Archive pour la catégorie 'Bossuet'

Richard Simon et Bossuet : Le nouveau testament de Trévoux

6 décembre, 2014

En 1702 Richard Simon publie le nouveau Testament en Français

en 4 volumes  

à Trévoux où se trouve l’imprimerie du duc de Maine

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La traduction

 M de Sacy ,le père Amelote de l’oratoire ,Messieurs de Port Royal et les pères jésuites de Paris avait déjà entrepris cette traduction ,mais aucune ne convient vraiment à Simon 

Il écrit

« On ne peut que les louer, mais il aurait néanmoins à souhaiter que ces savants traducteurs eussent une plus grande connaissance  des langues originales et de ce qui appartient à la critique »

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Simon entreprend donc sa traduction en français

non à partir du grec ,mais  à partir du latin ,

dont le texte est plus familier à ses contemporains .

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Cela nous montre combien il est soucieux

d’une part de respecter la Vérité

et d’autre part d’être bien compris par tous

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 Il ajoute en marge les variantes en grec

et traduit les citations « de l’ancien testament » à partir du texte hébreux

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Il ne cherche pas à briller avec un bon style

mais à être le  plus proche possible du texte original

« autrement il arrive que ,sous prétexte de réflexions morales et de sens spirituel

,on tombe souvent dans je ne sais quel jargon ,auquel on donne le nom de spiritualité »

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Bossuet

Ah mais  attention !

Bossuet est en embuscade

iI est vieux, il lui reste 2 ans à vivre

mais il est toujours aussi hargneux

et aussi sûr de lui .

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Il avait fait condamné les maximes de Fénelon

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Il avait fait mettre au feu ‘l« Histoire critique  du Vieux testament » de Simon

il n’allait pas laisser imprimer « ce nouveau testament »

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Bossuet  écrit au cardinal de Noailles  ,archevêque de Paris

« Je trouve presque partout des erreurs ,des vertiges affaiblies , des commentaires  et encore des commentaires mauvais  à la place du texte  et enfin les pensées des hommes qui ne sont pas celles de Dieu  ….

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Puis dans un autre lettre

« Je suis assurée qu’il y a de quoi le confondre ,jusque  à l’empêcher de lever les yeux .Il y a trop longtemps que ce critique  joue de l’église »

car l’église  c’est  Bossuet

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La condamnation 

Bossuet parvint à ses fins

le 22 janvier  1703, un arrêt du conseil d’état  porte révocation du privilège du roi pour imprimer à Paris le « Nouveau Testament de Trévoux »

« L’illustre vieillard de Meaux entraînait pour 3 siècles ,la théologie dans sa décrépitude » (p 340)

 ( voir J. Steinman : « Richard Simon) 

Bossuet (1627-1704) et sa famille

27 novembre, 2014

 

Sa famille

Bossuet fait parti d’une famille de magistrat 

pas toujours très honnête   

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Son cousin François  Bossuet

un financier intime de Mazarin et de Fouquet

est accusé en 1661 de malversation

On lui retire sa charge et  doit restitué plus d’un million de livre

ce fut pour lui la ruine 

et se refugie chez  les augustins déchaussé de Paris

où il mourra en 1674

en laissant un fils qui deviendra l’abbé Bossuet

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Cet abbé est bien  connu pour ses mœurs dissolus

mais il est protégé par Bossuet  qui l’enverra à Rome

 pour faire condamner les « maximes de Fénelon »

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Sa jeunesse

Bossuet fréquente beaucoup de libertins dans sa jeunesse

surtout chez les Condé

où il est parfois invité

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Fénelon ce sera Colbert

Bossuet c’est Condé

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Il rencontre  Rancé

un véritable vaurien

mais qui deviendra un saint 

il avoue lui même

avoir  eu une adolescence tumultueuse

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Méditation sur la mort

Mais il étudie

On l’envoie même faire de la théologie

en espérant lui faire obtenir des bénéfices

Il est sérieux ,

il est doué  

il evolue

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En 1648 il est ordonné sous diacre

fréquente moins les mondains

médite ,réfléchit ,semble se convertir

et écrit « une méditation sur la brièveté de la vie

 « ma vie est de 80 ans tout au plus …je ne suis rien..

