Archive pour la catégorie 'Les moines'

Jean de la Croix est réaliste mais exige le Tout pour le Tout

12 mai, 2014

Dieu nous aime

Il veut notre bonheur

Il veut nous unir à lui

mais pour cela

il faut que nous-mêmes, nous nous détachions des créatures

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Dans « la montée du carmel » (1,13) 

Jean de la Croix ne badine pas

Il veut le TOUT pour le TOUT 

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Le meilleur moyen, le plus méritoire et le plus propre pour acquérir les vertus,

 est de se porter toujours aux choses non pas les plus faciles, mais les plus difficiles;

 non pas les plus savoureuses, mais les plus insipides;

non pas les plus agréables, mais les plus désagréables;

non pas à celles qui consolent, mais à celles qui affligent

…, afin de se mettre, pour l’amour de Jésus-Christ, dans la privation de toutes les choses du monde,

 et d’entrer dans l’esprit d’une nudité parfaite.

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Nous y ajouterons une autre sorte d’exercice pour mortifier la passion de la gloire,

d’où plusieurs autres passions ont accoutumé de naître.

Premièrement, il faut que celui qui veut réprimer cette passion

tâche de faire les choses qui tournent à son déshonneur,

et il aura soin de se faire mépriser aussi par le prochain.

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Secondement, il dira lui-même et fera dire aux autres les choses qui lui attirent du mépris.

En troisième lieu, il aura de très-bas sentiments de lui-même, et il les inspirera aux autres.

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1.  Pour goûter tout, n’ayez de goût pour aucune chose.

2.  Pour savoir tout, désirez de ne rien savoir.

3.  Pour posséder tout, souhaitez de ne rien posséder.

4.  Pour être tout, ayez la volonté de n’être rien en toutes choses.

5.  Pour parvenir à ce que vous ne goûtez pas, vous devez passer par ce qui ne frappe point votre goût.

6.  Pour arriver à ce que vous ne savez pas, il faut passer par ce que vous ignorez.

7.  Pour avoir ce que vous ne possédez pas, il est nécessaire que vous passiez par ce que vous n’avez pas.

8.  Pour devenir ce que vous n’êtes pas, vous devez passer par ce que vous n’êtes pas.

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Le Moyen de ne pas empêcher le TOUT 

1.  Lorsque vous vous arrêtez à quelque chose, vous cessez de vous jeter dans le tout.

2.  Car pour venir du tout au tout, vous devez vous renoncer du tout au tout.

3.  Et quand vous serez arrivé à la possession du tout, vous devez le retenir en ne voulant rien.

4.  Car, si vous voulez avoir quelque chose dans le tout, vous n’avez pas votre trésor tout pur en Dieu.

Rôle de l’imagination dans l’oraison selon Ignace de Loyola et selon Jean de la Croix

11 mai, 2014

Le rôle de l’imagination chez Ignace

Saint Ignace dans ses « fameux exercices » 

conseille de se servir des son imagination

pour faire de bonnes oraisons

au moins pour les débutants

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ainsi lors des méditations sur la vie de Jésus  au cours de la 2é semaine des exercices

Ignace écrit en méditant sur Noel 

« 111. On se rappellera, comment Notre-Dame, dans le neuvième mois de sa grossesse, partit de Nazareth, assise, comme on peut pieusement le méditer, sur une ânesse, accompagnée de Joseph et d’une servante qui mènent un boeuf. Ils vont à Bethléem payer le tribut imposé par César à tous les habitants de cette province.

112  Dans cette contemplation, je verrai des yeux de l’imagination le chemin de Nazareth à Bethléem, considérant sa longueur, sa largeur. Est-il uni? Traverse-t-il des vallées? Est-il sur des collines? Je considérerai de même la grotte où naît le Sauveur. Est-elle grande ou petite? Est-elle haute ou basse? Comment est-elle préparée? »

On ne peut pas  plus imaginer !

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Les mystiques Flamands

Les mystiques flamands du 14és se méfiaient  de l’imagination

comme beaucoup de mystiques au cours des siècles  

maïtre Eckart écrivait

Il ne faut même pas s’arrêter sur l’image du  Christ

Jésus disait à ses disciples  il est bon pour vous que je m’éloigne de vous

son humanité est pour nous un obstacle car on s’y attache avec plaisir

On ne doit pas rester sur le chemin de son humanité

Dépouillez vous des images et unissez vous à l’être sans forme

 Cliquez ICI

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Jean de la croix : La montée du carmel livre 2

Jean de la croix préfère la nuit obscure

On appelle images, représentations ou figures corporelles, tout ce que ces deux sens intérieurs forment, en opérant eux-mêmes par leurs forces naturelles.., comme il arrive lors, par exemple, qu’on s’imagine Jésus-Christ attaché à la colonne ou à la croix, ou qu’on se représente Dieu même revêtu d’une grande majesté et assis sur un trône fort élevé

…L’âme doit se vider de toutes ces représentations corporelles, pour être participante de  l’union de Dieu. Elles n’ont nulle proportion avec Dieu,

…Ceux-là sont éloignés de Dieu qui se servent de ces figures imaginaires pour le connaître; par exemple, ceux qui se l’imaginent comme un grand feu, ou comme quelque chose de semblable.

