Archive pour la catégorie 'Le Modernisme'

H. Bremond : L’histoire littéraire du sentiment religieux

9 janvier, 2016

Depuis plusieurs années déjà Bremond avait  un projet qui le turlupinait   

Il voulait écrire une «  histoire littéraire du sentiment religieux » 

mas c’était  pas net dans son esprit

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Barrès

Bremond en parla donc à Barrès devenu son grand ami

Je lui résumais le plan de le grande histoire religieuse que je ruminais déjà. Comme il comprit vite et mieux que moi-même ! …ce projet jusque là m’avait paru chimérique ,mais dès lors je n’hésitais plus  … La certitude que lui au moins s’intéresserait à ces lourds volumes me rendait l’allégresse nécessaire

Ce fut un des nœuds de notre intimité commençante

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Son but

Son livre sera un livre de littérature et d’histoire

il n’est ni théologien ,ni psychologue ,ni philosophe, ni directeur de conscience 

il veut tout simplement raconter la vie intérieure des mystiques

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Comme Newman l’a fait pour les pères de l’église

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Comme Sainte Beuve l’a fait pour « Port royal »

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Comme eux il projette de pénétrer le secret religieux des âmes

 d’un Augustin par exemple ou d’un Saint Cyran et les nuances particulières d’un tel secret .ces poètes chrétiens ,ces prédicateurs ,ces auteurs dévots, quelle était leur vie intime ,la prière ,quelle était enfin leur expérience personnelle des réalités dont ils parlent …(H .Bremond par Chauvin  p 58)

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Pour qui ?

Pour les catholiques lettrés qui le liront sur la foi du titre

Pour les incroyants qui ne peuvent négliger les dimensions religieuses du XVII é

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Les mystiques

comme Loisy  lui même

Bremond s’intéresse aux  mystiques

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comme Tyrrell

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ou encore plus près de nous Michel de Certeau

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Qui sont donc ces hommes qui prétendent  être en  relation avec Dieu ?

Qui sont donc ces  témoins de la présence  amicale de Dieu dans l’humanité ?

Le mystique  ,bien que très humain est un être privilégié  auquel Dieu se communique d’une façon particulière et toute sublime

le sentiment direct de la présence de Dieu l’emporte sur l’extase ,la suspension des sens ,les vision …les prodiges qui sont de purs accessoires

là où existe le sentiment de présence immédiate ,il y a contemplation mystique

l’expérience mystique est aussi union ,amour désintéressé

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Les réactions  des lecteurs  

Que de reactions néfastes ! 

De quoi décourager !

Ils sont affreux ces théologiens

je te dis pas !

On lui cherche des noises

Il est vrai que certaines des réflexions de Bremond  peuvent vexer !

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Ainsi Bremond écrit 

Saint Cyran était un très bon homme et très grand mais un peu fou

Saint Philippe de Néri est le saint patron des humoristes

Bon ! cela va encore

c’est de l’humour !  

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Mais quand il écrit sur Olier

rien ne va plus

 Olier ,névrosé ,halluciné par une cabaretière avec laquelle il avait des relations mystiques d’un goût douteux 

Cela fait des vagues ,soulève des tempêtes chez les bons pères de Saint Sulpice

Bremond est obligé de supprimer ce passage  

et fin malicieux ,le sourire aux lèvres il écrit  

Monsieur Olier ,n’est pas seulement le plus limpide ,le plus complet ,le plus poète …il est encore le plus conscient des maîtres bérulliens   

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En 1922  Bremond aura publié 6 tomes

mais arrive enfin  pour lui des heures de gloire

Il entre à l’académie Française

et fera paraître les tomes suivants

beaucoup plus tard

en attendant il a d’autres chats à fouetter 

(voir Henri Bremond par Charles Chauvin )   

 

Henri Bremond : L’académicien (1922-28)