ce petit intervalle n’est pas capable de me distinguer du néant où il faut que j’aille …

Tout mon être  tient à un moment  ;

voila ce qui me sépare du rien

 

Bossuet reprendra  ce  thème dans son sermon sur la mort  prononcé devant le roi en 1662

en 1652 avant d’être ordonné prêtre à Paris

il fait une retraite à Saint Lazare

sous la direction de Vincent de Paul

il en sort transformé

et commence sérieusement sa carrière  ecclésiastique  

Bossuet et Rancé : Des amis de jeunesse

27 novembre, 2014

Bossuet est né en 1627  et Rancé en 1626

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Jeunesse

Pendant la fronde  (1648-53)

ils ont 20 ans

ils connaissent le cardinal de Retz et les  Condé

Ils ont connu le temps des  mousquetaires  et des récits de « capes et d’épée »

C’est le temps d’une  jeunesse débridée 

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Armand Jean Bouthillier de Rancé  fait parti de la noblesse de robe

Bossuet fait parti du monde de la magistrature

Tous les deux sont envoyés étudier la théologie

pour qu’ils puissent  obtenir plus tard des sérieux « bénéfices ecclésiastiques »  

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Bossuet et Rancé fréquentent les mêmes salons

l’hôtel de Rambouillet ,l’hôtel de Richelieu

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Ils s’amusent bien

Bossuet avoue lui même avoir eu une adolescence tumultueuse

Quant à Rancé, il est trés intime avec  une grande ,frivole et jolie dame

Marie de Montbazon

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Conversion

Mais les deux vont se ranger

D’abord Bossuet en méditant sur la mort

Cette mort qui va le hanter toute sa vie

il sera le spécialiste  des oraisons  funèbres 

Clqiuez ICI 

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Rancé  se convertit plus tard

Après la mort de sa « grande amie »

il renonce à tout

Il avait été extrême dans le plaisir 

il sera extrême dans le renoncement

« . Rancé rompt avec sa jeunesse, il la chasse et ne la revoit plus. Nous l’avons rencontré dans ses égarements, nous allons le retrouver dans ses austérités. La pénitence était son arrière-garde ; il se mettait à sa tête,(Chateaubriand)

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Bossuet  est moins absolu

il courtise le roi

ne méprise pas les honneurs

Même avant de mourir, il  s’accroche à ses biens

qu’il voudrait bien donner à son neveu

qui est pourtant un vrai brigand

comme le fut peut être l’aigle de Meaux dans sa jeunesse  

Bossuet : Son portrait selon Hyacinthe Rigaud

26 novembre, 2014

Hyacinthe Rigaud

fait le portrait de Louis XIV et de Bossuet

 la même  année

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La comparaison entre ces 2 portraits, est frappante  

 

Hyacinthe-Rigaud--Louis-XIV

 

« L’un pose sa main sur le spectre

l’autre sur un livre ,probablement la bible

Pouvoir politique chez le premier 

Pouvoir de l’écriture chez le second

par terre des papiers des livres tombés ;

La littérature profane ?

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« Le somptueux habit ecclésiastique d’hiver ,

avec le rocher orné d’une large dentelle ,

remplace le grand manteau à fleur de lys »  ( Georges Minois Bossuet p 316)

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Bossuet est grand ,droit

Que le roi semble petit

malgré sa perruque !

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Caractère de Bossuet  

Il est parfois  dur quand il défend ses convictions 

autoritaire ,méprisant

il est souvent peu apprécié pour ses écrits

trop conservateur

« Avec l’âge son autoritarisme atteint des proportions inconcevables

il abuse de son influence , pour menacer ,interdire ,intimider ses confréres »(G Minois )

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On dit aussi

qu’il était agréable à vivre

aimé des femmes

à cause de sa délicatesse ,sa gentillesse, sa politesse

son savoir vivre

et même à cause de ses plaisanteries

La princesse Palatine ,qui n’est pas toujours tendre avec les courtisans

l’estime beaucoup  

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Etait il un courtisan ?