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…Ces sortes de représentations soient nécessaires à ceux qui commencent à s’exercer en la méditation, pour s’enflammer de l’amour divin par l’entremise des sens, et pour donner à leur âme de la nourriture spirituelle ;

mais s’il faut user de ces choses, qu’on se contente d’y passer;

car, si on s’y arrêtait toujours,

 on n’atteindrait jamais au terme de l’union divine, qui n’a nulle proportion

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Paul dit : Nous ne devons pas, , nous imaginer que la Divinité soit semblable à aucune figure d’or ou d’argent, ou de pierre travaillée par le dessin et par l’industrie des hommes (Act., XVII, 29).

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La paix de l’âme

l’âme demande une plus délicate et plus spirituelle nourriture  qui consiste non pas dans les opérations de l’imagination, mais dans le repos que cette nourriture procure à l’âme, en la laissant dans sa paix et dans sa tranquillité

C’est une chose déplorable de voir des personnes qui troublent le repos de leur âme, alors qu’elles peuvent  demeurer dans la paix intérieure, où Dieu la nourrit de ses douceurs célestes

Ces personnes ne peuvent s’abandonner à  cette paix et à cette tranquillité intérieure,

et s’efforcent de raisonner au cours de leurs méditations,

Et voilà la source de leurs aridités et de leurs sécheresses.

 Ils cherchent avec empressement les goûts et la dévotion sensible, qu’ils ne trouveront plus en cette voie.

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Rectification

On a dû reprocher à Jean de la Croix ,cette doctrine sur les images

et dans son livre 2ch 14 il  écrit 

Mais, mon cher lecteur, vous remarquerez, s’il vous plaît, que nous ne sommes pas d’accord avec quelques sectaires  qui tâchent d’abolir le culte légitime des images de Dieu et des saints.

 Bien loin d’entrer dans leur parti, j’enseigne tout le contraire.

 Je ne dis pas qu’il ne faut ni avoir des images ni leur rendre la vénération qui leur est due, comme ils le soutiennent; mais j’expose seulement la différence qui est entre les images de Dieu et Dieu même, afin que nous les considérions de telle sorte qu’elles ne nous empêchent pas d’aller à Dieu ;

 ce qu’elles feraient si nous nous attachions plus à elles qu’il n’est nécessaire pour faire nos opérations spirituelles.

 En ce qui concerne l’estime et le respect que nous devons avoir pour les images, selon l’intention de la sainte Église catholique qui nous les propose, il ne peut s’y glisser ni illusion ni péril  

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Thérèse d’Avila

recommandait de méditer souvent sur la passion avec son imagination     

Les Délices de « la nuit obscure » selon Jean de la croix

11 mai, 2014

Chez Jean de la croix

la nuit obscure

ce n’est pas la galère !

Au contraire

ce n’est que du bonheur !

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Il écrit dans « La montée du carmel » (livre 2, 14 ss) .

La nuit Obscure

Dans la nuit  obscur l’âme , acquiert, par l’usage ou par l’habitude,

la connaissance amoureuse et générale de Dieu,

qu’elle n’avait auparavant que par le travail de la méditation,

et qu’en détail, avec partage et avec distinction.

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Aussitôt qu’elle s’est mise en oraison,

semblable à celui qui a de l’eau toute prête à boire,

 elle boit dans ces sources divines avec un plaisir admirable,

sans avoir besoin des considérations de l’esprit et des espèces de l’imagination;

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Aussitôt qu’elle s’est mise en la présence de Dieu,

elle produit les actes d’une connaissance de Dieu confuse, affectueuse, paisible, pleine de repos,

et elle y puise de la sagesse, de l’amour et des délices toutes célestes.

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 De là vient qu’elle sent une extrême peine et une grande résistance lorsque, jouissant de cette paix,

on la force à méditer et à discourir sur des objets qui ne contribuent qu’à lui donner des connaissances particulières.

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L’âme ne raisonne plus,

mais elle reçoit plutôt  cette intelligence et  cette douceur que Dieu y produit surnaturellement,

Il lui suffit alors de s’attacher à Dieu avec attention et avec amour,

ne désirant point de rien voir,

et s’abandonnant à la volonté de Dieu,

et à sa lumière  sans faire autre chose que de recevoir  cette lumière.

comme celui qui tient les yeux ouverts, face au soleil  

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L’âme, étant dans une pure nudité ou pauvreté d’esprit,

est transformée en la pure et simple sagesse divine, qui est le Fils de Dieu ;

parce que quand l’amour divin, dont elle est blessée, l’a dépouillée de tout le naturel,

 Dieu la remplit de dons surnaturels.

