Archive pour la catégorie 'Le Modernisme'

G Tyrrell : Qu’est ce que la foi ?

18 décembre, 2015

Dans sa « lette à un professeur d’anthropologie »( p 74 à76 )

G Tyrrell  explique ce qu’est selon lui la vraie foi

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La foi n’est pas une obéissance à un enseignement autoritaire

elle n’est pas une approbation intellectuelle  d’une théologie

La foi c’est la substance des choses espérées

,l’évidence des choses invisibles

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Posséder la foi c’est vivre comme si le monde invisible s’était déjà révélé  à nous

…Nous savons que le monde ne s’explique pas lui même

et que son explication repose dans cet au-delà que la foi permet d’entrevoir

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La foi est une vision de Dieu, non face à face, mais indistincte, comme à travers un verre

 cependant, c’est une vision personnelle, et non la croyance basée sur un « On dit »

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C’est une faculté rudimentaire nous reliant à un monde qui est pour l’instant futur et au delà par rapport à
celui dont nous sommes nettement conscients.

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Et nous en parlons avec raison 

comme d’une foi divine et surnaturelle, 

car cette vision ne se commande pas,

 mais elle nous est donnée, et cela plus clairement encore  

dans les moments où nous nous sentons remplis de Dieu,  

lorsque nous sommes plus loyaux 

envers ce qu’il y a de meilleur dans notre nature spirituelle,

 quand nous sommes soulevés

au-dessus du plan de vision ordinaire

non pas par quelque toxique hallucinatoire qui exclut le bon sens 

et rend ainsi la réalité illusoirement déficiente, 

mais par un accès de lumière intérieure 

qui nous montre ce que nous connaissons déjà, 

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Vivre par le souvenir de tels moments,

en dépit des doutes et des négations 

de nos instincts bas et étroits,

 c’est vivre la vie de la Foi. 

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C’est être du côté 

de ceux qui cherchent une cité aux fondations profondes,

de ceux pour qui l’idéal futur et invisible est aussi réel et visible que le présent tangible 

de ceux qui se dressent  ferme et sans secousse

 contre les assauts de la raison plus étroite, 

ou contre la tradition,  

qui vivent  uniquement pour ce qui est visible et faux. 

 

Le récit  de saint Matthieu sur «  le songe de Joseph » est un bon exemple 

pour nous faire comprendre la différence entre la foi d’un croyant et la réflexion d’un savant

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Tyrrell : La révélation . De Charybde à Scylla

17 décembre, 2015

En 1907 Georges Tyrrell  publie son livre «  De Charybde à Scylla »

et y consacre tout un chapitre sur la révélation

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Qu’est ce que la religion ?

Sans ajouter aux mille définitions de la religion ,acceptons celle de Stade ….c’est le sentiment qu’il y a des êtres surhumains avec les quels  peut  entrer  en relation pratique …L’homme a l’impression qu’il fait parti d’un tout plus grand que lui il est là sur le petit  « ilot » du connu au milieu de l’océan sans bords de « l’inconnu »

 … Nous avons là l’origine du dualisme universel de la terre et du ciel, du visible et l’invisible, de l’ici bas et de l’au-delà( p 223)

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L’impulsion morale et l’impulsion mystique   

Ensuite cette religion est moralisé …La moralité s’impose  elle-même comme la volonté de l’Eternel ,comme une vie commune à nous mêmes et à Dieu. Sans cette conscience expresse d’une pareille union ,l’homme se sent en dérive comme un fétu sur l’océan de l’existence

Il y a en l’homme un Moi qui se rebelle  contre les limitations de son moi individuel et organique et qui  ne peut  s’apaiser qu’n prenant conscience de ses relations avec l’universel et l’Eternel ( p 225)

 Le pseudo mysticisme  qu’il ne faut pas rejeter trop vite au rebut  manifeste un certain désir de jeter un coup d’œil à travers les voiles qui séparent  le connu de l’inconnu

L’impulsion morale et l’impulsion mystique sont comme 2 facteurs essentiels de la constitution spirituelle …A eux deux, ils forment ce qu’on appelle la faculté religieuse (p226)

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La raison et la révélation

Cette faculté religieuse est capable d’une double instruction naturelle et surnaturelle ou encore acquise et révélée.Ce sont 2 phares .A côté  des forces de la pensée ,il ya une force instinctive qui nous dit que l’esprit a trouve la vérité  alors que même la raison se tait ou y contredit

On y trouve d’un cote le simple produit de la raison naturelle et de l’autre cote  les révélations  fournies par l’expérience religieuse

 L’un est donné à l’homme sans qu’il y travaille l’autre  exerce l’homme à le produire (p231)

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Théologie et expérience

Il existe un grande différence entre la connaissance obtenue par la révélation ou par la théologie

La révélation fait partie de cette réalité concrète qui nous est offerte et qui constitue le substratum de la réflexion théologique

 L’église a senti instinctivement que sa vérité n’est pas une vérité d’exposé théologique ,mais de fait et d’expérience

Ce sont les vestiges laissés par le Christ ,l’impression imaginative opéré par lui   sur la mentalité d’un âge qui l’ a connu  vu et touché :qui a été mis ,grâce à lui, face à face avec Dieu et qui s’est rempli à en déborder de l’Esprit saint (p239) 

