Archive pour la catégorie 'Génovéfains'

Les Génovéfains du XVIIIe siécle selon le rapport de Loménie de Brienne

19 mai, 2015

Le XVIIIe siècle

C’est le siècle des lumières

C’est le siècle des jansénistes

C’est aussi le siècle d’une longue agonie

celle des moines

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Les évêques s’alarment

le roi réagit

on nomme un commission pour enquêter à travers toute la France

 sous la direction de Mgr Loménie de Brienne évêque de Toulouse

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En 1766 les genovéfains possèdent  106 maisons avec 662 religieux dans 50 diocèses 

Suite au questionnaire envoyé par la commission des réguliers à tous les évêques de France 

25 évêques  se prononcent sur elle dont 6 seulement en font son éloge

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« Ces messieurs  n’acceptent que les prieurés qui ont un bon revenu et abandonnent les autres aux prêtres séculiers »  ( Mgr de Grasse)

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L’extérieur des chanoines réguliers est peu décent  et mondain .Ils fréquentent les assemblées de la ville …leur activité est nulle qu’il s’agisse des ministères ou des études….Le fanatisme du jansénisme fait ravage chez eux ( Mgr de Termont )

Ils possèdent malheureusement les meilleurs cures du diocèse de Blois…

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A Bézier, ces Messieurs vivent comme des séculiers ,non seulement ils se font gloire de leur ressembler ,mais même ils trouveraient fort mauvais qu’on les regardât comme des religieux .Ils croiraient être insultés si on les appelait pères  …

Tout annonce des riches du siècle ,ils n’épargnent rien pour se procurer tous leurs aises… Ils ont des appartements d’hiver …  ce sont tout autant de petit châtelains qui vivent dans l’indépendance ayant totalement oublié leur état (ev de Bézier)

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Laval  où est située cette communauté est le chef lieu du parti janséniste et ces religieux en sont les coryphées

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Même Mgr de Jarente ,l’évêque des salons qui se couvrent de dentelles

l’homme du roi qui distribuent les bénéfices et des abbayes ,donne son avis

« la plupart de jeunes gens qui s’engagent dans cette congrégation n’y entrent que dans la vue d’avoir une belle porte pour en sortir et ne font le vœu de pauvreté que dans l’intention de devenir plus riches par les bénéfices auxquels ils ne seraient  pas parvenu  dans l’état ecclésiastique …. et d’ailleurs ces chanoines ,lorsqu’ils sont parvenus à avoir un bénéfice se croient indépendants des évêques parce qu’ils sont religieux et de leurs supérieurs car ils sont curés (Mgr de Jarente )

(voir  Pierre Chevalier  Loménie de Brienne et l’ordre monastique tome 1 p 68…

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La  Congrégation de France est donc profondément atteinte

et du reste elle disparaitra pendant la révolution

 

Les « gentils jansénistes » du XVIII é s :Les Chanoines de Sainte Geneviéve

12 mai, 2015

Les chanoines de sainte Géneviève

Au cours du XVIIIe siècle 

sont pour la plupart des jansénistes 

mais ils ne cherchent pas la bagarre comme ceux de « saint Magloire »

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Rien à voir avec l’abbé d’Etemare

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Ils sont davantage spirituels 

moins politiques

plus réservés

plus prudents aussi

Ils ne veulent pas d’ennui avec le roi

Ils sont souples et tolérants 

Finalement ce sont de bons jansénistes, intelligents

Ils sont gentils

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Jean Polinier

Il est élu 4 fois comme supérieur général des Genovéfains entre 1709,et  1724

il accepte de confesser l’une des dernières religieuses de Port royal

en 1717 il signe l’appel des 4 évêques contre la bulle Unigenitus

mais sans éclats

Il suit sa conscience

c’est tout !

