On retrouve dans la première partie de l’encyclique
« Caritas in Véritate » ou « l’amour dans le vérité »
publié par le pape Benoit XVI en juin 2009
la plupart des arguments exprimés par Suzan Georges
dans son dernier livre « leur crises ,nos solutions »
ou par le prix Nobel de l’économie Joseph Stiglitz
dans son livre « un autre Monde »
Benoit XVI serait il membre d’Attac ?
dont Susan Georges est présidente d’honneur
Le pape serait il altermondialiste ?
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Toujours est il qu’en lisant cette première partie de son texte
on ne peut que se réjouir
Oui ! la doctrine de l’église depuis «rerum novarum » publié par Léon 13 ne peut que faire honneur aux chrétiens
On y retrouve le souci des pauvres
On y retrouve un évangile incarné et proche des gens
Voir le site voir le site de caritas in veritate
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Voici plusieurs citations de l’encyclique qu’on peut facilement mettre en rapport avec les arguments altermondialistes
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L’importance de l’état
Les gouvernements, élus démocratiquement ont le devoir d’intervenir pour réglementer l’économie .La finance est au service de la société et non l’inverse
Déjà Paul VI dans son l’encyclique Populorum progressio assignait un rôle central, ….aux « pouvoirs publics »
Or le monde actuel a modifié le pouvoir politique des États.
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. A partir d’un rôle mieux ajusté des pouvoirs publics, on peut espérer que se renforceront les nouvelles formes de participation à la politique nationale et internationale.
Il est souhaitable que grandissent de la part des citoyens une attention et une participation plus larges à la res publica.
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l’affaiblissement des réseaux de protection
Par suite de l’emprise actuelle du néolibéralisme
Il s’ensuit l’affaiblissement des réseaux de protection ….
faisant peser de graves menaces sur les droits des travailleurs, sur les droits fondamentaux de l’homme…
Les systèmes de sécurité sociale peuvent perdre la capacité de remplir leur mission dans les pays émergents et dans les pays déjà développés, comme dans des pays pauvres….
Des coupes dans les dépenses sociales, sont souvent recommandées par les Institutions financières internationales,
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L’ensemble des changements sociaux et économiques font que les organisations syndicales éprouvent de plus grandes difficultés à remplir leur rôle de représentation des intérêts des travailleurs, encore accentuées par le fait que les gouvernements, pour des raisons d’utilité économique, posent souvent des limites à la liberté syndicale ou à la capacité de négociation des syndicats eux-mêmes. Les réseaux traditionnels de solidarité se trouvent ainsi contraints de surmonter des obstacles toujours plus importants.
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Quand l’incertitude sur les conditions de travail,
en raison des processus de mobilité et de déréglementation,
devient endémique,
surgissent alors des formes d’instabilité psychologique,
et des difficultés à construire un parcours personnel cohérent dans l’existence…
Cela a pour conséquence l’apparition de situations humaines dégradantes,….
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La mise à l’écart du travail pendant une longue période, tout comme la dépendance prolongée vis-à-vis de l’assistance publique ou privée, minent la liberté et la créativité de la personne ainsi que ses rapports familiaux et sociaux avec de fortes souffrances sur le plan psychologique et spirituel
Je voudrais rappeler à tous, et surtout aux gouvernants engagés à donner un nouveau profil aux bases économiques et sociales du monde, que l’homme, la personne, dans son intégrité, est le premier capital à sauvegarder et à valoriser: « En effet, c’est l’homme qui est l’auteur, le centre et la fin de toute la vie économico-sociale »
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Les besoins vitaux
Dans bien des pays pauvres, l’extrême insécurité vitale, …risque de s’aggraver:
la faim fauche encore de très nombreuses victimes
Il manque en effet une organisation des institutions économiques qui soit en mesure aussi bien de garantir un accès régulier et adapté du point de vue nutritionnel à la nourriture et à l’eau, que de faire face aux nécessités liées aux besoins primaires et aux urgences des véritables crises alimentaires, provoquées par des causes naturelles ou par l’irresponsabilité politique nationale ou internationale.
