Archive pour la catégorie 'Carolingiens'

Charlemagne et sa nombreuse famille selon Eginhard

13 juillet, 2013

Charlemagne s’est comporté comme un pape

comme le chef d’une église qu’il voulait régenter

dans les plus moindre détails

en convoquant des synodes ,

et en rédigeant des lois  parfois très sévères

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Mais respectait il, lui-même, ces lois au niveau conjugal ?

Voici ce qu’écrit Eginhard dans « sa vie de Charlemagne » 

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Quatre femmes

. Après avoir épousé la fille de Didier, roi des Lombards, il la répudia, au bout d’un an

car il s’était épris d’une  jeune fille de 13 ans Hildegarde

Sa 2é femme Hildegarde , femme d’une des plus nobles familles de la nation des Suèves.lui donna trois fils, Charles, Pépin et Louis, et autant de filles, Rotrude , Berthe et Gisèle;

 Sa 3é femme Fastrade , qui appartenait à la nation des Francs orientaux, c’est-à-dire des Germains ;lui donne 2 filles

Entre temps il a une fille avec une concubine 

Ayant perdu Fastrade, il épousa Luitgarde, Allemande de naissance, dont il n’eut pas d’enfants.

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Quatre concubines

 Après la mort de cette dernière, il eut quatre concubines

qui lui donnèrent 2 filles et 3 garçons.

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 Sa mère et sa sœur

 Sa mère Bertrade vieillit auprès de lui comblée d’honneurs ; il lui témoignait en effet le plus grand respect, et jamais il ne s’éleva entre eux le moindre nuage, si ce n’est une seule fois à l’occasion du divorce de Charles avec la fille de Didier que Bertrade lui avait fait épouser.

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Charles n’avait qu’une sœur nommée Gisèle, vouée dès sa plus tendre enfance à la vie monastique, et qu’il aima et vénéra toujours autant que sa mère. Elle mourut quelques années avant lui dans le monastère où elle avait pris l’habit religieux

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Ses enfants

Le roi voulut que ses enfants, tant fils que filles, fussent initiés aux études libérales que lui-même cultivait.

Il apportait une telle surveillance à l’éducation de ses fils et de ses filles, que quand il n était pas hors de son royaume, jamais il ne mangeait ou ne voyageait sans les avoir avec lui ; les garçons l’accompagnaient à cheval, les filles suivaient par derrière, et une troupe nombreuse de soldats choisis, destinés à ce service, veillaient à leur sûreté.

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Ses filles étaient fort belles, et il les aimait avec passion ;

aussi s’étonne-t-on qu’il n’ait jamais voulu en marier une seule, soit à quelqu’un des siens, soit à quelque étranger ; il les garda toutes chez lui et avec lui jusqu’à sa mort, disant qu’il ne pouvait se priver de leur société

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Déboires familiaux

Quoique heureux en toute autre chose, il éprouva dans ses filles la malignité de la mauvaise fortune ; mais il dissimula ce chagrin, et se conduisit comme si jamais elles n’eussent fait naître de soupçons injurieux, et qu’aucun bruit ne s’en fût répandu.

(Eginhard ne dit pas que Charlemagne  permit à ses filles d’avoir des amants et des enfants hors mariage pour qu’elles ne le quittent  pas )

 Il avait eu d’une de ses concubines, un fils nommé Pépin, beau de visage, mais bossu

 Ce jeune homme conspira contre son père en 793

 Après la découverte de ce crime, Pépin fut rasé, sollicita et obtint la permission d’embrasser la vie monastique dans le couvent de Pruim

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La cruauté de la reine Fastrade fut sans doute la  cause de deux complots ;

Dans ces deux circonstances, on voulut attenter à la vie du roi,  parce que, se prêtant à la méchanceté de sa femme, il avait paru inhumainement oublier sa douceur accoutumée et la bonté de sa nature

 

Quelques anecdotes sur l’école de Charlemagne

13 juillet, 2013

 L’académie palatine

Charlemagne 

avide de savoir

et voulant avoir  autour de lui des hommes instruits

avait fondé une école dans son palais

où les plus grands de sa cour venait y suivre

les instructions d’Alcuin

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Les membres de cet académie

portaient des noms 

un peu comme les futures femme savantes

ou les précieuses de Moliére 

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Charlemagne était David 

Alcuin était Horace

Angilbert était Homère

Eginhart était travesti en Béséléel

(Fliche et Martin H.E Tome 6 p 101)

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La visite des écoles par Charlemagne 

 Eginhard ,le secrétaire et  biographe de Charlemagne

 raconte que le roi visitait souvent les écoles

pour évaluer le niveau des éléves

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  Charlemagne alla visiter des enfants dont il avait confié l’éducation

 au savant Irlandais Clément, et voulut qu’ils lui montrassent leurs lettres et leurs vers.

