Archive pour la catégorie 'Fénelon'

Fénelon (1651-1715) :un directeur de conscience

17 novembre, 2014

Fénelon ne fut pas un prédicateur comme Bourdaloue ou Massillon

et du reste ne prétendait pas l’être

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Lorsque Fénelon jeune entendait les prédicateurs les plus célèbres de son temps, et Bourdaloue tout le premier  ,

il n’était point entièrement  satisfait .Il eut voulu une manière de prêcher plus vive plus courte, plus familière,

 être plus nuancée 

Il  eut voulu qu’on ne put en rien soupçonner que le discours qu’on écoutait était un discours écrit à l’avance ,

appris et retenue  mais qu’à  de certaines inflexions ,et même à de certaines négligences ,

on crut sentir que cela était dit de source et d’abondance de cœur

…La  familiarité ,la grâce ,l’insinuation sont sa plus ordinaire habitude et son allure naturelle ;

il dit vite et court …((Sainte Beuve Causerie du Lundi)

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Fénelon ne fut pas un chef  comme Bossuet  

qui  était une autorité à Versailles

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Un directeur de conscience

Fénelon fut surtout un directeur de conscience

qui avait son « cénacle » chez les Beauvilliers

et les gendres de Colbert

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Fénélon était l’homme des Colbert

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Bossuet était l’homme des Condé

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On trouve dans ses écrits plus de lettres spirituelles que d’homélie

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Il fut le précepteur du duc de Bourgogne

le fils du Dauphin

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Le quiétisme

Fénelon fut  l’homme de madame Guyon

et écrivit pour la défendre  les « maximes »

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ce qui lui attira les foudres de Bossuet

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Il mourut comme un saint, à Cambrai

 dans son diocèse où il fut aimé et respecté 

Fénelon et son cénacle

16 novembre, 2014

On pourrait presque écrire  un roman

On pourrait imaginer

sans trop se tromper 

une cour autour de Fénélon

faisant concurrence à la cour de Louis XIV

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La cour de Louis XIV 

Repère de vicieux

de scandaleux, de jaloux

de rampants

Tous pourris !

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Le cénacle de Fénelon

Les dirigés de Fénelon se réunissaient

à deux pas du château de Versailles

chez le duc de Beauvilliers

un gendre de Colbert

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Colbert avait 3 filles qui devinrent toutes duchesses

la duchesse de Beauvilliers

la duchesse de Chevreuse 

la duchesse de Mortemart

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Ils étaient tous des saints

d’après certains

honnêtes

droits

Tous aimables !

  Tous dirigés par Fénelon qui même exilé à Cambrai

ne cessait de leur écrire et de les conseiller

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Le duc de Bourgogne

Ils rêvaient mettre sur le trône

un autre petit saint

le duc de Bourgogne

fils du dauphin 

dirigé par Fénelon

qui fut d’abord son précepteur

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C’est pour lui que Fenelon écrivit

« Télémaque »

pour lui apprendre à être un meilleur roi que son grand père

Malheureusement le saint duc

mourut avant Louis XIV 

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L’éducation des filles

Le duc de Beauvilliers avait  8 filles

c’est pour elles que Fenelon écrivit

son « traité de l’éducation des filles »

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Fénelon mourut le 7 janvier 1715

et Louis XIV le 1 septembre 1715

Fénelon et les saintes filles de Colbert

14 novembre, 2014

Colbert avait 3 filles qui étaient mariées à des ducs

 

La duchesse de Beauvilliers  

née en 1660

Elle fut surtout occupée par l’éducation de ses 8 filles

c’est pour elle que Fenelon écrivit 

« l’éducation des filles »

Moins brillante que sa sœur la duchesse de Chevreuse

elle impose davantage

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La duchesse de Chevreuse

« c’était la fille préférée de Colbert  et la plus aimable femme de la cour

dame du palais de la reine ,elle plût au roi qui ne savait point se passer d’elle (Saint Simon)

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Mais les peines ne lui manqueront pas 

c’est alors que Fénelon commence à la conseiller 

En vérité ,madame je serais fâché que vous perdissiez le moindre goutte du calice que Dieu vous présente

  …O que Dieu vous aime puisqu’il vous frappe (lettre juillet 1691)

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Le duc de Chevreuse était un véritable ami pour Fenelon

quand il meurt il écrit à sa veuve

Comment pouvais je vous consoler ,moi qui manque de consolation  .