6 janvier, 2016

Mgr Louis Marie Duchesne le célèbre auteur

de « l’histoire ancienne de l’église » 

qui a aussi été  mis à l’index

meurt en 1922

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Académicien

Or Duchesne était à l’académie française

Son siège était donc libre  sous la coupole des immortels 

et H Bremond ,encouragé par Barrés

posa sa candidature

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Il fut élu  

ce fut sa chance

Désormais il est connu

et choyé par les amoureux de la langue française

et surtout par les poètes

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en 1925 il prononce à l’académie  un discours sur la poésie qui est resté célèbre

un prêtre se leva d’une bonne prestance et d’une grande simplicité … sa lecture allait devenir aussi célèbre que la lettre de Fénelon à l’académie ( ‘Maurice Martin du Gard  (‘H Bremond par Charles Chauvin  p111)

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Etant prêtre et poète ,suite à ce discours à l’académie  il écrit : « prière et poésie » 

Le poète et  le mystique ne se distinguent du commun des hommes que par l’intensité que prennent  chez l’un et chez l’autre les activités de l’âme profonde ; un certain don qui permet  au poète de faire passer en nous son expérience

Le propre de l’expérience poétique est d’être communicable (cf Surin, Olier) p 119

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Les polémiques

 En même temps il se fait des ennemis

car il n’est pas toujours commode..Le Bremond !

Il aime polémiquer

Entre 1927 et 1930 il provoque les jésuites en critiquant dans plusieurs articles les exercices de siant Ignace

puis  il se met les trappistes sur le dos en écrivant la vie de Rancé

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 Sylvain Le Blanc

en 1931

Bremond  prend un nom d’emprunt

comme souvent  chez les modernistes

et publie sous le nom de Sylvain Le Blanc

« Un clerc qui n’ a pas trahi »

qui n’est autre que Loisy  

ce grand clerc ,obstinément fidele à sa vocation sacerdotale ,finit par où Lamennais prêtre lui aussi de toutes ses fibres ,avait commencé

 .La « religion « continue et achève provisoirement « l’essai sur l’indifférence »’ (Chauvin p 155)

Alfred Loisy,(1857-1940 ) : Moderniste et toujours catholique

5 janvier, 2016

Ce prêtre catholique français est surtout célèbre

pour son livre ‘l’évangile et l’église » qui fut à l’origine de la crise moderniste

au sein de l’église catholique en 1902

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Professeur d’Ecriture Sainte

En 1886 Mgr d’Hulst  le charge d’enseigner  l’écriture Sainte à l’institut catholique de Paris

En 1892 il clôture son cours avec une leçon sur

la composition et l’interprétation historique des livres saints 

qui fit scandale

En 1893  il est donc révoqué

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Aumônier à Neuilly   (1893-99)

Mis au placard ,il devient aumônier de jeunes filles à Neuilly

Il a des loisirs et  en profite pour étudier et écrire un livre sur 

la crise de la foi dans le temps présent

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Il  ne le  publie pas

mais ce qu’il a écrit  se retrouvera dans ses articles et surtout dans « l’évangile et l’Eglise»

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en 1896 il lance

la revue d’histoire et de littérature religieuse

et publie dans cette revue  certains articles sous des pseudonymes

«  non pour se cacher mais parce qu’il ne pouvait pas décemment signer 3 articles dans un même numéro »

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Professeur à l’école  pratique  des hautes études

Le cardinal Richard  de Paris le condamne pour un article sur « la religion d’Israël»  que Loisy avait écrit dans la revue du clergé  français

  la brutale décision du cardinal, outre qu’elle me diffame aux yeux de la masse, m’enlève la moitié de mes ressources puisqu’il me devient impossible d’écrire dans la revue du clergé français

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en 1899  après une grave maladie ,il s’installe dans un petit logement à Bellevue prés de Meudon

Heureusement on lui demande d’enseigner  à la Sorbonne

Bremond qui fut son élève écrivit plus tard 

« Il n’est aucune de ces conférences dont je ne suis  pas sorti plus croyant »  

