Archive pour la catégorie 'Bourdaloue'

Jugement de Sainte Beuve sur Bourdaloue

13 octobre, 2014

Dans « ses causeries du lundi » Tome 9

sainte Beuve écrit à propos de Bourdaloue

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N’oublions jamais que Bourdaloue était, avant tout, un orateur, non un écrivain.

 C’était un orateur, et il en avait tous les dons

 pour le genre d’enseignement sacré auquel il s’était voué :

Il avait l’action, le feu, la rapidité,

et, en déroulant ce fleuve de la parole

il y avait des endroits où il tonnait (P.268)

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 Bourdaloue n’a pas comme Bossuet

les foudres à son commandement et la main pleine d’éclairs,

 pas plus qu’il n’a comme Massillon l’urne de parfums qui s’épanche.

 Bourdaloue, c’est l’orateur qu’il faut être quand on veut prêcher

trente-quatre ans de suite et être utile :

Il ne s’agit pas de tout dissiper d’abord,

 de s’illustrer par des exploits,

d’avoir des saillies qui étonnent, qui ravissent el auxquelles on applaudit,

 mais de durer, d’édifier  avec sureté,

de recommencer sans cesse, (p274)

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Plusieurs critiques ont supérieurement parlé de Bourdaloue;

 M. Vinet (tout protestant qu’il était) dans quelques articles du Semeur

 et le cardinal Maury dans son Essai sur l’Eloquence de la Chaire.

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Les circonstances de ses prédications

C’est l époque  des disputes avec les protestants

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C’est aussi le temps des jansénistes

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Ajoutez comme fond du tableau la Cour de Louis XIV,

 telle qu’elle se dessinait à cette heure aux yeux d’un chrétien,

 madame de La Vallière pâlissante, mais non encore éclipsée,

 àcôté de madame de Montespan déjà radieuse;

Bourdaloue, prédicateur du roi : Sermon sur l’impureté

12 octobre, 2014

Bourdaloue n’a pas froid aux yeux

il parle clair

il est net

quand il prononça  à Versailles un sermon sur l’impureté

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Face au roi

qui eut tant de maitresses

et en présence de tous les courtisans

qui tremblent devant le monarque

il ose  parler de l’impureté et   de l’adultère

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 « Le P. Bourdaloue frappe toujours comme un sourd,

 disant des vérités à bride abattue,

 parlant à tort et à travers contre l’adultère ;

sauve qui peut : il va toujours son chemin « (Madame de Sévigné ).

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La bête  

Et ce jour là il ne mâche pas ses mots en parlant de la Bête

« Quand l’homme se laisse emporter à l’ambition, 

c’est un homme qui a péché,

parce que l’ambition est un péché tout spirituel, 

Quand L’homme succombe à l’avarice 

c’est un homme qui pèche

parce que l’avarice est un dérèglement

qui ne convient qu’à l’homme.

« Mais quand l’homme s’abandonne aux sales désirs de la chair, 

il pèche, et il pèche en bête

 parce « qu’il suit les mouvements d’une passion prédominante dans les bêtes. »

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Ouah !

Bourdaloue parle ainsi devant le roi !

et il insiste ,en rajoute

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 Or, si l’homme pèche en bête, 

il n’a donc plus ces. lumières de l’esprit qui le distinguent des bêtes 

et qui le font agir en homme ; 

il est donc réduit à l’ignominie de Nabuchodonosor, 

Ii est dégradé de sa condition, 

il est même au-dessous de la condition  des bêtes, 

puisque entre les bêtes et lui il n’y a plus d’autre différence,

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Cependant Bourdaloue n’était jamais irrévérencieux

Il parla de l’adultère mais ne fit aucune allusion au roi

et c’est pourquoi le roi aimait l’entendre 

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Louis XIV avait même   manifesté le désir de l’entendre tous les deux ans,

 aimant mieux, disait-il, ses redites que les choses nouvelles d’un autre. 

