez point, vous ne chercherez point

votre nourriture et votre vêtement ;

mais il dit :

Vous ne serez point inquiets à ce sujet,

mais parce que nous sommes condamnés à gagner notre pain à la sueur de notre front,

 nous devons travailler, mais sans nous inquiéter.

**

Nous pouvons ici, dans un sens spirituel, comprendre parla nourriture la gourmandise,

 par le vêtement la vaine gloire,

et par l’une et l’autre l’avarice,

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Dieu nous a donné le corps et la vie,

 il nous donnera donc aussi le vêtement et la nourriture

**

Saint Jérôme dit (In cap. vi Matth.),

« quelle soie, quelle pourpre,

quelle teinture pourraient supporter la comparaison avec les fleurs des champs ?

 Qui pourrait imiter le rouge pur de la rose ou la blancheur du lys?

 Quelle couleur de pourpre pourrait surpasser celle de la violette ?

 Que les yeux jugent ici ce que les paroles ne sauraient exprimer. »

**

Nous pouvons donc entendre par les oiseaux du ciel les hommes contemplatifs ;

 ils ne sèment point, ils ne moissonnent point, ils n’entassent point

 c’est-à-dire qu’ils ne s’ingèrent point dans les affaires et dans les embarras du siècle;

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Se confier dans la créature, c’est se méfier du Créateur.

« Que jamais, dit saint Anselme,l’appréhension d’une stérilité future,

 ou la crainte d’unedisette à venir ne vous trouble, ni ne vous effraie ;

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Remarquons que quelquefois Dieu nous laisse exposés à des privations relativement aux choses nécessaires à la vie,

 soit  pour nous châtier de nos fautes

soit pour nous exercer à la patience

soit pour nous faire comprendre qu’ils ne sont pas dûs ,mais donnés

Ludolphe le chartreux : La lampe du corps c’et l’œil (Mtt6,22)

En commentant le sermon sur la montagne (Mtt 6,19-34)

dans « la grande vie de Jésus Christ » 

Ludolphe le chartreux écrit

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l’œil

l’œil spirituel, c’est l’intention,

qui doit régir tout le corps moral de nos actions

et diriger chacune d’elles vers le but qui lui est propre.

C’est pourquoi Jésus-Christ ajoute :

Si votre œil est simple et net, tout voire corps sera éclairé;

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Si votre intention est pure et droite, sans dissimulation et sans erreur,

 l’ensemble de toutes vos actions sera bon et méritoire,

 lors même que les hommes n’en jugeraient pas ainsi,

**

Si votre intention est perverse,

vos actions seront viciées 

quand bien même, elle paraitront bonnes aux yeux des hommes

**

Que chacun de vous considère,

non pas ce qu’il fait,

 mais avec quel esprit il agit,

 et que son examen porte spécialement sur la pureté de l’intention,

 sans laquelle es œuvres n’ont aucune valeur.

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non-seulement votre œuvre

sera lumineuse, quel qu’en soit le succès,

 mais vous-même

serez illuminé

Ludolphe le chartreux : Le Notre Père

En commentant le sermon sur la montagne (Mtt 6,7-15)

dans « la grande vie de Jésus Christ » 

Ludorph le chartreux écrit

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Nous devons prier Dieu

 non pour l’instruire ,

mais pour nous rendre plus familier avec lui

pour nous humilier, nous rappeler de nos péchés

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Dieu est,, notre Père, sous trois rapports,

 selon les trois sortes d’existences que nous avons reçues de lui ;

à savoir, celles de la nature, de la grâce et de la gloire.

 Il nous a donné l’existence de la nature par la création,

celle de la grâce par la restauration ou rédemption,

 et celle de la gloire par la participation à son royaume.

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En retour de cette faveur incomparable,

nous devons agir et vivre comme enfants de Dieu,

 afin de soutenir par une conduite toute spirituelle,

le titre illustre que nous portons ;

**

le Notre Père

Que votre nom soit sanctifié ;

que votre nom qui est toujours en lui-même saint et vénérable

 soit glorifié et honoré  dans notre cœur

 par la foi et l’amour,

 dans notre bouche par la louange et la prédication,

 dans notre conduite par les bonnes œuvres

**….

 Sanctifier le nom de Dieu,

 c’est donc non pas le rendre saint en lui-même,

 mais le manifester comme saint en nous mêmes :

Que nous fassions briller dans notre vie le

nom du Père dont nous sommes les enfants

**

Que votre règne arrive,

celui de la grâce, par lequel vous régnez

chaque jour dans les âmes des Saints.