Plus tard Gabriel de Riberolle ,devenu aussi supérieur général, agira de même   

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Les  thèses de Richer

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Beaucoup de genovéfains sont curés

Ils sont donc bien intégrés à la vie paroissiale

et accueillent  favorablement les thèses d’ Edmond Richer

Ils sont attentifs aux pauvres et comme tous les jansénistes ont le souci d’assurer une particiation active des laïcs à la vie de la paroisse

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Les miracles 

Les chanoines de sainte Geneviève ne sont pas hostiles aux miracles

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En 1725 la châsse de sainte Geneviève est découverte pour  demander la fin des pluies continuelles qui menacent les récoltes

En 1727 le curé de  Saint Médard , Nicolas Pommart, un chanoine genovefain

accueille le diacre Paris

A la même époque ,le curé de saint Etienne  du Mont,le père Blondel est révoqué car janséniste

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Louis duc d’Orléans

en 1730  un janséniste notoire ,et de haut rang ,

Louis duc d’Orléans (1703-1752), fils du régent,

 prend un appartement à l’abbaye sainte Géneviève  et s’y fixe toute à fait en 1642

comme la duchesse de Longueville ,la sœur des Condé ,l’avait fait à Port royal

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Le brigandage de sainte Geneviève

Le chapitre des génovéfains qui eut lieu en 1745 est contrôlé par le lieutenant de police  Feydeau de Marville qui est chargé de veiller que ne soit pas élus  des religieux qui refusaient la bulle « Unigenitus »

Ce fut fait ! Le nouveau supérieur général était  pour la bulle

En outre il est fait défense aux professeurs ,maitre des novices ,prédicateurs

de ne rien dire qui soit contraire à la doctrine de la bulle

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Les « nouvelles ecclésiastiques » parlèrent alors du « brigandage de sainte Geneviève »

Le même « brigandage « aura lieu en 1746 au chapitre général de l’oratoire

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Dés lors ,au sein de la congrégation, des hommes qui étaient jusqu’alors  tranquilles n’hésitèrent plus à réagir

tel le père Scoffier  qui est envoyé en exil à Riom

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Dés les années 1760 le calme revient 

Les chanoines s’ouvrent davantage au monde aux laïcs

après l’intervention des agents du roi au sein des chapitres ,

et remettent en question l’autorité des supérieurs

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Les Jansénistes de la congrégation relèvent  la tête

on redonne des responsabilité au père Scoffier   

En 1778 le père Guillaume de Géry élu général

insiste  dans ses sermons sur la grâce

et la participation plus grande des fideles dans la vie de l’église

 tout comme …les jansénistes

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Leur jansénisme se manifeste surtout

dans l’attention portée à la pastorale ,

dans la conscience de la dignité du sacerdoce

dans la revendication du droit des curés à prendre part à l’administration des diocèses

dans un certain rigorisme moral 

L’affaire Le Courayer : L’union entre les Gallicans et les Anglicans

10 mai, 2015

Vers 1720

chez les genovéfains 

le bibliothécaire en fonction

Pierre François Le Courayer 

ébranle toute la congrégation

par ses opinions

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Le Courayer est un lettré, 

un contestataire

à l’esprit ouvert

Il ose penser autrement que les autres

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Les Anglicans

Alors que  Le Courayer commence à écrire un ouvrage sur Erasme

William Wake ,l’archevêque de Canterbury

se tourne vers la France

intrigué par les actions des Gallicans

qui s’opposent  souvent aux décisions du pape

Pourquoi pas alors les inviter à se réunir aux Anglicans

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Oh le piège !

Gallicans et Anglicans

cela rime pas trop mal !

Ils pourraient vivre ensemble

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Dés 1721 Le père Le Courayer est   vivement intéressé par cette proposition

ah oui ! mais il y a un os

il y a le dogme !

les prêtres anglicans le sont ils vraiment ?