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Il s’aperçut que, comptant sans doute sur les privilèges de leur rang,

les plus nobles de ces élèves avaient négligé l’enseignement qu’on leur donnait,

 tandis que les plus pauvres présentaient des œuvres au-dessus de toute espérance,

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S’adressant alors à ceux qui avaient le mieux répondu à ses  désirs :

 » Mille grâces, mes fils, leur dit-il,

 de ce que vous vous êtes appliqués de tout votre pouvoir

 à travailler selon mes ordres et pour votre bien.

Maintenant efforcez-vous d’atteindre à la perfection,

 je vous récompenserai et toujours vous serez honorables à mes yeux. «  

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Puis se tournant, en leur jetant un regard de colère, vers les élèves qui avaient trompé sa confiance : 

« Vous autres, nobles, continua-t-il,

 fiers de votre naissance,

vous avez négligé mes ordres et votre gloire et l’étude des lettres,

 vous vous êtes livrés à la mollesse, au jeu et à la paresse ;

par le Roi du ciel !

 je ne me soucie guère de votre noblesse,

et tenez ceci pour dit,

 que, si vous ne réparez par un zèle vigilant votre négligence passée

 vous n’obtiendrez jamais rien de Charles. »

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Ce récit a été mainte fois repris et commenté 

et la scène fut  reproduite dans les livres de classe

                 Quelques anecdotes sur l’école de Charlemagne    dans Carolingiens charlemagne-visite-les-ecol-300x213

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D’où le chant de France Gall sur « ce sacré Charlemagne »

cliquez ICI

http://fr.lyrics-copy.com/france-gall/sacre-charlemagne.htm

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Mais selon les historiens sérieux

ce récit ne reflète pas la réalité

Eginhard l’aurait enjolivé

pour plaire à son roi

 

Le sacre de charlemagne (en 800 ) et le pape Léon III

12 juillet, 2013

Le pape Etienne 2 avait sacré Pépin le bref

et en échange Pépin avait donné « l’état du Vatican » à Etienne

cliquez ICI

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De même Charlemagne va profiter des difficultés du pape Léon III

pour de faire sacrer à son tour

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Les ennuis de Léon III

 « les romains accusèrent le pape de crime dont on ne nous a pas même conservé l’indication …

En 799 le jour de la saint Marc comme le pape conduisait une procession …des conjurés s’élancèrent sur lui  et le saisirent. Ils avaient  formé le dessein de lui arracher les yeux et de lui couper la langue …mais un reste de respect pour le vieillard les arrêta au milieu de leur fureur ….

Il fut enfermé pour la nuit dans un couvent et son camérier  trouva le moyen de le faire descendre par une échelle de corde le long des murs

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Léon III décide alors de se rendre auprès de Charlemagne qui se trouvait  en Germanie à Paderborn

il fut reçu avec un mélange de respect et d’affection qui était rendu plus touchant par le danger que le pape venait de courir

….Charlemagne le prit par la main , l’embrassa et traversa avec lui la foule, qui par trois fois se prosterna devant le pontife (histoire des français par de Sismondi tome 2 p 370ss )

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Ce fut sans doute au cours de cet entrevue que le couronnement de Charles à Rome fut décidé

pour le jour de Noel 

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Le couronnement (Noël 800)

Enfin arriva la fête  de noël 800

 Le pape chanta la messe solennelle dans la basilique du Vatican

 en présence de Charles et de tout le peuple

,puis s’avança vers le roi, et  plaça sur sa tête une couronne d’or

Aussitôt le clergé et le pape s’écrièrent selon la formule usitée pour les empereurs romains

« Vie et Victoire à l’Auguste Charles ,couronné par Dieu, grand et pacifique empereur des romains

(De Sismondi p380)

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Charlemagne ne voulut pas rester à Rome comme « empereur des romains »

et  rejoint Aix la chapelle

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 Les remontrances de Charlemagne

Quelle était  donc la faute du pape Léon III ?

En tous les cas

c’est en maître de la chrétienté que Charlemagne le réprimande

« le pape doit vivre honnêtement

 ,observer les saints canons ,

gouverner pieusement l’église

donner par sa vie l’exemple de la sainteté » 

 

Un pape laïc : Charlemagne (742-814)

12 juillet, 2013

Charlemagne était à la tête d’un empire chrétien

où les clercs étaient omniprésents

des clercs dans sa famille

des clercs dans son conseil

des clercs dans son administration …

des clercs partout que secondait des laïcs  !

