Archive pour la catégorie 'Léon Bloy'

Villiers de L’Isle-Adam et les bourgeois

8 mars, 2016

Léon Bloy était  le prophète qui défendait  les pauvres

Villiers de L’Isle-Adam  son grand  ami était

le prophète qui vaticinait contre les bourgeois 

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En 1866 dans un lettre à Mallarmé  il écrit

Le fait est que je ferais du bourgeois si Dieu me prête vie, ce que Voltaire a fait des cléricaux, Rousseau des gentilshommes et Molière des médecins..

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Le Bourgeois 

Son héros « Tribulat Bonhomet » (1887) incarne la stupidité bourgeoise dans sa hideur

Le bourgeois c’est l’homme du bon sens

Ce prétendu bon sens négatif, dérisoire qui rétrécit simplement toute  chose et dont les observations ne portent jamais que sur des réalités  insignifiantes…   des choses terre à terre  (« A. Raitt Villiers et les symbolistes  p 168)

  tout pour le bon sens et par le bon sens…..

et quand votre cerveau est guéri de toute illusion idéaliste  ..vous sentez le bon sens couler comme un baume dans tout votre être

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Le Bourgeois c’est l’homme de l’argent

Ttibulat  y pense en  projetant d’établir des latrines sur le mont Thabor ,un bar à Gethsémani, un tramway au calvaire et un café concert au mont des oliviers ( p 169)

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Le bourgeois est béat

‘on a diné.– La famille a passé au salon. C’est l’une de ces veillées sans visites, ou, rassemblées autour de l’âtre, les parents somnolent un peu. La lampe est baissée, et l’abat-jour adoucit encore sa lumière. Les mèches des bonnets de soie noire dépassent, inclinées, les oreillards des fauteuils. Le loto, parfois si tragique,est suspendu; le jeu de l’Oie, lui-même, est relègué dans le grand tiroir. La gazette gît aux pieds des dormeurs. Le vieil invité, disciple (tout bas) de Voltaire, digère paisiblement, plongé dans quelque moelleux crapaud. On n’entend que l’aiguille égale de la jeune fille piquant sa broderie auprès de la table et scandant ainsi la paisible respiration des auteurs de. la sienne, le tout mesuré sur le tic-tac  de la pendule. Bref, l’honnête salon bourgeois respire la quiétude bien acquise.  (Analyse chimique du dernier soupir)

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Le progrès

Le bourgeois  angoissé par la mort

cherche refuge dans les progrès de la science 

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or Villiers ne croit pas au progrès 

ni à la science qui est incapable de répondre à nos questions fondamentales

les choses restent  aussi cachées qu’autrefois et l’on y voit recèlement clair  nulle part dans ce siècle de lumières

 Pour la fumée qui sort d’une chaudière ,,vous avez renié toutes les croyances que tant de milliers de héros de penseurs et de martyrs vous avaient  légué depuis plus de 6000 ans   (p 176)

la vapeur siffle et fume pour marcher vers un but auquel  on ne croit pas  (p164)

 ces conquête de l’homme moderne nous coûtent le quasi simiesque atrophiement du sens surnaturel et une espèce d’ossification de l’âme( p 176)

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C’en est fait! Nos victoires sur la Nature ne se comptent plus. Hosannah! Plus même le temps d’y penser! Quel triomphe: A quoi bon penser, en effet? De quel droit? -Et puis: penser? au fond,

Qu’est-ce que ça veut dire? Mots que tout cela!

Découvrons à la hâte! Inventons! Oublions! Retrouvons Recommençons et passons! Ventre à terre

Bah ! le Néant saura bien reconnaître les siens.

0 magie ! Voici qu’enfin les plus subtils instruments de la Science deviennent des jouets entre les mains des enfants

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Mais Villiers exarcébé finit par déclarer 

le but de la vie réside nécessairement au-delà de la vie..Sans cela tout se dissout dans l’absurdité

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Villiers en voulait à une mentalité dite « bourgeoise»  et non à une classe ….

