Archive pour la catégorie 'Les moines'

Palladius parcourt les déserts pour connaître la vie des moines

29 novembre, 2011

Palladius désireux de connaître la vie des moines

entreprend en 388 un voyage

d’abord à Alexandrie, où il resta 3 ans dans les couvents disséminés autour de la ville

puis un année dans le désert de Nitrie

et enfin 9 ans dans le désert des cellules

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De retour en Bithynie il est élu évêque à 36 ans

mais il garde la nostalgie des « amis de Dieu »

et partit vers
la Thébaïde  ou il habita 4 ans

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en 420 il consigne ses souvenirs

dans un livre dédié à Lausus ,le chambellan de Théodose 2

D’où le nom donné à cet écrit : « l’histoire lausiaque »

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ayant en circulant parcouru beaucoup de villes et un très grand nombre de villages, toutes les grottes  des moines du désert, dans un voyage à pied, avec un dessein de piété envers Dieu, en toute exactitude, j’ai décrit ce que j’ai visité moi-même   

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. Mais avant effectué une marche de trente jours et de deux fois autant, après avoir en quelque sorte, en présence de Dieu, parcouru dans un trajet à pied toute la terre des Romains, je me suis accommodé des mauvaises conditions du voyage, en vue de rencontrer un homme aimant Dieu, afin de gagner ce que je n’avais pas. 

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Car ce qui est recherché, ce n’est pas le lieu où ils ont habité, mais le sens de leur plan de vie. 

 

La montagne de Nitrie

 

  Donc après m’être trouvé et avoir passé trois ans dans les monastères autour d’Alexandrie, avec des hommes excellents et très fervents, environ deux mille, m’en étant retourné de là, je vins à la montagne de Nitrie   

là ou vécut Evagre

et où passèrent également Rufin et Mélanie

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La Thébaïde

 

  Tabennisi est un endroit dans
la Thébaïde ainsi appelé, où un certain Pakhôme exista, homme, entre ceux qui ont vécu dans la droite voie, tel qu’il fut jugé digne et de prédictions et de visions angéliques. Il fut extrêmement rempli d’humanité et de fraternité 

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Ceux d’Antinoé  

 

  Ayant séjourné quatre ans à Antinoé de Thébaïde, pendant un temps aussi long, j’ai pris également connaissance des monastères de là. En effet, autour de la ville sont établis douze cents hommes environ, vivant de leurs mains et pratiquant l’ascétisme d’une façon éminente. Parmi eux sont aussi des anachorètes qui se sont enfermés eux-mêmes dans les grottes des rochers. 

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Dans cette ville d’Antinoé il y a douze monastères de femmes 

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Le monde des moines

 

 

Au cours de ce récit de Palladius  

on a l’impression que  tous les moines se connaissent

Antoine, Pacôme ,Mélanie ,Rufin ,Evagre

forment au moins virtuellement une véritable communauté

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Ce bienheureux Isidore, qui s’est rencontré avec Antoine le bienheureux, 

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Parmi eux également il y a Didyme l’écrivain, celui qui devint privé de ses yeux. Avec lui, j’ai eu quatre rencontres 

 

Amoun et les moines de Nitrie, des ermites presque cénobites

29 novembre, 2011

1) Amoun le Nitriote 

fut une contemporain de saint Antoine qui rassembla des ermites à

Nitrie légèrement au sud d’Alexandrie  vers 325

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Palladius raconte dans son « histoire Lausiaque » que Amoun 

ayant été marié de force

avait dit à sa femme le soir des noces

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  « Demeurons dans la même maison, mais dans des lits différents. » Ayant donc vécu dix-huit ans avec elle dans la même maison, pendant chaque jour il vaquait au jardin et à la plantation de baumiers; car il était fabricant de baume. 

 Donc, entrant le soir dans la maison, il faisait des prières et mangeait avec elle. Et ayant fait de nouveau une prière pour la nuit, il sortait. 