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N’était il pas lui même

comme un pape  laïc qui secondait le pape clerc ?

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N’ avait -t-il pas écrit  au pape Léon III

Notre rôle c’est avec le secours de la divine miséricorde de défendre en tout lieu l’église du Christ

 contre les attaques des païens et les ravages des infidèles  ,

de lui donner comme défense au dehors et au-dedans ,la reconnaissance de la foi catholique

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Le votre ,c’est d’élever les mains vers le ciel avec Moise et d’aider ainsi nos combats

,afin que par vos prières  ,sous la conduite et avec la grâce de Dieu

,le peuple chrétien  emporte partout la victoire sur les ennemis de ce nom sacré

et que le nom de notre Seigneur Jésus Christ soit glorifié sur toute la terre

(Fliche et Martin : Histoire de l’église tome 6) p 77

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Les clercs  dans sa famille

Chef des églises, le roi nomme les évêques et les abbés en les choisissant souvent parmi les clercs de son entourage ou dans les familles aristocratiques

Depuis Pépin le bref ,les carolingiens disposent de grandes abbayes

,environ 200 qu’ils considèrent comme leur bien personnel

ils installent à leur tête  leurs fils et leurs  filles ,leurs bâtards et leurs amis …

de plus à côté de l’abbé régulier, les carolingiens nomment des aristocrates comme abbés laics

Angibert gendre de charlemagne est abbé de saint Riquier et son fils lui succède .

Eginhard est abbé laïque de saint Jean Baptiste de Pavie ….(Mayeur Histoire du Christianisme p 685)

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le palais

on l’appelle « le sacré palais »

L’empereur est « rex et sacerdos »

la demeure royale est donc une endroit saint ou l’on pénètre avec crainte et tremblement

C’est  le centre du monde religieux

Il tire sa force de la présence du souverain et des reliques conservées dans la chapelle royale ,car le palais et l’église forma un tout (Mayeur p740 )

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Les conseillers  

L’archichapelain du conseil personnel de Charlemagne fut longtemps Hildebald  archevêque de Cologne 

cet archichapelain partageait aussi avec le comte palatin ,toutes les besognes administratives

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Les fonctionnaires  

sont souvent des couples formés d’un clerc et d’un Laïc 

Ainsi dans chaque cité il ya l’évêque et le comte

Dans chaque circonscription sont envoyés 2 missi  un clerc et un laîc

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 les lois

Pour légiférer Charlemagne comme Pépin réunit les évêques ,les abbés et grands aristocrates

dans des assemblée générales qui prennent des décisions aussi bien religieuses que politiques

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« qu’il s’agisse de disciplines ecclésiastiques ,de la vie intérieure dans les monastères

 ,de la formation et du recrutement du clergé ,de l’instruction religieuse des fideles ,

de leur assiduité aux offices  et la communion …de la liturgie  du baptême …

qu’il s’agisse même du dogme

rien n’échappe à l’attention de l’empereur (Histoire du Christianisme p 685)

car pour reformer la société chrétienne, il faut d’abord réformer l’église 

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En particulier 

il voulait que chacun sache le « notre père »

et rendit obligatoire le mariage religieux

bien que lui même par 2 fois répudia sa femme

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en794 inorganise un synode de Francfort au sujet du culte des images

en 809  au synode d’Aix la chapelle

il demande au pape d’introduire le filioque dans le credo

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Il introduit la liturgie romaine dans le royaume franc

et ouvre ainsi le  chemin  à une église pontificale universelle

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Dans un « corpus christianum » il se présente comme « rex et sacerdos »

 « defensor et rector » de l’eglsie

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Il est vraiment  le pape laïc qui seconde le pape clerc

Sa capitale sera appelée : Aix « la chapelle »

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il ne faut cependant  pas oublier que cette renaissance religieuse avait commencé avec saint Boniface

et Carloman le frère de Pépin 

L’Eglise et le culte carolingien

12 juillet, 2013

Les églises  

Charlemagne voulait un culte grandiose ,splendide

digne de Dieu

Il fait réparer les églises, les basiliques  

A Aix il fait construire une magnifique chapelle

digne d’un empereur

D’où le nom de la ville :Aix le chapelle

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La basilique Saint Denis ou repose son père Pépin

  est magnifiquement décorée

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Dans les églises,

des splendides charpentes sont apparentes , peintes ou même dorée  ,

les murs, les autels sont couverts  de fresques ou de mosaïques

les nefs s’allongent, flanquées de collatéraux beaucoup plus bas.