Villiers de L’Isle-Adam , Un poète philosophe idéaliste

7 mars, 2016

Le poète

Villers de L’Isle-Adam n’est pas un philosophe

encore moins un théologien

c’est un chercheur indépendant ! 

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C’est un poète

un beau parleur qu’on écoutait avec plaisir

quand il discourait pendant des heures sur les terrasses de café

un peu comme les philosophes des salons du 18é siécle

Il n’est pas une lumière

mais cherche la lumière 

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Il cherche non la sagesse mais la vérité

Il lit les philosophes en dilettante

et  les interprète à sa façon

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Il n’élabore pas de savantes théories

avec de fastidieuses démonstrations

comme les savants des universités

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Il invente des histoires des contes

pour essayer de comprendre

pour y voir clair 

pour répondre aux questions existentielles qui le taraudent

Ses romans « Isis » (1862) et « l’Eve future » (1886) sont  des réflexions sur l’occultisme ou  sur l’idéalisme de Hegel dont il s’est un moment entiché

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L’occultisme

Il croit à la vie surnaturelle  

sans  aucun doute

Il est obsédé  par  l’au-delà

il demande dans « le secret de l’échafaud »

Qu’est ce qu’il y a donc après la mort ?

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D’où un son attirance pour l’occultisme

il a lu « les grands initiés » de Schuré

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il a lu  « le  dogme et rituel de la haute magie » Eliphas Lévi  

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il  a lu la mystique de Gorres

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Il fréquente Huysmans qui se passionne un moment pour la magie noire

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Pour lui ,tout ce qui est mystérieux et inexplicable dans la vie  est très important

« ces mystères, à son avis, recèle le secret de l’existence »(A. Raitt Villiers et les symbolistes  p 216)

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Le spiritisme 

Il se tourne un moment vers les spirites  

mais son grand ami et admirateur Léon Bloy se met en colère

Bloy avait vivement critiqué Villiers en soulignant qu’aucun chrétien sincère ne saurait  se laisser séduire par l’occultisme  ..Villiers éprouve alors son besoin de se justifier en proclamant sa fidélité à l’église  non seulement pour apaiser la colère de son ami  mais aussi pour  se convaincre lui-même( p 203)

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et il s’en détourne très vite

« Le spiritisme c’est vulgaire » 

« L’art d’évoquer les morts en 25 leçons »

 « des sombres commérages « 

« un passetemps grossier pour bourgeois angoissés (p 204)  

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Solesmes 

en 1862  il avait 24 ans

il publie « Isis »

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Ce livre choque profondément ses parents qui sont des « bien-pensants » et de « bons croyants »

Ils l’envoyèrent à Solesmes 

pour discuter avec Dom Guéranger

Il s’était laissé séduire par la philosophie allemande et avait dévoré toutes les productions aussi empoissonnées qu’indigestes des Kant, Hegel etc… .mais avant son départ il s’était rendu à la vérité de cette religion dont son  ancêtre avait si héroïquement défendu les principaux boulevards (archives de Solesmes

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Hegel

mais Villiers n’abandonne pas complètement Hegel

le peu qu’il sait de Hegel se trouve surtout dans son récit « Claire Lenoir »(1867)

il déduit de ses lectures que

tout n’est qu’illusion

les sens nous trompent

le premier  microscope venu suffit pour nous prouver que nos sens nous trompent. …l’idée seule  forme la vraie réalité 

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Il n’y a pas de limites à la puissance de l’esprit Humain

Dans son recueil « Tribulat Bonhomet » (1887)

Tribulat  le bourgeois  parle avec dédain de « notre pauvre esprit borné »,

et Claire lui répond  « Borné à quoi ! » Ou voyez vous des bornes dans l’esprit  ? 229

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Villiers conclut

Puisqu’il faut que nous choisissions ,choisissons Dieu ..Peu m’importe si les lois du mécanisme des astres sont pénétrées ! Tentations que ces étoiles qui s’éteindront ! Illusions que le soi disant  avenir ! Je me refugie dans mon esprit immortel ,comme les sages des vieux jours m’en ont donné l’exemple sacre ! je choisis en un mot ,l’eternel Idéal  préférant à votre siècle des lumières ,la lumière des siècles  (p 233)

Villiers de l’Isle d’Adam et Léon Bloy

6 mars, 2016

Villiers connaît Léon Bloy depuis 1877   (A. Raitt Villiers et les symbolistes  P 237)

ils furent même très liés

surtout entre 1885 et 1888

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Mais en 1888  ils se querellèrent

C’était  un peu la faute à Villiers qui avait l’habitude de négliger ses amis

Il révait trop !.Il pensait trop à ses contes ! 