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L’évangile et l’église

En 1902 il écrit « l’évangile et église » (le petit livre rouge ) 

pour réfuter le livre

« sur l’essence du Christianisme » écrit par Harnack

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Les réactions

Le cardinal Richard, vieillard de 82 ans, s’affole

et se rend à Rome pour obtenir  la condamnation de Loisy

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Sa condamnation

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En 1903  pour se défendre ,Loisy  écrit « autour d’un petit livre’ 

et se retire chez des amis à Garnay dans l’Eure où il cultive son jardin

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Le collège de France

En 1907  il trouve une maison à Ceffonds  près de chez sa sœur 

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IL recommence à jardiner et à s’occuper de sa basse cour

Ma paix intérieure était entière

il fallut quelques jours au tailleur pour transformer mes soutanes en redingotes  

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En Janvier 1909 il est nommé au collège de France

et publie en 1911

A propos de l’histoire des religions

Il se veut neutre

il fait  fi des censures théologiques

mais aussi il ne veut pas traiter la religion comme..  une entreprise d’erreur et de folie

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en 1913 il publie « les choses passées » 

qui est aussitôt  lu et commenté par Mgr Mignot

…Inutile de vous dire que je ne partage pas toutes vos idées …j’ai été profondément ému en lisant cette histoire d’une âme .. J’-y ai retrouvé votre âme loyale et sincère …Je vous conserve toujours mon fidéle attachement (Mignot)

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Bremond aussi est ému 

la lecture du livre m’a profondément remué

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Loisy se sent abandonné et déprime  

le sort des vieux célibataires est de mourir abandonné  à plus forte raison celui des vieux défroqués qui restent dans le célibat

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La guerre de 1914

pendant la guerre il a d’autres soucis que ses controverses sur la bible

il écrit sur la religion et la guerre

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Loisy est il devenu Mystique ?

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La religion de l’humanité

en tous les cas il croit en la religion de l’esprit

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Bremond ecrit :

Il n’ a plus  la foi si l’on entend par foi adhésion de l’esprit à des dogmes révélés Mais  il a encore la  foi si l’on entend par là une adhésion profonde ,supra rationnelle ,mystique  en un mot et de tout l’être aux réalités invisibles dont il croit encore que l’église catholique  est la principale et l’indispensable gardienne   

 

A Von Harnack (1851-1930) :l’essence du Christianisme

4 janvier, 2016

Adolf von Harnack .

Docteur en théologie ,en droit  en médecine  et en philosophie, il  est considéré comme le théologien protestant et l’historien de l’Eglise le plus considérable de la fin du XIXés  et du début du XXé s

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L’essence du Christianisme

Au cours de l’hiver 1899/1900

Harnack  donna seize leçons sur « L’Essence du christianisme »

,devant  plus de 600 étudiants

La première série de ces leçons était sur l’évangile

et la  deuxième série était sur l’histoire de l’Eglise

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Harnack  distingue entre le noyau de l’évangile et son écorce

l’écorce est histoire  des temps apostoliques

le noyau est l’essence de l’évangile

c’est à dire  l’ enseignement sur le  royaume de Dieu ,la paternité du père  et la valeur infinie de l’âme humaine

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Harnack est un savant 

qui  connaissait le christianisme ancien

mieux que quiconque en son temps

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Harnack est aussi  un homme de foi

un chrétien convaincu

à l’esprit ouvert 

Sa méthode historico-critique loin d’aboutir au «  naufrage de la foi »

 la consolide

(voir Emile Poulat la crise moderniste (p 46-59)

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L’évangile

C’est une graine  qui ne cesse de fructifier au cours des siècles 

Le simple  croyant en  découvre l’essence 

parce que humblement il y croit

et l’historien admire la croissance de cette graine  au cours des siècles

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La voie de l’homme de foi est la plus sûre

la voie de l’historien n’est jamais nécessaire ,elle reste toujours insuffisante  (Poulat 50 )