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Que l’homme spirituel ….ne s’embarrasse plus des imaginations, des méditations, ni des raisonnements ordinaires,

de peur de troubler sa paix et son repos, 

«  Délivrez votre cœur des créatures, et considérez attentivement qu’il n’y a que moi qui suis Dieu,

et que vous devez uniquement me chercher » (Ps.45, 11) 

Ce que pense Jean de la Croix des Visions et autres phénomènes surnaturels

10 mai, 2014

 

Jean de la Croix n’aime pas les visions ,les apparitions, les stigmates

et tous les autres phénomènes surnaturels 

il ne les conteste pas

Catherine de Sienne ou  François de assisse ont été stigmatisés

et beaucoup de saints ont eu des apparitions

mais Jean s’en méfie terriblement

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Il a bien les pieds sur terre

Il est réaliste  

Il n’est pas un « illuminé »

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Dans la montée du carmel (Livre 2,16)

il écrit :

Certaines visions  viennent de Dieu ,

comme dans l’ancien testament

et d’autres visions viennent du diable

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Mon dessein n’est pas de m’arrêter à donner des règles pour distinguer les visions qui viennent de Dieu

 d’avec celles qui viennent du prince des ténèbres,

Je veux  seulement montrer qu’on ne doit pas s’en embarrasser,

..Au contraire, il faut les rejeter tant qu’on peut,

 afin que l’âme soit plus pure, plus simple et plus propre pour s’unira son Créateur.

**

Dieu est transcendant et les visions sont bornées

La raison en est que toutes les représentations imaginaires sont renfermées dans des bornes très-étroites;

et la sagesse divine,   à laquelle l’entendement doit s’unir, est infinie, toute pure,

et n’est bornée d’aucune connaissance distincte, particulière et finie.

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L’Esprit divin dit: Vous n’avez vu ni image ni ressemblance de Dieu,

lorsque le Seigneur parla du milieu du feu sur le mont Horeb.

…A mon serviteur Moïse, je  parle bouche à bouche; et il me voit

, non point par énigmes ni par figures, mais distinctement et avec clarté (Nb, XII, 6, 7, 8).

**

L’âme doit toujours se détacher de ces représentations imaginaires,

et tenir ses yeux attachés sur ce qu’elle ne voit pas et qui ne tombe pas sous les sens,

 à savoir sur la foi, qui est le moyen prochain pour la conduire à l’union de Dieu.

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C’est ce que nous enseigne saint Pierre, quand il dit que

même si la transfiguration fût certaine,

la parole des prophètes est plus importante  (II Pierre I, 19).

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Ces connaissances surnaturelles ne sont pas nécessaires  (Livre 2 ,21)

Ces connaissances extraordinaires ne sont nullement nécessaires,

puisque la raison naturelle, la loi et la doctrine de l’Évangile,

suffisent pour conduire l’âme

**

Certes, nous devons avoir une si grande estime et un si grand attachement

 pour les lumières de la raison et de l’Evangile,

 que, si nous entendions intérieurement quelques paroles surnaturelles,

soit malgré nous, soit de notre consentement,

 il ne faudrait pas y consentir ni les agréer, à moins qu’elles ne s’accordassent avec l’Évangile et la raison.

**

De plus . Dieu ne frappe-t-il pas d’aveuglement les âmes trop curieuses, à cause de leur attachement à leur propre sens et à ses visions? (Ezech., XIV, 9.) 

**

Jésus nous a tout révélé  

Dieu nous a tout dit en son Fils, qui est son Verbe,

et en nous parlant en son Fils, il nous a expliqué tout ce que notre foi contient

 Voilà pourquoi celui qui voudrait avoir maintenant des visions ou des révélations,

et qui ne se contenterait pas de Jésus-Christ seul et de ses oracles,

 ferait une grande injure à Dieu,

**

Je vous ai révélé toutes choses en lui.

 et vous y trouverez plus que vous ne sauriez ni désirer, ni demander, ni apprendre

par les vues particulières que vous souhaitez.

**

 Il est toute ma parole, toute ma réponse, toute ma vision, toute ma révélation ;

 et je vous ai tout déclaré par lui,

**.

Je suis venu dans lui avec mon Saint-Esprit sur la montagne du Thabor.

 Il ne faut point chercher d’autre doctrine que la sienne,

comme les évangélistes et les apôtres vous l’ont annoncée. 

Jean de la Croix : Les paroles intérieures perçues par un homme en prière

10 mai, 2014

Des paroles intérieures

oh rien d’extraordinaire à priori !