l’abside est circulaire

les tours se multiplient

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Le culte

Vers 785 Charlemagne demande au pape Hadrien un exemplaire du « sacramentaire grégorien »

car il veut introduire la liturgie romaine  en Francie

pour consolider l’unité entre les chrétiens de son empire

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Mais ce sacramentaire n’était pas assez complet

 et de vieilles formules gallicanes y furent ajoutées

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Ce n’était pas seulement les prières et les cérémonies de la messe que Charlemagne

voulait reprendre à Rome .

L’office des moines fut aussi modifié pour le mettre en accord avec les coutumes romaines

ainsi que la manière d’administrer les sacrements

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Les cérémonies du catéchuménat se déroulent pendant le carême avec les divers « scrutins »

et le baptême a toujours lieu par immersion

L’Eglise et le culte carolingien dans Carolingiens baptistere-de-poitiers-300x226

Le baptistère carolingien de Poitiers 

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La prédication

Les capitulaires recommandent  

en 794

de prêcher au peuple la foi catholique sur la sainte Trinité ,

l’oraison dominicale et le symbole de la foi

et en 802

d’enseigner les 10 commandements et de faire respecter le dimanche

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Les abbayes

on a estimé qu’il y avait prés de 650 monastères reparti dans l’empire carolingien dont 200 étaient royaux c’est-à-dire qu’ils étaient dirigés par des membres de la famille royale et souvent par des abbés laïcs (Mayeur Histoire du Christianisme p 696 )

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Charlemagne veut des familles monastiques stables ,dirigées par un abbé de valeur ,

s’adonnant au travail manuel et intellectuel

 et surtout à la liturgie ,

car il compte sur la prière  que les moines adressent pour le succés de ses entreprises –(Mayeur hist du Christianisme p 697)

 

La théologie et la morale sous Charlemagne selon Hans küng

11 juillet, 2013

Hans kung dans son livre

sur « le Christianisme » (p 497ss)

résume ainsi

la théologie carolingienne 

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Le dogme

Les théologiens se méfient toujours des ariens

et insistent au cours des liturgies sur « le Christ , notre Dieu »

sur la « mère de Dieu » et sur « ,la très sainte Trinité »

le Christ  se trouve de plus en plus identifié à Dieu lui même

et absorbé dans la Trinité

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En même temps

et cela peu paraître contradictoire et surprenant 

mais c’est logique en cette période

d’un moyen âge  larmoyant 

on favorise  la fête de Noel , les fêtes mariales ,

plutôt que la fête de Pâques et la résurrection

Les fêtes de l’incarnation et de la passion passent au premier plan

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La  morale

Depuis la réforme ecclésiastique de saint Boniface

il faut avoir les mains pures

immaculées

pour toucher aux choses sacrées 

D’où l’onction des mains lors de l’ordination des prêtres

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Il n’est pas permis aux laïcs de toucher les choses saintes

donc pas de communion à la main

la semence masculine et le sang menstruel rend impur

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Morale sexuelle

la morale des carolingiens est ennemi du plaisir  

et tend à restreindre considérablement les relations sexuelles conjugales

Les époux doivent s’abstenir de relations sexuelles

pendant l’avent ,le carême ,le dimanche et les jours de fête …

Alcuin déclarait

«  pas de communion sans confession des péchés »

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La confession privée

Les  transgressions morales sont encore très nombreuses

et on attache de plus  en plus d’importance à la pénitence privée

au détriment de la pénitence publique

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Les pénitentiels des moines irlandais avec pénitence tarifiée

deviennent indispensables aux confesseurs

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Les pénitences sont de plus en plus dures

et  peu à peu peuvent être remplacées par des prestations financières

Ces manuels insistent sur les fautes sexuelles

en un temps ou on avait, à ce niveau, un esprit assez large

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Les innovations

On glisse lentement d’une liturgie communautaire à une liturgie sacerdotale

la messe devient un sacrifice

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Les messes privées et les honoraires de messe augmentent en nombre

Le pouvoir épiscopal et le célibat presbytéral

la confession auriculaire …

l’importance du culte des reliques ,les exorcismes

sont autant de changement significatifs en cette période carolingienne 

Les monastères du 8é et 9è siècle chez les Francs

10 juillet, 2013

Le 7è siècle fut « le siècle d’or » des moines  

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Le 7é siècle fut celui des rois dit « fainéants »

mais aussi celui des moines qui s’enrichissaient 

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Au 8è siècle les monastères  « roulent sur l’or »