Certainement pas quand il fit ses premiers sermons à la cour en 1662

puisque Louis XIV avait alors dit

« Voici un homme qui ne cherche pas à devenir mon ami » 

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Par la suite ,quand Bossuet devient le précepteur du dauphin

lui et le roi s’estimèrent  davantage 

« Mais si Bossuet est entièrement dévoué au roi ,

le roi ne lui accorde qu’une confiance limitée qui varie avec les impératifs de sa politique » (G Minois) 

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Le roi demande surtout à Bossuet de l’aider à régler ses problèmes avec ses maitresses

d’abord avec Mlle de La Vallière ,,puis avec madame de Maintenon et madame de Montespan

La « Maintenon » lui en voudra  un moment car il s’était prononcé contre la publication de son mariage avec le roi

mais elle lui fut reconnaissant, car grâce à lui,  la Montespan fut chassé définitivement

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Le père Lachaise ,le confesseur du roi était quant à lui trés accommodant au sujet des maitresses 

La Montespan le surnommait « la chaise de commodité »   

Bossuet le prédicateur

26 novembre, 2014

Le prédicateur 

Bossuet écrit rarement ses sermons

car il aime improviser

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Rien à voir avec Bourdaloue son contemporain

ou ,avec Massillon qui étaient vraiment

des professionnels de la prédication

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Devenu archidiacre à Metz ,il prononce des panégyriques

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ou des oraisons funèbres comme celle  d’Henriette  de France ou Henriette d’Angleterre

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ou encore celle des Condé

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En 1662

Il prêche le carême au Louvre

devant le jeune roi qui n’a alors que 24 ans et en présence de La Vallière qui a 18 ans

Il ne craint pas de reprocher au roi discrètement ses liaisons  féminines

La Vallière  très émue se sauve le soir même dans un couvent

et le roi est obligé de la rechercher

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Il reproche aussi au jeune roi ses dépenses  excessives pour son plaisir

alors que le peuple cette année là souffre de la famine

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Par la suite Bossuet prononcera encore des sermons devant la cour

ou dans son diocèse

mais il sera de plus en plus occupé à écrire

soit pour le dauphin dont il devient le précepteur

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soit pour défendre la vraie foi

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Bourdaloue et Bossuet

 (selon sainte Beuve causerie du Lundi X p 209)

 Bossuet, dans la sphère supérieure de l’épiscopat,

 demeurait l’oracle, le docteur,

 un Père moderne de l’Église, le grand orateur

 qui  intervenait aux heures funèbres et majestueuses;

qui reparaissait quelquefois dans la chaire à la demande du monarque,

 ou pour solenniser les Assemblées du Clergé,

 laissant chaque fois de sa parole un souvenir imposant et mémorable.

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Cependant Bourdaloue continua d’être pour le siècle

 le prédicateur ordinaire par excellence,

 celui qui donnait un Cours continuel de Christianisme moral et pratique,

et qui distribuait le pain quotidien  à tous les fidèles ,sous la forme la plus saine

Bossuet et les panégyriques

25 novembre, 2014

Entre 1652 et 1659 alors qu’il  était archidiacre à Metz

Bossuet prononça régulièrement des panégyriques

Il en profitait pour critiquer les mœurs de son temps

et pour  donner des leçons de morale

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En 1652  Dans  Le panégyrique de saint François  d’Assisse

Bossuet défend les pauvres

« Il ne reste à la pauvreté que le désespoir et l’extrême nécessité

et  ce qui est le plus insupportable, le mépris et la servitude »

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En 1653 dans Le panégyrique de saint Bernard