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Messieurs demandez quelque chose de nouveau

mais que pouvait il y avoir de nouveau puisque l’humanité avait vécu  bien avant Jésus et avait déjà fait preuve de tant d e savoir et de science ?mais Jésus a purifié ce message …

l’eau qui était tarie ou  polluée et que les meilleurs  s’efforçaient de distiller ,il l’a fait  jaillir de nouveau et ce flot naissant apportait la vie

Jésus a libéré la religion du poids de la théologie   … Sa parole  toute simple à placé les hommes devant les questions  vitales  pour eux

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Jésus et ses disciples étaient de leur temps c’est-à-dire qu’ils ont senti, compris,  d’après les horizons et le cadre de leurs nations et leur histoire est différente de la nôtre

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Le christianisme primitif devait disparaitre pour que le christianisme durât

Plus on avance dans l’histoire et mieux l’historien est à même de discerner dans sa pureté l’essence de l’évangile

Les premiers Chrétiens ont pu se tromper en attendant un royaume national 

puis en attendant un royaume eschatologique

alors que  Jésus  parlait d’ un royaume intérieur

Là où les juifs dramatisaient ,il fallait intérioriser

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L’histoire de l’Eglise 

Harnack a consacré ses 8 dernières conférences à l’histoire de l’église

il reconnaît que l’église a souvent fait fausse route 

mais  peu importe !

l’écorce qui enferme la sève n’importe pas

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l’ église a errée  au cours du  2é siècle

 quand la médiocrité fonda l’autorité

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L’église  a errée  quand elle a cru

qu’on possédait l’essence d’une religion quand  on possédait  des formules exactes et pourtant là encore la végétation n’ a pas étouffé toute religion intérieure …

 le protestantisme aussi a érré

Elle a redécouvert le noyau ,mais elle s’est arrête dans son developpement

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Entre 1886 et 1890

il publie un manuel sur l’histoire des dogmes

Harnack meurt en 1930 

Les 13 propositions attribuées à Loisy, dans le decret « Lamentabili » de Pie X

3 janvier, 2016

D’après  Emile Poulat

dans son livre sur la crise moderniste (p 104ss)  

on trouve dans le décret «  lamentabili » publié par Pie X en 1907

que 13 propositions qui visent directement Loisy

et du reste Loisy remarque qu’il été souvent mal compris

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Du reste dés 1903 ,il avait publié « autour d’un petits livre « pour préciser  sa pensée

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mais  semble t il, il n’est toujours pas  compris 

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Ces propositions avaient été retenues par le père bouvier (SJ)  et un sulpicien le père Letourneau , et transmises au Saint Siège par le cardinal Richard, archevêque de Paris  

 Dans ces propositions il est question de l’historicité des évangiles ,des dogmes ,du fils de Dieu ,de la résurrection des sacrements du sacrifice expiatoire  et de l’église  .on retrouve les tête de chapitre de son livre « autour d’un petit livre »

 XV. - Les Évangiles se sont enrichis d’additions et de corrections continuelles jusqu’à la fixation et à la constitution du Canon ; et ainsi il n’y subsista de la doctrine du Christ que des vestiges ténus et incertains.

.XXII. - Les dogmes que l’Église déclare révélés ne sont pas des vérités descendues du ciel, mais une certaine interprétation de faits religieux que l’esprit humain s’est formée par un laborieux effort.

 

 XXX. - Dans tous les textes évangéliques le nom de Fils de Dieu équivaut seulement au nom de Messie, il ne signifie nullement que le Christ est le vrai et naturel Fils de Dieu.

 

 XXXV. - Le Christ n’a pas toujours eu conscience de sa divinité messianique

 

Loisy ironise : Nos théologiens trouvent tout simple que Jésus  dans le sein des sa mère ait eu conscience d’être le messie .

 XXXVI. - La résurrection du Sauveur n’est pas proprement un fait d’ordre historique, mais un fait d’ordre purement surnaturel, ni démontré ni démontrable, que la conscience chrétienne a peu à peu déduit d’autres faits.