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Les monastères s’enrichissent

Les monastères fondés  par les mérovingiens sont devenus avec le temps

de véritables latifundia

« les abbés règnent sur des monastères de plus en plus riches et autonomes

 les huttes primitives sont remplacées par des bâtiments en pierre

les  champs et les  bois forment un temporel qui ne fait que s’accroitre

…d’autre part ils cherchent à posséder des annexes dans d’autre région

afin d’avoir des ressources supplémentaires, vin sel

ainsi l’abbaye de st Denis a des salines en Poitou,  des vignobles en Anjou

,des forets dans le nord …

l’abbé peut même avoir des péages sur les rivières ou les routes »

 (Histoire du Christianisme JM Mayeur p 642ss

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Charles Martel

Les abbayes sont devenues si riches que Charles Martel

tout en étant un homme pieux et respectueux des biens de l’église

spoliera les monastères pour armer ses armées

cat il préférait taxer les moines que les chefs de guerre qui étaient ses vassaux

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Pépin le bref

tentera de dédommager les monastères qui prospéreront de nouveau

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Charlemagne

il est vrai que Charlemagne aida les moines à restaurer les abbayes

et rendit au clergé une partie des biens qui avaient été pris par Charles Martel

d’autant plus que le clergé devait

restaurer les sanctuaires,

nourrir les pauvres ,

se charger de l’enseignement

Il leur fallait donc des subsides

Charlemagne se devait donc de les aider

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Mais quand même !

Il y avait un Hic !

Charlemagne avait toujours besoin d’argent

comme Charles Martel

 pour faire ses petites guerres qui n’en finissaient pas 

et il a parfois des mots sévères sur les moines riches 

Ainsi ,il leur écrit 

Nous leur demanderons aussi ce que signifient d’après eux les mots « abandonner le siècle »  

et à quoi l’on peut reconnaître ceux qui abandonnent le siècle d’avec ceux qui le suivent encore

Serais ce seulement parce qu’on  ne porte pas d’armes et que l’on est pas marié publiquement ?

Nous leur demanderons aussi si celui là a vraiment quitté le siècle qui ne cesse d’accroitre chaque jour ses propriétés par tous les moyens possibles en parlant à qui veut l’entendre du bonheur du royaume céleste ( H.E.Fliche et Martin tome 6 p 90 )

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L’art

Ces monastères participèrent aussi à la renaissance des arts 

en se dotant de reliquaires en or ou faisant des enluminures dans des riches manuscrits

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Toutes les églises  de cette époque sont somptueusement décorées

à l’intérieur de marbre ,de mosaïques, de fresques …

Les sacramentaires ,les évangéliaires  des iles britanniques et du continent

 sont ornées de miniatures et enfermées  parfois dans des reliures somptueusement décorées

(Mayeur  p 675)

les 4 évangelistes à Autun Les monastères du  8é et 9è siècle chez les Francs    dans Carolingiens 8e-autun-en-754-les-4-evangelistes-200x300en 754

La renaissance intellectuelle des carolingiens au 8è s

10 juillet, 2013

Charlemagne

devenu empereur

voulut retrouver tout le faste, la grandeur ,la sagesse

la culture des romains et des grecs  

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Mais ou donc retrouver des traces de cette culture ?

Les barbares ,les guerres civiles ,les troubles incessants avaient tout ravagés

en Francie

Même les évêques étaient devenus incultes

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Ce sont les moines

oui ! encore eux

qui furent à l’origine de la renaissance carolingienne

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Et pas n’importe qui !

des moines venus d’ Irlande et de grande Bretagne

à la suite de Colomban

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Des moines

profondément marqués par

l’enseignement du grand maître de cet époque

le prestigieux

Béde le vénérable 

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Béde le vénérable (675-735)

un puits de science !

une véritable encyclopédie

il traitait de la   grammaire la métrique …l’arithmétique

Il commentait des écritures

et fut  surtout le grand historien de l’église d’Angleterre

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Alcuin (730-804)

Alcuin qui eut pour maître des disciples de Béde  

était un fin érudit

amoureux des manuscrits

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Alcuin était vraiment l’homme que Charlemagne recherchait

pour rénover la culture

restaurer les écoles

ranimer les études 

et redonner du faste à son empire

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Alcuin encouragea chaleureusement Charlemagne

en lui écrivant

Une nouvelle Athènes se formerait en Francie …

une Athènes plus belle que l’ancienne .