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Donne nous aujourd’hui notre pain quotidien,

c’est-à-dire notre pain spirituel, à savoir les préceptes divins

que nous devons chaque jour méditer et accomplir :

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Pardonne nous ..

« Si nous pensions,dit saint Grégoire,

 qu’en pardonnant aux autres leurs offenses,

 ce n’est pas à eux, mais à nous, que nous faisons du bien,

 nous ne tarderions pas à rejeter le poison de la colère

….. Alors dit saint Augustin ,

 ce n’est pas contre votre frère qu’il faut vous irriter,

 c’est plutôt contre la colère qu’il faut vous déchaîner,

 et diriger toutes vos attaques ;

 car il vaut mieux triompher de cette passion que

d’emporter une ville d’assaut.

Ludolphe le chartreux :Aimez vos ennemis (Mtt 5,44)

En ce temps là,Jésus gravit la montagne

il s’assit et dit

 

Aimez Vos ennemis  

Aimez de cœur vos ennemis,

 c’est-à-dire les hommes et non leurs vices,

 la nature et non la faute ;

parce que, selon Saint Augustin,

 nous devons affectionner les hommes et détester leurs erreurs.

 Nous devons aimer nos ennemis,

 en leur désirant les biens de la grâce et de la gloire

dont l’homme ne peut faire un mauvais usage.

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Un amour divin

Un tel amour est sublime 

digne d’un « Fils du père »

L’amour des ennemis est plus méritoire que l’amour des amis ;

Si vous aimez que vos amis quelle récompense méritez vous ?

les publicains n’en font ils pas autant ?

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Il est plus difficile, parce qu’il requiert un plus grand effort de bonne volonté ;

il est plus – pur, parce qu’il n’est point produit par l’inclination de la nature

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Aimer ceux qui nous aiment est un acte de la nature,

aimer ceux qui ne nous aiment pas est un effet de la grâce

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Si non !

on a rien compris à l’évangile 

De quel châtiment ne nous rendons-nous pas dignes

,nous qui, devant régler notre vie sur la ressemblance de Dieu,

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Ne devons-nous pas pleurer et gémir de voir que, par rapport à l’amour du prochain,

nous ne sommes pas meilleurs que les publicains et les Gentils ?

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Bien loin d’aimer nos ennemis,

souvent,nous ne payons pas de retour ceux qui nous aiment,

 et nous allons même jusqu’à les haïr

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Aimer en Eglise

On attaque l’’église  par la haine ,l’outrage et la persécution

et l’église se défend par l’amour ,la prière et  la bienfaisance

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Les véritables blessures de l’ennemi

Rappelons-nous les paroles

suivantes de saint Chrysostôme (Hom. 28, in Matth.):

«Nous ne sommes pas tant blessés par nos ennemis

 lorsqu’ils nous causent des injures,

 que quand notre patience vaincue par leur malice

 renonce à ses sentiments habituels de bonté.

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 Ne haïssez donc pas celui qui vous injurie,

aimez-le plutôt parce qu’il vous fournit l’occasion d’acquérir des biens abondants et le moyen

d’arriver aux suprêmes honneurs. 

Jean de la Croix : Un Mystique obscur ou un réaliste clair

On se méfie

de Jean de la Croix

c’est  un mystique

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Il doit écrire pour les saints  

il doit être illisible ou nébuleux

 comme maitre Eckart

Il doit planer

Il doit être bizarre

comme les voyants

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Vous pensez !

Il écrit sur la nuit des sens

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ou la nuit obscure

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cela ne doit pas être très clair !

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Et puis…

Il commence ses livres avec des poèmes

qui effectivement sont très  obscurs

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Un bon maître

Eh bien non !

Il est tout a fait clair

lumineux

facile à lire

réaliste

Il ne raffole pas des visions

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Psychanalyste ?

Mieux qu’un psychanalyste

qui ,eux, sont souvent très obscurs

il connait le cœur des hommes

il sait avec des mots tout simples

nous parler des phantasmes de la mémoire

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ou des faiblesses de notre volonté

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Il plane pas !

Il a les pieds sur terre

et se trouve être ainsi,

 un excellent maitre spirituel

pour qui que ce soit

saint  ou pas saint

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Il est génial !

surtout pour les pas saints

 

Jean de la Croix : Pour s’unir à Dieu, il faut passer par la nuit obscure

Jean de la croix dans « la montée du carmel ( livre 1,4) écrit 

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Il est nécessaire que l’âme qui tend à l’union divine passe par la nuit obscure,

c’est-à-dire par la mortification des passions

et par le renoncement des plaisirs que les créatures peuvent nous faire goûter

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L’attachement aux créatures nous avilit

Il faut savoir que l’attachement de l’âme aux créatures la rend semblable aux créatures mêmes,

 et que plus cet attachement est grand, plus cette ressemblance est parfaite.

