Vendredi 5 mars 2021
Nou s sommes réunis dans cette Cathédrale Notre-Dame du Salut, bénis par le sang de nos frères et sœurs qui ont payé le prix extrême de leur fidélité au Seigneur et à son Eglise.
Puisse le souvenir de leur sacrifice nous inspirer à renouveler notre foi dans la force de la Croix et de son message salvifique de pardon, de réconciliation et de renaissance.
Le chrétien, en effet, est appelé à témoigner de l’amour du Christ partout et en tout temps. C’est l’Evangile à proclamer et à incarner aussi dans ce bien aimé pays.
Nous savons combien il est facile d’être contaminé par le virus du découragement qui semble parfois se répandre autour de nous. Pourtant, le Seigneur nous a donné un vaccin efficace contre ce mauvais virus : c’est l’espérance.
Avec ce vaccin, nous pouvons aller de l’avant avec une énergie toujours nouvelle, pour partager la joie de l’Evangile,.Comme le monde autour de nous a besoin d’entendre ce message !
N’oublions jamais que le Christ est annoncé surtout par le témoignage de vies transformées par la joie de l’Evangile.
Comme nous le voyons dans l’histoire antique de l’Eglise sur ces terres, une foi vivante en Jésus est « contagieuse », elle peut changer le monde.
Les difficultés font partie de l’expérience quotidienne des fidèles irakiens.
Au cours des dernières décennies, vous avez dû affronter
les effets de la guerre et des persécutions,
la fragilité des infrastructures de base
et la lutte continuelle pour la sécurité économique et personnelle,
Je vous remercie, frères Evêques et Prêtres, d’être demeurés proches de votre peuple – proches de votre peuple !, – en le soutenant,
Je vous encourage à persévérer dans cet engagement afin de garantir que la communauté catholique en Irak, bien que petite comme une graine de moutarde continue à enrichir la marche du pays dans son ensemble.
L’amour du Christ nous pousse à la communion universelle et nous appelle à former une communauté de frères et de sœurs qui s’accueillent et prennent soin les uns des autres
L’Irak :un tapis
je pense à l’image familière d’un tapis. Les différentes Eglises présentes en Irak, chacune avec son patrimoine historique, liturgique et spirituel séculaire, sont comme autant de fils colorés qui, entrelacés, forment un unique très beau tapis qui, non seulement atteste notre fraternité, mais renvoie également à sa source.
Parce que Dieu lui-même est l’artiste qui a conçu ce tapis, qui l’a tissé avec patience et le reprise avec soin, nous voulant tous bien entrelacés entre nous comme ses fils et ses filles.
Que l’exhortation de saint Ignace d’Antioche soit toujours dans notre cœur : « Qu’il n’y ait rien entre vous qui puisse vous séparer, [...] mais qu’il n’y ait qu’une seule prière, un seul esprit, une seule espérance, dans l’amour et dans la joie » (Ad Magnesios, 6-7 : PL 5, 667). Comme ce témoignage d’union fraternelle est important dans un monde souvent fragmenté et déchiré par les divisions !
Tout effort accompli pour construire des ponts entre communautés et institutions ecclésiales, paroissiales et diocésaines servira de geste prophétique de l’Eglise en Irak et de réponse féconde à la prière de Jésus afin que tous soient un (cf. Jn 17, 21;)
Les nœuds
Parfois des incompréhensions peuvent surgir :
Ce sont les nœuds qui empêchent le tissage de la fraternité.
Ce sont les nœuds que nous portons en nous.
D’ailleurs nous sommes tous pécheurs.
Cependant ces nœuds peuvent être défaits par la Grâce, par un amour plus grand ;
ils peuvent être guéries par le pardon et par le dialogue fraternel, en portant patiemment les fardeaux les uns des autres (cf. Gal 6, 2) et en se réconfortant mutuellement dans les moments d’épreuve et de difficulté.
Les martyrs et les jeunes
Je voudrais revenir maintenant à nos frères et sœurs morts lors de l’attentat terroriste dans cette cathédrale il y a dix ans et dont la cause de béatification est en cours.
Je pense en particulier aux jeunes. Partout ils sont porteurs de promesse et d’espérance, surtout dans ce pays. Ici, en effet, il n’y a pas seulement un inestimable patrimoine archéologique, mais une richesse incalculable pour l’avenir : ce sont les jeunes !
Ils sont votre trésor et il convient d’en prendre soin, ..
Bien que jeunes, en effet, leur patience a déjà été mise durement à l’épreuve par les conflits de ces années.
Mais rappelons-nous, avec les anciens ils sont la pointe de diamant du pays, les fruits les plus savoureux de l’arbre il nous revient, à nous, de les cultiver dans le bien et de les irriguer d’espérance.
Frères et sœurs Que votre témoignage, mûri dans les épreuves et renforcé par le sang des martyrs, soit une lumière qui resplendit en Irak et au-delà, pour annoncer la grandeur du Seigneur et faire exulter l’esprit de ce peuple en Dieu notre Sauveur (cf. Lc 1, 46-47).