…que la vie est amère quand on perd ce qui l’adoucissait

  mais il faut aimer la volonté de Dieu plus que les personnes les plus chères

(Novembre 1712)

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Quand Louis XIV mourut

 la duchesse se rendit à Dampierre et s’adonna à la prière

C’était un patriarche dans sa famille qui en faisait les délices ,l’union ,la paix (Saint Simon)

Elle meurt en 1732

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La duchesse de Mortemart

la 3é fille de Colbert fut veuve après 9 ans de mariage

« elle allait souvent à Cambrai  et y passait plusieurs mois de suite

Vers la fin de sa vie ,elle faisait de fréquentes retraites au couvent de la visitation de saint Denis

 où l’une de ses filles avait fait profession.

Elles  y occupa même une cellule dans laquelle elle vivait  comme un religieuse

Elle est morte en 1750

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voir « Fenelon directeur de conscience par Moïse Cagnac edt. Poussielgue 1903)  

 

Fenelon , les gendres de Colbert et le marquis de Seignelay

13 novembre, 2014

Le duc de Beauvilliers

était l’ami préféré du prélat

Avec Fénelon il était chargé d’ éduquer un futur roi

le duc de Bourgogne

le fils du dauphin

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A cause de cette lourde charge

le duc de Beauvilliers 

était porté à la tristesse …il devenait inquiet .

Son « concentré frappait tout le monde   (Saint Simon)

Fenelon s’efforçait de l’apaiser

Dieu  vous conserve et vous donne un cœur large

par simplicité et abandon

Cette largeur contribuera même à votre santé

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Le duc de Chevreuse  (1649-1712)

il eut 10 enfants

« Jamais homme ne posséda son âme en paix comme celui là

le désordre de ses affaires, la disgrâce de l’orage du quiétisme, la perte de ses enfants ,

celle du parfait dauphin ,nul événement ne put l’émouvoir

..il offrait tout à Dieu qu’il  ne perdait jamais de vue …

il était gai et d’excellente compagnie  (Saint Simon VI 345)

Ce fut lui qui surveilla l’impression des « maximes des saints » de Fénelon

livre qui sera condamné ensuite sous l’impulsion de Bossuet 

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Port royal se trouve dans la vallée de Chevreuse  

le duc avait donc reçu une éducation janséniste 

Plus tard Fénelon lui écrit  

Soyons simples, humbles …les gens que vous avez écoutes autrefois

sont infiniment secs, raisonneurs ,critiques et opposés à la vie intérieure

Si peu que vous les écoutassiez ,vous écouteriez un raisonnement sans fin …

Le raisonnement est une grande dissipation .

Les raisonneurs ,les savants sans oraison  éteignent l’esprit intérieur ,comme le vent éteint la bougie

(Juin 1701)

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Le marquis de Seignelay  

était le fils ainé de Colbert , secrétaire d’état de la marine

C’était  pas un saint

plutôt un libertin

Il mourut jeune à 39 ans

mais la piété de ses sœurs finit par le toucher

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Il commença donc à correspondre avec Fénelon

qui le réprimande vertement en écrivant

il faut que votre cœur soit rempli de Dieu ou du monde

S’il est du monde  ,le monde vous entrainera insensiblement au fond de l’abime

S’il est de Dieu  …il vous fera sentir la joie d’une conscience purifiée ,la paix d’une âme

que Dieu réconcilie avec lui ,et la liberté de ses vrais enfants

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A ce malade cloué sur un lit de douleur ,il parle de la croix avec une délicatesse  sans exemple

Quel bonheur de faire une pénitence que vous n’avez point choisie et que Dieu vous impsoe .

 voir « Fenelon directeur de conscience par Moïse Cagnac edt. Poussielgue 1903)   

Fénelon et le duc de Bourgogne

12 novembre, 2014

Fénelon fut nommé précepteur du duc de Bourgogne

le fils du dauphin

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Ce fut « le  chef d’œuvre de  Fénelon » 

Fénelon l’avait accoutumé sans fatigue à tous les petits exercices de piété :

prières, oraisons, examens de conscience 

Cet enfant de 12 ans  agenouillé dans la chapelle de Versailles

demandait au roi des rois de se corriger de ses défauts

et de bénir le roi son grand père

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« En très peu de temps,

 la dévotion et la grâce en firent un autre homme

 et changèrent tant et de si redoutables défauts en vertus parfaitement contraire.