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Il est vrai aussi que Bloy était très possessif et parfois très coléreux

…Ils  se disputèrent pour des motifs religieux

à cause en particulier des allemands 

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Villiers se disait catholique  mais Bloy qui en doutait

voulait le convertir 

En terme cru, il lui déclara  que

« S’il voulait vraiment être chrétien il devait se détacher de l’hégélianisme et de Wagner »

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Villiers  le pensait  aussi depuis un certain temps

mais par fierté il tint tête à Bloy 

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Bloy est navré !

il écrit 

« vainement ce haut poète paraissait avoir reçu tous les dons … Tout cela ensemble ne put prévaloir contre les formules indéracinable d’un cuistre allemand …La cécité de cet aigle fut procurée par l’éblouissement de cette lanterne ! .. ; Ce qui est remarquable ici c’est l’antagonisme du chrétien de l’Isle et du philosophe allemand

 

Léon Bloy (1846-1917)

5 mars, 2016

Léon Bloy est un  homme blessé

pauvre

rejeté, révolté

incompris 

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Un homme qui connaît la misère

il écrit « la femme pauvre » 

un chef d’œuvre

sa grande oeuvre 

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L’homme des pauvres

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Un croyant exalté 

religieux ,mystique  

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 Un dévot obsédé par la vierge qui pleure

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Un homme qui convertit tous ses amis

en commençant par Maritain  

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Un homme instable

il ne cesse de déménager

Montmartre

Lagny sur marne

Anthony  

Bourg la reine  dans 2 maisons à partir de 1911

à Saint Piat en Eure et Loire en  villégiature (1912)

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Impitoyable pour les riches

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Impitoyable pour les prêtres

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Impitoyable pour les « colonnes de l’église »(Coppée ,Brunetiére Huysamans, Bourget ..

ah ! Il les aimait pas tous ceux là …des faux convertis 

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Impitoyable pour Zola « le crétin des Pyrénées » (je m’accuse )

« on sort de l’assommoir   comme les cochons sortent du bourbier »

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mais c’est en paix que ce révolté  meurt à Bourg la Reine en 1917   

Léon Bloy :La femme pauvre

4 mars, 2016

Un tel livre 

se lit en pleurant !

C’est un chef d’œuvre

Léon Bloy est vraiment un grand

un très grand écrivain

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Il n’est pas étonnant

que Jacques et Raïssa Maritain

après l’avoir lu

se soient  précipités à Montmartre

pour faire connaissance avec Léon Bloy

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C’est du Zola quand il décrit la misère  

C’est du Céline pour son style violent de révolté

C’est du Bernanos pour sa spiritualité 

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Le livre

Ca pue le bon Dieu  ici !

C’est la première phrase du livre

prononcée par un ivrogne

De quoi faire blêmir et faire fuir

les  « âmes pures »

qui aussitôt referment le livre 

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et pourtant le livre se termine par cette phrase devenue célèbre

il n’y a qu’un tristesse c’est de ne pas être des saints  

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Résumé

Un tel livre ne se résume pas

On peut juste en donner un schéma  

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Partie 1 :L’épave des ténèbres 

Une jeune fille,  Clotilde vit avec sa pauvre  mère et un alcoolique ,ami de sa mére

Elle est accueillie  par un  artiste peintre  qui a pitié d’elle  et lui offre  logement et travail

Clotilde grâce à la générosité de l’homme revit

L’artiste est finalement tué par l’alcoolique 

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Partie  2 : l’épave des lumières