 Il faut maintenir que cette révélation est un phénoméne perpétuel qui se produit dans toute âme ,religieusement vivante et active   l’Esprit  n’est pas mort avec les apôtres

la révélation a été  totale dés le début

cette lumière surnaturelle avait un éclat aussi brillant à l’âge apostolique que dans toute autre âge qui l’a suivi

Même les décisions dogmatiques de église n’ajoutent rien à la révélation  apostolique ,elles ne font que l’affirmer de nouveau

l’église n’énonce que ce que les apôtres énonçaient

 Les apôtres ne furent pas envoyés pour enseigner la théologie ,mais l’évangile mais ce serait une erreur monstrueuse d en conclure que l’église ne doit pas parler  à ses enfants s du panthéisme du théisme ou de l’athéisme  247

c’est précisément la tâche du théologien de discerner,  du mieux qu’il peut, quelles sont les vérités historiques et philosophiques p 249

 Sans cette révélation  personnelle il n’y aurait pas de foi (p 251)

Rancé ou ‘l’abbé tempête’ selon Henri Bremond

3 décembre, 2014

Henri Bremond

l’ami des mystiques

écrivit une vie de Rancé

intitulée

« l’abbé tempête »

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et pour cause !

Rancé était loin d’êttre un mystique

Il « tempête »  toujours et partout

Il se mêle de tout 

et ne cesse de tempêter

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Le chapitre des moines

l’Abbé doit réunir  les moines régulièrement 

pour assurer une bonne marche de la communauté

cette réunion ou « chapitre » devient avec  Rancé un vrai supplice

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Humilier

Pour Rancé ,il s’agit beaucoup moins de reprendre ,que d’humilier

« et pour ce faire, il faut du vif et du piquant ,du sel et du poivre,

des réprimandes piquantes, cinglantes…

car enfin n’entreront au ciel que les humbles et d’un autre côte ,

nul ne peut devenir humble si personne ne l’humilie « (Bremond P 107)

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Rancé, oubliant la charité vexe 

il ne respecte même pas la vieillesse

et réprimande un ancien abbé de 80à ans venu se réfugier à la Trappe pour ses vieux jours 

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« Malheureux moine qui n’est jamais humilié

dans son couvent pas de jaloux qui cherche à nuire,

pas d’aigrefin qui le vole ,

pas d’huissier qui le traque,

pas de femme qui le persécute jour et nuit 

…il lui faut donc au moins un abbé pour le réprimander  «    

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Le Maître 

Rancé s’occupe de tout

il ne laisse aucune liberté

ne permet aucune initiative

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Il voulait tout voir, il voulait tout savoir  il voulait se trouver partout

il écrit lui-même

« je puis dire qu’on ne donnait pas à l’infirmerie un verre de tisane que ce ne fut par mon ordre »(  Bremond p 110 )

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L’espion

Il s’occupe de tout

non seulement dans la trappe

mais aussi ailleurs

il dicte  50 lettres par jour   (p 110)

« préfet de la haute police monacale ,toujours à l’affut des misères quotidiennes et à plus forte raison des scandales (p118)

Quand il y a des palabres… c’est toujours lui qui a commence 

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Sa vie intérieure

« En s’éparpillant de la sorte il cherche aussi à se fuir lui-même,

de plus en plus incapable de cette solitude et de ce silence qu’il a cru aimer jadis

et dont il s’est bientôt lassé comme il se lasse de tout » (p 111)

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Rancé ne s’améliore pas au cours des années

« ce qui nous permet pas d’égaler à celle des saints authentiques le vie intérieure de Rancé

nulle trace chez lui de cette métamorphose constante et indéfiniment progressive ,

qui nous émerveille dans la vie d’un Philippe Néri ,

aussi indépendant que l’abbé de la Trappe

ou d’une Jeanne de Chantal

aussi impétueuse que lui

ou d’un Vincent de Paul

non moins actif ni moins surmené

Ni ses gestes ,ni ses propos ne le montre

de moins en moins « tempête »

de moins en moins impérieux ,

méprisant,cassant,intraitable. » 

« Sainte Chantal (1572-1641) » par Henri Bremond, un livre mis à l’Index

12 juillet, 2014

 

Cette biographie de  Sainte Chantal par Henri Bremond

fut  parait il mise à l’index

Pas étonnant !

Trop d’ironie !

Trop de petites pointes acérées contre des biographes timorés

qui ont peur de ternir l’image de leur Sainte

trop humaine

un peu trop joyeuse taquine

voire mondaine 

dans sa jeunesse

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Bremond écrit

En vérité les hagiographes sont des êtres singuliers

Ils  n’ont jamais vu jouer un enfant et  tremblent toujours pour le réputation de leur héros ..

Ils le veulent constamment ,uniquement saint  

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Pensez ! Chantale aimait son mari

Elle pleure quand il meurt en 1601

après un accident de chasse

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Un régal

ce livre contesté est un régal

bien écrit

digne de madame de Sévigné la petite fille de Jeanne de Chantal

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Un livre qui nous fait aimer  une sainte si humaine

La jeune fille naïve sinon frivole

la jeune épouse qui gère sa maisonnée avec tant de sagesse

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La protégée si affectueuse  de François de Sales

et la fondatrice de la visitation

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