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Le Courayer s’attèle à la question et prouve en 1723 que les prêtres  anglicans sont vraiment prêtres

Il est donc possible de les réunir à l’église gallicane

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Condamnation

Grosse émotion à sainte Géneviève  

Les jansénistes aussi s’émeuvent

et « les nouvelles ecclésiastiques » condamnent le livre de Le Courayer

puis en 1727 c’est au tour de l’archevêque de Paris de le rejeter   

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et Voilà !

encore une condamnation

encore un exil

On est bien loin de la liberté de penser  

Louis XV est bien comme Louis XIV  

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Le Courayer risque  l’emprisonnement et s’exile en Angleterre 

Il n’ a même plus le droit de correspondre avec ses confrères de Paris 

Le Père Alexandre Guy Pingré (1711–1796) chanoine ,astronome ,Franc maçon

9 mai, 2015

Un clerc savant

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Alexandre Pingré  est un homme du XVIIIe siécle

typique  de son temps

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C’est le temps où les religieux agissent de plus en plus à leur guise

au point que l’assemblée du clergé décide de remettre un peu d’ordre chez les religieux

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C’est le temps des encyclopédistes .

Pingré est astronome

En  1756 il devient membre  de l’académie des sciences à la suite de sa publication sur « l’état du ciel »

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C’est le temps des jansénistes triomphants

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Pingré est janséniste 

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C’est le temps des francs maçons

Pingré est franc maçon

En 1774 il fonde la loge des « cœurs simples de l’étoile polaire

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Son influence sur les Génovéfains   

Les génovéfains, grâce à Pingré  sont désormais en relation avec les savants ,les académies ,les universités

Ils ne sont pas aussi savants, pas aussi studieux que les mauristes

Ce sont plutôt des amateurs qui touchent à tout 

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En même temps les génovéfains délaissent de plus en plus les études théologiques

pour faire des mathématiques, de la physique , de la botanique , de l’archéologie

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La franc maçonnerie

Pingré  entrainent même des génovéfains dans  sa loge franc maçonnique 

ce qui est intéressant à savoir

Les francs maçons n’étaient  donc pas antireligieux

On sait du reste que la franc maçonnerie fut fondée en Angleterre par le pasteur Desaguliers et introduit en France

par le chevalier Ramsay, le secrétaire de Fénelon

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pourtant en 1751 le pape Benoit XIV condamne  solennellement « l’Ordre maçonnique »

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Un prêtre assermenté

 Décidemment

Pingré semble un vrai caméléon

religieux, franc maçon, il adhère entièrement à la révolution

Est il pragmatique ,opportuniste  comme Talleyrand ?

En 1789 ,il sauve en effet la bibliothèque de Sainte Geneviève de la destruction en l’offrant à l’état

et devient ainsi le premier responsable de sa bibliothéque nationalisée

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Il serait plutôt comme l’abbé Grégoire

comme les curés de Paris

« ce sont ces foutus curés qui ont fait la révolution »

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Aprés tout, il était janséniste qui étaient la plupart  démocrate et anti royaliste

en  1795 il est chargé  de réorganiser les paroisses parisiennes au sein de l’église constitutionnelle.

 

(voir  Messieurs de Sainte- Geneviève par Isabelle Brian p 470 ss )

La lente agonie de la congrégation de France entre 1769 et 1801

8 mai, 2015

Le chapitre des génovéfains

en 1769 les chanoines de Sainte Geneviève se réunissent en chapitre

C’est le temps du triomphe des philosophes et des encyclopédies 

de la tolérance , de la liberté des individus, de la « religieuse » de Diderot 

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Loménie de Brienne 

évêque de Sens et rapporteur à la Commission des réguliers, à l’assemblée du clergé

est chargé de modifier les statuts de sainte Geneviève en tenant compte des idées nouvelles 

Il condamne  le pouvoir  excessif des supérieurs et  exige plus de démocratie au sein des communautés 

ce qui réjouissait les membres du chapitre

Les supérieurs n’auront plus qu’une autorité spirituelle

et les religieux n’auront  plus à se soumettre sans discussion

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La formation dans les collèges et les petits séminaires

Guillaume de Gery supérieur général en 1775 constate avec tristesse 

que le niveau des études baisse  et que les matières enseignées sont de plus en plus profanes 

«  A Dieu ne plaise que nous abandonnions jamais ces études sacrées pour leur substituer des études profanes  ,et qu’au lieu de devenir des théologiens habiles ou des ministres fideles à la parole de Dieu ,nous nous contentions d’être des littérateurs, des mathématiciens, des philosophes