Car ennoblie par l’enseignement du Christ,

la notre surpasserait toute la sagesse de l’Académie   ….

(Alcuin lettre 170)

Mais Alcuin ne fut pas seul

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Paul Diacre (720-799)

C’est un moine lombard du mont Cassin

féru d’histoire

Il a écrit « l’histoire des lombards »  en 787

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Il rencontre Charlemagne en 775 , au cours de la guerre contre les Lombards 

Charlemagne l’invite aussitôt à sa cour

il n’allait pas laisser partir un tel savant qui connaissait si bien la culture romaine

puisqu’il avait aussi écrit « une histoire de Rome » 

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Paul Diacre restera 5 ans auprès de Charlemagne

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Bien d’autres encore

Raban Maur ,Dungal , Jean Scot, Erigéne ou Eginhard

sous Charlemagne et son successeur Louis le pieux

vont être les promoteurs  de la renaissance carolingienne  

 

.

 

Alcuin et Charlemagne selon Guizot

10 juillet, 2013

Pour mieux connaître l’œuvre d’Alcuin

rien de tel que de relire la notice que fit sur lui

Guizot historien

cliquez ICI

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Alcuin (730-804)

Alcuin fut le confident, le conseiller, le docteur et, pour ainsi dire, le premier ministre intellectuel de Charlemagne.

Il a corrigé et restitué les manuscrits de l’ancienne littérature ;

Il a restauré les écoles et ranimé les études ;

il a lui-même enseigné.

 

Correction des manuscrits

 Du VIIe au VIIIe siècle, les manuscrits étaient tombés aux mains  de copistes si ignorants, que les textes étaient devenus méconnaissables :

Beaucoup  de passages avaient été confondus ou mutilés ;

Les feuillets étaient dans le plus grand désordre ;

Toute exactitude d’orthographe et de grammaire avait disparu…

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 La réparation de ce mal, la restitution des manuscrits, surtout de la grammaire et de l’orthographe, fut un des premiers travaux d’Alcuin,

 travail dont il s’occupa toute sa vie

, qu’il recommanda constamment à ses élèves,

 et dans lequel Charlemagne lui prêta le secours de son autorité.

**

On lit, dans les capitulaires, une ordonnance conçue en ces termes :

« Moi  Charles,:… voulant relever par un soin assidu la culture des lettres,

 nous excitons, par notre exemple même, à l’étude des arts libéraux,

 tous ceux que nous y pouvons attirer.

**

 Aussi avons-nous déjà, avec le constant secours de Dieu,

exactement corrigé les livres de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance,

Nous ne pouvons souffrir que, dans les lectures divines,

 au milieu des offices sacrés,

il se glisse de discordants solécismes,

 et nous avons dessein de réformer les dites lectures ».

**

Alcuin travaillait lui-même à une révision complète des livres sacrés.

 Il la termina vers 801, dans l’abbaye de Saint-Martin de Tours, et l’envoya à Charlemagne 

**:

Le travail de copistes.

L’ardeur pour la reproduction des anciens manuscrits devint générale :

Dès qu’une révision exacte de quelque ouvrage avait été faite par Alcuin, ou quelqu’un de ses disciples, on en envoyait des copies dans les principales églises et abbayes ;

et là des copies nouvelles en étaient faites, pour être de nouveau revues et propagées.

**

L’art de copier devint une source de fortune, de gloire même :

On célébrait les monastères où se faisaient les copies les plus exactes et les plus belles, et, dans chaque monastère, les moines qui excellaient à copier.

 L’abbaye de Fontenelle (Saint Wandrille) ,acquiert en ce genre une véritable renommée. A Reims, à Corbie, on s’appliqua à les égaler : au lieu du caractère corrompu dont on s’était servi depuis deux siècles, on reprit l’usage du petit caractère romain.

**

Aussi les bibliothèques monastiques devinrent-elles bientôt considérables : un très grand nombre de manuscrits datent de cette époque ; et quoique le zèle s’appliquât surtout à la littérature sacrée, cependant la littérature profane n’y demeura pas étrangère. Alcuin lui-même, à en croire certains témoignages, revit et copia les comédies de Térence.