…C’est pourquoi celui qui s’attache de la sorte à la créature est aussi vil qu’elle;

Il est même en quelque façon plus abaissé, puisque l’amour le rend inférieur à l’objet aimé,

ou plutôt le fait l’esclave de ce qu’il aime.

Il suit de là que, quand l’âme s’unit par amour à quelque autre chose qu’à Dieu,

elle ne saurait ni parvenir à une parfaite union avec le Créateur, ni se transformer en lui.

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Nous pouvons donc inférer de là que les créatures, considérées de cette sorte, ne sont rien,

 et que l’amour qui nous unit à elles nous réduit à quelque chose de moindre que le rien,

 puisque c’est un obstacle à notre union avec Dieu, et une privation de notre transformation en lui;

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La grandeur de Dieu

Si on compare  toute la bonté des créatures avec la bonté infinie de Dieu,

on constate qu’il n’y a que Dieu qui soit bon 

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Toute la sagesse du monde, comparée avec la sagesse de Dieu, n’est qu’ignorance,

 parce que, comme saint Paul l’écrit , la sagesse de ce monde est folie devant Dieu .(I Cor., III, 19)

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Toute la domination et toute la liberté des hommes,

si on en fait comparaison avec le domaine et la liberté de Dieu,

ne sont qu’une véritable sujétion et qu’une radieuse captivité d’esprit;

de sorte que celui qui court après les dignités, les honneurs,

les prééminences et la liberté de ses passions déréglées,

s’assujettit davantage .

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Toutes les richesses créées et tontes leurs gloires,

 si on en fait comparaison avec les richesses et la gloire de Dieu,

 ne sont que pauvreté et confusion;

de sorte que l’âme qui les aime et les désire tombe dans une extrême indigence

et dans la dernière ignominie devant Dieu.

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Oh ! si les hommes spirituels comprenaient bien quels trésors et quels fruits de l’esprit divin ils perdent,

parce qu’ils ne détachent pas leur amour des bagatelles de la terre ;

s’ils savaient qu’en se privant du plaisir des créatures, ils goûteraient toutes sortes de douceurs,

ne rejetteraient-ils pas toutes les consolations du monde?

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Puisque rien ne peut être comparé avec Dieu,

l’âme lui fait une horrible injure quand elle aime quelque autre chose que lui.

Que serait-ce donc si elle aimait quelque créature plus que Dieu même?

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Guigues le chartreux

Au 12 é siècle, Guigues disait la même chose

 Le comble de l’impiété des hommes

Ils délaissent ce qui est meilleur qu’eux-mêmes : Dieu

et ils aspirent à ce qui est plus vils qu’eux même : les objets temporels

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Libermann

Au 19é siècle Libermann dira la même chose

Dieu c’est tout l’homme n’est rien

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La « nuit des sens » et la vieillesse selon Jean de la Croix : Avis aux personnes agées

Passion 

Jean de la croix ne semble pas avoir souffert de longues maladies

Il n’a pas connu les souffrances de la vieillesse

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Quand il parle de « la nuit des sens »

dans son célèbre livre « la montée du carmel »

il s’adresse avant tout

non à des vieux,

non à des malades

mais à des hommes et des femmes

qui veulent se détacher du monde

et se libérer de leur passions

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Gémissements

Pourtant ,les conseils que donnent Jean de la Croix sont parfaitement valables

pour les grands malades ou les personnes âgées   qui souffrent de multiples maux

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Il suffit de remplacer dans « la montée du carmel »

le terme « passion » par « lamentation ou gémissement »

ou encore par « les souffrances non assumées »

Il est vrai que  passion vient de patior « souffrir »

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La montée du carmel

Les gémissements  fatiguent le malade  (livre 1,6ss)

Les passions (les souffrances non assumées ) fatiguent l’âme,

parce que l’âme ressent beaucoup de fatigue à chercher de quoi  (adoucir ses souffrances )

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Comme celui qui a la fièvre chaude  brûle d’une soif qui augmente à chaque moment,

de même l’âme ne jouit d’aucune tranquillité et sent toujours de l’inquiétude,

 jusqu’à ce qu’elle ait apaisé les mouvements de (revolte) qui la tyrannisent.

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On peut dire encore que  ces (gémisssements) ont un rapport avec: le feu.

Comme le feu s’augmente à proportion qu’on y met du bois,

de même la souffrance s’enflamme à mesure qu’on lui donne de quoi se nourrir.