Bourdaloue prédicateur du roi : Avoir Dieu pour seul partage et pour récompense

11 octobre, 2014

En 1670

Bourdaloue à l’âge de 38 ans

prononça son premier  sermon devant le roi

la premier jour de l’Avent

sur la récompense des saints

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Il était peut être ému

En tous les cas, il fut étonné

en voyant les nobles qui courtisaient  le roi pour obtenir

de multiples faveurs, de vaines récompenses

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C’est alors qu’il se confia

et révéla ainsi la richesse de sa vie intérieure

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Son seul désir est de vivre en harmonie avec Dieu

Son seul bonheur

C’est d’avoir Dieu pour partage et pour récompense

et du haut de la chaire, il s’adresse au Seigneur en ces termes

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Combien de fois, Seigneur, m’est-il arrivé de goûter avec suavité

l’abondance de ces consolations célestes dont  vous êtes la source, 

et qui sont déjà sur la terre un paradis anticipé? 

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Combien de fois, rempli de vous, ai-je méprisé tout le reste 

et compté le monde pour rien? 

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Vous bannissiez de mon cœur les vains plaisirs ;

…et  vous y entriez à leur place ; 

et dès lors Seigneur, 

la privation de ces plaisirs était pour moi plus que  délicieuse 

.**
Dans ce lieu de bannissement et d’exil,

où je ne vous vois qu’à travers le sombre voile de la foi

vous remplissez déjà mon cœur, 

**

Que sera-ce dans cette bienheureuse patrie où je vous verrai face à face ? 

si, en vertu de la profession que j’ai faite, 

quand j’ai quitté le monde pour vous suivre, 

je me tiens déjà si riche de votre pauvreté

**,

Que sera-ce, 

et que dois-je espérer des richesses de votre sainte demeure? 

 .. puisqu’il m’est déjà si glorieux et si doux d’avoir part à vos abaissements? » 

Bourdaloue moraliste : Sermon pour le dimanche des rameaux

9 octobre, 2014

Bourdaloue n’est pas toujours tendre

au cours de ses homélies

il fustige

il sermonne

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Ainsi le dimanche des rameaux

c’est avec force qu’il parle de la communion pascal

à des courtisans du roi

qui n’ont que faire de leur communion annuelle

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Menaces

Pour les mondains, pour les sensuels, pour les scandaleux et les impies, ils en sont exclus;

et s’ils osaient y paraître,

nous qui sommes les prêtres du Seigneur et les dispensateurs de ses mystères,

 nous ne craindrions point d’user du pouvoir que le Dieu vivant nous a mis en main pour leur en interdire l’usage.

Fût-ce le premier conquérant du monde qui s’y présentât :

Fut-ce le premier monarque du monde : 

Nous lui ferions entendre les défenses et les menaces du souverain Maître dont il tiendrait profaner le céleste banquet.

 

 Que l’homme donc s’éprouve lui-même,

c’est-à-dire qu’il se consulte lui-même, qu’il interroge son cœur,

 et que, sans s’aveugler, sans se flatter,

il examine devant Dieu s’il est en effet de ceux qui appartiennent à Jésus-Christ,

et que Jésus-Christ reconnaît pour ses vrais disciples :

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 Les femmes

Le jour des rameaux ,quand  Jésus entra à Jérusalem

les disciples se dépouillèrent de leurs vêtements,

et les étendirent dans le chemin par où le Fils de Dieu devait passer : 

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ainsi , vous devez quitter tout ce qui s’appelle superfluité mondaine ,

surtout cette superfluité d’habits , d’ajustements, de parures qui,

selon la pensée de Tertullien ,

est comme une idolâtrie et une espèce de culte que vous rendez à votre corps ;

…On vous l’a dit tant de fois , Mesdames ,

et personne ne le doit mieux savoir que vous-mêmes ;

vous le reconnaissez devant Dieu,

 combien ce luxe profane est opposé à l’humilité de votre religion ,

 de combien de péchés il est le principe,

 à combien de scandales il vous expose.

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Ce que je ne puis comprendre,

c’est qu’étant aussi portées que vous l’êtes à tout ce qui regarde la vraie piété

  on vous engage néanmoins avec tant de peine à la pratique de ce détachement.