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La vie religieuse

Elle  n’est plus ce qu’elle devrait être   

Guillaume de Gery rappelle aux  professeurs qu’il doivent assister à la messe conventuelle ,et de ne pas s’absenter trop souvent du monastère  sous prétexte d’activités intellectuelles

Les étudiants étudient moins les Ecritures car les controverses avec les protestants ont diminuées

par contre les thèses des  genovéfains combattent l’incrédulité croissante …. mais timidement 

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La révolution

Quand la révolution commença, la congrégation de France était donc déjà moribonde

et les chanoines étaient ouverts à toutes les idées nouvelles  

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La Bastille

Au début les Chanoines de Sainte Geneviève  sont plutôt favorables à la révolution

Le 15 juillet 1789, au lendemain de la prise de la Bastille

les chanoines célèbrent  une messe d’action de grâce et chantent un Te Deum 

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Les célébrations se succèdent tout au long des mois de juillet et d’aout

Ls dames bouquetières ,les dames poissardes du faubourg saint Antoine et les dames de la Halle

 se succèdent au pied de la châsse des Sainte Geneviève

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Les biens du clergé

Mais ,nos braves religieux désenchantent ,quand le 2 novembre 1789 est voté 

« Le décret des biens du clergé mis à la disposition de la Nation »

Ils s’inquiètent pour leurs biens

Que va devenir leur bibliothèque prestigieuse  ?

Comment seront-ils pris en charge pour leur vieux jours ?

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En février 1790 il est interdit aux religieux de prononcer des vœux

Que faire ?

Les chanoines de sainte Geneviève n’ont plus qu’à partir

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Les prêtres assermentés

Cependant  les genovéfains sont encore nombreux dans les paroisses   

mais ils n’ont pas de chance

on ne les épargne pas 

 En novembre 90 est voté le décret qui rend obligatoire

le serment à la constitution pour pouvoir desservir une cure

La  moitié de ces genovéfains ont préféré garder leur paroisse et ont fait le serment

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Eh oui ! Ils sont pas têtus ,nos braves chanoines 

on dirait maintenant qu’ils sont pragmatiques

Ils ne cherchent pas la bagarre

Ils s’adaptent

Beaucoup aussi abandonnent la carrière  ecclésiastique et se marient

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La fin de la congrégation de France

En 1801 au moment du concordat

tous les prêtres réfractaires et assermentés retournèrent dans leur paroisse

mais il sont devenus séculiers

La congrégation de France avait définitivement disparu 

Les Chanoines de l’abbaye sainte Geneviève de Paris ou les génovéfains

8 mai, 2015

Les chanoines réguliers

En  France au début du XVII é s

on dénombrait environ 200 maisons 

qui suivaient la règle de st Augustin

mais elles avaient peu de liens entre elles

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Le temps des réformes

Après le concile de Trente

après la fin des guerres de religion

sous louis XIII qui était un roi très dévot

les congrégations se réforment 

C’est le temps de la journée des guichets à Port Royal

C’est le temps de Saint Vincent ,de Bérulle, de Bourdoise

Les abbayes aussi se réforment

Ce fut le cas de saint Germain des prés

Ce fut le cas de l’abbaye sainte Geneviève à Paris 

Ce fut le cas des Génovéfains dont te réforme nous est raconté par le  pére Du Molinet  dans son « l’histoire de la congréation de France »

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Les 2 grand réformateurs des Génovéfains

furent  au cours du XVII é s

Le cardinal François de la Rochefoucauld

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et le père Charles Faure
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Les Prieurs-Curés

Tout en étant religieux ,la plupart des chanoines de sainte Geneviéve étaient  aussi des pasteurs responsbles de paroisses

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Des érudits

grâce à la bibliothèque sainte Geneviève ,le genovéfains eurent parmi eux de nombreux érudits

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Le cardinal de la Rochefoucauld (1558-1645) ,réformateur de l’abbaye sainte Geneviéve

7 mai, 2015

François de la Rochefoucauld est grand aumônier de France ,

il est donc  bien connu par le roi

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En 1619 louis XIII lui confie l’abbaye de Sainte Geneviève

