Hans Küng a vertement critiqué Benoit 16 .Qu’en pense le cardinal Ruini ou le cardinal Bertone ?
25 mai, 2010Dans une lettre ouverte adressée aux évêques catholiques .
Hans Küng avait longuement critiqué les actes de Benoit 16
Il serait intéressant d’avoir l’opinion d’un proche du pape
à savoir le cardinal Ruini vicaire général émérite du pape pour le diocèse de Rome,
Le cardinal Ruini
Lors d’une interview donnée au journal italien « la republica » le 15 avril 2010
le cardinal Ruini déclare
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« Pour le pape, la priorité est de rendre Dieu présent en ce monde
et d’ouvrir aux hommes l’accès à Dieu,
en mettant ainsi en lumière le nœud décisif de l’évangélisation aujourd’hui,
dans le contexte culturel de l’Occident, mais toujours plus au niveau mondial.
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Donc, la première caractéristique de son pontificat
est cette priorité donnée à Dieu.
Mais il ne s’agit pas seulement d’annoncer et de témoigner de Dieu
comme notre Créateur et Sauveur.
Il s’agit, avant encore, de lui faire confiance,
et de se remettre entre ses mains,
et donc de prier et de donner de l’espace à lui,
à sa présence, à sa grâce, dans toute notre vie.
C’est l’origine de la grande insistance de Benoît XVI sur la liturgie ».
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« Tout pape, ajoute le cardinal , et tout disciple du Christ qui veut être fidèle doit affronter aujourd’hui comme hier le fait de ne pas être « commode » » et alors « la tentation la plus dangereuse » c’est de « renoncer », mais chez Benoît XVI « il n’y a pas d’espace pour cela ».
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Sur le dialogue interreligieux
Pour ce qui est de l’accusation contre le pape d’avoir nui au dialogue interreligieux par son discours de Ratisbonne ou par la déclaration de Pie XII comme « vénérable », le cardinal Ruini est tout aussi clair :
« En réalité le pape actuel est en train d’apporter une forte contribution au dialogue entre les religions,
en évitant de s’échouer dans les différences impossibles à éliminer
et en poussant au contraire l’attention sur les grandes tâches
qu’elles peuvent partager au service du genre humain.
Le discours de Ratisbonne, justement, a été le point de départ d’un dialogue plus fécond avec l’islam.
Les vertus héroïques de Pie XII ne sont pas un défi lancé à qui que ce soit,
mais sont seulement la reconnaissance de quelque chose que tous percevaient
- que nous percevions –
lorsque Pie XII était vivant comme un point lumineux
qui avait aidé à traverser des années ténébreuses ».
Le dialogue avec les Lefebristes
« Benoît XVI lui-même a dit du cas Williamson, le 10 mars 2009 :
« cela a été pour moi une mésaventure imprévisible »
qui s’est surajoutée à la rémission de l’excommunication des évêques lefebvriste.
Il a aussi reconnu que le Saint-Siège devait accorder plus d’attention aux nouvelles qui circulent,
y compris sur Internet.
Surtout, il a précisé que la révocation de l’excommunication ne signifie pas la réadmission dans l’Eglise, ce qui nécessite la pleine acceptation du concile.
Je ne vois pas ce qu’il faudrait ajouter ».
Le cardinal Ruini conclut
Il est clair, que Benoît XVI est un pape théologien, un très grand théologien,
qui est aussi extraordinaire dans ses homélies et sa catéchèse.
Et personnellement, j’attends avec un peu d’impatience
le second volume de son Jésus de Nazareth.
Mais c’est une erreur de penser qu’il néglige le gouvernement de l’Eglise ».
Voir aussi ce qu’en pense le cardinal Bertone dans un interview donné sur KTO