Ce que je ne puis comprendre ,

c’est qu’après tant de remontrances que l’on vous a faites….

 après votre propre expérience, plus capable de vous convaincre que tous les discours,

vous contestiez encore avec Dieu pour conserver ces restes du monde dont on ne peut vous déprendre.

Ce qui m’étonne,

c’est qu’après tant de communions on en voie toujours parmi vous

d’aussi passionnées pour cette vanité,

d’aussi affectées dans leurs personnes,

d’aussi curieuses de plaire que les âmes les plus libertines et les plus déréglées.

Voilà ce qui me surprend.   

 

Bourdaloue un vrai pasteur : Les oraisons funèbres des Condé

5 octobre, 2014

Bourdaloue était un vrai pasteur

il voulait vraiment convaincre

convertir 

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Sainte Beuve dans « ses causeries du lundi » tome 9

en fait la démonstration en commentant  les « oraisons funèbres » prononcés par Bourdaloue pour les Condé

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Oraison funèbre pour le Père de Condé

Ce fut le 10 décembre 1683, dans la maison professe des Jésuites,

que Bourdaloue prononça cette première Oraison funèbre devant le grand Condé

Il ne considéra son sujet qu’à un point de vue chrétien,

et ne loua dans l’ancien fauteur de tant  de troubles civils que le converti du Calvinisme

et celui qui avait replacé sa maison et sa race dans le giron de l’Église.

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En terminant cette Oraison funèbre Bourdaloue fit une priére pour le prince de Condé

qui était présent

« C’est pour ce fils et pour ce héros que nous faisons continuellement des vœux;

et ces vœux, ô mon Dieu, sont trop justes, trop saints, trop ardents  pour n’être pas exaucés

C’est pour lui que nous vous offrons des sacrifices …

 Répandez donc sur sa personne la plénitude de vos lumières et de vos grâces… »

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Le vœu de Bourdaloue fut rempli :

Peu de temps après ce discours, le prince de Coudé se convertit sincèrement et s’approcha des autels;

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Oraison funèbre du grand Condé

Quand de nouveau Bourdaloue dut faire l’oraison funèbre du grand Condé

il avoue

« Le dirai-je, Chrétiens?

Dieu m’avait donné comme un pressentiment de ce miracle,

 et dans le lieu même où je vous parle aujourd’hui,

 dans une cérémonie toute semblable à celle pour laquelle vous êtes ici assemblés,

 le Prince lui-même m’écoutant, j’en avais non seulement formé le vœu,

mais comme anticipé l’effet  par une prière, qui parut alors tenir quelque chose de la prédiction.

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Soit inspiration ou transport de zèle, élevé au-dessus de moi,.

Seigneur, je m’étais assuré de vous, que vous ne laisseriez pas ce grand homme

avec un cœur aussi droit que celui que je lui connaissais,

dans la voie de la perdition et de la corruption du monde

Lui-même, dont la présence m’animait, en fut ému.

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 Quoi qu’il en soit, ni mes vœux ni mes souhaits n’ont été vains! il vous a plu, Seigneur, de les exaucer, et

j’ai eu la consolation de voir ma parole accomplie.

Bourdaloue théologien : L’enfer c’est être à tout jamais séparé de Dieu

5 octobre, 2014

Etre toujours avec Dieu

En 1670 ,lors de son premier sermon  devant le roi et les courtisans

le père Bourdaloue

avait confié du haut de la chaire

que son seul désir était d’être toujours avec Dieu

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Etre à jamais privé de Dieu

Le vendredi de la 2é semaine du carême

en parlant de l’enfer, Bourdaloue revient sur ce thème

l’enfer c’est être à tout jamais séparé de Dieu   

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Séparé de Dieu 

C’est-à-dire  être privé de Dieu 

C’est-à-dire condamné à n’avoir plus de Dieu

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Le jour du jugement quand Dieu dira aux réprouvés

« Retirez vous de moi »

l’âme rejeté comprendra 

Dieu n’est plus à moi

et je ne suis plus à lui

Dieu n’est plus pour moi

 et je ne suis plus pour lui

Dieu n’est plus dans moi ,

ni avec moi

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Ton libertinage t’as fait souhaiter de ne plus avoir de Dieu

tu n’en auras jamais !