En 1623 le pape le nomme commissaire  pour la réforme des religieux  

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La Congrégation de France

En 1620 Il commence par entreprendre la réforme de sa propre abbaye ,à Sainte Geneviève 

et regroupe autour de lui l’abbaye de saint  Victor  et l’abbaye saint Vincent de Senlis

 qu’il connaissait bien puisqu’il avait été  évêque de cette ville

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Par une  ordonnance, qui date du 23 décembre 1624,

Le cardinal jette les bases de la  réforme des chanoines de l’ordre de Saint-Augustin

 Nous  composons et érigeons par ces « présentes

 une congrégation sous le nom de province de  Paris, 

Nous voulons et ordonnons que les dites abbayes 

de Sainte-Geneviève au mont de Paris 

et de S Vincent de Senlis

soient les maisons appelées noviciats, 

et qu’en tous les « monastères de la dite congrégation 

les dits articles généraux contiennent l’essence des trois vœux de religion, 

et les  articles particuliers pour l’ordre de Saint-Augustin,

**…

…Sous peine d’excommunication encourue ipso facto 

et de nullité de la profession religieuse, 

défense était faite de recevoir des novices ailleurs qu’à Sainte-Geneviève et à Saint-Vincent. 

Défense aussi, aux prieurs,… sous-prieurs et religieux 

qui ne s’étaient pas encore soumis à l’observance régulière,

de faire opposition ou de créer des embarras 

à ceux  qui seraient dans la résolution de l’embrasser.

 

Le cardinal ébauche  une constitution pour ce qu’il appellera la congrégation de France

mais Il a du mal à convaincre les anciens religieux de sainte Geneviève d’adhérer à la réforme et en 1624 il fait venir

15 chanoines de Senlis qui s’étaient déjà reformés en formant une communauté séparée

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Ce groupe de saint Vincent de Senlis  prend alors de plus en plus d’importance dans l’évolution de la congrégation

grâce au père Faure qui devient supérieur de sainte Geneviève et le vrai réformateur 

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Les Génovéfains auront aussi la charge des certains hôpitaux

c’est ainsi qu’en 1639, le Cardinal fonde l’Hospice des Incurables, devenu par la suite l’Hôpital Laennec.

disparu depuis peu

 

Le pére Charles Faure (1594-1644) :réformateur de l’abbaye sainte Geneviève

6 mai, 2015

Son enfance

Charles Faure est né à Louveciennes

 il entre à « l’abbaye de Saint Vincent » de Senlis où il a pour professeur de latin  le pére Adrien Bourdoise (1584-1655)

qui encouragé par Bérulle et saint Vincent de Paul  avait fondé à Saint Nicolas du Chardonnet une petite communauté  

et écrit un petit livret sur l’idée d’un bon ecclésiastique

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En 1615 il fait profession à saint Vincent de Senlis  et décide avec 2 amis de rétablir la stricte observance dans  la maison

comme l’avait fait Angélique Arnauld à Port Royal quelques années auparavant

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Il étudie sa philosophie et sa théologie à Paris où il rencontre de nouveau le Pére Bourdoise qui mlui dit :

«  qu’il avait  2 études à faire en même temps ,et qu’il devait tenir Aristote en la main gauche ,et la règle de saint Augustin en la main droite »

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Supérieur de sainte Geneviève

En 1623 Charles Faure  est nommé supérieur de sainte Genviéve par le  cardinal de la Rochefoucauld

et commence à rédiger un directoire pour les novices

 Il est avant tout un cloitré ,un homme du monastère ,du renfermement et de la rupture avec  le monde

il est ni prédicateur ,ni missionnaire

il enseigne la pratique de l’oraison mentale

« les méditations sur la passion » de Louis de Blois et « l’imitation  de Jésus christ »sont ses livres de chevet  

et l’image du crucifié devient centrale  dans toute son oeuvre

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les Constitutions

En 1625 il entreprend la réforme des constitutions

 Il insiste sur la pauvreté  et déclare  que la propriété est la  « peste des cloitres

Le religieux doit sans cesse  « se désapproprier »