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Quelques années plus tard ils se séparent d’un commun accord

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Et s’en étant allé, il atteignit le plus intérieur de la montagne de Nitrie; car alors il n’y avait encore pas de monastères. Puis il se fait deux voûtes pour cellules. Et ayant vécu vingt-deux autres années dans la solitude, il finit ses jours ou plutôt il s’endormit; il voyait deux fois l’an la bienheureuse sa compagne.

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2) L’hospitalité des moines de Nitrie  

Ces ermites ne vivent pas encore en communauté

mais quand même ! 

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 je vins à la montagne de Nitrie. 

. Sur cette montagne habitent environ cinq mille hommes ayant des genres de vie différents, chacun comme il peut et comme il veut, 

de sorte qu’il est permis de demeurer seul, 

 ou à deux, ou davantage. 

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Donc ces moines ne sont pas encore des cénobites

Il n’y a pas de règlements  comme chez Pacôme

mais une grande solidarité

Les moines étaient loin d’être des asociaux

comme le leur reprochera l’empereur Julien l’apostat  

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 Sur cette montagne, il y a sept boulangeries, 

servant à la fois à ceux-là et aux anachorètes du grand désert qui sont six cents hommes.

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A l’église est attenante une hôtellerie, dans laquelle on accueille l’étranger … 

Sur cette montagne également vivent des médecins et des pâtissiers. 

D’autres  façonnent de leurs mains du linge 

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Quant à l’église, on l’occupe seulement le samedi et le dimanche. 

Huit prêtres desservent cette église 

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Beaucoup de vieillards parmi eux 

furent contemporains du bienheureux Antoine. 

D’autres disaient également avoir connu Pacôme, homme ayant don de prophétie et archimandrite de trois mille hommes 

Saint Pacôme(292-348) d’après Palladius dans « l’histoire lausiaque »

29 novembre, 2011

Pacôme

est généralement considéré comme le fondateur du cénobitisme,

c’est-à-dire de la vie religieuse vécue en commun.

dans
la Thébaïde

située prés de Louxor en Egypte

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Voici ce qu’en dit Palladius

 dans l’histoire lausiaque

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1) L’homme

Pacôme n’a rien à voir avec les athlètes du désert

connus pour leurs austérités inhumaines

au contraire

« Il fut extrêmement rempli d’humanité et de fraternité.: 

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2) Règlement 

 

Il rédigea pour les moines

un règlement profondément humain

et dans un certain sens très moderne 

 

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Palladius  s’est cru obligé quand même

d’insister sur l’origine divine de ce règlement

et de le comparer aux commandements de Moïse

rédigés sur des pierres 

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 Or comme il était assis dans sa grotte, un ange lui apparut et lui dit : » Les choses qui te regardent, tu les as accomplies parfaitement. Donc il est superflu que tu restes fixé dans cette grotte. Allons, étant sorti, rassemble tous les jeunes moines et habite avec eux, et d’après le plan que je te donne, alors impose-leur des lois. » Et il lui remit une tablette d’airain sur laquelle avait été inscrit ceci : 

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«  -Tu permettras à chacun d’après sa force de manger et de boire. 

    -Puis fais des cellas différentes dans l’enceinte et qu’ils habitent trois par cella. 

    -Qu’ils dorment non pas étendus de tout leur long, mais que s’étant fabriqué des sièges faciles à construire, un peu renversés en arrière, et y ayant placé leurs couvertures, ils dorment assis… 

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L’important est avant tout la vie de prière

. Et il leur prescrivit la règle de faire pendant tout le jour douze prières et douze au lucernaire, et douze dans les vigiles nocturnes, et trois à l’heure de none. Mais quand tout le monde est sur le point de manger, il ht une règle de chanter un psaume avant chaque prière. 

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Ces prières  sont peu nombreuses, pour assurer d’avance que même les petits viennent à bout de l’office de règle, sans être affligés. 

Quant aux parfaits, ils n’ont pas besoin de réglementation; car, à part eux, dans leurs cellules, il est de fait qu’ils consacrent à la contemplation de Dieu leur vie entière. 