Il ne s’agit pas de voix  à la « Jeanne d’Arc »

mais il s’agit plutôt du dialogue entre Dieu et un homme qui médite

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Comme le vieux paysan qui disait au curé d’Ars en parlant de Dieu 

« je l’avise et il m’avise »

il s’agit donc de dialogues avec Dieu

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Jean de la Croix dans  son livre « la montée du carmel »écrit :

Je réduis les paroles intérieures à trois :

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Les paroles successives (Livre  2,29)

J’appelle successives les paroles et les raisonnements que l’esprit recueilli et resserré en lui-même a coutume de former et de faire.

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C’est ce qu’on comprend lorsque étant rentré en lui-même,

l’homme  s’applique fortement à la considération de quelque vérité.

 Il s’y absorbe tout entier;

il fait alors de très-justes raisonnements sur son sujet, avec facilité, avec clarté, avec distinction;

Il lui semble que ce n’est pas lui-même qui opère,

 mais que c’est un autre qui lui parle, qui lui répond, qui l’instruit intérieurement.

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 Et véritablement il a lieu  de le penser et même de le croire;

 car il parle lui-même avec soi-même, et il se répond,

comme si un homme s’entretenait avec un autre homme.

**

Le Saint-Esprit l’éclaire et l’enseigne.

L’âme doit donc appliquer sa volonté à Dieu simplement,

 sincèrement et avec amour, sans faire aucun effort d’esprit

 pour connaître les biens que Dieu lui donne surnaturellement ;

 car c’est par les mouvements de l’amour qu’il les communique.

**

Lorsque ces paroles intérieures prennent leur origine  de l’esprit divin,

la volonté, après qu’elles se sont évanouies, conserve beaucoup d’amour de Dieu et d’inclination pour le bien.

Il se peut néanmoins faire que Dieu la laissera, pour sa plus grande utilité, dans l’aridité et dans le dégoût.

.**

Les connaissances et les paroles intérieures qui procèdent du démon

inclinent l’âme à la vanité, à l’estime d’elle-même, à la complaisance en ses propres perfections,

et inspirent une fausse humilité 

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Les paroles intérieures  formelles (Livre 2,30)

J’appelle formelles les paroles distinctes et formées que l’esprit,

soit qu’il soit recueilli, soit qu’il ne le soit pas,

 entend et reçoit de quelque antre personne.

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C’est se que l’on comprend sans même y penser

es paroles intérieures de la seconde espèce sont celles que nous appelons formelles.

 Elles se forment surnaturellement dans l’esprit sans l’opération des sens corporels,

 soit que l’esprit se recueille, soit qu’il ne se recueille pas.

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Elles diffèrent des paroles successives

car l’esprit reçoit ces paroles lorsqu’il n’est pas en méditation   et même lorsqu’il n’y pense pas;

alors que les paroles successives ont  toujours pour objet les choses que l’on considère dans la méditation.

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Quand elles sont l’ouvrage de Dieu,elles éclairent toujours l’âme; elles la rendent toujours prompte à exécuter tout ce qu’on lui commande et tout ce qu’on lui enseigne. Quelquefois néanmoins elles ne la délivrent pas de sa répugnance et de ses difficultés; au contraire, l’âme les sent quelquefois davantage, Dieu le permettant ainsi pour l’instruire et pour l’humilier, surtout quand il lui ordonne des choses qui peuvent procurer à l’âme, ou quelque honneur, ou quelque degré d’excellence et d’élévation. Mais il lui donne, en même temps, beaucoup de facilité et de promptitude à embrasser les humiliations.

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 Cette promptitude que Dieu inspire à l’âme marque encore une différence qui est entre les paroles formelles et les paroles successives; celles-ci ne touchent pas si visiblement l’esprit, et ne le rendent pas si prompt que celles-là, parce que les paroles formelles sont mieux exprimées, et l’entendement n’y mêle rien de son fonds.

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Des paroles substantielles (Livre 2,31)

J’appelle enfin substantielles les paroles qui sont formées et imprimées dans l’esprit,

 en son recueillement ou hors de son recueillement,

 lesquelles produisent dans le fond et l’intérieur de l’âme la substance, la vertu et la force qu’elles signifient.

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Ce que l’on comprend est aussitôt  efficace

comme il arriverait, par exemple, si Notre-Seigneur disait formellement à l’âme :

Sois bonne, et qu’aussitôt l’âme devint bonne ;

La raison en est que la parole de Dieu est toute-puissante ( Eccl., VIII, 4).

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 Ce pouvoir éclate dans les paroles de Jésus-Christ, puisque, selon le rapport des Evangélistes, il n’avait qu’à dire un mot pour guérir les malades et pour ressusciter les morts.

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Ces paroles substantielles avancent beaucoup l’âme, et l’aident à s’unir à Dieu ; et plus elles sont intérieures, plus elles sont substantielles et lui apportent d’utilité!