De cet abime sortit un prince affable, doux, humain, modéré,

patient, modeste, humble et austère pour soi ..(Saint Simon)

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C’est pour lui que Fénelon écrivit  « Télémaque » ,les « fables » et « les dialogues des morts »

Dans « Télémaque » Fénelon présente au duc de bourgogne ,

l’idéal d’un prince absolument contraire aux idéaux de  louis XIV  

**

C’est pourquoi ,,après la divulgation du livre

Louis XIV  irrité ,éloigna Fénelon  de la cour ,d’une façon définitive

et lui interdit de correspondre avec le duc de Bourgogne 

**

Le duc de bourgogne cependant resta fidèle à Fénelon

et quand il se rendit dans les Flandres pour faire la guerre

il rendit visite à son précepteur malgré la défense du roi

**

Ce saint duc qui aurait du être roi

mourut avant son grand père

et fut remplacé

par le régent ,duc d’Orléans

le plus « vicieux des hommes » 

Fénelon :Explication des maximes des saints sur la vie intérieure

10 novembre, 2014

Récit du cardinal de Bausset

Le cardinal raconte dans son « histoire de Fenelon »  publié en 1850

les détails de la lutte féroce qui eut lieu entre Fénelon et Bossuet  à propos du livre des maximes 

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Fénelon écrivit ce livre en 1697 

pour répondre à Bossuet qui attaquait violemment

les idées de madame Guyon sur le quiétisme

dans son «  son Instruction sur les Etats d’Oraison. »

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Un livre austère    

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Selon de Bausset

 « Il est assez remarquable, que celui de tous ses ouvrages

auquel Il a paru lui  même attacher plus de prix, 

celui qui lui a coûté le plus de soin et de travail, 

celui qu’il a défendu pendant deux années entières,

 avec des efforts de talent et d’esprit dignes d’une meilleure cause,

 soit précisément celui de ses .ouvrages, 

où l’on retrouve le moins l’âme, 

le style,l’intérêt, le charme accoutumé de Fénelon. 

**

Ce défaut tient sans doute, en grande partie,

 a la forme sèche et didactique qu’il crut devoir employer, 

pour s’exprimer avec plus de clarté sur des matières délicates,

 que personne jusque-là n’avait encore présentées 

avec la précision rigoureuse du langage théologique

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Structure du livre

, Fénelon divise son ouvrage en quarante-cinq articles

Chacun de ces articles renferme deux parties,

1) l’article VRAI

 qui expose la doctrine des vrais mystiques sur  le pur amour, 

2) L’article FAUX

qui montre les abus que l’on a faits,

ou que l’on peut faire de la doctrine des saints,

sous une fausse apparence de perfection.

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 Fénelon avait joint à chaque article 

les autorités des Pères et des auteurs mystiques, 

qui lui paraissaient propres à établir ses principes, 

et à justifier. ses expressions

D’où le titre de son livre « les maximes » 

**

Examen du livre par des amis

Avant de publier son livre

Fénelon  prudent et soumis demande 

à l’archevêque de Paris Mgr de Noailles

à l’évêque de  Chartres et à Tronson

de corriger le livre

C’est ainsi qu’il supprime  la  multitude des citations,

 suivant le conseil de l’archevêque de Paris,

 qui ne les croyait propres qu’à grossir inutilement l’ouvrage. 