Loisy avait écrit : La résurrection n’est pas démontrable par l’histoire, mais peut être admise par le foi  

 XXXVIII. – La doctrine de la mort expiatoire du Christ n’est pas évangélique mais seulement paulinienne.

Loisy estime qu’aucun exégète sérieux ne saurait établir la thèse contraire

 XL. – Les sacrements sont nés de ce que les Apôtres et leurs successeurs ont interprété une idée, une intention du Christ, sous l’inspiration et la poussée des circonstances et des événements.

 XLI. – Les sacrements n’ont d’autre but que de rappeler à l’esprit de l’homme la présence toujours bienfaisante du Créateur

Loisy voulait dire  contre Harnack que la doctrine catholique du sacrement ne doit pas être confondue avec de la magie .

 XLIII. – L’usage de conférer le Baptême aux enfants fut une évolution dans la discipline ; cette évolution fut une des causes pour lesquelles ce sacrement se dédoubla en Baptême et en Pénitence.

 XLVI. – La notion de la réconciliation du chrétien pécheur par l’autorité de l’Église n’a pas existé dans la primitive Église ; l’Église ne s’est habituée à ce concept que très lentement. Bien plus, même après que la Pénitence eut été reconnue comme une institution de l’Église, elle ne portait pas le nom de sacrement, parce qu’on la considérait comme un sacrement honteux

constatation historique déjà exposée par Newmann

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LII. - Il n’a pas été dans la pensée du Christ de constituer l‘Église comme une Société destinée à durer sur la terre une longue série de siècles ; au contraire, dans la pensée du Christ le royaume du ciel et la fin du monde étaient également imminents.

Loisy affirme contre Harnack  que Jésus a institué un rudiment de société qui est devenu l’église 

 

LVI. - L’Église romaine est devenue la tête de toutes les Églises, non point par une disposition de la divine Providence, mais en vertu de circonstances purement politiques. 

LX. – La doctrine chrétienne fut, en ses origines, judaïque, mais elle est devenue, par évolutions successives, d’abord paulinienne, puis johannique, enfin hellénique et universelle

Loisy répond à ses rétracteurs : « Autour d’un petit livre » .

2 janvier, 2016

En 1903

Loisy est très étonné par tant de réactions négatives contre son livre « l’évangile et Eglise »

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Il décide donc de se défendre

et de s’expliquer

car il se sent mal compris

Il  publie donc  un petit livre rouge

(par la suite tous ses livres auront une couverture rouge )

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Il s’adresse à ses contradicteurs ou amis sous la forme d’une lettre  

 A un curé  doyen

sur le but de son livre

Ce curé était un des professeurs qu’il avait eu au séminaire de Chalon comme professeur de Philosophie

 

A un cardinal

au sujet de la question biblique  

Ce cardinal était Mgr Perraud , l’évêque d’Autun qui avait publié une lettre ouverte contre « l’évangile et l’église »

 

A un évêque  

sur la critique des évangiles  

cet évêque était Mgr Le Camus ,evêque de la Rochelle  qui avait aussi réfuté l’évangile et l’église

dans une brochure intitulée « vraie et fausse exégèse »

 

A  un archevêque

 sur la divinité du Christ

C’est  Mgr Mignot ,archevêque d’Albi , son grand ami qui ne cesse de le défendre

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A un apologiste catholique ,

sur l’église

Encore un ami de Loisy

l’abbé Felix Klein professeur de lettres à l’institut catholique  de Paris

avec qui il se promenait dans les bois de Meudon en discutant sur des sujets brûlants 

 