Tu n’as pas voulu connaître ton Dieu ,

tu ne le verras jamais et tu ne le connaitras jamais

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Tu ne l’as pas cherché, tu le trouveras jamais

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Voilà ce que la foi nous enseigne

le feu eternel c’est une éternelle  séparation de Dieu

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Ce qui m’étonne c’est qu’une vérité si touchante

nous touche si peu

Ce qui m’étonne ,c’est que si amateur de nous mêmes

,cette séparation nous importe si peu

Ce qui m’étonne c’est que ne pouvant ignorer que la perte de Dieu est notre souverain mal

nous contribuons tous les jours librement à le perdre 

Bourdaloue et les jansénistes

5 octobre, 2014

Bourdaloue s’opposa souvent aux protestants

avec fermeté ,mais avec respect et une grande charité

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Il fut encore plus ferme avec les jansénistes

qui envenimaient la spiritualité du siècle

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Dans « ses causeries du lundi » Tome 9

sainte Beuve écrit à ce propos  

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Lorsque Bourdaloue parut dans la chaire (1670),

un grand événement excitait au plus haut degré l’intérêt

dans l’Église de France : les querelles envenimées entre

ceux qu’on appelait les jansénistes et le pouvoir temporel et spirituel

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Les Pensées de Pascal, recueillies et mises en ordre par ses amis, étaient pour la

première fois livrées au public, et ravivaient ce souvenir des Provinciales,

qui était la blessure toujours saignante de la Société de Jésus.

 C’est au milieu de ces circonstances que le jésuite Bourdaloue,

montant avec éclat dans les chaires de la capitale et dans celle des Tuile-

ries, venait inopinément relever, soutenir l’honneur de son Ordre,

et planter à son tour le drapeau d’une prédication pressante, éloquente, austère.

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Dans le sermon sur la Sévérité de la Pénitence,

 prêché le quatrième dimanche de l’Avent en i670,

 Bourdaloue, après avoir montré dans le premier point que la sévérité est nécessaire,

 et dans le second qu’elle doit pourtant se tempérer toujours de consolation et de douceur,

 n’avait paru d’abord accorder quelque chose aux docteurs jansénistes

que pour le leur retirer ensuite plus expressément.

 ….    La princesse de Conti, présente au sermon et ayant cru reconnaître ses amis

« dans ces hommes zélés,mais d’un zèle qui n’est pas selon la science,

dans ces esprits toujours portés aux extrémités,

 qui, pour ne pas rendre la pénitence trop facile,

 la réduisent à l’impossible et n’en parlent jamais que dans des termes capables d’effrayer, »

témoigna par quelque geste qu’elle était blessée de l’allusion :

….Ce que Bourdaloue ayant remarqué, il alla après le sermon voir la princesse,

qui s’en expliqua avec lui et qui lui dit très nettement  que la seconde partie l’avait fort scandalisée.

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Tous les sermons de Bourdaloue sur la Prédestination, sur la Grâce, sur la Fréquente Communion, etc.,

n’étaient pas seulement des enseignements de doctrine, 

c’étaient des à-propos frappants et vifs dans la disposition des esprits d’alors 

Bourdaloue combatif : Calvin et la Parole de Dieu

4 octobre, 2014

Le dimanche de la sexagésime

Bourdaloue prononce un sermon sur la parole de Dieu 

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Bourdaloue  est de son temps

par conséquent au sujet de la parole de Dieu

il parle des réformés

si pointilleux sur ce sujet

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Le prédicateur

Comme Calvin  Bourdaloue affirme que le prédicateur est la « bouche de Dieu »
Dieu vous parle par la bouche des prédicateurs,

C’est la parole de Dieu, qu’ils vous annoncent, 

et dès lors qu’ils ont une mission légitime de l’Église,

 vous ne devez plus les écouter comme des hommes, 

car ils sont à votre égard les organes 

et les interprètes de Dieu même et de son Saint-Esprit.