**

Restauration des écoles   

 En même temps, Alcuin  travaillait avec ardeur au rétablissement des écoles partout déchues :

Voici  une ordonnance de Charlemagne qui nous instruit des mesures prises à ce sujet, et que sans doute Alcuin lui suggéra :

**

« Nous avons jugé utile que, dans les épiscopats et dans les monastères confiés, par la faveur du Christ, à notre gouvernement,

 on prît soin non seulement de vivre régulièrement et dans notre sainte religion,

 mais encore d’instruire dans la science des lettres,

..**

Nous vous exhortons donc non seulement à ne pas négliger l’étude des lettres, mais à travailler, d’un cœur humble et agréable à Dieu, pour être en état de pénétrer facilement et sûrement les mystères des Saintes Écritures.

**

. De cette époque datent la plupart des écoles qui acquirent bientôt une grande célébrité, et d’où sortirent les hommes les plus distingués du siècle suivant .

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L’école du palais 

De 782 à 796,, Alcuin fut à la tête d’une école intérieure, dite « École du Palais »,

qui suivait Charles partout où il se transportait,

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Dans cette école il eut pour élève Charlemagne et sa cour

Parmi ses auditeurs on peut remarquer la présence de son  ami Angilbert :

Cliquez ICI

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L’abbaye saint Martin

en 796 Charlemagne consentit enfin à le laisser partir et lui donna pour retraite l’abbaye de Saint-Martin de Tours, l’une des plus riches du royaume.

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.Alcuin ne resta point oisif dans sa nouvelle situation ;

 il remit la règle et l’ordre dans le monastère,

 enrichit la bibliothèque de manuscrits copiés à York par de jeunes clercs qu’il y avait envoyés dans ce dessein, et donna à l’école, par son propre enseignement, un éclat qu’elle n’avait jamais connu.

 Ce fut à cette époque que plusieurs des hommes les plus distingués du siècle suivant, entre autres Raban Maur qui devint archevêque de Mayence, et Amalaire, savant prêtre de Metz, se formèrent à ses leçons.

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 Sa Tombe dans l’eglise de saint Martin

Alcuin fit graver sur sa tombe 

Pélerin qui que tu sois, qui viens ici,

arrête toi, je t’en prie

…Ce que tu es ,je le fus autrefois

et ce que je suis aujourd’hui

tu le seras un jour   

 

Un monastère typiquement carolingien : L’abbaye de saint Riquier décrit par Hariulf

1 juillet, 2013

Pour bien comprendre

ce qu’était un un monastère  carolingien 

il  est bon de lire

« la chronique de l’abbaye de saint Riquier »(livre 2)

 écrit par un Hariulf ,un  moine de l’abbaye

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Une abbaye royale

On compte 650 monastères répartis dans l’empire carolingien

dont 200 étaient royaux c’est-à-dire qu’ils étaient dirigés par des membres de la famille royale

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Dans ces monastères on priait spécialement pour l’empereur

Ce fut le cas de l’abbaye de saint Riquer dans la baie de Somme

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Angilbert : Le gendre de Charlemagne

Angilbert fut élevé à la cour de Charlemagne où il fréquenta Alcuin

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Voici ce que raconte Hariulf 

Angilbert,.. ; se fit tellement aimer de Charlemagne , qu’il occupa la première place dans son amitié et reçut de lui en mariage, sa propre fille nommée Berthe, dont il eut deux fils Arriide et Nithard

. Charles lui confia aussi  un duché de toute la terre maritime ,à Ponthieu

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Angilbert s’étant rendu dans le Ponthieu, demanda à l’empereur Charles la permission de remplir un vœu et de satisfaire le désir qu’il avait formé au fond de son cœur, de restaurer l’église de S. Riquier.

 Sa prière lui fut accordée avec bonté par le roi,

Le prince fait aussitôt ouvrir ses riches trésors et invite son bien aimé à y puiser tout l’argent qu’il désirait et dont il avait besoin pour mettre ses projets à exécution.

 Après avoir embrassé tendrement son roi, Angilbert retourne à Ponthieu  et prend dans le monastère l’habit et l’humilité de moine.

 Peu de temps après, la place d’abbé devint vacante, et Angilbert,

fut , à la prière des frères, et par l’ordre du roi, promu à cette honorable dignité.

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Charlemagne

Alors Angilbert, munit des largesses de tout genre du roi Charles, abattit l’ancien temple bâti par S. Riquier, et en fonda un nouveau avec un art remarquable.

Le roi Charles lui accorda sur ses propres trésors, des sommes d’argent  considérables ..

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 Angilbert fit  écrire ces vers autour du mur intérieur de la dernière tour.

Dieu tout puissant, qui gouvernes le ciel et la terre,

Accorde la paix aux princes et le salut aux sujets ;

Repousse les menaces des ennemis et réprime les guerres.