 Oh! qu’heureuse est l’âme à qui Dieu a parlé de la sorte! Parlez donc, Seigneur, car votre serviteur vous écoute ( I Roi, III, 10).

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Conclusion

L’âme dans tous ses exercices spirituels, dans tous ses actes et dans toutes ses œuvres, doit se servir de la mémoire et des méditations pour augmenter sa dévotion

Surtout elle considérera la vie, la passion et la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ, afin que ses actions et toute sa vie soient conformes à ce divin modèle.

 

Jean de la Croix : La Purification de la mémoire ( montée du carmel livre 3,1)

9 mai, 2014

Dans le troisième livre de la « montée du carmel »

Jean de la Croix nous explique comment purifier notre mémoire

pour nous unir à Dieu

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Tout oublier

pour s’unir à Dieu

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Alors

le Saint-Esprit fait savoir à ces âmes ce qu’elles doivent savoir,

ignorer ce qu’elles doivent ignorer,

se souvenir de ce dont elles doivent se souvenir,

oublier ce qu’elles doivent oublier,

aimer ce qu’elles doivent aimer, et ne pas aimer ce qui n’est pas Dieu.

**

Exemples de purification  .

 a) La priére

Une  personne  supplie quelqu’un de prier pour elle

mais celui qui est prié n’a plus  aucun souvenir de cette demande

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S’il plait à Dieu  de recevoir ces prières à Dieu pour cette personne,

Dieu touchera la volonté de son serviteur, et lui donnera le désir de prier pour elle;

Au contraire, si Dieu ne  les agrée pas, cet homme de bien,

n’aura ni le pouvoir ni la volonté de recommander cette personne à son Créateur ;

Dieu même lui tournera le cœur ailleurs, et lui inspirera de prier pour des gens qu’il ne connaît pas, et dont il n’a jamais ouï parler.

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La raison en est que Dieu excite d’une façon particulière les puissances de ces âmes à faire leurs opérations

conformément aux ordres de la volonté divine,

si bien que leurs entreprises ont toujours un heureux succès, et ne sont jamais privées de leurs effets.

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b) Le service

Le second exemple est celui-ci :

 un homme doit aller faire, à une heure marquée, une affaire importante et nécessaire;

 mais il ignore totalement comment il doit se  comporter ;

 alors Dieu lui en tracera l’idée dans la mémoire,

 et lui fera connaître infailliblement, et sans défaut, le temps et la manière de la faire.

**

Il se trouve deux difficultés qui surpassent les forces de l’homme :

l’une est de se défaire de ce qui est naturel,

 l’autre d’arriver et de s’unir a ce qui est surnaturel.

**

 J’avoue bien que les forces humaines sont trop faibles pour faire cet effet,

 mais je dis que Dieu conduit l’âme à cette perfection surnaturelle par une grâce extraordinaire,

 de telle façon néanmoins qu’elle s’y dispose elle-même autant qu’elle peut,

étant soutenue de l’assistance divine.

C’est pourquoi, lorsqu’elle se prive ainsi de ces espèces,

 Dieu l’introduit en la possession de son union; il opère en elle passivement

**

Celui qui veut mettre sa mémoire dans cette nuit active,

c’est-à-dire qui veut la purifier des images qui la remplissent,

 ne doit nullement conserver en elle, comme en un trésor,

les idées des choses qu’il aura ou vues, ou entendues, ou senties, ou goûtées, ou touchées;

qu’il doit les laisser passer par son esprit; qu’il n’y doit faire aucune réflexion ;

Jean de la Croix : Se purifier des impuretés présentes dans la mémoire

9 mai, 2014

Dans le troisième livre de la « montée du carmel »

Jean de la Croix nous parle des impuretés qui encombrent nos mémoires  

et qui troublent notre union à Dieu 

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Impuretés venant de nous-mêmes (Livre 3,2)

Des faussetés, des passions, des jugements, remplissent l’âme d’impuretés.

 Pour ce qui est des faussetés, il est clair que les idées qui restent dans la mémoire jettent l’âme, malgré elle, dans de fausses connaissances.

 En effet, elle prendra souvent le faux pour le vrai, et le douteux pour le certain, en sorte qu’elle ne connaîtra jamais à fond la vérité.

**

Au souvenir de ses imperfections, la mémoire engagera l’âme dans les choses dont elle aura reçu les images par la vue, par l’ouïe, par le goût, par l’odorat, par l’attouchement:

Le souvenir de ces objets élèvera dans le cœur des mouvements, tantôt de douleur, tantôt de crainte, tantôt de haine, tantôt de vaine espérance, de vaine joie, de vaine gloire.

Toutes ces choses blessent la parfaite pureté de l’âme et rompent son union  avec Dieu.