** 

« Il est sans doute à regretter que Fénelon 

se soit montré si docile sur ce point; 

cette condescendance eut tout à la fois 

l’inconvénient de donner à l’ouvrage 

une forme sèche et abstraite, 

qui en rend la lecture peu attrayante,

 et de séparer le texte de Fénelon 

des  témoignages de la tradition, 

qui pouvaient servir à expliquer

 plusieurs propositions équivoques,

 et susceptibles d’un mauvais sens » 

**

Jugement de Bossuet 

Bossuet envoya son neveu l’abbé Bossuet à Rome

pour faire condamner le livre

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Condamnation

La plupart des propositions du livre qui furent

condamnées par le pape Innocent XII,

 peuvent se réduire à ces deux erreurs fondamentales 

 1) Il y a, dans cette vie, un état de perfection,

 dans lequel le désir de la récompense et. la crainte des peines n’ont plus lieu 

2) Il est des âmes tellement embrasées de l’amour divin, 

et tellement résignées à la volonté de Dieu, 

que si, dans un état de tentation, 

elles venoient à croire que Dieu lès a condamnées à la peine éternelle, 

elles feraient à Dieu le sacrifice  absolu de leur salut (p 44)

Echanges de lettres entre Fénelon et Bossuet

10 novembre, 2014

Au moment de la controverse sur le quiétisme   

Bossuet a été plus que virulent

Le gracieux et noble Fenelon en fut choqué 

et tout en restant digne et serein

il  écrivit successivement 5 lettres à Bossuet

pour lui reprocher 

sa façon de procéder

Ces lettres son citées par le cardinal de Bausset

dans son « Histoire de Fenelon » tome 2 p 169 ss

**

Lettre 1

« Un évêque qui soumet son livre,

et qui se tait après l’avoir soumis,

ne peut être comparé, ni à Pelage,, ni a Julien.

Vous pouviez envoyer secrètement à Rome, 

de concert avec moi,,

toutes vos objections

 je n’aurais donné au public aucune apologie,.

 ni imprimée, ni manuscrite 

Le juge, seul, aurait examiné

Toute l’Église aurait attendu en paix le jugement de Rome; 

et ce jugement aurait tout  terminé

La condamnation de.mon livre, s’il est mauvais, 

étant suivie-de ma soumission sans réserve,

n’eût laissé aucun péril pour la séduction;

Nous n’aurions manqué en rien à la vérité 

La charité,la paix ,la bienséance épiscopale auraient été gardées

**

Lettre 3

Le lecteur sans passion est étonné de ne trouver,

dans un ouvrage fait contre un confrère soumis à l’Église,

aucune trace de cette modération qu’on avait louée dans vos écrits

 contre les ministres protestants. 

Pour moi, Monseigneur, je ne sais si je me trompe, 

et ce n’est pas a moi à en juger; mais il me semble

que je ne désire que la paix, 

**

Lettre 4

Qui est-ce qui a écrit le premier? 

Qui est-ce qui a  commencé le scandale? 

Qui est-ce qui a écrit  avec un zèle amer? 

Vous vous irritez de ce que je ne me tais pas,

 quand vous intentez contre moi 

les accusations les plus atroces.

Vous ‘ne cessez de me déchirer, 

sans attendre que l’Eglise décide  

**

Réponse de Bossuet

Bossuet fut très surpris pas ces lettres

ils ne s’attendait pas à une telle réaction

 de la part d’un homme aussi calme et posé que Fénelon

Véxé,Bossuet répond 

**

 « Après cela, Monseigneur, je n’ai plus rien  à vous dire.

 S’il se trouve dans vos écrits quelque chose de considérable,

 qui n’ait pas encore été repoussé,

j’y répondrai par d’autres moyens.

 Pour des lettres, composez-en tant qu’il vous plaira; 

divertissez la cour et la ville;

 faites admirer votre  esprit et votre éloquence, 

Je ne veux plus avoir de part au spectacle 

que vous semb!ez vouloir donner » (p180)

**
et en catimini Bossuet  déclare 

« Monsieur de Cambrai a de l’esprit à faire peur »

 

Nouvelle réponse de Fénelon

ah ! mais Fénelon ne désarme pas

lui le doux, lui le soumis

mais c’est pour la bonne cause 

 

« Il est impossible, de vous suivre dans toutes les objections que vous semez sur votre chemin

Les difficultés naissent sous vos pas.

 Tout ce que vous touchez de plus pur dans mon texte,

se convertit aussitôt en erreur et en blasphème

Vous grossissez chaque objet selon vos besoins,

sans vous mettre en peine de concilier vos expressions « 

Fénelon : Lettres spirituelles sur la souffrance et la croix

9 novembre, 2014

Fénelon aborde souvent le problème de la souffrance et des croix

Qui ne souffre pas ?