Clotilde se retrouve misérable 

Elle se marie avec  Léopold   un autre artiste qui fait des enluminures

mais Léopold est malade des yeux

ensuite leur jeune enfant meurt  

Ils connaissent la misère matérielle

et pire la calomnie

Léopold meurt en sauvant des personnes lors de l’incendie de l’opéra comique

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Le style

Le style de Bloy est vigoureux 

il est parfois plein  d’humour

bien souvent hargneux

C’est un homme de conviction

qui émeut

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Evidemment il ne plait pas à tout le monde

en particulier

aux  poulardes édifiantes qu’on voit ordinairement picorer dans les sacristies( p 124)

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ou aux travailleurs sociaux

comme la responsable du foyer ou fut introduite Clotilde

Elle regarda Clotilde  avec des yeux morts où toutes les lampes des vierges sages auraient pu s’éteindre (p 100)

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Les marchands de sommeil

comme la riche propriétaire impitoyable avec ses locataires

Une vierge  sage qui ne donnait certes pas d’huile de sa lampe aux détraquées et qui s’éclairait toute seule en attendant  le Fiancé (p 238)

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La mère de Clotilde

« ,vêtue de noir elle ,s’abritait ,sous un immense chapeau en calèche  ,d’une antiquité fabuleuse ,qu’elle avait du découvrir sur des alluvions d’immondices  et se tamponnait activement  les yeux avec un sordide mouchoir à carreaux (p111)

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Les arts

Bloy parle souvent des artistes qu’il fréquente 

l’art des enluminures fut une  diffusion photogénique de Byzance  à travers l’âme rêveuse et mélancolique des occidentaux… ; Lorsque Byzance devint l’auge à cochons des musulmans ,le prestige qui l’avait fait naitre s’évanouit et les rêveurs au désespoir  tombèrent dans l’encre indélébiles de Gutenberg  ou dans l’huile épaisse des renaissants      

(p 132)

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 Raphael est l’ancêtre fameux de notre bondieuserie sulpicienne  (P 80)

Preuve en est sa représentation de la transfiguration

 Peut être sera il permis un jour d’affirmer que la peinture de la renaissance  n’a pas été moins funeste  au christianisme que Luther même( p 81)

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La misère

Un des artiste du récit est Marchenoir ,qui est en fait Bloy lui-même

 ce perpétuel vaincu de la vie, (p 82)

Il est profondément impressionné par la Salette  

 Nous sommes tous des misérables et des dévastés ,mais peu d’hommes sont capables de regarder leur abîme ( p 83)

Nous ne comprendrons ce « gémissant univers » que lorsque toutes les choses cachées nous auront été dévoilées …jusque là il faut accepter  avec une ignorance de brebis, le spectacle universel des immolations( p 78)     

Mon existence est une campagne triste où il pleut toujours(P 70)

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La mort de l’enfant

Clotilde perd son petit enfant

comme Léon  Bloy a perdu le sien

Souvent Clotilde songeait à son enfant sous la terre …alors sa jolie tête se renversait en arrière dans un mouvement d’agonie ,ses mains se crispaient se contracturaient au-dessus de son visage  «  fiat voluntas tua »  gémissait  elle  et sa détresse était infinie (p 214)

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Devant la tombe de son enfant

elle dit à son mari

que nous sommes heureux d’être des chrétiens  de savoir que la mort existe si peu  qu’elle est en réalité  une chose qu’on prend pour une autre  et que la vie de ce grand monde est une si parfaite illusion(p 258)

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En songe l’enfant lui dit (p 260)

Pourquoi t’afflige  tu ?