A un jeune savant

sur les dogmes

il s’agit de François Thureau Dangin ,un ami fidele formé  à l’orientalisme par Loisy

mais pourquoi donc ne s’est il pas adressé à Batiffol

un spécialiste des dogmes

pas vraiment un ami  pour lui

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A un supérieur de séminaire  

sur l’institution des sacrements

il s’agit de M Monier, sulpicien, confesseur de Loisy

 

voir Emile Poulat : « La crise moderniste » p162ss

Les réactions des lecteurs du livre de Loisy :l’Evangile et l’ Eglise

1 janvier, 2016

L’évangile et l’église 

en 1902 Loisy publie

son livre l’évangile et l’église

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Les réactions des journalistes furent immédiates

Elles sont longuement exposées dans le magistral livre d’Emile Poulat

«  histoire dogme et critique dans la crise moderniste « ( p 191ss)

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Dans  l’univers » l’abbé Gayraud  écrit 5 articles

 je ne suis pas hostile aux recherches ni à la méthode des critiques, mais je trouve qu’on va trop loin  

Dans « la revue du clergé Français » l’abbé Bricout  interroge 

M Loisy se fait il illusion ?  Les théologiens ,les critiques nous le diront

 Dans « la Vérité française » l’abbé Maignen  est plus virulent   

… plus que jamais… l’esprit nouveau inspire chaque jour des témérités plus grandes à ceux qui ont entrepris de rajeunir l’église ….le monde ne sait plus le catéchisme et c’est cela qu’il faut enseigner avant tout   tous ses novateurs sont bien les ennemis intérieurs du catholicisme

 G Fonsegriev directeur de la quinzaine écrit  

Il se peut que ces livres troublent les hommes. Que  que ces âmes donc ne les lisent pas …il se peut aussi que ces livres libèrent d’autres âmes et leur découvrent des horizons de vitalités

 L’ami du clergé  montre sa totale réprobation

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Les évêques

Mgr Richard  de Paris charge un jésuite le P Brucker,  directeur de la revue des « études », de lui préparer un rapport

ce petit livre est de nature à troubler gravement la foi des fidèles sur les dogmes fondamentaux de l’enseignement catholique

Mgr Perraud d’Autun écrit à un ami

j’ai pu constater à quel point pouvaient créer des doutes sur les dogmes essentiels du christianisme  les procédés d’exégèse et de critique appliqués par M Loisy à la personne de NSJC ,à sa mission rédemptrice et à son œuvre doctrinale  ,à la constitution divine de l’église et à son action sur les âmes par le culte et les sacrements 

Mgr le Camus de la rochelle  pend position contre Loisy dans un petit fascicule de 40 pages « Vraie ou fausse exégèse »  

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Mgr Mignot est le seul à défendre loisy

L’union Hypostatique (Jésus est une personne en 2 natures) est une énigme formidable qui déconcerte toutes nos  hypothèses

Quant à la Trinité nous ne pouvons pas dire grand chose ,sinon qu’il y a en Dieu 3 quelques choses  auxquels nous donnons des noms humains ,mais que nous ne pouvons définir  …Il et difficile d’admettre  que notre Seigneur ait établi l’église  telle qu’elle est aujourdhui avec son culte  sa dogmatique ,sa vie sacramentelle …( P 471)

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Les théologiens

Les jésuites attaquent !

le Pére prat SJ  dans la revue des « études »

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Le Pére Bouvier SJ publie  une petite brochure « L’exégèse de M Loisy »   

devant tant d’erreurs accumulées ,les bras tombent de stupéfaction et de découragement

Est il  Dieu ce Christ à qui il a fallut  tout un travail intérieur pour prendre conscience tardivement de sa dignité ? est il Dieu ce Christ dont le regard est incapable de pénétrer l’avenir  ? Est il Dieu ce Christ dont la raison est sujette à des défaillances et dont la logique est prise en défaut  ? Est il Dieu ce Christ qui s’est tout simplement compromis en annonçant tout prochain le regne de Dieu ? En vérité le cœur se soulève en lisant ces pages …. Non non je ne reconnais pas un Dieu dans Ce christ qui s’ignore (p 213)