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Il ne faut pas se cabrer 

Il faut accepter ces souffrances 

 **

S’abandonner

« Le remède à un si grand mal est  de se borner à la paix 

qui vient de la conformité à la volonté divine ,

lors même qu’elle nous crucifie. 

 

Si vous aviez le courage de vous abandonner ainsi,

vous auriez plus de paix en un jour 

que vous n’en goûteriez autrement en toute votre vie. »

 .(œuvres de Fenelon  edt. Vives 1854) lettre 146

**

L’utilité des souffrances  

dans une autre lettre intitulée

« Exhortation à souffrir patiemment les maux que Dieu envoie ;

suivre en tout  et avec paix l’attrait de la grâce »

Fenelon écrit . 

 

« Les maux qu’on souffre 

ne sont-ils pas des pénitences continuelles,

que Dieu nous a choisies,

et qu’il choisit infiniment mieux que nous ne les choisirions ?

…C’est une excellente oraison que d’être uni à Jésus sur la croix. »(lettre 22)

 

 Je prie Dieu , non  de vous ôter votre douleur,

mais qu’il fasse qu’elle vous profite, 

qu’il vous donne des forces pour la soutenir,

 qu’il ne permette pas qu’elle vous accable.

(lettre 195 )

 

 C’est parmi les douleurs 

que s’accomplit le grand mystère du christianisme

c’est-à dire le crucifiement, intérieur de l’homme. 

C’est là que  se développe toute là vertu de la grâce, 

et que se fait son opération la plus intime, 

qui est celle qui nous apprend à nous arracher à nous-mêmes : 

Sans cela, l’amour de Dieu n’est point en nous.

 

.Il faut sortir de nous-mêmes

 pour être capables de nous donner à Dieu

Mais pour que que nous soyons contraints de sortir de nous-mêmes, 

il faut  qu’une plaie profonde de notre coeur fasse que tout le créé 

se tourne pour nous en amertume. 

Ainsi notre coeur,blessé dans la partie la plus intime,

roublé dans ses attaches les plus douces, les plus honnêtes; les plus innocentes,

 sent bien qu’il ne peut plus se tenir en soi-même, 

et s’échappe de soi-même pour aller à Dieu ». (lettre 195)

 

« …Je ne doute point que notre Seigneur ne vous traite 

toujours comme l’un de ses amis, c’est-à-dire avec des 

croix, des souffrances et des humiliations. » 

 

Il faut s’abandonner !

facile à dire !

mais Fénelon lui même

nous en donne l’exemple

le jour ou son palais épiscopal de Cambra a pris feu 

 Cliquez  ICI 

 

L’incendie du palais épiscopal de Fénelon à Cambrai

9 novembre, 2014

Dans beaucoup de ses « lettres spirituelles »

Fénelon ose dire à ceux qui portent de lourdes croix

« Je ne doute point que notre Seigneur 

ne vous traite toujours comme l’un de ses amis, 

c’est à dire avec des croix,  

des souffrances et des humiliations. » 

**

Fénelon  est donc logique

quand il est reste imperturbable

en apprenant que son palais de Cambrai avait pris feu

**

« Dans le temps même où l’archevêque de Cambrai

 se voyait entraîné, malgré lui,

 dans ces affligeantes discussions,

 un malheur d’un genre bien différent,

 mais qui aurait pu affecter vivement tout autre que Fénelon

 vint se réunir aux orages qui s’élevaient autour de lui,

 et qui prenaient chaque jour un caractère plus menaçant

 

Vers la fin du mois de février t697 le feu consuma,

 en quelques heures,son palais de Cambrai,

 tous ses meubles, tous ses livres, tous ses papiers. 

Il en apprit la nouvelle,non avec une indifférence affectée, 

mais avec la douceur et la sérénité habituelle de son âme 

 

L’abbé de Langeron instruit de cet événement, 

courut à Versailles pour en prévenir Fénelon; 

il le trouva, causant tranquillement avec ses amis; 

il crut qu’il ignorait encore ce malheur, 

et il voulut le lui apprendre avec une espèce de ménagement. 