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Ainsi le Sauveur du monde disait à ses apôtres

 Quand vous prêchez mon Evangile, ce n’est point vous qui parlez,

 mais c’est l’Esprit de votre père céleste qui s’explique par vous 

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Les apôtres étaient envoyés

pour cela, et c’est pour cela même que nous avons été choisis

 

Sans cette mission de Dieu, et de Jésus-Christ son Fils unique et l’Homme-Dieu,

vous ne seriez plus obligés de recevoir nos instructions,

 ni d’écouter nos prédications comme a parole de Dieu,

 parce qu’elles ne seraient plus alors, marquées du sceau de Dieu.
**

Les protestants ont-ils cette légitimité ?


voilà l’une des plus essentielles différences qui se rencontrent entre nous 

et les ministres de cette église protestante .que vous avez connu. 

Ils avoient tout le reste, mais cette mission leur manquait

**.
C’étaient des hommes savants et éloquents, tant qu’il vous plaira;

 mais ils n’avoient pas ce caractère d’hommes envoyés de Dieu

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Comment prêchent-ils, puisqu’ils n’ont point été députés pour cela?

 Car qui les envoyait ? 

Etais ce  l’Église romaine, ou une autre Église?…

 

Vous n’ignoriez pas que Luther et Calvin n’étaient venus, 

ni comme Moïse dans l’ancienne loi, ni comme Jésus-Christ dans la nouvelle,

 ou comme les apôtres, guérissant les malades,…

 confirmant leur apostolat par des signes visibles, éclatants, incontestables

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La parole de Dieu

Puisque cette parole est celle de Dieu ,

il faut l’écouter avec respect

pour qu’elle puisse agir efficacement en nos âmes     

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Bourdaloue Combatif : Contre les réformés

3 octobre, 2014

Le 6é dimanche âpres l’épiphanie

Bourdaloue

prêcha sur la sainteté de la loi chrétienne

et en profita pour attaquer les réformés qui ont dénaturé cette loi

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Les protestants

Les hérétiques du siècle passé   ont altéré la pureté de la loi,

C’étaient …des apostats de profession,

Luther, celui que Calvin appelait l’apôtre de l’Allemagne était un  infâme par ses incestes,…

 et que ne pourrais-je point dire de Calvin lui-même?…….

Est-il croyable que Dieu, pour réformer son Eglise, ait choisi des hommes de ce caractère?

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Mais  Dieu , dit saint Epiphane, a toujours permis que les erreurs dans la foi aient été suivies de la corruption

 et de la dépravation des mœurs,

afin que cela même servît à les distinguer.

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L’hérésie du siècle passé semble avoir été en cela plus circonspecte et plus prudente,

 puisqu’elle affecta d’abord le nom de réforme :….

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Jugement sur La réforme

 Nous n’aurions qu’à lui opposer le langage de ses premiers pasteurs,

 pour lui montrer l’illusion de la vaine réforme qu’elle s’est attribuée;

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Prenez garde, mes Frères, leur disaient-ils;

On vous a fait entendre que c’était par les bonnes œuvres qu’il se fallait sauver ;

On vous a trompés, elles sont inutiles pour le salut.(le salut par la foi)

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On vous a dit que le juste devait veiller continuellement sur soi-même, pour ne pas déchoir de la grâce :

C’est un abus ; quand on a une fois la grâce, quelque crime que l’on commette , on ne la perd jamais.

…On vous a fait accroire que vous aviez une liberté pour résister aux tentations :

C’est une erreur; il n’y a plus de liberté dans nous, et c’est un terme qui ne signifie rien (prédestination)

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 On vous a nourris dans la crainte des jugements de Dieu; cette crainte est criminelle et réprouvée.

 On vous a prêché la pénitence comme nécessaire;

 et moi je vous déclare, disait Calvin, que par la grâce du baptême

tous vos péchés commis et à commettre sont déjà remis.

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 On vous a persuadé qu’il y avait beaucoup à faire pour gagner le ciel :

 rien du tout : croyez, et vous voilà justifiés, cela suffit.

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 Au reste, défaites-vous de mille superstitions importunes qui vous gênent.

 Etes-vous prêtres, renoncez au célibat, nous vous en donnons le pouvoir.

Etes-vous religieux, abandonnez votre profession, et nous vous recevons parmi nous.