Le père  Lagrange et  Mgr Batiffol

sont nuancés 

ils préfèrent prendre leur distance

Loisy sent trop le bûcher

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 Fogazzaro

Même les romanciers donnent leur  avis

C’est le cas de Fogazzaro

qui écrit « le saint »un roman sur les modernistes

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La condamnation de Loisy par le pape Pie X

31 décembre, 2015

Selon Emile Goichot

dans son livre « Loisy et ses amis »( p 76 ss)

le cardinal Richard ,archevêque de Paris

 malgré ses 84 ans se démène

contre Loisy

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Il en démord pas

Il veut faire condamner Loisy

Il se rend à Rome

rencontre le pape

et convainc facilement le jeune secrétaire d’état

Rafael Merry del Val

qui n’a que 38 ans 

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Le 16 décembre 1903   5 ouvrages de Loisy sont mis à l’index dont les 2 premiers  petits livres rouges

le 11 Janvier Loisy envoie un lettre de soumission à Merry del val

je reçois avec respect le jugement des congrégations et je condamne moi même dans mes écrits ce qui peut s’y trouver de répréhensible ….mais en l’état de mes connaissances …je trouve en mes convictions  la seule forme sous laquelle je puis me présenter  l’histoire des livres saints..

mais il en a gros sur le cœur

Ce que sera la religion de l’avenir, je l’ignore .Le catholicisme romain comme tel est condamné à mourir ….Puis je  continuer ce métier  de prêtre ? 

En Nov. 1905, il écrit  dans son journal

je ne crois pas devoir rompre moi même le lien qui me rattache avec l’église .Mais si l’église le détruit, j’en serais  très heureux( p 89)

Le 1 dec 1906 il célèbre sa dernière messe et retourne dans son village natale

Blondel écrit alors à Bremond

Nous voici en pleine terreur noire,  à la veille d’un second syllabus

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le 4 juillet 1907 la pape signait le décret «Lamentabili »

où il  condamne 65 propositions  sur les sciences sacrées, sur interprétation des écritures et sur les principaux mystères de la foi  

Le 8 septembre dans l’encyclique « Pascendi » Pie X  condamnait  la nouvelle hérésie : ‘Le modernisme »

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«  le modernisme c’est le rendez vous de toutes les hérésies modernes  Le  premier  pas fut fait par le protestantisme , le second pas est le modernisme le prochain se précipitera dans l’Athéisme 

 

En 1908 ,ayant refusé de souscrire à l’encyclaiue, Loisy est excommunié  

ce qui interdisait à tout catholique de lui adresser la parole.

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OK !

 Il écrit à  Merry del val

« les procédés employés  me soulèvent le cœur »  ainsi que  la mauvaise foi de ceux qui ont écrit l’encyclique

Il écrit à Von Hügel

Pour ma part je considère cette solennelle diffamation comme une censure définitive et je prends  mes mesures en conséquence

Il enfonce le clou et publie  un gros travail de 2000 pags

sur les évangiles synoptiques  où sont reprises les conclusions condamnées par l’encycliues  

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 En 1909  il est nommé à la chaire d’histoire des religions du college de France

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Loisy : Ses écrits pendant la guerre : « Guerre et religion » et « la religion »

30 décembre, 2015

En 1915  Loisy loge à Ceffonds  à quelques kms du front de la Marne  

Il est donc témoin des horreurs  de la guerre

Il est bouleversé 

Il en oublie les théologiens

les condamnations ,les censures 

il s‘interroge

Une telle guerre est elle possible ?