Bossuet  s’en prend aux abus de l’église

« Au lieu de songer à la pénitence ,nous ne songeons qu’à nous enrichir …

par des voies injustes ,par des rapines ,des usures, par des voleries » 

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1655 dans Le panégyrique de saint François de Paule

Bossuet critique la noblesse de cour 

mais pas en face

il préfère parler des courtisans de la cour de Louis XI

« là est l’empire de l’intérêt ; là est le théâtre des passions ;

là elles se montrent les plus violentes …

Doux attraits de la cour,

combien avez-vous corrompus d’innocents … » 

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En 1657 il prononce 3 panégyriques pour sainte Thérèse, saint Paul et saint Thomas d’Aquin

Il se perfectionne  

Il soigne son style

devient de  plus en plus éloquent et savant

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Ainsi  quand il parle de Saint Paul ,

on croit entendre  non plus un prédicateur austère

mais un rhéteur antique

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Paul ira en cette Grèce polie,

la mère des philosophes et des orateurs ;

et, malgré la résistance du monde, il y établira plus  d’églises

que Platon n’y a gagné de disciples par celle éloquence qu’on a crue divine,

Il prêchera Jésus dans Athènes,

et le plus savant de ses sénateurs passera de l’Aréopage en l’école de ce barbare.

..

il abattra aux pieds du Sauveur la majesté des faisceaux romains en la personne d’un proconsul,

et il fera trembler dans leurs tribunaux les juges devant lesquels on le cite.

Rome même entendra  sa voix,

et un jour cette ville maîtresse se tiendra bien plus honorée d’une lettre de Paul,

adressée à ses citoyens,

que de tant de fameuses harangues qu’elle a entendues de ton Cicéron.

 

Bossuet : Les oraisons funèbres

24 novembre, 2014

Bossuet l’avoue

il a eu une jeunesse dissipée

puis changea de vie

après avoir réfléchi sur la mort

et la vanité de toutes choses

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Il parlera plus tard de cette méditation sur la mort

au cours du carême

qu’il  prêcha devant la roi en 1662

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Par la suite

il prononça de multiples oraisons funèbres pour les grands de ce monde

dont voici quelques extraits

pour s’en faire une idée

Ce fut selon Renan son seul titre de gloire

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Oraison funèbre d’Henriette de France

 Vanité des vanités tout n’est que vanité 

 

Vous verrez dans une seule vie toutes les extrémités des choses humaines, 

la félicité sans bornes aussi bien que les misères ; 

…Vous verrez  tout ce que peuvent donner de plus glorieux 

la naissance et la grandeur, accumulé sur une tête,

 qui ensuite est exposée à tous les outrages de la fortune; 

Vous verrez la bonne cause d’abord suivie de bons succès,

 et puis, des retours soudains, des changements inouïs,

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Oraison funèbre d’Henriette d’Angleterre

 O vanité ! ô néant ! ô mortels ignorants de leurs destinées 

 Je veux dans un seul malheur

 déplorer toutes les calamités du genre humain, 

et dans une seule mort faire voir la mort

 et le néant de toutes les grandeurs humaines

 

La santé n’est qu’un nom,

 la vie n’est qu’un songe,

 la gloire n’est qu’une apparence , 

les grâces et les plaisirs ne sont qu’un dangereux amusement : 

tout est vain en nous, 

excepté le sincère aveu que nous faisons devant Dieu de nos vanités, 

et le jugement arrêté qui nous fait mépriser tout ce que nous sommes. 

 

Que ce tombeau nous convainque de notre néant, 

… De quelque superbe distinction que se flattent les hommes, 

ils ont tous une même origine ; et cette origine est petite.

 Leurs années se  poussent successivement comme des flots :

 ils ne cessent de s’écouler; 

tant qu’enfin, après avoir fait un peu plus de bruit,

 et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, 

ils vont tous ensemble se confondre dans un abîme 

où l’on ne reconnaît plus ni princes, ni rois, 

ni toutes ces autres qualités superbes qui distinguent les hommes; 

de même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire,

 mêlés dans l’Océan avec les rivières les plus inconnues. 