« Je le savais, mon cher abbé, répondit Fénelon;

il vaut mieux que le feu ait pris à ma maison, 

qu’à la chaumière d’un pauvre laboureur; » 

et il reprit avec ta même égalité la conversation

 que l’abbé de Laugeron avait interrompue 

 

 (De Bausset Histoire de Fénelon tome 2 p77ss )

Fénelon :Lettres spirituelles sur la prière

8 novembre, 2014

Fénelon en  bon élève de Tronson insiste sur l’utilité de l’oraison

Il écrit ainsi à un militaire (œuvres de Fenelon  edt. Vives 1854 lettre 63)

 **

Lire  méditer prier

« toute l’Ecriture est  inspirée pour instruire » (2Tm ,3,16)

 Choisissez donc les endroits qui conviennent davantage

 à votre état  et à la correction de vos défauts. 

Cherchez ce qui inspire la vigilance, la confiance en Dieu,

 le courage contre soi-même, et la fidélité aux devoirs de sa condition. 

**

Joignez à cette lecture méditée   une autre lecture dans la suite de La journée. 

Vous pouvez lire des Entretiens de saint François de Sales,

 qui vous instruiront ,vous encourageront, et vous montreront 

l’esprit d’amour libre et simple 

avec lequel il faut servir Dieu gaîment. 

**

Une petite demi heure 

de lecture méditée de l’évangile le matin,

 et le soir une lecture réglée 

des Entretiens de saint François de Sales,

 vous suffiront, puisque vous avez peu de temps à vous. 

Employez le reste du temps libre à lire des livres d’histoire, 

de fortifications, et de tout le reste qui est utile

 à un homme de votre rang. 

**

Jamais un moment de vide. 

Le moment où vous ne faites rien de réglé et de bon,

 est le moment où vous faites un très-grand mal

( œuvres de Fenelon  edt. Vives 1854 )lettre 63

**

prier oui mais !

Saint Vincent disait à ses sœurs

« Quitter Dieu pour Dieu »

c’est-à-dire qu’il faut savoir parfois quitter sa méditation pour servir son prochain

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C’est ainsi que Fénélon écrit  à la comtesse de Gramont (lettre 207)
**
« Je suis fort aise, madame, d’apprendre que vous trouvez  

le moyen de vous réserver des  heures de solitude. 

Ouvrir sa porte fort tard, et faire comme si on dormait encore  

… voilà de bons moyens pour se garantir de tous les Importuns   

 **

Cependant c’’est une grande consolation,

 de pouvoir penser que Dieu se cache sous l’importun, 

comme il se cache sous les amis les plus édifiants.

 Sous la figure de l’importun,  il faut regarder Dieu qui fait tout 

 et qui n’est pas moins attentif à nous mortifier avec les importuns  

qu’à nous instruire et à nous toucher par les bons exemples. 

**

L’importun que Dieu nous envoie sert à rompre notre volonté, 

à renverser nos projets ,

à nous faire désirer avec plus d’ardeur 

le silence et le recueillement,

 à nous détacher de nos arrangements, de notre repos, 

de nos commodités et de notre goût 

 **

Mais  en se réservant des heures  de lecture et de prière, 

comptez qu’ils se tourneront à bien. 

Tout ce qui est dans la main de Dieu y fructifie. 

Quelquefois une lecture merveilleuse,

 une  méditation fervente,  ou une conversation dont vous seriez charmée, 

flatterait votre goût, vous rendrait contente et pleine de vous-même,

 vous persuaderait que vous êtes bien avancée, 

et en vous donnant de belles idées sur les croix,

 ne ferait que vous rendre plus hautaine

 **

Tenez-vous donc, madame, à cette règle simple ; 

n’attirez rien qui vous dissipe

 mais supportez en paix tout ce que Dieu 

vous donne malgré vous, pour vous déranger.

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 Quelle illusion !

On cherche Dieu bien loin, dans des projets  peut-être impossibles, 

et on ne songe pas qu’on le possède dès à présent au milieu du tracas,

 dans un état de pure foi, 

pourvu qu’on y supporte humblement et avec courage l’importunité des créatures.

 et ses propres imperfections. 

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