Quel Dieu peut permettre une telle hécatombe ?

et il écrit

 

« Guerre et religion » (1915)

 Ce qui me parait caractéristique dans cette guerre , c’est  la faillite  de toutes les religions  devant un phénomène aussi monstrueux et qui déconcerte au fond bien plus la  foi que l’incrédulité

Cette guerre m’a donné l’impression que l’humanité n’est pas « conduite »  comme l’enseignent les religions mais qu’elle va ,cherche, se pousse,  s’affole, s’irrite,  se déchire ,se suicide, tout en s’efforçant  à vivre, à grandir, à se perpétuer, voir à s’améliorer

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Il s’étonne 

Ce n’est pas pour le catholicisme qu’on meurt ,on meurt pour la vieille patrie française et pour l’avenir de la France dans l’humanité

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Serait ce une nouvelle religion ?

en 1917 il publie un nouveau petit livre rouge

« la religion »

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 La religion (1917)

L’humanité ne peut pas se passer de religion

L’homme est  sociable 

il est prés à se sacrifier pour une cause

à mourir pour son pays

c’est visible pendant la guerre

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Ce comportement est  une « religion de l’humanité »

une morale de la solidarité 

solidarité de la tribu ,solidarité de la nation ,…solidarité universelle de l’humanité

le sentiment et la notion mystiques de cette solidarité est la substance de toute religion ,

 sa pratique est l’essence de toute morale

d’où vient que toute religion a un caractère morale …et que toute morale vivante a un caractère religieux

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Les traditions

sont importantes

car elles  donnent à chaque individu

la conviction qu’il doit être  solidaire avec les siens

La force de la tradition  est dans le sentiment de pérennité qu’elle donne à la foi ,le sens de l’unité sociale .Elle  est l’appui que la foi trouve dan son passé

La tradition  enveloppe l’individu et le pénètre d’une impression vive de communion  avec l’humanité  d’hier  celle d’aujourd’hui et celle de demain ..

La tradition vivante  est inséparable de la foi

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Il est intéressant de comparer cette opinion avec ce qu’avait écrit Tyrrell sur la révélation en 1907

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En 1924 Loisy publie une 2é édition de son livre

et  y ajoute une longue préface  sur les mystiques

la religion c’est l’amour le désintéressement ,l’oubli totale de soi, le sacrifice complet en l’honneur de Dieu le seul  être qui compte

c’est là tout le christianisme

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Loisy : La religion de l’humanité

30 décembre, 2015

Après avoir été rejeté par l’Eglise

Loisy n’ a pas cessé de rechercher la vérité

Il est resté religieux

Il a côtoyé les mystiques

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Il priait

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La religion de l’humanité

Il donne un grands coup de balai (tabula rasa)  

Il fait fi des pères de l’église 

il fait fi des dogmes ,la Trinite , les 2 natures …

il fait fi des théologiens

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Il imagine une religion de l’humanité

 une religion de l’esprit

« on attendait l’Esprit et c’est le christianisme qui est venu ».. 

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Boyer de Sainte  Suzanne

dans son livre « entre la  foi et l’incroyance » explique

cette religion nous est présentée comme l’étape suprême de l’évolution religieuse et dans cette perspective évolutive ,le christianisme ancien tient un place éminente ,mais qui n’est pas terminale . Loisy atteint donc ici à un point de rupture avec le christianisme …mais cette rupture est le contraire d’une répudiation puisque Loisy récupérait la  notion chrétienne du pur amour et l’intégraitr dans sa pensée religieuse (p 134)

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De même que le croyant  ne croit pas à la possibilité de la vertu sans la grâce  de même Loisy pense et  dit «  que dans les momentsde plus grande liberté intérieure ,nous sommes agis,  si l’on peut dire, plus que nous agissons …et que l’humilité des saints  n’est pas une simulation (P 136)  

C’est la poussée de l’Esprit  dans l’homme qui est à la source et la base de sa religion …....Notre foi est dans l’esprit qui conduit et dans l’idéal qui soulève l’humanité (p 137)

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L’humanité ou l’église ?

Loisy écrit  dans une lettre en 1919

Nous (,les modernistes) voulions briser l’absolutisme romain ,mais nous affirmions l’interdépendance humaine  des troupeaux et des pasteurs et nous affirmions nettement l’Eglise .Je n’ai au fond pas changé de système en mettant l’humanité à sa place (p 139) 

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