Je suis près de toi et je suis en même temps près de Jésus

,car les âmes n’ont pas de lieu

Je suis dans la lumière , la beauté,  dans l’amour …

avec les très pauvres

avec ceux dont le  monde n’était pas digne

et quand tu as pleuré trop longtemps

 à cause de moi ,mère chérie ,

tu ne vois donc pas que

c’est Dieu lui-même qui te prend dans ses bras et qui met ta tête sur son sein 

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 Seigneur  Sauveur infiniment  adorable ,faites de nous de saints

 Ne permettez pas que ceux qui vous aiment s’égarent (p 264)

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En pleine détresse Clotilde dit

Tout ce  qui arrive est adorable 

…Je suis parfaitement heureuse

On entre pas dans le paradis demain ni après  demain ,

ni dans dix ans

On y est aujourd’hui quand on est pauvre et crucifié(P 268)

Léon Bloy :Le salut vient des juifs

3 mars, 2016

Le salut vient des juifs 

car grâce aux juifs

le Christ fut crucifié

et ainsi l’humanité  fut sauvé  

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Le prix de ce salut retombe

sur les juifs qui avait crié devant Pilate

« Crucifie le ! »

« Que son sang retombe sur nous et nos enfants »

C’est pourquoi les juifs vivent  dans détresse  et la misère la plus profonde  

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Est-ce  cela que Bloy a voulu dire ?

On se le demande

Son livre est tellement obscur

difficile à lire

avec des passages qui semblent antisémites

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Or ,lui-même le dit

Il n’est pas antisémite

Il dédie son livre à Raïssa Maritain qui est une juive

et écrit son livre pour contrer  

les élucubrations anti juives de M Drumont dans sa « France Juive »  

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Les 3 juifs

Dans un marché à Hambourg il aperçoit un jour 3 vieillards juifs qu’il   compare à Abraham, Isaac et Jacob 

« Mais bon Dieu !quels épouvantables ancêtres !

3 incomparables crapules que je vois encore dans leur souquenilles purifiées,  penchées fronts contre fronts..sur l’orifice d’un sac fétide ..où s’amoncelait …les innombrables objets de quelques négoces archisemitiques » (p 28)

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Les instruments de la Rédemption

Il faut se demander une bonne fois si quelque mystère adorable ne se cache pas ,après tout  sous les espèces de cette  ignominie sans rivale du peuple orphelin (p 30)

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Il faudrait mieux y voir  le spectacle prodigieux de son châtiment sans fin …

Ils  sont forcés par Dieu … d’accomplir les abominables cochonneries dont ils ont besoin pour accréditer leur déshonneur d’instruments de la Rédemption  (p 33)

Eux seuls doivent comprendre ce mystère car …ils sont l’unique peuple d’où sont sortis tous les secrétaires des commandements  de Dieu (p 37)

Si vous nous croyez semblables à Caïn parce que nous sommes errants et fugitifs sur la terre  souvenez vous que le Seigneur a marqué d’un signe ce meurtrier  pour que ceux qui le trouveraient ne le tuassent  pas …et voyez après cela combien sont vaines vos menaces d’extermination (p 41)

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Les larmes de Marie

Voyez le calice d’amertume infinie que Jésus priait son père d’écarter

il  lui fallait maintenant le boire de la main de celle qu’il avait choisie dés le commencement pour être le ministre sans tâche de la plus cruelle partie de son supplice

Au pied de la croix Marie est en pleurs 

buvez mon fils ces larmes de tristesse et ces larmes de colère

buvez ces larmes d’orphelins ,de veuves et d’exilés

buvez ces larmes d’adultères ,de parricides et de désespérés

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Vous avez dit « Bienheureux ceux qui pleurent » et c’est parce que je pleure les larmes de toutes les générations que toutes les générations me diront bienheureuse (p46)

…Tout cela c’est ce que  le peuple de Dieu a gardé pour le rafraichissement de votre seconde agonie

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Le calice d’amertume des chrétiens

Les juifs ont payé le prix de la rédemption

Aux chrétiens maintenant de payer le prix de la venue du Paraclet

« Il faut  bien qu’arrive désormais l’avènement de la troisième personne… par qui tous les voiles seront déchirés dans tous les temples des hommes …

Quand le consolateur promis viendra prendre possession de son héritage ,il faudra nécessairement que le Christ vous ait quittés puisqu’il déclare que le Paraclet ne pourrait venir s’il ne s’en allait auparavant (p 73)

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Les 2 sœurs ;La synagogue et l’Eglise