 L’obéissance est la principale vertu des religieux

Ce n’est qu’en s’oubliant que les religieux peuvent accéder au sentiment de la présence divine et vivre ne permanence sous le regard de Dieu

 Il insiste  sur la célébration de l’office divin et la prière publique ,la dévotion au saint Sacrement

« Ce sont des divins et terribles emplois 

Le Genovéfain  est religieux avant d’être pasteur 

 

Les études

 Mais, quel que fût son rôle administratif, le P. Faure s’appliqua avec un soin tout particulier à faire refleurir les études à Sainte-Geneviève. Il comprenait que la science et la religion sont sœurs, et que, dans la vie religieuse, la régularité, la piété ne se maintiennent, ne prospèrent qu’autant qu’elles puisent secours, force, lumière dans le travail intellectuel : un monastère sans études est fatalement condamné au relâchement, aux désordres, à la mort. (L’Abbaye de sainte Geneviéve par l’Abbé Feret)

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C’est pourquoi il y eut tant d’érudits à sainte Geneviève

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Il fut supérieur général entre 1634 et 1640 puis de 1643 à 1644 date de sa mort

Atteint par une maladie mortelle dans le cours de ses visites, ramené aussitôt à Sainte-Geneviève, il s’endormit douce-
ment dans le Seigneur, après quelques mois de souffrances, le 4 novembre 1644. 

 le cardinal de la Rochefoucauld en apprenant la nouvelle s’écria

« Hélas ! quelle perte ! L’Église perd un grand « homme et un de ses principaux ornements ; votre ordre perd  son père et son unique appui ;et moi je perds mon ami,…. 

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Modèle de la vie religieuse …Charles Faure fut un  maître consommé pour diriger les autres dans les voies spirituelles, joignant la douceur à la fermeté, la prudence à la vigueur, la connaissance des esprits à l’art de les gouverner …

Cet humble religieux doit être considéré comme le second fondateur de la Congrégation des chanoines réguliers de France, et son nom glorieux inscrit à côté de celui du grand cardinal. ( L’Abbaye de sainte Geneviève par l’Abbé Feret) 

Le père Antoine Sconin supérieur général des genovéfains entre 1650 et 1653

4 mai, 2015

Le père Antoine Sconin

né en 1608 

est l’oncle de J. Racine

dont la mère était une Sconin

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En tant que novice , Sconin  était très apprécié par Charles Faure

mais ensuite il fut en réaction contre l’autoritarisme des supérieurs de sa congrégation

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Les 2 fondateurs des génovéfains

Charles Faure

autant que  cardinal de la Rochefoucauld

les fondateurs de la congrégation de France (Génovéfains)

voulaient tout surveiller

tout contrôler

non seulement à Sainte Geneviève

mais encore dans toutes les autres maisons de la congrégation  

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C’est la tentation permanente des fondateurs au cours des siècles 

Pourtant Jésus nous a laissé libre

Il a rejeté les contraintes des pharisiens et des docteurs de la loi

Il nous a fait totalement confiance

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Le père Sconin

Devenu supérieur général  des génovéfains entre 1650 et 1653  le père Sconin réagit 

« le père Sconin était ami de la nouveauté .Il voulait apporter.. un nouveau gouvernement sans consulter beaucoup les anciens et ceux qui avaient tenu jusques alors le timon et donné les principes à la congrégation (Du Molinet )

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Il permet ainsi aux  religieux de critiquer les constitutions en vue de les réformer   

Il veut  obtenir une plus grande autonomie des maisons et des supérieurs  locaux

«  Comment le supérieur général pourra t il vaquer à une admission en Languedoc,en Dauphiné …qui sont lieux si éloignés les uns des autres « dit il

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Il  veut clarifier le statut des prieurs curés

En tant que religieux ,leur supérieur  était l’abbé de sainte Geneviève

En tant que curé ,leur supérieur était l’évêque

il restait le problème toujours délicat de la nomination ,ou des permutations des bénéfices 

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En 1653 ,le père Sconin n’est pas réélu

on l’ accusa «  du crime horrible et épouvantable de l’ambition » 

on lui attribua  un sombre caractère

 et on mit l’accent sur son extrême autorité

Est ce vrai ?

allez savoir !