 Mais j’ai promis à Dieu la continence : cette promesse est folle  et impie, répondait Luther.

 Le joug de la confession vous pèse-t-il, secouez-le hardiment, et sortez de cet esclavage….

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La sainteté de l’église

Mais, au contraire, quand je vois dans le corps de l’Eglise tant de vertus et tant de sainteté;

 quand je remonte à ces heureux temps où la loi évangélique était encore dans toute sa vigueur,

et que je vois quelles âmes alors elle a formées,

 quels sentiments elle leur inspirait,

 de quelle ferveur elle les animait,

 à quelle perfection elle les élevait;

 quand, de siècle en siècle depuis Jésus-Christ,

je descends jusqu’à nous,

et que je vois cette multitude innombrable de parfaits chrétiens,

qui ont sanctifié les déserts, sanctifié les cloîtres…

..quand je vois, dans les prélats de l’Eglise, des pasteurs vraiment apostoliques;

 dans le sacerdoce, de dignes ministres du Dieu vivant;

dans le célibat, des vierges consacrées à la pureté ;

partout  des âmes régulières, zélées, charitables, patientes

 disposées à tout entreprendre pour l’honneur de Dieu,

 à tout faire pour le service du prochain,

 à tout souffrir et à tout pardonner pour le bien de la paix ;

…n’ais je pas le droit de dire  qu’une loi aussi sanctifiante ne peut être que sainte

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Bourdaloue modéré

Cependant Bourdaloue est très respectueux envers les protestants  

quand il prononce l’oraison funèbre du père de Condé

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« A Dieu ne plaise que j’aie la pensée de faire ici aucun reproche

à ceux que l’erreur ni le schisme ne m’empêche point  de regarder comme mes frères,

 et pour le salut desquels je voudrais, au sens de saint Paul, être moi-même anathème!

Dieu, témoin de mes intentions, sait combien je suis éloigné de ce qui les pourrait aigrir;

 et malheur à moi, si un autre esprit que celui de la douceur et de la charité  pour leurs personnes

se mêlait jamais dans ce qui est de mon ministère! » 

Bourdaloue enthousiaste : Le miracle de l’évangélisation

2 octobre, 2014

Dans la deuxième partie de son sermon   

 du 6é dimanche après l’épiphanie

Bourdaloue

exalté , enthousiaste

s’écrie

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   Quand je considère toutes les circonstances,

 tous les moyens, tous les obstacles, tous les succès de l’évangélisation dans le monde  

je découvre d’une manière si sensible la force et la vertu de Dieu,

que je ne puis m’empêcher de la publier,

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 Tous les Pères ont été éloquents sur ce point,

 et ils ont employé leurs plus belles lumières pour nous en donner quelques idées;

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Et comment tout cela se fait-il?

 c’est le prodige,  Chrétiens, que l’on vous a cent fois représenté,

 que vous avez cent fois admiré, et dont la sagesse humaine doit nécessairement convenir :

 par les moyens en apparence les plus faibles;

 par des moyens qui non-seulement semblent n’avoir nulle proportion avec les succès que nous admirons,

 mais qui y paraissent tout opposés;

par les mêmes moyens que Jésus-Christ a employés, et qu’il nous a laissés en héritage,

 je veux dire par les croix, les souffrances, les affronts, les emprisonnements,

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Jetez les yeux autour de vous, et voyez tous les peuples assemblés auprès de vous et humiliés devant vous.

Ils sont venus de toutes les parties du monde, pour se soumettre à votre empire.

 En voilà de l’orient, et en voilà de l’occident;

En voilà du septentrion, et en voilà du midi.

 Il n’y a point de région si éloignée, point de contrée qui ne reconnaisse votre suprême domination :

 Ah ! glorieuse mère, ce ne sont point seulement des sujets qui viennent vous rendre hommage ; ce sont vos enfants,

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 Saint Jérôme, disait :Qui est-ce qui lit aujourd’hui les livres de ces philosophes?

 A peine voyons-nous les plus oisifs s’y arrêter;

Aau lieu que la doctrine de Jésus-Christ est prêchée par tout le monde ,

 et que tout le monde parle de la loi que de pauvres pécheurs ont publiée :

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