Fénelon accusé de quiétisme par Bossuet et par le roi décide de faire appel à Rome
C’est le début d’une prodigieuse querelle d’ Amours-propres
entre les 2 grands évêques du siècle de Louis XIV
**
Ce fut « une joute en soi magnifique » (Mgr Grente)
Quelles haines pour le pur amour de Dieu (F Ribadeau Dumas)
**
Plus tard Voltaire écrira
il y eut une cabale plus qu’une hérésie
et il ajoutera ,sans rien prouver qu’on murmurait à Rome que Fénelon était persécuté parce qu’il s’était opposé à la déclaration du mariage secret entre le roi et Mme de Maintenon
**
La querelle
Bossuet interroge une première fois Mme Guyon ,la protégée de Fénelon, et déclare au sujet de l’évêque de Cambrai
je me retirai étonné de voir un si bel esprit dans l’admiration d’une femmedont les lumières étaient si courtes ,le mérite si léger ,les illusions si palpables et qui faisait la prophétesse
**
Le débat
Fénelon écrit « les maximes des saints »
pour défendre la doctrine du pur amour enseigné par Mme Guyon
Un amour totalement désintéressé
Un amour qui ne recherche en rien son intérêt
même pas son salut
Un amour confiant !
**
Bossuet répond avec « son instruction sur les états d’oraison
Il est clair
Son style est magnifique sa pensée est à la portée de tous
Il condamne Mme Guyon en tant que quiétiste
**
On compara les 2 écrits
Fénelon fut jugé trop mystique !
Bossuet fut applaudi par les Gallicans et les jansénistes
avec d’autant plus de force qu’ils sont tous vexés
car Fénelon a fait appel au pape
Bossuet n’était il pas le grand défenseur de la foi en France ?
**
Les jésuites, les grands adversaires du gallicanisme de Bossuet et des jansénistes, défendent Fénelon
La comtesse de Grignan ,fille de Mme de Sévigné écrit
M de Cambrai soutient très bien les intérêts de Dieu.
M de Meaux soutient très vivement ceux de la religion :
Il doit gagner son procès à Rome
**
Pour défendre sa position
Bossuet envoie à Rome son neveu l’abbé Bossuet ,un coquin
Fénelon envoie l’abbé de Chanterac, un cousin
**
Fénelon fait confiance en Dieu
Dans une « lettre de l’archevêque de Cambrai à un ami »
Fénelon s’en remet totalement à Dieu
Ne soyez point en peine pour moi …il ne s’agit pas ici d’un point d’honneur ,ni de l’opinion du monde ,ni de l’humiliation profonde que la nature doit craindre d’un mauvais succès …
En voilà assez : c’est à Dieu à faire le reste si c’est sa cause que j’ai défendue … C’est Dieu seul qu’il faut voir en tout ceci
…Laissons nous corriger si nous en avons besoin ,et souffrons la correction ;quand même nous ne la mériterons pas !
Il se soumet à l’avance aux décisions du pape
**
Bossuet l’hargneux
Il écrit « une relation sur le quiétisme »
et ridiculise Fénelon et Mme Guyon ,à en devenir odieux
il se moque de la Guyon qui
« se croit enceinte de Jésus comme la femme de l’apocalypse »
et qui « rempli de la grâce divine crevait de la plénitude divine au point qu’on devait la coucher et délacer son corsage. ».
Les courtisans de Versailles crevaient de rire en écoutant cette histoire d’accouchement céleste
**
Le pape est embarrassé
Il ne veut pas mécontenter Louis XIV qui exige une condamnation
il tergiverse…IL meurt …il est remplacé
Le nouveau pape condamne mais modérément
le roi avait exigé une bulle
le pape se contente d’un bref « proprio motu » en 1699
**
Il condamne le livre des maximes
mais ni Fénelon ,ni Mme Guyon
**
Bossuet cache sa déception et remercie le pape
Le parti de Mr de Cambrai est mort ;Rendons grâce à Dieu
mais ,rageur il ajoute
Mr de Cambrai continue à faire le soumis de l’air le plus arrogant
**
Le grand dauphin meurt en 1711
le duc de Bourgogne devenait donc l’héritier du trône
et Fénelon ,son ancien précepteur, retrouve les honneurs de la cour
..mais , les dessins de Dieu sont insondables
le duc de Bourgogne meurt à son tour en 1712
Fénelon suite à un accident meurt en 1715 peu avant Louis XIV