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La pureté est surtout nécessaire à l’âme pour recevoir les dons de Dieu,

Il sera plus utile de retenir les facultés de l’âme dans le silence et dans le repos, afin que Dieu lui parle et qu’elle l’écoute,

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Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ( I Rois. III, 10).

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Impuretés venants du démon (Livre 3,3)

Le démon agit sur l’âme par les effets de la mémoire.

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Il souille l’âme des fantômes de l’orgueil, de l’avarice, de l’envie, de la colère, et des autres passions; il lui est possible même d’allumer en elle une haine injuste, un amour vain et profane, d’autres affections déréglées, et de la séduire de plusieurs autres manières.

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.Je voudrais bien que les personnes spirituelles  comprissent la tristesse, les afflictions, la vaine joie que ces mauvais génies lui impriment à l’égard, tant des pensées qu’elles ont de Dieu, que des sentiments qu’elles ont des choses de ce monde.

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 Impuretés provoquées par les troubles (Livre 3,4) 

Des pensées troubles l’empêchent de jouir de la tranquillité, du  repos et de  la paix de l’âme.

Lorsque l’âme est ainsi troublée ;elle en souffre

elle en sent de la tristesse ou elle en conçoit de la haine ;

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 Dieu ne verse ses grâces extraordinaires que dans les âmes paisibles

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La foi (Livre 3,6)

 Il est de la dernière nécessité que l’âme se vide de tout ce qui n’est pas Dieu pour aller à lui et pour y parvenir par la foi.

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La mémoire doit, pour cette raison, se dégager de toutes ses idées, afin de s’unir aussi à Dieu par l’espérance.

 En effet la possession est contraire à l’espérance, puisqu’on n’espère que ce qu’on ne possède pas.

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 Car la foi, dit saint Paul (Hebr. XI, 1), est le soutien des choses que nous espérons, et l’évidence de celles que nous ne voyons pas. Ainsi plus la mémoire se dépouille de ses espèces, plus elle a d’espérance, et conséquemment elle est unie plus étroitement au Seigneur.

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A l’égard de Dieu, plus l’âme espère, plus elle obtient: or elle espère plus quand elle se prive de toute possession; et lorsqu’elle s’en sera privée entièrement, elle possédera Dieu aussi parfaitement qu’on peut s’unir à lui en cette vie.

 

Jean de la Croix : La Purification de la Volonté ( montée du carmel livre 3,20 ss)

7 mai, 2014

Dans le troisième livre de la « montée du carmel »

Jean de la Croix nous explique comment purifier nos pensées

pour nous unir à Dieu

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Ne pas se vanter des dons que Dieu nous donne (Livre 3,20)

Dieu nous donne par pur bonté  la beauté, la bonne grâce, les autres qualités du corps,

avec l’esprit perçant, la discrétion, le bon sens, la raison droite, et les autres perfections de l’âme.

**

Il est vain  de se vanter des dons reçus  

et de ne pas les rapporter à Dieu,

Dieu nous les donne pour nous aider à le connaître

à l’aimer et à lui rendre grâce .

**

Orné ainsi de ces dons,

que l’homme spirituel élève son cœur vers Dieu,

 Sinon ,il risque de chuter dans plusieurs  pièges  (Livre 3,21)  

dont  la vaine gloire, la présomption, l’orgueil, le mépris du prochain.

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Retracez en votre mémoire combien il est vain, dangereux et préjudiciable de se réjouir d’autre chose que de l’honneur qu’on rend â Dieu.

 Considérez combien il a été funeste aux anges de se plaire en leur beauté,

 puisqu’ils sont tombés aussitôt dans une horrible laideur et dans les abîmes de l’enfer.

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S’oublier

L’âme tire de là un autre profit, car elle accomplit ce que notre Sauveur déclare en ces termes

Si quelqu’un veut me suivre, qu’il se renonce soi-même (Matth., XVI, 24) ;

Ce que l’âme ne pourrait faire si elle mettait sa joie dans les dons de la nature,

puisque celui qui s’estime soi-même et qui se plaît en ses qualités naturelles

ne se renonce pas et ne suit pas Jésus-Christ. (Livre 3,22 )

**

Cet abandon de soi fera couler dans l’âme un fleuve de paix;

En ne se complaisant pas dans les dons reçus de la nature, l’âme restera pure   

et elle obtiendra le fruit le plus noble et plus précieux

c’est  à dire ,la liberté d’esprit si nécessaire

 pour vaincre les tentations,

 pour souffrir les afflictions patiemment,

pour augmenter les  vertus

et pour servir Dieu avec fidélité et avec constance.

**

Se détacher des  biens sensibles (Livre 3,23) 
Nos  cinq sens, la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher

peuvent nous procurer des plaisirs tout à fait légitimes 

l’homme spirituel peut il s’y attacher ?