 

Oraison funèbre de Marie Thérèse d’Autriche

Marie Thérèse ne fut pas très heureuse

Bossuet le constate 

Vous croyez donc que les déplaisirs 

et les plus mortelles douleurs 

ne se cachent pas sous la pourpre? 

ou qu’un royaume est un remède universel à tous les maux, 

un baume qui les adoucit, un charme qui les enchante

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Mais surtout Bossuet  au cours de cette oraison  en profite pour glorifier longuement  Louis XIV

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Oraison de la princesse palatine Anne de Gonzague 

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Bossuet : Oraison funèbre de la princesse palatine Anne de Gonzague

24 novembre, 2014

l ne faut pas confondre la princesse Anne de Gonzague avec  la célèbre princesse palatine  femme du duc d’Orléans ,qui vécut a Versailles et qui nous a laissé une riche correspondance  Anne de Gonzague, fut mariée à l’éphémère roi de Bohème, et  mena une vie plus que joyeuse

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 Bossuet dans son oraison funèbre raconte comment  la princesse palatine Anne de Cleves s’est convertie ,douze ans avant de mourir 

 

« Un saint abbé (Rancé) , 

dont la doctrine et la vie sont un ornement  de notre siècle,

 ravi d’une conversion aussi admirable 

et  aussi parfaite que celle de notre princesse,

 lui ordonna de l’écrire pour l’édification de l’Église

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Voici ce qu’elle raconte au saint abbé : 

Elle fit un songe …que marchant seule dans une forêt, 

elle y  avait rencontré un aveugle dans une petite loge.

 Elle  s’approche pour lui demander 

s’il était aveugle de naissance, 

ou s’il l’était devenu par quelque accident.

 Il répondit qu’il était aveugle-né. 

Vous ne savez donc pas,, reprit-elle,

 ce que c’est que la lumière,

 qui est si belle et si agréable, 

et le soleil, qui a tant d’éclat et de beauté? 

Je n’ai, dit-il, jamais joui de ce bel objet,

 et je ne m’en  puis former aucune idée. 

Je ne laisse pas de croire, qu’il est d’une beauté ravissante.

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L’aveugle  parut alors changer de voix et de visage,

 et prenant  un ton d’autorité :

 Mon exemple, dit-il, vous doit d’apprendre

 qu’il y a des choses très-excellentes 

et très  admirables qui échappent à notre vue,

 et qui n’en sont ni moins vraies ni moins désirables, 

quoiqu’on ne les puisse ni comprendre ni imaginer. » 

C’est, en effet, qu’il manque un sens aux incrédules,

 comme à l’aveugle 

**

Notre princesse comprit.

 Alors, par une soudaine illumination, 

  elle se sentit si éclairée, 

et tellement transportée de la  joie d’avoir trouvé

ce qu’elle cherchait depuis si long temps,

 qu’elle ne put s’empêcher d’embrasser l’aveugle

et il se répandit  dans mon coeur 

une joie si douce et-une foi si sensible, 

qu’il n’y a point de paroles capables de l’exprimer. 

**

… « Je me levai, poursuit-elle, avec précipitation : 

mes actions étaient mêlées d’une joie et d’une activité  extraordinaires. » 

**

 Bossuet Ajoute 

Elle renonça à tous les divertissements…

Douze ans de persévérance, au milieu des épreuves les plus difficiles,

 l’ont élevée à un éminent degré de sainteté.

**

Ne craignez ni la maladie, ni les dégoûts, ni les tentations, ni les peines les plus cruelles.