Ainsi les 2 sœurs prostituées dont parle Ezéchiel  …se nomment aujourd’hui la Synagogue et l’Eglise

et vous serez l’une et l’autre livrées au tumulte et à la rapine ,lapidées par tous les peuples  (p 74)

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Chrétien ! Tu boiras la calice de ta sœur ,le large et profond calice …

La passion recommencera ,non plus au milieu d’un peuple farouche et détesté ,mais au carrefour de tous les peuples    et les sages  apprendront que l’évangile de Sang était chargé …d’annoncer un consolateur de feu (p 74)

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Le Consolateur

Quand ce consolateur viendra

 le soleil se convertira en ténèbres et la lune en sang ,

les fleuves superbes reculeront en fuyant comme des chevaux emportés …

les murs des palais sueront d’angoisse (p74)

 

Il sera tout simple alors que le crucifié  descendent ..(P 75) 

Léon Bloy : Le sang du pauvre

2 mars, 2016

Il suffit de citer un passage de ce livre pour comprendre le sentiment de révolte qui taraude Léon Bloy ,un vrai pauvre 

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Son livre est un cri !

Le Sang du Pauvre; c’est l’argent.

On en vit et on en meurt depuis les siècles.

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Le système de la sueur

« En France il y a plus de six millions d’ouvrières d’usines sur moins de vingt millions  de femmes,

Statistique plus puissante qu’une tragédie de Shakespeare.

Cette multitude apocalyptique de créatures affamées travaillant, souffrant, mourant, pour assurer les délices de  quelques-uns ; sans lumière pour travailler, sans lumière pour souffrir, sans lumière pour mourir, et cela pendant les générations et pondant les siècles

On voit de ces pauvres enfants qu’un souffle renverserait, fournir un travail de plus de trente heures par semaine

Et ces travailleurs-là, ô’ Dieu vengeur ! se comptent par centaines de mille.

Pour, qu’il soit dit que la religion n’est pas oubliée, les ateliers de petites filles, ignorés du Dante, sont souvent dirigés par des .religieuses, vierges consacrées, aussi sèches que les sarments du Démon, et qui savent les bonnes méthodes pour le rendement…

La sueur du Christ

L’évangéliste saint Luc entendit tomber par terre,

goutte à goutte,

la Sueur du Sang de Jésus-Christ.

Ce bruit si faible, incapable de réveiller les disciples endormis,

dut être entendu des constellations les plus lointaines 

Léon Bloy :Dans les ténèbres

1 mars, 2016

« Dans les ténèbres »

fut le dernier livre de Léon Bloy

qu’il n’a pas terminé

c’est le livre d’un vieillard qui va bientôt mourir

d’un homme encore choqué par la bataille de Verdun

qui vient de bouleverser le monde

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Le vieux Léon Bloy médite

sur la vie la mort ,la douleur, le jugement

la vanité de toute choses

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Le mépris

« C’est l’état d’une âme douloureuse qui connaît Dieu  et qui sait qu’il n’existe rien sur terre où elle se puisse appuyer en nos effroyables jours.

On ne veut plus rien savoir ni rien désirer que la mort tandis que lorsque le prêtre élève le calice pour recevoir le Sang du Christ, on peut imaginer le silence énorme de toute la terre en présence de l’Acte indicible qui fait paraître comme rien tous les autres actes, »

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Les apparences

« C’est la plus banale des illusions de croire qu’on est réellement ce qu’on paraît être, et cette illusion universelle est corroborée, tout le long de la vie, par l’imposture tenace de tous nos sens. Il ne faudra pas moins que la mort pour nous apprendre que nous nous sommes toujours trompés. .

Les hommes, les choses, les événements nous seront enfin divulgués et chacun pourra vérifier l’affirmation de ce mystique disant qu’à partir de la Chute ,le genre humain tout entier s’est endormi profondément….