**

Lorsque l’homme spirituel entendra de la musique ou quelque autre chant harmonieux,

 lorsqu’il flairera des odeurs douces,

 ou qu’il goûtera des saveurs délicieuses,

ou qu’il touchera ou verra quelque objet agréable,

il doit aussitôt se tourner vers Dieu  

de telle manière qu’il prennent plus de joie en en remercier Dieu

et à l’aimer davantage 

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Il doit rapporter à Dieu toute la joie de son âme,

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L’homme spirituel   (Livre 3,25)  

 Cette doctrine est fondée sur l’autorité de saint Paul. Il nous enseigne que l’homme qui n’occupe son cœur qu’à goûter les délectations sensuelles est tout charnel, et ne comprend point les choses qui viennent de l’esprit de Dieu;

et que celui qui attache sa volonté à Dieu est tout spirituel : il pénètre dans les secrets du Seigneur; il juge de toutes choses ( I Cor., II, 14, 15.).

Si bien que l’âme tire de là cet avantage, qu’elle est disposée, par  cette abnégation, à recevoir tous les biens spirituels et tous les dons divins que la bonté de son Créateur voudra lui faire.

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Lorsque vous aurez purifié vos yeux du plaisir qu’ils avaient à voir,

 vous sentirez une consolation spirituelle très-agréable,

parce qu’elle se rapportera uniquement à Dieu,

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. Vous serez pénétré de semblables délices, entendant parler des choses divines ou humaines,

lorsque vous aurez soustrait à vos oreilles la vaine satisfaction qu’elles reçoivent des entretiens du monde

 Cliquez ICI 

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Les biens moraux (Livre 3,26)

Nous entendons par ces biens moraux les vertus morales  et les habitudes qu’on acquiert en  les pratiquait toutes les œuvres de  miséricorde, spirituelles et corporelles,  l’observation des lois divines et humaines, tous les exercices enfin qu’une personne de bon naturel et portée au bien peut faire suivant les règles de l’honnêteté.

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Le bien moral est de lui-même d’une excellence et d’une valeur si considérable,

 qu’il est juste d’en faire l’objet de nos délices.

Néanmoins, quoiqu’un chrétien puisse aimer ces biens

 il ne doit pas borner là son contentement de la même manière que les païens,

 qui ne portaient pas leur vue au-delà de cette vie mortelle;

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Tout pour Dieu

 Ainsi l’obéissance, le service et l’honneur qu’il rend à Dieu,

en cultivant les vertus morales et en sanctifiant ses mœurs,

 doivent être la cause unique de sa joie.

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Plusieurs anciens ont aussi été très-illustres pour leurs vertus et leurs bonnes actions, et plusieurs chrétiens le sont encore aujourd’hui pour les mêmes causes ; mais tout cela leur sera inutile pour la vie future, parce qu’ils n’ont pas envisagé et n’envisagent pas la gloire et l’amour de Dieu.

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Il faut donc se réjouir, non pas de ses bonnes mœurs et de ses œuvres saintes,

 mais du seul amour qu’on a pour son créateur.

 Plus les bonnes œuvres méritent de récompense et de gloire, lorsqu’on les fait pour le seul honneur de Dieu,

 plus elles doivent donner de confusion à ceux qui les font par des motifs humains et frivoles.

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Les œuvres de miséricorde, les jeûnes, les aumônes, les austérités, les oraisons et les autres actions saintes,

 fondent leur valeur,

non pas tant sur leur quantité et sur leur qualité,

que sur l’amour de Dieu qu’on se propose en les faisant,

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Plus cet amour sera pur, ardent et désintéressé pour cette vie et pour l’autre,

plus elles seront parfaites et éminentes.

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 Je conclus que l’homme spirituel

doit d’un côté sevrer son cœur de toutes les consolations que le bien moral lui présente,

et de l’autre, le nourrir des seules douceurs que l’amour divin et la recherche de la gloire du Seigneur lui offrent. C’est ainsi qu’il unira sa volonté à Dieu avec toute sa force et toute sa vigueur

Fondation de l’abbaye de Cluny par Guillaume d’Aquitaine et Bernon

6 mai, 2014

Guillaume , duc d’Aquitaine

était en parenté avec tous les grands des royaumes environnants

De plus il était  plus ou moins un successeur de Louis le pieux qui avait gouverné l’Aquitaine avant de devenir roi 

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Le 11 septembre 910 Guillaume stipule

« Je donne les terrains de Cluny pour le repos de mon Seigneur le roi Eudes ,de mes parents 

de ma femme et de moi même ,…pour le salut de nos âmes …

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Un monastère régulier sera ainsi construit à Cluny en l’honneur des saints Pierre et Paul

Les moines vivront en communauté selon la règle de saint Benoit 

Que soit ainsi établi  en cet endroit un asile de prière

Ces moines seront placés sous le commandement de l’abbé Bernon..