Rien de pire que des querelles entre religieux ! 

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Est ce parce qu’il n’aimait pas les jansénistes  

contrairement à beaucoup de ses confrères ? 

Le père Paul Beurrier (1608-1696) : Curé de saint Etienne du Mont et supérieur général des Génovéfains

3 mai, 2015

Famille du père Beurrier 

On le croirait issu d’une famille bien bourgeoise

… catho catho du 20é siècle

bon chic ! bon genre !

Il est le dernier des 9 enfants

Son père est un notable, procureur au présidial de Chartres ,dévot ,attentif aux pauvres

Sa mère est pieuse, obéissante et soumise

Sa sœur ainée Madeleine ,

« elle lit quelques bons livres comme Grenade ,la vie des saints et des pères du désert »

un de ses frères le rejoindra plus tard chez les Génovéfains  

….

enfin !  C’est  une sainte famille

comme il faut !

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Sa vie religieuse    

On connaît bien le parcours de Paul Beurrier  car il nous a laissé « ses mémoires » 

En 1625 il  entre à Sainte Geneviève

en 1632 il est maitre des novices

«Je leur faisais tous les jours une exhortation à 7 heures du matin d’une demi heure …sur les grandes vérités morales de l’évangile et une familière conférence sur le « directoire des novices …je leur apprenais le chant …je leur donnais la liberté entiere de venir ma parler de leur état … »

En 1634 il est déjà  nommé abbé des chanoines de Sainte-Geneviève de Paris

De 1634 à 1653 il est  prieur-curé de Nanterre

en 1641 il est directeur du séminaire de Sainte Geneviève à Nanterre

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Curé de saint Etienne du Mont

Entre 1653 et 1675 Paul Beurrier est  prieur curé  de Saint Etienne du mont

Dans ses mémoires il raconte longuement comment il gérait sa paroisse

Il organisait des missions ,c’était la mode …

Il  surveillait les diverses confréries ,tout en respectant les croyances populaires …

Il organisait pour les pauvres des compagnies de charité

il publiera plus tard ses sermons très rigoristes

« Homélies festives, prônes ou méditations sur toutes les fêtes .. prêchées en l’église paroissiale de Saint-Estienne-du-Mont et autres églises de Paris » 1668/1670.

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On l’a soupçonné, sans doute à tort,  d’être janséniste

car il est estimé par le clergé parisien

et il fut  le confesseur de Pascal

 

Il est vrai qu’au XVIIIé , « Saint Etienne du mont » tombe dans les  mains jansénistes

Racine et Pascal y sont enterrés

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Supérieur général de la congrégation

Il est  assistant général  de la congrégation sous le généralat du père Blanchard

Entre 1675 et  1681 il est à son tour général des Génovéfains 

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Curé ou religieux ?

Le père Beurrier  dut alors résoudre  le problème qu’on se posera désormais dans de nombreuses congrégations

Un curé de paroisse, religieux, est il avant tout curé ou religieux?

Qu’est ce  qui est le plus important ?

la fidélité  à sa congrégation ou la fidélité à son évêque

…. et l’attachement à son bénéfice …

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Le père Beurrier fut longtemps curé

mais à »Saint Etienne du Mont » ,il était à la tête d’une communauté  et vivait donc en religieux prés de l’abbaye 

 tandis que ,en milieu rural ,les monastères étaient souvent loin et le curé d’une part oubliait parfois qu’il faisait parti d’une congrégation

d’autre part ,il s’attachait à son indépendance financière…son bénéfice ..

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En 1679 le père Beurrier réagit et obtient un arrêt du conseil  du roi qui ordonne

que les chanoines réguliers de la congrégation de France pourvus de cures ou autres bénéfices en ayant charge d’âme  pourront être révoqués ou retirés de leur dits bénéfices et renvoyés dans les monastères de la congrégation par le supérieur général pour faute par  eux commise ou pour le bien de l’ordre …

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C’est réglé !

c’est net !

 Les genovéfains sont d’abord des religieux

et ensuite seulement au service des paroisse 

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