 

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3) Importance de ces nouveaux monastères

, il y a beaucoup de monastères de ce genre et  qui s’étendent à sept mille hommes 

.le premier, celui de Pakhôme où lui-même habitait,  a treize cents hommes. 

et il existe d’autres monastères de deux cents et de trois cents. 

 

Dans un  monastère, j’ai vu quinze tailleurs, sept forgerons, quatre charpentiers, douze chameliers, quinze foulons.] 

Or ils travaillent de tout métier, et avec leur superflu ils entretiennent aussi les monastères des femmes et des prisons. 

 ceux qui sont de service s’étant levés,  vont les uns à la cuisine, les autres aux tables. 

Donc ils dressent celles-ci jusqu’à l’heure voulue, les ayant garnies, ayant mis sur la table des pains, des sénevés des champs, des olives confites, des fromages de vaches, 

 

Alors il en est qui vont manger à la sixième heure, d’autres à la septième, d’autres à la huitième, d’autres à la neuvième, d’autres à la onzième, d’autres le soir avancé, d’autres au bout de deux jours…. 

 

Pareillement aussi étaient leurs travaux : l’un travaille à la terre en labourant, un autre au jardin, un autre à la forge, un autre à la boulangerie, un autre à l’atelier de charpentier, un autre à celui de foulon, un autre en tressant les grandes corbeilles, un autre à la tannerie, un autre à l’atelier de cordonnerie, un autre à la calligraphie, un autre en tressant les petits paniers.

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Ils apprennent par cœur toutes les Ecritures

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Ces hommes vivaient ensemble dans une profonde charité

C’était vraiment l’évangile  vécu

alors que dans les villes

en même temps

les évêques ne cessaient de se réunir en concile

pour se disputer au sujet de la divinité de Jésus

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Les moines de Pacôme

témoignaient de leur foi en l’amour de Dieu

en imitant  les premiers chrétiens décrits dans les actes des apôtres

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« Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun.

Ils étaient chaque jour tous ensembles assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. (Actes 2 43….)

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Malheureusement souvent ce témoignage est méconnu

on a retenu de la vie des moines du désert

que leurs exploits et leurs excentricités

Evagre le Pontique (346-399) selon Palladius

28 novembre, 2011

Evagre

encore un moine

à l’époque de saint Antoine

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Il était un enfant de la bonne société

son père était évêque

et il était cultivé

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Il était un peu comme le jeune homme riche de l’évangile

et avait un bel avenir

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«  un homme s’approcha, et dit à Jésus: Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle? 

Et Jésus répondit: Tu ne tueras point; tu ne commettras point d’adultère; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage; honore ton père et ta mère; 

et: tu aimeras ton prochain comme toi-même. 

Le jeune homme lui dit: J’ai observé toutes ces choses; que me manque-t-il encore? 

Jésus lui dit: Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. 

Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s’en alla tout triste; car il avait de grands biens. 

(Mtt 19,16ss) » 

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Evagre allait il répondre à l’appel du seigneur ?

Voici le récit de Palladius dans son « histoire Lausiaque »

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Par son origine il était du Pont, , fils d’un chorévêque. 

Il fut promu lecteur par le saint Basile, 

Grégoire de Nazianze, évêque, lui impose les mains comme diacre. 

 Au grand synode de Constantinople, il brille comme étant très bon dialecticien contre toutes les hérésies. 

Et dans la grande ville il était florissant, mettant la fougue de la jeunesse dans ses paroles contre chaque hérésie. 

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Nous assistons 

à toutes les hésitations et tentations

de tous les jeunes

qui veulent davantage se consacrer 

à une vie plus religieuse

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Or il arriva que fort honoré par la ville entière, il fui empêtré par le fantôme d’une scéne  féminine, ainsi qu’il nous le raconta plus tard. 

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Il s’en va à Jérusalem. Et là il est accueilli par la bienheureuse Mélanie de Rome. 