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La peur

La peur de ce qui nous attend .Cette peur de Jésus à gethsémani quand il commença à souffrir la peur face « au cœur de l’abime »

L’Absolu, l’Irréfragable demeure. c’est l’immense abîme à côté de nous, autour de nous, en nous. Pour le découvrir il est indispensable d’y être précipité» Pascal, dit-on, le voyait sans cesse, mais c’était l’abîme noir de son jansénisme, et pas du tout l’abîme de lumière dont le seul pressentiment est capable de tuer dès saints.

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La douleur

Une fois de plus Léon Bloy revient sur son obsession

« bienheureux ceux qui pleurent …comme la vierge qui pleure

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La Douleur! voilà donc le grand mot !

Voilà la solution de toute vie humaine sur la terre! le tremplin de toutes les supériorité , le crible de tous les mérites, le critérium infaillible de toutes les beautés morales ! On ne veut absolument pas comprendre que la douleur est nécessaire..

Nous ne comprenons pas que nous sommes les membres de l’ Homme de douleur, de l’Homme qui n’est Joie, Amour,Vérité, Beauté, Lumière et Vie suprêmes que parce qu’il est l’Amant éternellement éperdu de la suprême Douleur,

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La putréfaction

« C’est effrayant de penser qu’on subsiste au milieu d’une foule de morts qu’on croit des vivants ; que l’ami, le compagnon, le frère peut-être qu’on a vu ce matin et qu’on reverra ce soir, n’a qu’une vie organique, un semblant de vie, une caricature d’existence et qu’il est à peine distinct, en réalité, de ceux qui se liquéfient dans les tombeaux.

C’est intolérable de se dire, par exemple, qu’on a pu naître d’un père et d’une mère qui ne vivaient pas ; que ce prêtre que voici à l’autel n’est peut-être pas très différent d’un décédé »

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L’avènement inimaginable

Le Dieu des Larmes ! Que signifient ces deux mots et qui est ce Dieu? Nul autre que l’Esprit-Saint. C’est par lui qu’on est vivant et les larmes sont le signe de sa présence. Malheur à celui qui ne pleure pas.

Les larmes sont l’huile de ces lampes que les vierges de l’Évangile ne doivent pas laisser s’éteindre, de peur que l’Époux survenant au milieu de la nuit ne leur dise : « Je ne vous connais pas »

Les larmes sont tellement le don de l’Esprit-Saint qu’elles ne peuvent pas couler sans que Dieu s’approche, puisqu’il a dit qu’il viendrait les essuyer lui-même de tous les yeux. Elles sont si précieuses qu’il n’est pas permis de les répandre en vain.

 Sans doute il faut attendre et toujours attendre, Cependant l’heure attendue ne peut pas être bien éloignée maintenant.Ce que l’oeil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu» ce qui ne peut monter dans le cœur de l’homme… »Voilà tout ce qu’on sait, tout ce que donne la Révélation »

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« C’est le bon plaisir du Maître qui fait son délice de déconcerter la Sagesse et qui se réjouit d’accabler de sa préférence ceux qui s’en croiraient le plus indignes.

« Si tu savais la joie que je donne », leur dit-il, « et le goût délicieux du Saint-Esprit »

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L’aveugle né

Léon Bloy commente alors l’évangile sur l’aveugle né

et sa femme Jeanne après sa mort écrit

« L’Aveugle-né, c’est lui-même l Comme dans l’Évangile Jésus lui a guéri les yeux avec « de la boue », et c’est lui-même qui, en réponse à nos questions indiscrètes, nous dit : « Je ne sais qu’une chose, c’est que j’étais aveugle et que, maintenant, je vois. »

 

Léon Bloy : Le « Bazar de la charité » en 1897 et le « Bataclan » en 2015

29 février, 2016

Ce qu’a écrit Léon Bloy lors de l’incendie du « bazar de la charité »  en 1897

nous fait grincer des dents 

Oserions nous dire la même chose maintenant à propos du massacre odieux qui eut lieu au Bataclan ?