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Le problème de l’insécurité alimentaire doit être affronté dans une perspective à long terme, en éliminant les causes structurelles qui en sont à l’origine et en promouvant le développement agricole des pays les plus pauvres à travers des investissements en infrastructures rurales, en systèmes d’irrigation, de transport, d’organisation des marchés, en formation et en diffusion des techniques agricoles appropriées, c’est-à-dire susceptibles d’utiliser au mieux les ressources humaines, naturelles et socio-économiques les plus accessibles au niveau local, de façon à garantir aussi leur durabilité sur le long terme… ;
Tout cela doit être réalisé en impliquant les communautés locales dans les choix et les décisions relatives à l’usage des terres cultivables.
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Les inegalités source de violence
La dignité de la personne et les exigences de la justice demandent, aujourd’hui surtout, que les choix économiques ne fassent pas augmenter de façon excessive et moralement inacceptable les écarts de richesse
et que l’on continue à se donner comme objectif prioritaire l’accès au travail ou son maintien, pour tous.
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L’accroissement systémique des inégalités entre les groupes sociaux à l’intérieur d’un même pays et entre les populations des différents pays, … tend à saper la cohésion sociale et met ainsi en danger la démocratie ….
C’est encore la science économique qui nous montre qu’une situation structurelle d’insécurité produit des comportements anti-productifs et des gaspillages de ressources humaines, dans la mesure où le travailleur tend à s’adapter passivement aux mécanismes automatiques, au lieu de libérer sa créativité. Sur ce point également, il existe une convergence entre science économique et évaluation morale. Les coûts humains sont toujours aussi des coûts économiques et les dysfonctionnements économiques entraînent toujours des coûts humains.
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Il convient également de rappeler que la réduction des cultures à la dimension technologique, si elle peut favoriser à court terme la réalisation de profits, constitue un obstacle à long terme à l’enrichissement réciproque et aux dynamiques de collaboration. Il est important de distinguer entre les considérations économiques ou sociologiques à court et à long terme. L’abaissement du niveau de protection des droits des travailleurs et l’abandon des mécanismes de redistribution des revenus pour donner au pays une plus grande compétitivité internationale gênent la consolidation d’un développement à long terme
, comme par exemple les tarifs douaniers élevés imposés par les pays économiquement développés et qui empêchent encore aujourd’hui les produits provenant des pays pauvres d’entrer sur leurs marchés
….. Comme les graves irresponsabilités internes aux pays devenus indépendants.
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La Finance
Le problème de la finance est également traité dans l’encyclique ,mais beaucoup plus tard dans le paragraphe 65
65. Il faut enfin que la finance en tant que telle, avec ses structures et ses modalités de fonctionnement nécessairement renouvelées après le mauvais usage qui en a été fait et qui a eu des conséquences néfastes sur l’économie réelle, redevienne un instrument visant à une meilleure production de richesses et au développement.
Toute l’économie et toute la finance, et pas seulement quelques-uns de leurs secteurs, doivent, en tant qu’instruments, être utilisés de manière éthique afin de créer les conditions favorables pour le développement de l’homme et des peuples.
Il est certainement utile, et en certaines circonstances indispensable, de donner vie à des initiatives financières où la dimension humanitaire soit dominante. Mais cela ne doit pas faire oublier que le système financier tout entier doit être orienté vers le soutien d’un développement véritable. Il faut surtout que l’objectif de faire le bien ne soit pas opposé à celui de la capacité effective à produire des biens.
….Une réglementation de ce secteur qui vise à protéger les sujets les plus faibles et à empêcher des spéculations scandaleuses, tout comme l’expérimentation de formes nouvelles de finance destinées à favoriser des projets de développement sont des expériences positives qu’il faut approfondir et encourager, en faisant appel à la responsabilité même de l’épargnant.
L’expérience de la microfinance elle aussi, qui s’enracine dans la réflexion et dans l’action de citoyens humanistes – je pense surtout à la création des Monts de Piété –, doit être renforcée et actualisée, surtout en ces temps où les problèmes financiers peuvent devenir dramatiques pour les couches les plus vulnérables de la population qu’il faut protéger contre les risques du prêt usuraire ou du désespoir. Il faut que les sujets les plus faibles apprennent à se défendre des pratiques usuraires, tout comme il faut que les peuples pauvres apprennent à tirer profit du microcrédit, décourageant de cette manière les formes d’exploitation possibles en ces deux domaines.