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A l’empereur Charles, par le secours du quel j’ai tout achevé,

Accorde les bénédictions et les joies de ton royaume ;

Et que celui qui, dans ce temple, élèvera vers toi ses prières

Voie toujours ses vœux accomplis.(Ch 3)

 

Nous nous sommes appliqués, avec l’aide  de notre empereur, à fonder, dans ce lieu, un témoignage de notre foi

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Les richesses de l’abbaye 

Les reliques 

C’est impressionnant !

dans toutes les abbayes de l’époque

les moines collectionnaient les reliques

il y avait de tout

par centaine

Hariulf est fier de donner la très longue liste  des reliques de saint Riquier 

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Après avoir enfermé,  ces restes sacrés  avec beaucoup de dévotion, nous avons, préparé une grande châsse ornée d’or et de pierreries, dans laquelle nous avons déposé une partie de ces saintes reliques  dans la crypte

 Quant aux autres reliques, nous les avons déposées dans treize châsses plus petites enrichies d’or (ch 4)

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Les ornements

On compte, dans l’église du Sauveur et de S. Riquier, onze autels, deux baldaquins et deux pupitres faits d’or, d’argent et de marbre.

. Quant aux vases et ornements sacrés, ces églises possèdent 17 croix enrichies d’or et d’argent, 2 couronnes d’or, 6 lampes d’argent et 12 lampes de cuivre dorées et argentées; 3 pommes d’or, 2 calices d’or avec leurs patènes; 1 grand calice d’or ciselé avec sa patène; 12 autres calices d’argent avec leurs patènes ….etc …etc …

…. un livre couvert en ivoire et magnifiquement orné d’or, d’argent et de perles;… 4 encensoirs d’argent doré; etc …etc

Parmi les livres, un évangile en lettres d’or avec des plaques d’argent enrichies d’or et de pierres précieuses, un autre évangéliaire complet et 200 autres volumes. (Ch 5).

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Le culte carolingien

Nous avons établi 300 moines pour y vivre régulièrement,

Nous avons institué, en outre, que cent enfants seraient élevés dans nos écoles, qu’ils seraient habillés et nourris comme les frères, et que, partagés en trois chœurs, ils assisteraient les moines dans leurs psalmodies et dans leurs chants;

 Ces trois chœurs devront chanter, en commun et tous ensemble, les heures canoniques;

 après quoi le tiers de tout le chœur réuni sortira alternativement de l’église pour vaquer aux nécessités de la vie, et reviendra ensuite à une heure fixée pour célébrer de nouveau les louanges du Seigneur.

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La prière pour Charlemagne

. Ils chanteront tous ensemble pour le salut de notre glorieux maître, l’empereur Charles

et pour la stabilité de son empire.

 Après l’office des matines et des vêpres, tous les chœurs se réuniront devant la sainte Passion

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Nous voulons, en outre, qu’on célébre chaque jour deux grandes messes  dans le monastère, le matin et à midi, et dans les quelles il sera fait mémoire du S. pape Adrien, de notre glorieux souverain, de son épouse et de ses enfants

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Angilbert fit graver sur le coté gauche de la tombe de saint Riquier les vers suivants 

Le prince Charles, en lui bâtissant avec amour ce temple

digne de lui, lui éleva aussi ce tombeau.(Ch 6)

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Mort de Charlemagne et d’Angilbert

En l’an de l’Incarnation de notre Seigneur 814,Charles le Grand, de glorieuse mémoire, après avoir triomphé avec éclat, par la grâce divine, de tous ses ennemis, après avoir possédé en paix l’empire romain et les royaumes des Francs et des Lombards, sortit de ce monde pour entrer, comme nous le croyons, dans le séjour du bonheur éternel,

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Dans l’année même que mourut notre glorieux empereur Charles, et vingt jours après le trépas de ce prince, en l’an 814 de l’Incarnation de notre Seigneur, le vénérable Angilbert, après avoir vu célébrer autour de lui les saints mystères, enleva dans le séjour des bienheureux sa glorieuse âme, dégagée de son vase de boue, et enrichie des bonnes œuvres qu’il avait continuellement pratiquées.

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Après la mort de S. Angilbert, son fils Nithard, qu’il avait eu de Berthe, fille du roi Charles fut nommé abbé  à sa place,  (Ch 7)

eh oui !

de père en fils !

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Nithart

« Ce petit-fils de Charlemagne devait être l’un des hommes les plus capables et les plus éclairés de son temps ».

Il nous a laissé des annales 

http://remacle.org/bloodwolf/historiens/nithard/index.htm

 

 

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