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On comprend donc 

combien fut grande l’indignation des bonnes gens

quand Bloy écrivit dans son journal le 5 ami 1897 

 

« Un grand nombre de belles dames ont été carbonisés hier soir ,en moins d’une demi heure

et Coppée s’est empressé alors d’écrire cette admirable sottise   « Elles s’étaient réunis pour faire le bien » 

et tout le monde bien entendu accuse Dieu

..« Songez donc ! des personnes si riches ,en toilette de gala et qui avaient leurs voitures à la porte !  tout cela pour l’amour des pauvres .Oui tout çà quand on est riche c’est qu’on aime les pauvres

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Ailleurs Bloy écrit

« Vous me demandez de dire quelques mots sur la récente catastrophe j’y consens  d’autant plus que je souffre de ne pouvoir crier ce que je pense

ENFIN  me disai-je  enfin ! ENFIN !  voilà un commencement de justice Ce mot de bazar accolé à celui de la charité.le nom terrible et brulant de Dieu réduit à la condition de génitif de cet ignoble vocable

.Ce qu’il ya d’affolant, de détraquant, de désespérant ce n’est pas la catastrophe elle même (le bataclan ) qui est en réalite peu de chose auprès de la catastrophe arménienne  (on dirait maintenant la tuerie quotidienne en Syrie) par exemple dont nul parmi ce bon monde ne songeait à s’affliger 

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Le spectacle véritablement monstrueux de l’hypocrisie universelle  c’est de voir que tout ce qui tient  une plume , mentir effrontément aux autres et à soi même 

Enfin et surtout ,

c’est le mépris immense et tranquille  de tous

à peu prés sans exception  

pour ce que Dieu dit

et ce que Dieu fait .

Léon Bloy est il anticlérical ?

28 février, 2016

Dans son journal en juin 1897 Bloy écrit

« cléricalisme » est un mot vague et lâche ,une pourriture de mot que je rejette avec dégout  Je suis pour la théocratie absolue ,telle qu’elle est affirmée par la bulle « Unam sanctam » de Boniface VIII . Je pense que l’église doit tenir en main les  Deux Glaives  le Spirituel et le Temporel, que tout lui appartient les âmes et les corps et qu’en dehors d’elle il ne peut y avoir de salut ni pour les individus ni pour les societés  

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Pourtant il ne cesse de guerroyer contre les mauvais curés

« Je dois être un sujet d’horreur pour la plupart du clergé moderne  évêques ou simple prêtres qui veulent au mépris de saint Paul que l’évangile soit conforme aux maximes du monde » (28 Juillet 1911)

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Il attaque !

il attaque  les curés de salon qui n’ont pas la foi et il vomit les tièdes comme l’ange de l’apocalypse  

Il s’en prend aux papes et aux evêques  

et écrit sur eux 

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Léon XIII 

« hélas il n’avait de zèle que pour la politique et quelle politique ? (journal Juillet 1911)

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Pie X

j’ai appris  ce soir l’élection du pape Pie X . Cette nouvelle m’attriste ,loin de me réjouir et même je tombe dans le noir. J’avais tant désiré un événement extraordinaire C’est toujours  la même chose :un Italien  et un vieillard (4 aout 1903)

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Mgr Amette

 est élevé au cardinalat …la vertu est toujours  récompensée (4 nov 1911)

J’ignore ce qui a dû être manigancé par cet arriviste pour obtenir le chapeau rouge mais il est remarquable que le décrochage de son galurin ait été accompagné immédiatement par la défense qu’il a faite  de parler du « secret de la salette »…On lit dans un journal « Les innombrables fidèles qui ont pu apercevoir hier le nouveau cardinal  peuvent se flatter  d’avoir vu sous la pourpre romaine  …un homme heureux »

…un homme heureux et fier sans doute d’avoir pu se moquer ainsi de tout le monde à commencer par la sainte Vierge ( 18 dec 1911)

Un libraire  a reçu tout dernièrement la visite de son curé lui intimant de la part de Mg Amette ,ennemi personnel de la sainte vierge, la défense formelle de vendre désormais mon livre « le secret de Mélanie »( 12dec 1911)

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Le clergé 

et pour Bloy le message central de laSsalette 

est  un message contre le clergé devnue « athée »

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