Puis le diable lui ayant desséché de nouveau le cœur , comme il était jeune et plein de sève pour son âge, il lui vint quelque doute et il eut de l’hésitation 

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C’est alors que Mélanie lui conseille de partir dans le désert  .

 il part, et s’expatrie vers la montagne de Nitrie en Egypte 

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en quinze ans, ayant purifié au suprême degré son esprit, 

il fut jugé digne du don de science, de sagesse et de discernement des esprits. Il compose donc trois livres sacrés pour moines, les Antirrhetica, (Réfutation) 

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l’Antirrhetica est un recueil de sentences, contre les  péchés capitaux.

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ce qui prouve encore une fois que les moines

étaient loin d’être tous des analphabètes asociaux

comme le déclarait Julien l’empereur apostat

Mélanie une femme extrêmement riche qui donna tous ses biens

28 novembre, 2011

C’est au cours du 4é siècle  que Mélanie

d’après « l’histoire lausiaque » de Palladius

vécut à Jérusalem en aidant les moines du désert  

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Mélanie était  la fille d’un ex-consul, et la femme d’un homme très honorable Devenue veuve à l’âge de vingt-deux ans, elle fut favorisée de l’amour divin, après avoir fait nommer un tuteur à son fils, pris tous ses meubles et  fit voile rapidement vers Alexandrie 

**  Et de là, après avoir vendu ses biens matériels et les avoir monnayés en or, elle pénétra dans la montagne de Nitrie, se rencontrant avec les pères, 

 Et elle séjourna près d’eux jusqu’à la moitié d’une année, circulant à travers la solitude et visitant tous les saints.  Puis  avant fondé à Jérusalem un monastère, elle y passa vingt-sept ans, ayant là un couvent de vierges. 

 Avec elle vécut le très noble Rufin d’Italie, de la ville d’Aquilée, ayant le même caractère et plein de fermeté, plus tard jugé digne de la prêtrise. Il ne se trouvait pas parmi les hommes un plus instruit et plus modeste que lui. [6] Tous deux accueillant durant ces vingt-sept ans, ceux qui, dans un but de prière, étaient de passage à Jérusalem, évêques, moines, vierges, ils édifièrent, aux frais de leur maison, tous ceux qui étaient de passage,. 

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C’était la trente-septième année que donnant l’hospitalité, elle a subvenu de ses propres frais à des églises, à des monastères, à des étrangers et à des prisons, ceux de sa famille, son fils lui-même et ses propres intendants, lui fournissant de l’argent. 

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Son fils eut à son tour une fille

la jeune Mélanie

qui, elle aussi ,vendit tous ses biens

pour vivre  non dans un pauvreté extrême

comme les athlètes du désert

mais en communauté

 mariée à treize ans et ayant vécu sept ans avec son mari, à vingt, elle renonça au monde

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— elle s’était astreinte elle-même à un tour du service journalier de ses servantes, qu’elle a rendues ses compagnes d’ascétisme.

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On ne peut qu’être étonné par l’immense richesse de Mélanie 

et sa volonté de vivre une vie différente dans l’esprit de l’évangile

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elle envoya par mer en Orient, en Egypte et en Thébaïde dix mille pièces de monnaie,  à Antioche et à ses dépendances dix mille pièces, 

en Palestine quinze mille pièces…  Et elle affranchit les huit mille esclaves qui voulurent  Puis, ayant vendu ses possessions des Espagnes, d’Aquitaine, de Tarraconaise et des Gaules, s’étant réservé les seules de Sicile, de Campanie et d’Afrique, elle les consacra à un entretien de monastères 

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Bien lui en prit,

 car a peine avait elle tout donné

que les barbares envahirent Rome et détruisirent le ville

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Tout ce qu’elle donna  et son quadruple, elle l’arracha, pour dire ainsi devant Dieu, de la bouche du lion Alaric, grâce à sa foi personnelle.

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 On est loin de l’image des moines et des moniales

associables

malpropres, ignares

couverts de vermines

ou passant leur vie

debout sur une colonne

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Voilé plutôt des moines qui ont la joie de vivre  en communauté

 pauvrement,dans le respect et l’amour les uns des autres

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