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Les gémissements affligent le malade  (Livre 1,7)

Car le feu des chagrins et des tourments s’allume dans les gémissements

 et excite dans l’âme des douleurs insupportables.

L’âme tombe dans le malheur, à force de gémir

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C’est pourquoi Notre-Seigneur nous exhorte à aller a lui lorsque nous sommes accablés de nos peines

il nous promet de nous soulager et de remettre notre Ame dans la paix

Matth., XI, 28 – Psal., XXXVII, 5).

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Les gémissements  obscurcissent l’esprit du malade (Livre 1,8)

Comme les exhalaisons et les vapeurs de la terre obscurcissent l’air en arrêtant les rayons du soleil,

..de même les gémissements couvrent l’âme de ténèbres si grossières,

 que ni les rayons du soleil naturel,

 qui est la raison humaine,

ni les lumières de la sagesse divine,

ne peuvent la pénétrer et l’éclairer.

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Quand l’entendement est obscurci,

la volonté devient languissante

et la mémoire s’affaiblit tellement,

que l’âme ne fait plus ses opérations avec facilité ;

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Si esprit ne reçoit plus les lumières de la sagesse divine,

sa volonté ne conçoit plus d’amour pour Dieu;

sa mémoire ne retient plus les grandeurs et les bienfaits de Notre-Seigneur.

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Oh ! si les hommes savaient de quel trésor de lumières divines

ils se privent en gémissant

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Qui eût jamais osé dire qu’un homme aussi sage que Salomon

eût été frappé d’un si grand aveuglement d’esprit,,

qu’il érigeât en sa vieillesse des autels aux idoles,

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Nous nous trompons  grossièrement

quand nous prenons  si souvent le mal pour le bien, et le bien pour le mal

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Les gémissements  souillent le malade (Livre 1,9)

Ce n’est pas beau de gémir !

 

l’âme est toute remplie d’ordures en s’abandonnant à ses gemissements

comme la boue qu’on mêle avec de l’eau claire la trouble,

et comme la suie qu’on jette sur un beau visage le défigure,

 

Jérémie se représentait la beauté de l’âme et ensuite sa laideur,

 lorsqu’il disait dans ses Lamentations que ses cheveux étaient plus blancs que la neige,plus nets que le lait, plus vermeils que l’ivoire, plus beaux que les saphirs ;

 mais que son visage est devenu plus noir que le charbon, et que quand elle paraît en public, on ne la reconnaît plus (Thren., IV, 7, 8).

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NB  :Pas fier pour un général ,De Gaulle a dit :

la vieillesse est un naufrage 

Jean de la Croix semble dire :

La vieillesse est un combat 

Avec la foi ,on en sort doublement  vainqueur 

 d’abord ici bas ,et ensuite dans l’au delà 

Jean de la croix : Mieux vaut « la nuit des sens » que la nuit des vices

Jean de la Croix est réaliste

Il ne cherche pas l’ascèse pour l’ascèse

Il cherche le bonheur

or ce  bonheur est en Dieu  

quand on ne recherche que sa volonté

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Les passions mauvaises

nous éloignent de ce bonheur 

Jean écrit dans la « montée du carmel » (livre 1,10-12)

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La nuit des sens

Il faut suivre le conseil de Jésus-Christ, qui nous avertit de ceindre nos reins (Luc, XII), c’est-à-dire nos passions,

de peur que, comme des sangsues, elles ne nous sucent tout le sang (Prov. CXX, 15.),

 **

Mais, parce que plusieurs n’exercent pas cette mortification,

 c’est une chose digne de compassion de voir combien les passions qui dominent dans leur âme

la rendent misérable, odieuse à elle même, désagréable au prochain, négligente dans le service de Dieu

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Les passions abattent l’âme et la jettent dans l’impuissance de marcher vers la  vertu et de la goûter.

Plusieurs personnes sont exposées à ce malheur, faute de vaincre leurs passions.

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La vertu produit  dans l’âme

 la pureté, la lumière, la paix, la douceur, la consolation, la force, la ferveur,

L’appétit déréglé  produit dans l’âme

des taches, des tourments, des ténèbres, la faiblesse et la froideur.

et quoique le plaisir que goûte la nature corrompue empêche qu’on ne sente tous ces maux,

néanmoins on s’en aperçoit ensuite

par l’amertume et le chagrin que leurs mauvais effets répandent dans l’âme.

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Il est vrai que quelques-uns sont si aveugles et si insensibles en ce temps-là,

 qu’ils ne voient et ne sentent pas leurs désordres.