 Une personne si sensible et si délicate, qui ne pouvait seulement entendre nommer les maux, 

a souffert douze ans entiers, et presque sans intervalle,

 ou les plus vives douleurs, ou des langueurs qui épuisaient le corps et l’esprit;

…c’est ainsi qu’elle appelait la prière de l’agonie de notre Sauveur :

 « 0 mon « Père ! que votre volonté soit faite, et non pas la mienne 

Bossuet le précepteur du dauphin (1669-1680)

23 novembre, 2014

Bossuet est un intellectuel

pas un pédagogue

Il est assisté par Montausier ,ancien militaire  qui stimule l’élève à coup de bâton 

Le dauphin en est dégoutté

Il n’ouvrira plus jamais un livre un fois devenu adulte

Bossuet lui enseigne entre autre  l’histoire

**

Bossuet se dit historien

mais il l’est en rien

Son discours sur  l’histoire universelle

est plutôt  un discours philosophique 

Il n’a que faire des dates

Toute sa chronologie est fondée sur la bible 

et il situe la création du monde en 4004 avant Jésus Christ 

**

En parlant de David ou Salomon il veut donner des leçons de morale ou  de politique

en particulier au dauphin

l’idéal est l’imitation des anciens ,

la perfection c’est l’immobilité

le changement c’est la catastrophe

L’histoire est une histoire sainte

 **

Il  se veut théologien

et écrit une « exposition de la doctrine catholique sur les questions de controverse »

Non pas un gros in folio rebutant

mais un exposé  court !

40 pages environ

à la portée de tous

pas de gros mots !

pas de discussions laborieuses  

mais du rationnel

Des évidences   

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Bossuet essaie en bon enfant de réconcilier tout le monde

sans vraiment aborder les vrais problèmes

ou plutôt en les évitant

Ce qu’il écrit semble tellement évident que beaucoup de protestants se convertissent

en commençant par Turenne

**

Ce fut donc un succès !

et pour être davantage connu

lui ,le gallican

demande l’approbation de Rome

avec la même obstination qu’il aura pour faire condamner les « maximes » de Fénelon 

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il est admis  a l’académie français 

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En tant que précepteur du dauphin

il fréquente le  roi qui commence à l’estimer 

et fonde une sorte de « petit concile »

avec des intellectuels pour  discuter sur les sujets d’actualité

Cliquez ICI 

Bossuet et son « petit concile »

22 novembre, 2014

Bossuet avait son petit concile

comme plus tard Fénelon aura son petit cénacle

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Origine du petit concile

Daniel Rops déclarait

on le sait

que le siècle de louis XIV était le siècle des saints

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oh que non !

Bossuet et ses amis le savaient mieux que quiconque

la France avait foutrement besoin d’être évangélisé

 **

C’est pourquoi ,vers 1670 ils vont se regrouper

au cœur même de la monarchie

à Versailles  

autour de Bossuet  devenu depuis peu

le précepteur du dauphin

afin d’influencer la société des savants ,

des historiens des littéraires

et ensuite toute la société 

**

Ce regroupement informel mais influent

sera  bientôt surnommé le petit concile

**

Les membres

parmi les membres qui se réunissent régulièrement

parfois en arpentant « l’allée des philosophes  à Versailles

 

On rencontre

l’abbé Claude Fleury ,fervent cartésien qui publiera  une immense histoire ecclésiastique

l’ abbé Renaudot  petit fils de Théophraste Renaudot

cliquez ICI 

Tronson le supérieur de saint Sulpice

qui amène le jeune Fénelon

Mabillon le  plus illustre des mauristes

La Bruyère  l’homme des « caractères » 

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On y rencontre Le Nain de Tillemont encore un as de l’histoire de l’Eglise

 et plusieurs membres de « la compagnie du saint Sacrement »  l’Opus Dei de l’époque

et aussi des jansénistes de port Royal  

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Bossuet

Grâce à son autorité naturelle  

Bossuet sera le meneur du groupe

**

Grâce aux fonctions qu’il exerce  la cour

il peut placer ses amis dans des postes importants

L’abbé Fleury devient précepteur du prince de Conti

La Bruyère entre dans la maison de Condé …

Plusieurs seront admis à l’académie française

 (Voir  Bossuet par Georges Minois p 273 ss ) 

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