Que ces moines s’occupent chaque jour très miséricordieusement des indigents, des étrangers et des pèlerins

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Les terrains de Cluny

Guillaume donne une « villa » , c’est-à-dire une grande propriété rurale déjà exploitées,

sous le mode carolingien, par des paysans libres ou des serfs au service des propriétaires

Il y a déjà une église et des moulins

Le territoire ne doit donc pas être défriché .Il est habité et déjà bien exploité

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Bernon ( 860-926 )

Bernon le ,premier abbé ,appartient à une famille notoire du comté de Bourgogne

Ses parents sont de riches propriétaires

mais le jeune Bernon est attiré par la vie monastique 

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Il fréquente les moines de Saint Savin sur Gartempe en Poitou

qui avaient adopté la règle de Benoit d’Aniane

Saint Savin Saint-Savin-sur-Gartempe

Ilt fonde un couvent sur ses propres terres à Gigny

puis un peu plus tard  à Baume

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C’est alors que Guillaume lui confie Cluny

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On connaît peu la vie de Bernon

Il a peu écrit

Il a été un bon pasteur

Il a fait construire la construction d’une première église abbatiale

et pose les plus vieilles pierres du site que l’on peut encore voir

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Il a surtout  rattaché à Cluny, les autres abbayes qui lui avaient été confié

En  917 ,prés de Châteauroux le seigneur de Déols

fonde comme Guillaume d’Aquitaine un monastère et le confie aussi à Bernon

Deols Abbaye-de-Déols

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Ainsi l’abbé de Cluny se retrouve à la tête de Gigny, Baume, Massay… Deols

A sa mort en 926, il lègue  tous ces monastères  en « héritage » à Odon qu’il choisit lui-même comme successeur 

Cette donation n’est pas  tout à fait conforme à la règle de Benoit d’Aniane

mais peu importe !

Bernon est devenu un chef

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Odon (870 -942) : Second abbé de Cluny : Le réformateur des moines de son siécle

6 mai, 2014

Ce fut le premier grand homme de l’histoire clunisienne

sans doute parce  que le premier abbé Bernon est mal connu

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Il est né en Touraine d’une grande famille en relation avec Guillaume le pieux 

Donc il fréquente les Seigneurs 

en connaît le poids et la valeur

et agira souvent en accord avec eux

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Ecolâtre

Il est d’abord écolâtre à Tours

comme Bruno le sera à Reims ,2 siècles plus tard 

Odon et Bruno sont 2 grands « priants »

à l’origine de 2 grands ordres

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Il commente « la morale de Job » du pape Grégoire le grand

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Odon comme Grégoire fut un grand  pasteur 

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Il rentre au couvent de Baume (Jura) dont l’abbé était Bernon de Cluny

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et se retrouve de nouveau écolâtre

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C’est alors que conscient des désordres qui règnent dans les églises

il écrit pour l’évêque Turpion de Limoges une série de conférences (Collationes )

en l’incitant à surveiller davantage les clercs et les moines de son diocèse

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Abbé de Cluny

En 927 ,il devient abbé de Cluny

Très lié  à la haute aristocratie et persuadé que c’est d’elle que dépendent l’ordre et la paix

il écrit la vie de saint Gérard d’Aurillac  fondateur d’un monastère dans sa cité

Il y démontre que les puissants peuvent vivre saintement dans la société

En même temps il défend les pauvres

Il ne peut supporter de voir que ce sont les plus petits qui sont les plus exploités

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Par ses réflexions et ses livres ,Odon devient donc le premier maître à penser de l’institution clunisienne

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Réformateur

Ouvert au monde

conscient des désordres qui existent dans l’église

et après avoir écrit ses « collationes »

il veut réformer les autres monastères

même ceux qui ne sont pas sous sa juridiction

dont celui de Fleury

où il rencontrent une forte opposition

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Avec l’aide des autorités religieuses ou civils 

et en plein accord avec le pape

il va prêcher de monastères en monastères et choisit des abbés réformateurs

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Il réforma non seulement en France mais aussi en Italie où il se rendit 3 fois

et Flodoard lui donna le titre de « pacificateur de l’Italie »

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L’expansion de Cluny

Odon n’essaya pas d’intégrer les monastères qu’il réformait

parmi ceux qui dépendaient  de Cluny

ce n’était pas son but.

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Cependant Cluny s’agrandit et s’enrichit en recevant des biens (188 donations)

dont beaucoup d’oratoires

Il fut alors convenu avec le pape que tous les revenus de ces biens revenaient à Cluny et non à l’evêque du lieu

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En outre Odon se met sous l’autorité direct du pape

ce qui permettra à Cluny de devenir une puissance religieuse indépendante 

Finaud ,il  rappelle au pape que saint Pierre,le patron de Cluny ,

a été fait prince de l’ordre apostolique et gardien des clés du royaume

 

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